Livre blanc du tourisme: trente propositions et des

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Livre blanc du tourisme: trente propositions et des
Livre blanc du tourisme: trente propositions et des prises de risque
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Publié sur Corse-Matin (http://www.corsematin.com)
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Par Propos recueillis par A.-C. CHABANON [email protected]
Créé le 02/12/2014 12:55
Tout sauf un discours incantatoire. En revanche, un document construit pas à pas pour
se projeter à l’horizon 2020. À la clé, des idées. Mais pas à l’état brut, structurées. Et
pour certaines, plutôt culottées...
Contribution, c'est le mot. C'est, en tout cas, la vocation revendiquée du livre blanc du
tourisme corse dévoilé, hier, dans les locaux de l'ATC à Ajaccio. Contribution, parce qu'il a
demandé du temps, ce document. Et de l'énergie.
Contribution, parce qu'il a également fait la part belle à la confrontation et au pétrissage
d'idées, à un brain stormingcollectif, remisant au passage, les débats stériles et retoquant les
projets sans lendemain. Pour, au contraire, avancer sur le développement de l'île.
S'interrogeant sur les moyens, les outils, l'opportun. Au bout du cheminement sur chacun des
territoires, un condensé - costaud - de ce que les acteurs économiques souhaitent voir mettre
en place. Avec l'Agence du tourisme de la Corse comme guide. Et des propositions - trente qui vont loin.
Prises de risque à la clé. Vanina Pieri, la présidente de l'Agence décrypte. Contribution là
encore. En forme de grille de lecture.
Padduc, aménagement du territoire, livre blanc du tourisme, si l'on remettait chaque
chose à sa place ?
À l'intérieur du Padduc adopté par l'assemblée de Corse, figure un schéma d'orientation du
développement touristique. L'Agence du tourisme a mené une démarche de concertation
globale. Puis, nous avons scindé ce travail en deux parties.
D'une part, ce qui dépendait du Padduc, d'autre part, ce qui constituerait le livre blanc, ce
dernier étant la matérialisation de la feuille de route exposée en 2011. En soi, le document
n'est pas une finalité car il va désormais devoir vivre.
Pour cela, il faut que les gens s'en saisissent, se l'approprient, afin de raisonner en
intelligence collective et de renforcer les partenariats. D'où les groupes de travail qui vont être
instaurés avec les CCI de manière à ce que les acteurs économiques s'emparent de ce livre
qui s'entend comme une contribution. D'ailleurs, il sera présenté aujourd'hui aux différentes
commissions de l'ATC, en présence des socioprofessionnels.
À propos de contribution, des exemples ?
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Deux propositions en particulier rentrent dans ce cadre contributif avec les chambres de
commerce et d'industrie, faisant appel à la force de proposition(s) de ces dernières. La
première consiste en l'adaptation du contrat de travail touristique. Objectif, pérenniser
l'activité saisonnière du salarié avec un CDI et du coup, pérenniser l'activité de l'employeur.
Aujourd'hui, il faut créer un dispositif que le gouvernement pourra entendre. Cela passera par
une demande auprès de ce même gouvernement sur la base d'une expérimentation nourrie
de toutes les expertises, et notamment, je le répète, au niveau des CCI. C'est une vraie prise
de risque. Assumée.
Autre prise de risque, côté transports, cette fois…
Concernant le dispositif aérien, nous prônons l'ouverture de lignes aériennes sur les marchés
européens, avec l'ambition de nous voir accorder une dérogation par l'Europe pour pouvoir
financer l'achat de sièges en dehors de la saison touristique.
Vous ne craignez pas de vous heurter à un mur, tout au moins un refus ?
Non, car notre raisonnement tient la route. L'Europe considère, en effet, que l'achat de sièges
est illégal sous couvert du motif de distorsion de concurrence. Exemple, quand la région
Bouches-du-Rhône finance le plan marketing en faveur des low-cost, elle se fait tacler parce
que l'Europe estime que le jeu du marché est perturbé par rapport aux régions voisines.
Or, en Corse, cette concurrence n'existe pas et ne peut s'appliquer dès lors où nous n'avons
pas de marché à l'année. C'est donc cette voie que nous nous proposons de défendre, après
le feu vert de l'assemblée de Corse que nous espérons obtenir dans le courant du premier
semestre 2015. En outre, le dispositif est intéressant à plus d'un titre, puisqu'il va permettre à
Air Corsica de déployer ses ailes en dehors du service public.
Plus globalement, vous ne pouvez (re)nier que ces propositions sont très marquées
politiquement ?
Elles le sont car elles correspondent à l'attente forte des socioprofessionnels, attente sociale
et en termes de transports, deux axes récurrents que la concertation opérée entre février et
juillet 2014, au gré d'une vingtaine de réunions sur tous les territoires, a clairement fait
émerger.
Pour les socioprofessionnels, derrière le volet fiscal et social, se profile la durabilité de
l'entreprise et pour les maires, il s'agit de mettre en cohérence le modèle de développement
choisi et l'aménagement du territoire.
Puisque l'on parle fiscalité et développement, un mot sur ce fonds que vous appelez de
vos vœux…
Pour réaliser ses ambitions, il faut des moyens, cela vaut pour tous les domaines. Et ce serait
une erreur stratégique de ne pas concevoir les choses ainsi. À la clé, une double finalité.
D'abord, assurer le financement des dispositifs par une mutualisation ATC/CCI.
Ensuite, ancrer ce fonds de développement sans alourdir la fiscalité. Pour cela, nous nous
proposons de récupérer le produit supplémentaire qui sera dégagé de la taxe des transports
actuellement intégrée au budget de la CTC. Exemple : en 2015, ce produit était de 38 millions
d'euros. Si en créant ce fonds et en ouvrant des lignes aériennes, ce produit est, en
2016/2017, de 41 millions, le différentiel revient au fonds.
Le ciment de ces trente propositions ?
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L'idée d'une nouvelle gouvernance à l'ATC, largement ouverte et orientée vers les acteurs
économiques, sinon ce livre blanc ne sera qu'un document de plus. Il faut dépasser la logique
institutionnelle au profit du développement de la Corse.
On ne va pas se leurrer, toutes les propositions ne sont pas innovantes, il en est qui sont
mêmes très anciennes. Sauf que, comme il n'y avait pas cette gouvernance que j'évoque, les
leviers n'ont pu être actionnés. Parmi les propositions, certaines peuvent être opérationnelles
très vite, avec des concrétisations dès le plan d'action 2015 que nous lançons parallèlement.
D'autres le seront sur les dix prochaines années.
Le danger, c'est le caractère limitatif de la mandature…
Là encore, c'est un risque politique qu'il faut prendre, pour dépasser le cadre de la
mandature. Et aujourd'hui, ce risque, je le prends. Nous le prenons ensemble.
Plus d'informations dans Corse-Matin du 2 décembre [1]
Photos / vidéos
Auteur : Pierre-Antoine Fournil
Légende : À la lecture du livre blanc… Autour de Vanina Pieri, présidente de l'ATC, Didier
Leonetti, Jean-Louis Moretti et Dominique Subrini.
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