fax 0623 PF - Satellifax

Transcription

fax 0623 PF - Satellifax
N° 4758 – Jeudi 23 juin 2016
Confidentiel
p1
Médiamétrie : report de la réunion du
comité radio sur la question des audiences
de Fun Radio.
Médiamat’Thématik : date de la prochaine
étude.
France Bleu : directeur territorial France
Bleu Est.
_______________________________________________________
A la Une
p2
Canal+ : Vincent Bolloré tente de rassurer les sénateurs sur le financement du cinéma français.
_______________________________________________________
Institutionnel
p3
Seuil anticoncentration / Conseil d'Etat : le
rapporteur demande l'annulation de la
décision du CSA.
iTELE : les dirigeants justifient la suppression
d'une cinquantaine de CDDU.
Canal+ / beIN Sports : « trouver un plan B »
dans les droits sportifs.
Canal+ : devant les sénateurs, Vincent
Bolloré nie toute censure.
Assemblée nationale : Michel Combes, pdg
de SFR, auditionné le mercredi 29 juin.
p 01/17
SPI : 5 propositions pour une « exception
culturelle 2.0 ».
Satev : très satisfait du lancement de la mission
sur les documentaires empruntant aux «genres».
Archives : élargissement et renforcement de
l'accord sur les droits échus.
SFR : les premières productions de séries
françaises lancées l'an prochain.
France 2 / Kelija : tournage de l'unitaire On
l'appelait Ruby (90').
Effets spéciaux : le CNC veut mettre en
œuvre « un plan ambitieux » pour la filière à
horizon 2017.
CNC : résultats de la commission du fonds
d'aide à l'innovation pour la fiction du 19 mai.
CNC : résultats du fonds d'aide à l'innovation
documentaire (développement, écriture) du 3/5.
_______________________________________________________
Entreprises et marchés
p9
Groupe SFR : l'entreprise « est en
sureffectif », estime Patrick Drahi.
Patrick Drahi : l'homme d'affaires se décrit
comme l'anti-Jean-Marie Messier.
Fibre / Orange : Stéphane Richard plaide
pour des règles stables.
_______________________________________________________
_______________________________________________________
Industrie des programmes
Etudes
p5
Uspa : le syndicat énonce quelques pistes
d'évolutions sur les réformes du soutien au
documentaire.
p 11
Eurodata TV Worldwide : des stratégies
multi-écrans de plus en plus complexes,
selon une étude.
E-U / VOD/SVOD : Netflix a dépassé YouTube
au 1er trimestre 2016.
_______________________________________________________
TV sur câble, sat, ADSL, mobiles p 12
SFR : projet de création d'un bouquet
francophone aux Etats-Unis et d'une version
US d'i24news.
Nat Geo Play : arrivée confirmée du service
VOD sur la Bbox.
_______________________________________________________
Justice
p 13
Eric Zemmour : la cour d'appel de
Paris confirme sa relaxe.
_______________________________________________________
Programmes
p 13
Ara Aprikian : invité de l'Instant M sur France
Inter ce jeudi à 9h40.
_______________________________________________________
Clin d'œil
p 13
Clin d'œil – Canalsat / Options : sexe et
musique, oui ; musique et musique, non.
_______________________________________________________
Au fil des tweets...
Revue de presse
Agenda
Zoom programme
p 13
p 14
p 16
p 17
Léon Blum, haï et adoré
_____________________________________________________________________
Confidentiel
Médiamétrie : report de la réunion du comité radio sur la question des audiences de Fun Radio
Selon nos informations, Médiamétrie a annulé la réunion du
comité radio qui devait se tenir ce jeudi matin sur la question
des audiences de Fun Radio (groupe RTL). Dans un mail adressé
aux participants, l'institut explique que compte tenu de
l'absence annoncée d'une majorité de représentants du
collège radio – NRJ Group, Lagardère Active et NextRadioTV –
ne permettant pas d'atteindre le quorum, il a été contraint de
reporter la réunion du comité à la semaine prochaine.
Rappelons que NextRadioTV (RMC), Lagardère (Europe 1,
Virgin Radio), NRJ, Skyrock et Les Indés Radio ont accusé la
semaine dernière Fun Radio de manipuler ses audiences et ont
saisi Médiamétrie à ce sujet (nos informations du 17 juin).
Médiamat’Thématik : date de la prochaine étude
Selon nos informations, Médiamétrie publiera le mardi
5 juillet à 8h30 les résultats de la prochaine étude du
Médiamat'Thématik. Cette 31e vague portera sur la période du
28 décembre 2015 au 12 juin 2016.
L'enquête Médiamat'Thématik mesure l'audience de la
télévision auprès des personnes recevant une offre de chaînes
via le câble, le satellite ou l'ADSL.
France Bleu : directeur territorial France Bleu Est
Selon nos informations, Emmanuel Delattre, directeur de
France Bleu Alsace, et délégué de la région Grand Est du réseau
local de Radio France, vient d'être nommé directeur
territorial France Bleu Est, une des deux nouvelles zones
géographiques de l'organisation de France Bleu.
Dans le cadre de la réforme de sa gouvernance, le réseau est
en effet désormais découpé en deux grandes régions, Est et Ouest,
qui se substituent aux sept délégations régionales en
Satellifax – Hôtel de Retz, 9 rue Charlot 75003 Paris – Tél. : 01 44 78 04 78 – Fax : 01 42 78 70 36
[email protected] – www.satellifax.com – 21e année de publication. Reproduction interdite © 2016 Fréquences
|N° 4758 – Jeudi 23 juin 2016|p 02/17
vigueur jusqu'alors. Pour la nouvelle région Ouest, c'est
Thierry Steiner, directeur de France Bleu Maine, qui a été
nommé directeur territorial, ainsi que le rapporte Ouest-France.
Emmanuel Delattre a intégré la rédaction des sports de
France Inter en 1984. En 1989, il a été nommé rédacteur en chef
à la création de Radio France Savoie à Chambéry et créé Radio
France Savoie-Info 92, station officielle des JO d'Albertville. En
1992, il a été nommé envoyé spécial permanent de Radio France
à Rome. Il a également occupé les fonctions de directeur de
France Bleu Gard Lozère, et directeur de France Bleu Azur, avant
de prendre la direction de France Bleu Alsace en 2013.
__________________________________________________________________________
A la Une
Canal+ : Vincent Bolloré tente de rassurer les sénateurs sur le financement du cinéma français
Après deux reports, l'audition, très attendue, de Vincent
Bolloré, président des conseils de surveillance de Vivendi et de
Canal+, a finalement eu lieu ce mercredi matin devant la
commission Culture, Education et Communication du Sénat.
Le dirigeant a notamment défendu la stratégie de son groupe,
et tenté de répondre aux inquiétudes des sénateurs sur le
financement du cinéma français.
« Nous avons affirmé que nous soutiendrions le
développement du cinéma français », a rappelé Vincent Bolloré,
qui a rencontré – et rassuré – en octobre la filière cinéma dans le
cadre d'une réunion de bilan sur l'accord cinéma renouvelé en
mai 2015 pour cinq ans (nos informations du 19 octobre). Face
aux nouveaux acteurs comme Amazon et Netflix, « cette carte
est essentielle » pour Vivendi, au même titre que la création
originale de séries, a ajouté Vincent Bolloré. Le dirigeant doit à
nouveau rencontrer les professionnels du cinéma la semaine
prochaine, a-t-il indiqué.
Alors que des informations de presse ont récemment fait état
d'une réflexion de Vivendi sur la possibilité d'instaurer un
système de financement en fonction du succès des films au
box-office (nos informations du 11 mai), Maxime Saada, dg du
groupe Canal+, a pris ses distances avec cette option. « Il n'est
pas question de revenir sur les engagements pris auprès du
cinéma français », a-t-il dit. « Nous avons des obligations »
d'investissement d'une partie du chiffre d'affaires dans le
cinéma, et « nous sommes très attachés à ce que de petits
films émergent », a-t-il ajouté. Il a affiché sa volonté d'éviter
que seules des grosses productions bénéficient du financement
de Canal+.
Mieux contrôler les droits
Le dg de Canal+ a parallèlement mis l'accent sur
l'importance pour le groupe de contrôler davantage les droits
des contenus qu'il produit. « Nous ne disposons que de très
peu de droits », a-t-il regretté, citant l'exemple de la série
Versailles (Capa Drama, Zodiak Fiction et Incendo), création
originale de Canal+, et coproduction internationale. « Il ne
s'agit pas de chercher à produire tout ce que nous
diffusons », mais « si nous devons développer le groupe à
l'international, nous avons besoin d'être capables
d'exporter aussi des programmes, et de détenir une partie
des droits », a-t-il déclaré.
Vincent Bolloré a tenté de convaincre les sénateurs que
culture et profit n'étaient pas inconciliables. « Vous opposez
culture et profit. C'est l'inverse. C'est en développant cette
culture que vous devenez rentable. Le rôle d'un groupe comme
Vivendi, c'est de concilier les deux », selon lui. Et, dans sa vision,
la culture française, considérée comme attractive à l'étranger, a
une carte à jouer.
« Pas vocation à devenir opérateur télécoms »
En termes de stratégie de développement, Vincent Bolloré a
pris ses distances avec le modèle de convergence
télécoms/contenus choisi par Altice (Patrick Drahi) avec SFR. « Il
n'est pas souhaitable de faire à la fois de la téléphonie et des
contenus », approche jugée difficile et coûteuse. Le président du
conseil de surveillance préfère d'abord créer des contenus, puis
passer des accords avec des opérateurs pour les distribuer. «
Nous n'avons pas vocation à devenir opérateurs télécoms »,
a-t-il affirmé.
Vincent Bolloré a, comme devant les actionnaires de Vivendi
le 21 avril, justifié les réductions de coûts dans le groupe Canal+
et la reprise en main managériale engagée depuis l'été 2015 par
la nécessité de redresser une situation économique très
« grave ». Les chaînes Canal+ France perdent 268 millions
d'euros en 2015, 400 M€ en 2016, et les pertes atteindront plus
de 460 M€ en 2017 « si rien n'est fait ». « Le groupe Canal+ a
1 milliard d'euros de dettes. Il n'a pas les moyens de s'endetter
plus », a-t-il avancé. Alors que les abonnements ont chuté de
500 000 depuis 2012, ils pourraient passer sous les 4 millions
d'abonnés à la fin de l'année, a souligné Maxime Saada.
Rappelons que, dans sa décision du 9 juin refusant
d'autoriser Canal+ à distribuer beIN Sports en exclusivité, Bruno
Lasserre, président de l'Autorité de la concurrence, avait
souligné que le groupe était « largement rentable » au global
(nos informations du 10 juin).
Canal+ « déjà redressé »
Selon Vincent Bolloré, cette situation n'a « pas été révélée
par l'équipe précédente », et l'oblige à prendre des mesures
fortes. « Je ne suis pas la cause des problèmes de Canal+,
mais la conséquence, et peut-être la solution », a-t-il lancé. Il
a assumé son rôle de « paratonnerre », qui reçoit les coups en
cette période mouvementée. « En tant que physicienne, je
rappelle qu'un paratonnerre, ça fait baisser la tension », lui a
toutefois fait remarquer, non sans humour, la sénatrice MarieChristine Blandin (DVG).
Pour Vincent Bolloré, les critiques émises à l'encontre de ses
décisions le sont essentiellement par ceux qui refusent une
« diète » nécessaire, et qui, a-t-il promis, portera ses fruits. « En
réalité Canal est redressé… les gens se sont inquiétés
Satellifax – Hôtel de Retz, 9 rue Charlot 75003 Paris – Tél. : 01 44 78 04 78 – Fax : 01 42 78 70 36
[email protected] – www.satellifax.com – 21e année de publication. Reproduction interdite © 2016 Fréquences
|N° 4758 – Jeudi 23 juin 2016|p 03/17
trop tard. Ils ne se réjouissent pas encore. Les résultats
seront visibles », et « vous allez être surpris par la remontée
du nombre d'abonnés à Canal », a-t-il dit.
Un discours à tonalité positive qui contraste largement avec
les propos alarmistes tenus fin avril devant les actionnaires de
Vivendi. Vincent Bolloré avait alors évoqué un possible arrêt du
métier d'éditeur de chaînes payantes de Canal+ en France (nos
informations du 22 avril). Devant les sénateurs, il a au contraire
affirmé que « notre vocation, c'est de nous occuper des chaînes
TV ». Il a toutefois confirmé sa volonté de réduire les tranches en
clair de Canal+, qui ne sont pas considérées comme des moteurs
d'abonnement, mais seulement de notoriété. A part Canal+, « Il
n'existe pas un seul groupe de TV cryptée dans le monde qui soit
aussi en clair », a noté Vincent Bolloré.
Quant aux émissions comme Le zapping et le magazine
d'enquête Spécial investigation, dont l'avenir semble très
menacé, ni Maxime Saada, ni Vincent Bolloré, interrogés sur le
sujet, n'ont répondu aux questions des sénateurs. Interrogé en
marge de l'audition, Vincent Bolloré a simplement renvoyé à la
présentation des grilles de rentrée de Canal+, prévue le 27 juin.
____________________________________________________________________
Institutionnel
Seuil anticoncentration / Conseil d'Etat : le rapporteur demande l'annulation de la décision du CSA
Le rapporteur public du Conseil d'Etat a donné raison au
Sirti et à Vortex, société éditrice de Skyrock, en recommandant
ce mercredi, dans le cadre d'une audience publique, l'annulation
de la décision du CSA du 11 décembre 2013 fixant une nouvelle
méthode de calcul pour déterminer la couverture
radiophonique. Rappelons que la loi de 1986 a fixé à
150 millions d'auditeurs potentiels la limite à ne pas dépasser
pour un groupe radiophonique quand on additionne l'audience
de chacune de ses stations. Un plafond contesté depuis que la
nouvelle méthode de calcul du CSA a fait passer NRJ Group de
149 à 117 millions d'auditeurs. Le Sirti et Skyrock, notamment,
craignent que cet abaissement ouvre la voie à un nouvel épisode
de concentration qui risquerait de mettre à mal la viabilité
économique des stations non adossées à un grand groupe. C'est
pourquoi ils avaient décidé en décembre 2013 d'intenter un
recours en annulation devant le Conseil d'Etat contre la décision
du CSA (nos informations du 20 décembre 2013).
Un débat « d'une redoutable technicité »
Le rapporteur public a décidé ce mercredi de suivre l'avis de
l'expert chargé de se prononcer sur le bien-fondé de cette
nouvelle méthode de calcul. Un débat d'« une redoutable
technicité », selon les mots du rapporteur, qui fait intervenir
des notions telles que la réception effective et potentielle, les
mécanismes de brouillage, les signaux monophoniques et
stéréophoniques, etc.
Même si la nouvelle méthode du CSA n'est pas, toujours
selon le rapporteur, « radicalement inexacte », il s'en dégage un
« sentiment d'arbitraire ». Elle mériterait donc d'être
améliorée pour mettre au point « des mesures plus
pertinentes ». L'expert préconise par exemple de combiner les
calculs du CSA à l'étude 126 000 Radio de Médiamétrie (méthode
déclarative) ou aux données de l'Arcep (relatives à la portée des
ondes), bien que cela soit, pour des raisons techniques,
difficilement applicable dans les faits.
Toute en demandant sa suppression, le rapporteur public
recommande pour l'heure que la méthode de calcul de 2013, la
« moins mauvaise », continue de s'appliquer pendant douze
mois si le Conseil d'Etat décidait de l'invalider. Un délai
nécessaire pour permettre au CSA d'en mettre au point une plus
rigoureuse.
Le Conseil d'Etat rendra sa décision au plus tôt dans
15 jours.
Le Sirti se félicite des conclusions du rapporteur
En réaction à cette audience, le Sirti s'est félicité dans un
communiqué des conclusions du rapporteur public, rappelant
que la décision de 2013 « faisait chuter brutalement et en
dehors de toute logique la couverture de population des
principaux groupes radiophoniques nationaux, ouvrant la voie à
de nouvelles concentrations ». Le syndicat des radios et
télévisions indépendantes souligne une nouvelle fois
l'importance du plafond des 150 millions d'auditeurs « élément
législatif majeur de protection des radios indépendantes
françaises dans un secteur où la concentration du marché
publicitaire s'est d'ores et déjà amplifiée ». Le Sirti « fait
confiance » au CSA, pour « [proposer] rapidement, en accord
avec les éditeurs, une nouvelle méthode fiable de calcul qui
préserve le pluralisme des radios ».
Rappelons qu'outre les méthodes de calcul, l'existence
même de ce seuil a été remise en cause par le CSA dans un
rapport remis au Parlement en mai 2014. Entre autres pistes,
l'autorité de régulation proposait notamment la suppression
pure et simple de ce plafond comme limite légale tout en
prévoyant d'imposer aux groupes l'ayant franchi des obligations
supplémentaires (nos informations du 16 mai 2014).
iTELE : les dirigeants justifient la suppression d'une cinquantaine de CDDU
Auditionnés ce mercredi par la commission Culture,
Education et Communication du Sénat, les dirigeants de
Canal+ ont justifié la décision de supprimer une
cinquantaine de CCD d'usage au sein de la filiale iTELE (nos
informations du 13 juin). Alors que le sénateur socialiste David
Assouline a comparé cette initiative à « la destruction d'une
rédaction », Vincent Bolloré, président des conseils de
surveillance de Canal+ et de Vivendi, a jugé « la charge
étonnante ».
Jean-Christophe Thiery, président du groupe Canal+, a mis
en avant la nécessité de redresser les comptes de la chaîne,
déficitaire d'environ 20 millions d'euros en 2015, et
Satellifax – Hôtel de Retz, 9 rue Charlot 75003 Paris – Tél. : 01 44 78 04 78 – Fax : 01 42 78 70 36
[email protected] – www.satellifax.com – 21e année de publication. Reproduction interdite © 2016 Fréquences
|N° 4758 – Jeudi 23 juin 2016|p 04/17
de redéployer les effectifs. Il a aussi affirmé que ces
suppressions étaient dues à l'obligation de se mettre en
conformité avec la législation, et qu'elles répondaient à une
demande « expresse » de l'inspection du travail.
L'annonce de ces suppressions de CDDU avait été faite il y a
quelques jours par le nouveau directeur, Serge Nedjar,
considéré comme un proche de Vincent Bolloré, et
précédemment dg du quotidien gratuit Direct Matin.
Selon lesjours.fr, ce dernier aurait demandé à l'avenir de
multiplier les programmes d'annonceurs ou encore les
programmes billboardés. Maxime Saada, directeur général du
groupe Canal+, a assuré qu'il n'y avait eu « aucune consigne »
là-dessus et que « les journalistes de CNews (futur nom
d'iTELE, ndlr) disent eux-mêmes qu'ils sont libres, parfois
trop libres ».
Rappelons que les journalistes de la chaîne d'info viennent
de voter massivement (89,5 %) en faveur d'une motion de
défiance contre leur direction après l'annonce d'importantes
réductions d'effectifs et de projets de publireportages (nos
informations du 13 juin).
Canal+ / beIN Sports : « trouver un plan B » dans les droits sportifs
Après le refus de l'Autorité de la concurrence d'autoriser le
groupe Canal+ à distribuer beIN Sports en exclusivité, la filiale
de Vivendi va chercher à rebondir dans les droits sportifs, et
pourrait se tourner vers les sports amateurs, a indiqué ce
mercredi Vincent Bolloré, président des conseils de surveillance
de Vivendi et de Canal+. Il était auditionné par la commission
Culture, Education et Communication du Sénat.
« Nous n'avons pas de plan B, mais nous allons nous
débrouiller pour en trouver un », a-t-il lancé aux sénateurs, par
allusion aux propos tenus par le président de l'Autorité de la
concurrence, Bruno Lasserre. Ce dernier avait fait part de sa
conviction que tant Canal+ que beIN Sports avaient préparé une
alternative à ce projet d'accord.
Vincent Bolloré « regrette » la décision de l'Autorité de la
concurrence, mais « s'ils ont décidé de ne pas le faire, c'est qu'ils ont
des raisons. Nous n'avons rien à redire », a poursuivi le dirigeant.
L'Autorité de la concurrence a refusé, le 9 juin, de lever
l'injonction décidée en 2012 empêchant Canal+ de distribuer
une offre de sport premium en exclusivité. Elle a estimé que les
conditions n'étaient pas réunies pour cela (nos informations du
10 juin).
Le groupe Canal+ va maintenant regarder les droits d'autres
sports. « Il faut qu'on y vienne », a souligné Vincent Bolloré.
Devant des sénateurs attachés à la diversité, le dirigeant a
évoqué la possibilité de s'intéresser aux sports amateurs, « y
compris le football et le plus petit des clubs ».
Canal+ : devant les sénateurs, Vincent Bolloré nie toute censure
Vincent Bolloré, président des conseils de surveillance de
Vivendi et de Canal+, auditionné ce mercredi par les sénateurs
de la commission Culture, Education et Communication, a nié
toute censure sur Canal+.
Interrogé sur la déprogrammation en septembre dernier
d'une enquête sur l'évasion fiscale au Crédit Mutuel, en raison
de la proximité de la banque avec Vivendi, il a répondu : « Ce
documentaire, je ne l'ai jamais vu. […] Je n'ai pas le pouvoir
de supprimer quoi que ce soit. » « Tout cela a été mis en avant
pour éviter la diète » mise en œuvre dans le groupe afin de
redresser une situation financière difficile », a-t-il jugé. Ce sont
« des blagues », selon lui.
La diffusion du documentaire « ne nous intéressait plus »
car « les informations étaient sorties dans Mediapart », qui a
révélé la censure, a soutenu Maxime Saada, dg du groupe
Canal+. Ce dernier a assuré qu'il n'y avait « jamais eu la
moindre intervention de Vincent Bolloré sur un programme
de la galaxie Canal+ ». « J'ai jugé tout seul » de la décision de
déprogrammer le documentaire, a-t-il précisé.
Ces propos ont été contestés en marge de l'audition par
Jean-Baptiste Rivoire, rédacteur en chef adjoint de Spécial
investigation, contre qui Canal+ a engagé une procédure de
licenciement. Interrogé par plusieurs journalistes, ce dernier a
affirmé que la censure avait été assumée en interne par la
direction de la chaîne, et par l'entourage de Vincent Bolloré.
Quant au passage du documentaire sur France 3, le
7 octobre, « France Télévisions a diffusé le documentaire parce
que nous l'y avons autorisé », a remarqué Maxime Saada. Dans
l'entourage du magazine, on indique au contraire que la
direction de France Télévisions a subi des pressions pour ne pas
relayer ce documentaire sur ses antennes.
« Mensonges »
Nicolas Vescovacci, coréalisateur du documentaire, a pour
sa part accusé de « mensonges » Vincent Bolloré et Maxime
Saada. « Vincent Bolloré lui-même, le 25 septembre, a
reconnu devant une centaine de journalistes d'iTELE que
Michel Lucas [alors président du Crédit Mutuel, ndlr] l'avait
appelé en direct pour lui signaler ce reportage qu'il jugeait
partial, et qu'il avait transmis le dossier à Rodolphe Belmer »
(alors dg de Canal+), a déclaré le réalisateur. « C'est lui qui a
censuré ce film, et M. Saada est complice de cette censure »,
a ajouté Nicolas Vescovacci, qui n'est pas salarié de Canal+. Le
réalisateur a aussi contesté l'affirmation de Maxime Saada selon
laquelle Canal+ aurait déprogrammé le film car « il ne
l'intéressait plus » puisque « les informations étaient sorties
dans Mediapart ». « Ils ont changé de version, car ils avaient
d'abord nié la déprogrammation. Et la chronologie leur donne
tort car le documentaire donnait bien plus d'informations que
celles parues dans Mediapart », a-t-il dit.
Le collectif Informer n'est pas un délit, dont fait partie
Nicolas Vescovacci, s'est dit « estomaqué de ces mensonges
répétés ». « Nous avons les preuves de cette censure sur le
Crédit Mutuel. Il est intolérable qu'un grand patron de chaîne
puisse mentir ouvertement aux institutions sur ce sujet grave du
droit à l'information. »
Il a aussi dénoncé la diffusion sur D8 en octobre
Satellifax – Hôtel de Retz, 9 rue Charlot 75003 Paris – Tél. : 01 44 78 04 78 – Fax : 01 42 78 70 36
[email protected] – www.satellifax.com – 21e année de publication. Reproduction interdite © 2016 Fréquences
|N° 4758 – Jeudi 23 juin 2016|p 05/17
d'un film « estampillé documentaire » sur le tournoi de
foot Danone Nations Cup, intitulé Playground, croire en ses
rêves, qui « est en réalité une publicité clandestine au profit de
Danone, financée par Danone et produite par l'agence de
publicité Havas, propriété de Vivendi ».
Vincent Bolloré a aussi contesté une enquête du magazine
Complément d'enquête de France 2, début avril, sur des
plantations, dont le groupe Bolloré est, selon lui, actionnaire
minoritaire en Afrique. L'enquête mettait en cause l'emploi de
mineurs. Vincent Bolloré a évoqué un procès intenté par des
actionnaires majoritaires sur cette affaire. Il a accusé ces dernières
semaines les journalistes de France 2 d'avoir acheté un faux
témoignage, ce que ceux-ci ont vigoureusement démenti. « Cette
plantation ne nous appartient pas, aucun cadre de Bolloré n'y
travaille. Nous sommes minoritaires », a-t-il dit. Les
actionnaires majoritaires « ont envoyé un huissier qui a constaté
que la personne qui dit avoir 14 ans [citée dans l'enquête, ndlr] en
a 20 ». « Le procès dira ce qu'il en est », selon lui.
Assemblée nationale : Michel Combes, pdg de SFR, auditionné le mercredi 29 juin
La commission des Affaires économiques de l'Assemblée
nationale auditionnera Michel Combes, pdg de SFR (exNumericable-SFR), mercredi 29 juin à 9h30. Rappelons qu'en
parallèle de cette fonction, Michel Combes vient d'être nommé
directeur général d'Altice (nos informations de mardi). A cette
occasion, il est devenu membre du conseil d'administration et
dirige le comité exécutif de l'entreprise.
______________________________________________________
Industrie des programmes
Uspa : le syndicat énonce quelques pistes d'évolutions sur les réformes du soutien au documentaire
L'Uspa a présenté ce mercredi au Sunny Side of the Doc
plusieurs réflexions concernent la réforme du soutien à la
production documentaire. Certaines pistes d'évolutions sont
directement inspirées du contexte audiovisuel. « Quand Canal+
annonce qu'il va concentrer [son offre documentaire] sur le prime
time, on se demande si une des pistes de travail ne serait pas
d'avoir un quota de production dédié au documentaire pour
sécuriser notre marché », a fait valoir Christine Camdessus
(Alegria), vice-présidente en charge du documentaire.
Après la présentation de France Télévisions mardi au
marché international du documentaire, l'Uspa a fait part de son
étonnement sur les chiffres avancés par le groupe public, qui
n'étaient pas de 90 millions d'euros, comme le stipulent les
engagements 2013-2015 du groupe public, mais de 106 M€ (nos
informations du 23 juin). « Cela montre bien que
l'investissement du groupe est un peu à géométrie variable
et que c'est France Télévisions qui détermine ce qui entre dans
le périmètre de son accord », a déploré Stéphane Le Bars,
délégué général du syndicat professionnel. Avant de poursuivre :
« Lors de la renégociation de l'accord, nous allons demander de
porter l'investissement global à 100 M€ et d'avoir de la
visibilité sur ce qui entre dans le périmètre. Pour nous, cet
accord doit avant tout défendre le cœur du documentaire, soit
le documentaire bonifié. »
Des ajustements à prévoir
D'autres sont liés au fonctionnement des bonifications
mises en place en 2015 par le CNC. Le syndicat propose ainsi de
revoir la bonification internationale en ajoutant aux deux
critères existants, un troisième concernant une part de 7,5 % de
financements étrangers, quelle que soit l'identité du
contributeur (chaînes nationales, réseaux paneuropéens, MG
distributeur, fondations…). « Ce critère additionnel améliorerait
l'utilisation de cette bonification », a estimé Stéphane Le Bars.
L'Uspa avoue également avoir « de grosses interrogations »
sur les majorations concernant les documentaires historiques
et scientifiques, qui n'ont concerné que 75 documentaires pour
le volet historique et 25 pour le scientifique.
Réflexion autour des films plus ambitieux
L'Uspa souhaite améliorer le mécanisme de soutien, qui a
montré des limites pour les films les plus ambitieux. « A partir
de budgets de 500 000 à 600 000 €, le taux moyen de soutien
du CNC, qui est de 20 % en moyenne, diminue jusqu'à
descendre sous les 5 % », explique-t-il. Selon les chiffres cités
par l'Uspa lors de la conférence de presse, un 90' au maximum
des soutiens reçoit 280 K€ dans l'animation, 190 K€ dans la
fiction et 120 K€ dans le documentaire. « Nous sommes au
début de la réflexion avec le CNC pour voir comment
construire un mode de soutien comparable aux autres genres
sur ces gros films », a précisé Stéphane Le Bars.
Une autre évolution appelée de ses vœux par l'Uspa fait
référence aux mesures prises par les parlementaires en ce qui
concerne le crédit d'impôt. « Dans cette réforme, le
documentaire est resté un peu à quai », a-t-il observé. Sur ce
genre audiovisuel, le taux est resté plafonné à 20 % et à 1 150 €
par minute. Le syndicat espère voir le taux porté à 25 %,
comme c'est le cas en fiction et en animation.
http://satfax.fr/mipcom2016
|N° 4758 – Jeudi 23 juin 2016|p 06/17
SPI : 5 propositions pour une « exception culturelle 2.0 »
Le SPI a exposé au Sunny Side of the Doc, à La Rochelle, 5 propositions pour aider à renforcer la place de la création et de la culture.
Le syndicat veut étendre le système français d'exception culturelle aux autres pays membres de l'UE et s'assurer de sa couverture
de l'ensemble du territoire national, aller plus loin dans la transparence, réformer la redevance et faire entrer les professionnels au
conseil d'administration du CNC.
Le SPI a présenté ce mercredi 5 propositions qui doivent,
selon lui, aider à se projeter dans une « exception culturelle
2.0 », thème sous lequel il avait placé sa conférence de presse
du Sunny Side of the Doc à La Rochelle. « L'exception culturelle
à la française est une idée puissante et actuelle, dont il faut
être fier. Même s'il faut sans doute la dépoussiérer à la marge,
elle doit pouvoir se propager ailleurs, comme un virus
bienveillant », a affirmé Emmanuel Priou (Bonne Pioche),
président Audiovisuel du SPI.
Pour le syndicat, il est urgent d'agir. « Notre influence, qui
est la raison d'être de l'exception culturelle, rayonne de moins
en moins », a affirmé Christophe Nick (Yami 2). Avant de
poursuivre : « Les défis sont colossaux. Tout converge sur le web
et le web aussi est menacé. Si le web n'est plus qu'un tuyau pour
faire arriver la télé sur Facebook, on est morts. »
transparente que celle des aides sélectives », a-t-il noté.
Rappelons que les décisions d'aides sélectives sont publiées sur
le site du CNC, ce qui n'est pas le cas des aides automatiques. La
question des délais de traitement des dossiers a aussi été
évoquée : « Nous avons des obligations de délai vis-à-vis du
CNC. De votre côté, vous n'avez pas de délai à respecter. Votre
objectif, que nous partageons, est de traiter les dossiers dans un
délai de deux mois, comme dans d'autres administrations », a
noté Emmanuel Priou. Si les délais de traitement ont été
raccourcis depuis la mise en place de la réforme du soutien, le
CNC n'est pas encore parvenu à cet objectif et annonce
actuellement un délai de 3 mois (nos informations du 21 juin).
« Après la transparence des comptes, on enchaîne sur les
devis de production avec le CNC et le ministère, et aussi sur les
recettes nettes part producteur (RNPP) », a noté Emmanuelle
Mauger, déléguée à l'audiovisuel.
Etendre le système français d'exception culturelle
La redevance toujours en ligne de mire
La première proposition du SPI consiste donc à étendre le
système français d'exception culturelle aux autres Etats
membres de l'Union européenne et à renforcer encore
davantage les obligations envisagées à l'occasion de la révision
de la directive SMA. « Le SPI sera extrêmement actif [sur ces
sujets] dans les mois qui viennent », a promis Catherine Bertin,
déléguée générale.
Le syndicat souhaite également « assurer l'exception
culturelle sur l'ensemble du territoire français, notamment
au moment où la réforme territoriale amène à la fusion de
certains fonds régionaux et où France 3 Régions se réorganise
en 13 antennes à partir de 2017. Le SPI a mis en place une
commission régionale qui commence à discuter avec les élus
pour que la production soit répartie sur tout le territoire.
Aller plus loin dans la transparence
Alors qu'une réforme visant à instaurer une plus grande
transparence entre producteurs et diffuseurs de
documentaire est en cours de finalisation, le SPI veut aller
encore plus loin sur ce sujet. « Toute entreprise qui travaille
avec le service public ou avec l'argent public du CNC doit être
irréprochable et publier ses comptes. Si ce n'est pas le cas,
elle ne devrait plus pouvoir travailler avec le service public ou
bénéficier des aides », a estimé Emmanuel Priou.
Le syndicat de producteurs indépendants a aussi appelé le
CNC à gagner en transparence sur certaines de ses règles de
travail. « L'attribution des aides automatiques n'est pas aussi
Le SPI a par ailleurs réitéré deux propositions restées sans
réponse à ce jour. L'une concerne l'entrée des professionnels
au conseil d'administration du CNC, comme cela existe déjà
par ailleurs au Centre national du livre ou de la danse. L'autre
concerne la contribution à l'audiovisuel public (CAP, exredevance). Rappelons que le syndicat plaide pour une réforme
qui amènerait à calculer le montant de la redevance en fonction
des revenus des foyers et renforcerait le financement du
service public audiovisuel. « Si le budget de France
Télévisions pouvait augmenter d'un milliard d'euros, il y
aurait de quoi financer le passage au numérique et bien d'autres
choses. Il faudrait que la redevance soit au moins au niveau de
la Grande-Bretagne. On ne demande même pas d'être au
niveau allemand », a détaillé Christophe Nick.
Pour le moment, le syndicat n'est pas parvenu à
convaincre les pouvoirs publics du bien-fondé de cette
réforme. « A chaque fois que nous sommes en contact avec les
pouvoirs publics, nous remettons la question sur le tapis et, à
chaque fois, on nous dit que ce n'est pas le moment », a
constaté Emmanuel Priou. Le SPI profitera de la perspective
de l'élection présidentielle pour faire valoir son point de vue
auprès des politiques.
L'agence de presse Premières Lignes (Paul Moreira, Luc
Hermann) a d'ailleurs produit pour le syndicat un petit film
adapté de son programme de datavisualisation #Datagueule,
diffusé sur France 4, pour expliquer les notions chiffrées de la
redevance.
www.satellimag.fr
|N° 4758 – Jeudi 23 juin 2016|p 07/17
Satev : très satisfait du lancement de la mission sur les documentaires empruntant aux « genres »
« On vit un Sunny Side formidable grâce à ce que l'on a
entendu lundi avec le CNC, mardi avec Delphine Ernotte
[Cunci] et France Télévisions, et ce matin avec l'Uspa », a
déclaré ce mercredi Christian Gerin, président du Satev, en
ouverture de la conférence de presse du syndicat, à La Rochelle.
Changement de ton radical par rapport à l'édition 2015 ! L'an
dernier, le syndicat des agences de presse audiovisuelles
profitait de l'occasion pour annoncer sa décision de lancer deux
recours contre la réforme du soutien documentaire, auprès du
CNC et devant le Conseil d'Etat.
Un an plus tard, le Satev s'estime conforté dans sa
démarche avec le lancement, par le CNC, d'une mission pour
proposer des critères objectifs de définition et de soutien des
documentaires ayant recours aux codes d'écriture et de
réalisation du magazine ou du reportage (nos informations du
21 juin). « Le CNC a reconnu que la réforme est vague sur les
documentaires empruntant aux codes et que ces critères
méritaient d'être mieux définis. Vague, c'est exactement le mot
que nous avions utilisé dans le recours gracieux au CNC et dans
le recours contentieux devant le Conseil d'Etat », a-t-il souligné.
Pas sûr d'aller jusqu'au bout devant le Conseil d'Etat
Si le Satev se réjouit de la création de cette mission, il
prévient qu'il sera « présent, coopératif mais vigilant ». La
manière dont se dérouleront ses travaux pourrait d'ailleurs
l'amener à revoir sa position sur les recours en cours. « Si nous
travaillons bien avec cette mission et si les conclusions nous
paraissent acceptables, notre recours [devant le Conseil
d'Etat] n'aurait plus de raison d'aller jusqu'au bout », a noté
Christian Gerin.
Pour l'instant, aucune date n'a été fixée pour l'audience au
Conseil d'Etat, a précisé le Satev. En ce qui concerne le recours
gracieux au CNC, le Centre a apporté une réponse en février et le
syndicat a fait valoir son droit de réplique en avril, a-t-il
expliqué.
Reconnaître le travail d'investigation
Selon le syndicat, la réforme du soutien a occasionné un «
manque à gagner de 20 % » pour les documentaires
d'investigation. « Ces films participent au débat public. Ils
nécessitent de longues enquêtes, qui ne sont pas sûres d'aboutir,
ils font appel à des journalistes chevronnés, occasionnent souvent
des frais juridiques… Le grand reportage doit aussi être
bonifiable », a fait valoir Christian Gerin. Selon lui, il n'est par
exemple « pas normal » que des programmes comme Spécial
investigation (Canal+), Cash investigation (France 2) ou Pièces à
conviction (France 3) ne soient pas bonifiés.
La commission qui va commencer à travailler sous l'égide du
CNC « aura intérêt » à regarder ce que la commission sélective
a fait « en bien et en mal, avec ce qu'elle avait pour essayer de se
construire une doctrine », a pour sa part noté son président
Serge Gordey. Selon lui, le reportage doit en effet être
distingué de l'enquête. Il a apporté deux mises en garde :
« Vous avez absolument raison quand vous dites qu'il faut
reconnaître le travail d'investigation, mais il ne faudra pas être
trop restrictif. Il ne faut pas forcément avoir une carte de
presse pour effectuer ce travail. Par ailleurs, si on veut que le
documentaire d'investigation ait droit de citer, il faudra que ce
soit du vrai documentaire d'investigation. Sinon, on aura
perdu sur tous les tableaux. »
Archives : élargissement et renforcement de l'accord sur les droits échus
Les principales sources d'archives audiovisuelles et les
organisations professionnelles de producteurs (SPI, Uspa et
Satev) ont signé ce mercredi au Sunny Side of the Doc de La Rochelle
un accord destiné à favoriser l'exploitation suivie des œuvres
audiovisuelles intégrant des images d'archives. Ils ont adopté, en
l'enrichissant, l'accord interprofessionnel « droits échus », initié
en 2015 par l'INA et déjà signé par l'Uspa et le SPI (nos informations
du 12 mais 2015). Les signataires sont Gaumont-Pathé Archives,
ECPAD, le Forum des images, le Centre audiovisuel Simone de
Beauvoir, Ciclic, la Cinémathèque de Bretagne, Film Images, Lobster
Films, Ciné Archives, la Maison de la Publicité, ainsi que Framepool
(Allemagne) et le Centre national de l'audiovisuel (Luxembourg).
Un nouveau modèle de rémunération
Le nouvel accord facilitera l'accès aux œuvres
audiovisuelles intégrant des images d'archives issues des
fonds des sources signataires. « Il permet de prolonger d'au
minimum 10 ans la durée des droits initialement acquis par
les producteurs, que ces droits aient été acquis avant ou
après la signature de l'accord, moyennant le versement
d'une rémunération proportionnelle aux recettes nettes
d'exploitation à répartir entre les différentes sources
d'archives », indique un communiqué. Ce nouveau modèle
de rémunération facilitera leur commercialisation auprès
des chaînes de télévision ou des plates-formes de
distribution numériques, en France comme à l'international.
L'accord s'accompagne également d'un engagement
accru de transparence des producteurs représentés par les
organisations signataires. Chaque œuvre concernée fait en
effet l'objet d'un relevé détaillé de ses exploitations. Une
commission de suivi de l'application de l'accord sera mise
en place.
www.satellimag.fr
|N° 4758 – Jeudi 23 juin 2016|p 08/17
Effets spéciaux : le CNC veut mettre en œuvre « un plan ambitieux » pour la filière à horizon 2017
Le CNC va, dans les prochains mois, en concertation avec la
filière, « bâtir un plan d'action ambitieux » pour le
développement du secteur français des effets spéciaux
numériques (VFX), « pour une mise en œuvre à la rentrée
2017 », a-t-il annoncé ce mercredi. Le Centre va s'appuyer sur
les 50 propositions émises par Jean Gaillard, ancien président
du réseau Recherche et innovation en audiovisuel et multimédia
(Riam) aujourd'hui président-fondateur de Nomalab, qu'il avait
missionné sur cette question en début d'année (nos
informations du 16 février).
Cette filière (à différencier de celle de l'animation, même si
certaines entreprises sont sur les deux secteurs), soit une
soixantaine de sociétés, représente un chiffre d'affaires
d'environ 80 millions d'euros, provenant majoritairement de
la publicité, estime le rapporteur, prévenant de la difficulté à
établir ce chiffre. La télévision – dont le poids est, selon lui,
difficilement quantifiable – aurait représenté, en 2015, environ
7 % de l'activité, pour 74 % pour la publicité et 18 % pour le
cinéma, selon des sources Ficam citées dans l'étude.
Une activité qui peut être doublée, voire triplée d'ici trois à
cinq ans
Même s'il considère que « le doublement voire le
triplement de l'activité […] à horizon de trois à cinq ans est un
objectif atteignable », Jean Gaillard dresse un état des lieux
sans concessions, tant du côté des commanditaires que des
prestataires. La demande émanant de la production nationale
est « faible au regard du volume de production », « fortement
encline à la délocalisation » et n'a culturellement que peu
d'appétence pour les VFX Univers (effets spéciaux au service
d'un univers filmique).
La SF, l'anticipation, genres par excellence de ces effets
spéciaux, est peu prisée en France, même si le rapporteur note
une « impulsion » donnée par Arte (Trepalium) et Canal+ (Les
revenants, Section zéro)… « toutefois sans évolution
significative des budgets ». Le documentaire est « par
nécessité », souvent « consommateur d'une large gamme
d'enrichissements visuels », mais cela dans une « économie très
serrée ». Et quand le cinéma s'en empare, avec Valérian
(EuropaCorp), le travail n'est pas réalisé en France. Les
demandes vont donc majoritairement vers des VFX Support
(reproduction imitative et/ou simulation créative nécessitées
par la narration) et VFX Réparation (pour l'amélioration
visuelle, la correction ou la réparation).
Du côté des entreprises, « l'activité est peu structurée en
termes d'action collective », la concurrence est « intense » et
« la confraternité faible », juge Jean Gaillard. Par ailleurs, du
fait de ce faible niveau de demande national et de pratiques
tarifaires insuffisantes, les sociétés perdent en main-d'œuvre
(qui s'expatrie) et donc en qualité : « La compétence des
territoires d'expatriation augmente, celle de la France baisse. »
Un enjeu également en termes d'emplois
Or, pour lui, la France a des atouts lui permettant de
reprendre une véritable place sur ce secteur : une production
domestique importante, des écoles « parmi les meilleures […]
au monde » et « des entreprises résilientes et passionnées ».
L'enjeu lui semble d'autant plus important que cette activité est
fortement génératrice d'emplois : « Chaque million d'euros de
prestation vendue représente 3 000 jours-hommes d'emploi »,
calcule-t-il.
Les « actions fondamentales » à mener passent notamment
par une adaptation des mécanismes d'aide et d'agrément du
CNC, et des crédits d'impôt cinéma et audiovisuel afin de
doper la demande intérieure et d'inciter à la relocalisation. Le
rapport met notamment en avant le dispositif d'aide aux
nouvelles technologies en production (NTP) – aujourd'hui
« indispensable » pour une production ayant recours aux effets
spéciaux –, pour lequel il suggère plusieurs évolutions. Jean
Gaillard propose aussi de « susciter une demande domestique
nouvelle » à travers un appel à projets, doté d'un financement
spécifique, qui serait lancé « avec une ou plusieurs chaînes et
la région Ile-de-France ».
Parmi les autres propositions, le rapport préconise, pour
« augmenter l'attractivité internationale » de la filière française,
d'adapter le crédit d'impôt international et d'améliorer, par le
biais d'études, la connaissance des marchés internationaux. Il
recommande aussi plusieurs actions destinées à « soutenir les
entreprises dans leurs besoins spécifiques », notamment en
faisant intervenir l'Ifcic et en faisant évoluer les dispositifs Riam
et CIT (commission d'aide aux industries techniques) du CNC.
Un dernier volet de propositions vise à « augmenter la
visibilité des métiers VFX et leur reconnaissance par le reste de
l'écosystème », en jouant, entre autres, sur le contrat type de
prestation, sur la formation initiale et continue ou encore en
offrant à l'activité une visibilité nouvelle avec la création d'un
César des VFX.
Le rapport La fabrication d'effets spéciaux numériques en
France – Etat des lieux de l'activité et propositions pour la
renforcer et la développer est disponible à l'adresse :
http://satfax.fr/CNCvfx16
France 2 / Kelija : tournage de l'unitaire On l'appelait Ruby (90')
Kelija (Katia Raïs), filiale de Lagardère Studios, a lancé le
16 juin pour quasiment un mois le tournage d'On l'appelait Ruby,
a annoncé France 2 ce mercredi. Cet unitaire de 90' raconte le
bouleversement d'une communauté après la découverte du corps
d'une jeune fille à Hasparren dans le Pays basque : inquiétudes,
angoisses, secrets dévoilés. Trois personnages féminins émergent
plus particulièrement : Claire Pèlerin (incarnée par Mélanie
Doutey), qui vient de s'installer dans la ville, Pauline Bach (Karole
Rocher), gendarme proche de la famille de la victime, et la mère
de cette dernière, Alice Tanner (Lubna Azabal).
Il est réalisé par Laurent Tuel sur un scénario de Sébastien
Mounier.
Satellifax – Hôtel de Retz, 9 rue Charlot 75003 Paris – Tél. : 01 44 78 04 78 – Fax : 01 42 78 70 36
[email protected] – www.satellifax.com – 21e année de publication. Reproduction interdite © 2016 Fréquences
|N° 4758 – Jeudi 23 juin 2016|p 09/17
SFR : les premières productions de séries françaises lancées l'an prochain
Le groupe SFR (ex-Numericable-SFR) lancera la production
de ses premières séries françaises l'année prochaine, a
annoncé mardi Patrick Drahi, à quelques journalistes à New
York, où il était venu finaliser l'acquisition du câblo américain
Cablevision. Ces projets seront calqués sur ce que fait déjà
Altice, la maison mère de l'entreprise, en Israël où la société, qui
détient l'opérateur Hot, produit de 5 à 10 séries par an qu'il
vend également à des diffuseurs internationaux. Patrick Drahi
n'a toutefois pas donné de détails, ni sur les lieux de
production ni sur l'enveloppe consacrée à ces projets.
L'entreprise avait déjà annoncé vouloir investir le champ de
la production, évoquant, pour Zive, son service VOD/SVOD,
l'adaptation et la coproduction de séries originales avec Hot
(nos informations du 28 avril). Un premier projet est en cours de
développement, pour 2017. L'activité a été confiée à Nora
Melhli : celle qui était directrice de Shine France Films, filiale
dédiée à la fiction, et ancienne dg d'Endemol Fiction, a rejoint le
groupe pour prendre la direction du pôle Création originale
nouvellement créé (nos informations du 2 février).
Cette activité, lancée au sein d'Altice, a rejoint SFR qui a
récemment racheté Altice Media Group (nos informations du
26 mai). SFR détient dorénavant non seulement des titres de presse,
dont Libération, L'Express, L'Expansion, L'Etudiant ou encore
Stratégies, mais aussi les chaînes MCS, i24news, BFM TV, BFM
Business, RMC Découverte, les chaînes SFR Sport, BFM Sport, BFM
Paris, une participation dans Numéro 23, ainsi que la radio RMC.
CNC : résultats de la commission du fonds d'aide à l'innovation pour la fiction du 19 mai
Lors de sa réunion du 19 mai, la commission du fonds d'aide
à l'innovation audiovisuelle pour la fiction du CNC a décidé de
soutenir deux projets au titre de l'aide au développement pour
un montant total de 75 000 euros. Il s'agit de Belle Epoque
(8 x 52'), produite par Lincoln TV, à hauteur de 35 000 €, et
d'Ovni(s) (12 x 30'), de Montebello Productions, pour 40 000 €.
Par ailleurs, le même jour, la commission a émis un avis
favorable pour trois dossiers au titre de l'aide à la réécriture
pour un montant total de 45 000 €, avec des soutiens identiques,
de 15 000 €, pour chaque projet. Les projets soutenus sont :
Vigilance (6 x 52') de Laurent Mizrahi, aidé d'Odile Bouhier pour
la réécriture, Happy C (3 x 52') d'Emilie Marsollat, aidée d'Anne
Valton, et de Jusqu'à l'aube (13 x 13') de Ludovic du Clary, aidé
de Frédéric Azemar.
CNC : résultats du fonds d'aide à l'innovation documentaire (développement, écriture) du 3 mai
Le CNC a mis en ligne les résultats de la commission du
fonds d'aide à l'innovation audiovisuelle pour le
documentaire de création, qui s'est réunie le 3 mai pour les
volets aides au développement et à l'écriture. Quatre projets
ont reçu un avis favorable pour l'aide au développement,
pour un montant total de 57 000 euros : Bakolori, un chantier
en Afrique de Pénélope Bortoluzzi (Pico Films) pour 17 000 €,
Devenir chien d'Angelo Caperna (Macalube Films) pour
16 000 €, Edouard, mon pote de droite : les primaires de
Laurent Cibien (Lardux Films) pour 10 000 € et Tout, tout de
suite ! de Claire Simon (Petit à Petit Production) pour 14 000 €.
Par ailleurs, cinq projets vont recevoir une aide à l'écriture,
d'un montant non divulgué : Les fantômes du sanatorium de
Frédéric Goldbronn, Ô châteaux de Gaspard Hirschi, Parler avec
les morts de Taina Tervonen, Les petits maîtres du Grand Hôtel
de Jacques Deschamps et Re-Re Méditerranée de Jean-Marc
Chapoulie et Nathalie Quintane.
_________________________________________________________
Entreprises et marchés
Groupe SFR : l'entreprise « est en sureffectif », estime Patrick Drahi
Le nouveau groupe SFR, qui a fait l'objet d'un engagement
en matière de maintien de l'emploi au moment du rachat de SFR
par Numericable, est « en sureffectif », a estimé le propriétaire
du nouveau groupe, Patrick Drahi (Altice), mardi soir, à New
York, devant quelques journalistes. « On a donné une garantie
sur l'emploi de trois ans, donc il reste encore un an.
Aujourd'hui, on est dans une situation où les gens savent que la
garantie s'arrête dans un an. C'est un peu comme chez Darty
quand vous avez une garantie de trois ans. Au bout de trois ans,
la machine à laver tombe en panne, on fait comment ? On paie.
Ils savent qu'on est en sureffectif », a-t-il déclaré.
Si l'acquisition a été finalisée fin novembre 2014 (nos
informations du 28 novembre 2014), le projet de rachat de SFR à
Vivendi a fait l'objet d'un accord près de huit mois plus tôt dans
lequel Numericable s'engageait en matière d'emploi pendant
trois ans, à compter du 4 avril 2014 (nos informations des 7 et
9 avril 2014). Cet engagement, également pris auprès du
gouvernement, prend donc fin en avril 2017.
Une garantie sur l'emploi jugée « inopportune »
Cette « garantie sur l'emploi a rendu les choses
compliquées et créé des tensions », a ajouté Patrick Drahi, qui
la juge « inopportune » : « On est quand même dans une
situation, en France, où tous nos concurrents ont licencié à
tour de bras et, nous, on a pris une garantie sur trois ans à un
moment où on vend à 1 euro par mois des abonnements. Ça n'a
ni queue ni tête. Forcément, ça crée des tensions parce qu'en
fait, les gens seraient plutôt d'accord [pour] organiser quelque
chose maintenant, plutôt que d'attendre encore un an sans
savoir comment les choses vont s'organiser. »
Venu boucler la finalisation du rachat à 17,7 milliards de
Satellifax – Hôtel de Retz, 9 rue Charlot 75003 Paris – Tél. : 01 44 78 04 78 – Fax : 01 42 78 70 36
[email protected] – www.satellifax.com – 21e année de publication. Reproduction interdite © 2016 Fréquences
|N° 4758 – Jeudi 23 juin 2016|p 010/17
dollars (15,7 Md€) du câblo-opérateur américain Cablevision
Systems qui propulse Altice au quatrième rang du secteur aux
Etats-Unis (nos informations de ce mercredi), Patrick Drahi, qui
traîne une réputation de « cost killer », n'a pas clairement
annoncé de suppressions d'emplois chez SFR à l'expiration de
ces engagements. Les nombreuses mesures d'économies qu'il
a engagées depuis sa prise de contrôle de SFR en 2014 pour
13 milliards d'euros ont été dénoncées par les syndicats. Pour
eux, elles ont entraîné une dégradation de l'ambiance aussi bien
au sein de l'entreprise que chez les fournisseurs.
Interrogé sur ces critiques et ses méthodes jugées musclées,
l'homme d'affaires a estimé que ses relations avec les syndicats
à travers le monde et en France étaient « au beau fixe ». « Les
gens ont horreur des chefs d'entreprise qui font de la politique,
qui ne disent pas ce qu'ils vont faire, qui font semblant. Quand
on parle à quelqu'un, si on lui dit les choses dès le début ça
se passe très bien », a-t-il affirmé.
Aux Etats-Unis, une de ses sorties en septembre 2015 contre les
gros salaires des cadres dirigeants était très mal passée. « Je ne suis
pas d'accord pour que des gens gagnent des salaires de fous, ça ne
sert à rien. Je préfère qu'ils aient des salaires raisonnables et qu'ils
soient plus intéressés aux résultats à long terme de l'entreprise », a
réitéré Patrick Drahi. Il explique être parvenu à convaincre les
managers de ses deux prises américaines – Cablevision et
Suddenlink – de réduire leurs salaires tout en augmentant en
parallèle leur intéressement sur le long terme.
Patrick Drahi : l'homme d'affaires se décrit comme l'anti-Jean-Marie Messier
Si, comme Jean-Marie Messier, l'ex-patron déchu de Vivendi
Universal, il a bâti un empire mondial des médias et des
télécoms à coup d'acquisitions financées par l'emprunt,
Patrick Drahi, 52 ans, se présente comme l'anti-Messier.
Interrogé par l'AFP sur cette comparaison souvent établie par
certains observateurs, le milliardaire franco-israélien (Altice,
maison mère de SFR, de Libération, L'Express…) ne mâche pas
ses mots.
« La différence entre Jean-Marie Messier et moi, c'est que,
moi, je n'ai jamais été un grand serviteur de l'Etat. Je n'ai
pas été parachuté à la tête d'une grande compagnie
publique [la Compagnie générale des eaux, entreprise privée
avec délégation de service public pour l'eau, ndlr] et je tiens
65 % de mon capital là où il détenait 0,0001 % de son capital »,
déclare-t-il sans détour dans un bar de la tour Time Warner près
de Central Park à New York.
« On n'a pas la même démarche patrimoniale »
Arborant jean, baskets et polo Lacoste au col aux couleurs du
drapeau américain, Patrick Drahi veut se démarquer de la
surexposition médiatique de celui qui fut surnommé « J6M »
(Jean-Marie Messier moi-même maître du monde) et dont la
chute brutale fut applaudie par les milieux d'affaires français.
« Quand j'arrive à New York, [l'important pour moi], ce n'est pas
d'avoir un appartement aux frais de la société, c'est de savoir si
j'achète un bien pour mes enfants à long terme. On n'a pas la
même démarche patrimoniale », développe-t-il.
S'il a comme Jean-Marie Messier le même amour de
l'Amérique où il a réussi à lever les premiers fonds – 50 millions
de dollars – pour lancer son entreprise, Patrick Drahi affirme que
son aîné reconverti depuis banquier d'affaires « n'est pas
forcément [son] modèle ». « Moi, quand j'arrive aux Etats-Unis,
l'argent c'est le mien que je mets, ce n'est pas celui des autres.
Donc ce n'est pas la même prise de risque. Quand je décide de
ne pas acheter Time Warner, je le fais en pensant à mes enfants,
je me dis "on n'est pas prêts", ce n'est pas le moment. Il y en a
d'autres qui ont racheté en disant c'est super, c'est beau, c'est
grand. Donc, on n'a pas du tout la même approche. »
Patrick Drahi affirme ne pas être inquiet du niveau de la
dette de son groupe estimée à 50 milliards d'euros, en raison,
justifie-t-il, des taux quasiment nuls pratiqués actuellement et
de la croissance prévue de l'activité notamment aux Etats-Unis où
Altice vient de boucler l'acquisition pour 17,7 milliards de dollars
(15,7 Md€) du câblo-opérateur Cablevision qui le propulse au
quatrième rang du secteur (nos informations de ce mercredi).
« On n'a aucune contrainte de financement sur les sept
prochaines années »
« A l'époque des taux d'intérêt à 4-5 % dans les années 2000,
on empruntait à 8-9 %. Aujourd'hui les taux sont tellement bas
que vous pouvez emprunter à beaucoup plus long terme. Quand
on achète, par exemple, SFR, on emprunte à sept ans. Un an
plus tard, on a repoussé l'échéance à dix ans en baissant le coût
de la dette. Donc, aujourd'hui, on n'a aucune contrainte de
financement sur les sept prochaines années », avance-t-il.
Quid des conséquences d'une remontée inéluctable des taux
d'intérêt qui pourrait gonfler sa dette ? « Est-ce que, dans sept
ans, le rééchelonnement de cette dette va être plus onéreux ?
C'est probable, mais ce n'est pas gênant parce qu'on aura
beaucoup amélioré nos résultats », répond-il, tout en
reconnaissant que « si vous avez à la fois un problème de
croissance de l'activité et de hausse des taux, là, c'est
embêtant ».
Aux Etats-Unis, « il y a de quoi faire »
S'il a disparu, depuis lundi, des organigrammes exécutifs de
son groupe, laissant la présidence d'Altice à Dexter Goei (nos
informations de mardi), l'homme d'affaires n'entend pas pour
autant rester en retrait et vise une part importante du marché
des télécoms (mobile et câble) américain estimé à 500 Md$
(442 Md€). « Ici, il y a beaucoup de possibilités. En France, il n'y
a pas de possibilité. Ici, il y a de quoi faire. Il y a plus d'avenir. La
consolidation en Europe va attendre un peu », a considéré
Patrick Drahi, qui ne prévoit pas de nouvelles acquisitions
avant 2017.
La croissance américaine passera en effet par de nouvelles
acquisitions aussi bien dans le mobile que le câble – T-Mobile et
Cox pour les analystes –, des économies et la hausse des
revenus suite à des centaines de millions d'investissements
prévus dans la modernisation du réseau. En 2017, Altice entend
lancer une box unique aux Etats-Unis.
Satellifax – Hôtel de Retz, 9 rue Charlot 75003 Paris – Tél. : 01 44 78 04 78 – Fax : 01 42 78 70 36
[email protected] – www.satellifax.com – 21e année de publication. Reproduction interdite © 2016 Fréquences
|N° 4758 – Jeudi 23 juin 2016|p 011/17
Fibre / Orange : Stéphane Richard plaide pour des règles stables
Le pdg d'Orange Stéphane Richard plaide pour que les
règles du marché de la fibre optique (très haut débit) restent
stables en France, pour soutenir sa stratégie de fort
développement sur ce segment, dans un entretien à paraître ce
jeudi dans La Tribune. Avec 500 millions d'euros investis en 2015
et « entre 550 et 600 millions d'euros » cette année, selon
Stéphane Richard, Orange doit encore accélérer pour atteindre
son objectif de 20 millions de logements raccordables à la
fibre optique en 2020. « Il faut maintenir ce niveau
d'investissement au moins jusqu'en 2020. C'est pour cela que
nous demandons une stabilité du cadre de régulation et du
cadre fiscal », a-t-il plaidé. Le groupe français mise sur le très
haut débit via la fibre optique pour regagner des parts de
marché face à ses concurrents Free, Bouygues Telecom et SFR,
notamment dans les zones très densément peuplées.
« Cela fait trois ans que le cadre réglementaire est en place.
Personne n'a empêché les gens d'investir », a-t-il insisté,
estimant que « chaque opérateur a fait ses propres choix » et
regrettant que « certains commencent à venir se plaindre auprès
de l'Arcep pour revoir la régulation de la fibre ». Interrogé sur le
risque de voir les autorités de régulation s'inquiéter d'une
domination d'Orange dans l'internet fixe, Stéphane Richard
s'est dit « très attentif » mais en a profité pour tacler ses
concurrents. « Orange est-il tellement puissant, tellement fort
par rapport à ses pauvres concurrents, que ces derniers ne sont
pas en mesure d'investir suffisamment ?
[…] La réponse est non, ces opérateurs ne sont ni petits, ni
pauvres », a-t-il répondu, évoquant leurs « grands projets
d'acquisitions » à l'international.
___________________________________________________________________________
Etudes
Eurodata TV Worldwide : des stratégies multi-écrans de plus en plus complexes, selon une étude
Eurodata TV Worldwide (Médiamétrie) publie ce jeudi le 1er
volet de son étude annuelle Multiscreen Report (rapport sur le
visionnage multi-écrans 2016) qui a pour vocation d'analyser les
usages et stratégies du multi-écrans sur douze marchés
(France, Allemagne, Australie, Canada, Danemark, Espagne, EtatsUnis, Italie, Norvège, Pays-Bas, Grande-Bretagne et Suède).
Dans un contexte de mutations des habitudes télévisuelles
avec l'arrivée des nouveaux usages, l'étude relève que l'adoption
de nouveaux comportements reste liée aux contextes et aux
territoires. « Tous les pays n'évoluent pas au même rythme y
compris au sein d'un même continent », observe Eurodata TV
Worldwide qui a identifié trois grands groupes en fonction de
leur maturité en matière de vidéo mobile.
Soit, les pays « avant-gardistes de la télévision mobile »
(Espagne, Suède, Corée du Sud…) : les internautes y sont
largement équipés de smartphones et regardent régulièrement des
contenus TV à l'extérieur de chez eux. Les territoires « suréquipés
par rapport à leur consommation mobile de vidéos » (Australie,
Japon, Etats-Unis…) : les internautes sont tout aussi équipés de
smartphones mais leurs habitudes de télévision mobile ne sont
pas aussi avancées à cause du coût de l'internet mobile, des
usages, de l'accessibilité… Enfin, les pays « en développement »
(France, Grande-Bretagne…) où les internautes ne sont pas les
plus équipés, et pourtant, ces marchés montrent des signes de
maturité et un beau potentiel pour l'industrie de la vidéo.
L'Asie, un marché ultra-connecté
L'étude pointe également la forte maturité du continent
asiatique, qu'elle qualifie de « nouvel Eldorado de la vidéo
numérique ». Si les Asiatiques tendent à passer moins de temps
devant leur téléviseur qu'ailleurs dans le monde, avec
seulement 2h32 par jour sur tout le continent, l'Asie est
aujourd'hui un immense marché ultra-connecté, tout
particulièrement en matière d'écrans mobiles. « Cinq des dix
premiers marchés mondiaux en termes de taux de pénétration
de smartphones sont situés sur ce continent », fait valoir
Eurodata TV Worldwide, citant le Baromètre Consommateur de
Google, dont Singapour et Hong Kong. Plusieurs plates-formes –
telles que Hooq, une application de streaming premium – se
sont installées dans plusieurs pays d'Asie simultanément,
observe l'étude, estimant qu'il reste encore de la place pour
l'émergence de nouvelles plates-formes de VOD et que, dans le
sillage de la récente arrivée de Netflix en janvier dernier, le
marché devrait continuer à croître.
L'exception japonaise
Toutefois, le rapport constate des disparités en termes de
maturité sur ce marché asiatique : si les Chinois et les Coréens
sont de gros consommateurs de vidéos sur écrans mobiles,
cet usage ne s'est pas encore développé au Japon. En effet,
plus de huit Sud-Coréens possédant un appareil mobile sur dix
déclarent regarder la télévision hors de chez eux. A l'inverse,
75 % des Japonais ne le font jamais, selon l'étude Consumer
Entertainment Index d'Arris de 2015, citée par Eurodata TV
Worldwide.
Nouveaux défis pour l'industrie des contenus
Autre constat : « La technologie est reine, le contenu est
roi. » L'objectif est de « capter l'attention du public avec le
bon contenu au bon moment », observe Eurodata TV
Worldwide. Les diffuseurs de programmes télévisés font face à
de nouveaux concurrents en quête du meilleur modèle
économique : les plates-formes de contenus créés par les
utilisateurs, les acteurs internationaux et locaux de VOD et
même les réseaux sociaux comme Snapchat ou Instagram qui se
mettent à produire leurs propres contenus. Face à l'usage
croissant des écrans mobiles, la forte pénétration d'internet et
l'arrivée de nouveaux acteurs, l'industrie des contenus doit
élaborer « des stratégies de plus en plus complexes et
Satellifax – Hôtel de Retz, 9 rue Charlot 75003 Paris – Tél. : 01 44 78 04 78 – Fax : 01 42 78 70 36
[email protected] – www.satellifax.com – 21e année de publication. Reproduction interdite © 2016 Fréquences
|N° 4758 – Jeudi 23 juin 2016|p 012/17
sur mesure pour s'adapter à un public exigeant qui
navigue sur de multiples écrans », relève l'étude.
Les diffuseurs développent notamment des projets
numériques immersifs à 360° pour les jeux destinés aux jeunes
adultes, « une audience volatile papillonnant de la télévision au
numérique et vice versa », souligne-t-elle. Le rapport cite
notamment, aux Etats-Unis, la saison 2 de Legends of Gaming,
tournoi multi-gaming diffusé sur YouTube, où des équipes de
deux joueurs s'affrontent au cours de divers jeux vidéo, offrant
une expérience immersive de Super Mario Kart via l'appli mobile
de YouTube ou en utilisant le casque de réalité virtuelle de
Google. Autre exemple : l'adaptation allemande du format
britannique The Island With Bear Grylls (format Channel 4 adapté
en France par Shine France pour M6) propose un jeu interactif
sur son site web dédié qui permet au téléspectateur de devenir
un aventurier et de créer son propre voyage en ligne. Portée par
le projet en ligne, la première diffusion a fait progresser de 77 %
la moyenne de la case, relève l'étude.
Eurodata TV Worldwide avait publié sa première étude
Multiscreen Report en mai 2015. Désormais, elle comportera
deux volets par an.
E-U / VOD/SVOD : Netflix a dépassé YouTube au 1er trimestre 2016
Netflix a dépassé YouTube (Google) au premier trimestre
2016 aux Etats-Unis, devenant ainsi le premier service de vidéo
à la demande sur ce marché, selon un sondage effectué par le
cabinet britannique Ampere Analysis. Netflix affiche 47 % de
parts de marché aux Etats-Unis contre 42 % pour YouTube.
Viennent ensuite Amazon Instant Video (22 %), Hulu (19 %) et
Facebook (15 %).
Toutefois, YouTube reste leader en Grande-Bretagne avec
43 % de part de marché. Il est suivi de la plate-forme BBC
iPlayer à 36 % tandis que Netflix occupe la 3e position à 20 %.
La base d'abonnements aux services SVOD est de 9 millions sur
le marché britannique et de 91 millions aux Etats-Unis.
__________________________________________
« Alors que les services de vidéo gratuits opérés par les
chaînes de télévision sont prédominants en Grande-Bretagne,
les séries exclusives sur les plates-formes SVOD telles que
Netflix (House of Cards, Orange Is the New Black…) et Amazon
Prime (Transparent, Mozart in the Jungle…) ont déclenché la
volonté de payer pour des contenus ; une tendance qui devrait
prochainement toucher la population plus âgée,
traditionnellement moins encline à dépenser sur internet »,
selon Richard Broughton, directeur de recherche chez Ampere
Analysis.
L'étude a été conduite auprès d'un échantillon de 1 500
internautes âgés de 18 à 65 ans aux Etats-Unis.
TV sur câble, satellite, ADSL, mobiles
SFR : projet de création d'un bouquet francophone aux Etats-Unis et d'une version US d'i24news
Altice, premier actionnaire de SFR (ex-Numericable-SFR) et
des câblo-opérateurs américains Cablevision et Suddenlink,
veut mettre en place des synergies transatlantiques.
L'entreprise prévoit ainsi de proposer un bouquet
francophone, comprenant notamment BFM TV, aux abonnés de
Cablevision, a expliqué mardi son fondateur et propriétaire,
Patrick Drahi : le câblo est notamment présent à New York, où
résident de nombreux francophones.
« On va diffuser toutes les chaînes pour lesquelles on a les
droits et certains documentaires qu'on produit nous-mêmes »,
a-t-il précisé lors d'une rencontre avec quelques journalistes à
New York où il était venu boucler la finalisation du rachat à
17,7 milliards de dollars (15,7 Md€) de Cablevision Systems (nos
informations de mercredi). Rappelons que l'ensemble des
activités médias (presse, radio et télévision avec
également RMC, RMC Découverte, groupe MCS, i24news, une
participation dans Numéro 23…) du groupe a été regroupé dans
SFR depuis que ce dernier a racheté Altice Media Group (nos
informations du 26 mai).
i24news à la place d'Al-Jazeera
En outre, Patrick Drahi va implanter la chaîne
d'information i24news aux Etats-Unis dans les douze
prochains mois. « La version française [de la chaîne]
aujourd'hui se focalise sur le Moyen-Orient et la France. La
version anglaise sur le Moyen-Orient. Par contre, la version
américaine va être [orientée] Moyen-Orient et Etats-Unis »,
a-t-il expliqué, ajoutant qu'elle a vocation à être distribuée
par les différents opérateurs locaux.
L'objectif d'i24news est de reprendre la place laissée
vacante par Al-Jazeera America, qui a cessé d'émettre en
janvier, trois ans après son lancement, faute d'avoir trouvé son
public malgré d'importants investissements initiaux. « Je veux
qu'on montre les deux côtés : aussi bien le mec qui est à Gaza
que le mec qui est à Tel-Aviv. Je veux qu'on entende en France
l'opinion des Américains. Je veux qu'on entende à New York
l'opinion des Français et tout ça va permettre aux gens de
discuter, d'avoir une autre vision que celle diffusée par d'autres
personnes [Al-Jazeera] et qui, d'ailleurs, n'ont pas réussi
puisqu'ils ont claqué des milliards », a développé l'homme
d'affaires franco-israélien.
i24news, qui affirme employer 250 journalistes d'une
trentaine de nationalités, a été lancée en fanfare en 2013 avec
l'ambition de devenir une alternative à Al-Jazeera dans la
couverture de l'actualité au Moyen-Orient. Ses détracteurs
l'accusent d'être la voix d'Israël, ce qu'elle conteste. Elle prévoit
de recruter des journalistes français et américains à New York.
Edité par Fréquences, membre du Spiil – Sarl au capital de 10 000 € – Commission paritaire : 1219 W 90061 – Satellifax, 9, rue Charlot 75003 Paris – www.satellifax.com – Twitter : @satellifax –
Directeur des publications Satellifax et Satellimag : Joël Wirsztel. Abonnements : Véronique Olasz, Sophie Baudet – Tél : 01 40 29 47 48 – Fax : 01 42 78 70 36 – [email protected],
tarifs : 3 mois 930 €, 1 an 3 390 €. Publicité : REMICS Régie, Remi Collard – Tél : 06 09 77 37 22 – [email protected] – Rédaction : 01 44 78 04 78, [email protected] –
Directeur de la rédaction : Joël Wirsztel : @joelwir – Rédactrice en chef : Yvane Dréant – Rédaction : Tristan Brossat, Arnaud Grellier, Christine Monfort, Virginie Sengès – Collaboratrices : Pascale
Paoli-Lebailly, Isabelle Repiton, Carole Villevet. Secrétariat de rédaction : Nathalie Grisoni, Maxime Bomier – REPRODUCTION INTERDITE – 21e année de publication – © 2016 Fréquences
|N° 4758 – Jeudi 23 juin 2016|p 013/17
Nat Geo Play : arrivée confirmée du service VOD sur la Bbox
Le service VOD Nat Geo Play (Fox Networks Group France)
lancé l'an dernier en France sur Free, est désormais disponible
dans le bouquet TV optionnel Bbox Grand Angle de Bouygues
Telecom, a confirmé Fox (notre « Confidentiel » du 8 avril). Outre
les programmes à la demande, Nat Geo Play propose des
fonctionnalités comme la possibilité de créer plusieurs profils
sur un même compte, des recommandations personnalisées,
une liste de favoris, ou encore le contrôle parental.
Nat Geo Play est disponible sur le site natgeoplay.fr, et sur
tablettes et mobile via l'application Nat Geo Play téléchargeable
sur l'Apple Store et Google Play. Il est accessible directement
sur la box pour les abonnés au bouquet Bbox Grand Angle
(13,99 euros par mois sans engagement) équipés de la Bbox
Miami.
___________________________________________________________________________
Justice
Eric Zemmour : la cour d'appel de Paris confirme sa relaxe
La cour d'appel de Paris a confirmé ce mercredi la relaxe
du polémiste Eric Zemmour, qui était poursuivi pour
provocation à la haine raciale en raison d'une chronique dans
laquelle il avait évoqué des « bandes » d'étrangers « qui
dévalisent, violentent ou dépouillent ».
Le 6 mai 2014, Eric Zemmour, également poursuivi pour
« diffamation raciale », avait déclaré : « Les Normands, les Huns,
les Arabes, les grandes invasions d'après la chute de Rome sont
désormais remplacés par les bandes de Tchétchènes, de Roms,
de Kosovars, de Maghrébins, d'Africains qui dévalisent,
violentent ou dépouillent. » Le tribunal correctionnel de Paris
avait relaxé en septembre Eric Zemmour, estimant que les
communautés visées par ce dernier ne l'étaient pas dans leur
ensemble. Cette chronique avait valu à RTL une ferme mise en
garde du CSA.
Eric Zemmour avait été condamné en 2011 pour avoir
déclaré à la télévision que « la plupart des trafiquants sont noirs
et arabes, c'est comme ça, c'est un fait ».
_____________________________________________________________________
Programmes
Ara Aprikian : invité de l'Instant M sur France Inter ce jeudi à 9h40
Ara Aprikian, dga en charge des contenus du groupe TF1,
sera reçu ce jeudi matin à partir de 9h40 par Sonia Devillers sur
France Inter dans l'Instant M, a indiqué la journaliste ce
mercredi sur Twitter.
_________________________________________________________________________
Clin d'œil
Clin d'œil – Canalsat / Options : sexe et musique, oui ; musique et musique, non
Grand mystère des choix qui président, chez Canalsat, aux
associations de chaînes dans les options proposées. Et, parfois,
l'on peut se poser des questions.
En toute logique, nous aurions aimé une option associant les
2 chaînes Mezzo (4,50 euros le couple) et la chaîne Melody TV
(4,50 € seule). Une option musique à 7 € ou 7,50 € aurait ainsi fait
sens.
Et bien non, cela n'existe pas. La seule manière de les
coupler… est d'y adjoindre encore Seasons, Animaux, Trek,
Extrême Sports, Motors, un attelage déjà très hétéroclite mais
qui est complété par… XXL, Dorcel, Penthouse HD (à quand
Penthouse UHD par ailleurs ?) et Colmax TV, ce qui ajoute
encore une dose supplémentaire d'hétéro(clicité). Cela s'appelle
l'option « Crescendo », cela coûte 15 € et nous avouons avoir du
mal à en sentir la cohérence.
Pour être tout à fait exact, on peut descendre à 12 € au lieu
de 15 en ne souscrivant pas à ces 4 dernières chaînes. Mais le
surcoût est si minime (0,75 € par chaîne et par mois, à comparer
à 4,50 € pour Melody ou le couple des Mezzo), qu'il serait
dommage de s'en priver.
En résumé sexe et musique chez Canalsat, oui ; musique et
musique, non !
_______________________________________________________________
Au fil des tweets...
Mercredi's tweets : audition de Vincent Bolloré au Sénat, et quelques autres tweets...
Une sélection, parfaitement arbitraire, de tweets qui nous ont amusés ou instruits. Ou pas. L'orthographe et la syntaxe d'origine
sont conservées… sauf exception charitable ! Vos avis, vos suggestions : [email protected] ou @joelwir ou @satellifax
@Cyrilhanouna Mes chéris, merci
encore pour ce soir et notre Camille
d'amour sera de retour demain !
#rassrah2joursavantlafin
@mouloudachour
sortira de son silence et donnera son
seul entretien à @cliquetv
@Serge_aurier
Satellifax – Hôtel de Retz, 9 rue Charlot 75003 Paris – Tél. : 01 44 78 04 78 – Fax : 01 42 78 70 36
[email protected] – www.satellifax.com – 21e année de publication. Reproduction interdite © 2016 Fréquences
|N° 4758 – Jeudi 23 juin 2016|p 014/17
@cy_lacarriere "Je pense qu'en réalité,
Canal+ est redressé", Vincent Bolloré. On
est vite passé du drame au renouveau !
#directsenat #bolloshow
@Garriberts «Je viens de l'ouest, là où,
sous le citron, l'huître bouge.» Vincent
Bolloré au Sénat, au sujet des critiques à
son endroit.
@CageJulia Des révélations à venir des
@Lesjoursfr sur la "hausse" des abonnés
à Canal ? Pour la qualité on peut vérifier
sans enquêter… @Garriberts
@jeromegodefroy Il y a une logique
dans la stratégie de #Bolloré (auditionné
au Sénat) : il regarde son bilan financier,
pas la télévision.
@tanguydemange Les derniers mots de
Vincent Bolloré à @C_MorinDesailly :
"Vous suivez toujours les Guignols ?
#DirectSenat… @canalplus @vivendi
@jlefilliatre Euh… Bolloré vient
d'évoquer la possibilité "d'aider
financièrement" un club de foot.
J'adorerais voir ça, pourvu qu'il le fasse.
@jlefilliatre Je pense que tout Brest
vient d'être pris d'un vertige, d'un rêve
de grandeur. #messiàbrest
@MJ_Lefebvre "Je suis arrêté par des
gens qui me disent "bravo vous avez le
courage de dire des choses !" " #Bolloré
au Sénat
@publicsenat Crédit Mutuel, travail des
enfants en Afrique… Le sénateur #PS
@dassouline n'épargne pas Vincent
#Bollore #LT
@GeoffreyLivolsi
combien de mensonges vont encore être
déversés par la direction de Canal+ sur la
censure du doc Crédit Mutuel ? #bolloré
@fabricearfi Bolloré et ses sbires
mentent sans complexe sur la censure du
docu Crédit Mutuel. Le Parlement et le
CSA ont les preuves. Conséquence ? Rien.
@dubosc_franck Ce soir chez mon poto
Cyril dans @TPMPofficiel… Surprises…
@AxelBizel Les salariés, ces pièces
détachées
défectueuses
#UnPeuCommeChezDarty #Drahi #SFR
@AxelBizel Sachant que #ChezDrahi, on
n'attend pas vmt la fin des 3 ans
#MemePasCommeChezDarty Un plan
social "larvé" chez SFR ?
@lauhaim French TV is here at your ny
event and we still would like to do an
interview with you @realDonaldTrump.
Merci
@jeromegodefroy
Please
@realDonaldTrump !
My
friend
@lauhaim really wants to interview you.
Don't disappoint her !
@5a7officiel #Exclu @Arthur_Officiel
vous prépare de nouvelles épreuves de
dingue dans #VTEP… Avec de la réalité
virtuelle !
@mathieu_gallet Visite de l'équipe de
la discothèque de @radiofrance après la
super vente aux enchères : que de
trésors à numériser !
@publicsenat
@LeZappeurFou Demain Yann Barthes
fera ses adieux à Canal+. Il sera de retour
sur TMC... le lundi 12 septembre de 19h à
20h15 pic.twitter.com/KbtWit7PcB
@Sonia_InstantM Il est le nouvel
homme fort de @TF1. Celui qui a signé
Yann Barthès. Demain dans l'#InstantM,
@AprikianAra
!
pic.twitter.com/hJPfjt5oPI
@fandoetlis "L'huître sous le citron
bouge" Propos liminaire de Vincent
BOLLORE‰, président du conseil de
surveillance de Vivendi
@laurent_vallet
Signature
de
lâ ™accord historique "droits échus"
entre @Ina_audiovisuel, détenteurs
d' ™archives et producteurs AV
@Producteurs_SPI Emmanuel Priou
"l'accès au service public ne devrait être
ouvert qu'aux sociétés en règle avec la
loi, cad qui publient leurs comptes"
@RaphaLep [Lépaulard] #DirectSenat
Vincent Bolloré met en garde contre
l'invasion des GAFA et rappelle leur
valorisation : 500 Md$ versus 25 Md€
pour Vivendi
@cy_lacarriere "Je pense qu'en réalité,
Canal+ est redressé", Vincent Bolloré. On
est vite passé du drame au renouveau !
#directsenat #bolloshow
(Tweets relevés le mercredi 22 juin)
_________________________________________________________________
Revue de presse
Notre revue de presse se veut un aperçu du secteur, vu par les autres médias (presse papier, presse en ligne, télévision, radio), en complément de nos
propres contenus. Ainsi qu’il est de tradition pour toute revue de presse, les opinions exprimées et les faits mentionnés ne doivent pas être considérés
comme reflétant les vues de notre rédaction.
Droits sportifs : la LFP envisage de faire payer les radios pour la diffusion des matches de L1 et L2
(Julien Marival, avec B.R, L'Equipe, mercredi 22 juin)
[Alors que lors d'un point presse tenu la semaine dernière,
Didier Quillot, directeur général exécutif de la Ligue de football
professionnel, a évoqué la possibilité de faire payer, à l'avenir,
les radios pour les autoriser à retransmettre, en direct des
stades, les matches de Ligue 1 et de Ligue 2.]
[…] « Aujourd'hui, c'est interdit en France, précisait Didier
Quillot. Mais il faut que l'on voie si on ne peut pas faire évoluer la
loi. »
Protégées par le cadre légal, les radios ne sont de toute
façon pas prêtes à ouvrir le porte-monnaie pour couvrir un
Championnat dont elles estiment déjà participer à la promotion
via leurs retransmissions. « Il faut reconnaître les radios comme
des organes de presse qui font vivre la Ligue 1 et qui lui donnent
du relief au quotidien, explique François Pesenti, le directeur
général de RMC Sport. C'est aussi notre traitement qui donne de
la valeur au Championnat et donc à ses droits télé. Une
couverture qui occasionne déjà des frais techniques pour les
radios qui doivent louer des lignes téléphoniques spéciales dans
chaque stade de L1 et de L2. La facture annuelle peut
Satellifax – Hôtel de Retz, 9 rue Charlot 75003 Paris – Tél. : 01 44 78 04 78 – Fax : 01 42 78 70 36
[email protected] – www.satellifax.com – 21e année de publication. Reproduction interdite © 2016 Fréquences
|N° 4758 – Jeudi 23 juin 2016|p 015/17
ainsi grimper jusqu'à 15 000 €.
« Les radios ne sont pas non plus en mesure de vendre des
écrans publicitaires à fort tarif comme le font les télés pour
rentabiliser en partie leur investissement, poursuit Jacques
Esnous, directeur de l'information de RTL. Les rares événements
pour lesquels on accepte de payer un droit d'accès élevé sont
les Coupes du monde de football. » La Fifa avait demandé
185 000 € aux radios françaises pour le Mondial 2014 au Brésil.
Avec les frais techniques et logistiques, une station comme RTL
avait alors dû investir 300 000 € pour suivre le tournoi. Pour les
deux prochaines Coupes du monde (2018 et 2022), elle s'est
d'ailleurs associée à RMC, Radio France et Europe 1 pour
répondre collectivement à l'appel d'offres lancé par la Fifa afin
d'éviter toute surenchère des droits. […]
Europe 1 : départ du journaliste Patrick Roger
(puremedias.com, mercredi 22 juin)
Selon puremedias.com, le journaliste Patrick Roger, ancien
directeur de France Info, va présenter pour la dernière fois à la
fin de la semaine Europe week-end, la tranche d'information
d'Europe 1 diffusée le samedi et le dimanche à la mi-journée
(12h30-13h) et le soir (18h-18h30). Il aurait décidé de quitter la
station du groupe Lagardère « pour de nouvelles aventures
professionnelles qui débuteront à la rentrée prochaine »,
indique le site.
iTELE : « C’est un carnage », résume un journaliste de la chaîne d'info du groupe Canal+
(Raphaël Garrigos et Isabelle Roberts, lesjours.fr, mercredi 22 juin)
[Alors que la société des journalistes d'iTELE/Canal+ a voté à
une large majorité une motion de défiance contre la direction du
groupe Canal+ qui vient tout juste de nommer un nouveau
directeur, Serge Nedjar, venu de Direct Matin et proche de
Vincent Bolloré. Ce dernier a annoncé dans la foulée qu'une
cinquantaine de CDD et CDU (pour « CDD d'usage ») ne seraient
pas renouvelés.]
« C'est un carnage. » Ainsi un journaliste d'iTELE résumait-il la
situation de la chaîne info de Canal+ ce mardi soir. Au sortir du
comité d'entreprise (CE) consacré à iTELE, un élu du personnel
renchérissait, la voix nouée par l'amertume : Si le plan annoncé se
met en place, avec les suppressions de postes, avec l'arrivée de
Jean-Marc Morandini, est-ce que cette chaîne existe encore ?
Au menu de ce comité d'entreprise qui démarre à 15 heures
ce mardi, iTELE, donc. Mais sans son patron, Serge Nedjar. La
direction de Canal+, représentée par Jean-Christophe Thiery,
l'un des factotums de Vincent Bolloré, confirme le sabrage des
CDD et CDDU de la chaîne info. En tout, une cinquantaine de
personnes. Une confirmation, parce que lors de son arrivée à
iTELE le 24 mai dernier, le nouveau patron Serge Nedjar avait
déjà vendu la mèche. Sauf qu'il avait alors promis que ce serait
du cas par cas. Les cas ont donc tous été les mêmes : direction la
sortie. Au pire dès le 30 juin et les mieux lotis partiront à la mi-
juillet, histoire de tenir jusqu'à la grille d'été qui doit démarrer le
18 juillet. A iTELE, la rédaction est catastrophée : il y a des
journalistes police-justice ou économie qui partent dans la
charrette, des présentateurs aussi.
Mais surtout, il y a un métier entier qui disparaît, celui
d'assistant d'édition. Sur les 17 postes que compte iTELE, c'est
bien simple : il n'en reste qu'un. Or les assistants d'édition,
comme le décrit un journaliste de la chaîne info, c'est le cœur du
réacteur, ce sont eux qui montent les images et les sons qui
passent à l'antenne, parfois à toute berzingue, pour réagir très
vite au direct. « Sans eux, une chaîne info ne peut pas marcher,
explique un salarié. C'est dire le niveau de méconnaissance et de
rien à foutre de la direction. » Ce mardi soir, dans une ambiance
électrique et désabusée selon un témoin, Serge Nedjar a été
sommé de s'expliquer devant la rédaction. Il a fait des
claquettes pendant une heure et demie selon le même témoin.
Clac, clac, il y aura des discussions individuelles avec les virés, at-il tenté. Clac, clac, je tiens un discours de vérité : celui d'une
chaîne qui perd de l'argent, 25 à 26 millions d'euros, selon
Nedjar. Des pertes d'iTELE noircies par la direction, qui omet par
exemple ce que doit Canal+ à iTELE pour la fourniture de ses JT.
Et qui pour remplacer ces CDD et CDDU cruciaux ? Des
reclassements de gens du groupe Vivendi à iTELE, a hasardé
Nedjar. Clac, clac. […]
Canal+ Cinéma : Augustin Trapenard remplacerait Daphné Roulier à la présentation du Cercle
(gqmagazine.fr, mercredi 22 juin)
Selon le site internet de GQ, Augustin Trapenard, actuellement
chroniqueur du Grand journal (Flab Prod) sur Canal+ et aux
commandes de Boomerang sur France Inter, remplacera la saison
prochaine Daphné Roulier à la présentation du Cercle (TéléParis),
l'émission sur les salles obscures de Canal+ Cinéma longtemps
présentée par Frédéric Beigbeder. Il devrait ouvrir l'émission à la
littérature. Daphné Roulier, qui anime également L'Effet Papillon
(Capa) et que les rumeurs annonçaient sur le départ, continuerait
finalement de présenter le programme de reportages dans une
version rallongée.
Michel Denisot : son contrat avec Canal+ ne sera pas renouvelé
(puremedias.com, mercredi 22 juin)
Selon puremedias.com, Michel Denisot (qui animait cette saison
Conversation secrète en crypté) ne figurera pas dans la grille des
programmes de rentrée de Canal+, présentée lundi prochain à
la presse. Son contrat de trois ans, signé après la fin du Grand
journal, arrive à terme à la fin du mois et ne sera pas renouvelé.
Contactée, la chaîne ne commente pas cette information.
Satellifax – Hôtel de Retz, 9 rue Charlot 75003 Paris – Tél. : 01 44 78 04 78 – Fax : 01 42 78 70 36
[email protected] – www.satellifax.com – 21e année de publication. Reproduction interdite © 2016 Fréquences
|N° 4758 – Jeudi 23 juin 2016|p 016/17
France 3 : les évolutions de la grille de rentrée
(Le grand direct des médias, Europe 1, mercredi 22 juin)
Invitée ce mercredi du Grand direct des médias, sur Europe 1,
Dana Hastier, directrice des programmes de France 3, a dévoilé
ou rappelé certaines évolutions de la grille de la chaîne pour la
rentrée. Celle-ci s'articulera autour de thématiques en soirée :
« Politique et société » le lundi ; « Fiction », le mardi et le
samedi ; « Cinéma » avec de temps en temps des séries
étrangères le jeudi ; « Patrimoine » le mercredi et
« Divertissement » le vendredi et « Séries » le dimanche.
S'agissant du divertissement le vendredi, Dana Hastier a précisé :
« Nous allons essayer autre chose. Il y aura toujours Thalassa une
fois par mois, mais Thalassa va enquêter par exemple sur le
scandale du saumon bio ou les problèmes d'écologie qui se posent
à la Méditerranée. Les trois autres vendredis, [France 3 proposera
du] divertissement culturel. On retravaille le programme d'André
Manoukian [La vie secrète des chansons/Morgane Production] avec
Wendy Bouchard pour lui donner une dimension de spectacle plus
grande. Nous allons être dans un grand studio avec du public. Nous
serons moins en archives et plus avec des invités », détaille-t-elle.
Le dimanche après-midi, France 3 proposera Ça fait envie
avec Dave et Wendy Bouchard, a-t-elle annoncé. « L'idée est de
réunir autour d'eux une bande d'humoristes, chroniqueurs
cinéma, littérature ou encore théâtre », a-t-elle précisé au sujet
de cette émission « de divertissement culturel » qui sera diffusée
de 13h30 à 15 heures.
Enfin, une autre émission culturelle, « plus exigeante »,
présentée par Nicolas Demorand avec « trois endroits culturels
et trois invités pour commenter ces lieux », sera également mise
à l'antenne dans la semaine.
Alexandre Devoise : l'animateur gagne son combat judiciaire de 10 ans contre le fisc
(Jamal Henni, BFM Business, mercredi 22 juin)
[Alors qu'Alexandre Devoise, qui vient d'avoir 44 ans, anime
actuellement la matinale de MFM et l'émission Téléshopping sur TF1.]
Après une bataille d'une dizaine d'années, Alexandre Devoise
a gagné son bras de fer avec le fisc. Le Conseil d'Etat vient de lui
donner raison, et a condamné l'Etat à lui rembourser
3 000 euros de frais de procédure. Le conflit portait sur les
revenus de l'animateur pour l'année 2003. A cette époque, il
présente la matinale sur RTL2 et déclare alors comme droits
d'auteur 44 605 euros versés par la radio – une solution qui
permet de payer moins de charges sociales. Mais cette solution
est contestée par l'Association pour la gestion de la sécurité
sociale des auteurs, qui estime que la présentation d'une
émission radio ne peut relever des droits d'auteur. Les sommes
sont donc requalifiées en salaires, et inscrites sur son bulletin de
paie en 2004 comme « prime exceptionnelle ». Problème : à la
suite d'une erreur, cette somme est déclarée au fisc une
seconde fois dans les revenus de 2004. Alexandre Devoise essaie
alors d'expliquer l'erreur au fisc, fournit des attestations de son
expert-comptable, et même les relevés de son compte en
banque qui montrent qu'il n'a pas touché l'argent deux fois…
Las ! Les impôts ne veulent rien savoir. Pour eux, les relevés
bancaires ne prouvent rien, vu que l'animateur « dispose d'au
moins six autres comptes ». Le fisc lui notifie donc un
redressement de 57 184 euros, estimant que ses revenus pour
2004 s'élèvent en réalité à 167 006 euros.
Alexandre Devoise saisit alors la justice, mais il est débouté
deux fois par le tribunal administratif, puis par la cour d'appel. Il
se pourvoit alors en cassation devant le Conseil d'Etat, qui vient
d'annuler l'arrêt de la cour d'appel. En effet, selon la haute
juridiction, lorsqu'un contribuable émet un doute sérieux sur
l'exactitude des revenus déclarés, c'est au fisc de démontrer qu'il a
bien touché les sommes imposées. En l'espèce, « l'administration
n'apportait aucun élément de preuve pour établir que la somme
n'était pas déjà comprise dans les revenus imposables de 2003 ».
L'affaire a donc été renvoyée vers la cour d’appel. […]
Gérard Holtz : il n'arrive pas à raccrocher et pourrait travailler pour la RAI
(Gérard Holtz, interrogé par Maxime Biermé, Le Soir, mardi 21 juin)
[Alors que le journaliste sportif de France Télévisions a
annoncé début mai qu'il quittait le groupe « en grande partie
par amour » pour son épouse, Muriel Mayette, ancienne
administratrice générale de la Comédie-Française, qui s'est
installée à Rome à la Villa Médicis, dont elle a pris la tête en
septembre dernier. Il évoquait notamment des projets de
documentaires et de pièces de théâtre.]
[…] Q : C'est vraiment fini pour vous ?
Gérard Holtz : J'arrête France Télévisions, mais j'ai déjà eu des
appels. Un journal, une radio et, comme je vis à Rome, la Rai m'a
proposé de se recontacter à l'automne pour éventuellement intégrer
ses équipes dans le but d'avoir un consultant qui parle des équipes
françaises. J'apprends l'italien deux heures par jour chaque matin. Je
vais donc peut-être continuer. Et puis, le bouche-à-oreille commence
à fonctionner pour le théâtre. J'étais limité en tant que salarié de
France Télévisions, je me devais d'être disponible. Là, je vais devoir
faire le tri. Mais qu'est-ce que c'est bon d'être désiré ! […]
________________________________________________
Agenda : aujourd’hui et demain
Aujourd'hui
Sunny Side of the Doc, La Rochelle
09:00 – La Rochelle / Arte, conférence de presse.
12:00 – chaînes jeunesse du groupe Canal+ (Piwi et Teletoon), conférence de presse sur les nouveaux programmes 2016-2017.
Contact : 01 55 34 24 24
14:30 – La Rochelle / Médias francophones publics, assemblée générale.
Satellifax – Hôtel de Retz, 9 rue Charlot 75003 Paris – Tél. : 01 44 78 04 78 – Fax : 01 42 78 70 36
[email protected] – www.satellifax.com – 21e année de publication. Reproduction interdite © 2016 Fréquences
|N° 4758 – Jeudi 23 juin 2016|p 017/17
Plan de financement
Satellifax vous propose chaque semaine une rubrique qui détaille le plan de financement de productions
télévisuelles. Le plan que nous publions aujourd’hui concerne Léon Blum, haï et adoré, documentaire produit par
Les Films d’Ici 2 pour France 3 qui est diffusé ce jeudi soir.
LÉON BLUM, HAÏ ET ADORÉ
FICHE TECHNIQUE
La lecture de cette rubrique est réservée à nos abonnés.
Il est cependant possible d’acheter à l’unité le Satellifax complet comportant cet article :
pour le retrouver facilement, reportez-vous à notre site internet satellifax.com
en faisant une recherche sur le titre de cet article
Informations abonnement : Véronique Olasz
01 40 29 47 48 / [email protected]
www.satellimag.fr

Documents pareils