Skrela: «Toulouse doit gagner pour Novès»
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Skrela: «Toulouse doit gagner pour Novès»
1,10€ (Espagne : 1,50 €) TOULOUSE L e jou r nal d e l a d émocr ati e Tél : 05 62 11 33 00 ● [email protected] ● www.ladepeche.fr JEUDI 4 JUIN 2015 La nouvelle arme contre le cancer PÉRIPHÉRIQUE Un nouvel échangeur à Borderouge page 23 ● GRAND TOULOUSE Toutes vos animations du week-end ● p. 30 et 31 LIQUIDATION JUDICIAIRE La Belle Chaurienne L’immunothérapie représente une véritable révolution dans le traitement du cancer. reste à quai CLERMONT ● pages 2-3 TOULOUSE L’ancien demi d’ouverture du Stade Toulousain, puis de Clermont, a gardé des attaches dans les deux clubs. Il raconte ses cinq saisons passées chez les Jaunards et les Rouge et Noir. p. 12, 20 et 21 ● /,48,'$7,21 $9$17 75$9$8; GH D 5XH 0RQWDUG\ 7RXORXVH FIFA Michel Platini « président idéal » ? David Skrela, 36 ans, a mouillé son maillot dans les deux clubs…/DDM, X. de Fenoyl, archives Indications géographiques : la carte des produits éligibles au label de protection Grand Sud. Ce signe va désormais protéger une vingtaine de produits de la région comme le cuir de Graulhet ou les couteaux de Laguiole. ● page 9 Deuxième cahier : 22 pages page 24 -HDQQLQH Skrela: «Toulouse doit gagner pour Novès» / DDM, archives ● Le docteur Fournié de l’Oncopole toulousain nous explique pourquoi. , Michel Platini, déjà patron de l’UEFA./ AFP Favori des bookmakers anglais pour succéder à Joseph Blatter, le Français va-t-il rentrer en campagne pour devenir le nouveau patron de la planète foot ? Les paris sont ouverts. ● page 14 FOOTBALL ,,% ) (, Le fabuleux destin de Jérémy Mathieu ,, #'$ |5 D-5ud&8&&&w ÎÇn {ÎäÇ £]£ä )&+%8 0+)/4" 64/ ! &"' .6604"' *; ;; *( ;; Jérémy Mathieu sous le maillot blaugrana./AFP *; ;; * ;; * ;; 2+" )/40 68 +/&"/0 -6/6/0 9'4 0"' 6' )'4/4 /0/74")' '4/ %0 4 1 $6"' 5;* 06/ %0 +/)/&&0 "%%0  4 .%% 0 '"'0 /)6:"'0 4 )&"' 6 04'4!)%)0', +++"!!#'" Transféré à 31ans au Barça, l’ancien défenseur toulousain s’apprête à jouer la finale de la Ligue des champions. Retour sur un parcours hors normes. ● page 13 cancer éditorial L’immunothérapie, l’arme miracle ? GUERRE TOTALE Le cancer n’épargne ni les rois ni les manants, ni les puissants ni les miséreux, ni les enfants ni les vieillards, ni ceux qui croient ni ceux qui ne croient pas. Il accompagne l’humanité souffrante depuis les temps préhistoriques. Il a mis à la peine, pendant des siècles, les malades et les médecins dont le premier d’entre eux, Hippocrate, qui l’a baptisé du nom du crabe à cause de son aspect et de sa tendance à proliférer. La terreur qu’il inspire cède le pas aujourd’hui devant les progrès qui, depuis la découverte du radium par Pierre et Marie Curie, ont permis de juguler certains de ses aspects les plus néfastes. Aux grands maux, les grands remèdes. Sa guérison de plus en plus fréquente s’accompagne de thérapies si douloureuses qu’elles ont longtemps inspiré le même effroi que la maladie ellemême. Mais la recherche médicale ne cesse de se remettre en question. Le grand congrès annuel de cancérologie qui vient de s’achever à Chicago, avec la participation des spécialistes du monde entier, a mis en évidence les bienfaits de l’immunothérapie, la dernière réponse aux ravages d’une maladie invasive. Elle consiste à renforcer, à l’aide de médicaments, le système immunitaire du patient afin de mieux cibler les cellules atteintes. Devant les rémissions obtenues grâce à cette méthode jusqu’ici réservée aux patients sévèrement atteints, la recherche médicale a tôt fait de l’étendre, avec succès dit-elle, les statistiques le prouvent, à l’ensemble des malades. Si ce n’est pas le remède miracle tant espéré, ses bienfaits sont avérés. Le traitement n’est pas pour autant inoffensif, les effets secondaires existent là aussi, mais la médecine compte y remédier dans le court terme. Ce qui est remarquable dans cette nouvelle orientation thérapeutique, c’est qu’elle rejoint en quelque sorte la pensée magique affirmant que l’individu recèle en lui tous les pouvoirs, celui de la mortification et celui de la guérison. Ne nous leurrons pas, nos pouvoirs de guérisseurs ont des limites. Mais il existe entre le médecin et son malade un pacte tacite qui met deux volontés en action. Il y a un peu plus de trente ans paraissait sous la signature de Fritz Zorn « Mars » un livre qui n’a jamais été égalé, et qui raconte l’assaut de la maladie et la lutte de l’auteur qui devait mourir à la veille de sa publication. Sans doute Fritz Zorn aurait-il pu, aujourd’hui, être guéri ou tout au moins voir son livre obtenir la consécration. Il disait « Je me déclare en état de guerre totale ». La guerre continue. Et peut-être sommes-nous à la veille de la gagner. Le plus grand congrès international de cancérologie qui vient de se terminer aux Etats-Unis, a consacré l’avènement de l’immunothérapie. Une nouvelle façon de soigner les malades du cancer qui apporte énormément d’espoir. « Cette famille de médicaments révolu- France. tionne les traitements contre le cancer, no- Pour l’instant, les essais sont menés sur des tamment pour les mélanomes, les reins et patients touchés par un cancer à un stade le poumon, pour lesquels on avait peu ou très avancé. Et les résultats dépassent les espérances des médecins. On peut donc pas de solution thérapeutique ». Son étude, réalisée à l’Oncopole de Tou- imaginer qu’en instaurant l’immunothélouse, porte sur l’utilisation d’une nouvelle rapie plus tôt dans le développement des tumeurs, les résulmolécule en assotats seront d’autant ciation à l’immuno« Il va y avoir un problème plus spectaculaires. es plus grands chercheurs et méde- thérapie. « Le médiéconomique, car ces Bien sûr, tout n’est cins spécialisés dans le cancer vien- cament testé permet médicaments vont être très pas rose. La forte stinent de se réunir à Chicago, pour le de bloquer l’effet chers ». mulation des défencongrès annuel de l’Asco, du nom de la so- devenu nocif – sous ses immunitaires ciété américaine d’oncologie. 30 000 spé- l’influence de la tucialistes internationaux et environ 4 800 meur – des macrophages. Le résultat est amène, là aussi, des effets secondaires, études présentées, dont 442 par la France, positif pour 9 patients sur 10 sur une tu- sous la forme de maladies auto-immunes, premier pays européen en la matière, re- meur spécifique (tumeur solide ou affectant notamment le système digestif. présentée par quatre centres de lutte con- SVNP) » se félicite le docteur Gomez. « Sur Mais les chercheurs ont bon espoir de poutre le cancer dont l’IUCT Oncopole de Tou- les autres types de tumeur, les macropha- voir réduire ces effets à moyen terme. ges diminuent de façon très significative, Autre contrepartie à ces avancées, le coût louse. de ces nouvelles thérapies pourrait metUn congrès qui a couronné l’immunothé- avec une stabilisation de la maladie ». Le principe de l’im- tre à mal notre système d’assurance marapie comme nouLe cancer tue plus de munothérapie bou- ladie, déjà éprouvé. Le docteur Gomez le veau traitement leverse l’approche reconnaît, « on ne connaît pour l’instant le choc contre certains 8 millions de personnes par qu’avaient jusqu’à prix de ces médicaments que pour le mécancers, dans laan dans le monde, et présent les médecins lanome, pas pour les autres types de canquelle les cher149 000 en France. face aux tumeurs. Il cer, mais il va y avoir un problème éconocheurs placent énorne s’agit plus désor- mique, car ils vont être très chers ». mément d’espoirs. « Une nouvelle révolution en cancérolo- mais d’attaquer la tumeur, mais de stimu- Le défi, dans la lutte contre le cancer, sera gie » selon la directrice de l’Institut natio- ler les défenses immunitaires du malade, donc, aussi, économique. pour que l’organisme soit capable de lutnal du cancer, Agnès Buzyn. Dossier Olivier Auradou Des propos repris par le docteur Carlos ter lui-même contre le cancer. et Christine Roth-Puyo POUR VOIR UNE VIDÉO Gomez, de l’Institut universitaire du can- L’enjeu est extrêmement important. Le ● Journal numérique : cliquez sur l’image. cer de Toulouse, depuis Chicago où il pré- cancer tue plus de 8 millions de personnes ● Journal papier : flashez le QR code. sentait les résultats d’un essai majeur. par an dans le monde, dont 149 000 en l’essentiel ▼ Marie-LouiseRoubaud L D’AUTRES ARMES CONTRE LE CANCER zoom QUATRE FOIS PLUS D’ENFANTS SURVIVENT À LA MALADIE Le Vero TM installé à la clinique Pasteur est un appareil unique en France./ photo DDM ❑ Les thérapies ciblées. En cancérologie, on sait très bien utiliser depuis des années des stratégies comme la chimiothérapie qui va détruire toutes les cellules qui prolifèrent. Mais depuis quelques années, les progrès de la recherche permettent de développer de nouveaux médicaments appelés thérapies ciblées. Elles visent à bloquer la croissance ou la propagation d’une tumeur précise, tout en préservant au maximum les cellules saines environnantes. Elles peuvent être utilisées seules ou en association avec d’autres traitements anticancéreux. L’immunothérapie en fait partie. ❑ Le Vero TM de la clinique Pasteur. «Il existe 25 machines de ce type dans le monde actuellement » explique le Dr Denis Franck, oncoradiothérapeuthe à la clinique Pasteur (Toulouse) et président de l’Association française de cancérologie. «Cet appareil de radiothérapie pour l’instant unique en France peut notamment faire du trackying. Sa tête, le collimateur est robotisé et mobile et guidé par de l’imagerie. Ça veut dire que pour un patient traité pour une 2. LA DÉPÊCHE DU MIDI. tumeur pulmonaire ou hépatique, qui bouge avec la respiration, le système va être capable de renseigner le collimateur sur les mouvements et de lui permettre de suivre la tumeur dans ses mouvements respiratoires ». L’avantage « majeur » de cet appareil est de traiter des volumes plus petits avec moins de risques pour le tissu sain, autour de la tumeur. Et donc d’augmenter les doses. Ce traitement « hypofractionné » autorise trois séances de 18 grays (unité de mesure des rayons), là où il en fallait 30 de 2 grays chacune en traitement standard. ❑ Les nanoparticules du CHU de Montpellier. Une nouvelle arme anti cancer a été mise au point par le CNRS de Montpellier grâce à des nanoparticules. Trois brevets ont déjà été déposés et les premiers tests sont concluants. Une technologie qui pourrait permettre de réduire la tumeur de 70 %. ❑ Le bond technologique de l’imagerie. IRM, scanner et TEP (tomographie à émission de positons) délivrent des images de plus en plus Jeudi 4 juin 2015. précises, avec des doses réduites de radiations. Ils permettent de découvrir des tumeurs minuscules, facilitent le travail des chirurgiens et le suivi des traitements. ❑ La radiologie interventionnelle. Elle se développe et brûle par radiofréquence de petites tumeurs (foie et rein) inaccessibles au bistouri ou dépose des médicaments directement dans la zone cancéreuse (cancers digestifs, sarcomes ou mélanomes). Aujourd’hui, sur environ 360 000 nouveaux cas recensés chaque année en France, un cancer sur deux est guéri. ❑ Un vaccin anti-cancer ? Le CHRU de Besançon a annoncé l’expérimentation d’un nouveau vaccin thérapeutique anticancer à partir de juin 2015. L’UCPVax (Universal Cancer Peptide), sera testé sur une période d’environ trois ans sur 54 patients atteints d’un cancer du poumon. S’il est probant, son caractère « universel » devrait permettre de lutter contre d’autres formes de cancers. Selon les chiffres donnés par l’Institut national du cancer (INca), le nombre de nouveaux cas de cancers chez l’enfant de moins de 15 ans en France est estimé à 1 700 par an, et 700 chez les adolescents entre 15 et 19 ans (soit moins de 1 % des nouveaux cas de cancers). « Cinq ans après leur diagnostic, 80 % de ces jeunes patients seront considérés comme guéris, avec pour certains des séquelles liées aux traitements, apparaissant plus ou moins tardivement, et un sur-risque de survenue d’un second cancer lié à des facteurs génétiques ou à la toxicité des traitements » explique l’Inca. Tout en sachant que ce taux global de guérison est très différent selon les types de cancers. 80 % des enfants peuvent être guéris L’hôpital Sourire à Purpan-Toulouse est au Ces pourcentages en France sont confirmés chevet des enfants malades depuis 1995. / arpar l’étude menée aux États-Unis auprès de chives DDM 34 000 jeunes âgés de moins de 21 ans au Depuis, ces méthodes ont été remplacées moment du diagnostic de leur cancer et par des traitements plus mesurés et auprésentée lundi dernier au Congrès monjourd’hui, 80 % des enfants sont guéris cinq dial du cancer à Chicago. En 40 ans, le nomans après le diagnostic et voient leur espébre d’enfants survivant aux cancers a été rance de vie prolongée. multiplié par quatre. Cette Le développement Néanmoins indique nouvelle sonne comme des médicaments l’INca, « le développement une victoire. Selon cette même étude, pédiatriques est l’une des médicaments en cancérologie pédiatrique ces résultats très positifs des cinq priorités de montre un retard certain sont dus à la nette améliorecherche pour les par rapport à la cancéroloration des traitements années à venir. gie des adultes, les indicacontre le cancer et à la tions pédiatriques n’étant baisse de leur toxicité. « Par exemple, sur certaines leucémies, il y a pas jugées prioritaires par les laboratoires pharmaceutiques. Ce constat n’est pas spéquarante ans on prescrivait une irradiation cifique à la France. Réunis à l’INCa en jandu cerveau, de l’ensemble du système nervier 2014, les organismes publics et caritaveux et de la moelle épinière, analyse le tifs, financeurs de la recherche sur le cancer professeur Gilles Vassal, spécialiste des et venant de 23 pays dans le monde ont cancers de l’enfant à l’Institut Gustave ainsi fait du développement des médicaRoussy de Villejuif. C’est une source de séments pédiatriques l’une des cinq priorités quelles importantes, altérant définitivede recherche pour les années à venir. » ment la fonction de certains organes ». Sans immunothérapie Les récepteurs (PD-1) des globules blancs entrent en contact avec les protéines (PD-L1) issues des cellules cancéreuses. Cela empêche les globules blancs de reconnaître les cellules cancéreuses. Le système immunitaire est bloqué, le cancer se répand. PD-1 Femmes Ratio, France entière = 1 1,10-1,13 1,05-1,10 1,00-1,05 PD-L1 15,7 23,7 7,9 18,6 12,9 13,8 0,2 11 1 10,8 2,2 7,6 3,8 6,9 0,95-1,00 0,93-0,95 Avec immunothérapie Produites par génie génétique, des substances bloquent le contact entre récepteurs et protéines. Les globules blancs peuvent mieux reconnaître les protéines des cellules cancéreuses et les attaquer. Le système immunitaire fonctionne mieux, le cancer peut être ralenti ou stoppé. PD-1 PD-L1 Midi-Pyrénées 6,7 1,8 5,8 1,4 5,6 1 4,2 2,2 2,6 1,7 2,5 1 2,4 1,5 0,9 0,9 0,2 Sein Prostate Côlon-rectum Poumon Les cancers en 2012 Thyroïde Poumon Côlon-rectum Lèvre, cavité orale, pharynx Mélanome Vessie Utérus (corps) Rein Ovaire Foie Pancréas Mélanome Utérus (col) Pancréas Rein Testicule Lèvre, cavité orale, pharynx Estomac Système nerveux central Système nerveux central Estomac Œsophage Vessie Thyroïde Nombre de cas pour 100 000 habitants Foie 99,4 10,2 Larynx 16,1 4,7 14,7 4,9 14,5 4 12,1 38,4 13,3 51,7 37 Hommes H Ratio, France entière = 1 1,10-1,24 1,05-1,10 1,00-1,05 10,8 1,7 10,2 0,95-1,00 0,90-0,95 0,85-0,90 7,2 0,2 7 4,4 6,3 3,6 6,2 4,6 5,5 0,2 5,4 1,4 Sources : Inserm, INCa, DREES 2015 88 Cancer : l'immunothérapie Œsophage Larynx Nombre de morts pour 100 000 habitants Midi-Pyrénées « C’est un espoir considérable » avec de forts taux de réponse. Ça fait longtemps qu’on sait que ce domaine-là est prometteur, qu’il offre des opportunités de tirs. Peut-on parler de solution miracle ? Jean-Jacques Fournié, directeur du centre de recherches en cancérologie de Toulouse. Quelle dose d’espoir peut-on placer dans l’immunothérapie ? Un espoir considérable dans un premier temps pour les cancers qui font l’objet d’une bonne sensibilité aux immunothérapies, ce qui concerne déjà les mélanomes, les cancers du poumon, et probablement à court voire moyen terme les cancers du rein et de la vessie. Je pense que ça va être une approche qui va se généraliser, et que dans quelques années ça couvrira tous les cancers. Néanmoins, dans l’immédiat, pour ces maladies-là, ça représente un nouvel axe de thérapie flammatoires sur certains tissus normaux, typiquement le tissu digestif, provoquant des effets digestifs aigus. Il y a à ce niveau-là une optimisation à faire. Mais cela représente malgré tout une avancée majeure. Les courbes de survie actuelles des patients sous immunothérapie se retrouvent extrêmement prolongées. Par exemple, quand on avait 40 à 50 % de survie à 5 ans, on va avoir du 70 %. Ce n’est pas une solution miracle, mais on est face à une situation qui représente un réel espoir de thérapie, de rémission à court terme et de réponse complète sur le long terme pour un certain nombre de malades. Mais à l’heure actuelle, il s’agit de phases en cours de validation dans le Par rapport aux autres traitements cadre d’essais clini(rayons, chimio), ques, et le prix de leur l’immunothérapie « Un réel espoir de efficacité c’est une certhérapie, de rémission va-t-elle se substitaine toxicité, d’effets tuer ou est-ce un à court terme et de secondaires encore complément ? réponse complète sur La réponse va varier selourds, qui seront optile long terme ». misés dans les mois et lon les cancers. Dans les années à venir. certaines situations, on va pouvoir utiliser l’immunothérapie asQuels types d’effets secondaires ? sez rapidement après le diagnostic. Dans On sait aujourd’hui que lorsqu’on resd’autres situations, on va devoir combitaure des réponses immunitaires fortes, ner l’immunothérapie et la chimio ou les on s’expose à des réactions auto-immurayons. Lorsqu’un cancer apparaît chez nes. Ce qui conduit à des réactions in- témoignage Léa : « La taille de mes ganglions a été divisée par cinq » Léa ne dira pas son nom et pas plus son prénom que nous avons modifié à sa demande. Parce que « le regard des autres est trop lourd à porter » et qu’il « parasite tous les échanges » dit-elle gentiment. Voilà presque six ans que cette jeune et jolie Toulousaine de 27 ans aux grands yeux verts se bat contre le lymphome de Hodgkin, une maladie qui entraîne une augmentation de volume des ganglions lymphatiques et affaiblit considérablement les défenses immunitaires. Quand les premiers signes sont apparus, Léa n’a pas voulu faire attention, sa peau la démangeait partout et des petits ganglions étaient en train d’apparaître. « Des ganglions, j’en avais dès que je tombais malade, alors je ne me suis pas vraiment inquiétée. Trop violente, la douleur a eu raison d’elle. « Après une première suspicion de maladie tropicale et des examens qui ont suivi, le diagnostic est tombé. Je n’ai pas réalisé de suite, c’est venu quand j’ai commencé les chimios. ». De sa voix claire et chantante, Léa raconte ses « huit programmes de chimios différentes, la radiothérapie, son autogreffe… « Je ne me suis jamais arrêtée en fait, il n’y a eu aucune rémission, rien n’a fonctionné. Ça été très dur mais je n’avais pas d’au- Les longues séances de chimiothérapie pourront peut-être un jour être remplacées par une injection toutes les deux semaines tres choix que d’accepter ». Léa ne s’arrête pas dans son réDe Purpan à l’Oncopole à partir cit un peu comme si elle se rede juin 2014 où elle est toujours gardait de l’extérieur. suivie par le même médecin, le « Cette jeune femme est une Dr Loïc Ysebaert, les séjours se battante, elle en est à sa 11e ligne sont enchaînés. « J’étais consde traitement » confirme le tamment nauséeuse, j’ai perdu Dr Ysebaert qui lui a proposé il y beaucoup de poids et la fatigue a quelques mois l’immunothéest devenue chronique. Et puis, rapie en passant par une ATU j’ai perdu trois fois mes che(autorisation temporaire de veux. Sans doute est-ce cela qui traitement). « Elle avait des a été le plus difficile parce que ganglions de 10 cm quand nous ça touchait à mon intégrité avons commencé en avril derphysique. Pour en finir avec ça, nier. Aujourd’hui, au bout de la j’ai accepté de porter un casque troisième injection, ils sont desréfrigéré sur la tête et mes checendus à 2 cm. » veux ont fini par repousser. » Tout n’est pas encore rose : « J’ai encore des ganglions sur la tête » précise Léa et les effets secondaires ont provoqué un zona ». Mais pour son médecin, la jeune femme a retrouvé un confort qu’elle n’avait plus. L’hématologue rappelle d’ailleurs que la proximité sur un même lieu, à l’Oncopole, de cancérologues et d’hématologues a considérablement changé la donne. « Les barrières sont tombées et c’est ce qui nous a permis de nous apercevoir que l’immunothérapie qui marchait sur les cancers de la peau et les mélanomes était aussi efficace pour la maladie de Hodgkin ». Reste à résoudre la question du coût économique et de la prise en charge. D’où cette réflexion menée depuis Toulouse grâce au programme Captor qui veut, entre autres, faire évoluer le système de santé vers un réseau de soins qui associe les infirmières, les pharmaciens et les médecins généralistes. « Parce qu’il faut réfléchir à comment l’immunothérapie (plus ou moins 8 000 € par mois) peut être transférée aux patients ». Et démontrer qu’au final tout le monde pourrait y gagner : le patient qui reste chez lui, les comptes de la Sécu et la recherche. Léa, elle « s’accroche à son avenir » et attend « avec impatience le moment où elle pourra reprendre le cours de sa vie ». quelqu’un, il apparaît malgré la réponse peau (mélanome). L’équipe du professeur immunitaire de cette personne. Avec ces Meyer a ainsi participé à ce papier majeur nouveaux traitements, on rend les canqui doit être publié et commenté en ce cers visibles aux yeux du système immumoment à l’Asco, à Chicago, sur la survie nitaire. On remet donc en état un sysdans le mélanome, qui est une maladie tème qui préexiste chez les malades. L’in- très agressive. Plusieurs de nos équipes, térêt de ces nouveaux au centre de cancérolo« On rend le cancer médicaments, c’est gie de Toulouse, traqu’ils vont restaurer vaillent sur l’immunovisible aux yeux du une réponse relativethérapie, la mienne par système ment intense chez à exemple se concentre immunitaire ». peu près tout le monde, dessus dans le cadre et taper de façon beaudes lymphomes. coup plus pointu les tumeurs, sans touOn parle aujourd’hui de rémission, cher les cellules normales. pour les cancers, parlerons-nous un Où en est la recherche, l’application de l’immunothérapie à Toulouse ? Elle est sur tous les plans. Le site de recherche de Toulouse n’est pas centré uniquement dessus, mais nous avons des équipes qui en font. D’une part, les services cliniques de l’Oncopole qui ont montré que l’association de plusieurs médicaments d’immunothérapie donne des taux de survie très supérieurs dans le cancer de la jour de guérison ? C’est le Graal pour les laboratoires de recherche. On y pense très sérieusement. Si on arrive à restaurer une réponse immunitaire fonctionnelle, totalement normale et efficace, chez un individu atteint d’un cancer, il sera protégé du cancer, au même titre que la vaccination contre un virus. On pourra alors réellement parler de guérison. L’ONCOPOLE MONTE EN PUISSANCE Ne dites plus Cancéropole mais Institut universitaire du cancer de Toulouse — Oncopole ou, plus court, « IUCT-O » concernant la superstructure aux allures futuristes implantée sur le site autrefois dévasté de l’usine AZF. En octobre dernier, lors de son inauguration, le Premier ministre Manuel Valls avait déjà souligné l’originalité de ce centre de recherche qui regroupe dans un même lieu « les services d’un centre de lutte contre le cancer, l’Institut Claudius Regaud, et ceux du CHU ». Ce que le grand public sait moins, c’est que l’IUCT est un nouveau modèle d’organisation régionale de soins, de recherche et d’enseignement en cancérologie. Il est constitué d’un maillage de 36 établissements de santé publics et privés de Midi-Pyrénées et des trois sites hospitaliers, Purpan, RangueilLarrey et l’Oncopole. Lancé dans la foulée du plan cancer 2003 à l’initiative de partenaires publics et privés qui ont investi un milliard d’euros, l’Oncopole regroupe à lui seul 1 400 professionnels spécialisés en cancérologie. Une levée de fonds de 20 M€ sur cinq années a d’ailleurs été lancée en septembre dernier par la Fondation Toulouse Cancer Santé (ex-Innabiosanté) pour attirer les meilleurs à Toulouse. L’Oncopole accueille tous les patients devant être soignés en hématologie, pour les cancers de la femme, cancers ORL, les mélanomes, certains sarcomes et en urologie. Il regroupe toutes les disciplines cancérologiques indispensables pour détecter, traiter et suivre la maladie : chirurgie, médecine, radiothérapie et curiethérapie, médecine nucléaire, imagerie interventionnelle, biologie et anatomopathologie. Et, pour ré- L’Oncopole, une unité de soins, de recherche, d’innovation et d’accompagnement des malades./ archives DDM pondre à son cahier des charges qui englobe les soins, la recherche, l’innovation et l’accompagnement du malade, la prise en charge de la maladie s’appuie sur une approche pluridisciplinaire garante de la qualité des soins. Tout patient bénéficie en effet d’un programme de soins personnalisé, fruit d’une concertation entre les différents spécialistes de tous les spécialistes des IUCT. Et c’est ce dialogue permanent qui change tout. « La discussion au quotidien des équipes nous permet d’être très efficaces » souligne à juste titre Michel Attal, le directeur général de l’Oncopole. En 25 ans, le nombre de cas de cancers a presque doublé mais grâce aux progrès thérapeutiques et au dépistage, la mortalité a diminué. L’interaction entre les chercheurs est sans doute l’élément fondamental qui manquait pour être efficace au combat. Dans ce cadre, l’Institut universitaire du cancer de Toulouse fait bien partie du jeu. .3