RACINES173 -juillet07 XP7
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RACINES173 -juillet07 XP7
Magazine Racines, le temps de vivre près de chez vous Par Dominique michonneau DeàRobespierre Clemenceau Jean Artarit l'historien aime brosser le portrait de noms célèbres en décortiquant leur personnalité. Chassez le naturel… L'écrivain aime faire appel au psychanalyste qui est en lui pour développer le fruit de ses recherches. Au Centre vendéen de Recherches historiques (CVRH), Jean Artarit a publié ainsi Dominique Dillon, Curé, Vendéen, et Révolutionnaire. En 2003, il joue dans la cour des grands avec un ouvrage édité à la Table ronde, Robespierre, ou l'impossible filiation. L'auteur livre un portrait psychanalytique de Maximilien (de) Robespierre, avec des références freudiennes. Et nourrit ainsi le débat sur ce personnage controversé de la Révolution française, dont la dimension pathologique n'avait pas échappé à ses contemporains. Jean Artarit analyse aussi la dérive du révolutionnaire, l'impact de sa démarche dans la Terreur, et, en général, l'absolue nécessité d'assumer son passé pour aborder le présent. Dernier ouvrage en date : Clemenceau, le Vendéen (CVRH, les Indispensables), où Jean Artarit présente sous un jour nouveau le Père la Victoire, révolté et homme politique turbulent fidèle aux engagements de son père, mais aussi l’humaniste convaincu de l'égalité raciale et sociale. Prochain projet : une étude sur le sinistre Pol Pot et ses Khmers rouges. Jean Artarit, p s et his to r Avec ses biographies atypiques de Robespierre et de Clemenceau, Jean Artarit concilie l'histoire et la psychanalyse. Psychiatre humaniste, il revendique l'héritage parental d'un célèbre couple de médecins fontenaisiens, et résistants. “I l n'y a jamais de hasard, sauf à la loterie”, glisse Jean Artarit, psychiatre en retraite à La Chapelle-Thémer, depuis 2004, et historien, pour expliquer les choix de la vie. Ses passions, il les a forgées dans le sillage de ses parents, médecins à Fontenay-le-Comte, et bien connus dans cette région : Georges et Cécile Artarit, décédés en 1990 et 2000. Jean Artarit vient d'enrichir la collection du Centre vendéen de Recherches historiques avec une petite biographie de Georges Clemenceau, présenté sous un jour nouveau. Il est aussi l'auteur d'un RACINES 20 ouvrage psychanalytique de 543 pages, Robespierre ou l'impossible filiation (La Table ronde). Denis Tillinac, l'éditeur, vient d’annoncer une réédition en livre de poche. Jean Artarit y décortique l'esprit excessif de cette figure controversée de la Révolution, au déséquilibre psycho-affectif latent (lire ci-contre) : “Je fais ressortir le côté pathologique de l'un des principaux responsables des excès révolutionnaires. C'est aussi un livre contre la Terreur, et pour montrer que notre personnalité, si on l'assume mal, peut faire de nous un terroriste pour son voisin,” extrapole l'auteur. juillet 2007 La reproduction ou l'utilisation sous quelque forme que ce soit de nos articles informations et photos est interdite sans l'accord du magazine Magazine Racines, le temps de vivre près de chez vous p sychiatre rien La médecine humaniste et l'apprentissage de la résistance aux idées reçues, Jean Artarit en revendique l’origine, enfant, au contact de ses parents, installés près de la gare SNCF de Fontenay, dès 1936 (l'année de sa naissance). Son père est généraliste et médecin à l'hôpital. Sa mère reste dans les mémoires une pédiatre attentive, qui n'hésite pas à se déplacer aux alentours : “À sa mort, nous avons reçu ma sœur et moi une lettre d'une Sud-Vendéenne pour remercier ma mère d'avoir sauvé son fils. Ma mère s'était rendue chez elle à moto avec mon père. Sur l'ordonnance, nous avons vu que son fils souffrait en fait de déshydratation. Nous étions très émus, raconte Jean Artarit, qui poursuit : c'était l'époque où les médecins pouvaient être plus proches des gens, qui se confiaient à eux, et faire une certaine prévention. Mes parents parlaient beaucoup de médecine, et de la façon d’aborder et de soulager la souffrance des malades. J'ai appris beaucoup de cette façon. Le méde- des hôpitaux psychiatriques cin souffre d’une certaine de Paris, j’aimais rentrer dans manière avec eux, en psyles maladies mentales avec chiatrie surtout. Sous l'Ocles gens avec l’idée de les en cupation, je vivais aussi Dans dans un climat d'exaltation “Clemen- sortir. Dans les années 1960, on commençait à casser le vieil avec mes parents, hostiles ceau, le asile concentrationnaire. Le à l'occupant. Mon père faiVendéen” département de la Vendée sait partie d'un réseau natioJean Artarit fut d’ailleurs un précurseur, nal de médecins chargés présente à l’hôpital Georges-Mazurelle d'organiser la réception de sous de La Roche-sur-Yon, avec produits d'urgence, en cas un jour l’aide d’élus comme Michel de débarquement. Son colnouveau Crucis, Gérard Priouzeau, et lègue fontenaisien, le chile Père la Jacques de Villiers. C’était loin rurgien Georget, fut arrêté Victoire. d’être le cas à Paris, et dans par la gestapo en 1944, le service de psychiatrie infantopendant une opération à la clinique juvénile du XVIIIe arrondissement où de l'Union chrétienne. Mon père est parti dans le maquis sud-vendéen. j’étais alors.” L’hôpital vendéen fut Son exemple m'a formé.” un pionnier en matière d'avancée psychiatrique et de santé mentale. Début 1960, lors du décloisonnement des soins, les psychiatres Nicole et Michel Horassius, Pierre Pennec, et le directeur Georges Mazurelle abattent même les grilles de l'asile Ses parents adoraient l'histoire, avec l'aide des malades : “Notre proet Jean Artarit la ressent aussi fession est de soigner les plus faibles quand ils achètent à Fontenay, l’andes faibles, en protégeant la popucienne maison de Jules Allix (1818lation. Depuis une quinzaine d’an1897), intime et médecin de Victor nées, la médecine psychiatrique Hugo : “C’était aussi un commurégresse en France. On juge pournard, qui se présenta en Vendée tant une nation à la manière dont comme communiste en 1848 ! L’hiselle s’occupe de ses fous.” toire ne dit pas combien de voix il a fait… Pendant le déménagement de ses descendants, j’admirais une série de bustes de révolutionnaires, et des grands personnages antiques. Il y avait aussi une cheminée en bois sculptée par Victor Hugo, dans ce qui devint le cabinet de ma mère. Je crois qu’elle a été donnée à l’une de ses maisons musées, place des Vosges, à Paris,” se rappelle Jean Artarit. Celui-ci a fait ses études primaires et secondaires à SaintJoseph, à Fontenay, et est dirigé vers la psychiatrie à Nantes, puis à Paris, une licence de psychologie et sociologie en poche. “J’ai fait mon apprentissage avec le docteur Ganry, de La Roche-sur-Yon, puis avec Francesco Tosquelles et Le petit Jean et sa maman, Gisela Pankow. Ensuite, médecin Cécile Artarit, une “pédiatre attentive”. Bustes révolutionnaires RACINES 21 juillet 2007 La reproduction ou l'utilisation sous quelque forme que ce soit de nos articles informations et photos est interdite sans l'accord du magazine