Laurence et ses drôles de dames

12 / 18 NOV 12
Hebdomadaire Paris
OJD : 927420
Surface approx. (cm²) : 1225
N° de page : 88-89
13 RUE HENRI BARBUSSE
92624 GENEVILLIERS - 01 73 05 45 45
agenda
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.
entretien
Laurence et ses
drôles de dames
Tous les jours à 12 h 15, Laurence Ferrari, Roselyne Bachelot, Hapsatou Sy, Elisabeth Best
et Audrey Pulvar font "le Grand 8" à l'antenne dè DS. Une nouvelle aventure qu'elles décortiquent
avec honnêteté et humour, deux valeurs phares de l'émission. PARSABRINANADJAR
Elles sont un peu lasses et ça se voit Elles
viennent de terminer I émission ont enchaîne
avec trente minutes de debnef et doivent main
tenant se prêter au jeu du questions-réponses
Laurence s impatiente dans la loge ou nous
sommes installées, Audrey termine son
brushing Le souffle assourdissant du séchoir
masque les voix Devant ma mme dubitative
Roselyne prie Audrey d aller se faire peigner
ailleurs Ouf le coiffeur a maitrise la derniere
meche rebelle I interview peut commencer
Vous aviez toutes une vie remplie, qu'est-ce
qui vous a donne envie de faire l'émission ?
D'une seule voix : C est notre chef Laurence '
Laurence Ferrari : L'idée était de reunir au
tour d'une même table cinq personnalités qui
s'entendent bien et ont des points communs,
même si leur histoire est tres différente
Roselyne Bachelot : Je suis celle qui a le plus
de vécu j'ai quèlques heures de vol et l'âge
d être la mere de ces ravissantes créatures En
ce qui me concerne j avais envie de tourner la
page de la politique et de faire autre chose, justement dans un monde qui m'a toujours appelée excitée, interpellée je ne suis pas fille de
journaliste pour nen ' Me retrouver dans une
equipe strictement feminine, moi qui ai vécu
dans des cabinets ministériels a la majorité mas
culine écrasante e est une bouffée d'air frais
Vous ne vous connaissiez pas vraiment ?
R. B. Laurence Ferran m'a interviewée plusieurs fois J ai même fait la première de Dimanche Plus j ai ete porte-bonheur
Audrey Pulvar. Il faut surtout féliciter la personne qui a fait le casting parce qu'effective
ment on ne se connaissait pas et ça fonctionne
II y a des sujets sur lesquels nous sommes d'accord et d autres pas, maîs nous sommes des
personnes civilisées C est important que chacune puisse avoir un point de vue sans être
forcement écrasée par les autres
Dans une bande, il y a la meneuse, l'empêcheuse de tourner en rond, la rigolote...
R. B Celle qui est toujours en retard
ETHNICIA
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A P. Ce matin je n étais pas en retard, maîs en
avance En avance sur mon retard habituel
L.F. : II ny a pas de repartition des rôles, au
sens de voila la ngolote, la reac la femme de
gauche celle de droite Chacune a sa person
nalite dans un registre différent Pas question
de s enfermer dans une petite boîte
Qu'est-ce qui vous Ue, qu'est-ce qui vous
oppose les unes aux autres ?
L. F . Ce qui nous lie, c'est un certain nombre
de valeurs communes et cette volonté de faire
une emission basée sur la generosite I intelligence Avec un ton décalé tout en gardant
cette tonalité mformative
Hapsatou Sy " Le challenge ça rapproche
c'est une nouvelle aventure pour nous toutes
donc forcement nous sommes soudées II v a des
moments plus difficiles que d'autres et pour les
dépasser, nous avons besoin les unes des autres
R B.. Nous avons un point commun, toutes
l'honnêteté C est ce qui m'a plu avec ces quatre
compagnes d aventures Je n avais pas I impression qu'il pouvait v avoir des coups fourres
A. P. Attends ça ne fait que quèlques semaines
R. B. -Sssssalope1
A l'antenne, c'est une pour toutes ou chacune pour soi?
R. B. Celles, qui essayera de jouer perso suscitera des reactions de rejet de la part des autres
Untalk-showlOO%
feminin, sexiste ?
« S'il y a une femme - Laurence
a présente le JT de 20h -, ça
n'est pas sexiste. S'il y en a deux
- Envoyé spécial par exemple -,
ça ne l'est pas non plus. Mais
cinq, ça ne passe plus ! »
et des téléspectateurs La meilleure façon de
defendre notre intérêt c'est de jouer collectif
A. P -Aime Jacquet, sors de ce corps ' (Rires )
Cinq filles qui discutent, ça a un petit côté
cafe du commerce...
A. P. : Je ne croîs pas qu il s agisse du cafe du
commerce nous essavons d apporter des in
formations Laurence, Elisabeth et moi avons
une formation de journaliste c'est comme le
\elo ça ne s'oublie pas Quand Roselyne aborde
les grandes questions de politique ou de sante
elle sait de quoi elle parle Certes, il ne s'agit pas
de faire un debat d'académiciens Notre ton est
différent de ce qui se pratique habituellement
a la tele française ou il v a peu d implications
nous n hésitons pas a dire « Moi j ai vécu ça »
sans tomber évidemment dans I impudeur
Les femmes en avant, les hommes au second
plan, ce n'est pas un peu sexiste ?
A P. Je suis toujours frappée par cette remarque Pendant des annees il y a eu des émissions entierement animées par des hommes
sans que cela pose question Les gouverneurs
de la Banque centrale - on en parlait tout a
I heure - sont tous des hommes blancs de
50 ans Allez dans la rue I epoque n'est plus
celle la Pourquoi une emission ne pourraitelle pas être dnvee par cinq femmes il y a des
chroniqueurs hommes dans I emission, parmi
nos invites Pourquoi ça serait sexiste ' S il y
a une femme - Laurence a presente le JT de
20 heures -, ça n est pas sexiste s il y en a deux
Envoyé special par exemple - ça ne I est pas
non plus Maîs cinq ça ne passe plus '
Elisabeth Best Nous souhaitions montrer la
réalité d aujourd'hui Jean-Pierre Montanet
s occupe de cuisine, Thomas Chauvmeau des
objets de la maison Ce ne sont pas des rôles
subalternes maîs le reflet de la vraie vie les hommes s'intéressent a ces domaines désormais
D y a quand même, dans la façon d'aborder
les sujets, une sensibilité féminine1
H. S. • Je ne pense pas Quand je parle des pi
geons je n en parle pas d une façon masculine
Eléments de recherche : HAPSATOU SY ou HAPSATOUSY : fondatrice d'Ethnicia, passages significatifs
12 / 18 NOV 12
Hebdomadaire Paris
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ou féminine, mais, pour ma part, comme un
chef d'entreprise. Quand j'aborde le problème
du cannabis, je le fais en tant que citoyenne : ce
que j'y vois, comprends, ai envie de proposer.
A. P. : Si la question est de savoir si les hommes
et les femmes sont différents : oui, ils le sont.
En chœur : Indéniablement.
Une seule personnalité à recevoir?
R. B. : Pour Hapsatou, ce serait Obama.
H. S. : II incarne un rève et un impossible, ll
émane de lui une simplicité, une intelligence.
A. P. : Vous n'avez pas cité François Hollande,
je suis déçue... (Elles lèvent le doigt les unes
après les autres, Roselyne Bachelot compte :)
2,3i... pour BarackObama.
R. B. : Moi, j'aimerais recevoir Benoît XVI pour
lui passer une de ces ronflées. Je lui demanderais
pourquoi la prêtrise est interdite aux femmes.
A. P. : Ça ferait une sacrée audience : au moins
un million de téléspectateurs !
Y aurait-il, pour l'une d'entre vous, une prise
de position rédhibitoire?
L. F. : II n'y a aucun sujet tabou. Chaque prise
de position est respectable à partir du moment
où elle est argumentée et articulée.
R. B. : S'il y avait des positions racistes opérées
par l'une d'entre nous, je quitterai le plateau.
Nous aurions une explication dehors. Mais,
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ça me paraît théorique d'imaginer cela.
Qu'êtes-vous prêtes à faire pour gagner la
bataille de l'audùnat?
A. P. : Montrer un sein ! Plus sérieusement, on
peut faire des ajustements. Personne n'a la
science infuse, mais sur le fond il faut continuer à faire notre travail avec cœur, foi, sérieux.
A un moment, ça va marcher.
R. B. : S'installer dans un créneau horaire
comme le nôtre, c'est très difficile. Ce qui va
nous permettre de nous tailler une place légitime dans un paysage audiovisuel très institutionnalisé à cette heure-là, ce sera le sentiment
qu'on donnera de faire une émission de qualité.
L.F. : Nous prendrons le temps d'installer le
programme, dans la sérénité.
Roselyne, vous avez mis la politique entre
parenthèses. Qu'est-ce qui vous manquera ?
Pas grand-chose. Hormis, dans le débat sur le
« mariage pour tous », de ne pas pouvoir monter à la tribune de l'Assemblée nationale comme je l'avais fait pour le Pacs - pour défendre cette cause qui me tient à cœur.
Audrey, Laurence et Elisabeth, si vous deviez vous reconvertir, que feriez-vous ?
E. B.: Rien!
A. P. : Ouvrir un restaurant à Périgueux, ou
l'on servirait du bourgogne...
L.F. : On tombe dans le journalisme, et on y
reste jusqu'à la fin de ses jours : c'est un mode
de fonctionnement, une curiosité permanente,
une envie d'aller vers les autres... Pour moi,
pas de reconversion possible.
Dans la vraie vie, avez-vous une bande?
E. B. : Oui, bien sûr, et même depuis très longtemps. Des amis d'enfance...
R. B. : Je suis une femme d'amitié : j'ai changé
d'amours, jamais d'amis!
L. F. : C'est important dans nos métiers surexposés d'avoir un cercle proche, une stabilité
dans sa vie personnelle.
Refaire le monde jusqu'à 3 heures du matin,
dans la vraie vie, c'est votre style?
A. P.: Cetait... oui!
R. B, : Pour ma part, il y a un élément très important pour refaire le monde : le vin chaud à
la cannelle!
Prêtes à poursuivre l'aventure 2, 5, 10 ans ?
R. B. : Jusqu'à ce que la mort nous sépare !
A. P. : Tant qu'on s'amusera et... que les patrons
seront daccord !
•
* Fondatrice du concept Cthmcia, instituts et cosmétiques.
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Eléments de recherche : HAPSATOU SY ou HAPSATOUSY : fondatrice d'Ethnicia, passages significatifs