Etudier l`Informatique
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Etudier l`Informatique
Etudier l’Informatique I. Introduction Aujourd’hui, beaucoup de gens sont familiers avec les applications quotidiennes de l’informatique: e-mails, traitement de texte, web, chat, commerce électronique, etc. Cependant, le mot “informatique” regroupe sous un vocable unique une grande variété de concepts et de technologies. Le but de cette brochure est de fournir un aperçu de ce que peut signifier l’étude de l’informatique dans l’enseignement supérieur. Les études en informatique ne sont pas réservées, comme le colportent certaines idées reçues, au stéréotype de l’adolescent masculin fondu d’internet ou de jeux vidéos. Les formations et les métiers de l’informatique sont ouverts à toute personne possédant un esprit de synthèse et attirée par les disciplines scientifiques. Bien plus que la simple utilisation des logiciels courants, l’étude de l’informatique couvre un large spectre de domaines spécialisés, tant appliqués (par exemple le développement de logiciels, les bases de données, le data mining, les systèmes d’exploitation, le contrôle industriel), que théoriques (complexité, cryptographie, théorie des langages, apprentissage, algorithmes, intelligence artificielle). Les formation suivantes sont dispensées à l’ULB: • Master Ingénieur Civil informaticien • Master en Sciences Informatiques • Master en Sciences et Technologies de l’Information et de la Communication II. Formations à l’ULB A. Ingénieur civil informaticien Les études d'ingénieur civil sont proposées en Faculté des Sciences Appliquées (« polytech »). Elles visent à permettre aux étudiants de devenir compétents dans les différents aspects du métier d'ingénieur : créer, concevoir, produire, optimiser, sécuriser. Elles permettent de développer des capacités alliant la rigueur scientifique et les réalisations pratiques, et de conjuguer le savoir-être avec le savoir-faire. La spécialisation en informatique se fait à partir du master, mais peut se préparer, via des cours à options, dès le premier cycle. L’admission en Bachelier est subordonnée à la réussite d’un examen d’entrée : http://www.ulb.ac.be/facs/polytech/examen-admission.html Des informations détaillées sur la filière informatique sont disponibles sur le site web suivant : http://infopolyt.ulb.ac.be/ 1. Bachelier La formation comporte un enseignement ex cathedra, donné en parallèle avec un enseignement par projets. Une démarche "polytechnique", par essence pluridisciplinaire, permet d'aborder toutes les disciplines théoriques et d'application au niveau du 1er cycle. Les principales matières enseignées sont les mathématiques, la chimie et la science des matériaux, la mécanique et les technologies, l'informatique, la physique, l'électricité et l'électronique, complétées par les langues et l'économie. Le grade de bachelier « ingénieur civil » mène à tous les masters ingénieur civil. 2. Master Le master en sciences de l’ingénieur en informatique a pour ambition de fournir une formation scientifique de haut niveau dans les technologies de l’information. Les compétences développées visent non seulement les notions fondamentales de l’informatique moderne mais également les spécificités techniques liées à la formation d’ingénieur civil. En particulier, l’apprentissage par projets permet à l’étudiant de développer des compétences pratiques dans cette spécialité. Le but est de former des ingénieurs capables de concevoir, de mettre en œuvre, de corriger et de faire évoluer des applications informatiques en ayant une bonne connaissance des aspects matériels et logiciels sous-jacents. La filière comporte trois finalités spécialisées : • Ingénierie informatique, qui aborde des concepts fondamentaux de l’informatique ainsi que leur application pratique, notamment dans le développement d’applications et la gestion de projets. • Informatique de gestion, qui vise à combiner les connaissances de base en management avec des méthodes et techniques statistiques et de la recherche opérationnelle. • Informatique computationnelle, qui aborde et combine diverses techniques informatiques de pointe, comme l'intelligence collective ou les systèmes biomimétiques, pour permettre d'élaborer des mécanismes adaptatifs capables d'un comportement intelligent dans des environnements complexes et dynamiques. Cette dernière finalité est donnée en collaboration avec la VUB et les cours se donnent entièrement en anglais. La polyvalence de la formation est assurée par la mise en commun, entre les finalités, d’un tronc commun qui comprend l’apprentissage des notions de base en algorithmique, électronique, télécommunications, réseaux, systèmes d’information et systèmes d’exploitation. Dans les trois finalités un large choix de cours à option est disponible dans la deuxième année du master. 3. Projets et travaux Tout au long des études, les étudiants sont amenés à réaliser par eux-mêmes, sous la guidance de tuteurs, un certain nombre de projets. En première année de bachelier, les étudiants sont appelés, par équipes de 6, à mener à terme un projet aboutissant à une réalisation concrète (par exemple la réalisation d’un pont, d’un bathyscaphe, une expérience de physique). Les objectifs de ce premier projet sont l'exploitation de données bibliographiques, la mise en évidence des liens entre théorie et pratique, le travail en équipe, la planification du projet, la communication orale et écrite. En deuxième année de bachelier, le projet proposé permettra, en plus des objectifs précités, l'apprentissage de l'autonomie : le rôle de chef d'équipe sera assuré à tour de rôle par tous les membres de l'équipe ; la recherche et la sélection critique de sources bibliographiques sur la base d'un cahier des charges volontairement plus ouvert seront à charge de l'équipe ; la créativité et l'esprit critique seront sollicités. Ensuite, les projets de 3e et 4e année sont spécifiquement orientés vers les technologies de l’information et préparent les étudiants à la réalisation du mémoire de fin d’études. 4. Exemples de débouchés • Christophe SCHOCKAERT est ingénieur logiciel chez Spacebel. Après avoir fini ses études, il a trouvé un premier emploi chez Opendeal, qui proposait en Belgique le premier site Internet de vente aux enchères. Ensuite, il a rejoint la société Spacebel pour contribuer à la réalisation d’un système de traitement du cancer par protothérapie conçu par la société IBA et implanté dans l'hopital MGH de Boston. Il est ensuite parti au CNES à Toulouse et a intégré à une des nombreuses équipes actives sur le projet Pleiades, un satellite d'observation optique de la Terre. • Laurent DOYEN est chercheur à l'Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne. Après ses études d'ingénieur civil il a continué avec un doctorat à la Faculté des Sciences sur le thème de la vérification automatique de programmes. Parmi les applications pratiques, on peut citer les systèmes embarqués comme par exemple le contrôleur de trajectoire d'une fusée, le régulateur de vitesse d'une voiture, les applications spatiales, médicales, etc. Après le doctorat, il poursuit une carrière de chercheur à l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne. Une présentation en profondeur du métier d’ingénieur et sa spécificité est accessible sur le site web de la FABI, (Fédération Royale d'Associations Belges d'Ingénieurs Civils, d'Ingénieurs Agronomes et de Bioingénieurs) : http://www.fabi.be/ B. Bachelier et Master en informatique L’ULB propose également un master en informatique au sein de la Faculté des Sciences. Ce cursus vise à former des scientifiques spécialistes en informatique, qui maîtriseront les aspects tant fondamentaux que techniques de cette discipline, celle-ci étant envisagée comme une discipline scientifique à part entière. La spécialisation en informatique débute dès le bachelier. Des informations détaillées sont disponibles sur le site web suivant : http://www.ulb.ac.be/facs/sciences/info/ 1. Bachelier Le programme des études de bachelier en sciences informatiques offre une formation conceptuelle solide qui couvre l’étude des concepts fondamentaux de l’informatique (algorithmique et programmation, systèmes d’exploitation, bases de données, etc.) et des outils mathématiques indispensables aux informaticiens (logique, mathématiques discrètes, théorie des probabilités, etc.). Cette formation s’adresse naturellement à des étudiants qui ont l’ambition d’acquérir une formation scientifique de haut niveau et qui ont un goût prononcé pour les sciences formelles, l’abstraction et la modélisation mathématique. Cette formation de base en informatique est complétée par des cours d’ouverture à la société et aux autres disciplines scientifiques. Dès la première année du programme de bachelier, et tout au long des trois années de la formation, les étudiants sont invités à choisir, parmi une large liste de cours à options, des cours où l’impact de la science sur notre société est mis en lumière. Le programme permet également aux étudiants de choisir dès la deuxième année de bachelier parmi trois options dirigées : • gestion, qui en plus des aspects fondamentaux de l’informatique aborde les domaines de l’organisation et la gestion, la microéconomie et de la comptabilité financière. • électronique et systèmes, dans laquelle plusieurs cours traitent de la partie matérielle des technologies (électronique appliquée, architecture des systèmes logiciels). • Bioinformatique, qui prépare au Master en Bioinformatique et Modélisation, distinct du Master en informatique (cf. programme des cours). 2. Master Les études de master en sciences informatiques sont déclinées selon deux finalités : • la finalité approfondie prépare l’étudiant aux métiers et compétences spécifiques à la recherche pure ou appliquée ; • la finalité spécialisée ouvre la formation de l’étudiant au monde de l’entreprise publique ou privée. En plus de cours qui complètent la formation de base en informatique, le programme de master est composé de cours avancés à choisir parmi plusieurs orientations : (i) Conception fiable et sécurisée de systèmes : Cette orientation concerne les problèmes et les outils de spécification, de conception, de sécurisation, et de vérification formelle de systèmes logiciels ou de contrôle spécialisés, tels que les systèmes embarqués (dans les avions, les véhicules, les robots), les systèmes temps-réel, et les systèmes distribués (ii) Modélisation et algorithmique : Cette orientation, également à forte connotation mathématique, aborde la modélisation de problèmes concrets sous forme de problèmes d’optimisation, de problèmes stochastiques (dans lequel intervient le hasard), ou de problème géométrique, et les algorithmes permettant leur résolution. (iii) Informatique graphique : Destinée aux étudiants ayant le goût des applications graphiques telles que le traitement d’images ou la réalité virtuelle, cette orientation propose plusieurs cours spécialisés dans ces domaines. Ces cours avancés sont directement nourris par la recherche de haut niveau et reconnue internationalement qui est menée par les professeurs et chercheurs de l’Université. 3. Projets et travaux La formation se distingue par la grande importance qu’elle accorde aux projets personnels ou réalisés en petits groupes d’étudiants. Ces projets concernent de nombreux cours dans toutes les années du cursus, et permettent aux étudiants de mettre en pratique les concepts abordés lors des cours théoriques. En particulier, en deuxième année de bachelier, un projet en équipe permet de mettre en applications les méthodes et théories vues aux cours d’architecture des systèmes d’exploitation et d’analyse et méthodologie, qui aboutit à la réalisation d’un logiciel. En troisième année de bachelier, un travail de présentation scientifique permet aux étudiant de se familiariser avec la littérature et la documentation scientifique, et de parfaire leurs compétences en présentation orale. Chaque étudiant de deuxième année de maîtrise réalise un travail de recherche original qui mène à la rédaction d’un mémoire de fin d’études. Ce travail personnel important permet à chaque étudiant de mettre en perspective l’ensemble des compétences qu’il a acquises lors de sa formation. 4. Exemples de débouchés La formation en informatique en Faculté des Sciences propose un parcours différent de celui d’ingénieur civil, mais on constate une grande convergence dans les débouchés. Le diplôme de master en informatique conduit souvent aux mêmes types de fonctions, bien que les connaissances de base soient différentes. • Didier BLANJEAN, diplômé en 1998, travaille au développement d'applications dans le domaine spatial : développement d'un simulateur de satellites, d'un centre de contrôle de satellites, de l'interface utilisateur du bras robot européen pour la station spatiale internationale et des écrans pour des nouveaux véhicules spatiaux. • Après la fin de ses études en 2001, Vincent GERARD a travaillé comme “junior analyst” chez Banksys. Son travail a consisté en la mise en oeuvre des desiderata des utilisateurs dans les programmes informatiques. Il développe de nouveaux concepts et détermine le fonctionnement des logiciels sur les serveurs de Banksys. • Steve KREMER a terminé ses études en 1998 et a poursuivi avec un doctorat, obtenu en 2002 suite à la présentation d’une thèse sur les fondements mathématiques du commerce électronique (vente et achat sur le web, enchères). Il est actuellement chargé de recherche du CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique, en France) à l’Ecole Normale Supérieure de Cachan, près de Paris. C. Master en sciences et technologies de l’information et de la communication Cette formation est dispensée par la Faculté des Philosophie et Lettres de l’ULB. Elle vise à former des spécialistes des systèmes d'informations et de technologies de communication (Internet, intranets, banques de données). Cette formation est par essence pluridisciplinaire. Elle est la prolongation de la section « infodoc » lancée en 1977, pionnière dans le domaine de la gestion de l'information. La spécialisation se fait à partir du master, et est accessible à partir de nombreux bacheliers, y compris les bacheliers en lettres ou en communication. Des informations détaillées sont disponibles sur le site web suivant : http://stic.ulb.ac.be/education/ma-stic/ 1. Objectifs Le caractère pluridisciplinaire de la formation allie sciences humaines et sciences exactes, théorie et pratique. Par ailleurs, les travaux pratiques prévus au programme incluent des projets de mise en situation mutualisant plusieurs enseignements : leur recours conjoint correspond dans la pratique à l’enchaînement logique de la conception et de la mise en œuvre de systèmes d’information et de communication. La possibilité d’accomplir une partie du cycle universitaire à l’étranger dans le cadre d’échanges européens et internationaux donne au Master en STIC sa dimension internationale. La formation s'inscrit également dans la perspective des enjeux actuels de la recherche scientifique. L'équipe pédagogique est impliquée dans différentes recherches s'articulant autour des technologies de l'information et de la communication ainsi que leurs applications dans la société de l'information. Les étudiants y sauront également confrontés lors de certains travaux pratiques, mais surtout lors de leur mémoire de fin d’études. 2. Débouchés Les titulaires du Master en STIC pourront être impliqués dans tout domaine d’application nécessitant la mise en œuvre d’un système d’information et de communication. Au sein de différents environnements tels que les entreprises, les administrations, ou les bibliothèques, il pourra s'agir de concevoir et de déployer des systèmes d'informations (archivage, systèmes documentaires, bases de données, communication multimedia, portail d'entreprise) ou d’exploiter des applications existantes à des fins organisationnelles et stratégiques (analyse de la qualité de l'information, audit de flux d’information, gestion de la connaissance, intelligence économique). Au sein de ces environnements et pour ces types de systèmes d'information, les détenteurs du Master en STIC évolueront dans le contexte émergent du « knowledge Management » et pourront y assurer une multitude de fonctions durant leur vie professionnelle : responsable « knowledge Management », analyste informationnel ou d’analyste fonctionnel, chef de projet, consultant, chercheur, ... III. Quelles sont les matières dispensées ? Les graphiques ci-dessous indiquent approximativement le volume occupé par les différentes matières dans les trois cursus. La catégorie “sciences de l’ingénieur” (sciences ing.) regroupe les matières portant sur la construction, les matériaux, et les applications industrielles. Les matières étudiées dans le master en Technologies de l’Information sont les sciences du web, la documentation, les technologies informatiques (langages, bases de données, etc.), la gestion des archives, et la communication. Bachelier Master Ingénieur civil informaticien exercices et travaux personnels : 57% exercices et travaux personnels : 63 % exercices et travaux personnels : 60 % exercices et travaux personnels : 70 % Bachelier et Master en Sciences Informatiques Master en Technologies de l’Information NA exercices et travaux personnels : 75% IV. Quelques questions à se poser ➦ des remarques pour l’interprétation de ces questions sont données (en rouge), à destination des informateurs uniquement Est-ce que toute l’informatique m’intéresse, ou uniquement ce qui gravite autour d’Internet et du web ? Peut-être dois-je m’orienter vers d’autres disciplines (communication, infographie, marketing), ou vers des formations plus pratiques (programmation web) ? Suis-je plutôt intéressé(e) par l’utilisation des outils logiciels ou par la réalisation de tels outils ? Les études supérieures dépassent largement l’apprentissage de l’utilisation des outils, et enseignent les fondements et la conception de ces outils. Ai-je déjà essayé d’écrire un programme, ou de concevoir un outil informatique ? C’est sûrement un “plus” d’avoir bénéficié de formation ou d’une expérience en programmation durant les études secondaires (cours d’informatique, stages, ou apprentissage personnel, hobby), quel que soit le langage et le contexte. Est-ce que j’aime la programmation ? La programmation est une activité qui nécessite une certaine rigueur, semblable à celle requise pour la manipulation de concepts mathématiques. Elle est enseignée à tous les niveaux dans les formations de second cycle. Quel est mon niveau en mathématiques ? En Sciences et Science Appliquées, les cours de mathématiques occupent une place importante dans le cursus, ce qui surprend parfois certains étudiants en Sciences. D’après certaines études, le niveau en maths à l’entrée est le premier facteur influençant la réussite en première année. Combien d’années suis-je prêt(e) à investir ? Les formations universitaires sont toutes en 5 ans, à moins de s’arrêter au bachelier, auquel cas il est peut-être préférable de s’orienter vers les écoles supérieures. Le choix des études que j’envisage est-il un choix personnel ? Ai-je eu l’occasion de parler à des étudiants et des professeurs de la section qui m’intéresse, lors d’un salon étudiant ou de journées portes ouvertes ? L’expo des Sciences est particulièrement pertinente pour les formations d’ingénieur civil et en Sciences. Puis-je exploiter et fructifier mes diplômes antérieurs (graduats, bacheliers dans d’autres disciplines) ? Il existe des possibilités de passerelles et d’années préparatoires aux masters. Les dossiers sont à remettre aux commissions d’admission. Le master STIC s’adresse également à un large public, de par son orientation multi-disciplinaire. Ai-je l’ambition de travailler dans une entreprise, ou de devenir ingénieur, ou chercheur, ou enseignant ? Ai-je le goût de résoudre des problèmes pratiques, ou plutôt celui de l’abstraction mathématique ? Ou les deux ? La formation d’ingénieur est (a priori) plus orientée “problèmes” (réalisations concrètes, sciences de l’ingénieur), tandis que la formation en Sciences comporte plus d’informatique théorique. La différence est moins flagrante en master, où beaucoup de cours sont partagés. Suis-je intéressé(e) par les problèmes pour lesquels on ne connaît pas encore de solution ? Les étudiants dans les formations universitaires sont rapidement confrontés à des problèmes de recherche ouverts.