8 Protéger et encourager la véritable innovation
Transcription
8 Protéger et encourager la véritable innovation
Actualités États-Unis le lien horticole • n°817•24 octobre 2012 i International Les participants et intervenants ont débattu de la meilleure façon de protéger et encourager les « véritables » innovations végétales, sans freiner la recherche variétale. Programme national sur l’éclairage Led Canada Adopter un carré d’arbre ne équipe regroupant des chercheurs de plusieurs universités américaines étudie depuis 2010 l’éclairage Led en serre. Le projet sur quatre ans vise à montrer que les Leds permettent de réduire la consommation d’énergie tout en réalisant un rendement égal ou supérieur à celui obtenu avec un éclairage conventionnel. L’équipe met en avant la robustesse des diodes électroluminescentes, leur longue durée de vie, la possibilité d’émettre des couleurs pures pour provoquer une réponse précise de la plante (stimulation de la photosynthèse, élongation/raccourcissement des entrenoeuds, initiation florale, rendement...) ou de placer les Leds à proximité des feuilles sans surchauffer celles-ci. http://leds.hrt.msu.edu Canada Un verger en pot à Montréal L es Urbainculteurs, organisme voué à la promotion du jardinage et de l’agriculture urbaine, et le Jardin botanique de Montréal ont installé au printemps un verger en pot, qui restera accessible aux visiteurs tout au long de l’année. Le « Verger urbain » est composé de 25 îlots mesurant plus d’un mètre de diamètre et accueillant un arbre fruitier entouré de plusieurs arbustes à petits fruits dans des pots en géotextile épais (Smart Pots). PHOTO : WWW.URBAINCULTEURS.ORG PHOTO : CIOPORA U i International Pays-Bas. Lors d’une conférence organisée par Ciopora, les obtenteurs se sont interrogés sur les évolutions de la protection des innovations végétales. Protéger et encourager la véritable innovation P lus de 70 participants et intervenants – obtenteurs, avocats spécialisés dans la propriété intellectuelle, représentants gouvernementaux et associations de la filière – ont ouvert le dialogue sur les améliorations pouvant être apportées au statut des droits de propriété intellectuelle des obtenteurs, lors de la conférence Ciopora (*), à Venlo au mois de septembre. Un thème abordé concernait la distinction des obtentions végétales, un des quatre critères (avec la nouveauté, l’homogénéité et la stabilité) indispensables pour la protection d’une nouvelle variété par COV (Certificat d’obtention végétale). La préoccupation formulée par les obtenteurs est de protéger les « véritables » innovations pour « encourager la sélection du premier géranium bleu et non pas la vingtième variété rouge ». Comme l’a soutenu Lars Henriksen, directeur général de PLA International, société spécialisée dans le service aux obtenteurs, les distances phénotypiques minimales requises par l’Upov (Union internationale pour la protection des obtentions végétales) pour la protection d’une nouvelle variété ne doivent pas être trop faibles. Des distances minimales suffisantes entre variétés limitent les possibilités de plagiat, et doivent permettre une valorisation des nouveautés, en garantissant leur réelle différenciation sur le marché. Droit exclusif et recherche Il faut jusqu’à vingt ans pour mettre une nouvelle variété de pomme sur le marché, a précisé Joris Nicolleau, de l’International Fruit Obtention (IFO). Il semble juste d’accorder aux obtenteurs le droit de contrôler les mutants de ces variétés afin de recevoir un retour sur investissement. L’exception au droit d’obtenteur, principe fondamental du système du COV selon les normes Upov, permet toutefois d’utiliser librement et gratuitement les variétés protégées aux fins de création de nouvelles variétés... avec le risque d’abus, renforcé par le développement du génie génétique. Face à ce risque, la notion de « variétés essentiellement dérivées » auxquelles est étendue la protection d’un COV a été introduite dans la convention Upov de 1991. Pour de nombreux participants, une définition plus précise empêcherait une concurrence déloyale pour les obtenteurs de la variété initiale. Autre solution proposée par Ulrich Sander, de Selecta Klemm : limi- ter la possibilité de commercialisation des variétés qu’autorise l’exception. Pour ou contre les brevets Aux États-Unis, en Australie, au Japon et dans quelques pays européens, les plantes à multiplication végétative peuvent être brevetées. Pour le directeur de Plantum (association néerlandaise pour le secteur du matériel végétal de reproduction), Niels Louwaars, la sélection des plantes est fortement dépendante de l’exception au droit d’obtenteur. Selon Ulf Schaberg, de Syngenta, un système de brevet adapté pourrait compléter la protection par COV des variétés ornementales et fruitières, sans conséquence dramatique pour l’accès au matériel végétal. Une opinion complétée par les propos du Dr. Josef Straus, directeur émérite de l’Institut Max-Planck, pour qui il n’existe pas de raisons économiques ou juridiques justifiant une différenciation entre l’horticulture et les autres industries. La conférence s’est conclue sur la nécessité d’une révision de l’acte Upov de 1991. Valérie Vidril (*) Communauté internationale des obtenteurs de plantes ornementales et fruitières à reproduction végétative. Un nouveau programme montréalais permet aux résidents et aux commerçants de plusieurs écoquartiers de s’inscrire pour adopter un carré d’arbre et l’embellir à leur façon. Un représentant de l’écoquartier rencontre le participant, évalue la faisabilité du projet, et propose les végétaux appropriés. Le participant suit gratuitement un atelier portant sur la préparation, la plantation et l’entretien du carré, et obtient toutes les fournitures nécessaires à la réalisation de son projet d’embellissement : plantes, terreau, compost, rétenteur d’eau... En contrepartie, il s’engage à arroser et entretenir son carré d’arbre durant toute la saison. états-Unis Ball Horticultural met les inventeurs à contribution Après avoir mis à contribution la communauté internaute pour trouver des solutions capables de faire gagner du temps au jardinier, Ball Horticultural a renouvelé cet été sa collaboration avec la société Edison Nation. Cette entreprise de développement de produits met en relation les fabricants en recherche d’innovation et les inventeurs. Elle passe au crible toutes les idées soumises lors de la recherche de produits. L’examen va de l’étude de marché à l’analyse de la concurrence, en passant par l’examen de conception et la recherche d’antériorité sur les brevets. En juillet, jardiniers et professionnels étaient invités, moyennant un coût de 25 dollars, à soumettre des inventions encourageant les pratiques durables et responsables en production. Les projets sélectionnées recevront une avance de 2 500 dollars et des redevances partagées pour moitié avec Edison Nation. Brunnera ‘Jack Frost’ vivace de l’année PHOTO : VALÉRIE VIDRIL 8 Brunnera macrophylla ‘Jack Frost’ a été élue vivace de l’année 2012 par la Perennial Plant Association, un regroupement nord-américain de pépiniéristes producteurs de vivaces. Les plantes sélectionnées ont dû faire leurs preuves quelques années sur le marché et ne sont donc jamais des nouveautés. ‘Jack Frost’ produit au printemps des bouquets de petites fleurs bleu ciel, rappellant celles du myosotis. En été, les grandes feuilles en forme de cœur offrent une belle teinte argentée striée par le vert des nervures et de la marge des feuilles.