Le marin - Nord Avenir
Transcription
Le marin - Nord Avenir
© Le Marin - Tous droits réservés - Vendredi 16 septembre 2016 N° 3608 www.lemarin.fr navigation : Ixblue à l’avant-garde DoSSIer reportage en guadeloupe Éric Stimpling Grâce à sa maîtrise en matière de navigation et de positionnement sous-marin, l’entreprise française a, en l’espace de quelques années seulement, progressé au point de rivaliser aujourd’hui avec les plus grands groupes mondiaux. Pour des applications militaires mais aussi pour l’ofshore, la recherche et la pêche. p. 2, 3 et 16 p. 19 à 28 boulogne la criée en recul Au 31 août, la criée de Boulogne accuse une baisse de 11 % en valeur par rapport à 2015. Beaucoup de pêcheurs vendent leur pêche hors criée, tout en déplorant le manque d’acheteurs ou les prix. Un cercle vicieux. p. 15 SalarIéS IrraDIéS à l’Île longue « Préjudice moral d’anxiété » retenu Le tribunal administratif de Rennes a jugé que des ouvriers de DCN avaient été victimes de « préjudice moral d’anxiété » car l’État employeur les avait exposés « irrégulièrement aux rayonnements ionisants ». Jean-Marc Tanguy p. 7 Philippe Debaillon-Vesque, patron d’Ixblue, et Jean-yves le Drian lors de l’inauguration du centre de technologie Ixcampus début septembre. lannIon bras de fer pour l’extraction de sable Le conseil d’administration d’Areva a validé, le 14 septembre, la vente à Gamesa de ses parts dans Adwen, coentreprise où les deux partenaires avaient regroupé leurs activités dans l’éolien. Cette vente, évaluée autour de 60 millions d’euros, fait suite à l’accord, signé le 17 juin, par Siemens et Gamesa pour fusionner leurs activités dans l’éolien. p. 13 Ouest France l’aventure d’areva dans l’éolien en mer a pris fin Alors que la Can venait de débuter ses extractions de sable, le bras de fer a repris de plus belle avec les opposants au projet. p. 17 Dunkerque « Harmony of tHe Sea» monte Carlo yaCHtS eaux De ballaSt un nouveau projet cimentier accident mortel d’un marin à bord le chantier mise sur la rapidité la convention peut entrer en vigueur p. 11 p. 8 p. 14 p. 18 © Le Marin - Tous droits réservés le marin 15 Vendredi 16 septembre 2016 entreprises boulogne la vente en criée en recul Avec 20 900 tonnes enregistrées à la halle à marée au cours des huit premiers mois de l’année, les apports en poisson frais restent stables dans le premier port de pêche français en volume. Mais cela masque la fragilité de Boulogne. Au 31 août, la criée accuse, en chifre d’afaires, une baisse de 11 % : 46,6 millions d’euros au lieu de 52,1 millions. Car le prix moyen a perdu 26 centimes (à 2,23 euros au kg), bien loin de celui aiché par les criées bretonnes. Au classement 2016, le port, abonné historique à l’une des deux premières places nationales, aura du mal à se maintenir sur le podium derrière Lorient et Le Guilvinec. D’autant que le classement de FranceAgrimer ne prend pas en compte les ventes, en criée de Boulogne, des senneurs étrangers (14 millions d’euros sur huit mois). Le mal est sérieux. Non seulement Boulogne pêche moins, conséquence de la réduction de la lottille étaploise (15 chalutiers de moins en cinq ans), qui ne bénéicie pas encore des unités en construction pour Scopale, mais sa criée est de moins en moins attractive. Si tous les acteurs, quand ils sont réunis par les pouvoirs publics, approuvent le passage de tout poisson aux enchères publiques, nombreux sont ceux qui s’en dédouanent quotidiennement pour privilégier la vente directe ou de gré à gré. D’un côté, les producteurs se plaignent du manque d’acheteurs, de la faiblesse des prix d’achat mais cautionnent souvent un système qui décourage d’autres producteurs de vendre à la criée de Boulogne. les mareyeurs INquIets « Lors de débarquements importants d’une espèce (maquereau, hareng…), les écoreurs sont obligés de prévendre pour être sûrs d’écouler toute leur marchandise, explique le directeur général de la CME, Éric Gosselin. il n’y a pas de règles qui obligent les bateaux à vendre leur pêche à la criée. Le patron artisan ou l’armateur est propriétaire de sa pêche et est libre de f le horS-criée, c’eSt quoi ? Des confusions sont souvent faites sur ce qu’on enregistre à Boulogne. Certaines ventes échappent totalement à la criée et donc à toute taxe, avec, sans doute, une partie non déclarée mais pas forcément, puisque le propriétaire de la pêche est libre de la vendre en direct. Il y a aussi des ventes qui, sans passer aux enchères, sont déclarées à la Sofetra, organisme de gestion de la criée. Et enin la vente traditionnelle aux enchères. Seules ces deux dernières ventes sont quantiiées. En cumul, sur les huit premiers mois, 13 356 tonnes ont été facturées, représentant 30,4 millions d’euros pour un total de 20 905 tonnes déclarées, d’une valeur de 46,6 millions. Benoît Lobez I la criée informatisée tarde à gagner de nouveaux acheteurs à distance. la commercialiser où bon lui semble. » En face, les mareyeurs s’inquiètent de la faiblesse des apports, de la vente dans d’autres criées, du déséquilibre des débarquements dans la semaine, tout en freinant la mise en place de la vente à distance. La mission Capécure 2020 a évoqué des pistes pour inverser la tendance : la fermeture de la zone de débarquement au bassin Loubet et un meilleur contrôle des apports réels, la création d’une seconde mise en marché pour mettre aux enchères des apports extérieurs, la délégation de concession à un acteur directement impliqué dans les résultats de la halle à marée… Pénalisé par le manque à gagner sur les taxes à percevoir (qui servent à inancer les outils collectifs que tout le monde utilise), le concessionnaire (la société d’exploitation des ports du détroit) est lui-même souvent montré du doigt. « Je ne suis pas sûr que Boulogne soit le plus attractif des ports français », conie Éric Gosselin. Même si certains de ses collègues pratiquent eux-mêmes la vente directe, le représentant CFDT des ileyeurs Stéphane Pinto, en appelle aux élus. « il faut qu’ils tapent du poing sur la table et imposent le passage en criée de 100 % de la marchandise débarquée. Plus il y aura d’acheteurs pour enchérir, plus les cours monteront. Le port et les pêcheurs ne s’en porteront que mieux. » Benoît LoBeZ calédonie une pêcherie de saint-jacques En association avec un armement australien, la province nord et les clans kanaks des îles Belep, au nord de la Nouvelle-Calédonie, vont exploiter une espèce locale de coquille. Vingt ans après une première tentative, la Nouvelle-Calédonie parie à nouveau sur la coquille Saint-Jacques. Révélée à la in des années 1980 par plusieurs campagnes de l’Orstom (aujourd’hui l’IRD), la présence en abondance du pectinidé dans le grand lagon nord calédonien a été conirmée en février, lors d’une campagne d’échantillonnage menée avec la participation des collectivités locales. « Nous estimons la biomasse entre 2 600 et 3 300 tonnes sur une zone de 700 km2 autour de l’archipel de Belep », annonce Étienne Delabarre, l’un des acteurs de ce projet pour le compte de la SAEML Nord avenir, qui porte les intérêts de la province Nord. Ces nouvelles prospections doivent permettre d’évaluer plus précisément le quota envisageable. La toute jeune entreprise calédonienne West Paciic Scallops compte bien hameçonner les marchés de Hong Kong et de Singapour avec la coquille DR I les campagnes seront réalisées par un chalutier à perches de la société australienne fWS. locale, l’Amusium balloti, une espèce que l’on retrouve aussi sur la côte ouest australienne et que « les chefs asiatiques s’arrachent en raison de son goût prononcé et de la qualité de sa texture », assure Étienne Delabarre. Détenue à 20 % par les clans kanaks des Belep, à 35 % par la SAEML Nord avenir et à 5 % par Yann Moilou, un habitant de Belep, la SAS West Paciic Scallops s’est associée à 40 % avec un « partenaire métier » étranger, spécialisé dans la pêche, la transformation et la commercialisation de la ressource. La Far West Scallops industries (FWS) est une société familiale créée en 1983 à Fremantle, dans l’agglomération de Perth, et qui détient près de 90 % des licences de pêche de l’Amusium balloti sur la côte ouest de l’Australie. Pour éviter les écueils des expériences passées et permettre une montée en compétence progressive des acteurs locaux, un contrat de location a été signé avec FWS pour la mise à disposition du Portoino, un navire utilisant la technique du chalut à perche, ainsi que de l’usine de conditionnement de Fremantle. « Deux à trois exercices seront nécessaires pour attester de la faisabilité du projet », estime l’actionnaire Nord avenir. De nouvelles campagnes sont prévues entre novembre et avril. Les douze emplois créés par cette nouvelle activité seront occupés à 100 % par des habitants de Belep, qui bénéicieront à la fois de formation à la navigation et à ce type de pêche. Une aubaine pour cet archipel de 800 âmes, aux perspectives d’emplois très limitées. Coralie CoCHin Anciens SARL A.E.K 11 Avenue Marc Sangnier 92390 VILLENEUVE LA GARENNE www.anciens-ets-kraif.com [email protected] Tél. 09 53 50 28 95 - Fax : 01 73 76 91 53