L`association l`Oasis des vétérans, un EMS pour des chiens

Transcription

L`association l`Oasis des vétérans, un EMS pour des chiens
L'association l’Oasis des vétérans, un
EMS pour des chiens
Société | 20 octobre 2013
Eva Grau
A l’Oasis des vétérans, Marina Tami offre une retraite paisible aux chiens âgés. Une mission qu’elle
mène bénévolement depuis neuf ans avec son équipe. Pour le premier reportage de «Femina s’engage»,
elle ouvre les portes du refuge fribourgeois.
–– 1/9 ––
Dans son refuge, Marina partage son quotidien avec une cinquantaine de chiens. Et leur offre gîte,
couvert, soins et surtout affection. © Francesca Palazzi
À lire aussi
• Bénévolat: Ces Suisses au cœur du don
• Un spectacle pour récompenser votre association préférée
Marina Tami est une femme qui a du chien. Au sens figuré comme au sens propre. Sa ferme de
Vaulruz, dans la campagne fribourgeoise, résonne dès l’aube d’aboiements affamés. Les résidents de
l’Oasis des vétérans, le refuge que cette Veveysanne a fondé il y a neuf ans, réclament leur petitdéjeuner. Ils sont une cinquantaine à mener ici une retraite paisible. La plupart ont été recueillis à la
mort de leurs maîtres ou lorsque ceux-ci, en prenant de l’âge, n’ont plus été capables de s’occuper de
leur animal ou ont été placés en EMS. Certains ont été récupérés dans des refuges «classiques», où les
chiens vieux ou malades sont jugés implaçables. Avec courage et beaucoup d’abnégation, Marina leur
offre le gîte et le couvert, mais aussi des soins et de l’amour, pour le temps qu’il leur reste. Une fin de
vie digne.
«Je ne peux pas supporter qu’un vieux chien meure seul dans un box», confie la quinquagénaire en
remplissant d’eau les gamelles. Dans la cuisine, humains et toutous exécutent un amusant ballet. La
vieille Fanny, alléchée par les croissants posés sur la table, grogne pour tenir ses camarades à distance.
Floppy, doyen de la meute, observe la scène placidement, posé sur un canapé: à vingt ans, «il est sourd
comme un pot», explique Marina. Dans la chambre voisine est accrochée une photo de son tout premier
chien. «Mes parents me l’ont ramené de la fourrière quand j’avais 14 ans, c’était déjà une «occasion»,
dit-elle en souriant. Le rez-de-chaussée compte quatre pièces, et chacune héberge des occupants à
quatre pattes, regroupés par taille. Le premier étage est réservé au logement de Marina… et d’une
bonne dizaine de chihuahuas. «Ils ont ma chambre. Ou plutôt… j’ai la leur!»
Levée au point du jour, Marina se répartit les tâches à accomplir avec ses employés – elle-même est
bénévole. Nettoyer l’intérieur de la maison, changer l’eau, administrer les médicaments, donner à
manger, nettoyer à nouveau l’intérieur sali par les chiens pendant leur repas, nettoyer l’extérieur, laver
les paniers, enlever les crottes du gazon, rincer les boxes réservés aux toutous en vacances – l’Oasis
fait aussi pension pour quelques chiens – ou aux bêtes trop agressives pour pouvoir être mises avec les
autres, soigner, toiletter, promener… L’après-midi, en prime, le refuge reçoit les adoptants potentiels.
Depuis janvier, grâce à l’engagement de Marina et de son équipe, une centaine de chiens ont trouvé de
nouveaux maîtres.
Ce choix de vie, elle ne le regrette pas. Après avoir vécu 25 ans au Tessin, elle a divorcé, acheté la
ferme et s’est s’installée dans le canton de Fribourg avec, dans ses bagages, ses trois enfants et… vingttrois chiens. «Quand on partait en vacances, au lieu de faire les boutiques, je faisais les refuges. Je
demandais toujours le chien le plus vieux. Petit à petit, j’en ai eu de plus en plus.»
Aujourd’hui, les enfants de Marina sont grands. Mais les vétérans de l’Oasis, eux, ont toujours besoin
d’elle.
Comment aider?
L’Oasis des vétérans a besoin de nourriture pour chiens, de couvertures, de produits de nettoyage et
surtout de fonds. Pour aider, il est aussi possible de parrainer un chien ou de s’abonner au magazine
édité par le refuge. Infos sur: www.oasis-des-veterans.com

Documents pareils