RETRAIT DU CPE : UNE VICTOIRE COUTEUSE ET INCOMPLETE

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RETRAIT DU CPE : UNE VICTOIRE COUTEUSE ET INCOMPLETE
RETRAIT DU CPE : UNE VICTOIRE COUTEUSE ET INCOMPLETE !
Le retrait du CPE marque un premier recul du gouvernement depuis bien longtemps. On ne peut que se féliciter
de cette « victoire », mais n’oublions pas à quel prix elle a été obtenue et combien elle demeure partielle.
C’est avant tout le résultat de l’exceptionnelle mobilisation des jeunes qui ont entraîné les salariés dans leur
lutte. Sans leur détermination (8 appels nationaux à manifester, le blocage des facs et des lycées, les actions
coup de poing)… les trois journées nationales d’action à l’appel de grandes centrales n’auraient à l’évidence
pas suffi !
Cette détermination, le gouvernement veut aujourd’hui la leur faire payer au prix fort. La répression qui s’abat
sur la jeunesse est intolérable :
4350 arrestations, 1985 gardes à vue, 637 procédures judiciaires (dont 271 comparutions immédiates) qui ont
donné lieu à: 71 peines de prison ferme, 167 peines de sursis, travaux d’intérêt général ou mises à l'épreuve,
188 mesures alternatives
Cette victoire coûteuse demeure aussi très partielle. En effet, seul le CPE a été supprimé. Aucun recul sur les
autres aspects de la loi sur l’égalité des chances :
- maintien de l’apprentissage à quatorze ans
- maintien du travail de nuit dès quinze ans
- maintien de la suppression des allocations familiales pour les jeunes en difficulté sociale.
Quant au CNE, il reste, lui, inchangé.
Et, pour consoler le patronat de la disparition du CPE, le gouvernement lui offre un cadeau supplémentaire: 150
millions d’euro de subventions en 2006 et le double en 2007 pour les entreprises qui embaucheront en contrat
jeune et en contrat de professionnalisation !
Ceux qui continuent à réclamer l’abrogation de la loi sur l’égalité des chances et le retrait du CNE ont raison.
Ils sont hélas aujourd’hui bien seuls. Pourquoi dès le 4 avril, n’avoir pas profité de la mobilisation pour exiger
le retrait de la loi sur l’égalité des chances et l’abrogation du CNE ? Quel était donc l’objectif de « l’unité
syndicale » ? Gagner en faisant reculer le gouvernement sur l’ensemble de nos revendications ou les étouffer et
encadrer le mouvement pour en rester à un programme minimal ?
Ne s’agissait-il pas, en fait, pour les grandes centrales de conforter leur statut d’interlocuteurs institutionnels
« responsables », et de prendre, dès que possible, le chemin de Matignon ?
Il est temps de passer tous ensemble à la contre offensive.
Non aux lois de régression sociale !
Retrait du CNE !
Retrait de la loi sur l’égalité des chances !
Retrait de la réforme du CESEDA!
Non à la répression !
Abandon des poursuites et amnistie pour tous !
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