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L’évangile de Jean fait de l’amour fraternel le devoir par excellence
de la communauté chrétienne : « Aimez-vous les uns les autres
comme je vous ai aimés » (v. 12). Jésus se donne en exemple.
L’amour dont parle Jésus n’est pas un sentiment. Il origine en
Dieu, car Dieu est amour. Cet amour, Dieu le porte d’abord à son
fils Jésus, lequel le porte ensuite à ses disciples : « Comme le
Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimé » (v.9). Nous ne sommes plus dans l’amour-sentiment, mais dans un autre type de réalité qui peut toutefois encore s’appeler l’amour. Il s’agit moins de recevoir, de sentir, d’avoir des feelings que d’être attentionné, de
rendre grâce, car l’amour origine en Dieu. Et parce que nous recevons et accueillons cet amour, il nous faut le partager.
Jésus nous appelle ses amis. Jésus demeure dans l’amour du
Père. Il nous offre cet amour. Il nous invite à devenir ses familiers
et à faire de notre expérience d’Église une expérience d’amour véritable.
Puits de lumière
Quelle geste pourrais-je poser pour aimer vraiment mes proches à la manière de Jésus?
Puis-je partager une manifestation de l’amour de Dieu, dans
ma vie ou dans le monde, qui a suscité de la joie?
La joie et l’amour, deux traits de lumière de l’Esprit du
ressuscité pour embellir ma vie.
Volume 3, numéro 8 - mai 2012
L’amour qui est Dieu, l’amour en Dieu au sein de l’Église est toujours à inventer. À nous de le rendre vrai et crédible maintenant. 3
Références :
(1)
(2)
(3)
Beauchamp, André (2008), Comprendre la Parole, année B, page 196
Léon-Dufour X. (1975) Dictionnaire du Nouveau Testament, pages 175 et 317
Beauchamp André (2008), Comprendre la Parole, année B, page 197
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Pour l’amour du bon Dieu
Commentaire d'Évangile préparé par une équipe
du Service de l'animation pastorale
À la lu
lumière de l'histoire
Éclat de lu
lumière
Nous sommes ici au cœur du message johannique, celui de l’épître et
celui de l’évangile : Dieu est amour. Dieu nous a aimés le premier. En
conséquence, l’amour des autres s’ensuit. Dans le contexte johannique, l’amour des frères est celui de la communauté ecclésiale immédiate, intime, là où se vit la communion fraternelle profonde.
Commandement : Selon Xavier Léon-Dufour, le terme désigne un
précepte particulier de la Loi ou de la vie chrétienne. Il est ordinairement utilisé pour souligner le caractère personnel de la prescription; celle-ci n’est pas seulement article d’un recueil, mais interpellation à vivre des relations harmonieuses. Jean retient l’aspect positif de la Loi. Dans le commandement s’exprime et se révèle l’amour
du Père; par lui, le croyant entre en communion avec le Père.
Il est probable que la communauté chrétienne vivait des fortes tensions
et que des divisions ou des sécessions étaient à l’œuvre. La lettre insiste donc sur l’exigence radicale de l’amour, un amour sans mesure à
la manière de Dieu. 1
Extrait de la Bible des peuples
Joie : Le sentiment de satisfaction et de plénitude de bien-être
qu’on appelle joie, en français, s’exprime dans le Nouveau Testament en divers termes. L’un d’entre eux nous dit que la joie vient
surtout de l’accomplissement de l’attente de l’Ancien Testament : la
présence du salut dans la personne de Jésus. Jean manifeste que
la joie est le résultat de la situation nouvelle inaugurée par le
Christ.2
Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés : demeurez en
mon amour.
Parcelles de lumière
Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez en mon
amour, tout comme j’ai gardé les commandements de mon Père et
je demeure en son amour.
S’il y a une chose qui déroute les modernes que nous sommes, c’est
bien de commander à quelqu’un d’aimer. Pour nous, l’amour est de
l’ordre du sentiment. Ça ne se commande pas. Cela vient ou ne vient
pas. À nos yeux, cela échappe à la maîtrise que nous pouvons avoir de
nous-mêmes.
Évangile selon saint Jean 15,
15, 9-17
Je vous dis tout cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie
soit entière.
Voici mon commandement : Aimez-vous les uns les autres comme
je vous ai aimés. Il ne peut pas y avoir de plus grand amour que de
donner sa vie pour ses amis, et vous, vous êtes mes amis si vous
faites ce que je vous commande.
Aussi, je ne vous appelle plus des serviteurs, car le serviteur ne sait
pas ce que fait son maître; je vous traite d’amis parce que je vous ai
fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père.
Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais je vous ai choisis et je
vous ai donné mission pour que vous alliez et que vous portiez du
fruit, et que ce fruit demeure. C’est ainsi que le Père vous donnera
tout ce que vous demanderez en mon nom.
Aimez-vous les uns les autres, c’est là mon commandement.
L’amour, pour nous, est un sentiment, une force qui nous arrive de
l’extérieur, que nous n’avons pas choisi et qui nous transporte hors de
nous-mêmes. Pensons à la chanson de Céline Dion : The power of
love. Nous sommes dans une véritable culture du coup de foudre. Pour
nous, le sentiment, surtout le sentiment amoureux, doit avoir priorité sur
tout le reste. Or nous sommes dans un monde où les échanges et les
rencontres fortuites sont nombreux. Nous sommes comme des électrons libres lancés à l’aventure et toujours avides d’une rencontre fatale. Chacun, chacune veut être Roméo et Juliette, Tristan ou Iseult.
Pour nos contemporains, la liberté s’oppose à tout ordre, toute directive, toute contrainte. Pour nous, toute liberté veut dire un choix et tout
choix postule un refus.
Jésus ne pense pas comme cela. La liberté, c’est l’adhésion profonde
de la personne, c’est le poids de l’engagement, par amour, jusqu’au
bout. Ce n’est pas dire oui ou non. C’est mettre son poids, sa vie dans
sa décision.