Antoine Perrot
Transcription
Antoine Perrot
Antoine Perrot Vit et travaille à Paris / Aubervilliers www.antoineperrot.net Expositions personnelles (sélection) - 2007 : Parcours, L’H du Siège, Valenciennes - 2006 : Territoire commun, Galerie Lahumière, Paris - 2002 : L’art est trop important pour qu’on l’abandonne à Antoine Perrot, Galerie Lahumière, Paris - 2000 : Chapelle St Jean, Le Sourn, L’art dans les chapelles, Morbihan Expositions communes avec Claude Briand-Picard (sélection) - 2008 : All colours permitted as long as they don’t interfere with business, BWA, Katowice, Pologne. + de réalités, Hangar à bananes, Nantes. - 2007 : Toutes les couleurs sont autorisées à condition que cela n’empêche pas le commerce, Atelier 340 Muzeum, Bruxelles. - 2004 : Couleur à dessein, Color energy, exposition collective sur une proposition d’Antoine Perrot, Galerie Villa des Tourelles, Nanterre. - 2003 : Ready-made color, exposition collective sur la proposition de C. Briand-Picard et A. Perrot, Centre d’Art Passerelle, Brest. - 2002 : Ready-made color, exposition collective sur la proposition de C. Briand-Picard et A. Perrot, Galerie Corinne Caminade, Paris. Expositions collectives (sélection) - 2007 : Carte Blanche à l’Atelier 340 Muzeum, Le Comptoir, Liège, Belgique Foire de Bâle, Galerie Lahumière, Paris FIAC, Galerie Lahumière, Paris - 2006 : Autour du blanc, Galerie Lahumière, Paris horizontales, verticales, seules, Musée de Pontoise. Fiac, Grand Palais, Galerie Lahumière, Paris. Foire de Cologne, Galerie Lahumière, Cologne. - 2005 : Foires de Bâle, FIAC, Cologne, Galerie Lahumière. Trois artistes pour un espace, Le Pays où le ciel est toujours bleu, Orléans. - 2004 : Foires de Bâle, FIAC, Cologne, Galerie Lahumière. - 2003 : Qui a peur du rouge, du jaune et du bleu ?, Centre d’art de Tanlay, Tanlay. Foires de Bâle, FIAC, Galerie Lahumière. Collections publiques (sélection) - 2005 : Musée Ritter, Waldenbuch, Allemagne. - 2004 : Ville de Nanterre. - 1998 : MacVal (FDAC Val de Marne) Vitry sur Seine. - 1997 : Musée des Ursulines, Mâcon. - 1995 : FNAC, (Fonds National d’Art Contemporain), Paris. Bibliographie (sélection) - Céline Caumon, «Ready for colors», Soon, n° 3, septembre 2007. - Éric de Chassey, Efficacités de la peinture, Catalogue H du Siège, Valenciennes et Semaine 15.07, n° 130, avril 2007. - Elodie Pallasse-Leroux, « Antoine Perrot ou l’art du quotidien », Connaissance des Arts, novembre 2006 - Harry Bellet, « Antoine Perrot », Le Monde, 21 octobre 2006 Les œuvres d’Antoine Perrot pourraient se définir comme une efficacité de la peinture et un partage du regard. Ces pièces citent les codes de la peinture abstraite pour les bouleverser. Il a forgé le concept de « ready-made color » pour décrire un processus pictural basé sur l’appropriation et le déplacement d’objets et de matériaux colorés directement issus du commerce (essentiellement des objets de cuisine ou de décoration dont on juge les couleurs vulgaire ou décoratives dans le domaine de l’art). Cette « couleur importée » est choisie pour ses qualités chromatiques et tactiles ( le relief des lanières de rideaux en plastiques, la rugosité des ficelles agricoles ou le caractère lisse et translucide des pailles à boire) qui déterminent une panoplie de solutions et le processus de fabrication. Le travail simple (assembler, coller) et le geste répétitif introduisent une distance avec l’aura traditionnelle de l’œuvre. Le spectateur prête attention à tous ces éléments de son environnement qui ordinairement ne suscitent chez lui qu’indifférence et est invité à partager un plaisir esthétique sans le séparer du monde quotidien. Picture you can live n°37 - Peinture à vivre n°37 Ficelles, polycarbonate alvéolaire (105 x 200 cm), 2007 Par un processus semblable, l’artiste exploite les qualités de matériaux proches mais différents : l’agencement des lignes (ficelle agricole, cordelettes de coton ...) alterne des couleurs mais aussi des textures variées et rend le rythme vibratoire du tableau proche d’une peinture cinétique. Picture you can live n°22 - Peinture à vivre n°22 Fil pvc, polycarbonate alvéolaire (104,5 x 125 cm), 2006 L’œuvre est à la fois une peinture abstraite et un ready-made aidé ( objet déjà fait transformé par l’artiste). Le matériau pictural est trivial (des pipettes de plastiques) et le geste répétitif, dans la seule organisation des couleurs dévoile une jubilation du faire. Le tableau d’une épaisseur vraie (l’assemblage des lignes de couleurs est pris entre deux feuilles de plastique transparent), cite une fausse planéïté de la peinture. Volume you can use n°3 – Volume dont vous avez besoin n°3 Pailles à boire (21 x 21 x 41 cm), 2006-2008 Dans une même série, Antoine Perrot exploite les qualités du même matériau (des pailles à milkshake) dans une variante en 3D. Tableau relief ou sculpture au mur, l’objet ne peut s’apprécier dans sa globalité qu’en variant les points de vue: le chant du tableau, sa « tranche », impose de face et de profil un rythme vertical (un jeu de lignes de couleurs) tandis que vu d’en dessous il dévoile son caractère alvéolaire (des points de couleur). C’est le matériau et la place du spectateur qui fait l’œuvre. Moi aussi j’ai fait une œuvre en néon Néon, feuillard, fleurs plastiques, peluche (220 x 240 x 25 cm), 2008 Très proche du ready-made, l’installation ajoute à la trivialité des matériaux choisis, une pointe d’humour. Le titre fait référence à un tic de l’art moderne et contemporain, dont les œuvres sont fréquemment associées à des tubes de néon. Déplacé de son lieu d’origine le « rideau de cuisine » théâtralise la perte du tableau comme pure œuvre de contemplation. La mise en scène (une offrande aux chers disparus avec fleurs artificielles et innocent nounours) nous renvoie autant aux installations d’Annette Messager qu’aux funérailles de Lady DI. L’utilisation du « ready-made color » ne déguise jamais la fonction utilitaire et commune du matériau choisi mais invite à une expérience partagée avec le spectateur. «C’est d’abord ce qui nous environne qui va faire peinture. Quelle rencontre entre un matériau coloré et notre regard qui va soudain produire de la peinture ? Quels déplacements vont être nécessaires pour ne pas convoquer simplement la peinture, mais ce jeu de va et vient entre la peinture et notre environnement... Face à mon travail, le regardeur sait que ma peinture ne parle pas de moi mais de nous, de lui, de moi et des autres, à l’image des matériaux que j’utilise qui sont partagés par d’autres usages. C’est dans ce sens là que je dirai que c’est une autobiographie collective » Antoine Perrot ( entretien avec L. Debecque Michel, dans Abstractions, Ligeia n° 37-40, octobre 2001)