le carmel et les missions en afrique, madagascar et océan indien

LE CARMEL ET LES MISSIONS EN AFRIQUE, MADAGASCAR
ET OCÉAN INDIEN
(LES CARMES DÉCHAUX AU XXème SIÈCLE)
A) EGYPTE
Les Carmes Déchaux arrivent au Caire en 1926, et fondent une maison dans le quartier
de Choubrah. Celle-ci dépendait du Définitoire Général jusqu'à son rattachement à la
Délégation Générale d’Israël en 2003. Les frères font un grand travail
d'évangélisation dans toute la zone à travers le fameux sanctuaire dédié à Sainte
Thérèse de Lisieux, et visité pas seulement par les chrétiens des divers rites, mais aussi
par un grand nombre de musulmans. Ils ont quelques publications et deux hôpitaux, l'un
au Caire et l'autre à Alexandrie. Ils ont en outre une maison de retraites à Meadi, à 20
kms du Caire. Dès 1990 quelques jeunes autochtones se sont sentis appelés au Carmel
et certains d’entre eux ont accompli leur formation en France et au Liban. En 2006 une
maison de formation a été fondée à Meadi pour s’occuper des vocations autochtones.
B) AFRIQUE FRANCOPHONE
République Démocratique du Congo et République Populaire du Congo
La première fondation, dans la République Démocratique du Congo, remonte à 1958
et a été réalisée par les religieux Carmes Déchaux de la Province de Flandre, dans la
ville de Kananga, ils se sont occupés d'elle jusqu'à son rattachement à la Province
Romaine en 1969.
En 1966 un groupe de jeunes carmes de la Province de Castille restaura la Mission du
Congo. Pendant 25 ans, ils ont glorieusement travaillé dans les missions de Goma,
Masisi et Niakariba, toutes trois situées dans le diocèse de Goma. Actuellement, seule
la paroisse de Goma appartient encore aux Carmes, les autres sont passées au clergé
autochtone. La Majorité des religieux sont retournés dans leur Province d'origine, un est
resté lié à la Délégation Générale du Congo. La pastorale des vocations du Congo a
commencé relativement vite. En 1979 le définiteur Général de l’Ordre, Adeodat
Micallef, plus tard, évêque du Koweit, a organisé une petite communauté carmélitaine
dans Kananga pour la promotion des vocations autochtones. Trois religieux faisaient
partie de cette communauté : les Pères Marcelino Forcellini, Sebastián Vandestraten et
Miguel Gutiérrez. Deux d’entre eux continuent à supporter de grandes difficultés. Le
troisième, le Père Sébastian, poursuit sa collaboration du haut du ciel. Nombreux sont
les jeunes congolais qui ont fait leurs vœux comme carmes déchaux. Aujourd'hui, cette
maison de Kananga est un Centre de Spiritualité et le Noviciat s'est déplacé à
Lubumbashi. Le Collège de Philosophie est à Bukavu et celui de Theologie à Kinshasa.
Outre les maisons de Formation déjà citées, ils ont d'autres maisons d'apostolat et
quelques paroisses missionnaires (Goma, Kananga et Brazzaville) et un Sanctuaire
dédié à la Vierge en Belgique (Chèvremont). Ils ont aussi un Institut de Spiritualité et
une maison de retraite à Kinshasa. Il faut dire que les carmes de la République
Démocratique du Congo ont rendu un très grand service pendant la guerre, car ce sont
eux qui ont accueilli les réfugiés du Rwanda. Ils ont une grande floraison de vocations.
S’il leur fallait porter leurs efforts actuels sur un point particulier, ce serait peut-être
celui du discernement de ces vocations.
La famille carmélitaine a eu la joie de voir un de ses membres zaïrois élevé à l'honneur
des autels en 1994 : le Bienheureux Isidore Bakanja, membre de la Confrérie du
Scapulaire et mort en martyr de la foi, vers l’âge de 20 ans, pour n’avoir pas voulu
ôter son Scapulaire. Pour lui, le Scapulaire et le Chapelet étaient les signes visibles de
sa foi.
Cette Circonscription a été créée en 1988. En 2005, elle fut érigée comme Délégation
Générale avec les maisons du Congo, du Congo-Brazzaville et de Chèvremont en
Belgique, sous le vocable de Saint-Joseph, selon les déterminations de nos lois et du
statut propre.
Dans La République Populaire du Congo, au-delà de la paroisse de Brazaville, la
Mission de Kellé, a appartenu à la Province OCD de Catalogne pendant à peu près
quatre-vingt-dix ans. On a dû la laisser par manque de religieux.
Burundi-Rwanda
En 1971, la Province de Pologne se chargeait de la Mission de Mpinga au Burundi.
Après trois ans les Carmes ont fondé la Mission de Musongati. A Mpinga, ils ont ouvert
un des premiers noviciats carmélitains d’Afrique (1979). Les guerres tribales et l'ordre
d'expulsion émis par le gouvernement du président Bagaza ont obligé nos missionnaires
à abandonner le Burundi. Les expulsés se sont installés à Butare (Rwanda), un des
centres universitaires du pays. Ils ont érigé une Maison de Retraite et ont pris soin de
la paroisse de Gahunga, près de la frontière avec l'Ouganda.
En 1990, après le changement de la situation politique au Burundi, ils ont pu revenir
dans ce pays, où ils ont récupéré la mission de Musongati. La tragédie indicible du
Rwanda a profondément affecté nos religieux et religieuses qui, en grande partie ont
dû abandonner le pays, même si certains d’entre eux ont pu revenir et continuer à
travailler et implanter l'Église et l'Ordre1.
Centrafrique
Ce sont les religieux de la Province OCD de Gênes qui ont initié en 1971 la mission
apostolique en Centrafrique avec deux paroisses : Bozoum et Baoro. Dès les premiers
temps se sont joints à eux d’autres religieux venus d'autres Provinces : Milan, Naples.
Actuellement les religieux de la Province de Gênes sont majoritaires (italiens ou
autochtones). S’ajoutent quelques autres frères de la Province de Malabar. Un petit
Séminaire a été établi à Yolé. Parmi ces jeunes, plusieurs ont déjà émis des vœux
comme carmes déchaux et d'autres sont déjà prêtres. D’autres sont encore en
formation. Pour accueillir les profès ils ont ouvert une nouvelle maison dans Bouar :
Saint-Elie, qui fait office de collège philosophique et théologique.
Cameroun
Dès 1969 il y avait un monastère de carmélites à Etoudi-Yaoundé (Cameroun) qu’on a
dû supprimer pour diverses causes en 1978. Mais les chrétiens du Cameroun
1
Quand la Province de la Pologne a été divisée en deux, ces maisons et missions ont été rattachées à la Province
de Cracovie.
réclamèrent avec insistance le retour des religieuses carmélites. Pour répondre à ce
désir, des carmes et des carmélites de Lombardie (Italie) ont décidé de revenir dans ce
pays.
En 1985, des carmes s'établissent d'abord à Nkoabang, banlieue de Yaoundé.
Modeste, la communauté s'est fait connaître et a commencé à s’adonner à un intense
apostolat paroissial et de promotion de la vie spirituelle, qui donne déjà ses fruits pour
l'Église et dans l'Ordre. Les frères ont déjà quelques novices et profès, ce qui les
obligera à ouvrir une deuxième maison pour un collège de philosophie et de théologie
proche des centres universitaires de la ville.
Une vie exemplaire fait actuellement l’objet d’un procès de béatification : celle du
novice Fr. Jean Thierry (Ebogo) de l'Enfant Jésus et de la Passion. On lui découvre un
cancer sous forme d’ostéosarcome en septembre 2004, au moment de son admission au
noviciat en compagnie de deux autres collègues. Il a 22 ans. Il passe du noviciat à
l'hôpital où il est amputé d’une jambe. Mais la nouvelle situation n'a pas changé en lui
la ferme volonté de devenir carme déchaux. Il fait preuve d’une grande maturité
spirituelle. En 2005 le Supérieur Provincial décide de le transférer en Italie pour qu'il
puisse commencer le noviciat et avoir des soins appropriés. Peu après son arrivée,
alors qu’il devait commencer le noviciat, la maladie se manifeste malheureusement
sous une forme irrémissible. Il est transporté à l'hôpital de Legnano où se manifeste la
gravité du malheur dans toute sa cruauté. Chez les médecins, les infirmiers, les visiteurs,
la conviction est unanime : “Ce garçon est vraiment un saint”. Il est parti pour jouir de
son Créateur le 5 janvier 20062.
Burkina Faso et Côte d’Ivoire
Jusqu'à il y a quelques années le Burkina s'appelait Haute Volta. Les Carmes déchaux
sont arrivés au pays après les Carmélites déchaussées de Alquerías de l'Enfant Egaré
(Castellón) qui, en 1980 ont fondé le monastère de Moundasso, dans un petit village à
235 kms de la capitale, Ouagadougou.
Les Carmes Déchaux de la Province carmélite d’Aragon-Valence arrivaient en 1992.
C’étaient de jeunes religieux mais pleins d’illusions. Les frères ont fondé un couvent à
Dédougou pour collaborer à la pastorale diocésaine et implanter le Carmel. Quelques
jeunes ont déjà émis leurs vœux comme Carmes Déchaux et d'autres sont déjà prêtres.
De la République Populaire du Congo, le P. Miguel Gutiérrez arriva en Côte d'Ivoire.
Dès 1998, il cherchait à installer une fondation de frères, mais à cause de changements
de plans, il ne parvint pas à la réaliser. Finalement en 1999, les Carmes d'Aragon Valence mettront en application l'idée du P. Gutiérrez, avec l'arrivée des PP. Miguel
Hernansáiz et Julio Almansa. Actuellement il y a trois pères espagnols; les autres sont
des vocations autochtones. Ces deux pays forment une Délégation Provinciale
dépendante de la Province d'Aragon - Valence (Espagne), qui dans ces deux dernières
années a aussi incorporé la maison de Lomé (Togo), comme foyer pour les philosophes.
2
Jean-Thierry –affirme le P. Provincial dans une lettre– offre sa vie pour notre Mission au Cameroun et pour la
Province des Carmes Déchaux de la Lombardie, même si son désir était de servir l'Ordre dans son Église
pendant de nombreuses années... «Voyant le cancer s’aggraver l'Ordre voulut l'accueillir dans son sein. Il reçut
l'habit, commença le noviciat au lit de la douleur. Face à la mort imminente, avec rescrit papal, il fit profession
le 8 décembre 2005... Le malheur irrépressible minait la forte fibre de ce jeune carme de 23 ans qui décéda le 5
janvier 2006».
Kaolack – Sénégal
Le Sénégal est un pays de majorité musulmane (84 %); les chrétiens sont 16 %.
L'évêque de Kaolak, Mons. Benjamin Ndiaye accueillit les Carmes Déchaux de la
Province d'Avignon-Aquitaine, demandés par son prédécesseur, Mons. Théodore Adrien
Sarr, devenu archévêque de Dakar entre temps. Le 14 juin 2002, quatre jeunes
Carmes Déchaux commençaient provisoirement leur vie carmélitaine dans une petite
maison. Ils s'occupaient aussi de l’animation des vocations autochtones. Peu à peu naquit
l’idée d’ouvrir sur un même terrain un sanctuaire marial et un centre de spiritualité tenu
par les frères carmes, en y adjoignant un séminaire de propédeutique pour tous les
futurs prêtres du Sénégal. L'apostolat est multiple: formation des baptisés, des groupes
et des mouvements, une attention aux communautés religieuses, aux retraites, la
promotion de la vie spirituelle. Aujourd'hui ils ont déjà un couvent construit dans la
mission de Keur Mariama, ils donnent des cours dans le Séminaire, et font un grand
travail de développement intégral dans cette région.
C) AFRIQUE ANGLOPHONE
Malawi
Le Malawi a été le premier pays de langue anglaise à recevoir des Carmes Déchaux.
Les missionnaires sont venus d’Espagne le 3 décembre 1963, jour de la Saint FrançoisXavier. Le 10 de ce mois ils arrivaient à Lilongwe, point central du Malawi et de ses
activités reculées.
Les premiers missionnaires catholiques arrivèrent dans ce pays en 1889. En 1895 on
fonda le premier Vicariat Apostolique. Le premier poste missionnaire, l'actuel diocèse
de Lilongwe remonte à 1902. Le nom a un lointain écho carmélitain : P. Bellière, frère
spirituel de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. Une Congrégation féminine carmélitaines
se fondera aussi en cet endroit: les Sœurs Thérésiennes. Les Pères Blancs ont réalisé
cette première œuvre d'évangélisation. Nos missionnaires en principe ont collaboré
directement avec eux. Le premier poste missionnaire strictement carmélitain sera Kapiri,
inauguré en 1966. Puis, en 1967, ce sera Ciphaso. À la fin de 1969 Mpherere ouvre
un nouveau poste missionnaire où travailleront les Carmes Déchaux jusqu'à 1982.
On a demandé aux Carmes Déchaux, bien qu’ils aient déjà beaucoup donné, d'ouvrir
une maison de prière et un centre de spiritualité, pour l’assistance spirituelle du clergé
et des religieux missionnaires. Ce désir deviendra réalité en 1982 avec KarmelKasungu. C'est une maison de type semi-érémitique où vit une communauté
carmélitaine avec un rythme exigeant de travail et de prière et où les prêtres et les
religieux peuvent se retirer. La grande majorité des prêtres passent par Karmel, au
moins une semaine par an.
Depuis quelques années, on cherche à faire mûrir des vocations pour le Carmel. En ce
moment il y a divers religieux profès et prêtres carmelitains. Le 5 octobre 2007 a été
fondée la nouvelle maison de spiritualité à Nyngwe, dans l’archidiocèse de Blantyre.
Le 15 octobre 2003 ont été inaugurés à Zomba une église et le premier monastère de
clôture du Malawi. Le monastère était habité depuis la fin de mars par sept Carmelites
Déchaussées originaires des monastères d'Owerri (Nigeria), Nairobi et Tindinyo-Kaimosi
(Kenya).
Tanzanie
Fondée en 1983, cette mission a été confiée dans un premier temps à la Conférence
Provinciale OCD de l'Inde, sous la juridiction du Définitoire Général. En 1991, elle est
passée sous la juridiction de la Province de Karnataka-Goa. Les frères ont quatre
centres missionnaires. Leur premier champ de travail sera Mikumi. Puis suivra suivra
Morogoro en 1989, une ville universitaire, avec le grand et le petit Séminaires du
diocèse et de divers noviciats ainsi qu’ un Séminaire Inter-congrégations. Ici étudient nos
novices. Le troisième poste missionnaire est Malolo, fondé en 1991; le quatrième est
Irambo fondé en 1993, où l’on pense établir le noviciat de l'Ordre. En ce moment, la
Tanzanie compte un bon groupe de novices .
Le 21 mars 2000, le cardinal Policarpo Pengo a confié à l'Ordre la paroisse de Mbezi
Louis à Dar es Salam, capitale du pays. Cette mission regroupe 6.500 fidèles et six
chapelles éparpillées. Il y a aussi une école primaire. Le 1er novembre 2002 a été
inauguré le collège de Philosophie et de Théologie de Kola Hills (Morogoro). Nos frères
fréquentent l'Institut des( Salvatorianos ? ça ne se dit pas en français). La communauté
s'occupe de la paroisse de Kiroka. Le 14 décembre 2003 la paroisse de
Mpandangindo a été inaugurée à Songea. La Tanzanie est la première expérience
missionnaire des carmes indiens en dehors de leur pays. Depuis le 20 mars 2002 c'est
un Vicariat Régional de la Province OCD de Karnataka-Goa. En 2001 l'Association des
Carmels de l'Inde a fondé le premier monastère à Bunda, diocèse de Mosuma.
Nigéria
La première fondation des Carmes Déchaux du Nigéria remonte à 1988. Les sœurs
arrivèrent en 1992, à Owerri. En lien avec l'Évêque d'Enugu, elles s’emploient à
favoriser une présence monastique. Cette première fondation nigériane avait une
finalité bien définie : être un noviciat pour les candidats anglophones de l'Ordre. Le
premier fut réalisé en Enugu. De plus, dès le début, ils se sont fortement investis dans le
domaine de la spiritualité en ouvrant une maison de prière et de retraites. D’autres
fondations ont suivi, notamment à Nssukka. Cette deuxième maison est un centre de
spiritualité, oasis de prière et centre de formation chrétienne et carmélitaine. Les
religieux profès de Nigéria sont déjà nombreux. Ces maisons dépendaient d'abord du
Définitoire General, puis elles ont appartenu à la Province Anglo-irlandaise, qui,
caractérisée par son esprit missionnaire, les a accueillies sous sa juridiction.
Kenya-Nairobi
Cette zone a appartenu pendant longtemps au sultanat du Zanzíbar, qui en 1877 –
avant le Congrès de Berlin de 1884/85 - l'a offerte au gouvernement anglais. Son
chef mémorable Jomo Kenyatta (1889-1978) est l'artisan de l'indépendance obtenue
le 22 décembre 1963.
Le P. Felipe Sáinz de Baranda, Général de l'Ordre (1979-1991), a désiré créer un
grand centre d'études dans cette ville qui offre de multiples possibilités de formations
pour la zone anglophone d'Afrique. Le 14 avril 1990, le Définitoire Général érigeait
la maison de Nairobi, encore en construction, et la destinait à être le siège du Collège
philosophique-théologique pour les vocations autochtones d' Afrique anglophone. Le 2
février 1992 le P. Général, Camilo Maccise, inaugurait solennellement cette maison
d'études pour les étudiants Carmes Déchaux des divers pays de langue anglaise.
Jusqu'en 1995, elle a relevé du Définitoire General de l'Ordre, avec une communauté
internationale. En 1995 sa responsabilité a été assignée à la Province OCD de
Washington. Une partie de l'édifice fonctionne comme maison de Retraites. La maison
se trouve dans la périphérie de la ville.
Afrique du Sud
La Province carmélitaine de Karnataka-Goa (Inde) a envoyé deux de ses religieux en
1998 pour qu'ils préparent le chemin de l'implantation du Carmel Déchaux dans ce
pays.
Ouganda
Avant l'arrivée des Anglais, il y avait plus de 30 groupes ethniques qui couvraient les
235.796 km de l’actuelle nation. Les premiers étrangers qui arrivèrent furent les
Arabes en 1840. Dix ans plus tard commença l'arrivée des Européens. L'Anglais John
Speke - premier Européen - découvre en 1860 les sources du Nil. L'ancien royaume de
Buganda et plus tard protectorat anglais a obtenu l'indépendance totale le 9 octobre
1962. Le Catholicisme a pénétré dans le pays avec les Pères Blancs par le Sud, les
Pères de Mill Hill par l'Est et les Comboniens par le Nord. D’un grand intérêt est
l'histoire chrétienne du pays avec le témoignage de sang des 22 martyrs ougandais,
événement qui remonte à 1885 et 1887. La majorité des martyrs étaient des jeunes au
service du roi. Le benjamin a été S. Kizito, un enfant de 12 ans. Leur basilique
commémorative se trouve aux environs de Kampala, à Namugongo. Si l’on se réfère à
la présence actuelle du Carmel, par ordre chronologique, nous avons à mentionner
d'abord les Carmes Déchaux de Mityana. L'église locale perçoit le Carmel avec
reconnaissance comme un support spirituel d'exception. Les Carmes Déchaux sont
arrivés en Ouganda en 2002. Ils appartiennent à la Province OCD de CalifornieArizona. Tout a commencé avec modestie et se poursuit dans la discrétion. Kyengeza
est dans le même diocèse de Mityana, à 15 kms de Kampala.3
D) MADAGASCAR ET L’OCÉAN INDIEN
Ce fut la province de Venise qui, faisant honneur à son esprit missionnaire, implanta le
Carmel Thérésien dans le pays des malgaches. Les frères sont arrivés le 8 juin 1969.
Leur premier champ d'apostolat a été Itaosy, à 5 kms de Tananarive. Après viendront
les fondations d'Antananarivo-Ampasanimalo, d'Arivonimano et de Moramanga.
Cette mission a l'honneur d'avoir son martyr. En 1985 le P. Sergio Sorgon a été
cruellement assassiné à l'âge de 47 ans. Conformément à la formule de Tertullien: «Le
sang de martyrs est semence de nouveaux chrétiens», la mort du P. Sergio a porté du
fruit à travers le développement de la Mission, l'affluence de vocations carmélitaines
autochtones puis l'implantation et la consolidation de l'Ordre à Madagascar.
Environ soixante-dix frères ont fait profession dans le Carmel malgache. Cette
croissance a amené le Définitoire General de l'Ordre à constituer un Commissariat
Général en 1999. Ils ont ouvert un couvent dans l'Île Maurice et un autre dans l'Île de la
Réunion. Le Carmel Malgache a donné à l'Église le premier évêque carmélitain dans
cette circonscription, Monseigneur Fabien.
3
La paroisse de S. Kizito apparaît sur la colline comme un foyer d'attraction. Kyegenza est à 50 km. L'église
construite en 1975 comme succursale, est devenue paroisse depuis l'arrivée des Carmes Déchaux.
L'Afrique, Madagascar et l'Océan Indien augmentent leur présence carmélitaine avec
un visage africain. Les Carmes Déchaux sont présents dans 19 pays et regroupent
environ 350 religieux, dont 150 en période de formation.
BIBLIOGRAPHIE
Florencio del Niño Jesús, La Misión del Congo y los Carmelitas y la Propaganda Fide, t.
I, (Pamplona 1929); ID.,
M. Gutiérrez, La Misión Carmelitana de Kivu (San Sebastián 2005); ID., El reino que
encontraron los carmelitas en el Congo, en Monte Carmelo 83 (1975) 81-90;
Hipólito de la Sda. Familia, La misión de los Carmelitas Descalzos en el Congo, en
Monte Carmelo 75 (1967) 392-395;
José de Jesús Crucificado, Los Carmelitas Descalzos en el Congo, en Monte Carmelo 70
(1962)155-188; A. Sant esteban, La Misión de Malawi 25 años (San Sebastián 1989);
D. Zuazúa, El Carmelo en África. La misión del Congo, primicia de nuestro espíritu
misional, en Monte Carmelo 110 (2002) 101-140.
Biblioteca Carmelitana de Misiones. Son 14 tomos los publicados, el primero en 1929
y el último impreso en el 2007. Es una Historia como bien dice el título de algunas de
las Misiones de los Carmelitas Descalzos y cada tomo muestra una misión diferente.
Ambrosius A S. Teresa, Hierarchia Carmelitana, Roma. Es un libro formado por
diversos artículos que aparecieron en el Analecta Ordinis OCD. Sirve para conocer la
vida y milagros de los obispos misioneros Carmelitas Descalzos del siglo XVII, XVIII, XIX
y principios del siglo XX en: Ispahán, Bagdad, Mogol y Bombay, Malabar y
Mangalore.
Ambrosius A S. Teresa, Bio-Biliographia Missionaria Ordinis Carmelitarum
Discalceatorum (1584-1940), Roma, 1940. Como su título indica, se trata de una obra
en la que se cita por orden cronológico todos los autores carmelitas OCD que han
escrito sobre nuestras misiones. Está editado en el Analecta Ord. Carmelitarum
Discalceatorum, vol. XIV (1939), pp. 253 y ss.; y en el vol. XV (1940).
Ambrosius A S. Teresa, Nomenclator Misionariorum Ordinis Carmelitarum
Discalceatorum, Roma, 1944. Contiene una pequeña reseña biográfica y biliográfica
de todos los misioneros carmelitas descalzos ordenados por orden alfabético. Está
editado en el Analecta Ord. Carmelitarum Discalceatorum, vol. XVII, pp. 15-118 y
170-268; vol. XVIII pp. 9-122 y 152-235. Hubert Chick, Chronicle of the Carmelites in
Persia and the Papal Mission of the XVIIth and XVIIIth centuries, London, 1939, (II vol).
Actas del Coloquio Internacional de Misiones OCD, Herencia histórica y dinamismo
evangelizador, Larrea, 14-19 enero 2002, Revista Monte Carmelo, vol. 110, Burgos
2002.