avril 2015 - Boucherie Hoffmann
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avril 2015 - Boucherie Hoffmann
Haguenau Q DIMANCHE 19 AVRIL 2015 [email protected] HAGUENAU Artisanat La boucherie Hoffmann souffle 100 bougies Cette année, la boucherie Hoffmann de Haguenau fête ses 100 ans. Un âge qui fait la fierté de son propriétaire, Jean-Luc Hoffmann, qui a su concilier l’héritage familial des origines aux nouvelles exigences de ses clients. Récit. D u haut de l’enseigne de la boucherie Hoffmann, un siècle de savoir-faire artisanal vous contemple. En 2015, la boutique célèbre en effet son centenaire. Un anniversaire rarement atteint actuellement dans l’artisanat. Jean-Luc Hoffmann, qui dirige la boucherie haguenovienne éponyme, est tombé dedans en 1981, à 14 ans, en qualité d’apprenti : « C’était à la fois le choix de la facilité, et puis surtout mon père m’a transmis l’amour du métier », témoigne-t-il. À croire qu’il existe dans la famille un allèle dominant, qui mène à cette vocation. « Mon arrière-grand-père a démarré son activité de vente de viandes en 1915 à Beinheim », raconte son héritier de la quatrième génération. La boucherie s’exporte ensuite à Haguenau à 1937, lorsque le grand-père de Jean-Luc, Camille, prend place route de Soufflenheim de l’autre côté de la rue, sur l’emplacement actuel du Crédit mutuel. À la suite des combats pour la Libération de la Ville fin 1944 et début 1945, le bâtiment est détruit, ce qui conduit la famille Hoffmann à réinvestir les locaux traditionnels à Beinheim, avant de revenir définitivement à Haguenau en 1950. Si la boucherie n’a plus bougé depuis, deux générations se sont succédé. Tradition et modernité C’est en 1998 que Jean-Luc Hoffmann a repris le flambeau de son père Bernard. Il continue de cultiver sa passion avec sa femme Pascale, qui l’a rejoint dès 1990, conscient de la tâche qui lui incombe : « Je veux préserver l’héritage qui m’a été laissé et que je transmettrai un jour », assure-t-il. L’intéressé reste toutefois lucide, afin de ne pas s’endormir sur ses lauriers : « Bien sûr que l’acquis existe et que le nom est connu en Alsace du nord, mais on ne peut pas se contenter de ça », estime le maître des lieux, qui n’a de cesse de vouloir moderniser sa boutique depuis qu’il est aux manettes. La reprise d’une succursale en 2004 sur commande depuis quatre ans », ajoute Jean-Luc Hoffmann. Une corde supplémentaire à l’arc de l’enseigne, qui a ainsi attiré 20 % de clientèle neuve. Les anciens chalands s’invitent aussi encore à la table : « Les produits sont toujours de qualité, et les employés sympathiques. En plus, la boucherie est sur une route assez empruntée », souligne Marie-Thérèse Kolb, qui fréquente la boutique depuis plus de 20 ans. Rester à l’écoute Jean-Luc Hoffmann, (et sa femme Pascale) forment la quatrième génération d’une boucherie centenaire, où se mêlent tradition, modernité et passion. PHOTO DNA en plein centre de Haguenau et la refonte du magasin principal en 2011 s’inscrivent dans ce sens. Et l’on ne peut pas s’y tromper : nouveau logo, carrelage gris, murs orange, comptoir avec base en bois, luminosité abondante, sans compter l’interphone relié au « labo » où on travaille la viande ou le panneau électronique qui affiche le numéro du client à servir. Tout est contemporain et optimisé. L’enseigne a même poussé la chansonnette jusque sur les smartphones : « Nous avons créé une application qui a été téléchargée 450 fois. Il y a les promotions, les produits, leurs prix. Ce mode de fonctionnement a vocation à se développer », estime Serge Loesch, qui se charge du volet communication de la boucherie. « Des plats du jour sont aussi proposés Camille Hoffmann, grand-père du propriétaire actuel, dans l’ancienne boucherie qui était situé à l’emplacement actuel du Crédit Mutuel, route de Sofflenheim, jusqu’en 1944. Le bâtiment a été détruit à la suite des combats de la Libération. DOCUMENT REMIS Désormais centenaire, la boucherie a été et continue d’être le témoin privilégié d’un changement remarquable des méthodes de travail : « Chez mon grand-père, les quartiers étaient accrochés aux murs », sourit Jean-Luc Hoffmann. Aujourd’hui, ces tableaux de chasse carnés restent au labo, au frais. « Les recettes restent les mêmes, on les fait juste différemment, pointe-t-il. Pour une knack par exemple, on utilise un poussoir automatisé ». Une standardisation qui facilite le travail en préservant les traditions séculaires, même si quelques retouches ne sont pas à exclure : « Les jeunes veulent moins de graisse et de lipides, il faut s’adapter », estime le dirigeant de l’enseigne. Jouer sur la modernité en profitant de la notoriété de la boucherie. Cette marque de fabrique singulière se traduit également dans le choix des producteurs : « Certains fournisseurs sont historiques, à Preuschdorf notamment pour les agneaux. Il a aussi fallu se diversifier, avec de l’aubrac ou de la limousine », indique le gérant. L’écoute du client, le boucher en a fait un credo. « Les artisanats si attentifs à la demande sont rares », renseigne Serge Loesch, qui a contribué par ses conseils à la métamorphose de l’enseigne en 2011. Et Jean-Luc Hoffmann d’ajouter : « Finalement, c’est le client qui décide si vous durez 100 ans ou non ». LOÏC SCHAEFFER R F02-LHA 05