Hopital de demain Nouvelle Clinique Bel Air

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Hopital de demain Nouvelle Clinique Bel Air
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La Nouvelle Clinique Bel-Air : au service de la
chirurgie de demain
La Nouvelle Clinique Bel-Air fait partie du Groupe Bordeaux Nord-Aquitaine, qui suit une démarche basée sur une politique dynamique de
développement et permet de mettre à disposition des patients des moyens techniques performants au sein d'un établissement neuf.
Ouverte en début d’année après deux années de travaux, la Nouvelle Clinique Bel-Air de Bordeaux regroupe les activités médicales et
chirurgicales de trois établissements : les cliniques Tourny, Saint-Louis et Bel-Air. Agrandie et rénovée, elle compte 120 lits et places pour
la chirurgie complète, la chirurgie ambulatoire et la médecine.
Le nouvel établissement accueille trois spécialités sur un même site : un pôle urologie, un pôle tête-cou rassemblant les activités d’ophtalmologie,
d’ORL, de stomatologie, de sommeil, et un pôle de chirurgie esthétique. Le Groupe Bordeaux Nord-Aquitaine a choisi de favoriser la concentration
des moyens et des compétences, en regroupant l’ensemble des praticiens et des personnels soignants sur un même site. Ce positionnement
permet une meilleure accessibilité et des conditions de travail optimisées, autour d’un plateau technique nouveau et de haute technicité.
reconstruire un projet unique qui réduit les capacités d’hospitalisation,
tout en optimisant la prise en charge médicale et en augmentant la
rapidité de traitement du patient.
Présentation avec Yves Noël, directeur général du
Groupe des Polycliniques Bordeaux Nord-Aquitaine
(GBNA)
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La Nouvelle Clinique Bel-Air...
Yves Noël : La Nouvelle Clinique Bel-Air implantée à BordeauxCaudéran, est issue d’un projet de regroupement sur un site unique
de trois établissements bordelais de courts séjours essentiellement
chirurgicaux. Aujourd’hui, les établissements de 60 à 80 lits sont
peu viables, les organisations et les volumes d’activité ne peuvent
plus être les mêmes qu’il y a trente ans. Nous avons donc choisi de
De quand datent les premières réflexions relatives au
regroupement de ces trois cliniques ?
Y.N : Ce projet remonte à fin 2009. Plus précisément au jour où nous
avons pu acheter la clinique Tourny qui, avec la clinique Saint-Louis
et la clinique chirurgicale Bel-Air, constituent les trois établissements
de ce regroupement. À partir de cet achat, nous espérions renforcer
notre projet de regroupement en concevant une construction plus
grande que celle initialement prévue sur le site de Bel-Air. Avec l’ouverture
de la Nouvelle Clinique Bel-Air en janvier 2014, il nous aura donc
fallu quatre années pleines pour mener à bien notre projet.
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Architecture hospitalière - numéro 12 - 2014 - La Nouvelle Clinique Bel-Air
Quels ont été les acteurs de ces différentes réflexions ?
Comment ont réagi les personnels de ces trois établissements
vis-à-vis de ce regroupement ?
Y.N : Tout d’abord, les professionnels sur le terrain souhaitaient demeurer
dans leurs installations et conserver leurs blocs, leur adresse et
leurs habitudes. Comme souvent, la résistance au changement des
acteurs de santé est un frein majeur à l’évolution de tout projet.
Face à cette résistance, nous avons dû expliquer aux médecins et à
nos collaborateurs qu’un établissement trop petit qui ne parviendrait
pas à organiser de manière efficiente la prise en charge, était voué
à disparaître à moyen, voire même à court terme. Dans un premier
temps, ce débat a été compliqué, non pas avec les salariés car nous
garantissions le maintien des emplois, mais surtout avec les médecins.
Ces derniers, notamment ceux qui occupaient la même adresse depuis
20 ou 30 ans, étaient très attachés à leur implantation et ne souhaitaient aucunement en changer. Toutefois, lorsque nous avons
commencé à dévoiler les projets et à les impliquer dans la construction
de ce nouveau pôle de santé, avec la mise en place d’une nouvelle
organisation et des blocs neufs, leur vision a pu évoluer. Ainsi, ils
ont commencé à se projeter dans ce nouvel établissement et à s’y
sentir plus à l’aise que dans ces locaux devenus vétustes qu’ils supportaient depuis trop longtemps. Dès lors, nous avons pu les convaincre que
ce projet valait mieux qu’un statu quo mortifère. À partir de 2011,
soit après un an de discussion, nous n’avons plus eu de résistance
marquée vis-à-vis de ce regroupement.
Comment avez-vous abordé la gestion des flux dans cet
établissement ? Quelle est la particularité de cette nouvelle
clinique dans ce domaine ?
Y.N : Avant tout, cet établissement est complémentaire de la polyclinique Bordeaux Nord qui est notre structure principale située à
près de deux kilomètres. Cet établissement de type « hôpital général
privé » et référent de la Clinique Bel-Air, prend en charge les activités
d’urgence, la maternité, la réanimation, l’oncologie et la chirurgie
complexe. La Nouvelle Clinique Bel-Air, quant à elle, n’a pas vocation
à assumer l’activité d’urgence ou la totalité de la couverture de l’offre
de soin. Elle se spécialise principalement dans la prise en charge
ambulatoire. Cet établissement se consacre donc à la chirurgie et
à la médecine de très courte durée, sans nuit dans 75% des cas, et
qui organise la gestion des flux autour de ce type de prise en charge.
Le patient ne souhaite pas rester dans une structure de soin, or,
aujourd’hui, les techniques chirurgicales et anesthésiques nous
permettent de le libérer très rapidement. De plus, il nous fallait être
productifs pour ce type d’interventions qui sont de moins en moins
rémunératrices. Dans ce contexte, nous avons organisé nos flux
avec un parking en sous-sol de 200 places. En rez-de-chaussée, nous
retrouvons les accueils et la gestion des flux par orientation, ainsi
que des zones de consultation. L’hospitalisation se trouve au premier
étage, le bloc opératoire et l’espace ambulatoire au deuxième niveau.
Cette logique verticale prévient donc les retours en arrière inutiles
pour le patient et le professionnel. Au sein de ce principe général,
nous avons pu créer une zone dédiée au traitement chirurgical de
la cataracte, qui est un pôle majeur de notre établissement. Ainsi,
nous effectuons 6 000 interventions par an, dans un espace réservé
à cette activité très spécifique qui fait l’objet d’une prise en charge
isolée des autres flux de la clinique. La gestion de la prise en charge
se fait en plusieurs étapes : un accueil spécifique, le passage dans
l’une des deux salles dédiées à la cataracte, le passage en salle de
réveil et la consultation avec le médecin, afin de valider la sortie
du patient. Ainsi, en plus ou moins trois heures le patient est admis,
traité et peut regagner son domicile. Cette organisation et la prise
en charge spécifique de la cataracte nous permettent d’optimiser
notre prise en charge globale.
Quel état des lieux pouvez-vous dresser aujourd’hui, tant en
matière d’organisation que de fonctionnalité, pour cette Nouvelle
Clinique Bel-Air ?
Y.N : Le projet était bon, et sa pertinence se vérifie aujourd’hui. La
conception architecturale, l’organisation et la gestion de flux sont
adaptées à l’activité. En revanche, nous traitons actuellement un
élément que nous avions volontairement écarté : l’association de
trois équipes chirurgicales et anesthésistes qui ne se fait pas simplement. Ces différentes équipes ont intégré cet établissement avec
des pratiques et des habitudes différentes. Aujourd’hui, 80 chirurgiens
interviennent sur ce site, souvent pour des interventions ponctuelles. Aussi, la multiplicité des intervenants nous conduit à mettre
en place un travail non négligeable d’harmonisation des pratiques,
que nous avons entamé depuis le regroupement de janvier dernier.
Nous n’avons pas souhaité bousculer les équipes avant qu’elles se
soient appropriées les lieux. Maintenant que c’est chose faite, nous
devons réorganiser les plages opératoires, regrouper les disciplines
et les plannings de certains praticiens dont l’activité est particulièrement
dispersée. Cela implique un changement d’habitudes au niveau de
l’organisation individuelle des médecins et de leurs aides opératoires.
Nous travaillons également à l’harmonisation des pratiques : c’est
assez délicat car cela signifie le passage vers des pratiques communes
et efficientes. Or, beaucoup de praticiens ancrés depuis longtemps
dans une activité et des interventions devenues routinières sont naturellement réticents. Bien que ces derniers soient d’excellents professionnels, ils conçoivent difficilement une façon de faire autre que
celle qu’ils maîtrisent et qui donne de bons résultats. Nous devons
donc les accompagner, échanger avec eux, tester de nouveaux équipements, des nouveaux dispositifs et respecter leur rythme d’évolution.
Ainsi, nous terminerons fin 2015 ce grand projet.
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