Etude de document - Discours d`André Malraux

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Etude de document - Discours d`André Malraux
Consigne : Présentez le document en le replaçant dans son contexte. Montrez comment, en célébrant la figure de Jean Moulin, André Malraux célèbre la France unie
dans la Résistance et son chef, Charles de Gaulle, contribuant ainsi à perpétuer le mythe
résistancialiste.
« La liberté appartient à ceux qui l’on conquise » : c’est ce qu’affirme André Malraux
lors de son discours à la chambre des député en 1945, qui fait, sans doute, référence aux
membre de la résistance française. André Malraux est né le 3 novembre 1901 et mort le 23
novembre 1976. Écrivain et homme politique, il fut ministre de la culture sous Charles de
Gaulle a partir de 1958. Ayant été lui même résistant et étant porteur du mythe du
résistancialisme, il prononcera un de ses discours les plus célèbre à l’occasion du transfert
des cendres de Jean Moulin au Panthéon, le 19 décembre 1964. Jean Moulin, né le 20 juin
1899 et mort le 8 juillet 1943 est sans doutes un des hommes les plus important au sein du
mouvement de la résistance française. En effet, celui-ci sera chargé par le général de Gaulle
d’unifier la résistance afin d’en faire une véritable armée secrète. Celui-ci parviendra a ses
fins en créant le CNR : conseil national de la résistance. Celui-ci décéderait de ses blessures
occasionnée lors de son transfert en Allemagne, suite à son arrestation le 21 juin 1943 par la
Gestapo. Le discours d’André Malraux est prononcé dans un contexte très particulier. En
effet, le président Charles de Gaulle arrive aux termes de son mandat, il doit donc frapper
fort. Ainsi, dans quelle mesure André Malraux parvient-il à mettre en avant de Gaulle et à
perpétuer le mythe du résistancialisme ? Dans un premier temps, nous allons voir que
glorifier Jean Moulin est un outil afin de glorifier le général de Gaulle. Puis, nous allons
étudier les moyens employés par André Malraux afin de perpétuer le mythe résistancialiste.
Ainsi, tout au long de son discours, Malraux souligne l’héroïsme et la bravoure de
Jean Moulin. Cependant, cela n’est pas sans arrière pensée. En effet de Gaulle est
également mis en avant au travers de ce discours. En effet, Jean Moulin est envoyé unir les
résistants par de Gaulle. Ainsi, donc Jean Moulin exécute les ordres du génie Charles de
Gaulle, puisque lui « seul pouvait appeler les mouvements de résistance à l’union entre
eux ». Jean Moulin est donc un héros certes, mais hiérarchiquement inférieur a de Gaulle.
Ainsi, une conséquente partie du mérite attribué a Jean Moulin revient a l’organisateur de
tout cela : l’héroïque Charles de Gaulle.
De plus, le général de Gaulle est le fondateur d’un mouvement politique qui est
présenté comme le plus présent au sein du mouvement de la résistance. En effet, André
Malraux définit le gaullisme, mouvement incarné par de Gaulle, de la manière suivante :
« voir dans l’unité de la résistance le moyen capital du combat pour l’unité de la nation ». De
cette manière, le gaullisme serait le parti politique incarnant la résistance, croyant et ayant
toujours cru en cette dernière. De plus il place de Gaulle et donc le gaullisme au coeur des
espoirs de liberté français : « c’était à travers lui seul que la France livrait un seul combat ».
Nous avons donc pus voir que au sein de son discours, André Malraux met en avant le
général de Gaulle et son parti. Ceci se justifie notamment par l’imminente campagne
électorale.
Nous allons désormais nous pencher sur le mythe du résitancialisme au sein du
discours de Malraux. En effet, le ministre de la culture de l’époque perpétue ce dernier a
travers Jean Moulin et de Gaulle. Tout au long de son discours, Malraux donne l’illusion
d’une France unie politiquement. Cela est erroné. En effet, la France est marquée par une
fracture politique, constituée de trois idéologie prédominantes : les vichystes, les gaullistes et
les communistes. Cependant, André Malraux affirme que « le combat pour l’unité de la
nation », donc le gaullisme, c’était « proclamer l’avenir de la France ». Ainsi, au sein de son
discours, Malraux donne l’illusion d’une France unie derrière de Gaulle, oubliant les
communistes, et surtout les vichystes.
Malraux donne non-seulement l’illusion d’une nation unie, mais surtout d’une nation
entièrement engagée, ce qui est encore une fois faux. En effet, seul une petite partie de la
population prend part a la résistance. La majorité d’entre eux ont subit la guerre. Une petite
partie, les vichystes ont eux, soutenu le régime du maréchal Pétain. Malraux, pour désigner
les résistants emploi le terme de « peuple de la nuit », ce qui parait exagérer à la vue du
nombre de résistants. De plus, il avance que le CNR à groupé « les mouvements, partis et
les syndicats de toute la France », oubliant ainsi les français collaborateurs et
collaborationnistes. Malraux à donc perpétuer le mythe résistancialiste au cours de ce
discours, suivant les habitudes gaullistes.
Ainsi, André Malraux parvient à glorifier le général de Gaulle en le plaçant comme
chef d’orchestre de la résistance et en le définissant comme le représentant du parti politique
lui-même au centre de cette dernière : c’est le gaullisme. D’autre part, au sein de son
discours, Malraux perpétue le mythe du résistancialisme en présentant une France unie et
engagée en intégralité pour sa libération. Ce discours est important de par sa
représentativité de la position qu’adopte le gouvernement du général de Gaulle face à la
résistance intérieure française durant la seconde guerre mondiale. Une piste d’étude future
consistera à déterminer plus précisément l’interprétation de la résistance par les
communistes.

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