Dossier pédagogique Le temps de l`audace et de l`engagement
Transcription
Dossier pédagogique Le temps de l`audace et de l`engagement
EXPOSITION LE TEMPS DE L’AUDACE ET DE L’ENGAGEMENT - DE LEUR TEMPS (5) LES COLLECTIONS PRIVÉES FRANÇAISES 12 MARS - 8 MAI 2016 DOSSIER PÉDAGOGIQUE - ENSEIGNANTS DE COLLÈGES ET DE LYCÉES Le présent document n’a aucune valeur d’exhaustivité. Il a pour objectif de suggérer un certain nombre de pistes, permettant aux personnels enseignants de prolonger, en amont ou en aval, la visite de l’exposition. Il a été réalisé dans le cadre du partenariat entre le Service des publics de l’Institut d’art contemporain & les enseignantes relais : Aurélie Talabard pour l’Académie de Lyon ([email protected]) et Hélène Croisonnier pour l’Académie de Grenoble ([email protected]). IAC - Dossier pédagogique LE TEMPS DE L'AUDACE ET DE L'ENGAGEMENT Plan du dossier Présentation de l'exposition De leur temps Objectif Le temps de l'audace et de l'engagement Le titre Les oeuvres Un travail collaboratif Qu'est ce qu'un collectionneur ? Comment aborder l'exposition Pistes d'exploitation pédagogique autour de la notion de la collection Cycle 3 Cycle 4 Lycée p.2 p.2 p.3 p.4 p.5 p.6 Approche thématique # Rêve Éveillé # songe # onirique # fantôme p.9 # organique # matière # vivant # animalité p.12 # trans- # rituel # symbolique # spirituel p.16 # protocole # plan # abstraction # méthode p.18 # éditions # livres d'artistes p.19 # ornements # théâtralité # artifices # motifs # arabesques p.21 # emprunts # citation # réappropriation # méta-art p.22 # déplacements # transgressions p.24 # Pop Conso # Globalisation p.27 #perceptions # expériences # sensible p.29 Documents Carte Heuristique Collectionneur p.31 Informations visites p.32 1 De leur temps L'exposition « Le temps de l'audace et de l'engagement » est le 5ème volet de « De leur temps », triennale conduite par l'association pour la diffusion internationale de l'art français (ADIAF) qui propose un « instantané » des collections françaises d’art contemporain à travers une sélection d’œuvres acquises par les collectionneurs privés au cours des trois années précédant l’exposition. L' ambition est de saisir sur le vif des collections particulières en cours de constitution, d’observer les options prises, les choix opérés dans la création actuelle. Constituant un panorama unique des achats récents des collectionneurs français, elle témoigne de la vitalité de ces collectionneurs aux sensibilités différentes et de leur engagement résolu, voire fervent, en faveur de l’art « de leur temps ». Objectifs – – – donner à voir ce que l’oeil du collectionneur privé a sélectionné dans une courte et récente période de temps, mettre en avant des artistes au devenir encore incertain, pas totalement médiatisés ou institutionnalisés ou parfois injustement oubliés, montrer que des individus peuvent agir avec efficacité, rapidité et pertinence. Historique des Expositions « De leur temps » 2004 2007 2010 2013 2016 : : : : : Tourcoing Grenoble Strasbourg Nantes Villeurbanne ADIAF 400 collectionneurs privés engagés Prix Marcel Duchamp créé en 2000 http://www.adiaf.com/ Le temps de l'audace et de l'engagement Le titre Audace : de création, audace pour les collectionneurs à repérer des oeuvres Engagement : des collectionneurs aux côtés des artistes Les oeuvres L'exposition « Le temps de l'audace et de l'engagement » regroupe 157 oeuvres dont 12 d'entre elles sont des créations (créées sur place à l'IAC pour l'exposition). Le nombre d'oeuvres peut surprendre le visiteur habitué aux espaces épurés et blancs de l'IAC. Pour cette exposition, les salles de l'IAC ont été divisées, cloisonnées en plus petits espaces afin de répartir les oeuvres. Les espaces d'exposition se font labyrinthiques. 2 Un travail collaboratif Pour le public scolaire, l'exposition permettra de mettre en avant ce qu'est une collection. Il est important de comprendre que les collections peuvent être privées ou publiques (c'est le cas de la collection de l'IAC). L'art d'aujourd'hui s'articule dans des liens étroits entre collection et création. L'IAC en tant que Centre d'art promeut la création, en même temps qu'il élabore une collection. Ainsi, le rôle des collectionneurs n'est plus seulement d’emmagasiner des pièces uniques, mais aussi d'intervenir dans les différentes étapes du processus qui mène l'artiste vers l'avénement de son Oeuvre. Ces questions pourront être abordées dans le cadre, notamment du cours d'arts plastiques au lycée en Terminale Littéraire où les élèves abordent avec leur professeur la question du chemin de l'oeuvre. 3 Qu'est-ce qu'un collectionneur ? Si le nom a fait officiellement son entrée dans le dictionnaire en 1789, sa définition recouvre des pratiques différentes : certaines approches mettent en avant la valeur subjective attachée à l’objet, tandis que d’autres soulignent l’importance du processus d’accumulation et de sélection. De nombreux traits semblent pouvoir définir communément les collectionneurs, quel que soit l’objet de la collection, coquillage, timbre, papillon ou encore oeuvre d’art. Toutefois, les collectionneurs qui soutiennent l’art « en train de se faire » se distinguent par des pratiques plus variées que celles usuellement relevées chez leurs homologues. En effet, en plus d’être acquéreur, le collectionneur d’art contemporain est susceptible d’agir sur la vie artistique, notamment grâce au soutien matériel apporté aux artistes et en contribuant à la construction de la valeur artistique. Source : http://www.culturecommunication.gouv.fr/Actualites/En-continu/Enquete-qui-sont-lescollectionneurs-d-art-contemporain Carte heuristique établie d'après l'enquête sur les collectionneurs citée ci-dessus. Carte en plein format présentée en annexe L'idée de collection dans les oeuvres de l'exposition Judith DESCHAMPS, Dorith Galuz Collectionneuse, 2014, mise en scène d'une collectionneuse d'art contemporain. Bérengère HÉNIN, Calendrier Vanité, 2007. Collection de dates. Arnaud LABELLE-ROJOUX, Just art Darling !, 1993-2006, collection d'oeuvres d'un même artiste, exposées de manière frontale. Emilie BROUT, Maxime MARION, Dérives, 2011-en cours. Extraits vidéo, film génératif et infini. Maude MARIS, Chimères, 2015. JO-EY TANG, Documents from like an Intruder, the speaker removes his cap, 2014. Julie C. FORTIER, La collection, 2016. Lecture pour prolonger le plaisir de la collection Henri CUECO, Le collectionneur de collections, Éditions du Seuil, 1995 4 Comment aborder l'exposition ? L'exposition « Le temps de l'audace et de l'engagement » donne à voir la variété, la disparité, la profusion des oeuvres d'art qui fondent notre contemporanéité et qui sont aussi le reflet de notre société. Aborder l'exposition peut s'avérer complexe compte tenu du grand nombre d'oeuvres. Nous vous proposons plusieurs approches possibles. Par thématiques Les oeuvres sont regroupées par salles et par thématiques. Nous avons fait le choix de réaliser un dossier pédagogique qui respecte cette approche. Le professeur en visite avec ses classes pourra choisir d'aborder une ou plusieurs salles de l'exposition en fonction des points du programme qu'il souhaite traiter avec ses élèves. Les entrées proposées dans ce dossier pédagogique respectent autant que possible le contenu des programmes. Par nature de l'oeuvre Choisir d'aborder l'exposition en considérant, par exemple, uniquement les oeuvres peintes peut s'avérer pertinent. Cela mettrait en avant les questions de la représentation, de la figuration et de l'oeuvre. Il serait intéressant de faire comprendre aux élèves les héritages en jeu dans la peinture contemporaine et sa volonté de s'affranchir de la tradition en utilisant les codes actuels. On pourrait également proposer aux élèves un parcours autour des oeuvres vidéographiques qui sont largement représentées dans les salles. Par la scénographie Mettre en avant les choix scénographiques faits pour l'exposition : qu'est-ce qui différencie les oeuvres issues des collections et celles produites sur place ? Comment les oeuvres sont réparties dans l'espace ? Comment le spectateur perçoit-il les oeuvres ? Quels sont les dispositifs de présentation utilisés ? Cette démarche sera axée sur l'approche sensible des oeuvres par le spectateur. Il ne sera pas nécessaire de creuser le sens de chacune des oeuvres. Par la collection Comprendre le rôle d'un collectionneur et le fonctionnement de l'art aujourd'hui. Aborder les oeuvres qui donnent à voir une idée de la collection. Il pourrait être possible de demander à l'élève de se mettre à la place d'un collectionneur et de choisir dans l'ensemble des oeuvres proposées celle(s) qu'il achèterait. Il est possible d'inviter les élèves à argumenter et débattre autour de leurs choix. Par les choix de l'élève Proposer à l'élève d'être maître de son parcours et de sélectionner parmi les oeuvres proposées quelques oeuvres auxquelles il a été sensible. Lui demander de rédiger un court paragraphe justifiant son choix. La démarche peut également s'effectuer de manière plastique par l'usage d'éléments du langage artistique : dessins, croquis, schémas, photographies, qui peuvent ponctuer le parcours des élèves dans l'espace d'exposition. 5 Exploitations pédagogiques autour de la notion de Collection CYCLE 3 CM1 CM2 Apprendre aux élèves à distinguer Apprendre aux élèves à définir les les qualités physiques des relations entre la sensation matériaux. colorée et les qualités physiques de la matière colorée. Ma collection de matériaux Démarche exploratoire chaque Monochrome élève collectionne pendant deux Démarche exploratoire : chaque mois des matériaux différents. élève récolte pendant deux mois des éléments de la même couleur. Ma collection de matériaux est une œuvre d'art. Ma collection monochrome Comment donner un statut peut en cacher une autre. artistique à une collection de Comment classifier de manière matériaux ? cohérente des éléments monochromes dans une Pistes de productions artistiques : collection, autrement que par la - Représentation couleur ? - Collage - Fabrication Pistes de classifications - Assemblage artistiques : - Installation - par la matière, - Dispositifs de présentation - par la texture, - par la forme, - par la taille, - par le poids...etc 6 ème Apprendre aux élèves à créer une cohérence plastique avec des éléments hétérogènes. Collecte d'objets de rebut Démarche exploratoire chaque élève collecte pendant deux mois des objets de rebut. Drôle de tête Comment réaliser une représentation figurative cohérente à partir d'objets de rebut hétérogènes ? Pistes de productions artistiques : - Représentation bi ou tridimensionnelles - Collage - Fabrication - Assemblage - Installation - Photographie - Vidéo 6 CYCLE 4 EPI Transition écologique et développement durable 5 ème EPI Culture et création artistique 4 ème EPI Information, communication, citoyenneté 3 ème Apprendre aux élèves à exploiter les rapports entre l'espace perçu, ressenti et l'espace représenté ou construit. Apprendre aux élèves à utiliser le numérique en tant que processus et matériaux artistiques (langages, outils, supports). Apprendre aux élèves à distinguer les rapports complexes que les images fixes ou animées entretiennent avec la réalité. L'expérience sensible de l'espace En interdisciplinarité avec les professeurs de sciences et vie de la terre, d'histoire-géographie, d'éducation physique et sportive et d'arts plastiques, les élèves effectuent l'analyse d'un espace naturel réel, en extérieur, et recueillent aux moyens de langages différents (français, scientifiques, artistiques, corporels) des données sur ce paysage. Cette approche permet un croisement des concepts sur l'espace naturel, comme celui d'écosystème en S.V.T., d'espace tridimensionnel aux propriétés physiques particulières en arts plastiques, d'espace tridimensionnel dans lequel s'oriente le corps en E.P.S, comme espace naturel historique et géographique en histoiregéographie. La matérialité de l'oeuvre ; l'objet et l'oeuvre En interdisciplinarité avec les professeurs de lettres, de technologie, d'éducation musicale et d'arts plastiques, les élèves visitent l'exposition, dédiée aux collections françaises d'art contemporain, Le temps de l'audace et de l'engagement, à l'IAC. Au cours de cette visite, ils rencontrent des professionnels de l'art : médiateur, régisseur, commissaire d'exposition, artiste, responsable communication...etc. Images, réalité et fiction En interdisciplinarité avec les professeurs de lettres, d'histoiregéographie éducation morale et civique, de langues vivantes et d'arts plastiques, les élèves analysent régulièrement l'actualité diffusées par la presse écrite, radiophonique, audiovisuelle, le photojournalisme, le dessin de presse, le documentaire... etc, dans le but de développer leur sens critique et leur discernement. Ils collectent tout au long de l'année scolaire des documents d'actualité qu'ils analysent et ils réalisent un journal télévisé synthétisant les temps forts de cette actualité, entre réalité et fiction. Au cours de la semaine de la presse, ils rencontreront un journaliste, exposeront leurs travaux et diffuseront les vidéos de leur journal télévisé. Collection d'un paysage Comment représenter l'espace naturel réel, perçu et ressenti, de trois manières différentes ? Travail par groupes de 3 élèves Pistes de productions : - représentations bi ou tridimensionnelles - représentations du paysage dans le passé, dans le présent, dans le futur, - carnet de croquis, - herbiers, - photographie, - peinture, - modelage, - maquette, - assemblage, - installation, - carte géographique, - plan, - vidéo, - enregistrement sonores... etc Collectionneurs d'art numérique Les élèves produisent des œuvres d'art numérique en exploitant des langages (français, technologique, artistique), des outils et des supports différents. Ils constituent progressivement une collection d'art numérique, dont ils organisent l'exposition au cours de la journée des portes ouvertes de leur établissement. Vrai faux journal Comment transformer en fiction des images d'actualités réelles ? Travail en groupe de 3 élèves Pistes de productions : - article de journaux de presse, - photographie documentaire, - photomontage, - dessin de presse, caricature, - vidéos documentaires, - reportage ...etc. 7 LYCÉE nd 2 d'exploration Resituer le travail de l'artiste dans le cadre de l'univers de production. Comprendre l'articulation entre le travail de l'artiste et les acteurs de l'art contemporain. Quels liens l'artiste entretient-il avec le collectionneur ? Avec le galeriste ? Avec les structures culturelles ? Terminale L Terminale L'oeuvre, le chemin de l'oeuvre Les stratégies de présentation En quoi le fait de collectionner peut-il constituer un processus artistique singulier ? Quel est le rôle du collectionneur dans le processus artistique ? Comment peut-il révéler certaines productions, en exclure d'autres ? Le monde est leur atelier La collection et l'accumulation comme processus artistique chez Ai WEIWEI : Still Life, 1993-2000 Marble Doors, 2007 Oil Spills, 2006 Fairytale People, 2007 Fairytale Luggage, 2007 Fairytale Chairs, 2007 Colored Vases, 2006, etc... Comment présenter une collection ? Comment mettre en lien des oeuvres ? Quel est le rôle du commissaire d'exposition ? Réalisation d'un projet d'exposition à partir d'oeuvres issues de l'exposition, d'une collection particulière ou de la collection de l'IAC via l'outil http://navigart.fr/iac/#/ 8 # Rêve Éveillé # songe # onirique # fantôme Salles 1 et 1 bis Delphine BALLEY (production) Faux-semblants (1) La représentation Code La couleur noire prédominante dans les œuvres de la salle 1 plonge le spectateur L'oeuvre de Pierre dans le monde de la nuit et du rêve. Symboliquement, le noir est le plus souvent SOULAGES entendu sous son aspect froid, négatif, associé aux ténèbres. Exposition L'intérieur de Dans ces nombreuses représentations de la nuit, les bâtiments, les personnages, la la nuit, George SHIRAS, nature apparaissent de manière troublante et fugace, grâce à des effets picturaux ou Musée de la Chasse et de photographiques de lumière. Comme tout symbole, la nuit elle-même présente un la Nature, Paris, 15 double aspect, celui de l'inconscient, des rêves, de l'indéterminé, des ténèbres, mais septembre 2015 au 14 aussi celui de la préparation du jour, où jaillira la lumière de la vie. février 2016 Delphine BALLEY, Faux-semblants (1), 2016, photographie Johann RIVAT, The Last gasoline, 2008, peinture Pierre SEINTURIER, It's wet T-shirt night ! AGAIN ! , 2015, pastel à l'huile sur papier Johann Heinrich FÜSSLI, Le Cauchemar, 1781, huile sur toile Yan XING, Arty super-arty, 2013, photographie Vincent VAN GOGH, Nuit étoilée, 1888, huile Niels TRANNOIS, Looks Like you've been touched by Rati and that's for real, sur toile 2011, impression et peinture sur bois From Lagos to Rio et Armazen frigorifico, Evangelia KRANIOTI, 2010, photographie Sylvain COUZINET-JACQUES, Sans titre, série Outstanding Nominals, 1/3, 2012, photographie Alexander DUKE, Diptyque, 2012, photographie Edward HOPPER, Nihgthawks, 1942, huile sur toile Charles LAUGHTON, La nuit du chasseur, 1955, film Procédés : Les oeuvres exposées dans cette salle relèvent de procédés de représentation artistiques variés. Procédés bidimensionnels comme le dessin, la peinture et la photographie Pierre SEINTURIER, It's wet T-shirt night ! AGAIN ! , 2015, pastel à l'huile Amélie BERTRAND, Sidewalk surfboard, 2010, huile sur toile Olivier MASMONTEIL, Tribute to Leopold Stephan and Mucha, 2014, huile sur toile Adrien MISSIKA, A Dying Generation, 2011, photographie COLLECTIF_FACT, The course of things, 2012, vidéo Procédés tridimensionnels comme la sculpture ou l'objet détourné. BERDAGUER & PÉJUS, Architecture fantôme, 2011, sculpture Laurent PERNOT, Mirror, série des « Natures mortes » (« Still life »), 2015 9 Procédés à la fois bidimensionnels et tridimensionnels Nathalie BOUTTÉ, Bookends (Suzanne), 2012, collage Niels TRANNOIS, Looks Like you've been touched by Rati and that's for real, 2011, impression et peinture Procédés de l'image animée comme la vidéo COLLECTIF_FACT, The course of things, 2012, Vidéo Laura KUUSK, Almost Film 1, « Bernard Peur », 2010, vidéo Écart et ressemblance De nombreuses œuvres représentent des éléments identifiables du réel mais transformés par des choix de procédés et de processus artistiques qui établissent des écarts entre la représentation et notre perception de la réalité. Nathalie BOUTTÉ, Bookends (Suzanne), 2012, collage : utilisation un procédé artistique fascinant. Elle représente un portrait photographique réel en sculptant des languettes de papier. Selon le point de vue du spectateur, cette représentation se construit ou se déconstruit. Vik MUNIZ, SelfPortrait (Picture of Magazine, Portrait), 2003. Alexander DUKE, Diptyque, 2012, photographies, l'artiste réalise des prises de Chuck CLOSE, Roy I, 1994. vues photographiques soumises à des temps d'exposition longs de nuit, de bâtiments réels, éclairés à la lampe torche. Ses représentations apparaissent comme des visions fugaces qui s'écartent de la réalité. Sylvain COUZINET-JACQUES, Sans titre, série Outstanding Nominals, 1/3, photographies : l'artiste agrandit et recadre des enregistrements, réalisés par la police, d'émeutiers qui se cachent à l'aide de capuche. Ce procédé technique aboutit George SHIRAS, Lynx, à la figuration floue d'hommes voilés ressemblant à des spectres. Loon, Lake, Ontario, Canada, 1902, photographie Johann RIVAT, The Last gasoline, 2008, peinture : une station service lumineuse, du toit de laquelle dégouline de la peinture bleue, telle une apparition Ed RUSCHA, Twentysix étrange plongée dans la nuit. Gazoline Stations, 1963. Laurent PERNOT, Mirror, série des « Natures mortes » (« Still life »), 2015, Michelangelo objet détournée : le spectateur découvre dans le miroir couvert de neige artificielle PISTOLETTO, le reflet de son propre visage transformé par le procédé de l'artiste Laurent PERNOT. Tableaux-Miroirs, depuis 1962 La narration La narration visuelle construite dans une image fixe Pierre SEINTURIER, It's wet T-shirt night ! AGAIN ! , 2015, pastel à l'huile : FRA ANGELICO, L'annonciation,1430, La juxtaposition des plans échelonnés dans l'image, oppose les personnages de la Tempera scène, entre ceux du premier plan et ceux de l'arrière plan, ce qui instaure une narration entre poursuivants et poursuivis. Olivier MASMONTEIL, Tribute to Leopold Stephan and Mucha, 2014, l'artiste peint un paysage de manière classique, auquel il superpose les lignes de contour colorées d'une architecture et d'une personne, ce qui leur confère une apparence fantomatique, tout en créant une tension entre les différents éléments représentés dans le tableau. Rencontre d'images indicielles, entre un paysage, une architecture et une personne, dont s'empare le visiteur afin d'imaginer une histoire. Yan XING, Arty super-arty, 2013, photographie : Issue d'une vidéo, l'œuvre photographique de Yan Xing est un arrêt sur image d'une vidéo. Le temps de l'action des personnages semble suspendu et invite le spectateur à imaginer l'avant et l'après de cette représentation. 10 La narration visuelle construite par des images sérielles Thibault BRUNET, Série Vice City, Série Evangelia KRANIOTI, From Lagos to Rio, 2010, photographies. Evangelia Landscape KRANIOTI exploite une mise en scène récurrente dans sa série photographique, celle d'une femme solitaire, vue de dos et de loin, isolée au centre d'espaces réels, comme un paysage urbain ou une plateforme de cargo. Ces œuvres nous questionnent sur la place de la femme dans le monde qui la domine. La narration visuelle construite par des images animées et séquentielles Laura KUUSK, Almost Film 1, « Bernard Peur », 2010, vidéo Duane MICHALS Things are Queer, 1973, photographie COLLECTIF_FACT, The course of things, 2012, Vidéo : Par le montage judicieux d'images vidéographiques enregistrées dans le Musée d'Histoire Naturelle de Londres, Collectif_Fact crée une narration vraisemblable où les visiteurs et les gardiens du musée deviennent les personnages d'un drame fictif. Karel WILLIAM, Opération lune, 2002 Images, réalité et fiction De nombreuses œuvres entretiennent un rapport complexe à la réalité. Les photographies et les vidéos exposées sont des enregistrements d'espaces réels ou de personnes, qui par le truchement de procédés et de procédures artistiques plongent le spectateur dans des fictions d'une inquiétante étrangeté. Delphine BALLEY, Faux-semblants (1), 2016, photographie Alexander DUKE, Diptyque, 2012, photographies Evangelia KRANIOTI, From Lagos to Rio, 2010, photographies Joan FONTCUBERTA, Fauna, 1985-1989, installation Sylvain COUZINET-JACQUES, Sans titre, série Outstanding Nominals, 1/3, photographies Valérie BELIN, Mannequin, Untitled, 2003, photographie Une inquiétante étrangeté que nous retrouvons dans d'autres représentations d'éléments de la réalité a priori banals. Laurent PERNOT, Mirror, série des « Natures mortes » (« Still life »), 2015, objet détourné Johann RIVAT, The Last gasoline, 2008, peinture BERDAGUER & PÉJUS, Architecture fantôme, 2011, sculpture MAN RAY, Cadeau, 1921-1972, fer à repasser, clous. 11 # organique # matière # vivant # animalité Salle 2 et jardin Julien DES MONSTIERS (production) Monet Back La matérialité de l'oeuvre Les œuvres exposées dans cette salle mettent en évidence une très grandes diversité de matières et de matériaux. La matière est une substance constituant les corps, douée de propriétés physiques. Le matériau est une substance quelconque utilisée à la construction des objets, machines, bâtiments, etc. On classe les matériaux en grandes classes : métaux, céramiques, verres, textiles, polymères, pierres et bétons, matériaux composites naturels [bois, os] ou artificiels. Matières minérales Bojan SARCEVIC, He, Davide BALULA, Buried Painting (St Claude), 2012-2013, particules de terre 2011. sur toile Nicolas MOMEIN, Incomplete close cube, Aliboron l'a digéré, 2011, pierres Jonathan LOPPIN, de sel léchées par des vaches Déracinés. Giuseppe PENONE, Arbre de 5 mètres, 1973, bois Matières naturelles Toni GRAND, Sans titre, 2012, bois équarrie fissuré collé Guillaume LEBLON, Chrysocale miroir carré, 2007, bronze doré Métaux Nina CANELL, Here And Gone Again, 2012, fil de cuivre, clou Nöel DOLLA, Le Grand Leurre,1986, sculpture, métal et peinture Matériaux composites Robert Neïl BELOUFA, Vintage series, 2014, MDF (bois), métal, câble, prises RAUSCHENBERG, Monogram, 1955-59, électriques et interrupteur Freestanding combine Michel BLAZY, Fontaine, 2015, verre, eau, colorants alimentaires, conservateur, plaques de plâtre Isabelle FERREIRA, Subtraction (MO 80), 2013, bois, peinture acrylique (contre plaqué peint dont la surface est sculptée au marteau) Éva JOSPIN, Forêt, 2014, carton, colle, bois BASSERODE, Sans titre, 1994, métal, roues en plastique sonores, arbres de maquette, squelette de cygne Daniel OTERO TORRES, Homme assis, 2015, crayon sur aluminium, acier, verre, plantes vertes Florian et Michael QUISTREBERT, Untitled modeling paste, LED sur panneau de bois (Overlight), 2014, huile, Matériaux nobles Nina CANELL, Here And Gone Again, 2012, fil de cuivre, clou 12 Matériaux humbles Davide BALULA, Buried Painting (St Claude), 2012-2013, particules de terre sur toile Neïl BELOUFA, Vintage series, 2014, MDF (bois), métal, câble, prises électriques et interrupteur Michel BLAZY, Fontaine, 2015, conservateur, plaques de plâtre verre, eau, colorants alimentaires, Alain DECLERCQ, Isabelle FERREIRA, Subtraction (MO 80), 2013, bois, peinture acrylique Lebanon, 7000 tirs 22 long rifle sur bois (contre plaqué peint dont la surface est sculptée au marteau) Toni GRAND, Sans titre, 2012, bois équarrie fissuré collé Éva JOSPIN, Forêt, 2014, carton, colle, bois Nicolas MOMEIN, Incomplete close cube, Aliboron l'a digéré, 2011, pierres de sel léchées par des vaches L'objet comme matériau en art Neïl BELOUFA, Vintage series, 2014, MDF (bois), métal, câble, prises Marcel DUCHAMP, Roue de bicyclette, 1913 électriques et interrupteur Michel BLAZY, Fontaine, 2015, conservateur, plaques de plâtre verre, eau, colorants alimentaires, BASSERODE, Sans titre, 1994, métal, roues en plastique sonores, arbres de maquette, squelette de cygne Processus de transformation de la matière Par le geste Julien DES MONSTIERS, Monet Back, 2016, peinture à l'huile sur toile Brice MARDEN, 6 (Courses), 1987-1988. Isabelle FERREIRA, Subtraction (MO 80), 2013, bois, peinture acrylique Jackson POLLOCK, Blue Poles (« Poteaux (contre plaqué peint dont la surface est sculptée au marteau) bleus »), 1953 Florian et Michael QUISTREBERT, Untitled (Overlight), 2014, huile, modeling paste, LED sur panneau de bois Lionel SABATTÉ, Infusion Hippolymorphe, 2014, acrylique et huile sur toile Par l'outil Lucio FONTANA, Isabelle FERREIRA sculpte ses tableaux peints avec le marteau arrache clou, Éva Concept spatial, Attentes, 1965, peinture Jospin découpe le carton au cutter à l'eau sur toile, Par assemblage Neïl BELOUFA, Vintage series, 2014, MDF (bois), métal, câble, prises électriques et interrupteur Michel BLAZY,Fontaine, 2015, conservateur, plaques de plâtre verre, eau, colorants Toni GRAND, Sans titre, 2012, bois équarrie fissuré collé Pablo, PICASSO, alimentaires, Construction : violon, 1915, tôle peinte, corde et fil de fer. BASSERODE, Sans titre, 1994, métal, roues en plastique sonores, arbres de maquette, squelette de cygne Daniel OTERO TORRES, Homme assis, 2015, crayon sur aluminium, acier, verre, plantes vertes Florian et Michael QUISTREBERT, Untitled (Overlight), 2014, huile, modeling paste, LED sur panneau de bois Par tressage 13 Nina CANELL, Here And Gone Again, 2012, fil de cuivre, clou Par taille directe Isabelle FERREIRA, Subtraction (MO 80), 2013, bois, peinture acrylique (contre plaqué peint dont la surface est sculptée au marteau) Neïl BELOUFA, Vintage series, 2014, MDF (bois), métal, câble, prises électriques et interrupteur Par collage Éva JOSPIN, Forêt, 2014, carton, colle, bois Par action indirecte Georges BRAQUE, Violon et Pipe, « Le Quotidien », 1913, collage Nicolas MOMEIN, Incomplete close cube, Aliboron l'a digéré, 2011, pierres de sel léchées par des vaches Par coulure Lionel SABATTÉ, Infusion Hippolymorphe, 2014, acrylique et huile sur toile Morris LOUIS, Claustral, 1961 Par hasard maîtrisé Lionel SABATTÉ, Infusion Hippolymorphe, 2014, acrylique et huile sur toile Techniques hybrides Sculpture/Objet Victor BRAUNER, Neïl BELOUFA, Vintage series, 2014, MDF (bois), métal, câble, prises Loup-table, 1939-1947 bois et éléments de électriques et interrupteur renard naturalisé Peinture/Sculpture Michel BLAZY, Fontaine, 2015, conservateur, plaques de plâtre verre, eau, Florian et Michael QUISTREBERT, Untitled modeling paste, LED sur panneau de bois colorants (Overlight), alimentaires, 2014, Michel BLAZY, Running al fresco, 2015, huile, Oeuvre présentée à la Biennale. Isabelle FERREIRA, Subtraction (MO 80), 2013, bois, peinture acrylique Bertrand LAVIER, Mademoiselle (contre plaqué peint dont la surface est sculptée au marteau) Gauducheau, 1981 Sculpture/dessin Jérôme CAVALIERE, Daniel OTERO TORRES, Homme assis, 2015, crayon sur aluminium, acier, Tentative d'accrochage, verre, plantes vertes 2014 Toni GRAND, Sans titre, 2012, bois équarrie fissuré collé Collage/sculpture Éva JOSPIN, Forêt, 2014, carton, colle, bois Figuration Figuration et abstraction Les oeuvres suivantes n'ont pas de référents et développent une autonomie plastique qui tend vers l'abstraction. Davide BALULA, Buried Painting (St Claude), 2012-2013, particules de terre Kasimir sur toile MALEVITCH, Carré noir sur fond blanc, Neïl BELOUFA, Vintage series, 2014, MDF (bois), métal, câble, prises 1915, huile sur toile électriques et interrupteur Michel BLAZY, Fontaine, 2015, conservateur, plaques de plâtre verre, eau, colorants alimentaires, Vassily KANDINSKY, sans titre, 1910, Isabelle FERREIRA, Subtraction (MO 80), 2013, bois, peinture acrylique aquarelle, crayon et encre de Chine (contre plaqué peint dont la surface est sculptée au marteau) 14 Toni GRAND, Sans titre, 2012, bois équarrie fissuré collé Nicolas MOMEIN, Incomplete close cube, Aliboron l'a digéré, 2011, pierres de sel léchées par des vaches Florian et Michael QUISTREBERT, Untitled (Overlight), 2014, huile, modeling paste, LED sur panneau de bois Julien DES MONSTIERS, Monet Back, 2016, peinture à l'huile sur toile Lionel SABATTÉ, Infusion Hippolymorphe, 2014, acrylique et huile sur toile Néanmoins, par leurs qualités physiques ces œuvres déclenchent l'imaginaire du visiteur qui peut reconnaître dans ses figurations abstraites des éléments figuratifs, comme un paysage dans l'oeuvre d'Isabelle Ferreira ainsi que celle de Toni Grand ou un insecte extraordinaire dans le tableau de Lionel Sabatté. Figuration et construction Toutes les œuvres déterminent un espace littéral, défini par les dimensions de chacune d'elles. Quelques œuvres dans cette salle déterminent aussi un espace suggéré. Éva Jospin figure la profondeur d'une forêt en superposant des plans en perspective de troncs d'arbres découpés dans du carton. Tandis que l'oeuvre de Toni Grand peut suggérer la courbe géographique d'un paysage en trois dimensions. Dispositifs de présentation Accrochage aux murs Davide BALULA, Buried Painting (St Claude), 2012-2013, particules de terre sur toile Neïl BELOUFA, Vintage series, 2014, MDF (bois), métal, câble, prises électriques et interrupteur Florian et Michael QUISTREBERT, Untitled (Overlight), 2014, huile, modeling paste, LED sur panneau de bois Isabelle FERREIRA, Subtraction (MO 80), 2013, bois, peinture acrylique (contre plaqué peint dont la surface est sculptée au marteau) Lionel SABATTÉ, Infusion Hippolymorphe, 2014, acrylique et huile sur toile Nina CANELL, Here And Gone Again, 2012, fil de cuivre, clou Julien DES MONSTIERS, Monet Back, 2016, peinture à l'huile sur toile Éva JOSPIN, Forêt, 2014, carton, colle, bois Posé au sol Nicolas MOMEIN, Incomplete close cube, Aliboron l'a digéré, 2011, pierres de sel léchées par des vaches Carl ANDRÉ, 100 Magnesium Squares, BASSERODE, Sans titre, 1994, métal, roues en plastique sonores, arbres de 1970 maquette, squelette de cygne Toni GRAND, Sans titre, 2012, bois équarrie fissuré collé Daniel OTERO TORRES, Homme assis, 2015, crayon sur aluminium, acier, verre, plantes vertes Sur un socle Michel BLAZY, Fontaine, 2015, conservateur, plaques de plâtre verre, eau, colorants Constantin BRANCUSI, Léda, 1926 alimentaires, Bronze poli, socle en 3 éléments Nöel DOLLA, Le Grand Leurre, 1986, sculpture, métal et peinture 15 # trans- # rituel # symbolique # spirituel Salle 3-4-5 Comment donner à voir ce qui n'a pas de forme et qui relève de l'immatériel ? Comment la matérialité de l'oeuvre peut-elle nous renvoyer à une idée ? Quelle place pour la représentation du sacré aujourd'hui ? Avertissement : Difficulté de traiter certaines oeuvres de ces salles avec les élèves en raison de la présence d'images traitant de la question du religieux, du corps. Figuration et images Image finie / non finie: Eva BERGALA, Tu vas chialer, 2012. Paz CORONA, Calypso-Néréide, 2015 : image inachevée, trace du geste. Francis BACON Images et représentation du corps Nicolas de STAEL, Nu couché, 1955. Miriam CAHN, OT 02, 2012. Corps dans un espace abstrait. Barnett NEWMANN, Les stations de croix, Renaud JEREZ, Gred 1, 2013-2014. Figure un corps par ses proportions. Allusion 1958-1964. aux poupées vaudoux. Paz CORONA, Calypso-Néréide, 2015. Corps féminin. François MALINGRËY, L'Allongé, 2015. Javier PEREZ, En el Filo, 2012. TUNGA, Sans titre, 2014. REMBRANDT, Autoportrait aux yeux Bernard DUFOUR, Autoportrait, 2015. Touches de peinture, coulures, aspect hagards, 1630. Exposition : incertain, inachevé. « Autoportraits, de Simon TILCHE ECHASSERIAUD, Reprenons, 2015. Rembrandt aux selfies » au Musée des BeauxRéférences Arts de Lyon à partir du 25 mars 2016. Renaud JEREZ, Gred 1, 2013-2014. Monde imaginaire, virtuel, et en même temps, évoque des poupées vaudoux. Autoportraits Lilian DAUBISSE, Masque 3, 2015 : références à des civilisations lointaines. Paz CORONA, Calypso-Néréide, 2015. Le titre évoque des représentations mythologiques. Images, réalité et fiction Photographie : Geert GOIRIS, Dead Bird, 2008. Ambiguité entre les différents plans de l'image : l'oiseau est photographié sur un article de presse. Hasard créateur. Narration : Simona DENICOLAI & Ivo PROVOOST, To be Laure PROUVOST, Stong Sory Vegetables, 2010. Nous raconte l'histoire here (Happy), 2005. improbable de légumes tombés du ciel sur son lit. Dimension humoristique, décalée. Représentation / présentation Dispositifs de présentation Wim DELVOYE, Cloaca, 1999. Fiole posée sur une étagère. Renaud JEREZ, Gred 1, 2013-2014. Présenté sur une structure avec un socle transparent comprenant des inscriptions. Eléonore FALSE, Remise en forme (X), 2014. Trois images disposées au sol dans l'angle d'un mur. Importance du format. Mounir FATMI, Maximum sensation 32, 2012. Objet posé contre le mur. Bruno BOTELLA, Garrison, 2013. Oeuvre posée au sol. 16 Support : Serge COMTE, In search of Serge in the Plastic Surgery, 1997, image imprimée sur post-it. La relation entre objet et image Laure PROUVOST, Stong Sory Vegetables, 2010 : vidéo diffusée dans un téléviseur. Devant le téléviseur sont disposés des fruits et des légumes. Aller-retour entre l'image et le dispositif de présentation. La Matérialité et la qualité de la couleur Bruno BOTELLA, Garrison, 2013. Renaud JEREZ, Gred 1, 2013-2014. Lilian DAUBISSE, Masque 3, 2015 : déplacement d'un matériau à l'autre. Mark ROTHKO Bernard DUFOUR, Autoportrait, 2015 : matérialité du geste, épaisseur de la touche et de la couleur. Fini / non fini. La relation du Corps à la production artistique Résistance aux dictats, opposition au convention : Elina BROTHERUS, Howl, 2015, film. Wim DELVOYE, Cloaca, 1999. Eric POUGEAU, La feuille, 2010. Evoque l'action du corps sur le papier (sang sur papier mordu). L'oeuvre devient trace d'une action. Vito ACCONCI, Step Piece, 1970. Eléonore FALSE, Remise en forme (X), 2014. Corps fragmenté. Mathieu MANCHE, Sans titre, 1994-2000 : corps manipulé, torturé. Distance induite par le dessin. Mise en scène : Elina BROTHERUS, Howl, 2015, film. Le métissage entre arts plastiques et technologies numériques ORLAN Serge COMTE, In search of Serge in the Plastic Surgery, 1997. Manipulations numériques du corps. Tirage sur post-it. Représenter le sacré Grégoire DALLE, Le souffle divin, 2012 : différents outils et codes. Graphisme. Icônes byzantines Exposition Ainsi soit-il, François MALINGRËY, L'Allongé, 2015. Utilisation du doré qui évoque d'emblée collection Antoine de les icônes. Galbert, du 16.09.2011 au 2.01.2012, Musée des Mounir FATMI, Maximum sensation 32, 2012. Objet symbolique de la religion Beaux-Arts de Lyon. musulmane associé à une planche de skate-board. Yves KLEIN, sans titre Myriam MIHINDOU, Johnnie Walker, série « sculptures de chair », 1999- (IKB 46), 1955. 2000 : question du rituel. Absence de références. Fragment. Yarn Bombing, mobilier L'objet croix détourné, l'objet comme matériau Javier PEREZ, En el Filo, 2012. Louise PRESSAGER, Poupée Cruciforme n°2, 2011. Processus artistique / rituel urbain recouvert de tricot. MALEVITCH Maurizio CATALAN Mehdi-Georges LAHLOU, Les talons d'Abraham. Crucifixion comme motif Myriam MIHINDOU, Johnnie Walker, série « sculptures de chair », 1999- dans l'art 2000 : question du rituel. Absence de références. Fragment. CARAVAGE, La Javier PEREZ, En el Filo, 2012. crucifixion de Saint Pierre, 1600. Louise PRESSAGER, Poupée Cruciforme n°2, 2011. Pablo PICASSO, Crucifixion, 1930. Eléonore FALSE, Remise en forme (X), 2014. Renaud JEREZ, Gred 1, 2013-2014. Lilian DAUBISSE, Masque 3, 2015 Salvador DALI, Crucifixion, 1954. Eric POUGEAU, La feuille, 2010. Francis BACON, Crucifixion, 1965. Bill VIOLA, The Greating, 1995 (d'après PONTORMO). Arnulf RAINER 17 # protocole # plan # abstraction # méthode Salle 7 Dans cette salle d'exposition, le processus créatif est mis à l'honneur. Les oeuvres ont pour point commun de reprendre les figures géométriques, s'inscrivant dans la lignée de l'art conceptuel. Le chemin de l'oeuvre / le processus de création André-Pierre ARNAL, Pliage, 1972. L'artiste parle de l'image de l'engrenage pour Jérôme CAVALIERE, Tentative d'accrochage, décrire son processus de création. 2014. Jean DENANT, Série in Progress « étude », 2011. Pose la question du statut de l'oeuvre, projet, étude ou oeuvre autonome. Patrick BOUGELET, Notice 10/01/01/04, 2015 : l'artiste travaille à partir de séquences et de rythmes arithmétiques convertis en dessins ou volumes. Oeuvre et temporalité Jean DENANT, Série in Progress « étude », 2011. Evolution de l'oeuvre dans le Marcel DUCHAMP, Le temps, se décrépit. ready-made malheureux, 1919. Procédés plastiques Plier : André-Pierre ARNAL, Pliage, 1972. Pratiques plurielles : Jean DENANT, Série in Progress « étude », 2011. Convoque des matériaux utilisés dans le bâtiment. Hétérogène / cohérent. Duplication : Bernard PIFFARETTI, Sans titre, 2012. Répétition de motifs, bandes, lignes Figuration / absence de figuration Carrés, cadres André-Pierre ARNAL, Pliage, 1972. Steven PARRINO, SpinOut Vortex 2, 2000. Carl ANDRÉ. Jonathan BINET, Sans titre, 2012. Relation entre oeuvre et espace, la toile sort Sol LEWITT, Wall Gird, de son cadre. 1966. Motifs : Bernard PIFFARETTI, Sans titre, 2012. Esther STOCKER, Sans titre, 2014. Oeuvre présentée dans salle expérience, perception. Rapport au spectateur Format Jackson POLLOCK Bernard PIFFARETTI, Sans titre, 2012. 198 x 441 cm : très grand format, rapport au spectateur particulier. Espace de l'oeuvre Dans la salle, on retrouve la figure géométrique de nombreuses fois, un lien se crée entre les oeuvres. L'oeuvre au sol, de Laëtitia BADAUT-HAUSSMANN, Daybed n°5_Black Setting, 2015, évoque par ses formes géométriques les oeuvres environnantes. Les modules sont disposés dans l'espace d'exposition, créant ainsi un espace de déambulation dans la sculpture. L'expérience sensible de l'espace de l'oeuvre Charlotte PERRIAND, Laëtitia BADAUT-HAUSSMANN, Daybed n°5_Black Setting, 2015 : oeuvre Bancs, 1959-63. sculpturale mais aussi mobilier : bancs qui invitent le visiteur à faire une pause dans l'espace d'exposition. Peuvent se déplacer dans l'espace. 18 # éditions # livres d'artistes Salle 8 Le livre d'artiste est méconnu dans le champ de l'art contemporain. Il est pourtant pour le collectionneur un objet singulier puisqu'il apporte un éclairage particulier sur l'oeuvre. De dimensions modestes, parfois multiple, son prix d'achat est moindre ce qui a pour conséquence le fait qu'il soit souvent présent dans les collections d'art contemporain. Anne MOEGLINDELCROIX, Esthétique du livre d'artiste, une Saâdane AFIF, Mount Moon : the Basel Tour, 2015 : usage de la bande- introduction à l'art dessinée. contemporain, 1997. La narration Le livre comme dispositif de présentation Léonor ANTUNES, 1785-87-90, 2010. Les photographies sont présentées par le biais du livre. Le livre relie des lieux différents (fonderie d'or et jungle brésilienne), indirectement donne à voir la relation entre le Portugal (monnaie) et le Brésil. Ed RUSCHA, Twentysix Gasoline Stations, 1963. Marcel DUCHAMP, La UNTEL, 1975-1980 Archives, 2014 : le livre sert de support pour présenter les Boite verte, 1934. performances et les actions dans l'espace public des artistes. C'est par le livre que l'oeuvre acquiert une visibilité. Oeuvre participative Claude RUTAULT, Imprimés 1973-2013, 2014. L'artiste invite les collectionneurs à écrire sur ses livres. Liens entre différents médiums Dick HIGGINS, Piano Album, Short Piano Pieces, 1980. Saâdane AFIF, Mount Moon : the Basel Tour, 2015. Liens à la musique. Emprunts Derek SULLIVAN, 1- Statements Lawrence Weiner 2- Donald Judd, 20052004. Reprend la couverture d'un catalogue d'exposition des artistes sur une ramette de feuilles blanche. Livre Blanc. Renvoie à la dimension conceptuelle des oeuvres de Lawrence Weiner et Donald Judd. 19 # ornements # théâtralité # artifices # motifs # arabesques Salle 9 L'ornement est un élément qui orne, agrémente un ensemble, qui ajoute quelque chose qui embellit. Dans les Beaux-arts et les arts décoratifs, l'ornement est une partie accessoire d'une composition, qui la rehausse, l'enjolive, mais pourrait être retranchée sans porter atteinte au sujet principal. L'ornement constitue un motif décoratif. Les oeuvres de cette salle déclinent la ligne, les motifs. La ligne comme composante plastique Laurent BAUDE, Zigzag, 2015, bronze poli. Ligne ondulante comme immergée William HOGARTH, Analyse de la Beauté, dans le sol. 1753. Julie BÉNA, Be in the Dark (Waiting for a card game), 2013, verre, laiton, Gerrit T. RIETVELD, bois. La ligne devient sculpture. Oppositions lignes courbes et lignes droites. Chaise Zig Zag, 1934 Agathe PITIÉ, La Mesnieye Hennequin, 2013, gravure sur bois. Travail de Laure Baudé, parle de gravure, donc place centrale de la ligne. La profusion de détails nous donne à voir son oeuvre : les lignes dans un enchevêtrement. https://www.youtube.co Stéphane CALAIS, Andalouse, 2015, acrylique et encre sur toile. Lignes m/watch?v=0SuezQj4_c ondoyantes, échevelées, volubiles. Le motif comme composante plastique Hélène DELPRAT, Peinture pourrie, 2014, peinture, pigments, acrylique et paillettes argent sur toile : différents motifs de couleurs variées se répètent par la technique du pochoir et se superposent sur le pourtour du tableau, ce qui lui confère un aspect décoratif. Claude VIALLAT Maude MARIS, Chimère, 2015, huile sur toile. L'artiste réalise une variation sur le motif de fragments de sculptures superposés, évoquant quatre colonnes d'ordres disparates. Cela lui permet d'effectuer un travail subtil sur la lumière, les ombres et les reflets. Stéphane CALAIS, Andalouse, 2015, acrylique et encre sur toile. Les touches colorées de Stéphane CALAIS se répètent et se superposent telle une variation sur le Les Quatre Cavaliers de même motif. l'Apocalypse, issu de l'ensemble gravé de Agathe PITIÉ, La Mesnieye Hennequin gravure sur bois, 2014. Suite de cinq L'Apocalypse d'Albrecht gravures sur le thème de la Chasse fantastique où l'artiste répète des images telles DÜRER des motifs narratifs enserrés dans une trame intense de lignes. De la même manière les deux éléments des sculptures de Julie BÉNA, Be in the Dark (Waiting for a card game), 2013 et de Laurent BAUDE, Zigzag, 2015 fonctionnent comme des variations sur les mêmes motifs, de la ligne, de sphère ou de rectangles. Over ten thousand Individual Works, Allan McCOLLUM, 19871988. Matérialité et couleur Laurent BAUDE, Zigzag, 2015. En bronze poli, rapport fort de la lumière à la matière. Stéphane CALAIS, Andalouse, 2015, huile sur toile. Touches de peintures sur support imprimé. Confrontation entre une image numérique, évanescente et l'épaisseur de la peinture. Maude MARIS, Chimères, 2015. Alexandre SINGH, Hag, 2013. Bronze noir. Imperfections de la matière. 20 L'oeuvre et l'espace Laurent BAUDE, Zigzag, 2015. Oeuvre mobile dans l'espace. Les vides entre les Claes OLDENBURG, la trois éléments constituent des liens, c'est le visiteur qui reconstruit mentalement la Bicyclette ensevelie, 1990 totalité de la ligne. Agathe PITIÉ, La Mesnieye Hennequin, 2013, gravure sur bois. Oeuvre multiple (5 panneaux de 52 x 52 cm). Processus de création Maude MARIS, Chimères, 2015. Protocole en plusieurs étapes : récoltes de objets, agencements, prise de vue photographique, transposition en peinture : ce protocole permet de créer une image distanciée. Agathe PITIÉ, La Mesnieye Hennequin, 2013 gravure sur bois. Les personnages figurés appartiennent à des mythes anciens ou à des actualités. Tous se côtoient dans l'espace de l'oeuvre. La ligne comme élément Laurent BAUDE a réalisé sa sculpture Zigzag après avoir suivi plusieurs étapes du dessin : passant de l'esquisse, à la maquette en fil de fer et plâtre, au modelage en glaise, au Pierette BLOCH moulage et tirage en plâtre, jusqu'au moulage en bronze. Ghada AHMER 21 # emprunts # citation # réappropriation # méta-art Salles 6, 10 Problématique artistique qui se développe dans les années 60, quand les nouveautés s’essoufflent et que l'histoire de l'art devient un matériau pour la pratique artistique. Cela entraine une remise en question de la valeur de l'oeuvre et des icônes de l'art. Comment aujourd'hui encore, ces termes d'emprunts, de citations, résonnent-ils encore dans la création contemporaine ? L'oeuvre d'art comme matériau Julien CRÉPIEUX, Vortex, 2016. Image empruntée à la scène de la douche dans Cindy SHERMAN, série Psychose d'Hitchcock. L'artiste utilise des images cultes. Mise en abyme, collage History portraits, 1989. d'images. Sherrie LEVINE, Olivier BLANCKART, Moi en : Nicolas Poussin, 2010. Réutilise l'autoportrait d'un Untitled (After Malevitch), 1984. peintre emblématique pour se photographier. Pierre BURAGLIO, D'après Géricault... La monomane de l'envie, 2008. Les Jiri KOLAR multiples dessins faits d'après l'oeuvre initiale sont rafistolés, assemblés et présentés comme des variations. Marcel DUCHAMP, Gaël DAVRINCHE, LCKCIR, 2010. L'artiste reprend la Joconde et la version de L.H.O.O.Q, 1919. Marcel Duchamp : il recouvre le personnage de peinture rouge. Georges SEGAL, Raphaël DENIS, Les petites chéries, 2015 : collecte de reproductions d'oeuvres Portrait de S. Janis, 1967. disposées au sol et au mur. Principe de l'accumulation, de la collection. Yann SÉRANDOUR, Convergence, 2009-2013 : réutilise l'image d'une oeuvre de Pollock qu'il reproduit en puzzle et associe à un article de Lawrence Alloway. NONE FUTBOL CLUB, Poupull, 2014, Les artistes ont détourné une lithographie originale de la célèbre Colombe de la paix de Pablo Picasso sur laquelle ils ont graffité le mot anglais «Pull !» (tirer) comme une adresse au visiteur. Emprunts à la culture populaire Sean RASPET, 2Registration:: (…), 2012-2013. Oeuvre créée à partir de photographies de fast-food. Marcel BROADTHAERS, Raphaël DENIS, Les petites chéries, 2015. Reproduction d'oeuvres collectées dans Musée d'art moderne, département des aigles. des brocantes. Julien CRÉPIEUX, Vortex, 2016. Emprunts au cinéma. Emilie BROUT, Maxime MARION, Dérives, 2011-en cours. John ARMELDER, Don’t do it, 1997-2000. Reproduire l'oeuvre / la question de l'écart Jérôme CAVALIERE, Tentative d'accrochage, 2014 : l'artiste reproduit à Niki de SAINTl'identique une oeuvre d'Olivier MOSSET et la prend pour cible. Le tir à l'arc est PHALLE, Tir, 1961. utilisé à des fins artistiques : c'est l'action de tirer qui fait l'oeuvre. http://www.artathome.fr/ Fiches-Pratiques/N03Dans un entretien, Jérôme CAVALIERE, explique, qu'étudiant et passionné par des Mosset.pdf oeuvres qu'il ne pouvait acheter, il s'est mis à les reproduire. Il pousse la démarche à son paroxysme avec le site « Art at Home » : http://www.artathome.fr/ qui propose des fiches techniques pour reproduire des oeuvres d'art contemporaines. Les questions de processus de création, d'authenticité, de collection, de savoir faire, de statut de l'oeuvre, sont centrales dans ce projet. Vincent CORPET, 2009. Reproduit des oeuvres de Picasso en noir en blanc et y Pablo PICASSO, ajoute des touches personnelles. Le fait de reprendre Picasso constitue une étape Déjeuner sur l'herbe, signifiante dans le processus de l'artiste, Picasso ayant lui même était l'un des 1962. premiers à citer ses prédécesseurs. Raphaël DENIS, Les petites chéries, 2015 : oeuvre composée de reproductions de tableaux célèbres. Questionne la reproduction de l'oeuvre, vaut-elle pour l'original? Pouvons-nous mesurer l'écart ? 22 Classer les oeuvres Georges PEREC, La vie Maxime CHANSON, Salon de Montrouge, 2012. Classification des démarches mode d'emploi, 1978. artistiques en moteurs et moyens. S'interroge sur le sens de l'art. Rémi ZAUGG, Esquisse perceptive du tableau « La maison du pendu » peint par Cézanne, 1963-1968. Processus, mise en abyme Sean RASPET, 2Registration:: (…), 2012-2013. Rapport de l'oeuvre à l'image. Photographies de Fast-Food fragmentée et imprimées sur des tasses. Chaque fois que l'oeuvre est montée, l'artiste réutilise les photographies de cette oeuvre pour réaliser de nouvelles tasses. Julien CRÉPIEUX, Vortex, 2016. Mise en abime du temps et de la mémoire. Dimension humoristique Claude FAURE, Eloge de l'Italique, 1986 : livre reprenant le graphisme éditorial des collections Gallimard. La forme du livre est elle-même en italique. Rapprochement entre le mot et la forme qu'il évoque plastiquement. 23 # déplacements # transgressions Salles 11, 14, 15 et halle sud Mehdi-Georges LAHLOU (production) Jonathan LOPPIN (production) Les œuvres exposées dans les salles 11, 14, 15 et la halle sud invitent le spectateur à se déplacer physiquement pour faire une expérience sensible du temps et de l'espace. D'une salle à l'autre, nous comparons les œuvres qui provoquent aussi en nous un déplacement de nos représentations, un changement de position intellectuelle à la croisée des tensions entre l'oeuvre et le monde. Par leurs transgressions, les artistes effectuent des déplacements physiques et intellectuels eux aussi, bravant les lois et les interdits, afin de remettre en question l'ordre établi. En découvrant leurs œuvres transgressives, le spectateur réévalue son propre positionnement au monde. Espace, l'oeuvre, l'auteur et le spectateur La relation du corps à la production artistique L'installation Les talons d'Abraham de Mehdi-Georges LAHLOU implique le Giuseppe PENONE, corps de l'artiste en présentant les empreintes des talons aiguilles qu'il porte dans Souffle 6, 1978, terre nombre de ses performances. Le spectateur déambule entre le palmier et l'oeuvre cuite pour découvrir en s'approchant d'elle les empreintes de talons surprenants. À l'approche du corps du visiteur, l'horloge à détecteur de mouvement conçue par DU ZHEN JUN, David BROGNON et Stéphanie ROLLIN s'arrête. Elle ne reprendra sa course que Presumption, 2000, lorsque le visiteur aura quitté l'espace. Sans la présence du spectateur cette œuvre installation interactive perd sa signification et redevient une horloge banale. L'expérience sensible de l'espace de l'oeuvre L'espace suggéré dans la vidéo Tehran-geles d'Arash NASSIRI est un paysage Cyprien GAILLARD, fantastique, dans lequel les néons grésillants de la capitale iranienne de Téhéran Nightlife, 2015, vidéo s'incrustent de façon anarchique sur les vues aériennes des quartiers de Los Les maquettes de Bodys Isek KINGELEZ Angeles. Les talons d'Abraham représentent à la fois un espace réel et un espace Giuseppe PENONE symbolique sacré, celui du célèbre site de la Station d'Abraham, ou « Maqâm Marcel BROATHAERS, Ibrahim », situé à la Mecque en Arabie Saoudite. « Musée d’art moderne département des Dans l'oeuvre Déracinés de Jonathan LOPPIN, les 7 morceaux d'oliviers aigles » , 1968 à 1972. palestiniens et leurs caisses de transport en bois constituent un espace perçu par le Exposition de caisses. spectateur comme un obstacle à franchir, sur lequel il bute. Karim KAL, Mur 8M² Loneliness de David BROGNON et Stéphanie ROLLIN est une œuvre qui d’enceinte (Prison de évoque au spectateur la perception de l'espace et du temps par un détenu de Villefranche-sur-Saône), prison. L'espace et le temps deviennent les matériaux de cette œuvre. 2012 Petrit HALILAJ réalise une sculpture-dessin en acier constituée d'espace vide. Alexander CALDER , Le lanceur de poids, 1929. Figuration Figuration et image Toutes les œuvres exposées dans les salles sous les thèmes « déplacements » et « transgressions » figurent des référents réels de diverses manières en jouant sur les écarts et les ressemblances. Arash NASSIRI superpose les vidéos des vues de Téhéran à celles de Los Angeles pour créer une figuration de l'espace presque abstraite. Mehdi-Georges LAHLOU figure un site religieux musulman en transgressant ce symbole. 24 8M² Loneliness de David BROGNON et Stéphanie l'immatérialité du temps suspendu d'un détenu de prison. ROLLIN, figure George Henry LONGLY figure de manière symbolique et réaliste dans son œuvre Kcals notre époque où l'apparence de soi est devenue centrale, en incrustant dans le marbre des correcteurs de teint emblématiques d'une marque de luxe. Petrit HALILAJ figure un dessin gravé sur une table de l'école de son enfance. Dans l'installation de Blaise PARMENTIER, un projecteur de diapositives figure sa propre image vue en plongée, de manière tautologique. L'oeuvre (1789 + 1953)/2= 1871 de SOCIÉTÉ RÉALISTE figure des signes abstraits, les chiffres, qui constituent des codes que les spectateurs interprètent en fonction de leurs cultures historiques. Figuration et temps conjugués Les œuvres existent dans le présent de l'exposition mais travaillent des temporalités d'une grande diversité. Cette conjugaison des temporalités esthétiques et du présent Dan GRAHAM, Present de l'image, auquel s'ajoutent ses propres devenirs, permet de poser les questions de continuous Past(s), 1974 l'oeuvre. Les vidéos d'Arash NASSIRI sont des enregistrements de temps passés et de temps juxtaposés propres aux villes de Téhéran et Los Angeles. Le temps réel est suspendu dans l'oeuvre 8 m2 Loneliness de David BROGNON et Stéphanie ROLLIN Il suggère au spectateur et symbolise aussi le temps du détenu de prison. Les troncs d'olivier de l'oeuvre Déracinés de Jonathan LOPPIN sont vieux de 800 ans et symbolisent l'histoire du peuple Palestinien depuis des siècles, mais aussi, questionnent le spectateur sur le devenir de ce peuple. Petrit HALILAJ représente dans son œuvre Abetare (A girl with open arms) l'histoire et un souvenir de son enfance marquée par la guerre en ex-Yougoslavie. Quand au collectif Société réaliste, leur œuvre (1789 + 1953)/2= 1871, suggère On KAWARA, 97 Date des dates importantes de l'histoire française que chaque spectateur peut interpréter Paintings. différemment en fonction de sa culture historique. Par exemple, la Commune de Paris (1871), serait-elle une résultante moyenne de la Révolution française (1789) et de la mort de Staline (1953) ? L'oeuvre Il s'agit ici d'appréhender les dynamiques qu'entretient la création avec les éléments concrets qui consacrent ses réalisations, d'analyser le dialogue et la tension de l'oeuvre avec la diversité culturelle dans un contexte mondialisé. Cette tension entre la dimension locale et mondiale de l'oeuvre pose des enjeux éthiques et politiques afin de développer l'ambition d'une pensée humaniste qui invite le spectateur à développer son recul critique avec discernement. L'oeuvre et le monde Arash NASSIRI, Tehran-Geles est une vidéo qui projette des images de Téhéran Programme limitatif du en utilisant Los Angeles comme décor et des voix enregistrées depuis skype Baccalauréat d'arts plastiques enseignement témoignant du passé de Téhéran . de spécialité Mehdi-Georges LAHLOU artiste de père musulman et de mère catholique traverse Le monde est leur aisément les frontières de nos sociétés multiculturelles en les mélangeant et les atelier : Ai WEIWEI, détournant avec humour dans ces oeuvres. Cet artiste met l'esthétique en question Gabriel OROZCO, et aborde des problématiques plus générales comme l'identité, qu'elle soit religieuse, Pascale Mhartine culturelle ou sexuelle. TAYOU David BROGNON et Stéphanie ROLLIN interpellent le spectateur sur les conditions de vie d'un détenu de prison, dans leur oeuvre 8 m2 Loneliness. Georges HENRI LONGLY réalise dans son œuvre Kcals le portrait de son époque en mêlant deux univers celui du produit industriel, promotionné par la publicité, et celui de l'artisanat réalisé par la main de l'homme dans un matériau naturel. 25 Dans There's only so much a neck can carry, Otobong NKANGA exploite un support et des motifs évoquant ses racines nigérianes. Abetare (A Girl With Open Arms) est une représentation d'un dessin d'enfant gravé sur une table de l'ancienne école primaire de Petrit HALILAJ. Souvenir d'enfance de l'artiste marqué par la guerre en ex-Yougoslavie, cette fille avec les bras ouverts évoque une représentation christique et sacrificielle. SOCIÉTÉ RÉALISTE invite le spectateur à résoudre des équations historiques, établissant des liens de causalité entre des événements ou des personnes emblématiques de l'histoire. 26 # Pop Conso # Globalisation Salle 12-13 Arnaud LABELLE-ROJOUX (poduction) Just art Darling !, 1993-2006 Cette salle peut être en lien avec la salle #emprunts #citation. Effectivement, les oeuvres présentées reprennent les codes plastiques de la culture Pop. De nombreuses oeuvres sont ainsi hyperréalistes dans cette salle. De plus, les représentations évoquent la culture populaire : cigarettes, voitures, femmes dénudées, magazines, disques, nourriture... Comment les artistes d'aujourd'hui s'ancrent-ils dans de telles références, quels sont les écarts, les apports ? Icônes, symboles Guila ANDREANI, Miss Europa, 2014. Utilise les icônes des sociétés pour critiquer. Ici, reproduit un groupe de miss, chacune représente un pays. L'Europe est James ROSENQUIST, montrée comme affaiblie. Study for Marilyn, 1962. Till RABUS, Caradisiac n°2, 2007. L'artiste entrelace des images de voitures et de Roy LICHENSTEIN, Tire, 1962. femmes qu'il peint sur un grand format. Fabrice CROUX, Sans titre, 2004. Reprend la culture punk. Présente un objet Saâdane AFIF culte : le tourne disque. Références à une époque, celle des années 70-80 JO-EY TANG, Documents from like an Intruder, the speaker removes his cap, 2014. Les messages sur le répondeur sont ceux adressés à David Keith HARING WOJNARWICZ, homosexuel, figure tutélaire de la scène artistique gay et mort du Andy WARHOL sida en 1992 Codes de représentation Guila ANDREANI, Miss Europa, 2014. Evoque les images de propagande. The KID, Do you Believe in God ?, 2012-2013 : reprend les codes de Duane HANSON, Supermarket Lady, 1969. l'hyperréalisme, mouvement sculptural emblématique de la génération Pop des J.G BALLARD, Crash !, années 70. 1973, adapté par David CRONENBERG en Till RABUS, Caradisiac n°2, 2007. Hyperréalisme. 1996. Théo MERCIER, Le grand plat, 2013. Evoque les sculptures de Claes OLDENBURG Claes OLDENBURG, (Changement d'échelle et disposition à même le sol). Floor Burger, 1962 Accumulation / Collection Bérengère HÉNIN, Calendrier Vanité, 2007. Collection de toutes les dates de péremption de l'année 2007. Mise en forme du temps, question de la vanité centrale. La question du processus est intéressante également : l'artiste a dû rassembler toutes les dates de l'année en cours, et donc, parcourir les supermarchés à la recherche des dates manquantes, acheter des produits en vue d'obtenir leur date. Le Cabinet de Curiosité, processus créatif est donc en lien avec la société de consommation dont il montre ici accrochage multiple d'oeuvres. Giovanni la vacuité. Paolo PANINI , Galerie Fabrice CROUX, Sans titre, 2004. Accumulation de disques disposés sur le sol. des vues de la Rome JO-EY TANG, Documents from like an Intruder, the speaker removes his antique, 1754-1757. cap, 2014. Accumulation de mégots de cigarettes montrés sous cadre et Dispositif avec écouteurs diffusant des messages téléphoniques laissés sur répondeur. Bill VIOLA, He weeps Arnaud LABELLE-ROJOUX, Just art Darling !, 1993-2006. L'oeuvre réunit 22 for you, 1976. propositions en un mur. Accumulation des oeuvres dans la durée de 1993 à 2006. Pipilotti RIST, Sip my Emilie BROUT, Maxime MARION, Dérives, 2011-en cours, collecte d'extraits Ocean, 1996. cinématographiques mettant en scène l'eau de manière différente. Collage d'images Christian MARCLAY, aux contextes différents, pourtant le film semble fluide. Rapport entre l'eau et l'écran The Clock, 2010 (reflet lumineux, diffusion...). Le film est génératif et infini. 27 Peinture Reproduction en peinture Till RABUS, Caradisiac n°2, 2007. Gerhard RICHTER Jean-Olivier Ida TURSIC, Wilfried MILLE, Jane June Jully 1998, p. 80-81, 2012. Comme HUCLEUX, Irène et son titre l'indique, l'oeuvre consiste à la reproduction picturale d'une page de Peter Ludwig, 1975-76. magazine arrachée. Peinture de l'image en train de s'abîmer. Les techniques utilisées par ce duo d'artistes sont variées et inattendues (aquarelle pour la peinture des visages, outils très petits), la durée d'exécution est allongée : les artistes donnent à voir l'obsolescence de la peinture, ses imperfections. La question du modèle : les images prises sur internet, à la télévision, dans des magazines peuvent-elles être des matériaux, des modèles pour les artistes ? Aujourd'hui les artistes peignent à partir d'images photographiques de mauvaise qualité, vite prises, téléchargeables, comme s'ils tentaient d'arrêter le flot des images. Le peintre représente le manqué, le ratage de la représentation. Image et matérialité Ida TURSIC, Wilfried MILLE, Jane June-Jully 1998, p. 80-81, 2012 : donne à voir la dégradation des images et donc son rapport à la monde contemporain. Emilie BROUT, Maxime MARION, Dérives, 2011-en cours. Vidéo et eau se confondent dans les images comme deux éléments immatériels se répondant. 28 #perceptions # expériences # sensible Salles 16, 17, 18, 19 et 20 Isa BARBIER (production) Julie C. FORTIER (production) Cédric EYMENIER (production) L'oeuvre, l'espace, l'auteur, le spectateur L'expérience sensible de l'espace de l'oeuvre Les œuvres interrogent le spectateur sur les rapports entre l'espace perçu, ressenti et l'espace représenté ou construit. Isa BARBIER, Cône, 2016, Installation in situ – plumes de goélands, fil, cire Chiharu SHIOTA, The key in the hand, 2015 Cécile BEAU, Nebbiu (2), 2007 impression numérique contrecollées sur aluminium Anne BLANCHET, CLXXXXVIII, 2014, plexiglas gravé au laser Cédric EYMENIER, The answer, 2016, vidéo Damir OČKO, We saw nothing but the uniform blue of the sky, 2012, Film Aurélie PÉTREL, Prise de vue#150 ; prise de vue#79 ; variations#8, 2011 et 2014 Noémie VULPIAN, Scatter (2), bitume papier siliconé (dispersion lente et spontanée d'un cylindre en bitume moulé) Les Expansions de CÉSAR Xavier THEUNIS, Sans titre (Paysage#14), adhésif verni sur aluminium thermolaqué Michael ZELEHOSKI, Star destroyer, 2013, assemblage de bois trouvé Laurence DEMAISON, série Sous les jupes des filles – jupe, 1965, photographie Julie C. FORTIER, La collection 2016, flacon sur mesure 60 ml dans boîte de carton avec une pochette de soie imprimée et un texte de julie Portier, impression sérigrahique 25 exemplaires + 5 EA. Cette artiste associe ses recherches sur les odeurs à son travail artistique depuis 2012. Les odeurs sont pour elle un véritable médium qui lui permet de « reconfigurer la perception d'un espace donné » et d'opérer « une rupture entre l'expérience présente et sa représentation. » Marcel DUCHAMP, Belle-Haleine, 1921. Ernesto NETO, We stopped just here at the time, 2002. L'oeuvre Oeuvre, filiation et rupture Les artistes interrogent leurs pratiques artistiques et leurs résultats formels au regard des critères institués à différentes époques ou par différents artistes. Art cinétique Si l'art simule le mouvement, pourquoi ne pas faire un art qui le comporte Jean TINGUELY réellement ? C'est le but de l'art cinétique. Rebecca HORN Au moindre courant d'air les plumes de l'oeuvre Cône d'Isa BARBIER se déplacent délicatement. L'oeuvre de Bertrand LAMARCHE, Lobby (Hyper Tore) est animée d'un mouvement perpétuel donnant l'illusion d'une rétractation et d'une régénération simultanée. Un cylindre de bitume se répand de manière imperceptible pour devenir une grande flaque dans l'oeuvre Scatter (2) de Noémie VULPIAN. Wolfgang LAIB, Pierre de lait, 1977. 29 Op'Art L'Optical Art ou Art Optique est un art abstrait aux effets perceptifs déstabilisants mais qui s'inspire des théories scientifiques de la perception du milieu du XX ème siècle. Victor VASSARELY Le point de vue du visiteur est troublé par le mouvement qu'il perçoit dans des oeuvres statiques. François MORELLET Zilvinas KEMPINAS, Pollux, 2013, ultralight MDF, polyester, résine Jésus-Rafaël SOTO Julio LE PARC Esther Stocker, Sans titre, 2014, acrylique sur toile Florian & Michael QUISTREBERT, God Painting 4, 2014, acrylique et gesso sur toile Pieter VERMEERSCH, Untiltled, 2012, huile sur toile Minimalisme Xavier THEUNIS, Sans titre (Paysage#14), adhésif verni sur aluminium thermolaqué Donald JUDD Marcel DUCHAMP Référence à l'oeuvre Air de Paris de Marcel DUCHAMP dans l'oeuvre La collection de Julie FORTIER Référence au ready made et à l'oeuvre Roue de bicyclette de Marcel Duchamp dans l'oeuvre de Laurent PERBOS, Composition avec jaune. Kasimir MALEVITCH Référence à l'oeuvre Carré noir sur fond blanc de Kasimir MALEVITCH dans l'oeuvre Scatter (2) de Noémie VULPIAN. Yves KLEIN Piet MONDRIAN, White Art vénitien de la renaissance Five-Part Modular Référence aux couleurs utilisées par les artistes Giovanni BELLINI, GIORGIONE et Piece, Sol LeWITT, 1971. TITIEN dans l'oeuvre Compression 5B6E d'Ivan DE MENIS Référence au Bleu IKB de Klein dans l'oeuvre L'heure Bleue de Dimitri MALLET. Livre d'art RERO, Sans titre (I can't believe my words...), 2014, livre en braille sous résine, papier argenté Figuration Figuration et abstraction Les œuvres ne possèdent pas de référents et se caractérisent par leur autonomie plastique. Florian & Michael QUISTREBERT, God Painting 4, 2014, acrylique et gesso sur toile Pieter VERMEERSCH, Untiltled, 2012, huile sur toile Ivan DE MENIS, Compression 5B6E, 2016, pigments, peinture à l'huile, polystyrène, tissu, résine sur bois Dimitri MALLET, L'heure bleue, 2015, peinture, installation domotique, capteurs Les œuvres se caractérisent par leurs formes géométriques Zilvinas KEMPINAS, Pollux, 2013, ultralight MDF, polyester, résine Laurent PERBOS, Composition avec jaune, 2011, sculpture murale ; jante, rayons et moyeux de vélo 30 INFORMATIONS PRATIQUES LE TEMPS DE L’AUDACE ET DE L’ENGAGEMENT - DE LEUR TEMPS (5) LES COLLECTIONS PRIVÉES FRANÇAISES EXPOSITION DU 12 MARS AU 8 MAI 2016 OUVERTURE du mercredi au dimanche de 14h à 18h en semaine, de 13h à 19h le week-end. VISITES COMMENTES GRATUITES le samedi et le dimanche à 16h et en semaine sur rendez-vous au 04 78 03 47 04 ACCÈS Bus C3 (arrêt Institut d’art contemporain) Bus C9 (arrêt ferrandière) Métro ligne A (arrêt République) Station vélov’ à une minute à pied L’Institut d’art contemporin est situé à 10 minutes de la gare Lyon Part-Dieu TARIFS plein tarif : 6€ tarif réduit : 4€ LIBRAIRIE spécialisée en art contemporain BULLETIN D’ADHÉSION A L’IAC Etablissement/Organisme/Entreprise : Nom, prénom, du directeur : Nom, prénom, du référent groupes : Adresse : Tél : Fax : Mél : Site internet : • Établissements non villeurbannais : 60 € • Établissements de Villeurbanne : 40 € VALIDITÉ : UN AN DE DATE À DATE Date : Signature :