Un nouvel espoir pour les diabétiques

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Un nouvel espoir pour les diabétiques
Date: 21.04.2012
Genre de média: Médias imprimés
Type de média: Presse journ./hebd.
Tirage: 41'129
Parution: 6x/semaine
1
Le Nouvelliste
1950 Sion
027/ 329 75 11
www.lenouvelliste.ch
N° de thème: 525.4
N° d'abonnement: 1073491
Page: 23
Surface: 85'051 mm²
L'emploi de cellules de pancréas de porc encapsulées pour traiter les personnes
souffrant du type I de la maladie, ouvrirait la voie à de très prometteuses thérapies.
MÉDECINE
Un nouvel espoir pour les diabétiques
Laurence Schneider manipule la chambre de digestion. GUILLAUME PERRET
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Réf. Argus: 45820828
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seurs Philippe Morel et Léo Bühler d'entamer, dès que possible, à Genève, des es-
GENEVE
YANN HULMANN
Sabots en plastique vert, pyjamas bleus,
bonnets, gants, chaussettes... Premier sas,
premières précautions et premières tenues
médicales à enfiler pour qui souhaite pénétrer au coeur du laboratoire d'isolement et
de transplantation cellulaire des Hôpitaux
universitaires de Genève (HUG). Derrière
la deuxième porte, un second sas, une nouvelle tenue à revêtir sur la première. «Nous
entrons dans la zone à atmosphère contrô-
sais cliniques sur la transplantation de
cellules de porcs. Pas n'importe quelles
cellules d'ailleurs, les îlots de Langerhans.
Des amas qui portent le nom de leur découvreur, Paul Langerhans, un biologiste
allemand du 19e siècle.
Minuscules paquets de cellules du pancréas, les îlots de Langerhans produisent la
précieuse insuline. L'hormone qui, chez
une personne en bonne santé, permet au
sucre circulant dans le sang de passer la
lée», détaille Laurence Schneider, responsa- barrière cellulaire et d'être utilisé dans le
ble de l'assurance qualité aux HUG.
fonctionnement des cellules. Et d'ainsi évi«Les protocoles sont très stricts. A partir ter, par exemple, une hyperglycémie fatale.
d'ici, chaque geste, chaque manipulation Auteur de la première greffe de pancréas
doit être consigné.» Dans sa tenue médi- à Genève (1992), puis de la première greffe
cale aux allures de burqa stérile, Laurence d'îlots de Langerhans (1994), Philippe MoSchneider détaille la procédure habi- rel voit dans la xenotransplantation une sotuelle de prélèvement de cellules sur le lution rêvée pour pallier au manque cruel
pancréas d'un donneur décédé (lire encadré). Pas d'organe à se mettre sous la pupille aujourd'hui pourtant. Et ce même si
environ 80 pancréas sont traités annuellement dans ce service, toutes les préparations n'étant pas «transplantables». Avec
à ce jour plus de 200 patients transplantés,
le service genevois est cependant le second dans ce domaine au niveau mondial
derrière les Canadiens d'Edmonton.
Malgré ces chiffres d'apparence réjouissante liés à la collaboration avec une dizaine de centres médicaux français «le
nombre de donneurs en Suisse est très fai-
de donneurs dont sont victimes les diabétiques. «De par notre expérience, nous savons
désormais que la transplantation d'îlots fonctionne. Qu'elle est une alternative de choix à la
greffe de pancréas», explique le médecin.
«L'une de nos patientes a ainsi vécu treize ans
soit la plus longue période documentée
grâce à une transplantation de ce type avant de
mourir. Mais d'une autre pathologie.»
Ouvrir la voie
«Par ailleurs», complète Léo Bühler,
«l'insuline de porc est très proche de celle pro-
duite par le pancréas humain. Elle ne diffère
ble», déplore le professeur Philippe Morel, que d'un seul acide aminé sur cinq mille. Ainmédecin-chef du service de chirurgie viscé- si, en plaçant les cellules dans des capsules
rale des HUG. «Une centaine environ.» Une d'un peu moins d'un demi-millimètre (réd:
toute petite goutte d'eau face à l'océan de 400 microns), nous pourrions résoudre la
25 000 à 30 000 personnes souffrant de question du rejet de la greffe», poursuit Léo
diabète de type I pour qui ni les injections Bühler qui revient de cinq années passées
ni les pompes à insuline ne permettent de à Boston, dans le prestigieux Massachuréguler de manière satisfaisante le taux de setts General Hospital. Là-bas, il a étudié la
sucre dans le sang. Soit à peu près 45% de transplantation sur les primates. «Dans ce
l'ensemble des personnes atteintes de dia- sens, nous travaillons avec l'EPFL qui tente
bète de type I (lire ci-dessous) du pays.
de développer des capsules faites de polymères
tolérés par le corps humain.» Ce qui permettrait au patient, si ce n'est de se passer
D'où le souhait de l'équipe des profes- complètement des médicaments antirejet
De minuscules paquets de cellules
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indispensables aujourd'hui, d'être traité lippe Morel, «des essais cliniques sont entreavec la gamme la moins toxique possible. pris en Nouvelle-Zélande. Mais sans succès
Munies de parois poreuses juste ce qu'il jusqu'ici.»
faut, les capsules doivent en effet permet- Fort de son expérience dans le domaine
tre aux cellules de porcs (400 000 par de la transplantation d'îlots de Lancapsules) de libérer l'insuline nécessaire gerhans, mais aussi dans la xénotransplanau patient tout en restant, elles, à l'abri tation grâce au professeur Bühler, le serdes assauts des globules blancs. De quoi vice genevois se verrait bien devenir le
ouvrir la voie à une flopée de thérapies in- premier au monde à valider une transplanédites. Bien au-delà du seul diabète.
tation de cellules de porc encapsulées.
L'insuline
de porc est très
proche de celle
produite par le
pancréas humain.»
Reste l'incontournable phase clinique
qui devra valider les espoirs des médecins
genevois. «Nous avons fourni les pièces néces-
INFO
saires à l'Office fédéral de la santé publique
Plus de renseignements sure
qui devra se prononcer», explique Léo
www.visceral-surgery.ch
www.bag.admin.ch/transplantation
Bühler. A l'heure actuelle, complète Phi-
www.swisstransplantorg
LÉO BÜHLER
RESPONSABLE DE L'UNITÉ
D'INVESTIGATIONS
CHIRURGICALES
Du pancréas à la transplantation
Tout commence par le prélèvement d'un pan- que de l'instrument médical.
créas sain, situé derrière l'estomac, sur un donneur décédé. S'en suivent une série de manipula- ISOLEMENT
tions qui aboutiront à l'isolement des îlots de Après une dizaine de minutes, l'équipe composée
Langerhans et la transplantation sur le patient.
d'un médecin, d'un biologiste et d'un technicien
retire le jus de cellules obtenu pour l'étape suiPRÉPARATION
Sous atmosphère contrôlée, le pancréas est placé dans un récipient aux allures de casserole basse.
De la collagénase, une enzyme, lui est injectée. Il
est ensuite découpé et placé dans une petite marmite à vapeur, la chambre de digestion.
vante, la purification. Non sans avoir effectué des
prélèvements de contrôle préalables. Ne représentant que 2% de l'ensemble, les îlots de Langerhans
sont colorés en rouge à l'aide d'un réactif Puis, au
moyen de produits divers et d'une centrifugeuse,
les cellules sont finalement lavées et isolées.
DIGESTION.
TRANSPLANTATION
Chauffée à 37°C, la collagénase active la diges- Après quelques heures passées dans un milieu
tion du pancréas qui se dissout au fur et à mesure nutritif destiné à les revigorer quelque peu, les celque le processus progresse. Un bras articulé se- lules sont prêtes à être transplantées. Elles sont
coue la chambre de digestion qui contient sept placées dans une poche de transfusion ou en atgrosses billes métalliques. «La technique a été tente à une température fixe de 24 degrés. La suite
développée par Camillo Ricordi (réd: chercheur de l'opération, qui ne nécessite qu'une anesthésie
italien)», détaille Philippe Morel. «Mais c'est un locale du patient, consistera à introduire les cellutechnicien de chez nous, Raymond Mage, à qui /'on les dans la veine porte, la veine du foie. Les celludoit les chambres de digestion et le système que l'on les iront ensuite d'elles-mêmes se fixer dans le foie
utilise.» Un assemblage peu orthodoxe qui, avant de finalement jouer leur rôle en produisant
pour un oeil non averti, tient plus de l'alambic l'insuline dont manquait le patient. 0
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UN MAL AUX VISAGES MULTIPLES
Le diabète de type I, aussi appelé juvénile, se développe principalement chez
les enfants et les jeunes adultes. Il se caractérise par la non-production, par le
pancréas, de l'insuline nécessaire à la régulation du taux de sucre dans le sang.
Après un repas, un pancréas sain produit de l'insuline pour permettre au sucre
en surplus dans le sang de passer la barrière cellulaire et d'être stocké. Ce qui
n'est pas le cas chez le diabétique de type I. Ce sucre pourra ainsi être libéré lors-
que le corps en aura besoin. Lors d'une activité physique, par exemple.
Le diabète de type II touche, lui, généralement des personnes en surpoids avec
des antécédents familiaux de diabète de type II. Cette forme représente près de
80% des cas de diabète. Même s'il n'est pas insulinodépendant comme celui
de type I, le diabète de type II peut nécessiter un traitement par insuline afin de
maîtriser l'équilibre glycémique.
Les formes de diabète ne se limitent pas à ces deux types. D'autres existent à
l'instar du diabète gestationnel qui peut apparaître au cours de la grossesse.
Les conséquences d'un diabète peuvent être lourdes pour la santé. Infarctus, insuffisance cardiaque, accident vasculaire cérébral, perte de la vue entre autres.
tespérance de vie des diabétiques est par ailleurs amoindrie. o
UNE FONDATION POUR LA RECHERCHE
Là fondation Insuleman a été
lippe Motel, la fondation est
créée en 2000 afin de promouvoir la recherche sur la thérapie
soutenue par de nombreuses
du diabète. Présidée par Phi-
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romandes.
vvvvw.insuleman.ch
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