Quelques exemples d`introductions et de transferts de
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Quelques exemples d`introductions et de transferts de
Rev. sci. tech. Off. int. Epiz., 1996, 15 (2), 401-408 Quelques exemples d'introductions et de transferts de mollusques H. GRIZEL * Résumé : Les introductions d'espèces non indigènes dans le milieu naturel sont des opérations qui ont toujours été pratiquées par l'homme. C'est le cas des coquillages, que les Romains, fins connaisseurs, transféraient pour affinage depuis la France vers l'Italie. Parmi les cas d'introductions les plus remarquables, peuvent être relevés ceux de l'huître creuse (Crassostrea gigas) et de la palourde japonaise (Ruditapes philippinarum). L'auteur examine les causes, les conditions, les résultats et les répercussions économiques et biologiques de ces introductions. Les cas les plus connus d'introduction et d'implantation de nouvelles populations de mollusques sont relativement récents puisqu'ils datent du début du siècle. En fait, ces mouvements correspondent à l'intensification des efforts de pêche, au développement des activités conchylicoles et également à celui des moyens de transport. Comparés aux essais d'introduction effectués pour les poissons, qui concernent des centaines d'espèces, les introductions de mollusques ne portent que sur quelques dizaines d'espèces recensées. Enfin, parmi les introductions volontaires de mollusques, aucune n'a engendré de désordre écologique important. Par contre, elles ont toujours contribué à l'implantation d'une activité littorale pérenne qui ne perturbe pas outre mesure les biotopes naturels. MOTS-CLÉS : Commerce international Mollusques - Transferts d'espèces. - Introduction d'espèces - INTRODUCTION Les migrations humaines et animales ont de tout temps permis le transport d'espèces animales et végétales et de micro-organismes d'un point de la planète à un autre. Ces introductions et transferts font partie de la dynamique biologique et contribuent naturellement à l'évolution des biotopes. Cependant, avec d'abord l'époque des grandes découvertes puis avec l'évolution des moyens de transport et la croissance du nombre d'échanges intercontinentaux, les opérations d'introductions et de transferts d'espèces se sont multipliées, entraînant parfois d'importants désordres écologiques et pouvant également avoir des répercussions sur l'économie d'un pays. Beaucoup de ces échanges ayant également eu des effets positifs, tels que l'accroissement de la diversité biologique et l'établissement de cultures et d'élevages contribuant à résoudre des * Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (IFREMER), Station de Sète, 1, rue Jean Vilar, 34200 Séte, France. 402 problèmes de malnutrition, il convient de traiter le phénomène que certains qualifient d'invasions biologiques avec la plus grande objectivité. Les coquillages font partie des espèces qui ont été introduites depuis des centaines d'années et quelques cas historiques peuvent servir d'exemples à l'étude des problèmes relatifs à ces opérations. INTRODUCTION DE L'HUÎTRE CREUSE L'huître creuse (Crassostrea gigas) est native du Japon où plusieurs populations de souches ont été décrites selon leur latitude d'implantation. En 1988, Quayle (11) rapporte au moins quatre populations différentes (Hokkaido, Miyagi, Hiroshima et Kumamoto). Sa rusticité, son potentiel biologique et son large spectre d'adaptabilité à divers biotopes en ont fait une espèce potentiellement intéressante pour des projets d'introduction. De fait, C. gigas a été introduite avec succès dans une quinzaine de pays des hémisphères Nord et Sud. La plupart de ces introductions ont été effectuées au cours de ce siècle : vers 1912 à Vancouver en Colombie-Britannique (2), en 1971 en Nouvelle-Zélande (4), vers 1950 en Australie et en Tasmanie (3) et à partir de 1971 en France (6). Les motifs de ces introductions étaient variables et répondaient soit à des besoins de maintien ou de développement d'une activité existante, soit à une simple curiosité. Dans le premier cas, la décision d'introduction pouvait être consécutive, comme en France, à une épizootie qui avait détruit la population indigène, ou à une situation de surpêche et d'approvisionnement des bancs naturels comme en Australie. D'autres pays, comme le Canada et la Chine, ont délibérément introduit C. gigas afin de créer une ostréiculture sur leurs côtes. Dans le deuxième cas, les introductions ont été effectuées, la plupart du temps, de manière incontrôlée et frauduleuse par un particulier souhaitant réaliser des essais d'élevage. A l'exception de ce dernier exemple, les introductions ont été pratiquées selon différents procédés, en général sous le contrôle d'organismes de recherche et des administrations compétentes. Ainsi, les populations de C. gigas ont été constituées dans les pays importateurs au moyen d'introductions répétées de naissain ou de l'importation massive de géniteurs, ou encore en passant par des écloseries dans lesquelles les huîtres étaient d'abord placées en quarantaine. Dans le cas d'importation de naissain, des pays comme la France ont préconisé son immersion préalable en eau douce, pendant une heure, afin de détruire d'éventuels prédateurs, notamment les vers plats du genre Pseudostylochus et les organismes fixés sur les coquilles et les collecteurs. En France, ces implantations massives de géniteurs (Tableau I) et de naissain (Tableau II) ont permis la création de gisements naturels productifs qui, depuis 1976, suffisent à satisfaire la demande en jeunes huîtres des centres où C. gigas ne se reproduit pas. L'analyse des effets négatifs et positifs liés à ces introductions laisse apparaître un bilan plutôt favorable. Ainsi, malgré les précautions prises, quelques espèces d'organismes aquatiques exotiques originaires du Japon ont cependant été introduites lors de la réimmersion des collecteurs. Lors d'une étude le long de la côte Atlantique, Gruet et coll. (7) ont 403 TABLEAU I Quantité (en tonnes) d'huîtres creuses (Crassostrea gigas) adultes importées de Colombie-Britannique et semées dans les principaux centres français d'élevage Centre de culture d'huîtres 1975 Total 0 0 65 0 52,5 10 30,5 106 30 60 10 58 50 30 25 0 0 0 0 0 0 0 35 0 0 20 88,5 256 60 137,5 117,5 236,5 173 0 35 562 Baie de Bourgneuf Région de La Rochelle Baie de Marennes-Oléron Estuaire de la Gironde Baie d'Arcachon Total Quantité annuelle 1974 1972 1973 1971 identifié Hydroides enzoensi, Aiptasia pulchella, Anomia chinensis, Balanus amphitrite et B. albicostatus. En Méditerranée, Perez et coll. (9) ont rapporté la présence de macroalgues, probablement liée aux importations de naissain. Les principales espèces sont Laminaria japonica, Undaria pinnatifida et Sargassun muticum. De telles implantations ont également eu lieu au Canada (2) et dans d'autres pays tel Taïwan. A ce jour, et malgré l'implantation de ces espèces sur les côtes françaises ou leur introduction le long du littoral d'autres pays, aucun effet notoire n ' a été répertorié ni pour l'environnement, ni pour les activités humaines des secteurs concernés. De fait, seuls quelques rares effets biologiques ont été relevés dans la littérature. Les principaux sont l'extension des nouveaux gisements de C. gigas qui, sur la côte ouest TABLEAU II Quantité (en tonnes) de collecteurs à naissain importés du Japon en France et estimation de la quantité de naissain Quantité annuelle 1973/ 1974/ 1975/ 1974 1976 1975 Régions 1971/ 1972 1972/ 1973 Méditerranée Arcachon Marennes-Oléron La Rochelle et Vendée Bretagne nord et sud 147 475 1 212 205 413 224 598 2 536 727 741 55 30 210 302 132 107 73 546 631 573 Total 2 452 4 826 729 Estimation de la quantité de naissain (en millions de tonnes) 1226 2 413 365 1976/ 1977 Total 556,5 1176 4 514 1909 1 859,5 23,5 0 0 44 0,5 0 0 10 0 0 1930 68 10 10 015 965 34 5 > 5 billions 404 du Canada, ont supplanté les gisements d'huîtres indigènes (Ostrea lurida) dont la croissance était très lente (2), et l'introduction de prédateurs comme les vers plats (Pseudostylochus ostreophagus) et le perceur (Ocenebra japonica) à Taïwan. Par ailleurs, depuis l'introduction de C. gigas dans les pays concernés, les études conduites sur le polymorphisme enzymatique de plusieurs populations ont montré que cette espèce' conservait une grande variabilité génétique, que les huîtres aient été introduites en petit nombre à travers les écloseries, ou en quantités massives lors d'opérations de repeuplement. Pour ce qui concerne les aspects positifs de ces introductions, il est indéniable que la réussite de celles-ci a largement contribué à maintenir ou à développer les économies régionales. Ainsi, en France, malgré la perte de 60 000 tonnes d'huîtres creuses portugaises, estimée à 556 millions de francs, suite à l'épizootie ayant décimé C. angulata, les 5 000 ostréiculteurs concernés ont pu continuer leur activité en pratiquant l'élevage de cette nouvelle espèce. La production française actuelle, d'environ 140 000 tonnes, dégage un chiffre d'affaires à l'élevage d'environ 1,26 milliard de francs. C. gigas a également servi de substitut à l'élevage de l'huître plate indigène, Ostrea edulis, sujette à deux protozooses. Le succès mondial de l'élevage de C. gigas est actuellement remarquable ; sa production, de l'ordre de 800 000 tonnes, la place au tout premier rang des productions conchylicoles. INTRODUCTION DE LA PALOURDE JAPONAISE Les premières introductions de la palourde japonaise (Ruditapes philippinarum) en France ont été effectuées en 1973 et 1974, par l'importation de naissain et d'adultes originaires du Puget Sound. Quelques années plus tard (1980), un lot de 50 reproducteurs a également été importé d'Oregon vers l'Angleterre, au laboratoire de Conwy. La production issue de ces géniteurs a été expédiée à des écloseries anglaise et écossaise à partir desquelles ont eu lieu, dès 1982, des envois de naissain dans plusieurs sites d'élevage en Angleterre, en Ecosse, mais aussi en Irlande et en Norvège. A partir de ce stock européen de palourdes, des transferts ont également été effectués vers l'Italie et l'Espagne. La production actuelle de la palourde japonaise en Europe, qui se situe autour de 18 000 tonnes, provient d'un stock initial évalué au maximum à 1 000 animaux. Ce stock, issu de la côte ouest du Canada et des Etats-Unis d'Amérique, résulte lui-même de l'importation d'un petit nombre de palourdes originaires du Japon. Toutes ces importations, dont l'objectif était l'implantation de l'espèce et le développement d'une activité d'élevage, ont été réalisées en respectant les règles zoosanitaires de base (contrôles histologiques, mises en quarantaine, production d'une première génération destinée à l'élevage en milieu ouvert). La mise au point de zootechnies précises et les bonnes performances de croissance et de survie obtenues avec la palourde japonaise ont permis la création d'une activité vénéricole, la production en France en 1991 étant évaluée à 600 tonnes. L'implantation de cette espèce dans le milieu, qui s'est faite à partir de naissain produit en écloserie, n ' a pas été accompagnée de l'introduction d'autres espèces non indigènes. Par contre, les palourdes japonaises ensemencées sur parcs ont proliféré, 405 engendrant la création de gisements naturels importants, notamment en Italie, dans la lagune de Venise, et en France, dans le Morbihan. Cependant, les captures provenant de la pêche, évaluées à 23 000 tonnes, ont provoqué une chute des cours de la palourde d'élevage, le prix étant passés de 50-55 francs/kg à 35-45 francs/kg selon la taille. Aucune maladie nouvelle n'a été constatée lors des essais d'acclimatation de la palourde. Par contre, deux bactérioses, l'une causant une mortalité parmi les larves, l'autre étant à l'origine du « syndrome de l'anneau brun », ont été rapportées en 1987 et 1989. Cette dernière maladie a entraîné une baisse notable de la production. Bien que l'origine de cette bactériose soit inconnue, plusieurs chercheurs s'accordent à penser que l'élevage en nurserie et l'élevage intensif pratiqués sans respecter les normes zootechniques recommandées sont responsables de son implantation. La régression de la maladie, suite à l'application de mesures de prophylaxie et à un retour aux normes zootechniques, conforte cette hypothèse. L'absence d'étude de référence sur la variabilité génétique des palourdes japonaises ne permet pas de suivre l'évolution du taux d'hétérozygotie. En 1986, Moraga (8), lors d'une recherche sur les populations cultivées de R. philippinarum, soulignait cette absence mais, par comparaison avec les données obtenues pour R. decussatus, concluait au maintien d'une forte variabilité génétique, en dépit du fait que les populations étudiées étaient issues d'une écloserie. Enfin, et malgré l'absence de confirmation sur le terrain, il est intéressant de rappeler que ces deux espèces de palourdes peuvent s'hybrider (5). Si tel était le cas dans la nature également, il serait important de suivre l'évolution des nouveaux gisements. TRANSFERTS D'ESPÈCES Les transferts d'espèces indigènes sont devenus des pratiques usuelles notamment entre les pays qui maintiennent des échanges commerciaux historiques. De ce fait, il s'est produit une certaine banalisation de ces échanges, les sociétés d'import-export et les conchyliculteurs eux-mêmes considérant cette pratique comme un droit acquis. En réalité, ces transferts sont à prendre en considération tout aussi sérieusement que les introductions, car ils peuvent occasionner certaines perturbations. En effet, si les risques d'ordre écologique sont minimes dans ce cas, les risques de propagation d'une maladie, voire les risques génétiques, ne sont pas à négliger. C'est ainsi qu'en Europe des maladies comme la bonamiose se sont propagées très rapidement entre les pays ayant des forts courants d'échanges pour l'élevage et pour la commercialisation des huîtres, et ont provoqué d'importantes perturbations dans l'économie ostréicole. Il convient de rappeler que pour les maladies très contagieuses, une faible dose pathogène suffit pour que celles-ci se propagent, surtout lorsque l'agent pathogène trouve un terrain très favorable parmi des populations à forte densité. Concernant les aspects génétiques, les échanges historiques d'huîtres plates effectués en Europe afin de reconstituer des gisements naturels touchés soit par des maladies soit par une surpêche, ont contribué à diminuer le flux génétique. L'étude réalisée par Blanc et Bonhomme (1) montre une divergence entre, d'une part, les populations de Méditerranée provenant des étangs de Saint-Cyprien, Nador et Leucate, caractérisées par de faibles flux d'échanges et, d'autre part, les populations de la 406 Manche et de l'Atlantique au sein desquelles se trouve la population de l'étang de Thau. Ces dernières sont également très proches des populations irlandaises. Ces observations sont corroborées par l'histoire des pratiques ostréicoles qui révèle des échanges notoires entre la Hollande (Yerseke), les différents bassins ostréicoles bretons et méditerranéens, les gisements de la côte Ouest de l'Irlande et l'Angleterre. Ces transferts ont eu lieu, selon les époques, dans un sens ou dans l'autre, contribuant ainsi à l'uniformisation des populations d'huîtres plates. Il est intéressant de noter que, par le passé, des textes réglementaires interdisaient l'apport d'huîtres dites étrangères et leur immersion dans les sites où se trouvaient d'importants gisements naturels (10), y compris, par exemple, les échanges entre le sud et le nord de la Bretagne. CONCLUSIONS Les opérations d'introduction et de transfert de coquillages sont pratiquées depuis des siècles soit involontairement, soit volontairement avec des objectifs économiques. Les progrès techniques ayant facilité les échanges intercontinentaux, leur multiplication aussi bien par des voies légales qu'illégales, contrôlées ou incontrôlées, a indéniablement provoqué un accroissement d'invasions biologiques, dont certaines ont entraîné de graves désordres biologiques et économiques. A ce jour, pour ce qui concerne les mollusques, les problèmes majeurs qui ont touché les activités conchylicoles ont été le fait de propagations de maladies dues essentiellement à des transferts. Si les modifications des biotopes, suite à des introductions d'espèces, n'ont pas entraîné de graves répercussions sur les écosystèmes, il n'en demeure pas moins que ce risque important doit être pris en considération, tout comme le risque génétique, même si ce dernier est encore difficilement appréciable et mesurable chez les mollusques, les travaux dans ce domaine étant peu nombreux. Il convient donc de ne pas banaliser ces opérations et de bien distinguer celles qui concernent les introductions de celles qui concernent les transferts. Dans le premier cas, des études poussées sont nécessaires, s'appuyant sur les données de la littérature mais également sur des expérimentations, pour apprécier le risque encouru lors de l'introduction d'une nouvelle espèce et pour réduire au minimum ce risque en préconisant une méthodologie appropriée. En cas de transferts, il est indispensable de procéder à une surveillance permanente de l'évolution des maladies et d'identifier les causes de toute mortalité anormale. Ces données doivent être intégrées dans les schémas de mesures prophylactiques établis par les administrations compétentes, en relation avec les professionnels et les scientifiques. Il faut enfin souligner qu'un gros effort de sensibilisation et d'information doit être réalisé dans ces domaines à l'intention de la profession intéressée. Celle-ci, au-delà des mesures légales, devrait également s'organiser sur chaque bassin afin d'établir des contrats de prophylaxie, obligeant les adhérents à s'enquérir de la qualité zoosanitaire des produits qu'ils achètent et vendent. En effet, les élevages conchylicoles étant conduits en milieu ouvert, l'expérience a montré et montre toujours qu'il ne faut pas espérer des solutions curatives à court terme et que la prophylaxie n'est pas une affaire individuelle mais bien collective. * * * 407 SOME EXAMPLES OF THE INTRODUCTION AND TRANSFER OF MOLLUSC POPULATIONS. - H. Grizel. Summary: Human beings have always introduced non-indigenous species into new environments. Such is the case with shellfish, which the Romans, fine connoisseurs, transferred from France to Italy to mature. The Pacific oyster (Crassostrea gigas) and the Manila clam (Ruditapes philippinarum) are among the most significant examples of these introductions. The author examines the causes, conditions, results, and economic and biological repercussions of these examples. The most well-known cases of the introduction and implantation of new populations of molluscs are relatively recent, dating back to the beginning of this century. These movements result from an intensification of fishing activities, and the development of the mollusc industry and of transportation. The introduction offish has been attempted for hundreds of species, whereas the introduction of molluscs has involved no more than a few dozen recorded species. Finally, with regard to the deliberate introduction of molluscs, none has led to significant ecological disruption, but on the contrary, has led to the establishment of permanent coastal activities which do not greatly disturb the natural biotopes. KEYWORDS: Introduction of species - Molluscs - Trade - Transfers of species. * * ALGUNOS EJEMPLOS DE INTRODUCCIONES Y TRASLADOS DE MOLUSCOS. - H. Grizel. Resumen: La introducción de especies no indígenas en el medio natural es una práctica tan antigua como la humanidad. Un ejemplo de ello es el de los mariscos, que los romanos, grandes entendidos, trasladaban para su refinado desde Francia a Italia. Entre los casos más notables de introducción cabe citar el del ostión del Pacífico (Crassostrea gigas) y el de la almeja japonesa (Ruditapes philippinarum). El autor examina las causas, condiciones, resultados y repercusiones económicas y biológicas de estas introducciones. Los casos más conocidos de introducción e implantación de nuevas poblaciones de moluscos son relativamente recientes, pues datan de principios de siglo. De hecho, tales movimientos corresponden a la intensificación de las actividades de pesca, así como al desarrollo del cultivo de mariscos y al de los medios de transporte. En comparación con las tentativas de introducción realizadas con peces, en las que centenares de especies se han visto implicadas, las introducciones de moluscos no afectan más que a algunas decenas de especies inventariadas. 408 Cabe destacar, por último, que ninguna de las introducciones voluntarias de moluscos ha causado desórdenes ecológicos de importancia. En cambio, siempre han contribuido a la implantación de una actividad litoral duradera que no perturba de modo significativo los biotopos naturales. PALABRAS CLAVE: Comercio internacional - Introducción de especies Moluscos - Traslado de especies. * * * BIBLIOGRAPHIE 1. BLANC F. & BONHOMME F. (1987). - Polymorphisme génétique des populations naturelles de mollusques d'intérêt aquicole. In Proc. European Inland Fisheries Advisory Committee/Food and Agriculture Organisation of the United Nations (EIFAC/FAO) world symposium on selection, hybridisation and genetic engineering in aquaculture, Vol. 1. Bordeaux, 27-30 mai 1986, 59-78. 2. BOURNE N. (1979). - Pacific oysters, Crassostrea gigas, in Bristish Columbia and south Pacific Islands (R. Mann, edit.). In Exotic species in mariculture, 1-53. 3. COLEMAN N. 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