AB Technologies rachète la PME espagnole Lactofresc

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AB Technologies rachète la PME espagnole Lactofresc
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23 AVRIL 2010
CONSEIL
AB Technologies rachète la PME espagnole Lactofresc
Charlotte et Bertrand
JOUAULT
Bonduelle, Besnier, Pasquier… On ne peut que souhaiter à AB
Technologies alimentaires de s’inscrire un jour dans ce cercle
convoité des grandes entreprises familiales françaises de
l’agroalimentaire. Vingt ans de croissance, un capital détenu à
90 % par Bertrand et Charlotte Jouault, respectivement
président et DAF du groupe, et un produit dans l’air du temps,
leader sur son marché : un fromage sans lait, à base de protéines
végétales, qui satisfait autant les exigences de la diététique
contemporaine qu’il échappe aux fluctuations de prix des
produits laitiers. Ajoutez à cela une R&D très en pointe sur son
secteur et une très habile stratégie internationale permettant de
réaliser 60 % de son chiffre d’affaires à l’export : la PME a
réuni tous les ingrédients de la réussite.
« Lorsque Bertrand et moi avons créé AB Technologies en
1990, la société avait une vocation de distribution d’ingrédients
alimentaires, se souvient Charlotte Jouault. Très vite, l’idée
s’est imposée de dépasser le simple négoce. Dès 1993, nous
avons construit une usine à Sulniac (Morbihan) pour produire
le fromage sans lait, développé par Bertrand et destiné aux
industriels de l’agroalimentaire. » Lors des salons
professionnels comme le SIAL ou le FI Europe, Bertrand et
Charlotte Jouault rencontrent de nombreux clients européens
potentiels, très demandeurs de leurs produits. « Notre fromage
végétal s’est rapidement imposé en Allemagne et au Benelux.
Bertrand et moi avons été formés à Sup de Co et je crois que
l'export était inscrit dans les gènes de notre entreprise ».
La conquête de l’Europe s’effectue en deux temps. « En 1998,
alors que nous ouvrions une deuxième usine dans le Morbihan,
nous avons créé une LTD à Birmingham en Angleterre afin de
desservir le Nord de l’Europe. Deux ans plus tard, nous avons
ciblé le Sud en ouvrant un bureau commercial à Barcelone,
grâce au système du VIE. » Outre le développement de contacts
commerciaux, cette implantation en Espagne conduit le groupe
à entamer, en 2008, des pourparlers pour racheter la société
Lactofresc. « Son activité était complémentaire de la nôtre car
l’outil de production de son usine de Madrid permettait de
s’adresser à une clientèle de grandes surfaces et de RHF
(restauration hors foyer) tandis que nous ne vendions qu’aux
industriels de l’agroalimentaire. »
Un rachat grandement facilité par Crédit Agricole CIB. « Le
Crédit Agricole nous a immédiatement orientés vers sa
délégation à Madrid, dirigée par Jean-Jacques Laragnou. Il a
très bien compris nos besoins et son accompagnement nous a
permis d’éviter des écueils. Nous avons obtenu des crédits-bails
avec des taux de marché favorables et un coût de frais
bancaires également très intéressant. Notre vigilance a aussi
été éveillée sur les délais de paiement : en Espagne, il est
autorisé de faire un chèque encaissable six mois plus tard. »
Jean-Jacques Laragnou est fier de cette coopération : « Le
Crédit Agricole a pu déployer tous ses savoir-faire pour AB
Technologies. Nous leur avons ouvert des comptes dans les
livres de notre banque partenaire et nous avons mis en place un
leasing mobilier avec la succursale de Crédit Agricole Leasing
en Espagne. » Et Charlotte Jouault de reprendre : « JeanJacques Laragnou nous a aussi trouvé en un éclair un cabinet
pour faire les payes. Lorsque vous doublez la taille de votre
entreprise par un rachat, vous n’avez pas le droit à l’erreur. Le
temps que Crédit Agricole CIB nous a fait gagner a une valeur
inestimable et pour nos projets d’ouverture dans de nouveaux
pays, j’aurai de nouveau recours à cette méthode. »
Crédit Agricole CIB : un accompagnement global
Jean-Jacques LARAGNOU
Au sein de Crédit Agricole CIB à
Madrid, Jean-Jacques Laragnou est
à la tête de la délégation Espagne
qui accompagne les clients du
Groupe
Crédit
Agricole,
principalement ceux des caisses
régionales et de LCL. « Mon métier
consiste à accueillir les clients et à
les conseiller dans leur projet en
Espagne (exportations ou créations
de filiales). La délégation est née
en 1995, mais son activité a
vraiment pris son essor en 1997,
après l’accord signé avec BBVA
(Banco Bilbao Vizcaya Argentaria),
la deuxième banque espagnole, pour
offrir à nos entreprises clientes des
services de proximité sur tout le
territoire.
Nous
dénombrons
environ
500
entreprises
accompagnées qui sont toujours en
activité. » Ce portage conseil revêt
deux formes :
L’accompagnement bancaire
« C’est le core business de notre
équipe biculturelle. Il s’agit surtout
d’informer les chefs d’entreprises
des différences entre les pratiques
bancaires espagnoles et françaises.
En matière de moyens de paiement,
par exemple. Ici, 50 % des flux se
font par recibo, qui peut se traduire
par "prélèvement à échéance", et qui
n’existe pas en France. Nous
facilitons aussi les ouvertures de
comptes par des procédures
simplifiées mises en place avec
notre partenaire bancaire. Côté
accès au crédit, les banques
analysent le risque de la même
manière qu’en France, mais ne
proposent que des prêts à taux
variables. Nous aidons nos clients à
affiner leur business plan en
prodiguant des conseils adaptés à la
conjoncture locale. »
L’accompagnement
para-bancaire
« Il concerne plus particulièrement
les projets de créations de filiales.
Les sociétés françaises qui veulent
s’implanter ici ont un but
commercial mais ne disposent pas
nécessairement des ressources
opérationnelles pour constituer la
société ou gérer la comptabilité.
Nous leur trouvons des relais
juridiques, fiscaux et comptables, la
trilogie essentielle à une entreprise
française qui s’installe en Espagne.
Pour cela, nous mobilisons notre
réseau, notamment Ubifrance ou les
chambres
de
commerce
et
d’industrie franco-espagnoles. »

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