Commande LQG multimod`ele d`une turbine éolienne `a vitesse
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Commande LQG multimod`ele d`une turbine éolienne `a vitesse
1 Commande LQG multimodèle d’une turbine éolienne à vitesse variable Fabien Lescher∗‡ , Pierre Borne‡ , Jing Yun Zhao∗ ∗ ERPA-EIGSI 26 rue Vaux Le Foletier, 17041 La Rochelle ‡ LAGIS-Ecole Centrale de Lille Cité Scientifique - BP 48 59651 Villeneuve d’Ascq Cedex E-mail: [email protected], [email protected] Résumé: Cet article traite de la commande d’une turbine éolienne à vitesse variable et à régulation pitch. Le fonctionnement d’une turbine éolienne se décompose en plusieurs zones de fonctionnement suivant la vitesse du vent agissant sur la turbine, et les objectifs de commande du système sont différents pour chaque zone. Une structure de contrôle basée sur une représentation multimodèle de type Takagi-Sugeno est conçue pour prendre en compte les non linéarités du système et l’évolution des objectifs de contrôle au cours du fonctionnement de l’éolienne. Pour chaque sous modèle linéaire, un contrôleur LQG est calculé en réponse au problème de commande multivariable et multiobjectif. Mots clés: Energie éolienne, commande multimodèle, synthèse LQG. I. INTRODUCTION L’énergie éolienne s’affirme aujourd’hui comme la plus viable des énergies renouvelables et connaı̂t un fort développement dans le monde entier, malgré un coût de revient plus élevé que celui des sources d’énergie traditionelles. Actuellement, plusieurs solutions sont envisageables en vue de diminuer ce coût, comme l’utilisation de lois de commande avancées, qui permettent d’améliorer sensiblement les performances d’une éolienne à vitesse variable. Les algorithmes de commande implantés visent à optimiser la conversion énergétique du système, et à réduire les charges mécaniques subies par la structure mécanique de l’éolienne en vue d’allonger la durée de vie du système [LEI 91]. Le fonctionnement d’une turbine éolienne à vitesse variable se décompose en plusieurs zones de fonctionnement, en fonction de la vitesse du vent agissant sur son rotor: pour les basses vitesses de vent, le principal objectif est de maximiser l’énergie recueillie par la turbine, alors que pour les vitesses de vent élevées, la puissance électrique produite doit être limitée et régulée à la puissance nominale du générateur. La puissance éolienne recueillie par la turbine dépend de façon fortement non linéaire d’une entrée externe, la vitesse du vent, de la vitesse de rotation de la turbine et de l’angle d’inclinaison des pales (angle de pitch). Le contrôleur doit donc adapter, en agissant sur le couple électromagnétique du générateur et sur l’actionneur pitch, la vitesse de rota- tion de la turbine et l’angle d’inclinaison des pales à la vitesse de vent agissant sur le rotor. Cette grandeur stochastique variant très rapidement dans le temps n’est malheureusement pas mesurable précisément, puisqu’il s’agit de l’énergie moyenne contenue dans le flux d’air traversant le rotor, et non de la vitesse du vent en un point. La meilleure façon de connaı̂tre cette grandeur est alors de l’estimer à partir du comportement de la turbine [LEI 00]. Le problème de la commande de la turbine éolienne est par conséquent un problème de commande multiobjectif d’un système multivariable, non linéaire et fortement dépendant d’un paramètre stochastique non mesurable, la vitesse du vent. En réponse à ce problème de nombreuses types de contrôleurs ont été utilisés, comme des controleurs PI à gains fixes ou séquencés [CAR 96], ou des controleurs basés sur la logique floue [VIH 02]. Le principal inconvénient de ces méthodes est qu’elles ne garantissent pas un comportement optimal du système par rapport à un critère dépendant des différents objectifs de commande. Des techniques de commande optimale comme la commande LQG (linéaire quadratique gaussienne)[EKE 97][MUN 05] ou de commande robuste minimisant un critère H∞ [BON 94][BIA 04] ont été développées à partir d’un modèle linéarisé du système sur une zone de fonctionnement. Dans cet article, on présente un contrôleur visant à améliorer la conversion d’énergie et à réduire les charges mécaniques s’exerçant sur le train de puissance sur la zone entière de fonctionnement de l’éolienne. Ce contrôleur est développé à partir d’une représentation multimodèle de la forme Takagi-Sugeno du système. Pour chaque modèle linéarisé sur la trajectoire de référence du système, on établit une loi de commande optimale LQG multivariable minimisant un critère quadratique dépendant des différents objectifs de commande et prenant en compte les propriétés stochastiques de la vitesse du vent. La commande appliquée au système est alors obtenue par l’interpolation des commandes calculées par les différents contrôleurs. L’article est organisé de la manière suivante: on décrit tout d’abord le modèle de l’éolienne étudiée, ainsi que la stratégie de commande mise en oeuvre. La méthode de synthèse du contrôleur est ensuite présentée. Les performances du contrôleur sont finalement comparées avec celles d’un contrôleur classique à partir de résultats de simulation. II. M OD ÉLISATION DU SYST ÈME La Figure 1 représente la structure d’une chaı̂ne de conversion d’énergie éolienne. Une modélisation de chacun des sous ensembles constituant le système est donc effectuée. Fig. 2. Spectre de la vitesse du vent. Fig. 1. Structure d’une chaı̂ne de conversion éolienne. La vitesse du vent en un point fixe de l’espace a des caractéristiques connus dans le domaine fréquentiel, représentées par le spectre de van der Hoven (Figure2). Ce spectre met en évidence la présence de deux composantes: une composante variant très lentement représentant la valeur moyenne vm (t) du vent, et une composante de turbulence vt (t). Les propriétés de cette composante de haute fréquence peuvent être utilisées par le système de commande, et un modèle de son spectre de puissance est donné par von Karman [NIC 02][EKE 97]: Φv (ω) = K 5 (1 + (Tv ω)2 ) 6 (1) En vue de la synthèse d’une loi de commande, un modèle linéaire de la composante vt (t) est employé, constitué par un filtre du premier ordre excité par un bruit blanc mv (t) [EKE 97]: v˙t = − 1 vt (t) + mv (t) Tv (2) Le spectre de puissance correspondant à ce modèle linéaire est: Φv (ω) = K (1 + (Tv ω)2 ) (3) et représente une approximation suffisante de (1). La constante de temps Tv du modèle (2) et la variance du bruit mv (t) dépendent de la vitesse moyenne du vent vm et de caractéristiques spécifiques au site d’implantation de l’éolienne [NIC 02]: Tv = L vm σm = kσ,v vm Fig. 3. Coefficient de puissance Cp (λ, β). La puissance mécanique Paero recueillie par la turbine est fonction de la densité volumique de l’air ρ, de la vitesse du vent v et du coefficient de puissance Cp : Paero = 1 ρπR2 v 3 Cp 2 (4) avec R le rayon du rotor. Le coefficient de puissance Cp est une fonction non linéaire (Figure 3) de l’angle d’inclinaison des pales β et du rapport λ entre la vitesse périphérique des pales et la vitesse du vent: λ= ωT R v (5) avec ωT la vitesse de rotation du rotor. Le coefficient de puissance Cp (λ, β) de l’éolienne considérée, représentée Figure 3, est modélisée sous forme d’un polynôme de deux variables: Cp (λ, β) = X i,j=1..4 aij λi β j (6) et les coefficients kω , kv et kβ sont définis par: µ γωi = µ γvi = Fig. 4. Modèle d’arbre à deux inerties γβi = JT ω̇T JG ω̇G TD = = = Taero − fT ωT − TD TD − fG ωG − TG d(ωT − ωG ) + k(θT − θG ) ¶ (9) Si ∂Taero ∂β ¶ Si Le modèle linéarisé du système autour du point de fonctionnement Si s’écrit alors sous forme d’équation d’état: ẋ = A∆x + B∆u + Gw (10) Les vecteurs d’état sont définis par: x= ωT ωG TD β v µ u= ¶ TG βref w = mv (11) (7) et la matrice d’état A par: La partie électrique du système correspondant au générateur et à son module de commande associé n’est pas modélisée: en effet, les dynamiques de réponse de la partie électrique sont beaucoup plus rapides que celles de la partie mécanique, et par conséquent, et à la vue des objectifs de cette étude, elles sont négligées. Le couple électromagnétique TG du générateur est donc considéré égal à sa valeur de consigne TG,ref . L’actionneur pitch représente le système mécanique et hydraulique qui permet aux pales de tourner autour de leur axe longitudinal, afin de faire varier leur angle d’inclinaison par rapport au vent. Ce système est décrit par une fonction de transfert du premier ordre avec une saturation sur β et β̇ afin de rendre compte des limites physiques de l’actionneur. L’interconnection de ces différents sous systèmes est un système fortement non linéaire à cause de l’expression du couple aérodynamique Taero . Ce système global peut néanmoins être linéarisé autour d’un point de fonctionnement, en linéarisant l’expression du couple aérodynamique: ∆Taero = kω ∆ωT + kv ∆v + kβ ∆β Si ∂Taero ∂v µ La flexibilité de l’arbre mécanique reliant le rotor au générateur est prise en compte dans le modèle: en effet, les dynamiques structurelles de l’arbre de transmission flexible peuvent donner lieu à des phénomènes d’oscillation du couple de torsion de l’arbre à une fréquence de résonance, ce qui peut entraı̂ner une augmentation des charges mécaniques qu’il subit [PET 02][BUR 01]. Pour rendre compte de ce phénomène, l’arbre de transmission flexible est représenté par un modèle à deux inerties (Figure 4) connectées par un ressort et un amortisseur. Le comportement mécanique de l’arbre de transmission est alors décrit par: ¶ ∂Taero ∂ωT (8) L’opérateur ∆ correspond aux déviations des différentes grandeurs par rapport au point de linéarisation Si (xi , ui ), 1 JT (γωi − fT ) 0 d+ k (γ − f ) T JT ωi 0 − J1T 0 1 f JG G 1 JG −d− k f JG G 0 0 k JT 0 − k JG 1 JT γβi 0 1 JT γvi 0 k JT γβi k JT γvi 0 − T1b 0 0 0 − T1v avec: 0 − J1 kG B= JG 0 0 0 0 0 1 Tb 0 G= 0 0 0 0 1 III. S YNTH ÈSE DU CONTR ÔLEUR A. Stratégie de commande Le fonctionnement de l’éolienne se divise en plusieurs parties, suivant la vitesse du vent agissant sur le système, à l’intérieur desquelles les objectifs de comande sont différentes. Fig. 6. Trajectoire de référence. Fig. 5. Evolution des principales grandeurs caractéristiques du système avec la vitesse du vent. Pour les basses vitesses de vent, v < v1 , l’objectif est d’optimiser le rendement énergétique du système et donc de recueillir le maximum de puissance éolienne. Dans cette zone, appelée Charge Partielle 1, le système doit donc fonctionner à Cp (λ, β) = Cp,max . Pour ce faire, l’angle de calage des pales β est maintenu constant à βopt et λ est régulé à λopt en agissant sur le couple électromagnétique du générateur TG , qui permet de contrôler la vitesse de rotation de la turbine ωT en fonction de la vitesse du vent v. Pour des vitesses de vent plus élevées, v1 < v < v2, c’est à dire quand la vitesse de rotation ωT requise par la stratégie de commande précédente atteint la vitesse de rotation nominale du générateur, la stratégie de commande consiste à fonctionner à une vitesse de rotation fixe, en agissant sur le couple électromagnétique du générateur TG . On parle dans cette phase de fonctionnement en Charge Partielle 2. Pour v > v2 , la turbine fonctionne en zone de Pleine Charge et la puissance produite doit être maintenue égale à la puissance nominale du générateur. La vitesse de rotation de la turbine est maintenue autour de la vitesse nominale du générateur et l’angle de calage des pales β est modifié afin de diminuer le coefficient de puissance Cp (λ, β). Le système de commande est dans cette phase multivariable, puisqu’il agit sur le couple du générateur et sur l’angle de calage des pales. D’autres contraintes que celles inhérentes à la technologie du générateur expliquent la limitation de la puissance lors de cette phase, comme la limitation du niveau sonore du bruit généré par les pales ou la limitation des charges sur la structure mécanique du système [BOS 01]. Les évolutions des différentes grandeurs mécaniques et électriques en fonction de la vitesse du vent sont représentées à la Figure 5. Le principal objectif de com- mande est donc le suivi de ces courbes, qui garantit une conversion optimale de l’énergie éolienne. Le second objectif est la minimisation de la fatigue mécanique subie par le train de puissance. Cet objectif peut être ramené à la réduction des fluctuations du couple de torsion TD de l’arbre. Ces deux objectifs sont opposés: en effet, la maximisation de la puissance recueillie par la turbine implique un changement instantané de la vitesse de rotation de la turbine en réponse à une variation de vent, et par conséquence une variation rapide du couple du générateur TG , qui provoque alors des fortes contraintes sur l’arbre. Le contrôleur synthétisé doit donc optimiser un compromis entre ces deux objectifs. B. Approche multimodèle A cause des non linéarités du système et des différents objectifs de commande, fonctions des points d’opération du système, une approche multimodèle est utilisée pour la synthèse du contrôleur. Le système est linéarisé autour de plusieurs points de fonctionnement Si (xi , ui ) se situant sur la trajectoire optimale du système (Figure 6). C. Contrôleur optimal LQG La synthèse d’un contrôleur optimal par la commande LQG (linéaire quadratique gaussienne) est particulièrement bien adaptée au problème de la commande de la turbine éolienne. En effet, la synthèse LQG permet d’obtenir un comportement d’un système linéaire en boucle fermée optimal pour un critère quadratique dépendant des différents objectifs de commande. De plus, la synthèse LQG prend en considération les propriétés stochastiques des perturbations affectant le système et des bruits de mesure, et donc les propriétés stochastiques de la composante turbulente de la vitesse du vent. Ainsi pour chaque point de linéarisation du modèle Si (xi , ui ), un contrôleur LQG est synthétisé, composé d’un filtre de Kalman estimant l’état du modèle linéarisé ∆x̂ = x̂ − xi et d’un retour d’état ∆u = K∆x̂ (Figure 7). Le retour d’état K est calculé de manière à minimiser une fonction quadratique J, qui dépend des objectifs de commande, et est par conséquent différente selon les zones sous la forme: Z J= T ¡ ¢ xT Qx + uT Ru + 2xT Su dt (15) 0 qui correspond à la forme classique du critère quadratique pour la synthèse LQG. Fig. 7. Structure d’un contrôleur LQG D. Interpolation des contrôleurs d’opération du système. En Charge Partielle 1, le système doit évoluer à λ = λopt pour recueillir le maximum d’énergie éolienne. Le critère quadratique J s’écrit alors: Z T J= ¢ ¡ q1 ∆λ(t)2 + q2 ∆TD (t)2 + r∆TG (t)2 dt 0 (12) ∆λ(t) correspond à la quantité ∆λ(t) = λ(t) − λopt multipliée par un filtre passe bas Wλ (s). De même ∆TD (t) correspond à la quantité ∆TD (t) = TD (t) − TD,i multiplié par un filtre passe haut WTD (s). En effet, le suivi de la consigne λ = λopt en hautes fréquences n’est pas recommandé car il imposerait des variations brusques de la vitesse de la turbine, et donc des charges mécaniques importantes sur l’arbre. De même, le filtre passe haut WTD permet d’améliorer l’amortissement du système pour une gamme de fréquence élevée comprenant la fréquence de résonnance de l’arbre. En Charge Partielle 2, le système doit fonctionner à la vitesse de rotation nominale du générateur. Le critère quadratique s’écrit: Z J= T ¡ ¢ q1 ∆ωT (t)2 + q2 ∆TD (t)2 + r∆TG (t)2 dt 0 (13) ∆ωT (t) correspond à la variation de la vitesse de rotation filtrée par un filtre passe bas. En Pleine Charge, la puissance électrique de la turbine doit être régulée à la puissance nominale du générateur. Le coût quadratique à minimiser s’exprime: Z J= T La commande globale à appliquer au système non linéaire est calculée à partir de l’interpolation des commandes déterminées par les différents correcteurs des modèles linéarisés. Une approche par la méthode de Takagi Sugeno est utilisée: basée sur une technique d’interpolation par logique floue, cette méthode assure des transitions douces entre les différentes régions d’opération, et évite les phénomènes de commutation brutale. Le système non linéaire global est considéré comme une somme pondérée des modèles linéarisés: ẋ(t) = N X µi (z(t))(Ai (x(t) − xi ) + Bi (u(t) − ui ) (16) i=1 z(t) est la variable de décision du système et les fonctions de pondération µi sont telles que µi (z(t)) ≥ 0, i = 1..N PN et i=1 µi (z(t)) = 1. La variable de décision z(t) doit permettre au contrôleur d’identifier le point de fonctionnement du système sur la trajectoire optimale. La vitesse du vent étant une variable d’état du système (11), elle est estimée pour chaque modèle linéarisé par le filtre de Kalman correspondant. L’estimée de la vitesse du vent v̂(t) est déterminée par l’interpolation des vitesses v̂i (t) calculées pour chaque modèle linéarisé. La variable de décision z(t) utilisée pour cette interpolation est l’estimée de la vitesse du vent v̂(t − τ ) retardée d’une durée τ . Les fonctions de pondération utilisées sont représentées Figure 8. La commande globale u appliquée (q1 ∆Pelec (t)2 + q2 ∆TD (t)2 0 + r1 ∆TG (t)2 + r2 ∆βref (t)2 )dt (14) On peut alors montrer que dans chaque cas, on peut réécrire le critère quadratique J en fonction de l’état du système Fig. 8. Fonction de pondération µi (z) Fig. 10. Structure du correcteur PI en Charge Partielle Fig. 9. Structure du contrôleur global Fig. 11. Structure du correcteur PI en Pleine Charge au système non linéaire s’exprime alors: u(t) = N X µi (z(t)) (ui + Ki (∆x̂i (t))) (17) i=1 La structure de ce contrôleur LQG multimodèle est représentée Figure 9. E. Evaluation de la loi de commande Le système de commande proposé est validé par la simulation numérique, et ses performances sont comparées avec celles d’un contrôleur PI dans les zones de fonctionnement de l’éolienne correspondant aux basses vitesses de vent (Charge Partielle 1) et aux hautes vitesses de vent (Pleine Charge). Le modèle de turbine éolienne implanté dans le simulateur correspond à une éolienne de 1.2 MW à vitesse variable et régulation pitch. En Charge Partielle, le contrôleur PI est calculé à partir d’un modèle linéarisé de la turbine sur un point de fonctionnement et en tenant que sur la trajectoire de référence le couple aérodynamique recueilli par la turbine s’exprime: Taero = Cp,opt 1 ρπR5 3 ωT2 2 λopt (18) La consigne ωT,ref est donc calculée à partir de l’estimée du couple aérodynamique T̂aero (Figure 10). La perte relative d’énergie capturée par la turbine par rapport à l’énergie maximale capturée, c’est à dire en fonctionnant à chaque instant à Cp = Cp,opt , soumise aux mêmes conditions de vent est présentée Table I pour les deux contrôleurs considérés. Le rendement énergétique pour les deux contrôleurs est très élevé. Les courbes temporelles de la vitesse du vent, de la vitesse de rotation et du couple de torsion de l’arbre de transmission sont présentées Figure 12. Le contrôleur LQG présente donc, pour un rendement énergétique équivalent au contrôleur PI, des variations du couple de torsion de l’arbre mécanique réduites. Pour la zone de fonctionnement correspondant aux vitesses de vent élevées, dite de Pleine Charge, la structure du contrôleur PI est présentée Figure 11. Ce contrôleur régule la puissance électrique générée en corrigeant la vitesse de rotation du générateur en agissant sur l’angle d’inclinaison des pales, en fixant la valeur du couple électromagnétique du générateur à sa valeur nominale TG,nom . Ce contrôleur est donc monovariable contrairement au contrôleur LQG proposé qui est multivariable dans cette phase. Les courbes temporelles de la vitesse de vent, de la puissance électrique générée, de l’angle d’inclinaison des pales et du couple de torsion de l’arbre de trans- Contrôleur Perte relative Contrôleur LQG 99.03 % Contrôleur PI 99.08 % TABLE I C HARGE PARTIELLE : P ERTE RELATIVE D ’ ÉNERGIE RECUEILLIE Fig. 12. Charges partielles: Séries Temporelles: − contrôleur LQG, − contrôleur PI. Fig. 13. Pleine Charge: Séries Temporelles: − contrôleur LQG, − contrôleur PI. Fig. 14. Pleine Charge: Densité Spectrale de Puissance du couple de torsion: − contrôleur LQG, − contrôleur PI. Fig. 15. Simulation sur la totalité de la plage de fonctionnement IV. C ONCLUSION mission sont présentées Figure 13. Les variations de la puissance électrique autour de la puissance nominale de l’éolienne (1.2M W ) sont plus réduites pour le contrôleur LQG. Les variations du couple de torsion de l’arbre sont plus élevées pour le contrôleur proposé. Néanmoins en analysant la Densité Spectrale de Puissance du couple de torsion (Figure 14), on constate que les fluctuations du couple de torsion à la fréquence de résonnace, qui sont les plus dommageables pour l’arbre flexibe sont sensiblement les mêmes pour les deux contrôleurs. Des simulations pour une vitesse de vent couvrant les différentes plages de fonctionnement montrent le comportement du système lors de transitions entre les différentes phases (Figure 15). Dans ce papier, on présente une structure de contrôle d’une turbine éolienne à vitesse variable dans sa plage entière de fonctionnement. Le contrôleur basé sur une représentation multimodèle prend en compte le caractère non linéaire du système et les différents objectifs de contrôle en fonction des zones de fonctionnement de la turbine. La technique de synthèse de commande LQG garantit un comportement optimal du système autour d’un point de fonctionnement par rapport à un compromis entre plusieurs objectifs de commande. L’évaluation de la stratégie de commande proposée fait apparaı̂tre un meilleur comportement du système dans chaque zone de fonctionnement par rapport à un contrôleur classique, ainsi que de bonnes transitions entre les zones de fonctionnement. Cependant aucune garantie de performance ni de stabilité pour le système non linéaire global n’est assuré avec le contrôleur proposé. REFERENCES [BIA 04] B IANCHI F., M ANTZ R., C HRISTIANSEN C., Power regulation in pitch controlled variable-speed WECS above rated wind speed, Renewable Energy, vol. 29, p. 1911-1922, 2004. [BON 94] B ONGERS P., Modeling and Identification of Flexible Wind Turbines and a Factorizational Approach to Robust Control, PhD thesis, Delft University of Technology, 1994. [BOS 01] B OSSANYI E., The design of Closed Loop Controllers for Wind Turbines, in Wind Energy 2000, vol. 3, p. 149-163, 2001. [BUR 01] B URTON T., S HARPE D., J ENKINS N., B OSSANYI E., Wind Energy Handbook, John Wiley & Sons, 2001. [CAR 96] C ARDENAS R., Control of wind turbines using a switched reluctance generator, PhD thesis, University of Nottingham, 1996. 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