la maison des soeurs... - Site officiel de la Ville de Mazeres

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LA MAISON DES SOEURS...
Extrait du Site officiel de la Ville de Mazeres (Ariège 09)
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LA MAISON DES SOEURS...
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Date de mise en ligne : vendredi 28 décembre 2012
Description :
Évocation de l'histoire de la "Maison des Soeurs" ! Pour ceux qui aiment lire et s'intéressent à la petite Histoire...
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LA MAISON DES SOEURS...
Évocation de l'histoire de la "Maison des Soeurs" !
Pour ceux qui aiment lire et s'intéressent à la petite Histoire...
On parle à dessein de "maison des soeurs". Effectivement, au cours des ans plusieurs extensions, qui ne sont pas
citées dans le récit qui suit, seront réalisées.
Au moment de son rachat par la Mairie en 2009 la maison de retraite se compose de "la maison des soeurs" et de
plusieurs extensions immobilières rattachées à la "maison des soeurs".
Inscription figurant sur le fronton "MAISON DES SRURS DE LA CHARITE DE ST VINCENT DE PAUL 1842 1887"
Le 4 mai 1853, l'Empereur Napoléon III signe un décret autorisant la ville de Mazères à acquérir auprès de M.
Jean-Baptiste ETIENNE, représenté par le Sieur ISSALIE, divers immeubles .../... à la charge de la ville de servir une
rente annuelle et perpétuelle de deux mille francs à cinq soeurs de la Charité de Saint Vincent de Paul tenues de
soigner à domicile les pauvres malades, d'instruire les filles indigentes et diriger un ouvroir…
Lorsque Napoléon III signe cet acte, les soeurs sont déjà à Mazères depuis près de 10 ans.
La Compagnie des Filles de la Charité est une communauté internationale, fondée par l'abbé Vincent de Paul et
Madame Louise de Marillac, en 1633 avec pour vocation de servir les pauvres. Cette Compagnie fut approuvée par
l'Archevêque de Paris en 1655 et par Rome en 1668.
Les Filles de la Charité (1), aussi appelées "Soeurs de Saint Vincent de Paul", sont vouées au service des malades
et au service corporel et spirituel des pauvres.
(1) A cette époque toutes les soeurs vivent à l'écart du monde. Pour assurer les missions auxquelles les destine le
curé Vincent, il leur fallait pouvoir vivre dans la ville au contact des pauvres, d'où l'appellation Filles de la charité.
La soeur Supérieure Marie St GÈS accompagnée de trois autres soeurs de la Communauté des Filles de la
Charité ont pris possession à Mazères, le 21 novembre 1843 de l'établissement donné par Isaac et Suzanne
FUSTIÈS (2) pour être à perpétuité dirigé par les Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul.
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Déclarations de la soeur St GÈS lors de la prise de possession des immeubles :
« L'intention du donateur étant telle, que maison, meubles et immeuble le tout appartienne en propre à la
communauté de Paris, ne voulant point qu'il n'y ai jamais aucune administration, soit prêtre, soit séculier. La
supérieure du dit bien rendra compte tous les ans aux Supérieures Majeurs de Paris des revenus des métairies, et
après avoir pris pour leur entretien, celui des pauvres de la ville et dépenses pour les écoles, s'il reste des revenus,
l'intention de Suzanne FUSTIÈS, est que la Supérieure du dit lieu, envoye sans nullement engager sa conscience,
tous les ans, le surplus à la principale Maison de Paris..... »
(2) Suzanne FUSTIÈS née à Mazères, sert dans la Communauté des Soeurs de Saint Vincent de Paul à Paris. Elle
se trouvait à la Maison Mère, au moment où éclata la révolution de 1789. Obligées de s'enfuir les Soeurs qui se
trouvaient présentes, se partagèrent l'argent de la Communauté. Elles se promirent de revenir quand la tourmente
révolutionnaire aurait cessé et de rapporter l'argent.
Suzanne FUSTIÈS cousu les pièces d'or qu'elle reçût pour sa part dans son jupon, ne gardant dans une bourse que
la monnaie nécessaire au voyage. Elle mit aussi dans cette bourse, une certaine quantité de médailles. Elle fit ce
long voyage à cheval, et arriva sans incident à Castelnaudary. De cette ville à Mazères, elle dut traverser une petite
forêt. Des voleurs l'arrêtèrent et lui demandèrent : « La bourse ou la vie ». Elle fit tinter la menue monnaie et les
médailles qu'elle portait et leur jeta la bourse, les voleurs s'empressèrent de la ramasser et Suzanne continua sa
route.
Arrivée à Mazères, elle acheta deux métairies et un immeuble. Elle se maria et se dévoua pour faire la classe, le
catéchisme et visiter les malades. Mais elle avait des remords de conscience en pensant que cet argent dont elle
s'était servie ne lui appartenait pas. Avant de mourir elle chargea son frère Isaac de rendre les biens à la
communauté des Soeurs de Saint Vincent de Paul. Isaac vendit le tout en 1836 à M. l'abbé Lacoste, curé de
Montaut. Il gardait l'usufruit pendant sa vie et après sa mort, l'abbé Lacoste devait exécuter les désirs de Suzanne
FUSTIÈS en fondant à Mazères une Maison de Soeurs.
Isaac FUSTIÈS épousa à 66 ans, Thérèse Soulé, femme de moeurs légères et fort peu recommandable. Celle-ci à la
mort de son mari voulut faire annuler l'acte de vente et réclama les biens qui avaient appartenus à son mari. De là un
procès qui alla en Cour de Cassation. Finalement Thérèse Soulé Vve FUSTIÈS perdit le procès et les biens de
Suzanne FUSTIÈS devinrent la propriété des Soeurs de Saint Vincent de Paul.
(Récit remis à la Soeur St GÈS par Mme SALVAT habitante de Mazères, attesté par la nièce de Suzanne, Mlle
MARIS)
Vers 1880 le logement des filles au troisième étage est en très mauvais état, le plafond et le fronton de la maison
des soeurs menacent de s'écrouler. Il faudrait 30 000 francs pour construire une nouvelle école. Des conseillers
municipaux s'y opposent. En 1885, le danger est tel que la municipalité, propriétaire de la maison, fait abattre le
3ème étage.
La même année, l'abbé Charles Devin, légataire universel de J-B. Etienne attaque la municipalité qui s'était
engagée à entretenir à perpétuité le bâtiment des soeurs. La municipalité est contrainte en juillet 1886, par acte
notarié, de rétrocéder à l'abbé la propriété de l'ancienne maison FUSTIER et la métairie de Rajol. Cette restitution
entraine l'extinction de la rente de 2 000 francs que la communauté versait aux soeurs. L'abbé fait remanier,
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compléter et aménager la vielle maison de retraite qui devient en 1887 l'édifice qui s'élève aujourd'hui encore,
rue de l'Escabelle, au fond de la place du Général de Gaulle (place de l'église).
Les soeurs de Saint Vincent de Paul rouvrent leurs classes toutes neuves et continuent, comme par le passé,
d'enseigner aux filles, de tenir un orphelinat et de soigner les malades de l'hospice municipal.
Lors de la séparation de l'Église et de l'État, la municipalité maintient les soeurs dans l'hospice, malgré les actions
menées par quelques habitants, de 1904 à 1907 pour les en chasser.
A la suite d'une plainte, un arrêté préfectoral du 20 juin 1907 ordonne la fermeture de l'école des filles de
l'établissement des soeurs de la Charité au 1er septembre. Le Maire demande un délai d'un an pour achever la
construction de l'école privée des filles. Délai refusé. Les filles sont gardées dans leur ancienne école mais sans
enseignement pour ne pas enfreindre la loi...
Les parents se résignent à envoyer leurs filles à l'école laïque que deux institutrices dirigent dans l'aile gauche de la
mairie.
Entre les deux guerres les jeunes enfants de la ville vont à l'école maternelle des soeurs de Saint Vincent de Paul.
L'hospice est transformé en 1963, on divise les salles en chambres particulières avec le chauffage central, on
agence un réfectoire et une salle de télévision.
Après l'arrêt de l'école maternelle des soeurs en 1972, elles acceptent de vendre leur bâtiment à l'hospice St
Guillaume de Mazères (Société de secours mutuel, première assurance contre la maladie), qui y fait aussitôt
installer des chambres supplémentaires.
L'hospice devient une maison de retraite, établissement public géré par un conseil d'administration présidé
par le Maire. On conserve la chapelle des soeurs.
Des modifications seront apportées en plusieurs étapes entre 1973 et 1982.
La maison de retraite Saint Guillaume est servie par cinq soeurs de Saint Vincent de Paul qui reçoivent une
indemnité de vestiaire. Elles tiennent un foyer restaurant, ouvert aux personnes âgées ou handicapées de la
commune.
En 1993 elles quittent la direction de la maison de retraite qui est confiée à un cadre de santé désigné par le conseil
d'administration.
La crise des vocations de plus en plus accentuée ne permet plus aux soeurs d'assurer le remplacement de leurs
ainés au seuil de la retraite.
Au début de l'été 1996 les dernières soeurs, BRIGITTE, MARGUERITE et MARIE-JACQUELINE quittent
définitivement la cité.
Ne répondant plus aux normes exigées pour une maison de retraite, un nouvel établissement "Le clos du
Raunier" sera construit à quelques centaines de mètres du centre de la Bastide.
Cette résidence accueillant les pensionnaires de l'ancienne maison dite "des soeurs" sera inaugurée le 18 avril
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2008.
En 2009, la mairie achète l'ensemble immobilier situé rue de l'Escabelle, rue de l'Hôtel ville et rue Benoit XII.
Aujourd'hui des offices catholiques sont célébrés dans la chapelle de "La petite Reine". Une association caritative
occupe une partie du rez-de-chaussée. Le Conseil Général de l'Ariège a installé dans les murs de cet immeuble ses
Services Sociaux Cantonaux et plusieurs autres projets d'aménagements sont actuellement étudiés par la
municipalité.
Source : Lettre autographe de la Soeur Supérieure St Gès ; Décret de l'Empereur Napoléon III du 4 mai 1853 ;
Histoire de Mazères de Pierre Duffaut.
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