profil de poste - Triangle génération humanitaire

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profil de poste - Triangle génération humanitaire
Chef de projet – Corée du Nord
Pays : Corée du Nord – poste basé à Pyongyang, avec des déplacements sur les sites de projet (côte Ouest du
pays)
Durée : contrat d'un an renouvelable
Prise de poste : février 2017 (un mois à prévoir pour l'obtention du visa)
Conditions : Contrat salarié, salaire mensuel brut de 1 550 à 2 100 € selon expérience, per diem mensuel 500 €,
prise en charge d’une couverture médicale à 100% + assurance rapatriement + prévoyance, prise en charge du
logement et du transport international et local dans le cadre de la mission, repos tous les 3 mois. Plus
d'information sur www.trianglegh.org , rubrique "Participer".
Possibilité de départ en couple ou en famille : oui.
Présentation de Triangle G H
"Acteur d'une solidarité durable et partagée"
Créée en 1994, Triangle Génération Humanitaire (ou TGH), association française de solidarité internationale
basée à Lyon, élabore et met en œuvre des programmes d'urgence, de réhabilitation et de développement dans
les domaines de l'eau, de l'hygiène et de l'assainissement, du génie civil, de la sécurité alimentaire et du
développement rural, du socio-éducatif et du psychosocial. TGH travaille actuellement dans 11 pays d’Afrique,
d’Asie et du Moyen-Orient.
Contexte
Depuis la chute du bloc socialiste à la fin des années 1980, les conditions de vie des groupes les plus
vulnérables de la République Populaire Démocratique de Corée (RPDC) se sont dramatiquement dégradées.
Confrontée à une crise alimentaire de grande ampleur, le système centralisé basé sur la production des fermes
coopératives (Système Public de Distribution – ci-après le SPD) rencontre d’importantes difficultés à tous les
niveaux de la chaîne alimentaire (production, transformation, conservation et distribution) et ne parvient pas à
satisfaire les besoins alimentaires des 28 millions d’habitants du pays. Cette crise est vécue de manière encore
plus intense par les groupes de population dépendant intégralement du SPD pour l’ensemble de leurs besoins, et
au 1er rang desquels se trouvent les enfants de moins de 6 ans pris en charge dans les institutions préscolaires.
La situation alimentaire de la population en RPDC connaît une amélioration progressive depuis 2008, grâce aux
efforts conjoints du gouvernement et de la communauté internationale qui ont permis de réduire le déficit
alimentaire du pays. Toutefois, le statut nutritionnel de la population (et plus particulièrement des populations les
plus vulnérables) n’en reste pas moins alarmant. Ainsi, selon la dernière enquête menée par UNICEF en 2012 1,
le taux de prévalence de malnutrition chronique globale2 des enfants de moins de cinq ans était estimé à
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DPRK Final report of the National Nutrition Survey 2012 (CBS, UNICEF, WFP, WHO)
Retard de croissance en taille pour âge.
TGH – Corée du Nord – Chef de projet
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27,9 %3. Le taux de prévalence de l’anémie des enfants de 6 à 11 mois est également préoccupant, s’élevant à
45,4 % et allant jusqu’à 47,9% pour les enfants de 12 à 23 mois. Ces taux élevés reflètent les carences
alimentaires des populations les plus vulnérables et plus particulièrement l’apport insuffisant en fer et en vitamine
B12 des repas consommés. La consommation de protéines animales et d’aliments riches en micronutriments
reste aujourd’hui extrêmement réduite pour une grande majorité de la population du pays, sujette aux variations
saisonnières et aux priorités du SPD. Cette faible diversité alimentaire provoque des déficiences en fer, en zinc,
et en vitamine A, engendrant des risques d’anémie, de malnutrition chronique et une hausse de la morbidité.
De plus, malgré l’amélioration continue de la production agricole, le système alimentaire reste extrêmement
vulnérable aux chocs climatiques et économiques et le déficit alimentaire est toujours préoccupant. La production
totale pour 2013/14 a été estimée par la FAO et le PAM, lors de leur mission d’évaluation de la production
agricole et de la sécurité alimentaire en RPDC d’octobre 20134, à 5,03 millions de tonnes disponibles pour la
consommation domestique. Selon l’estimation effectuée lors de cette mission, les besoins totaux pour couvrir
cette consommation s’élèvent à 5,37 millions de tonnes en équivalent céréalier, soit un besoin en apport
supplémentaire de 340 000 tonnes pour l’année agricole 2013/2014. L’importation commerciale prévue
officiellement par les autorités coréennes s’élevant à 300 000 tonnes, un déficit de 40 000 tonnes reste à prévoir
pour l’année à venir.
La grande majorité des apports énergétiques provient des céréales, dont la consommation moyenne pour les
personnes dépendantes du SPD s’élève en pratique à 310 grammes par jour pour un apport calorique d’environ
1250 kcal/j (soit un déficit de 40% par rapport à l’apport journalier de 2100 kcal préconisés par la plupart des
recommandations internationales).
Ainsi, d’un dispositif d’urgence d’aide alimentaire aux premiers temps de la crise humanitaire au milieu des
années 90, l’aide internationale apportée à la Corée du Nord s’est peu à peu orientée vers des projets de
développement et de coopération technique de plus longue durée visant à réduire une malnutrition devenue
chronique et à relancer les secteurs de services (eau, assainissement, santé) dont la régression a gravement
affecté les conditions de vie de la population.
Présentation de la mission
Présent en Corée du Nord depuis décembre 2000, TGH a commencé ses activités avec un projet d’appui au
secteur agricole. TGH est ensuite intervenu dans différents secteurs : réhabilitation des surfaces cultivées de
polders, eau et assainissement, reforestation et soutien aux personnes âgées. Ces projets ont été réalisés grâce
aux financements de l’Union Européenne (EuropeAid, ECHO), SIDA (coopération suédoise), OCHA,
l’Ambassade d’Allemagne, la Coopération Suisse, et l’Aide Alimentaire Programmée du gouvernement français.
Entre 2010 et 2013, TGH a travaillé sur un projet de relance de deux fermes piscicoles dont la production est
destinée aux enfants des institutions, ainsi que sur un projet de soutien à deux fermes d’élevage bovin pour
accroître la distribution de produits laitiers aux institutions pour enfants.
TGH a par ailleurs mis en œuvre entre 2012 et 2016 un projet d’accès à l’eau potable et à l’assainissement
financé par SIDA (coopération suédoise), puis par Oxfam Hong-Kong. Il s’agit d’un projet d’amélioration de
l’accès à l’eau potable et aux installations sanitaires pour les habitants de la ville de Sohung, au Sud de
Pyongyang, dans la province de Hwanghae du Nord, démarré en novembre 2012.
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Elle s’élevait à 62,3 % en 1998 et à 37 % en 2004.
FAO/WFP Crop and food security assessment mission to the DPRK report, 28 November 2013 (FAO, WFP)
TGH – Corée du Nord – Chef de projet
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TGH a également mis en œuvre entre 2014 et 2016, un projet financé par l’Union Européenne d’appui à des
acteurs non étatiques. Ce projet de 27 mois, intitulé “Strengthening civil society capacities for a better care of
elderly people in DPRK” venait en appui à la fédération coréenne des personnes âgées, par un renforcement de
leurs capacités dans leur mission de soutien auprès des personnes âgées. Ce projet va entamer sa deuxième
phase en avril 2017 pour une durée de 24 mois.
Depuis le début de l’année 2015, TGH a débuté la mise en œuvre d’un programme de sécurité alimentaire
intégrant des chapitres de pisciculture, d’élevage et d’agriculture, visant à améliorer l’état nutritionnel des enfants
vivant en institutions à travers un apport protéinique renforcé. La mise en œuvre de ce programme est rendue
possible grâce à l’introduction et le perfectionnement d’un système de pisciculture intégrée dans deux nouvelles
fermes, dont la production est destinée aux institutions pour enfants de la région. Ce programme a pour
principaux volets d’intervention : 1) appui à la production, 2) renforcement de la post production, le tout dans une
perspective d’autonomisation partielle de la ferme par rapport à ses intrants (fertilisants principalement) ; 3) et
enfin un volet de renforcement des capacités de nos partenaires le BoA et le CNI, visant entre autres à
disséminer sur d’autres sites les pratiques développées par le projet.
Actuellement, trois projets sont en cours :
- Un projet visant à l’amélioration de la situation nutritionnelle des enfants grâce à l’augmentation de la production
de deux fermes piscicoles dans les provinces de l’ouest du pays, et à l’amélioration des conditions de
conservation et des pratiques d’hygiène (projet présenté dans cette fiche de poste). Le projet est financé par
l’Union Européenne (EuropeAid) et a été initié en janvier 2015, pour une durée de 4 ans.
- Un projet visant à distribuer de la nourriture dans les crèches et jardins d’enfants dans les mêmes provinces
que le projet cité ci-dessus, à livrer de matériels de conservation et à former le personnel de ces institutions aux
pratiques nutritionnelles et d’hygiène.
- Un projet visant à l’amélioration de la situation nutritionnelle des enfants grâce à l’augmentation des productions
maraîchère et céréalière de quatre fermes dans une province du centre du pays, à l’amélioration des systèmes
d’irrigation et de fertilisation, et à l’amélioration des conditions de conservation et des pratiques d’hygiène. Le
projet est financé par l’Union Européenne (EuropeAid) et a été initié en septembre 2016, pour une durée de 3
ans.
L’équipe est composée de 3 personnels expatriés et 8 personnels nationaux en janvier 2017.
Equipe nationale : 1 officier de liaison, 1 administrateur/logisticien, 2 interprètes/assistants, 2 chauffeurs, 2
cuisinière/femme de ménage.
Equipe expatriée : 1 chef de mission, 2 chefs de projet (Sécurité Alimentaire)
Poste
Le projet vise à améliorer la sécurité alimentaire des enfants vivant dans les institutions officielles par
l’augmentation de la production de deux fermes piscicoles situées sur la côté ouest du pays, à travers
l’introduction d’un système intégré de pisciculture visant à optimiser et rendre complémentaires les productions
agricole, d’élevage et piscicole. La production est donc par la suite distribuée dans les jardins d’enfant et crèches,
l’objectif du projet étant d’augmenter la disponibilité et la qualité des produits servis aux jeunes enfants pour
permettre à terme une amélioration nutritionnelle. Les pratiques liées à l’hygiène et à la préparation de la
nourriture dans les institutions sont également ciblées par le projet.
Enfin, le renforcement des compétences du Bureau d’Aquaculture coréen (BoA) et de l’Institut de Nutrition
Infantile (CNI), principaux associés du projet, est également prévu à travers des actions de formation et de
capitalisation. Ce renforcement des compétences a déjà démarré. Pour cette activité, TGH travaille en partenariat
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avec l’APDRA (APDRA Pisciculture paysanne). L’APDRA apporte son expertise sur la pisciculture grâce à l’appui
d’un expert. Cet expert effectue des missions courtes en DPRK et donne des conseils à distance le reste du
temps.
Basé(e) à Pyongyang, le/la Chef de projet sera amené à se rendre sur les sites de projet (côte Ouest du pays)
deux fois par mois en moyenne.
Le/la Chef de projet travaille sous la responsabilité du Chef de mission et en lien avec le Référent technique
sécurité alimentaire au siège. Il/elle travaille avec l’équipe locale dédiée à la mise en place du projet (1 assistanttraducteur et des experts techniques à temps partiels). Il/elle assume les responsabilités suivantes :
Gestion du projet
- Superviser la bonne mise en œuvre des activités du projet et de leur suivi, en accord avec les objectifs fixés et
avec les besoins des bénéficiaires, parmi lesquels :
1. La mise en place/le suivi d’un système de production intégré : développement des activités piscicoles
(carpes), agricoles (maïs, soja, riz) et animales (porcs et canards) et leur intégration.
2. L’amélioration des étapes de la postproduction (transport, stockage, distribution, transformation,
nutrition et hygiène dans les institutions)
3. Le renforcement des capacités techniques des principaux associés au projet : le Bureau Aquacole et
l’Institut de Nutrition Infantile, respectivement en charge du développement de la pisciculture dans le
pays et de l’amélioration de la nutrition des enfants. Dans ce cadre, il est prévu d’organiser un study tour
pour les directeurs de ferme ainsi que des experts du BoA en France en 2016.
- Assurer le suivi et l'atteinte des indicateurs de résultat
- Participer à la rédaction des rapports d'activités et des rapports internes et externes (rapport intermédiaires et
finaux bailleurs, suivi mensuel interne, rapport de visites terrain, documents techniques divers)
- Capitaliser les informations liées au travail effectué en fonction des besoins et opportunités
- Identifier les besoins de formation des partenaires
- Définir un cursus et un calendrier de formation pratiques et théoriques à mettre en place
- Développer l’ouverture à l’international des interlocuteurs coréens du projet (échanges à distance, organisation
d’un study tour en France)
Gestion logistique et administrative liée au projet
- Participer au suivi du budget du projet ainsi que des prévisionnels de dépenses
- Planifier et réaliser les achats selon les procédures Triangle GH
Réflexion stratégique et veille technique
- Assurer une veille sur la situation de la sécurité alimentaire dans la zone d’intervention
- En partenariat avec le reste de l’équipe, développer et dynamiser les actions de TGH dans les zones
d’intervention
- Développer des collaborations institutionnelles locales
- Participer à la rédaction des propositions de projets de sécurité alimentaire
Ces responsabilités pourront être revues en fonction des évolutions des besoins sur le terrain.
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Conditions de sécurité, de travail, et de vie
Le statut résident permet aux expatriés de circuler librement dans Pyongyang et ses environs. Pour les visites
terrain, les déplacements sont très encadrés et planifiés à l’avance. Les conditions de sécurité sont bonnes, les
expatriés doivent néanmoins respecter quelques consignes peu contraignantes.
La mission à Pyongyang dispose d’un bureau et de deux appartements où sont logés les expatriés de la mission.
Le bureau et l’appartement principal sont équipés de moyens de communication plutôt efficaces : internet
acceptable, téléphone satellitaire.
La capitale dispose de nombreux sites d’intérêt artistique et culturel pour les activités extraprofessionnelles.
L’accès aux infrastructures sportives est également autorisé aux expatriés (tennis, golf, salle de fitness, piscine,
tae kwon do, etc.).
Pyongyang est desservi par un vol quotidien depuis Pékin (sauf le dimanche) et des vols hebdomadaires depuis
Shenyang, Vladivostok et Shanghai pendant l’été. En hiver, les vols sont un peu moins fréquents (environ 3 fois
par semaine vers Pékin). Les expatriés sortent du pays tous les 3 mois pour se reposer.
Profil
- Formation en gestion de projet
- Expérience en gestion de projet indispensable
- Expérience en agro-alimentaire et sécurité alimentaire appréciée
- Connaissances en nutrition et hygiène appréciée
- Bonnes connaissances du milieu humanitaire (ONG, OSI, UE, ECHO)
- Expérience en logistique appréciée
- Maîtrise des outils informatiques (dont Excel et Word)
- Bonnes capacités rédactionnelles en français et en anglais
- Bonnes capacités de négociation et maîtrise de soi
- Capacités à gérer le partenariat avec les experts locaux et l’expert piscicole français
- Capacité à résoudre les problèmes et à gérer les frustrations
- Ténacité, calme, diplomatie et négociation, maîtrise de soi, respect des valeurs et des différences culturelles
- Capacité et motivation pour vivre et travailler en équipe
- Capacité à vivre dans un contexte sociopolitique difficile
Candidature
Les candidats sont invités à envoyer un CV + lettre de motivation par courrier électronique à l'adresse suivante :
[email protected] , à l'attention de Laure MAYNARD, Chargée des RH.
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