Le débit massique, une alternative rapide pour les petites
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Le débit massique, une alternative rapide pour les petites
056_058_Sol 1/02/05 17:24 Page 56 Solutions DÉTECTION DE FUITES Le débit massique, une alternative rapide pour les petites et grosses fuites ▼ Les bancs de test de détection de fuite s’installent au bord de la ligne et suivent les cadences de production. U ne boîte fermée, c’est une boîte fermée et forcément étanche. Les ingénieurs dans l’industrie ne sont pas forcément sensibilisés aux problèmes de fuite. Même dans le secteur de l’automobile qui représente 90 % du marché, un manque de connaissance est à déplorer dans bon nombre d’usines. Une étude de marché réalisée en France il y a quatre ans estimait à 2000 le nombre d’appareils de détection de fuite en ligne de production industriel. Un nombre dérisoire lorsque l’on sait que toute pièce fuit, que rien n’est étanche. Un marché qui devrait “exploser” si l’ensemble des industriels était L’essentiel conscient du bénéfice qu’ils ont à en tirer. Et En contrôle de production, pas seulement en sortie les systèmes automatisés de ligne.La détection de de détection de fuite par mesure de pression sont fuite pourrait être préles plus répandus. sente à chaque étape de Les systèmes avec une production qui rajoute mesure de débit massique une source potentielle apportent une mesure plus de fuite : un usinage, rapide et plus précise. une soudure, la pose Le test à l’hélium avec d’un joint... Ceci est détection par spectrod’autant plus crucial que mètre de masse permet d’atteindre des taux de fuila tendance actuelle est te plus petits mais son coût à l’intégration des équila limite aux applications pements.C’est le cas des spécialisées. nouvelles générations de 56 Pour détecter les fuites au rythme des cadences de production, les méthodes à air sec avec mesure de pression différentielle font quasi l’unanimité Une autre mesure, par débitmétrie massique, moins connue, apporte des avantages surtout en termes de rapidité et de capabilité pour les petits et forts débits. Intertech nous présente ces différentes solutions qui existent déjà depuis plusieurs années mais ne sont pas forcément bien connues. moteurs pour l’automobile qui intègrent aussi le compresseur ou les injecteurs de carburants. En suivant les fuites le long de la chaîne, on évite les mauvaises surprises sur les pièces finies, lorsqu’il est trop tard. Tout fuit Porosité du matériau,joints plus ou moins performants, imperfections d’outillage, les problèmes de fermeture,de soudure ou de jointure, toutes les occasions sont bonnes pour que les molécules volatiles veuillent s’échapper du milieu où elles sont confinées.La première étape de la sensibilisation des esprits est donc d’admettre que tout objet fuit.Le tout est d’avoir un taux de fuite acceptable. Seconde étape qui se passe dans les bureaux d’étude, définir ce taux acceptable. Exemple : les capsules pyrotechniques qui déclenchent le gonflement des airbags. Celles-ci fonctionnent avec deux poudres explosives qui ne doivent pas prendre l’humidité.Il faut garantir une étanchéité équivalente à 20 ans d’utilisation. Dans ces conditions,études et calculs ont permis d’établir que le taux de fuite acceptable doit être inférieur à 2 g d’hélium par an. Comment alors s’assurer dès la production que ce taux sera respecté,ceci sur chaque pièce et tout en respectant les cadences de production? Réponse : le contrôle de production. Les tests se font en ligne, la plupart du temps par un contrôle à 100 %. La mesure de fuite confirmera, ou non, que le produit fuit à un taux moindre que cette valeur tolérée. Pas question évidemment d’attendre un an. Alors, les pièces sont mises sous pression,avec la plupart du temps de l’air,parfois de l’hélium. Pas moins de 30 bar pour les petites capsules pyrotechniques des airbags.Sous pression, les fuites sont pour ainsi dire forcées. On accélère le temps en quelque sorte et les tests prennent quelques secondes ou moins. Ensuite, des méthodes de calculs permettent de convertir la mesure réalisée sous pression en un taux de fuite.Pour les petits switchs qui sont utilisés dans le mécanisme d’ouverture et de fermeture des vitres de voiture, le test sous air sec prendra cinq dixièmes de seconde et permettra de détecter des taux de fuite inférieurs à 0,03 cm3/min (ou encore ccm). Pour des pièces plus importantes, un test peut prendre plusieurs dizaines de secondes (il est alors toujours possible de doubler les bancs de tests pour suivre les cadences de production). Comment faire ? Quels sont donc les moyens de détection? Lorsque l’on retrace les différentes méthodes,on commence toujours par le test hydraulique,dit aussi méthode des bulles dans l’eau.Celle-ci est encore utilisée en particulier pour les tests de fuite des pièces type récipient dans un environnement hostile,fait de mélange d’huile,de MESURES 770 - DECEMBRE 2004 - www.mesures.com 056_058_Sol 1/02/05 17:24 Page 57 Solutions Le capteur de débit massique donne la valeur d’un débit directement converti en un taux de fuite poussière ou à température variable. L’opérateur pressurise la pièce qui est immergée dans un bain d’eau,puis il surveille si un courant de bulles s’échappe de la pièce, signe manifeste d’une fuite. Bien que cette technique permette de détecter de très petites fuites et de les localiser,elle ne peut pas fournir une mesure fiable et exploitable du taux de fuite, car elle dépend essentiellement de l’attention et de la concentration de l’opérateur. De plus, après le test, la pièce doit généralement être séchée avant de continuer dans le processus de fabrication et d’expédition. C’est donc un contrôle lent qui exige l’attention constante de personnel qualifié, sans obtenir des valeurs de fuite comparables,donc sans possibilité d’avoir une répétitivité et une reproductibilité de la fuite pour une série de même pièce. pression initiale.Une seconde mesure sera réalisée après un temps défini,qui mettra ainsi en évidence une chute de pression, laquelle sera convertie en taux de fuite. Il y a donc deux mesures. Ce qui double les possibilités d’enregistrer des erreurs de mesure et augmente l’erreur finale dans les calculs de taux de fuite. La seconde méthode est la mesure de pression différentielle (∆P).On pressurise un volume de référence et la pièce à tester. Un capteur différentiel lit l’écart de pression entre le volume (non fuyard) et la pièce. On gagne un peu en rapidité de mesure.Il faut cependant nuancer,car dans un test de détection de fuite, la mesure en ellemême est rarement l’étape la plus lente. Il faut aussi tenir compte du temps de pressurisation et,surtout,du temps de stabilisation.Le capteur Tests à air sec Alimentation d’air Pièce à tester Régulateur de pression Vanne 1 Capteur (de pression ou de débit massique) Volume de référence La pression : 2 mesures, 2 erreurs C’est la raison pour laquelle, dès que l’on veut passer à un système de contrôle automatisé des applications de contrôle en ligne, le choix se limite aux méthodes de test de fuite à air sec. L’une mesure une chute de pression, procédé classiquement utilisé ces quinze dernières années. L’autre mesure directement le taux de fuite en terme de débit massique, technologie qui existe depuis une douzaine d’années et qui a été introduite en Europe il y a environ 10 ans par Intertech. Mesure de pression ou débit massique,la solution reste toujours la même.Il n’y a finalement que les capteurs qui changent.Au lieu d’injecter de l’air,on peut aussi faire le vide dans la pièce et mesurer le flux d’air qui y rentre après dépressurisation. C’est un procédé d’ailleurs souvent conseillé, lorsque la pièce, le permet car on évite les problèmes de température et de turbulences de l’air. Dans le cas d’une mesure par pression, il existe en réalité deux méthodes. La première est dite “mesure de chute de pression”, qui consiste à pressuriser et isoler de la source la pièce à tester, et à mesurer alors la ∆P est également plus précis qu’un simple capteur de pression (jauge manométrique utilisée en mesure de chute de pression). Dans les deux cas, Il y a toujours deux mesures de pression et donc deux erreurs de mesure. Ce temps entre les deux mesures peut être long, voire très long si le volume est grand ou si le taux de fuite est faible. En raison d’autres variables externes au processus de test (température, vibration…), la probabilité d’erreur de mesure augmente directement avec la longueur de l’intervalle entre les mesures. Des conditions défavorables comme les changements ambiants de température, les mauvaises pièces, la déformation de la pièce pendant le test, ou la vibration du joint modifient les conditions de mesures. Vanne 2 Avant la mesure,le volume de référence et la pièce à tester sont pressurisés. Dans le cas d’une mesure de pression différentielle,le capteur différentiel lit l’écart de pression entre le volume (non fuyard) et la pièce.Les calculs convertissent les deux lectures de cette pression en une mesure de taux de fuite.Dans le cas,d’une mesure de débit massique,n'importe quelle fuite provenant de la pièce est compensée naturellement par l'air du volume de référence passant à travers le capteur de débit massique.La quantité d'air qui s’écoule pour remplacer l’air de la pièce est mesurée directement en centimètres cubes standard par minute. Le capteur de débit massique Réchauffeur Approvisionnement en air R1 Sortie détecteur R2 Le capteur de débit massique(voir schéma ci-dessus) utilise le principe de transfert de chaleur.Le débit de fuite traverse un élément chauffé, où un peu de chaleur est transférée au gaz circulant.Sur un circuit intégré,des résistances sensibles de température (R1 et R2) mesurent la température du flux entrant et sortant.Le pont est équilibré quand les deux résistances sont exposées à la même température (débit nul). Quand le flux traverse,R2 devient plus chaud que R1,le pont est déséquilibré.La tension produite est proportionnelle au débit massique d’air s’échappant de la pièce. MESURES 770 - DECEMBRE 2004 - www.mesures.com 57 056_058_Sol 1/02/05 17:24 Page 58 Solutions Question rapidité Applications Pression Seuil de fuite Temps de test débit massique Temps de test Différentiel de pression Carter boîte vitesse Boîte vitesse Refroidisseur ou échangeur Injecteur essence Corps de valve hydraulique 500 mbar 1 bar 22 bar 4 bar 2 bar 9,0 ccm* 10 ccm* 2 ccm* 0,05 ccm* 2 ccm* 10 s 21 s 6s 1,4 s 44 s 30 s 37 s 45 s 6s 65 s *ccm = cm3/min Les chiffres parlent d’eux mêmes… Mais il faut aussi tenir compte,pour déterminer le temps complet d’un test de fuite,des temps de pressurisation et de stabilisation. D’où l’avantage de la méthode de débit massique. La mesure est plus rapide et elle offre de meilleures performances métrologiques en terme de capabilité des moyens de contrôle (selon la norme CMC définie par les constructeurs automobiles français) ou en termes de répétabilité et reproductibilité (définies par les normes américaines AIAG, elles aussi spécifiques au secteur de l’automobile). Débit massique : une seule mesure La méthode de débit massique applique une lecture de mesure en un seul point (il y a donc une seule erreur de mesure). Et puisque l’on n’effectue qu’une seule mesure,il n’y a donc pas de laps de temps ni d’impact de variables incontrôlables. Une mesure de débit massique par un capteur thermique n’est généralement pas réputée pour sa précision,ni même pour sa rapidité. Pourtant,Intertech a adapté ce type de capteur à la détection de fuite. Son équipement permet de mesurer des petites fuites jusqu’à 0,01 cm3/min en moins d’une seconde. Pour atteindre ce temps de réponse, il est très important que les masses de l’élément chauffant et de l’élément de détection soient aussi petites que possible.Le capteur Intertech est posé sur un circuit intégré et les éléments de détec- tion sont les deux résistances en équilibre d’un pont de Weatstone. Par ailleurs, l’utilisation d’un réservoir permet au test d’être isolé de l’arrivée d’air. En se servant d’une source alternative, le système est beaucoup plus stable que les régulateurs de pression d’air conventionnels généralement utilisés dans les ateliers. Un autre avantage touche à la compensation en température. Celle-ci se fait directement grâce à une mesure de température de la pièce par le capteur lui-même, juste avant le test (ce qui donne une fuite virtuelle qui est déduite de la lecture finale et corrigée par un facteur correspondant au type du circuit de contrôle). Pour les capteurs de pression, la compensation en température, à l’aide de courbes mathématiques, est moins précise. Ainsi, la répétitivité et la reproductibilité des lectures (R*R), selon les normes américaines ou françaises obtenues avec les capteurs de débit d’Intertech sont dans la plupart des cas meilleures qu’avec les systèmes différentiels traditionnels de test de fuite informatisés.Enfin,la conversion d’un débit masse en un taux de fuite est plus logique et facile que celle d’une mesure de pression. Tandis que la technologie à air sec peut être poussée pour détecter des taux de fuite aussi bas que 0,01 cm3/s voire 0,00016 cm3/s dans Contrôle des Moyens de Contrôle CMC est une référence de qualité utilisée en France par PSA et Renault, de la même façon que R&R est utilisé par AIAG, normes américaines utilisées aussi dans le secteur automobile. Le CMC est le coefficient de capacité d’une machine, c’est la capacité qu’un équipement a pour mesurer des paramètres demandés avec un grand degré de précision. Ce standard est imposé par CNOMO (normes pour la construction des machines et installations industrielles des groupes PSA Peugeot Citroën 58 et Renault). Il est décrit dans la norme E41.36.110.N datée du 10/1991. Plus grand est le CMC plus précis est le banc de contrôle. Le standard CNOMO E41.36.416.N (en date de mai 1995) a pour titre : « Capacité des moyens de production. Approbation des moyens de mesure. Moyen d’inspection à l’air avec l’étanchéité à l’air ». Il décrit la procédure pour obtenir un CMC sur un banc de contrôle à l’air. Le niveau d’acceptation, pour un test de fuite, correspond à un CMC supérieur à 3. des circonstances idéales,certaines productions ont besoin de détecter des taux beaucoup plus petits.Dans l’aéronautique et l’automobile,certains composants, vannes, raccords, circuits de sécurité, des circuits de climatisation, etc. utilisent des gaz à molécules plus fines que les molécules d’air.Pour ces applications,le capteur de débit massique touche ses limites. Il y a mieux : les systèmes de test automatisés utilisant des spectromètres de masse à hélium, qui peuvent mesurer une fuite aussi faible que 10-6cm3/s,et fournir les mêmes données techniques que les systèmes de test à air. L’hélium, c’est encore mieux Le test à hélium par spectrométrie de masse implique la pressurisation de la pièce à tester avec l’hélium ou un hélium mélangé avec de l’air, dans une chambre de test. La chambre est évacuée, incitant l’hélium à passer par n’importe quels points de fuite dans le vide environnant. Cette fuite est amenée au spectromètre de masse. Les molécules d’hélium représentant la fuite sont ionisées et aisément détectées. La capacité de test à hélium pour détecter de très bas taux de fuite résulte de la relative petite structure moléculaire d’hélium. Ces molécules passent facilement dans les porosités des matériaux, ce que l’air ou les gaz, à molécules plus grosses ne peuvent faire. Autre avantage, le spectromètre de masse à hélium est insensible aux perturbations extérieurs (température, vibration,… parce qu’il travaille dans le vide et que l’hélium n’est pas sensible à la température). Il délivre des données de fuite plus fiables et dans des temps plus courts. Les techniques à l’hélium peuvent être particulièrement utiles dans des situations où un produit scellé doit être contrôlé pour l’étanchéité. Ici, la pression confinée dans le produit ne peut pas être accessible pour mesurer n’importe quel changement. Par le test à l’hélium, le produit est d’abord soumis à un environnement à hélium pressurisé (on utilise souvent le terme “bombardement” du produit), puis on le met dans un environnement sous vide d’air. Si un peu d’hélium a pénétré dans le produit pendant le processus de bombardement, cet hélium sera expulsé de nouveau sous le vide où sa présence est détectée, signalant la fuite du produit. La seule contrainte de cette technique est son prix. Guy Mermet Directeur d’Intertech Europe Intertech, spécialiste en technologie de détection d’étanchéité, est une société américaine fondée en 1973. Elle est installée à Chicago. Son implantation européenne est basée à Villeurbanne (69). MESURES 770 - DECEMBRE 2004 - www.mesures.com