Corridorinfo spécial A24

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Corridorinfo spécial A24
Association loi 1901 agréée par le Ministère de
l’Environnement pour le Nord et le Pas de Calais
117 rue de la Croix Marmuse 62136 Lestrem
Tel : 03 21 26 14 69 Messagerie : [email protected]
internet : www.lestrem-nature.org SIRET : 433 925 039 0011
Février
2006
A 24 : à l’opposé d’un développement durable !
Pourquoi refusons nous l’A24 ?
Pourquoi refuser une autoroute supplémentaire afin de
soulager le trafic de l’A1 pour certains, désenclaver certains
territoires, créer de l’activité économique, de l’emploi pour
d’autres qui voient des échangeurs fleurir à la porte de toutes les
entreprises ?
Nous nous opposons à ce projet parce que la décision de construire
cette autoroute est à l’opposé d’un développement durable pour une
région qui paye déjà un lourd tribut au trafic routier !
Jean-Louis Wattez Président de Lestrem Nature
Un réseau déjà bien dense !
IFEN : Institut Français de l’Environnement
Un territoire déjà très
fragmenté !
I
Les efforts engagés par le
Conseil Régional pour mettre en
œuvre une trame verte et bleue
sont notables . Notre travail, ici
à Lestrem, pour développer des
corridors biologiques y participe.
Alors doit-on se résigner à
voir une autoroute saccager
notre territoire, les collines
d’Artois, la vallée de la Lys,
les Weppes ou les Monts de
Flandres exclusivement pour
le transport routier de
transit?
La densité des routes nationales et
autoroutes, dans le Nord-Pas de Calais est
deux fois supérieure à la moyenne
nationale (129 m/km2 contre 67m /km2)
avec pourtant un nombre de voitures
particulières et commerciales pour 1000
habitants inférieur à la moyenne
nationale : 453 dans la région et 518 au
niveau national!
Une région au capital naturel déjà largement
consommé
La région est fortement urbanisée, l’occupation des sols
laisse peu de place aux espaces naturels : ces espaces
naturels représentent 12,3% de notre territoire
contre 38,3 % en moyenne nationale.
Dans le rapport que fait l’IFEN de la situation de
l’environnement dans le Nord-Pas-de-Calais, on peut
aussi lire les phrases suivantes : « Afin de ne pas
compromettre son avenir le Nord-Pas-de-Calais doit
veiller à son capital naturel déjà largement
consommé…la protection et la gestion des milieux
naturels sont une nécessité de premier ordre car
l’érosion de la biodiversité régionale n’est pas
enrayée…les zones humides sont très peu protégées».
Lestrem Nature Févier 2006
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Le transport routier est consommateur d’énergie et responsable de la
dégradation de la qualité de l’air. Entre 1990 et 2000 la consommation
énergétique du transport routier a augmenté de 15% en France mais de
20% dans notre région!
Explosion de la consommation d’énergie dans les transports
Sa consommation a pratiquement doublé en volume entre 1973 et 2004 (+96%) et a
augmenté d'environ 20% depuis 1990. Le transport routier représente 81% de la
consommation d'énergie de l'ensemble des transports en France.
Les transports en tête des émissions de CO2
Le secteur des transports est le premier émetteur de CO2 (35% des émissions de CO2). Le
transport routier représente à lui seul 130 millions de tonnes de CO2 émis en France en
2003.
Source ADEME : Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie
Dans une région aussi
densément peuplée et
connaissant une forte
activité industrielle, l’eau
est un enjeu non seulement
écologique mais aussi
économique.
Champs
captants
eau plus rare = eau plus chère
Nous sommes tous concernés !
La Directive Cadre Européenne approuvée par le Conseil Européen en 2000 fixe un cadre pour la
politique de l’eau . Les milieux aquatiques doivent être en bon état d’ici 2015. L’état des lieux
réalisé par l’Agence de l’Eau pour la mise en œuvre de cette directive est sans appel : l’ensemble
du bassin Artois Picardie est en zone à risque! Nous devons mettre en œuvre des mesures pour
parvenir à ce bon état . Et quelle réponse apportons nous à cette situation ? Une autoroute
qui, quel que soit le fuseau retenu, traverserait les champs captants de la nappe de la
craie .
Ces champs captants sont classés par le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des
Eaux comme zones à protéger en priorité !
Un km d’autoroute c’est au minimum 3 hectares imperméabilisés ce qui n’est pas sans
effets dans une zone de champs captants .
Un km d’autoroute, selon un rapport du Sénat, c’est aussi une tonne de matières en
suspension par an (25 kg d’hydrocarbures, 4 kg de zinc, 1/2 kg de plomb, du cadmium, du
cuivre, des chlorures , des oxydes d’azote…) dont 27% sont rejetés dans l’atmosphère puis
s’infiltrent avec les eaux de pluie !
Toutes les masses d’eau souterraines sous les fuseaux de l’A24 depuis Amiens, ont été classées
comme masses d’eau à risque chimique ( nitrates, produits phytosanitaires) et la recharge
naturelle est essentiellement d’origine pluviale !
Alors on continue à polluer ?
La pollution des nappes phréatiques est irréversible et déjà de nombreux forages ont du être
abandonnés !
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D’autres solutions existent !
Améliorer la liaison Amiens Arras, la raccorder à l’A26 puis poursuivre vers Lille par la mise
à 2X2 voies de la liaison Béthune Lille en cours de réalisation.
La priorité doit être donnée au réseau routier existant car des travaux urgents sont
indispensables pour améliorer les liaisons routières, la sécurité, le confort et la qualité
environnementale .
Lestrem Nature, travaille avec les directions des voiries des deux départements sur des projets
ambitieux pour la liaison Béthune Lestrem et le contournement de La Gorgue : intégration
environnementale de qualité, effet de coupure limité, limitation de l’usage des herbicides, gestion
écologique des bords de routes… Lestrem Nature participe au groupe de travail mis en
place par le Conseil Général du Nord en vue d’élaborer une méthodologie de qualité
environnementale des routes. Les routes sont des éléments de notre paysage que nous
devons prendre en compte.
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Assurer la gratuité de l’autoroute A26 entre Aix Noulette et Lillers car il s’agit de la
seule autoroute à péage en zone urbaine.
Respecter le contrat de plan Etat-Région pour accompagner la mise à 2 voies de la
ligne ferroviaire Don/Béthune.
Mettre en place une politique tarifaire ferroviaire attractive.
S’engager enfin dans une réelle diversification des modes de transports . Les crédits
de l’A24 ( plus d’un milliard d’euros) seraient mieux utilisés à mettre en œuvre des
solutions d’avenir respectueuses de notre environnement : développer le ferroutage
pour le transport de marchandises à longue distance, la voie d’eau, améliorer les
dessertes ferroviaires.
Développer le cabotage maritime entre l’Europe du Nord, l’Espagne et le Portugal est
une nécessité absolue eu égard aux limites de capacité du transport terrestre et aux
contingences environnementales.
Faire en sorte que les conditions de la concurrence entre les différents modes de
transports deviennent équitables par la prise en considération des coûts externes
supportés par la collectivité en matière d’infrastructure, de sécurité, de nuisances de
toute sorte, pollution, effet de serre. Le prix des transports doit refléter cette réalité !
Stopper le déclin du fret ferroviaire
La situation du fret à la SNCF est très préoccupante : faute de politique opérationnelle à
court et moyen termes un déficit important de la branche fret s’est installé et conduit
aujourd’hui à une stratégie de repli sur les marchés les plus rentables.
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Face à l’ouverture à la concurrence du trafic international de fret, à l’élargissement de
Europe, la SNCF doit relever le défi européen pour assurer sa survie.
Pour répondre à cette situation, il est nécessaire de fixer des objectifs de réforme de
l’organisation et du fonctionnement de l’activité fret :
q Assurer fiabilité et régularité.
q Créer au sein de l’entreprise une activité fret à part entière qui doit être placée à très
court terme à égalité avec les activités voyageurs.
q Développer la sous-traitance pour s’adapter aux demandes diversifiées.
q Expérimenter les « autoroutes ferroviaires », technique développée en Autriche et en
Suisse pour traverser les Alpes. Cette technique consiste à charger sur des wagons
adaptés à cet effet des camions avec ou sans leur tracteur, accompagnés ou non du
conducteur.
q Développer la complémentarité rail-route.
Largement inspiré du rapport disponible sur internet
www.transports.equipement.gouv.fr/dttdocs/rap_fret_resume.pdf
Le transport combiné plus efficace que la route !
En 2002, le transport combiné rail-route permet d'éviter en France 4 000 poids lourds en
moyenne par jour (1 million par an) et environ 820 000 tonnes de CO2 sur l'année.
Pour acheminer un chargement de marchandises, un train de transport combiné
émet 130 fois moins de CO2 qu'un poids lourd.
Source ADEME : Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie
Une imprévoyance coupable
Les réserves de pétrole baissent pendant que la demande d’or noir ne cesse d’augmenter au
plan international. Des conflits lourds sont déclenchés à cause du pétrole. Son prix – et donc
celui des carburants – va augmenter de façon importante dans les prochains années.
Miser sur le développement continu du transport routier est une totale cécité politique,
économique et écologique face aux enjeux énergétiques de demain.
Depuis 1970, le fret ferroviaire a reculé inexorablement et devant la gravité d’une
telle situation, les pouvoirs publics n’ont pas pris les mesures qui s’imposent.
Aujourd’hui le fret ferroviaire n’est pas à la hauteur des enjeux.
Appliquons la charte de l’environnement
Inscrite désormais depuis 2004 dans la constitution française , que dit cette charte ?
Que la préservation de l’environnement doit être recherchée au même titre que les
autres intérêts fondamentaux de la Nation, qu’afin d’assurer un développement
durable chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de
la santé, que toute personne a le droit de prendre part à la préservation et
l’amélioration de l’environnement….que les politiques publiques doivent promouvoir
un développement durable.
Vu le Maire : Marc Delannoy.
Imprimé par les services de la mairie de
Lestrem.
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