Histoire du musée Thomas Henry
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Histoire du musée Thomas Henry
Histoire du musée Thomas Henry Le don anonyme d’un enfant du pays. L'histoire du musée d'art Thomas-Henry débute en 1831. Cette année-là, l'administration municipale reçoit, à son grand étonnement, une caisse d'œuvres d'art provenant d'un expéditeur anonyme. Ce dernier souhaite honorer sa ville natale et «mettre des modèles de peintures sous les yeux des gens qui auront du goût pour cet art». Les envois se succèdent jusqu'à l'inauguration d'un premier musée, le 29 juillet 1835, dans les galeries de l'hôtel de ville. L'identité du généreux donateur a, entre temps, été révélée au grand jour : il s'agit de Thomas Henry (1766-1836), amateur d'art éclairé devenu, sous la Restauration, Commissaire expert des Musées Royaux. En d'autres termes, conseiller auprès du Louvre pour les acquisitions et les campagnes de restauration. Doté d'un œil et d'un flair remarquables, Thomas Henry avait mis à profit ses connaissances et ses nombreux voyages en Europe pour se constituer une très belle collection d'art occidental, couvrant plus de quatre siècles de création artistique, du Quattrocento aux années 1830. C'est une partie de cette collection, soit un ensemble de 163 peintures et 4 sculptures, qu'il donne à la ville de Cherbourg. La sélection a été opérée avec un souci pédagogique prononcé. La plupart des grands mouvements picturaux sont en effet représentés, ordonnés géographiquement : Renaissance italienne et flamande, baroque italien, classicisme à la française, Siècle d'or espagnol, scènes de genre flamandes et hollandaises, paysages néoclassiques, école davidienne... le panorama se veut complet, en privilégiant les grands maîtres avec, quelquefois, une certaine prodigalité dans les attributions. Ce premier don, qui constitue aujourd’hui encore le cœur historique du musée, fait des émules. Les collections s’enrichissent des envois de l’Etat, mais aussi des libéralités de particuliers, à l’instar d’Armand Le Véel (1821-1905). Ce sculpteur, originaire de Bricquebec, est l'auteur de la statue équestre de Napoléon Ier qui se dresse face à la rade. Il est nommé, en 1885, conservateur du musée. Il lèguera à la ville une partie de sa production artistique, série de statuettes en bronze à sujets historisants, ainsi que sa collection d’objets d’art inspirée par son goût pour le Moyen Age. Pour en savoir plus : collections et leur histoire, Art de Basse p. Le leg Ono ou l’arrivée de Jean-François Millet au musée. Autre date importante dans l’histoire du musée : l’année 1915, qui voit l’entrée dans les collections d’une trentaine d’œuvres de Jean-François Millet. Ces dernières sont léguées par le docteur Ono, neveu de Pauline, première femme de l’artiste. Elles constituent un très bel ensemble de portraits, témoignage unique de la carrière cherbourgeoise de Millet. Celui-ci avait entamé son apprentissage au musée, en copiant les chefs-d’œuvre de la collection Thomas-Henry ; il en gagnait à présent les cimaises. Depuis les années 1960, le fonds Millet est régulièrement enrichi par de nouvelles acquisitions, qui se portent également sur d’autres peintres normands du XIXe siècle : Guillaume Fouace et Félix Buhot. Au XXème siècle. L’accroissement des collections s’accompagne d’une réflexion sur les locaux. En 1983, le musée quitte le local étroit et inadapté de l’hôtel de ville : il est accueilli au sein du nouveau centre culturel offrant de vastes et élégants espaces d’exposition. Les années 2000… De 2012 à 2016, le centre culturel fait l’objet d’une importante campagne de rénovation et devient le Quasar. Au sein de ce nouvel écrin, le musée Thomas Henry propose un parcours de visite repensé, mettant en lumière sa donation originelle et proposant au visiteur une découverte chronologique de l’histoire de l’art du XVème au XIXème ponctuée d’œuvres d’artistes incontournables : Fra Angelico, Lippi, Jordaens, Chardin, Poussin, David, Signac... autant de grands maîtres qui escortent le visiteur dans un parcours singulier à travers l’histoire de l’art occidental.