Retour d`expérience technique des incidents d`exploitation du tunnel
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Retour d`expérience technique des incidents d`exploitation du tunnel
TECHNIQUE Retour d’expérience technique des incidents d’exploitation du tunnel du Fréjus Alain CHABERT - GROUPEMENT D’EXPLOITATION DU FRÉJUS Max MOLINARO - GROUPEMENT D’EXPLOITATION DU FRÉJUS Résumé Les alertes incendie qui surviennent dans le tunnel du Fréjus sont systématiquement exploitées pour vérifier le bon fonctionnement des équipements à partir des données enregistrées par le système de supervision de l’ouvrage. Cette analyse s’avère souvent riche d’enseignements. Elle permet aux équipes du gestionnaire de s’approprier le comportement de l’ouvrage et de mettre en place des actions correctives pour remédier aux défauts relevés. Cet article illustre cette démarche sur un exemple concernant la ventilation. Abstract TECHNICAL RETURN OF EXPERIENCE FROM OPERATION INCIDENTS IN THE FREJUS TUNNEL The fire alarms occuring in the Frejus tunnel are systematically analyzed, thus allowing to check the performance of equipments from the data recorded by the tunnel supervision system. Such analyse often provides very valuable information and allows the tunnel operator's teams to understand the behaviour of structures and set up corrective actions to remedy detected defects. This paper illustrates that approach through an example related to ventilation. Figure 1 - Entrée française du tunnel routier du Fréjus INTRODUCTION Le retour d’expérience des incidents ou accidents d’exploitation des tunnels routiers, qui fait à présent partie des obligations du gestionnaire de tout ouvrage de plus de 300 m (ref [1] et [2]), peut comporter plusieurs volets : • le retour d’expérience technique • le retour d’expérience des intervenants (exploitant, services de secours publics) • le retour d’expérience du comportement des usagers Le premier volet peut apparaître a priori comme le plus facile à mettre en œuvre. Mais l’expérience montre que ce n’est pas le cas. En effet, deux conditions doivent être réunies pour réaliser un retour d’expérience technique approfondi : • disposer d’un enregistrement adapté des données techniques pendant l’évènement, • disposer de la matière grise nécessaire pour accéder à ces données, les dépouiller, les analyser, les mettre en forme et en tirer des conclusions pertinentes. De nos jours, les tunnels routiers sont dotés de puissants systèmes d’aide à l’exploitation. Grâce aux possibilités offertes par les supports de stockage numériques, ces systèmes archivent de nombreuses données concernant le fonctionnement des équipements, ce qui permet de répondre à la première condition. En ce qui concerne la seconde, les exploitants disposent trop rarement d’ingénieurs ou de techniciens ayant la compétence et la disponibilité pour réaliser un dépouillement approfondi des données disponibles. Ce type d’analyse est pourtant particulièrement riche en informations permettant de valider le bon fonctionnement des équipements ou, à l’inverse, de déceler des dysfonctionnements comme on va l’illustrer sur quelques exemples concernant le tunnel du Fréjus. TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 212 - MARS/AVRIL 2009 77 TECHNIQUE Retour d’expérience technique des incidents d’exploitation du tunnel du Fréjus LE TUNNEL DU FRÉJUS Le tunnel du Fréjus est un des plus longs tunnels routiers au Monde. Il a été mis en service en 1980. Depuis mai 2007, il est exploité par le Groupement européen d’intérêt économique d’Exploitation du Fréjus (GEF) dont sont membres à parité les sociétés concessionnaires française et italienne (SFTRF et SITAF). Ses principales caractéristiques sont présentées sur le Tableau 1. Pour la distribution d’air frais, l’ouvrage se répartit en 6 tronçons d’environ 2 km. Chaque tronçon est alimenté par une usine située sur une des plateformes (tronçon 1 et 6) ou au pied des puits de ventilation situés au tiers (cantons 2 et 3) et aux deuxtiers (canton 4 et 5) du tunnel (Figure 3). Figure 2 - Coupe transversale du tunnel du Fréjus Longueur 12 860 m Nombre de tube 1 Nombre de voies de circulation 1 voie dans chaque sens Ventilation de type transversal partiel 2 gaines situées au dessus de la chaussée carneaux injectant l’air frais en partie basse des piédroits tous les 4,50 m trappes de désenfumage de 1 m2 tous les 130 m Nombre de points gérés par la supervision Environ 15 000 points Effectifs GEF pour la sécurité 20 agents h24, dont 2 au Poste de contrôle Dispositifs prévus pour la protection et l’évacuation des usagers 11 abris connectés à la gaine air frais Tableau 1 - Principales caractéristiques du tunnel du Fréjus Figure 3 - Coupe longitudinale schématique du tunnel du Fréjus 78 TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 212 - MARS/AVRIL 2009 TECHNIQUE Retour d’expérience technique des incidents d’exploitation du tunnel du Fréjus La gaine air vicié est quant à elle divisée en 3 cantons d’environ 4 km. En cas d’incendie, l’extraction des fumées se fait en ouvrant 10 trappes de désenfumage au droit du foyer et en utilisant les deux usines qui encadrent le sinistre pour extraire un débit élevé. L’organisation des secours est régie par un plan de secours binational (PSB) qui prévoit trois scénarios : • scénario A : accident en tunnel sans incendie • scénario B : incendie en tunnel • scénario C : incendie dans les locaux techniques Toutes les demandes de déclenchement du plan de secours binational sont considérées comme des incidents significatifs au sens de la directive européenne [1]. On présente ci-après des éléments concernant la ventilation issus du retour d’expérience technique d’une alerte « scénario B » survenue le 15 octobre 2008. LA SITUATION AÉRAULIQUE AVANT L’ALERTE La Figure 4 représente la répartition le long du tunnel de la vitesse du courant d’air longitudinal, chaque minute entre 18h45 et 18h50. Les abscisses (Points Métriques) sont croissantes de la France vers l’Italie et la vitesse est comptée positive pour un courant d’air de l’Italie vers la France. Les vitesses sont mesurées par 20 anémomètres à ultrasons de marque Flowsic régulièrement répartis le long du tunnel. Les mesures faites chaque seconde sont filtrées par une moyenne mobile sur 10 secondes. La courbe aéraulique, traduit relativement bien cette configuration de part et d’autre d’un point de vitesse nulle situé à environ 5 km de la tête française, le courant d’air s’accélère progressivement vers les sorties sur la zone de soufflage, puis reste stable dans les deux derniers kilomètres (2,5 m/s vers l’Italie et 2,0 m/s vers la France à 18h50). LA PHASE TRANSITOIRE D’après les données enregistrées par la supervision, les deux commandes de lancement de l’alerte incendie ont été lancées selon l’horaire suivant (horloge France Inter) : Pendant cette période, la ventilation sanitaire était gérée manuellement depuis le poste de contrôle avec la consigne fixe suivante : • 18h49 : Marche désenfumage • air frais : 30% du régime maximal dans les tronçons 2 à 5, 0 % dans les tronçons d’extrémités 1 et 6. La première commande permet de lancer toutes les actions qu’il est possible d’initier avant d’avoir localisé l’incendie. La seconde vient compléter ces actions lorsque cette position est détectée (Tableau 2). • air vicié : aucune aspiration, toutes les trappes étant fermées. • 18h51 : Sélection de la niche 30 située à environ 4 km de l’entrée française m/s Figure 4 Profil aéraulique en tunnel avant l'évènement mètres Commande Effet Marche désenfumage • Fermeture péage • Appel général sur la radio d’exploitation • Activation des sirènes proches des postes de secours GEF • Appel automatique sur la radio d’exploitation GEF • Appel téléphonique automatiques des astreintes GEF et des services externes • Mise en attente des installations de ventilation • Forçage du message d’alerte sur toutes les fréquences radio FM diffusées en tunnel Sélection de niche • Ouverture de 10 trappes pour l’extraction au droit du foyer • Extraction sur les deux centrales qui encadrent le foyer • Soufflage d’un minimum de 30 % sur tout le tunnel pour maintenir la gaine air frais en surpression • Exploitation, en fonction des conditions atmosphériques, des capacités de soufflage et d’extraction des autres tronçons pour contrôler le courant d’air longitudinal (boucle ouverte) • Affichage du plan de signalisation visant à arrêter les véhicules se déplaçant vers le lieu de l’incendie et à inciter une évacuation prudente de ceux qui s’en éloignent Tableau 2 - Effets des deux commandes permettant au régulateur de traiter une alerte incendie en tunnel TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 212 - MARS/AVRIL 2009 79 TECHNIQUE Retour d’expérience technique des incidents d’exploitation du tunnel du Fréjus 19:17 19:15 19:14 19:13 19:12 19:10 19:09 19:08 19:06 19:05 19:04 19:02 19:01 19:00 18:59 18:57 18:56 18:55 18:53 18:52 18:51 18:49 18:48 18:47 18:46 18:44 18:43 18:42 m/s Figure 5 Evolution de la vitesse de l'air en tunnel de part et d'autre de la zone d'extraction heures-minutes La Figure 5 présente l’évolution des vitesses mesurées par les deux anémomètres qui encadrent la zone d’extraction (AN1603 côté France et AN14-03 côté Italie). rection pour la différence d’altitude). confirme la stabilisation du régime sur l’ensemble de l’ouvrage (Figure 6). Les variations constatées sur deux anémomètres (PM 3780 et PM 6960) sont probablement dues au stationnement ou au passage d’un véhicule de secours dans la section de mesure concernée. Dans cette zone, proche du point de vitesse nulle avant l’évènement, l’effet du soufflage se fait d’abord sentir en induisant un courant d’air vers la France de l’ordre de 2 m/s vers 18h53. Puis, sous l’effet de l’extraction et du contrôle du courant d’air, la vitesse s’inverse côté France pour atteindre 1,5 m/s vers l’Italie et la vitesse côté Italie baisse à 1,0 m/s vers la France. Dans ces conditions atmosphériques, le contrôle du courant d’air a été obtenu de manière tout à fait satisfaisante. En revanche, le débit extrait estimé à partir des mesures anémométriques en tunnel est faible au regard de celui mesuré par les capteurs de débit de type « Pitot moyenné » installés près des ventilateurs, comme le montre le bilan massique du Tableau 3. L’allure de la courbe est cohérente avec les zones de soufflage et d’extraction. En effet, on observe, de la gauche vers la droite, les effets des actions suivantes : • Soufflage du débit minimal (30%) sur environ 3 km depuis la tête France Le point de vitesse nulle est obtenu dans la zone d’extraction à 18h56 et le régime se stabilise vers 19h00, soit respectivement 5 minutes et 9 minutes après la commande de sélection de niche. Ces délais incompressibles ne doivent pas être perdus de vue par les différents intervenants : ils montrent notamment la fragilité de l’hypothèse de stratification des fumées. • Extraction entre les trappes de désenfumage n°28 et n°36, avec un point de vitesse nulle au centre de cette zone LA SITUATION STABILISÉE Ce débit résulte de l’application automatique de la table de contrôle du courant d’air, pour cette position de l’incendie et pour une différence de pression barométriques entre les têtes de 160 Pa (après cor- Cet écart très important nous a conduits à programmer une visite de vérification de l’étanchéité des gaines de ventilation, des portes et des registres dans la zone concernée, c'est-à-dire à proximité de l’usine souterraine B située au pied du puits français. A cette occasion, un désenfumage analogue a été reproduit et la vitesse de l’air dans la gaine air vicié a été mesurée de part et d’autre de la zone des trappes ouvertes (Figure 7). • Soufflage du débit minimal (30%) sur environ 3 km, jusqu’au milieu du tunnel • Sur la moitié italienne du tunnel, le gradient de vitesse vers l’Italie est plus fort en raison du soufflage d’un débit de 50% du maximum. En reprenant le profil longitudinal de la vitesse de l’air en tunnel à partir de 19h00 et dans les minutes qui suivent, on 80 TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 212 - MARS/AVRIL 2009 13000 12000 11000 10000 9000 8000 7000 6000 5000 4000 3000 2000 1000 0 m/s Figure 6 Profil aéraulique en tunnel après stabilisation du désenfumage TECHNIQUE Retour d’expérience technique des incidents d’exploitation du tunnel du Fréjus Débit Aspiré de la France : 1,5 m/s 1,5 m/s x 47 m2 # 70 m3/s Aspiré de l’Italie : 1,0 m/s 1,0 m/s x 47 m2 # 50 m3/s Air frais insufflé sur la zone comprise entre les deux anémomètres (estimation) : 45 m3/s Total (1) : 165 m3/s Capteur de débit ventilateur air vicié n°22 (usine B2) 140 m3/s Capteur de débit ventilateur air vicié n°31 (usine B3) 140 m3/s Total (2) : 280 m3/s Différence (2) – (1) 115 m3/s Tableau 3 - Bilan des débits entrant et sortant de la zone délimitée par les anémomètres AN16-03 et AN14-03 Figure 7 - Mesure du débit qui s'échappe dans la gaine air vicié, au-delà de la zone d'extraction Les vitesses, mesurées à l’aide d’un anémomètre portatif à moulinet, ont été de V’ = 7 m/s dans le canton 3 et de V = 3 m/s dans le canton 2. Avec une section de la gaine air vicié de 8,34 m2, les débits aspirés au-delà de la dernière trappe ouverte étaient donc de : • 7 x 8,34 = 58 m3/s • 3 x 8,34 = 25 m3/s Au total, environ 85 m3/s s’échappaient donc en dehors de la zone des 10 trappes ouvertes. Le bilan du Tableau 3 est donc à corriger comme suit : En tenant compte de cette correction, le taux de fuite est de l’ordre de 10 %, ce qui est habituel pour un tunnel de ce type. Mais le fait que 85 m3/s échappent à la zone d’extraction reste insatisfaisant. Deux facteurs sont à l’origine de ce problème : • malgré une attention particulière portée au maintien d’une bonne étanchéité des gaines, il subsiste de faibles fuites qui, compte tenu de la longueur des cantons concernés (2 x 4 km) et de l’âge de l’ouvrage, ont un effet loin d’être négligeable ; • les trappes de désenfumage actuelles, de Débit Total (1) corrigé : Total (2) : Différence (2) – (1) 165 m3/s + 85 m3/s = 250 m3/s 280 m3/s 30 m3/s Tableau 4 - Bilan des débits entrant et sortant de la zone délimitée par les anémomètres AN16-03 et AN14-03 corrigé après mesures sur place petites dimensions et équipées d’une grille métallique percée à raison de 70 % de vides, présentent une résistance à l’extraction trop importante au regard des inévitables fuites évoquées au point précédent. L’amélioration de cette situation passera donc par le remplacement des trappes actuelles par de grandes trappes de désenfumage (6 m2). Ce projet a été initialement lancé pour permettre de réduire la longueur de la zone d’extraction de 1200 mètres actuellement (10 trappes) à 400 m (4 trappes). LA SURPRESSION DE LA GAINE AIR FRAIS Dans l’attente de la construction d’une galerie de sécurité, c’est la gaine air frais qui tient lieu de cheminement pour l’évacuation des 11 abris dont est pourvu le tunnel du Fréjus. De ce fait, il importe qu’elle TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 212 - MARS/AVRIL 2009 81 TECHNIQUE Retour d’expérience technique des incidents d’exploitation du tunnel du Fréjus soit maintenue en surpression par rapport au tunnel afin d’éviter que les fumées n’y pénètrent. Afin de vérifier que cette surpression est obtenue en maintenant un débit de soufflage minimal de 30 % du régime maximal, des transmetteurs de pression ont été installés à la fin de chacun des 6 tronçons. Grâce à un tube qui descend dans le tunnel par le dernier carneau de soufflage d’air frais, la pression de l’air en tunnel est ramenée au niveau de l’appareil situé en gaine air frais qui peut donc comparer cette pression avec celle qui règne dans la gaine. un échauffement du moteur de ce ventilateur, qui a provoqué son arrêt. Il a donc été décidé de lui donner priorité pour la campagne de maintenance prévue en 2009 avec un retour en usine. • le bon fonctionnement des niches d’appel d’urgence et des boutons poussoirs SOS, CONCLUSION • les délais effectifs de la diffusion de l’alerte par la radio d’exploitation et les sirènes ainsi que les délais de fermeture des barrières de péage, Pour un ouvrage tel que le tunnel du Fréjus, où l’on cherche à éviter les fermetures non seulement pour des raisons financières mais plus encore pour offrir le meilleur service possible à l’usager, l’exploitation des alertes incendie s’avère particulièrement instructive pour arriver à vérifier le bon fonctionnement des équipements. Au-delà des aspects concernant la ventilation qui ont été développés ci-dessus, la base de données « temps différé » du système de supervision permet également d’évaluer : La Figure 8 présente les mesures des 6 transmetteurs. Les valeurs sont positives à partir de 18h56 dans tous les cantons et plus élevées dans les cantons 5 et 6 ou le soufflage est fixé à 50 % pour contrôler le courant d’air. • les performances de la détection automatique d’incident, Cependant, la mesure est devenue négative dans le canton 6 à 19h04. Cette constatation a conduit à vérifier le fonctionnement des 2 ventilateurs de l’usine de la plateforme italienne. Il est apparu que l’AF62 avait été invalidé avant l’alerte en raison d’une opération de maintenance. Le débit était donc assuré par le seul ventilateur AF61. Or, l’analyse des alarmes enregistrées par le système de supervision indique • la cohérence des ouvertures des portes des abris et des portes d’évacuation vers la gaine air frais, • la cohérence des plans de signalisation : feux rouges avant le lieu de l’incident, oranges clignotants au-delà, feux flash clignotants des abris. Ces analyses permettent à l’exploitant de mieux connaître le fonctionnement de l’ouvrage, ses limites, ses points faibles, et de mettre en place les actions correctives utiles. Ainsi, au regard du coût d’un retour d’expérience technique approfondi, le gain en matière de sécurité est significatif. ● s RÉFÉRENCES [1] Directive 2004/54/CE concernant les exigences de sécurité minimales applicables aux tunnels du réseau routier transeuropéen Figure 8 - Différence de pression entre la gaine air frais et le tunnel mesurée en fin de tronçons 82 TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 212 - MARS/AVRIL 2009 19:18 19:17 19:15 19:14 19:13 19:12 19:10 09:09 19:08 19:06 19:05 19:04 19:02 19:01 19:00 18:59 18:57 18:56 18:55 18:53 18:52 18:51 18:49 18:48 18:47 PA [2] Article R118-3-2 du code de la voirie routière