Industries culturelles et créatives

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Industries culturelles et créatives
Industries culturelles et
créatives
Le paysage éditorial en Suisse romande :
état des lieux et perspectives
HEG-Genève – ID 3e année
Cours 7132n Industries culturelles et créatives
Mme Françoise Dubosson
Christine Diacon
Janvier 2014
Sommaire
1 L'EDITION EN SUISSE ROMANDE : ETAT DES LIEUX .......................................... 3 2 INTRODUCTION ........................................................................................................ 4 3 LE PAYSAGE EDITORIAL ROMAND ....................................................................... 4 3.1 Un peu d'histoire ............................................................................................... 4 3.2 Quelques chiffres nationaux en lien avec l'édition ............................................ 4 4 ROLE DE L'ETAT ET SOUTIEN AUX MAISONS D'EDITION ................................. 5 4.1 Un soutien tardif de l'Etat.................................................................................. 5 4.2 L’Office fédéral de la culture (OFC) et Pro Helvetia ......................................... 6 4.3 Rapport sur la promotion de la littérature en Suisse ........................................ 6 5 EVOLUTION ET PERSPECTIVES ............................................................................. 9 5.1 Positionnement de l'édition romande................................................................ 9 5.2 Particularités de l'édition romande.................................................................... 9 5.3 La créativité ou la disparition ? ....................................................................... 10 5.4 Nouveaux auteurs, nouveaux modes d'édition ............................................... 11 6 MON POINT DE VUE ............................................................................................... 11 7 CONCLUSION .......................................................................................................... 12 8 BIBLIOGRAPHIE ..................................................................................................... 14 8.1 Articles ............................................................................................................ 14 8.2 Livres .............................................................................................................. 15 8.3 Lois, textes juridiques ..................................................................................... 16 8.4 Pages web ...................................................................................................... 16 8.5 Podcasts ......................................................................................................... 16 8.6 Sites internet ................................................................................................... 17 9 TABLE DES ILLUSTRATIONS ................................................................................ 18 Christine Diacon
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1 L'édition en Suisse romande : état des lieux
Le magazine en ligne Largeur.com résume la situation de l'édition en Suisse romande
comme suit : "La Suisse romande compte une centaine de maisons d'édition. Dans un
secteur chahuté, elles cherchent des solutions pour se maintenir à flot"1. De fait, la littérature
romande voit ses ventes s'éroder chaque année, ce qui met en péril les petites maisons
d'édition qui n'ont pas la possibilité de trouver une issue de secours.
La plupart des ouvrages suisses sont écoulés en France, pays où la crise frappe le livre de
plein fouet. Eric Caboussat, fondateur des éditions Cabédita à Bière, soulève le problème de
la distribution dans notre pays : "Les grandes surfaces comme Coop et Migros ont
abandonné la littérature romande, se laissant envahir par du matériel parisien. Et rien n'a
remplacé ces canaux de distribution"2. Selon lui, les produits romands manquent de soutien
et de visibilité.
Les aides proposées (subventions, services culturels, institutions privées) suffisent rarement
à couvrir les coûts de production d'un ouvrage. Genève fait exception en accordant des
subsides structurels afin de conserver un nombre significatif de publications par année. Le
canton de Vaud s'est inspiré de ce mode de faire pour soutenir le livre et les acteurs de la
branche se mobilisent pour que l'OFC (Office fédéral de la culture) leur fournisse une aide
substantielle.
Certains éditeurs romands ont pensé "surfer" sur la vague Joël Dicker pour mettre en avant
leurs écrivains, telles les éditions Morattel avec leur auteur phare Quentin Mouron, mais
sans grand succès. Dès lors, comment s'en sortir, dans un marché aussi étroit que la Suisse
romande et aussi saturé que la France ?
Plusieurs solutions sont avancées, certaines par les éditeurs eux-mêmes : Andonia
Dimitrijevic, directrice de L'Age d'Homme, voit une solution dans la coédition ; comme il est
difficile pour une maison d'édition romande de se faire connaître, s'associer à une maison
d'édition étrangère permet d'entrer dans de nouveaux circuits, de partager les frais et les
savoir-faire.
Une autre solution peut venir du numérique, même s'il ne représente que quelques
pourcentages du chiffre d'affaire des ventes de livres en France. Il s'agit d'intégrer cette
nouvelle donne et de s'engouffrer dans la brèche. Cependant, pour de nombreux petits
éditeurs, l'investissement reste hasardeux car il faut renégocier les contrats avec les auteurs
et certains trouvent le support peu stable. "Nous allons devoir innover rapidement, résume
Olivier Babel [éditeur aux Presses polytechniques universitaires romandes]. Le numérique
ne se résume pas à mettre des PDF en vente"3.
Une solution encore est esquissée par l'histoire de l'édition romande elle-même ; comme on
le verra plus loin, celle-ci s'est démarquée, depuis plusieurs siècles, par sa volonté de
diversification, par son caractère "de niche" et par des thématiques qui ont fait sa spécificité.
C'est peut-être en continuant à miser sur ces aspects particuliers que les éditeurs peuvent
trouver leur place dans le paysage éditorial francophone.
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ALBASINI, Jade. La bataille des petits éditeurs romands. 4 novembre 2013.
réf. 1
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Ces quelques esquisses de solutions montrent à quel point le secteur cherche son marché.
Par ailleurs, les chiffres de l'OFS concernant la lecture permettent un certain optimisme : les
romands aiment lire et les éditeurs romands font preuve de créativité. Le nombre de livres
édités en Suisse et paraissant en librairie est stable (plus de 10'000 unités par an)4 depuis
plusieurs années.
2 Introduction
Le sujet de recherche choisi est le suivant :
A l'heure du numérique, alors qu'un peu partout les maisons d'édition fusionnent en
entités géantes, quel est donc le "paysage éditorial" en Suisse romande ? Et quelle
évolution peut-on esquisser à partir de cette analyse ?
Cette étude sur l'avenir de l'édition en Suisse romande part de deux constats généraux qui
ont trait au monde du livre : le premier est celui de la fusion de maisons d'éditions en
grandes entités, et ce afin de survivre ou de s'accroître. Le second est le fait que le livre
numérique prend une place lentement digne d'intérêt sur le marché du livre européen. Dès
lors, il s'agit de voir ce qu'il en est de l'édition en Suisse romande.
3 Le paysage éditorial romand
3.1
Un peu d'histoire
Dès le XIXe siècle, les éditeurs romands éprouvent le besoin de s'associer afin de défendre
leurs intérêts. Regroupés dès 1866 sous le nom de Société des libraires et éditeurs de
Suisse romande, ils deviennent en 2003 l'Association suisse des diffuseurs, éditeurs et
libraires (ASDEL)5, perdant par là même leur caractère régional au profit d'un regroupement
national.
L'association compte à ce jour environ 140 membres, dont 11 diffuseurs, 60 éditeurs et 60
libraires. Le nombre d'éditeurs affiliés est en baisse : il en comptait presque une centaine
dans les années 1990. La mission de l'association est de défendre les intérêts de la branche
et de se constituer en groupe de pression. En 2011, l’ASDEL s'est notamment engagée pour
la défense du prix unique du livre.
3.2
Quelques chiffres nationaux en lien avec l'édition
En 2006, une étude sur mandat de l'OFC livre un panorama complet du livre et de la
littérature en Suisse6. Ce rapport fournit des chiffres sur la littérature, le livre et l'édition en
Suisse ; parmi ceux-ci, certains concernent directement l'édition :
•
•
Sur 11'061 titres publiés en Suisse en 2004, 20% sont du domaine de la littérature ;
Le nombre de maisons d'édition suisses diminue : 499 en 2001 et 448 en 2004 (dont,
en Suisse romande, 145 en 2001 et 123 en 2005) ;
4
CONFEDERATION SUISSE. Statistique suisse – Indicateurs des médias, 2012.
ASDEL. Association suisse des diffuseurs, éditeurs et libraires.
6
TRAPPEL, Josef, UHRMANN, Caroline, 2006. Panorama du livre et de la littérature en Suisse.
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Le chiffre d'affaire global des maisons d'édition suisses suit la tendance allant vers
une diminution : 1,173 milliard en 2001 et 1,059 milliard en 2004 ;
En Suisse romande, le nombre de maisons d'édition a reculé plus nettement qu'en
Suisse allemande ; celles-ci réalisent 50% de leur CA avec les grandes librairies,
10% avec Ex Libris (Migros) et 40% avec les librairies indépendantes ;
"La guerre des prix en librairie aggrave la situation pour les éditeurs et les libraires.
Les ouvrages littéraires ont de tout temps dépendu de subventions. Seuls les titres
de certaines autrices et auteurs peuvent paraître sans soutien"7 ;
80% des livres produits par les maisons d'édition suisses sont écoulés dans les pays
limitrophes.
L'étude de Trappel et Uhrmann contient également une enquête faite auprès des éditeurs et
libraires suisses afin d'évaluer leur situation au-delà des statistiques. Celle-ci montre trois
phénomènes importants qui mettent les éditeurs en difficulté :
1° les éditeurs sont confrontés à des demandes de rabais de la part des grandes librairies
qui exigent de plus de prestations supplémentaires : participation aux frais de publicité,
annonces dans les vitrines ou tables de présentation ; de ce fait, leurs frais de marketing
augmentent et leurs marges diminuent.
2° les librairies se concentrent davantage sur les produits à succès, ayant un fort taux de
rotation ; elles continuent, certes, de présenter des ouvrages de petites maisons d'édition
mais les titres, commandés en petit nombre, sont rapidement retournés ou éliminés s'ils ne
se vendent pas. D'où une gestion rendue plus difficile pour les maisons d'édition.
3° les pratiques commerciales étrangères prétéritent les éditeurs suisses : ceux-ci sont
rarement dans les listes de maisons d'édition préétablies par les libraires étrangers,
allemands notamment ; ceci représente un obstacle supplémentaire à la diffusion de leur
catalogue.
Pour compenser la diminution de leurs marges, certains éditeurs tentent de se tourner vers
d'autres secteurs ou d'autres marchés étrangers, rarement avec succès, selon l'enquête de
Trappel. C'est ainsi que certaines éditions de moyennes importance ont été rachetées : c'est
le cas notamment de l'éditeur neuchâtelois Delachaux & Niestlé (pédagogie, psychologie,
sciences naturelles), qui valait 4 millions d'euros et a été racheté en 2003 par le groupe de
la Martinière.
4 Rôle de l'Etat et soutien aux maisons d'édition
4.1
Un soutien tardif de l'Etat
Le soutien de l'Etat au domaine de l'édition va de pair avec un soutien à la culture en
général. Ce n'est que tardivement que la Suisse a décidé de soutenir la culture au niveau
fédéral et qu'elle s'est dotée des lois qui l'accompagnent. Jusque-là, les maisons d'éditions
ne pouvaient compter que sur un soutien régional, via les subsides communaux ou
cantonaux ou encore sur la générosité de mécènes.
L’encouragement à la culture devient un objet constitutionnel en 1999 avec la révision totale
de la Constitution fédérale. Les cantons conservent leurs compétences en matière
7
réf. 7, p.10.
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culturelle mais un soutien national est apporté à la culture (art. 69). En 2009, la LEC8 (Loi
fédérale sur l’encouragement à la culture), dans laquelle sont définis les statuts et les
compétences de Pro Helvetia, est adoptée par le Parlement. Elle entre en vigueur début
2012.
4.2
L’Office fédéral de la culture (OFC) et Pro Helvetia
Les deux structures de l’Etat qui ont pour fonction de promouvoir la culture au niveau
institutionnel se répartissent les tâches comme suit : l'Office fédéral de la culture (OFC),
subventionne Bibliomedia, une fondation pour les bibliothèques publiques ainsi que la
littérature jeunesse. Il veille également à assurer la présence des éditeurs nationaux dans
les foires et salons du livre internationaux. La fondation Pro Helvetia, quant à elle, a pour
tâche d'encourager la production littéraire suisse et sa diffusion à l'étranger. Elle le fait de
plusieurs manières : en octroyant des aides à l'impression de revues littéraires et d'ouvrages
sur des sujets relatifs à la Suisse, en soutenant les écrivains suisses ou vivant en Suisse, en
éditant des travaux scientifiques traitant de sujets locaux et qui ne relèvent pas de la
compétence du Fonds national suisse de la recherche scientifique.
En dépit de ces aides, la société des autrices et auteurs de Suisse (AdS)9 publie en 2010 un
message exprimant sa déception à l’égard des mesures prises en faveur de la culture. Elle
regrette notamment l’augmentation des tâches attribuées à Pro Helvetia sans budget
supplémentaire et le refus du modèle d’encouragement « Succès livre et littérature » qui
devait apporter un soutien plus grand à l’édition10.
4.3
Rapport sur la promotion de la littérature en Suisse
En décembre 2013 est paru le rapport sur la promotion de la littérature en Suisse11. Il
détaille les contributions des pouvoirs publics aux différents acteurs culturels, les
contributions par bénéficiaires et par niveau politique. Il permet ainsi une vision chiffrée de
l'aide accordée aux éditeurs suisses. Il mérite donc que l'on s'y attarde quelque peu.
8
SUISSE, 2009. Loi fédérale sur l’encouragement a la culture (LEC) du 11 décembre 2009.
AUTRICES ET AUTEURS DE SUISSE, 2014.
10
LE LOBBY SUISSE DU LIVRE, 2010.
11
OFFICE FEDERAL DE LA CULTURE, 2013. Promotion de la littérature en Suisse : mesures des pouvoirs
publics : panorama 2011.
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Contributions des pouvoirs publics en pourcentage
Figure 1 : contribution des pouvoirs publics
Source: OFFICE FEDERAL DE LA CULTURE, 2013. Promotion de la littérature en Suisse :
mesures des pouvoirs publics : panorama 2011.
Les auteurs et les maisons d'édition sont soutenus à égale partie ; sous "Autres soutiens" se
trouve une contribution pour publications numériques et e-books à hauteur de 8'000 francs
alors que, toujours dans cette rubrique, le soutien aux revues littéraires se monte à plus de
200'000 francs. On peut dès lors se demander où est la volonté des pouvoirs publics de se
tourner vers les technologies du numérique…
Soutien public aux éditeurs
Le soutien aux éditeurs suisses représente 20% des subventions publiques à la littérature.
Les cantons représentent presque la moitié de l’aide fournie. Le soutien le plus important va
à la production de livres, suivi par la promotion de ceux-ci. Cependant, une partie du
montant ne va pas directement aux éditeurs mais à des associations qui soutiennent leur
présence à des foires du livre à l’étranger.
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Figure 2 : soutien public aux éditeurs
Source: OFFICE FEDERAL DE LA CULTURE, 2013. Promotion
de la littérature en Suisse : mesures des pouvoirs publics :
panorama 2011.
De fait, le soutien aux structures des maisons d'édition n’est pas si important et le rapport
relate la lutte de certains éditeurs pour leur survie. Il mentionne également l’importance pour
le paysage littéraire suisse d’avoir une branche de l’édition saine et performante afin de
favoriser la diversité de la littérature et son accès à tous. Il va même plus loin en détaillant le
travail des éditeurs et en faisant référence au livre numérique :
"Un modèle de soutien structurel donnerait à ces importants acteurs culturels une plus
grande aisance dans le travail qui est le leur en plus de la production de livres. Surtout, les
éditeurs se retrouveraient, grâce à ce soutien, dans une position plus favorable pour
affronter les défis du numérique"12.
Le rapport dit clairement qu'il faut en faire davantage pour l'édition ; reste à savoir qui des
villes, des cantons ou de la Confédération doivent débourser.
Contributions par niveau politique
Au niveau fédéral et cantonal, le soutien aux éditeurs et aux auteurs est marqué. Au niveau
des villes, ce soutien est moins important si l'on excepte Genève qui se "plie en quatre" pour
l'édition : aide à la publication d'ouvrages, à la promotion (salons du livre), contribution à des
maisons d'édition, prix et bourses. A elle seule, Genève alloue 195'000 francs du total des
417'000 francs consacrés aux aides à la publication en 2011.
12
réf. 12, p.8
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Figure 3 : contribution par niveau politique
Source: OFFICE FEDERAL DE LA CULTURE, 2013. Promotion de la littérature en Suisse :
mesures des pouvoirs publics : panorama 2011.
5 Evolution et perspectives
5.1
Positionnement de l'édition romande
Dès lors, il est légitime de se questionner sur le positionnement des maisons d'édition
romandes, en dehors des aides qui lui sont fournies. Luc Pinhas est plutôt sévère dans son
analyse de l'édition romande ; il estime que celle-ci, se trouvant à la périphérie de l'édition
française, et ce depuis la Réforme, a subi l'attraction littéraire de Paris et "dort sur ses
lauriers". De même, l'édition francophone "n'a pu guère trouver d'autres ressources, pour se
bâtir un domaine et affirmer jusqu'à aujourd'hui sa spécificité, que dans le déploiement de
stratégies de niches de marchés, et sans jamais vraiment se déprendre d'une situation de
dépendance symbolique vis-à-vis de la capitale française"13.
Il est à noter que, dans l'entre-deux-guerres, quelques grands auteurs ont été édités par de
petites maisons, tels Ramuz, Cingria ou Gustave Roud aux éditions Mermod. Certains
éditeurs ont ensuite décidé d'ouvrir des succursales à Paris, mais avec un succès relatif :
Payot s'est maintenu dans la durée alors que les éditions neuchâteloises Attinger ont
échoué.
Durant la période de la deuxième guerre mondiale, la Suisse romande devient un lieu de
publication pour certains écrivains exilés ; Les Cahiers du Rhône, collection des éditions de
la Baconnière, publient notamment Aragon et Supervielle.
5.2
Particularités de l'édition romande
Un marché de niche
13
PINHAS, Luc, 2005. Editer dans l’espace francophone. p.31
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En passant en revue les domaines des éditeurs romands, force est de constater que
beaucoup se spécialisent dans des segments de marché très précis et hors de la
concurrence de Paris. Par exemple :
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Georg, Genève -> sciences naturelles, sociologie et psychologie.
La Baconnière, Skira (rachetée en 1996 par un groupe italien) -> livre d'art, poésie.
Slatkine, Genève -> littérature, philologie romane, linguistique.
Olizane, Genève -> guides touristiques, Asie, photographie.
Droz, Genève -> humanisme, renaissance, histoire de l'art.
Bibliothèque des Arts, Lausanne -> monographies sur l’impressionnisme, livres sur
l’architecture, la joaillerie, les arts décoratifs.
Metropolis, Genève -> essais, traductions d'œuvres littéraires en langues étrangères.
Ces spécificités nécessitent une qualité irréprochable du livre, qualité reconnue aux éditeurs
romands et qui fait d'eux de véritables références dans ces domaines. Grâce au savoir-faire
des imprimeurs et des graphistes, les éditeurs suisses sont parvenus à se maintenir dans le
paysage francophone, au moins jusqu'à l'arrivée des collections à bas prix et à la crise de
l'édition française.
Le livre de jeunesse
Le livre de jeunesse est un autre segment qui a eu de beaux jours en Suisse romande. Les
éditions La Joie de lire (Prix enfantaisie) ont réellement été pionnières dans la diffusion du
livre pour la jeunesse. Les éditions Calligram, créées en Suisse mais par Christian Gallimard
(!) se sont fait connaître grâce à la collection des Max et Lili. Mais les grands groupes
d'éditeurs français ont rapidement flairé un marché porteur et ont racheté de nombreuses
maisons, belges notamment.
Les sciences humaines et sociales
Un autre marché de niche investi par l'édition romande est celui des sciences humaines et
sociales ; ce domaine a été délaissé par l'édition française suite à une crise d'image de la
discipline dans les années 200014. L'édition romande, au vu de la bonne réputation de ses
enseignements et de ses recherches dans le domaine, en a profité, faisant le bonheur de
maisons telles Labor et Fides (protestantisme) ou des librairies Droz (études médiévales et
humanistes).
Les politiques éditoriales
En 1989 déjà, Guy Mettan15 constate différentes stratégies de positionnement des maisons
d'édition. L'Age d'Homme et Pierre-Marcel Favre, appartenant toutes deux à la catégorie
des éditeurs de taille moyenne en Suisse romande, divergent dans leur politique éditoriale.
L'Age d'Homme vise plutôt un créneau étroit (catalogue de littérature slave) et une
diversification verticale avec la diffusion de livres français en Suisse et des librairies en
Suisse et à Paris pour la vente et la promotion de ses collections. A l'inverse, Pierre-Marcel
Favre ne s'occupe que d'édition, mais propose une grande diversité dans son catalogue :
photo, danse, photographie, "regards sociologiques", théâtre sont parmi les thèmes qui
l'intéressent. Sa politique éditoriale se développe donc de manière horizontale.
5.3
La créativité ou la disparition ?
14
AUERBACH, Bruno, 2006. La définition légitime des sciences sociales au prisme du débat sur la crise de
l'édition
15
METTAN, Guy, 1989. Edition romande.
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Sur le marché actuel, deux exemples parmi plusieurs symbolisent la créativité d'éditeurs
romands passionnés mais toutefois réalistes.
La maison d'édition Cabédita, entreprise familiale créée en 1987 à Bière (6 employés, 1
million de chiffre d'affaires), a compris que, pour survivre, elle devait non seulement orienter
son marché vers la France (60% de son activité) mais également exploiter un créneau
inédit. Elle a choisi, dans un premier temps, d'éditer des ouvrages ayant trait au patrimoine
régional, puis recopiée, elle s'est orientée vers des thématiques traitant de l'histoire militaire,
de la découverte de la spiritualité ou encore de témoignages de femmes. L'éditeur, Eric
Caboussat, avoue se lancer sans trop savoir s'il y a vraiment une demande et souvent cela
marche. Mais la crise française actuelle l'inquiète énormément.
Un autre éditeur romand, Olivier Morattel, est arrivé sur le marché en 2009 avec deux mille
francs en poche et beaucoup d'idées. Il mise sur la communication directe avec les
acheteurs potentiels : porte à porte, démarchage auprès des librairies, communiqués de
presse envoyés aux journalistes. Il avoue considérer son métier comme un sacerdoce et
prend plaisir à être un "faiseur d'artistes". En quatre ans et treize ouvrages publiés, dont un
à plusieurs milliers d'exemplaires, il compte développer son réseau davantage en France.
5.4
Nouveaux auteurs, nouveaux modes d'édition
Dans son ouvrage sur l'industrie du livre, Christine Evain16 fait plusieurs constats pertinents
concernant l'édition ; le premier concerne le fait que l'auteur se retrouve avec de nouveaux
pouvoirs. Il la possibilité de s'autoéditer, d'adhérer à des modèles participatifs ou encore de
sous-traiter ses écrits à des sociétés de service sans comparaison avec l'édition à compte
d'auteur. C'est lui aussi qui fait la promotion de son œuvre, sa diffusion et sa distribution
pour qu'il arrive sur le marché. De ce fait, c'est le public qui devient juge et non plus l'éditeur.
On se retrouve là dans un autre mécanisme de sélection qui fait appel à la séduction du
public et nécessite d'être "visible".
Un autre constat est celui de la diversité des modèles d'affaires dans le domaine de l'édition.
D'un côté, il y a une perte des spécificités des acteurs de la chaîne du livre : tout le monde
fait tout ; certains libraires aux Etats-Unis impriment des ouvrages dans leur officine. D'un
autre côté, on retourne à d'anciens modèles avec l'impression à la demande ou l'autoédition
qui existaient déjà aux siècles précédents.
Enfin, face à la montée en importance des géants tels Google, Amazon ou Apple, le constat
qui s'impose est que les petits éditeurs n'ont d'autres choix que de se réinventer ou de
résister à leur manière. La coexistence entre "petits" et "grands" est possible à travers des
partenariats et sous couvert de "complémentarité" : les petits libraires se regroupent pour
présenter un catalogue en ligne et, dans le même temps, Amazon offre des conseils
personnalisés pour concurrencer le libraire.
6 Mon point de vue
Dans son ouvrage sur le métier d'éditeur, Thierry Discepolo se plaît à opposer aux grands
groupes d'édition des maisons qui "continuent de montrer qu'il est possible de faire ce
métier sans s'abriter chez un vendeur de canons ou de prix littéraires, sans financer le
16
Evain Christine, 2011. 101 questions sur l’industrie du livre. pp. 23-24
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meilleur avec le pire. Sans confondre les verbes "grandir" et "grossir""17. Il met en avant des
éditeurs dont les catalogues sont tout sauf commerciaux : surréalisme, valorisation du
patrimoine, poésie, Belles Lettres, littérature chinoise ou encore écrits politiques engagés.
Ainsi, certaines maisons perdurent avec des lignes éditoriales claires et sans s'adapter au
marché.
A lire Discepolo, j'ai l'impression que sa définition des maisons d'édition qui s'opposent aux
grands groupes correspond assez au visage de l'édition romande. Il en va de même de cette
idée de José Corti, éditeur français : "[…] Comme on est immergé dans une société où
seules priment les valeurs matérielles, plutôt qu'une opposition frontale il vaut mieux
travailler sur les marges et sur la durée"18. Comme on l'a vu, l'édition romande a su travailler
à la marge lorsque c'était nécessaire et s'allier dans les situations qui l'exigeaient. Toutefois,
tous les éditeurs disent la difficulté du métier en dépit du fait qu'ils ont "réussi" : Bernard
Campiche, Vera Michalski, Vladimir Dimitrijevic, Marlise Pietri,…
Le risque est donc bien présent, avec la disparition de petits éditeurs romands, que
disparaisse une certaine diversité de thématiques abordées. La variété des points de vue, la
mise en avant de sujets "à la marge", la transmission de valeurs culturelles venant d'ailleurs
et la découverte d'autres littératures doivent être encouragées. Pour ce faire, je pense qu'un
soutien étatique est nécessaire et qu'il entre tout à fait dans le cahier des charges d'une
fondation comme Pro Helvetia. Quant à savoir si cette aide est suffisante, tout dépend du
point de vue que l'on adopte.
Dans le même temps, les chiffres montrent que la population romande est bonne lectrice ;
elle s'intéresse, achète et lit de la littérature romande. Et au vu du bassin de population que
représente la région romande, il me semble qu'il faut être satisfait, voire reconnaissant, de
ce qui nous est offert. En effet, toutes proportions gardées, le nombre d'écrivains et
d'éditeurs suisses romands est élevé et leur production littéraire importante. Concernant le
numérique, je crois qu'on ne peut blâmer les éditeurs de ne pas s'y engager franchement
alors que, presque partout en Europe, les ventes d'e-books ne décollent pas.
7 Conclusion
Pour conclure, ces paroles d'Hubert Nyssen, fondateur d'Acte Sud, sont certes extrêmes
mais elles donnent la mesure des changements en cours :
"Ces dernières années, les choses en ce domaine sont allées si vite, elles ont pris une telle
allure que les issues sont paradoxalement mieux prévisibles. Ou bien, à l'avenir, les éditeurs
de la vieille école plieront bagage, et avec eux les vrais passeurs qu'ils avaient dans leurs
rangs, et l'industrie éditoriale n'aura d'autres règles et ambitions que celles du pétrole ou des
boissons gazeuses"19.
Au niveau de l'édition romande, même si l'on est encore loin de la vision de Nyssen, les
choses bougent néanmoins rapidement : les "anciens" (directeurs de l'Age d'Homme, de
Zoé, de Favre, entre autres) cèdent leur place à une nouvelle génération entreprenante et
tournée vers l'avenir20 21 22.
17
DISCEPOLO, Thierry, 2011. La trahison des éditeurs, p.69.
réf. 17, p.72 in : Bertrand Fillaudeau, "José Corti : la marche hors du temps"
19
NYSSEN, Hubert, 2006. La sagesse de l’éditeur. p.103
20
BONVIN, Stéphane, 2012. L'avenir des éditions Favre.
21
KOUTCHOUMOFF, Lisbeth, 2013. Laurence Gudin réveille la Baconnière.
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Le numérique semble toutefois une préoccupation secondaire des éditeurs et le discours se
fait attentiste. Les mots qui reviennent le plus souvent dans les entretiens accordés aux
éditeurs romands sont bien ceux de "qualité", "travail bien fait", "diversification" et "sérieux".
22
DESTRAZ, Camille, 2011. Andonia Dimitrijevic a pris les rênes des éditions l'Age d'homme.
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8 Bibliographie
8.1
Articles
AGEFI, 2013. La différenciation par l'offre complémentaire. L'Agefi. 26 février 2013.
AGENCE TELEGRAPHIQUE SUISSE, 2013. Les librairies Orell Füssli et Thalia unissent
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Industries culturelles et créatives
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9 Table des illustrations
Figure 1 : contribution des pouvoirs publics ................................................................ 7 Figure 2 : soutien public aux éditeurs .......................................................................... 8 Figure 3 : contribution par niveau politique ................................................................. 9 Christine Diacon
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