VIEILLE-VILLE | Le galeriste parisien propose aujourd`hui de la

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VIEILLE-VILLE | Le galeriste parisien propose aujourd`hui de la
VIEILLE-VILLE | Le galeriste parisien propose aujourd’hui de la
peinture surréaliste. La suite dépendra des rencontres.
ÉTIENNE DUMONT | 30.10.2009 | 00:00
C’est un nom. Un beau nom, d’ailleurs. Jacques de la Béraudière a
longtemps fait équipe avec Philippe Cazeau. Leur galerie du 16, avenue
Matignon devint ainsi célèbre dans les années 1990. Aujourd’hui, le
Parisien a choisi de s’installer à Genève. Il reprend au 2, rue EtienneDumont ce qui fut longtemps l’espace de Guy Bärtschi, avant de dégénérer
quelque temps en boutique indienne.
Mais pourquoi Genève?
J’ai perdu mon associé Philippe Cazeau, qui est décédé. C’était un type
merveilleux qui possédait un œil d’enfer. Il m’a semblé devoir recommencer
ailleurs. Certains choisissent l’océan quand ils s’éloignent. Je me suis
contenté des Alpes. Il se fait en plus que j’ai ici beaucoup d’amis.
Gardez-vous une boutique à Paris?
Non. Vous savez, le métier de galeriste a beaucoup changé en quelques
années. Son magasin ne constitue plus qu’une sorte d’écrin. Il lui faut faire
les salons. Je veux dire les sérieux. Ceux que l’on recherche et qui, en fait,
vous choisissent par cooptation: Maastricht, la Biennale des Antiquaires,
Art/Basel…
Mais que faisiez-vous avant d’ouvrir votre arcade parisienne?
J’ai commencé par être quatorze ans le directeur marketing d’Elf. C’est moi
qui ai créé la Fondation. J’ai aussi amené des artistes à créer pour nous
des campagnes publicitaires où ils jouissaient d’une entière liberté. J’ai
ensuite passé chez Sotheby’s Londres. C’était entre 1983 et 1990.
D’où viennent vos goûts artistiques?
Les de la Béraudière avaient formé, à la fin du XIXe siècle, une très
importante collection. Pensez! Leur vente comprenait 6000 numéros! Mes
grands-parents ont continué. Mes parents moins. Ils m’ont cependant
éveillé à la création. Je dois à mon père mon goût des anciens et à ma
mère celui des modernes. Elle avait été formée à la bonne école. Pour ses
18 ans, son père et sa mère lui avaient offert un mobilier Art Déco tout neuf
de Sue et Mare.
Vers quoi vous mènent vos curiosités actuelles?
En ce moment, je montre des peintres comme Victor Brauner, Francis
Picabia ou Max Ernst. Ce sont des classiques de l’art moderne. Je ne sais
pas quelle sera la suite. Elle dépend inévitablement des rencontres. Je ne
dis pas que je ne m’intéresserai jamais à la création la plus contemporaine.
Si je voyais un jeune me semblant mériter sa chance, je la lui donnerais.
Et dans l’autre sens? Vous voyez-vous remontant dans le temps?
Sans doute pas. Mais si je découvrais un très beau Corot, un très beau
Courbet ou un très beau Géricault, il est évident que je ne laisserai pas
échapper.
«Œuvres surréalistes», galerie Jacques de la Béraudière, 2, rue EtienneDumont, jusqu’au 18 décembre. Ouvert du lundi au vendredi de 9h à 13h et
de 14h30 à 18h30. Tél.022 310 74 75.