découpage + chanson - Enfances au cinema

Transcription

découpage + chanson - Enfances au cinema
Découpage du film / Mise en scène
Chansons
Générique sur fond bleu, son réel de la ville, bruits de circulation
1/ 00’ – 01’
Vue d’ensemble de la gare routière de Dakar, vue de haut au petit matin. Un mouvement
panoramique gauche-droite nous fait découvrir le lieu
2/ 01’- 01’19
Succession de plans rapprochés, chargement des véhicules. La caméra est revenue au niveau
du sol
3/ 01’20 – 01’40
Plan taille du premier personnage du film, Médoune Sall, le chauffeur de taxi. Assis au
volant de son taxi portière ouverte, il fume la pipe en écoutant un opéra de Verdi à la radio,
une certaine stature se dégage de ce personnage. Une autre personne nettoie son taxi.
4/ 01’41 – 02’02
Souki et sa sœur sont dans un taxi collectif qui les conduit à la gare. Souki chantonne une
petite comptine
5/ 02’03 – 02’13
Plan extérieur du taxi qui se dirige vers la gare
6/ 02’14 – 02’33
Arrivées à la gare, Souki et sa sœur se mettent à la recherche d’un taxi pour Saint Louis.
Nous apprenons que seule Souki part. La caméra les suit – plan taille. Ambiance sonore
réaliste, bruits de la rue, circulation, voix. On découvre la vie grouillante de la gare routière.
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7/ 02’34 – 02’54
Apparition de Mme Barry, dans un taxi qui l’amène à la gare, au téléphone, plan taille,
filmée depuis l’extérieur du taxi, la caméra est placée face au pare brise. Elle parle à Dorine,
lui donnnant les instructions qu’elle devra suivre durant son absence. Elle parle sur un ton
autoritaire. Son allure est celle d’une femme de pouvoir et de statut social plutôt dominant,
elle porte un boubou traditionnel et est parée de beaucoup de bijoux en or.
8/ 02’55 – 03’07
Contre champ sur Dorine à l’autre bout du téléphone, dans le salon de coiffure, elle apparaît
en plan moyen de dos, en mouvement vers le fond du cadre. Tout d’un coup la couleur rose
domine ainsi que les accessoires de filles.
9/ 03’07 – 03’30
Mme Barry sort du taxi, elle est arrivée à la gare, elle demande un porteur de bagage,
confirmant ainsi son rang social, elle ne cesse pas un instant de téléphoner – plan
d’ensemble
10/ 03’30 – 04’07
Arrivée de Malick escorté par Mustapha (le « rabatteur » de Médoune), suivi de Mme Barry.
Ils rejoignent Souki en tant que passagers du taxi collectif qui les emmènera à Saint Louis. Il
manque encore 4 passagers pour qu’il puisse partir – plan moyen
11/ 04’08 – 04’22
Travelling gauche-droite sur les trois premiers passagers – plan rapproché épaules
12/ 04’09 – 04’22
Dans le regard subjectif de Malick apparaissent les trois nouveaux passagers amenés par
Mustapha : Ousmane, Binette et Joséphine, elles se parlent en français. Travelling qui les
accompagne.
13/ 04’23 – 04’40
Dans un champ-contre champ les passagers se toisent du regard : d’un côté Souki, Madame
Barry et Malick, de l’autre Binette et Joséphine
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14/ 04’41 – 04’50
Tous les passagers sont réunis dans le même cadre – Plan d’ensemble. Médoune explique
que c’est à eux de choisir entre attendre le 7ème passager ou payer la part manquante pour
partir maintenant
15/ 04’51 – 05’13 Plan-séquence : Le 7ème passager
Souki se lève et s’approche de la droite du cadre, la caméra la suit en travelling, l’isole du
reste du groupe, les premiers accords de musique retentissent et Souki, au premier plan
entame la première chanson. Derrière elle le groupe des danseurs et chanteurs se met en
place en se déplaçant vers la gauche, la caméra suit en travelling latéral puis recule en
travelling arrière qui recadre l’ensemble du groupe qui se lance dans sa première
chorégraphie.
Le septième passager
Souki :
Mais où est passé le septième passager ?
On n'va tout d'même pas y passer la journée ?
Il est attendu Gare des pompiers
Finira t’il par se présenter ?
Ousmane :
Onze heures moins le quart
Joséphine :
Il s’est couché tard
Binette :
Il prendra le taxi du soir
Malick :
Avec ou sans lui
Souki :
En route pour St Louis
Joséphine :
Il ne va pas tarder
Souki :
On peut toujours espérer
Chœur :
Voir le septième passager
La caméra se fixe puis s’approche à nouveau en travelling avant sur Médoune qui se trouve
isolé du reste du groupe
Medoune Sall
Le moteur tourne, il n’est plus temps de parler
La route est longue, il n’est plus temps de rêver
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16/ 05’14 – 06’00 Plan-séquence
Deuxième partie de la chorégraphie : travelling latéral qui isole Binette et Joséphine
Joséphine :
Juste une minute, laissez-moi imaginer
A quoi r’ssemblerait, l’septième passager
Binette :
La route est longue, il n’est plus temps de rêver
A cette heure-ci, on devrait êtres arrivés
Joséphine :
Hier j’étais la plus belle quand il m’a fait danser
Il m’a promis juré qu’il m’accompagnerait
Binette :
Ne t’imagines pas le voir débarquer
A cette heure-ci il t’a déjà oubliée
Joséphine :
Mais quand il m’a pris dans ses bras…
Binette :
Ne m’en parle surtout pas même pas tout bas
Joséphine :
Dans ses bras…
Binette et Joséphine :
Quoi qu’il en soit si il se pointait celui-là
On pourrait enfin bouger d’là
17/ 06’01 – 06’38
Troisième partie de la chorégraphie : tous les personnages sont alignés les uns derrière les
autres, filmés en plongée.
Chœur :
Onze heures moins le quart
Il s’est couché tard
Il prendra le taxi du soir
Avec ou sans lui
En route pour St Louis
Il ne va pas tarder
On peut toujours espérer
Voir le septième passager
Chorégraphie classique de groupe puis dispersion des personnages dans un travelling latéral
redescendant vers la droite qui ouvre la partie de Ousmane : « il n’y aura point de 7ème
passager ».
Ousmane :
Il n’y aura point de septième passager
Pour venir panser vos p’tits cœurs brisés
Il nous faut rejoindre au plus vite Grand-père
Il est urgent de redescendre sur terre !
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Le travelling repart à gauche pour isoler à nouveau Médoune le chauffeur, toujours à la
même place,
rejoint par Madame Barry
18/ 06’39 – 09’02
Quatrième partie : Malick au premier plan et les danseurs, puis les danseurs seuls.
Enfin tous les personnages rentrent dans le champ, alignés, les uns à côté des autres, plan
d’ensemble. La caméra s’élève légèrement et accompagne imperceptiblement les
mouvements chorégraphiés. Fin du morceau dans une composition symétrique des
personnages.
Medoune Sall :
La route est longue, il n’est plus temps de rêver
Le moteur tourne, il n’est plus temps de parler
Mme Barry :
Monsieur je vous prie de rester poli !
Pas question que je monte dans ce taxi
Il manque encore le septième passager
Ce ne serait pas correct de l’oublier
Malick :
Payons sa place et quittons cette gare
Un p’tit effort et nous quitterons Dakar
Voilà des heures qu’il nous fait poireauter
J’ai un rendez-vous que je n’peux manquer
Chœur :
La route est longue, il n’est plus temps de rêver
Le moteur tourne, il n’est plus temps de parler
La route est longue, il n’est plus temps de rêver
Le moteur tourne, il n’est plus temps
La route est longue, il n’est plus temps
Le moteur tourne, il n’est plus temps
Le moteur tourne, il n’est plus temps !
Le plan-séquence continue, on passe du moment chanté au retour au réel dans le même
mouvement, la caméra se rapproche, en redescendant, des personnages réunis autour du taxi,
ils ont décidé de payer pour partir tout de suite. Les danseurs quittent le champ.
19/ 09’03 – 09’35
Chargement du taxi. Panoramique sur Souki qui fait ses adieux à sa sœur. On comprend
qu’elle se rend à l’enterrement de son père. Elle suit Malick dans le taxi.
20/ 09’39 – 10’02
Plusieurs plans sur le chargement du taxi. Installation des passagers. Le taxi démarre et
laisse le plan « vide » : plan documentaire sur la vie de la gare routière, un personnage
fredonne « Dakar-Saint Louis, la voiture du vieux est garantie »
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21/ 10’06 – 10’25
Arrivée d’un nouveau personnage, Antoine, le toubab. Il cherche une voiture pour Saint
Louis, il semble perdu dans cette gare routière dont il ne connaît pas les codes de
fonctionnement. Les hommes qui l’entourent se moquent gentiment de lui « il n’y a pas
d’heure ici il faut que tu patientes » - plan fixe
22/ 10’26 – 10’37
Vue extérieure du taxi, GP sur Souki et Malick de profil. On entend Madame Barry qui
harcelle Dorine au téléphone. Travelling latéral gauche-droite, on découvre comment se sont
placés les passagers dans le taxi : Souki et Malick côte à côte à l’arrière, Madame Barry,
Binette et Joséphine sur la banquette du milieu, Joséphine s’énerve contre Madame Barry
qui la dérange en hurlant dans son téléphone.
23/10’38 – 10’45
Contre champ sur Dorine au téléphone, elle fait un mouvement d’entré-sortie devant la porte
du salon de coiffure – plan moyen
24/ 10’46 – 10’54
Antoine, à l’arrière de la mobylette de Mustapha. Il cherche un téléphone pour prévenir ses
amis qui l’attendent à Saint Louis qu’il n’est pas sûr d’être là aujourd’hui
25/ 10’55 – 14’04
Rencontre entre Dorine et Antoine, et début de la chanson de Dorine. La caméra suit
respectivement Dorine et le chœurs des clientes, on aperçoit de temps en temps Antoine au
milieu du salon et dans le reflet d’un miroir. La séquence est découpée.
Dorine au salon
Déjà deux ans, Sans voir Maman
Tout ça pour quoi
Chœur :
Tout ça pour quoi
Dorine :
Pour faire l’argent
Chœur :
Pour faire l’argent
Dorine :
Déjà deux ans, Avec ma tante, A travailler,
Pour ses clientes
Cliente :
« Dorine, venez donc rincer ma tête
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Au lieu de raconter vos sornettes ! »
Dorine :
Je tresse, je tisse. J’shampooine, défrise,
Je coiffe, je lisse. C’est à leur guise
Bouclé, frisés. Lisses, ondulés
Permanentés, décolorés
Je tresse, je tisse. C’est à leur guise
Chœur des clientes :
Changer de tête, c’est une vraie fête
Changer de tête, c’est une vraie fête
Changer de tête, c’est une vraie fête
Dorine :
Du moment que vous êtes satisfaites
Le tout Dakar, Défile ici,
Ma tante a l’art, Des mises en plis
Chœur :
Madame Barry , A du génie
Dorine :
Le tout Dakar. C’est bien joli
Toujours est-il. Que je m’ennuie
Cliente :
« Dorine, on n’a que faire de vos malheurs
Pensez plutôt à ma couleur ! »
Dorine :
Je tresse, je tisse. J’shampooine, j’défrise,
Je coiffe, je lisse. C’est à leur guise
Bouclés, frisés, Lisses, ondulés
Permanentés, décolorés
Je tresse, je tisse. J’shampooine, j’défrise,
Le compte y est. Je vais craquer
Chœur des clientes :
Nouvelle couleur. Du baume au cœur
Dorine :
Si ça peut faire votre bonheur !
Chœur des clientes :
Nouvelle couleur. Du baume au cœur
Dorine :
Si ça peut faire votre bonheur !
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Fin du morceau sur le bruit du « tic-tac » de l’horloge : « toute cette routine me fait penser
qu’il serait temps de m’en aller », Dorine se lève du canapé en peau de léopard sur lequel
elle était installée (celui que l’on retrouvera + tard dans le Blues de Madame Barry), elle sort
du champ pendant que les clientes et autres coiffeuses reprennent en chœur. Toute cette
séquence est dominée par des couleurs vives, dominantes rose et bariolées, dans le décor et
les costumes.
Toute cette routine. Me fait penser
Qu’il serait temps. De m’en aller
Chœur des clientes :
Il serait temps. De vérifier
Que le temps d’pause. Est écoulé !
26/ 14’05 – 14’36
Dorine sort du salon en courant. Elle n’arive pas à rattraper Antoine qui repart au fond du
cadre sur la mobylette de Mustapha. Elle tombe sur Mohamed (il s’agit de l’acteur qui
interprète le petit talibé dans Deweneti) petit voisin qui part à Saint Louis assister au match
de lutte entre Mody Sall, le tigre de Colobane et Yekeni.
27/ 14’37 – 14’51
Plan fixe « documentaire » : embouteillages de Dakar
28/ 14’52 – 15’39
A l’intérieur du taxi, GP de profil de Souki (au premier plan, un peu floue) et Malick (on se
rapproche d’eux par rapport à la séquence précédente dans laquelle les vitres de la voiture
nous séparaient d’eux) on assiste au rapport d’intimité qui va naître petit à petit entre eux. Il
entame la conversation en lui parlant de sa fiancée, Aïssata, et de son projet de voyage en
Italie. A 15’36 sur le mot « Italie » s’élèvent les premiers accords de musique, le dialogue
continue en chanson
29/ 15’39 – 16’05
Le twist de Malick commence. Plan face à l’intérieur du taxi : au premier plan, le chœur
composé de Joséphine, Binette et Madame Barry (qui entament également une petite
chorégraphie des épaules), au second plan Malick qui chante et Souki qui l’écoute d’un air
grave
Twist de Malick
Malick :
Dernier été sénégalais
Travaillé dur, le compte y est
Ma chance, j’la tente en Italie
J’ai un cousin à Rimini
Peut-être que j’y ferais fortune
Dolce vita en Ferrari
Ou même sans décrocher la lune
Au moins, j’aurais vu du pays
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30/ 16’06 – 16’31
GP de Malick qui met son canotier / rupture de style dans la chanson avec la mandoline qui
apparaît
31/ 16’32 – 17’06
Retour du twist. Plan inversé : au premier plan , Malick et Souki de dos ; au second plan le
chœur qui gigote les épaules et les bras
Va bene, va bene
E bella come il sole
C’est pour elle que j’fais tout ça
C’est pour mon Aïssata
Je sais qu’ça ne sera pas facile
De quitter Dakar, mon pays,
Ma belle gazelle, mais j’suis tranquille
Ce n’est qu’un arrivederci
Et puis je reviendrais ici
Chargé d’cadeaux comme il se doit
A Dakar et dans tout St Louis
On l’appellera la Signora
32/ 17’07 – 17’26
Reprise du refrain, changement d’axe, ils sont à nouveau de face
Chœur des passagers (sauf Souki) :
Amore, Amore
E bella come il sole
Si il va chercher fortuna
C’est pour son Aïssata
33/ 17’27 – 18’28
GP de Malick / Refrain.
Malick :
Amore, Amore, Amore
E bella come il sole
Amore
Amore, ti voglio bene
Amore, ti voglio bene
Amore, ti voglio bene
En italien c’est tout c’que j’sais
Panoramique vers Souki qui reprend sur les dernières phrases de la chanson.
Malick : « L’Italie, mon Aïssata, ne m’aura pas, ne m’aura pas ».
L’Italie, mon Aïssata
Ne m’aura pas, ne m’aura pas
L’Italie, mon Aïssata
Ne m’aura pas, ne m’aura pas
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Souki : « C’est c’qu’on verra, c’est c’qu’on verra ». La fin du panoramique isole Souki, elle
tourne un regard mélancolique vers l’extérieur de la vitre.
Souki :
C’est ce qu’on verra
C’est ce qu’on verra
C’est ce qu’on verra
C’est ce qu’on verra…
C’est ce qu’on verra
Le son du moteur et des pots d’échappements reprennent la place de la musique. Souki
termine la séquence sur un dialogue amer concernant le destin de Malick et d’Aïssata s’il
part en Italie : « Tu l’oublieras, tu mentiras à ta famille, tu disparaîtras, je la connais ta
chanson »
34/ 18’29 – 18’44
Plan d’ensemble – la voiture dans laquelle Dorine à pris place elle aussi bloquée dans les
embouteillages. Antoine et Mustapha passent devant elle en mobylette.
35/ 18’44 – 19’06
GP de Dorine, elle interpelle Antoine. Série de champs-contre champs rapides entre Antoine
et les passagers de la voiture. La mobylette repart avant qu’Antoine n’ait pu apprendre où
avait lieu le match de lutte.
36/ 19’07 – 19’11
GP sur Dorine, elle regarde Antoine s’éloigner, déçue.
37/ 19’12 – 19’31
Vue d’ensemble sur les embouteillages, Antoine et Mustapha cherchent le taxi qui va à Saint
Louis.
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38/ 19’32 – 20’50
Médoune est toujours bloqué dans les embouteillage et s’impatiente, il sort de son taxi pour
comprendre ce qu’il se passe. Dans un geste de rage il frappe violemment du poing sur le
capot de sa voiture. Ce geste et le bruit qui l’accompagne déclenche le départ d’un chant de
révolte : Mbokk Mbakh (Compagnon de case), première chanson en wolof. Au début la
caméra cadre Médoune en plan taille, au second plan les percussionnistes se mettent à jouer.
Version française :
Compagnon de case
J’ai mal
Mal de dire
Que l’heure est grave
Chaque jour que la route m’accompagne
Que je vois défiler nos baobabs
J’ai dans l’espoir qu’un jour ils parlent
Puis, dans un travelling arrière latéral gauche qui s’élève, la caméra recadre la file des
véhicules sur lesquels les danseurs sont montés sur les capots, les percussionnistes restent
bord cadre droite. Les danseurs exécutent une chorégraphie de danse traditionnelle.
Compagnon de case
J’ai mal
Mal de vivre
Dans notre Sénégal
Qu’un match de lutte puisse nous réjouir,
Une coupe d’Afrique nous étourdir
Il faut pourtant nous ressaisir
Mbokk Mbakh (Compagnon de case)
Mbokk Mbakh
Meti na ma
Waaye xam naa ni
Jog jotna
Lu may gena dox
Di romb sunu guyi
May am yaakar
May am yaakar danu mesa wax
Mbokk Mbakh
Am na naqar
Naqaru ndund
Ci sunu Senegaal
Aj lamb béggal nu
Jogante réew gi ci
Kupe nagaal nu (BIS)
War nanu goor goorlu
Naqaru ndund
Ci sunu Senegaal
Ousmane sort de la voiture, il s’approche de Médoune, il l’observe dans une attitude de
soutien. La caméra effectue d’imperceptibles mouvements de haut en bas.
Compagnon de case
J’ai mal
Mal d’entendre
Que la France est l’amie de l’Afrique
Mbokk Mbakh
Naqari na ma
Di degg ne
Naqari na Farans xaritu Afrik laa
39/ 20’50 – 21’04
Suite de GP sur les danseurs et musiciens, visages d’un Sénégal qui exprime sa révolte à
travers sa culture (la danse et la musique)
(Percussions)
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40/ 21’05 – 21’12
GP sur Médoune : « L’Atlantique ne cesse de nous avaler. Pour que nos mères cessent de pleurer
Apprenons à lui résister »
Geej gaa ngi nuy lekk
Sunu bëggë raq gôoru yaay yi fer
Denu coy janga dekku
41/ 21’13 – 21’16
Série de GP sur les danseurs
42/ 21’17 – 21’36
Retour au plan d’ensemble : « Il n’est pas supportable
De vivre notre quotidien
Il n’est pas raisonnable
De ne plus croire en rien
Il n’est pas supportable
De vivre notre quotidien
Il n’est pas raisonnable
De ne plus croire en rien
43/ 21’37 – 21’53
Série de GP sur les danseurs qui dansent du traditionnel
Neexul a ndunet
Ci sunu jamono gi
Neexul yoon itam
Nu bana gëm dara
Neexul a ndunet
Ci sunu jamono gi
Neexul yoon itam
Nu bana gëm dara
(percussions)
44/ 21’54 – 21’58
Retour au plan d’ensemble : Médoune et Ousmane regardent vers l’horizon hors champ d’un
air déterminé. Fin du morceau.
45/ 21’59 – 23’00
Bref plan, cut brutal : raccord ironique avec la chanson précédente : plan d’ensemble –
Antoine et Mustapha sur la mobylette, à la sortie de Dakar défigurée par la rurbanisation et
la mondialisation : un grand panneau publicitaire de la marque « Orange » annonce la
bienvenue aux visiteurs et habitants de Dakar. Antoine descend de la mobylette, la caméra
suit Antoine et découvre le paysage poussiéreux et industriel de la banlieue de Dakar.
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46/ 23’01 – 23’19
Retour dans la voiture de Dorine, plan d’extérieur de face. Ils roulent vers Saint Louis,
Mohamed parle du match à venir. Dorine à l’arrière, au centre du cadre, écoute d’un air
amusé.
47/ 23’20 – 23’23
Plan d’ensemble de la route dans les faubourgs de Dakar. On sent la sauvagerie de
l’urbanisation, un mélange de poussière et de modernité.
48/ 23’24 – 24’15
Intérieur du taxi. Dialogue en champ-contre champ entre Ousmane et Médoune, la teneur est
politique. GP de profil arrière. Ousmane propose à Médoune et ses collègues de se mettre en
grève pour protester contre cette anarchie dans la circulation et l’organisation de la ville :
« on s’habitue au lieu de changer les choses. »
49/ 24’16 – 24’53
Pause Pipi : plan « documentaire » du bord de la route
Aduna Terunama (Le monde s’ouvre à moi)
50/ 25’20 – 28’20 Plan séquence de la chanson Aduna Terunama
Souki s’avance vers la caméra qui la suit en travelling arrière, Malick la suit au second plan.
(a capella)
Elle entame la comptine qu’elle fredonnait au début du film.
Un pas, deux pas
Mon enfant lève toi
Trois pas, quatre pas
Tu es prête à marcher
Benn jeégo, naari jeégo
Sama doom taxawal
Netti jeégo, neenti jeégo
Yow rekk, mën nga dox
La caméra l’isole puis l’accompagne dans un mouvement doux et lent. Plan poitrine, le plan
est serré comme pour la protéger par le cadre. Malick en second plan participe à la
chorégraphie, le regard ému et attentif aux paroles de Souki.
Un pas, deux pas,
Déjà loin de chez moi
Trois pas, quatre pas
Le monde me tend les bras
(début musique)
Benn jeégo, naari jeégo
Sori naa sama kër
Netti jéego, neenti jeégo
Adunaa ngi may teeru
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J'ai appris à marcher
Sans père à mon côté
La nouvelle est tombée
Il vient de nous quitter
Jang naa dox
Gisuma baay
Xibbar bi now na
Baay jogé na fi
A Saint Louis je m'en vais
Dignement l'enterrer
Je ne l'ai pas connu
Ma mère n'a pas voulu
Maangui dem Ndar
Jébbal ko boroomam
Mësouma koo xam
Sama yaay bëgul woon
Jamais elle ne dira
Pourquoi elle fit ce choix
C'est aussi bien comme ça
Je ne lui en veux pas
Momde du wakh mukk
Lu waral loolu
Xey naa loolu moo gën
Merewuma ko ci loolu
Un pas, deux pas,
Ma vie est devant moi
Trois pas, quatre pas
On ne me l'enlèvera pas
Been jeégo, niari jeégo
Sama adunaa ngui nii
Netti jeégo, neenti jeégo
Kenn du ma ko yakkal
Ils se joignent les mains et dansent ensemble.
Même si il est trop tard
Pour refaire notre histoire
Je sens comme un devoir
D'honorer sa mémoire
Reccu wees na
Mananyu gelu gui naw
Sama wareef la
Tedjime sargal ko
Je n'ai pas de questions
Ne porte pas son nom
Simplement l'intuition
D'une libération
Aw ma lu may laaj
Jéluma santam
Yég naa sama yaram
Ab yeeweeku
Ce voyage c'est mon droit
La route s'ouvre à moi
Sans même croiser les doigts
Je fais mes premier pas
Tukki bii, lu ma yellola
Yoon wi leer na
Banku ma samay baraam
Tambali naa dem
14
Un pas, deux pas,
Déjà loin de chez moi
Trois pas, quatre pas
Le monde me tend les bras
Benn jeégo, naari jeégo
Sori nga sama kër
Netti jeégo, nienti jeégo
Adunaa ngi may teeru
Malick reprend les paroles de Souki :
Malick :
Benn jeégo, naari jeégo
Sori nga sa kër
Netti jeégo, nienti jeégo
Un pas, deux pas,
Déjà loin de chez toi
Trois pas, quatre pas
Le monde te tend les bras
Souki : Le monde me tend les bras
Malick : Le monde te tend les bras
Souki : Le monde me tend les bras
Malick : Le monde te tend les bras
Souki : Le monde me tend les bras
Malick : Le monde te tend les bras
Malick : Adunaa teruna la
Souki : Adunaa teruna ma
Malick : Adunaa teruna la
Souki : Adunaa teruna ma
Malick : Adunaa teruna la
Souki : Adunaa teruna ma
La chanson s’achève ainsi sur un duo entre Souki et Malick dans lequel leur deux voix se
mêlent dans un mélange de tonalité douce et harmonieuse.
Fin du plan sur un plan « vide » : mur en béton, parpaings qui traînent, poussière, poule qui
picore dans les déchets, couleur sable.
51/ 28’21 – 29’02 Séquence découpée
Antoine continue son chemin à pied. Sur le même bord de route, une vendeuse de rue
l’interpelle, elle veut lui faire goûter sa préparation et lui vendre. Il refuse immédiatement.
On sent là le rapport sénégalais / toubab et la différence culturelle :
« - Viens regarder avant de dire non !
- qu’est-ce que vous préparez ?
- c’est la première fois que tu viens au Sénégal
- je vais à Saint Louis, je fais des recherches pour mes études »
La femme se met à chanter en wolof : « Viens mon fils, ta mère va te donner à manger.
Viens mon fils, toi seul peux encore l’aider » Et elle lui tend la main. Antoine, qui n’a pas
compris la langue est émue par cette femme qui irradie dans son chant, un chant à la fois
maternel et de survie. Elle lui indique le taxi pour Saint Louis.
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52/ 29’03 – 29’29
Antoine, le septième passager rejoint le taxi, enfin au complet.
53/ 29’30 – 29’57
Travelling sur le paysage depuis la voiture de Dorine. Dialogue entre Dorine et Mohamed, il
est intrigué par Antoine et la met en garde « Tu sais lui c’est un touriste »
54/ 29’58 – 30’29
Retour dans le taxi. GP : la promiscuité et la tension entre les passagers. Madame Barry
tient les comptes.
55/ 30’30 – 31’20 Séquence découpée : L’accident
Plan paysage de la route. Un camion arrive au fonc du cadre, derrière très prêt de lui suit le
taxi de Médoune. Couleur sable. Panoramique qui accompagne le camion. Cut : plan ext
face taxi, il percute le camion. Une partie du chargement (des pastèques) s’est déversé sur la
voiture (séquence un peu surréaliste à la Tati). Les passagers descendent de voiture,
Médoune s’énerve contre le chauffeur du camion.
56/ 31’21 – 32’08 Séquence découpée
Dans la voiture de Dorine. Elle arrive au niveau de l’accident. Très beau travelling sur le
groupe des passagers qui entoure le taxi, plan subjectif de Dorine, elle reconnaît sa tante,
Antoine. Mustapha s’arrête pour voir ce qu’il se passe. Dorine se cache en se baissant sur la
banquette, elle observe discrètement Antoine à travers la vitre. Dispute entre les chauffeurs.
57/ 32’09 – 35’06 Séquence découpée : Le blues de Madame barry
Sur le bas côté Madame Barry entame son blues, elle s’adresse à Binette. Plan poitrine, la
caméra recule en travelling arrière découvrant un banc recouvert d’une peau de léopard sur
lequel elle est assise, dont la présence surréaliste au milieu de cette brousse rappelle en fait
le salon de coiffure du début du film. L’effet produit est comique.
Blues de Madame Barry
Je tresse, je tisse,
Shampooine, défrise,
Je coiffe, je lisse,
C’est à leur guise
Bouclés, frisés,
Lisses, ondulés,
Permanentés, décolorés
C’est à leur guise
C’est à leur guise
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Souki, Joséphine et Antoine la rejoignent dans le cadre, ils sont attentifs à ce que Madame
Barry dévoile de sa vie, de ses blessures de femme active pris dans les contradictions de la
société sénégalaise.
Chanson chorale où les personnages dialoguent en chanson + chorégraphie.
Voilà dix ans que j’ai ouvert
A Dakar ma première affaire
Dotée d’un certain savoir faire
J’ai déjà une jolie carrière
Si tout va bien, l’année prochaine
J’aurais même une esthéticienne
Le salon jouit d’une belle enseigne
Je pense en ouvrir un deuxième
Binette (à Souki et Joséphine) :
Elle tresse, elle tisse,
Shampooine, défrise,
Elle coiffe, elle lisse,
C’est à leur guise
Bouclés, frisés,
Lisses, ondulés,
Permanentés, décolorés
Déjà dix ans qu'elle est partie
Laissant ses enfants à Saint Louis
Josèphine :
Vos enfants à Saint Louis…
Mais qu'est-ce qui vous a pris ?
Madame Barry :
Un gentilhomme m'a séduit
A la grande ville je l'ai suivi
Je pouvais réussir sans lui
Là ont commencé les ennuis
Quand la nuit vient que je n'dors pas
De n'avoir pas fait les bons choix
Une seule question résonne en moi
De réussir ça rime à quoi ?
Insert sur Dorine, cachée dans la voiture. Vue subjective de la séquence du point de vue de
Dorine. Son regard se porte à la fois sur sa tante qu’elle découvre peut-être pour la première
fois dans cette intimité sensible, et à la fois sur Antoine, on devine là le regard amoureux.
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Binette, Souki, Joséphine
Elle tresse, elle tisse,
Shampooine, défrise,
Elle coiffe, elle lisse,
C’est à leur guise
Bouclés, frisés,
Lisses, ondulés,
Permanentés, décolorés
C’est à leur guise
C’est à leur guise
Fin du plan subjectif.
Cut : retour au plan frontal de Blues.
Madame Barry
Une retraite anticipée
J'aimerai pouvoir partager
Pas une épaule à mon côté
Que des clientes sophistiquées
Je pourrais toujours regretter
De ne pas avoir assez donné
Je pourrais toujours regretter
De n'avoir aimé
Que gloire et beauté
Fin de la chanson : GP sur le regard-caméra de Madame Barry
J’pourrais regretter
De n'avoir aimé
Que ma liberté
58/ 35’07 – 35’48
Réparation du moteur. Mustapha et Mohamed apprennent avec excitation que Médoune est
le père de Mody Sall.
59/ 35’49 – 36’39 Séquence découpée
Antoine aperçoit Dorine cachée dans sa voiture. Echange de dialogue, ils sont heureux de se
revoir. Le taxi redémarre, Antoine doit filer :
« - Je vais encore devoir vous abandonner
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- Non attendez vous n’allez pas disparaître encore une fois ! »
Plan subjectif à travers le pare-brise arrière, Antoine s’éloigne.
60/ 36’40 – 36’53
Le chauffeur du camion offre une pastèque à Médoune pour s’excuser. Médoune est en
colère et refuse.
61/ 36’54-37’06
Retour dans la voiture de Dorine. Toujours taquinée par Mohamed à propos du « toubab ».
62/ 37’07 – 40’12 Séquence découpée : Chanson de Dorine et Antoine
Travelling sur le paysage de savane et les voitures, ambiance apaisée dans le taxi, chacun a
trouvé ses marques.
Montage alterné d’un dialogue imaginaire chanté par Antoine et Dorine, chacun dans leur
voiture. GP de chacun des personnages qui regardent le paysage à travers la vitre. La
chanson exprime leurs pensées intérieures respectives.
Chanson de Dorine et Antoine
Antoine :
Vers un convoi raté
Une course effrénée
J'étais désespéré
J'étais prêt à rentrer
Un rendez-vous manqué
Mes travaux menacés
M'auront pourtant mené
A un grain de beauté
Dorine :
Une atmosphère pesante
Au salon de ma tante
Elle gère tout à distance
Ne me fait pas confiance
J’étais prête à craquer
A tout abandonner
Telle une apparition
Est entré ce garçon
Antoine :
Je l'ai trouvé touchante
Dorine :
ça pourrait ressembler
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Durant la chanson les voitures arrivent à Saint Louis. Travelling paysage sur la route +
arrivée à Saint Louis, pont en chaîne.
GP sur Antoine dans la voiture
Antoine :
Je dirais même charmante
Dorine :
A un conte de fées
Antoine et Dorine :
Il n'y a pas de hasard
On écrit son histoire
Dorine :
C’est lui que j’attendais
Antoine :
Le projet est immense
Je comptais sur la chance
De pouvoir rencontrer
Quelqu’un pour m’épauler
Dorine :
Il avait l'air inquiet
J'ai cherché à l'aider
Comme un instantané
J’ai gravé son portrait
Il m’a donné des ailes
Elles ne battent que pour lui
Jusqu’où me mèneront-elles
Au moins à Saint Louis
Antoine :
Elle a cette innocence
Qui redonne du sens
Il n'y a pas de hasard
On écrit son histoire
On écrit son histoire
On écrit son histoire
Travelling depuis la voiture. Plans documentaires des rues. Retour du son réaliste.
63/ 40’23- Fin : Séquence découpée : Le final, Arrivée à Saint-Louis
Arrivée à St-Louis
Chœur :
Plan d’ensemble. Chaque personnage se fait ses adieux. Chanson et chorégraphie de groupe. C’est la fin du voyage
En votre compagnie
Il fut bien agréable
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Insert sur les adieux de Souki et Malick (travelling circulaire qui les isole et les « caresse »),
reprise de l’air de Aduna Terunama.
Je vous en remercie
Medoune Sall :
Bientôt le match commence
Il n’est plus temps de bavarder
A cette heure mon fils s’élance
Il est grand temps de nous quitter
Mme Barry :
Nous sommes partis du mauvais pied
Sans l’septième passager
Je n'ai pourtant aucun regret
Chauffeur gardez-donc la monnaie !
A présent droit devant
Je dois voir mes enfants
J'ai des choses à leur dire
Pour ne plus en souffrir
Chœur :
C’est la fin du voyage
En votre compagnie
Il fut bien agréable
Je vous en remercie
Malick (à Souki) :
Je vais surprendre ma fiancée
J'espère qu'elle saura apprécier
Votre séjour sera moins gai
Que votre père repose en paix
Souki et Malick :
C'est la fin d'un voyage
En votre compagnie
Il fut bien agréable
Je vous en remercie
Souki (à Malick) :
Promettez-moi surtout d'écrire
Et puis aussi de revenir
Votre temps je sais est précieux
Je vous fais mes adieux
Chœur :
C’est la fin du voyage
En votre compagnie
Il fut bien agréable
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Je vous en remercie
Medoune Sall :
Bientôt le match commence
Il n’est plus temps de bavarder
A cette heure mon fils s’élance
Il est grand temps de nous quitter
Binette :
Nous allons affronter l’orage
Joséphine :
On se croirait au Moyen-âge
Binette :
Ils sont prêts à nous enfermer
Joséphine :
On pourra toujours s’reposer
Arrivée de la seconde voiture. Reprise de la chanson d’Antoine et Dorine. Ils se trouvent
enfin avant de se séparer à nouveau (provisoirement ?)
C’est la fin des vacances pour Binette et Joséphine, les deux Sénégauloises.
Thème de Dorine et Antoine
Dorine
J’ai lu dans mon miroir
Qu’il faudra nous revoir
Antoine :
Je serais au Café des Arts
A vous attendre chaque soir
Dorine et Antoine :
Il n’y a pas de hasard
On écrit son histoire
La nôtre commence ici
Sous le ciel de Saint Louis (bis)
Binette :
C’est la fin des vacances
Et de notre insouciance
Joséphine
C’est la fin du voyage
Au revoir messieurs dames !
Binette et Joséphine
C’est la fin des vacances
Et de notre insouciance
C’est la fin du voyage
Au revoir adieu messieurs dames !
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La caméra commence à s’élever et filme en hauteur, en plongée le départ du groupe qui a du
mal à se séparer. On observe de haut les retrouvailles et embrassades de Dorine et de sa
tante.
Fin de la séquence rythmée par un balai de taxi qui défilent les uns à la suite des autres dans
la rue, le son réel revient progressivement s’insérer dans la musique, jusqu’à ce que celle-ci
lui laisse définitivement place.
Choeur
C’est la fin du voyage
C’est la fin du voyage
C’est la fin du voyage
Carton bleu.
Générique de fin.
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