Appel à la mobilisation générale contre le projet de la Société

Transcription

Appel à la mobilisation générale contre le projet de la Société
Appel à la mobilisation générale contre le projet
de
la
Société
Publique
Locale(S.P.L.)
Compagnie
des
Ports
du
Morbihan
(ex.SAGEMOR) de création d’un port à sec pour
bateaux à moteur à Bois-bas-Penmern à Baden,
dans un site remarquable et protégé, non adapté
à ce type d’ activité.
L’ex-SAGEMOR présidée désormais par le Président du Conseil
Général (M.Goulard), a l’ambition de créer un port à sec à la place
du Chantier Naval du Golfe dans un site en cul de sac enserré
entre un espace boisé naturel remarquable et des habitations.
LE PROJET : raser les bâtiments existants certes inesthétiques
pour les remplacer par une construction qui se confondrait beaucoup mieux dans l’environnement
paysager destinée à abriter des racks sur... 3 étages (!), l'objectif étant d'atteindre le stockage de 200
petits bateaux à moteurs "rackables" (inférieurs à 7m50).
Après décaissage du rivage, les nouveaux bâtiments semi-enterrés auraient une superficie totale
de 1500 à 1700m2.Le terre-plein serait agrandi de 500m2 pour atteindre 2000m2 afin de permettre
la création d’une aire de carénage avec récupération des eaux usées et pouvant accueillir 5 bateaux
à la fois. Un concert de karcher "risque" donc de générer de nouvelles nuisances sonores alors
même que le bruit des engins de manutentions devraient être minimisées par : la manutention des
bateaux à l’aide d’automates et engins électriques, l’insonorisation des installations à haute pression,
des horaires à respecter pour l’exécution des travaux sur les bateaux. Le parking serait de 750m2 et
pourrait accueillir 30 véhicules en enceinte fermée. En cas de forte affluence il est prévu un
parking proche du port à sec avec un système de navette (vraisemblablement à Port Blanc puisque la
communauté d’Agglo vient de confier la gestion des parkings qu’elle y possède à l’ex Sagemor).
Il n'y aurait pas de circulation de remorques puisque les bateaux n'accèderaient au port à sec que par
mer...
Or les problèmes d'accessibilité par la mer posent problème (pour cette raison certains
surnomment d’ailleurs le projet « Trézasech » !) L’accessibilité par la mer n’est pas évidente
malgré les affirmations de la CPM : les conditions optimales de mises à l’eau ne semblent pas
réunies eu égard, en fonction des coefficients de marée, à la profondeur et l’étroitesse du chenal et
du ruisseau du pont de Lohac, situés au surplus en fond de baie.
L’ex SAGEMOR assure au contraire qu'il y aura toujours de l'eau jusqu'à l'ascenseur à bateaux (des
études ont été faites en ce sens).Elle prévoit de creuser un mini-chenal supplémentaire d'1m de
profondeur et d’installer des pontons flottants d'attente
Il n’est pas prévu de station -service mais une aire d'avitaillement propre au carburant: les
navigateurs y apporteraient donc leur jerrycan de carburant... ( est-ce permis de transporter ainsi
de l'essence dans un site très proche d'un espace boisé compte-tenu des risques d’incendie?) ou
feraient le plein avant de sortir leur bateau de l’eau.
En l’absence d’assainissement collectif dans le secteur (ce qui constitue un gros handicap pour la
préservation de la qualité des eaux du Golfe et qu’à proximité se trouvent des parcs ostréicoles !) les
eaux usées seraient récupérées par des camions citernes.
Les infrastructures routières (route étroite et partiellement déformée) ne sont pas adaptées et
nécessiteraient des aménagements importants pour assurer un va et vient incessant de véhicules et
de leurs remorques sur une route qui passe de part et d’autres des habitations et d’un espace naturel
remarquable.
L’intégration de ce projet dans l’environnement paysager du site classé aux alentours en zone
NDs est loin d’être acquise : Imaginons la hauteur nécessaire pour stocker par empilage 200 bateaux
sur une superficie annoncée de seulement 3000m2. Les nuisances en matière visuelle (atteinte aux
cônes de vue des résidents les plus proches) sont à craindre, le bâtiment atteignant malgré le
décaissage une hauteur de près de 12 mètres au niveau du trait de côte.
Quid des risques de pollution alors que l’assainissement collectif n’existe pas encore dans le secteur
et que des parcs à huîtres font face au chantier.
En outre, réduire de 10% l’accès de l’eau à l’anse du Moustoir en agrandissant le terre-plein,
c’est augmenter l’envasement de cette anse de 10 %, c’est aussi déplacer le lit du ruisseau.
C’est modifier l’écosystème et signer l’arrêt de mort des exploitations ostréicoles de l’anse du
Moustoir.
S’il se réalisait, ce projet entraînerait une modification substantielle du rivage et à ce titre on peut
s’interroger si l’activité de stockage et de gardiennage de bateaux répond parfaitement à la
dérogation contenue à l'article L146-4§III du code de l'urbanisme qui autorise, dans la bande des
100m, les constructions ou installations nécessaires à des services publics ou à des activités
économiques exigeant la proximité immédiate de l'eau.
Un avis circonstancié du groupe de travail SMVM « Activités nautiques et Accès à la Mer »
auquel participe un membre de notre association en qualité de représentant de la FAPEGM doit être
rédigé à destination du Préfet pour qu’il puisse prendre sa décision. Cet avis devra préalablement :
1- Expliquer à M. Le Préfet pour quelles raisons les trois sites cités dans le texte du SMVM (Barrach,
Toulindac, Le Parun) ont été écartés?
2- Faire une étude des différentes possibilités techniques de création de port à sec dans le golfe
conformément à ce qui est prévu par le SMVM ainsi que l’ensemble des autres aspects sociaux,
économiques et environnementaux (y compris les dépenses prévisionnelles pour les investissements
et le fonctionnement ainsi que les tarifs envisagés)
3- Démontrer que le site de Penmern est le meilleur site possible pour réaliser un port à sec et non
une opportunité commode pour l’ex SAGEMOR
4- Enfin s’interroger sur les dispositions de l’article L. 146-4-3 (bande des 100 m) du code de
l’environnement. Cet article permet-il la création d’un port à sec dans la bande des 100 m ? Une zone
de carénage ? Une zone d’hivernage ?
Il ne faudrait pas que le Préfet prenne seulement en compte un « projet d’opportunité » au
détriment de toutes les autres considérations en permettant au nouveau propriétaire du chantier
naval de rentabiliser son coût d’acquisition (de l’ordre de 450000€) par l’octroi de 200 postes de
mouillages de plaisance encore non affectés. Le SMVM prévoit en effet que la réalisation d’un tel
aménagement devrait entrainer une réduction du nombre de postes de stationnement à flot,
équivalente à la capacité de cet aménagement, (ce qui a conduit à cette mise en réserve de 200
postes).
En tout état de cause l’importance d’un tel projet nécessitera préalablement une étude d'impact et
une procédure d’enquête publique.
Aussi séduisant que puisse apparaître ce projet sur le papier, on peut s’interroger sur sa
faisabilité et sa pertinence. La décision d’envisager un port à sec dans le Golfe du Morbihan
date d’il y a près de 10 ans. Le contexte économique a changé depuis et la navigation de
plaisance la subit de plein fouet. Faut-il en outre favoriser la présence de 200 bateaux à moteur
supplémentaires dans le Golfe ?
Alors que beaucoup militent pour freiner le développement des bateaux à moteur dans le Golfe du
Morbihan afin de préserver la fragilité de son écosystème, ce serait faire preuve d’un manque de
responsabilité environnementale que d’aller dans un sens opposé à cette préoccupation. A l’occasion
de son passage au dernier salon nautique à Paris, M.Goulard n’a-t’il pas affirmé que « Le Morbihan
est un département qui aime la mer et…la voile. Cela fait partie de son ADN »
Tout le monde est sur le pont pour tenter de s’opposer au projet : les 24 associations
environnementales membres de la Fédération des Associations de Protection de
l’Environnement du Golfe du Morbihan (FAPEGM), les associations de navigateurs et de
plaisanciers, les riverains qui seront en première ligne à supporter les nuisances inévitables
du chantier. Pour en savoir plus sur ce front commun, cliquer sur « LIRE LA MOTION ET LA
CONFERENCE DE PRESSE »
A l’évidence M.Goulard semble décidé à concrétiser ce projet à tout prix : à l’insu des membres
du groupe de travail SMVM, l’ex-Sagemor a engagé à ses frais une étude d’impact sur
l’environnement (dixit sa réaction à la conférence de presse).Par ailleurs, « en fonction de l’activité
qu’elle pourrait réaliser sur le site de Bois-Bas »elle est prête à financer 12 balises pour délimiter sur
ce secteur les zones ostréicoles pour un coût de l’ordre de 8000€.
Affaire à suivre ….. de très près !
Baden le 12 novembre 2013