Allocution du Représentant spécial du Secrétaire général des
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Allocution du Représentant spécial du Secrétaire général des
1 ALLOCUTION DU REPRESENTANT SPECIAL DU SECRETAIRE GENERAL DES NATIONS UNIES Deuxième conférence sectorielle- Bujumbura, 28-30 octobre Excellence Monsieur le Président de la République, Excellence Monsieur le Deuxième Vice-président de la République, Honorables Parlementaires, Excellences Mesdames et Messieurs les Ministres, Excellence, Monsieur l’Ambassadeur Paul Seger, Président de la Configuration Burundi de la Commission de consolidation de la paix, Mesdames et Messieurs les Représentants des institutions partenaires du Burundi et parrains de la conférence, Excellences, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Chefs des missions diplomatiques et consulaires, Madame la Représentante adjointe du Secrétaire général des Nations Unies et Coordinatrice Résidente des Nations Unies au Burundi, Mesdames et Messieurs les Hauts Cadres de l’Etat, Mesdames et Messieurs les Représentants des confessions religieuses, Mesdames et Messieurs les Représentants de la société civile, Mesdames et Messieurs les Représentants du secteur privé et des organisations syndicales, Mesdames et Messieurs les Représentants des médias, Chers collègues du Système des Nations Unies, Distingués invités, Mesdames et Messieurs, Permettez-moi tout d’abord de vous transmettre les vœux de succès, de paix et de prospérité du Secrétaire général des Nations Unies, Monsieur Ban Ki-moon, qui nourrit beaucoup d’espoir dans les travaux de cette importance conférence. Dans son dernier rapport sur les Objectifs du Millénaire pour le développement, le Secrétaire général insiste au moins sur deux questions intimement liées et qui s’inscrivent au cœur même de nos délibérations du jour : d’une part, la nécessité pour les gouvernements des pays en 2 développement d’accroitre l’action en faveur de la mobilisation des ressources en consacrant des recettes publiques aux investissements prioritaires - dans une gouvernance exemplaire et responsable, d’autre part l’impérieuse exigence pour les pays donateurs d’honorer leurs engagements d’accroitre l’aide publique au développement. Excellence, Monsieur le Président de la République, Mesdames et Messieurs, Distingués invités, Douze mois se sont déjà écoulés depuis que les partenaires multilatéraux et bilatéraux du Burundi se sont retrouvés à Genève, en Suisse, pour sensibiliser la communauté internationale l’ambitieux projet porté par le CSLP-II et mobiliser les ressources nécessaires à sa mise en œuvre. Nous nous sommes alors convenu de nous retrouver, ici même à Bujumbura, pour examiner plus en détail les contours de nos engagements respectifs ainsi que les voies et moyens de les matérialiser. C’est ainsi que nous nous sommes attelé à cette importante mission et nous sommes rencontré, une première fois, les 15 et 16 juillet derniers. Nous voici encore aujourd’hui réunis à l’occasion de la 2ème Conférence sectorielle, animés par une même détermination, celle d’honorer la parole donnée et la lettre de nos engagements mutuels. Je souhaiterais rendre hommage au Gouvernement qui a su imprimer au processus préparatoire l’impulsion devant assurer le succès des présentes assisses. Nous souhaiterions aussi exprimer notre gratitude aux partenaires, pour l’appui sans faille dont ils n’ont cessé d’entourer le Gouvernement. Merci à toi cher Paul pour avoir tenu à participer personnellement à cette conférence et peser de tout ton poids pour promouvoir cette importante initiative, en ta qualité de Président de la Configuration Burundi de la Commission de consolidation de la paix. Monsieur le Président de la République, Mesdames et Messieurs, Distingués invités, 3 Beaucoup d’idées ont déjà été émises et le seront encore tout au long de cette rencontre. Je me contenterais donc de faire trois commentaires. D’abord pour dire qu’aujourd’hui, plus que jamais, le Burundi a besoin de l’appui accru de tous ses partenaires. Cet appui doit s’inscrire dans la durée, être de qualité et en quantité adéquates, correspondant aux besoins multiformes et structurels du pays. Trouver tous les financements pour les domaines prioritaires identifiés dans le CSLP-II et retenus pour la présente conférence sectorielle, particulièrement les infrastructures et l’énergie, prend dès lors un caractère fondamental. Ces secteurs sont catalytiques et peuvent contribuer à transformer profondément le paysage économique et industriel du Burundi et à mieux faciliter son intégration régionale pour en faire un pôle stratégique essentiel. C’est pourquoi il conviendrait d’agir sans plus attendre pour inverser la tendance préoccupante à la contraction de l’aide et des investissements directs. Certes, c’est au Gouvernement du Burundi qu’incombe la responsabilité principale d’assurer son développement. L’aide apportée par la communauté internationale, aussi précieuse soit-elle, ne constitue qu’un appoint et devrait tout au moins permettre au pays de faire face à ses besoins vitaux et, à terme, concourir à son autosuffisance et à mieux se positionner à l’échelon sous-régional. A ces divers égards, cet accompagnement demeure indispensable au regard du poids de l’histoire et des pesanteurs structurelles, y compris l’inadéquation entre les multiples défis et les capacités endogènes. Aussi nous félicitons-nous de l’engagement renouvelé des partenaires et amis du Burundi à accompagner le gouvernement et le peuple burundais dans leurs efforts de développement et de lutte contre la pauvreté. Dans cet esprit, et ce sera mon second point, le partenariat fort que nous appelons de tous nos vœux doit s’appuyer sur un leadership national 4 inclusif, disposé à tirer le meilleur parti du capital de bonne volonté manifesté par les partenaires du Burundi. Votre présence, Monsieur le Président de la République, et l’engagement de votre gouvernement pendant toute l’année écoulée sont, à cet égard, très rassurants. Nous ne pouvons donc que vous encourager à accélérer les réformes pour renforcer la confiance dans les institutions du pays. Cela permettrait d’attirer les investisseurs qui se sentent, en général, rassurés là où règnent la paix et la stabilité, mais aussi et surtout la sécurité juridique des contrats, qui concoure à créer un climat propice aux affaires. Il est donc indispensable de bâtir sur les acquis fort remarquables de votre pays dans le domaine de la gouvernance politique et économique, pour y consolider la paix chèrement acquise, en renforçant le dialogue et l’ouverture comme antidotes de la violence politique. Il faudrait aussi se doter des institutions de justice de transition pour une gestion apaisée du passé, en y protégeant davantage encore les droits de l’homme et en mettant fin à l’impunité et à la corruption, deux fléaux que vous n’avez cessez vous-même de stigmatiser. Bref, relever tous ces défis représente autant de chantiers que nous vous encourageons de mener sans relâche, dans l’esprit d’Arusha et de la Vision Burundi 2025 dont émane le CSLP-II, cadre stratégique autour duquel se construit notre partenariat. J’aimerais insister sur le fait que pour réussir il n’y aura pas d’alternative viable à l’effort et aux sacrifices qui l’accompagnent. Car, ce qui est en jeu, ici comme ailleurs, c’est la vie des peuples et la paix des nations, nos deux biens les plus précieux. Si donc nous appelons vivement la réalisation des réformes importantes auquel votre pays s’est courageusement et librement engagé à entreprendre et dont les effets gagneraient à être amplifiés, c’est uniquement parce qu’il n’y a ni raccourcis ni substituts crédibles à une gouvernance rationnelle et 5 rigoureuse de l’appareil administratif et à l’établissement d’institutions démocratiques nationales transparentes et crédibles. En s’impliquant de bonne foi et dans un élan patriotique, les prochains scrutins de 2015 pourraient permettre aux acteurs politiques de renforcer l’ancrage démocratique du Burundi et contribuer à y consolider la paix et l’état de droit. Un plan prioritaire que le Fonds des Nations Unies pour la Consolidation de la paix est disposé à financer est actuellement en discussion et gagnerait à être adopté dans les meilleurs délais. Parce que le combat pour le développement passe, aujourd’hui comme hier, par la victoire de l’intelligence sur les forces d’inertie, la poursuite du bien commun, dans une liberté plus grande, responsable et assumée, reste le gage le plus sûr de réussite pérenne. Telle est la source féconde de transformation profonde et durable des sociétés contemporaines à laquelle le Burundi aspire légitimement. C’est donc tout à votre mérite, Monsieur le Président, d’avoir conçu et mis en œuvre le CSLP-II dans une dynamique consultative. Nul doute que les travaux inclusifs des présentes assisses permettront d’aboutir à des résultats palpables, pour le bien de tout le peuple burundais. Enfin, mon troisième et dernier commentaire, pour dire que si les trois jours de nos assisses marquent la fin d’un cycle important de mobilisation, ils ne sauraient en aucun cas signifier la fin de notre engagement. Bien au contraire, les lauriers des premières victoires laissent déjà entrevoir les ronces des champs encore en friche. Quel laboureur averti confondrait le bourgeon précoce des premières pluies avec le fruit mûr de la saison des récoltes? Il nous faudrait donc maintenir le momentum et garder le cap vers une mobilisation continue et accrue, jusqu’ en 2016, date à laquelle nous devrions faire le bilan de CSLP-II. 6 Entre-temps, en accord avec le Gouvernement, les partenaires du Burundi sont disposés à faire le point sur les progrès réalisés et les défis résiduels aussi régulièrement que possible, une à deux fois par an, selon des modalités que la Conférence sectorielle pourrait recommander. Monsieur le Président de la République, Mesdames et Messieurs, Distingués invités Je souhaiterais, pour conclure, réaffirmer l’engagement des Nations Unies, en collaboration avec les partenaires du Burundi, à poursuivre nos efforts pour accompagner le Gouvernement et le peuple burundais dans votre noble quête afin de vaincre la pauvreté et promouvoir une croissance inclusive, dans une paix et une cohésion nationales plus grande. Vive la Coopération internationale. Vive le Burundi. Je vous remercie de votre aimable attention.