Raid annuel en Mercantour (Larche -> St Dalmas Valdeblore) du 27

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Raid annuel en Mercantour (Larche -> St Dalmas Valdeblore) du 27
Raid annuel en Mercantour (Larche -> St Dalmas Valdeblore) du 27
juillet au 3 aout 2015
Première journée: déplacement entre nos domiciles et Larche via Gap et Barcelonnette.
Qui en voiture, qui en bus, tout le monde s'est retrouvé à la gare SNCF de Gap pour emprunter la navette
de midi à destination de Barcelonnette.
Une jeune fille (Marion) prend aussi la navette et, ayant le contact facile, se joint à nous. Elle se rend au col
de Larche rejoindre ses parents qui pratiquent la randonnée itinérante avec un cheval.
Trajet sans histoire. A l'arrivée, le parc de Barcelo étant fermé, nous nous sommes rabattus sur le
boulodrome pour pique niquer (Daniel et René ont fait quelque mènes).
Après le pique nique, Christian, Brigitte et Gilles nous ont rejoint avec café, thé et génépy pour convenir du
rendez vous du lendemain. En effet, ils nous accompagneront de Larche au pas de la Cavale le premier jour
et transporterons en voiture nos lourds sacs de Larche au parking du vallon du Lauzanier. Nous les en avons
dûment remerciés.
Petit problème de navette pour Larche: L'office du Tourisme n'a pas pris en compte le nombre de personnes
ayant réservé la navette et a envoyé un mini bus de 12 places pour transporter 20 personnes!
Dans un premier temps, le chauffeur s'en va avec quelques personnes promettant de revenir 2 h plus tard
avec un bus plus gros. Puis finalement, un autre chauffeur est dépêché alors que nous étions éparpillés dans
la ville. Un quart d'heure après, tout rentre dans l'ordre et nous arrivons finalement à Larche au gîte "le
Refuge".
L'accueil est sympathique, l'hébergement en 2 dortoirs et les repas du soir et petits déjeuner copieux et
de bonne qualité.
Au lit et à demain pour le Grand départ.
Deuxième journée: Larche - gîte communal de Bousiéyas.
Petit déjeuner puis Christian, Brigitte et Gilles nous rejoignent et nous chargeons les sacs dans le Jimmy et
la remorque. Pendant que celui ci se rend au parking du Lauzanier, nous parcourrons d'un bon pas les 4 km de
piste forestière. C'est un bon échauffement avant 6 jours de portage de sacs pesant entre 10 et 12 kg.
Enfin, nous récupérons nos sacs et en avant pour le Pas de la cavale (2671 m) via le lac du Lauzanier.
Cette première montée permet de pratiquer les réglages et ajustements nécessaires au confort du portage
les jours suivants.
Le vallon du Lauzanier est très beau et habité par de nombreuses marmottes qui sifflent à notre passage
pour nous encourager! Nous y revoyons Marion qui a bivouaqué avec ses parents au début du vallon.
Enfin le lac apparaît. Il est relativement plein compte tenu de la sécheresse du mois de juillet.
Après une pause, nous attaquons la montée du col, d'abord dans les alpages, puis dans des schistes qui sont
heureusement secs!
Enfin le col et la pause casse croûte suivie d'une petite sieste.
Nous quittons nos 3 compères et attaquons l'immense pierrier qui nous mène aux lacs Agnel. Certains
éprouvent quelques difficultés sur cette pente raide et instable mais nous arrivons sans heurt dans les
alpages, au milieu de champs de grandes et profondes dolines.
Là apparaît la raide remontée au col des Fourches, en plein soleil et sans vent. Après 1/2 heure d'effort,
nous nous installons dans l'herbe du col encadré de fortifications datant de la dernière guerre.
Enfin, une longue descente, passant par le camp des Fourches et coupant plusieurs fois la route du col de la
Bonnette nous amène à Bousiéyas, petit hameau de quelques dizaines de maisons, et son gîte.
Celui ci est refait à neuf, mais assez exigu et ne répondant pas vraiment au confort des randonneurs (rien
pour poser les affaires dans les douches, échelles verticales et peu pratiques...).
Par contre, l'accueil est très sympathique et la nourriture recherchée. Nous y passons une agréable soirée.
Troisième jour: Bousiéyas - St Etienne de Tinée.
Traditionnel remise en sac de nos affaires et petit déjeuner, puis départ pour le col de la Colombière.
La montée s'effectue en partie sur une piste forestière, en partie sur sentier en sous bois et arrive au col à
travers des alpages. Un chamois "siesteux" nous regarde passer de loin.
Le vent souffle fort au col et nous descendons un peu à l'abri pour une petite pause.
De très nombreux lacets à travers les alpages nous font regagner la zone boisée, puis un replat où de
nombreuses brebis et chèvres broutent. Un problème: le troupeau est sur le GR et surveillé par de gros
patous! Nous nous engageons prudemment et rencontrons 2 personnes qui montent: ce sont les bergères qui
nous expliquent qu'il faut contourner le troupeau pour éviter les risques de morsures des patous. Facile à
dire, mais vu la pente, difficile à faire!
Enfin, nous continuons notre descente vers St Dalmas le Selvage où nous pensons faire la pause déjeuner.
C'est un joli petit village qui a gardé son aspect ancien.
Nous pique niquons au boulodrome et allons prendre le café avant de reprendre la route.
Une piste nous amène à travers la forêt de mélèzes jusqu'au col d'Anelle, puis descend vers St Etienne de
Tinée par un sentier pentu qui serpente sur une crête.
Nous finissons la descente par un chemin creux ombragé taillé au milieu des buis et débouchons dans St
Etienne où le gîte le Corborant nous accueille pour la nuit.
Le gîte est situé dans une rue où rares sont les maisons habitées. Le village lui même donne une impression
d'abandon: les commerces sont rares, il y a peu de monde.
La prestation du gîte n'est pas en rapport avec le prix, mais il n'y avait pas d'autre choix.
Quatrième jour: Saint Etienne de Tinée - Roya
Départ après le déjeuner, d'abord par la route, puis par un sentier qui monte de plus en plus dans la forêt.
Heureusement qu'il y a de l'ombre! Ce parcours assez raide nous mène à un petit col d'où nous découvrons la
station d'Auron. Nous y descendons par la route qui la traverse et effectuons une pause dans l'herbe au
pied des pistes.
La suite s'effectue encore sur piste, puis une raide montée en bordure des pistes de ski nous emmène au col
de Blainon en passant par le belvédère des Chamois qui nous permet de découvrir l'ensemble de la station et
des vallées de la Tinée et de la Roya. Le col du Blainon atteint, c'est l'heure de la pause casse croûte que
nos effectuons dans l'herbe, à l'abri de mélèzes qui nous protègent du vent. Le ciel est chargé.
La descente s'effectue d'abord en forêt, puis dans les alpages abandonnés, parsemés de chalets et de
hameaux en partie ruinés. A part les brebis de la veille, nous n'avons pas vu d'animaux d'élevage lors de
notre passage.
Au bout d'un replat, à nos pieds apparaît soudain Roya, petit hameau situé au bout d'une route en cul de sac.
Un sentier escarpé nous y conduit.
Une grande terrasse en bois nous accueille pour la "mousse" de fin de journée, en attendant que l'on nous
affecte les chambres.
Nous y retrouvons 2 suisses allemands déjà rencontrés. Puis arrive un groupe de jeunes avec qui nous
échangeons nos expériences.
Le gîte est refait à neuf mais souffre du même problème qu'ailleurs: le manque de toilettes et de douches
qui génère des files d'attente le soir et le matin.
Notre hôte est un peu dépassé par les événement car sa cuisinière lui a fait défaut. Mais il s'en tire
honorablement et nous mangeons de bon appétit quoiqu'un peu plus tard que d'habitude, ce qui n'est pas
pour nous déplaire.
Nous sommes au lit à 9h45, heure très tardive par rapport à l'habitude
Cinquième jour: Roya - vacherie de Roure (ou refuge du Longon).
Départ de bonne heure pour la plus longue étape de notre raid. Nous avons en effet 4 h de marche en
montée pour atteindre le col de Croussette, puis encore 20 mn pour atteindre l'épaule du mont Mounier, une
grande descente de 2 h jusqu'au col des Moulines enchaînée par une nouvelle descente qui nous fait
traverser le torrent de Démant. Enfin une remontée d'une 1/2 h nous amène aux Portes du Longon. De là,
encore une 1/2 h de marche en légère descente et nous arrivons à la vacherie.
Les paysages traversés sont variés: de la forêt de mélèzes, des gorges, des alpage, des pierriers, des
décors lunaires, des sites ruiniformes et une verdoyante vallée perchée.
Une harde d'une vingtaine de chamois s'est laissée admirer lors de la montée sur les flancs du mont
Mounier.
Le ciel se charge de plus en plus et nous accélérons le pas pour éviter la pluie.
La vacherie est un bâtiment tout en longueur abritant à une extrémité la partie habitation et la salle à
manger, au centre 2 dortoirs rustiques aménagés dans une ancienne étable, puis la fromagerie et enfin
l'étable.
Des vaches, des ânes, un cheval, des brebis et chèvres, des chiens et chats, des poules peuplent les lieux.
A notre arrivée, notre hôtesse façonne les pains que nous mangerons le soir. Un four a bois chauffe. Il cuira
bientôt les pains, les pissaladières, les soccas à la farine de pois chiche, les gratins dauphinois qu'elle nous
servira au repas du soir.
Nous prenons l'apéro (vin rosé) accompagné de socca, puis le repas servi en partie par une charmante
serveuse édentée de 7 ans, très professionnelle!!! Elle est assistée d'un bambin. Ils ont l'ait délurés et de
bien s'amuser.
Pendant notre repos la pluie s'est mise à tomber (une gourde orange aussi) mais s'est arrêtée au matin (la
gourde avant).
Sixième jour: Le refuge du Longon - St Sauveur de Tinée
L'étape normale a été coupée en 2 car trop longue et fortement dénivelée (en + et en -).
Nous attaquons la journée par une très belle descente en forêt, longeant et traversant des précipices
teintés d'ocre jaune, de rose, de blanc. La géologie du massif est fort complexe car ont alterné, depuis le
Trias, des glaciations avec retrait de la mer, puis des montées des eaux avec dépôts, des plissements... On
trouve donc toute sorte de roches associées à ces évènements: schistes rouges, gypse, cargneule, grés
grossiers et fins, calcaires...et le tout sur socle granitique affleurant parfois. Ce qui explique la diversité
des couleurs (jaunes, blancs, rouges, verts...).
Cette descente se calme en arrivant sur un petit plateau au lieu dit "Rougios".
De là, une piste forestière horizontale nous mène au début d'une route goudronnée. On y rencontre un
prospecteur américain tombé amoureux des lieux et qui y prospecte pour le cuivre. On prend alors un petit
sentier qui serpente à flanc de colline, parfumé par thym, sarriette, menthe et autre plantes aromatiques
de type méditerranéen.
Apparaissent des maisons en pierres couvertes de lauzes rouges, puis le village de Roure, copie des villages
des cinq terres, mais en moins coloré.
Nous faisons la pause déjeuner au dessus du villages sur les ruines du château. Le temps se gâte et nous
pressentons la pluie. Elle ne fera son apparition qu'après notre installation, pendant la "mousse".
La descente continue ensuite jusqu'à St Sauveur que l'on avait à nos pieds pendant la descente.
L'hôtel "au relais d'Auron" est au bout de la rue. C'est un vieil hôtel un peu délabré, mais somme toute
confortable (chambres pour 2, WC et douches à chaque chambre).
Avant le repas, la trésorière nous fait savoir qu'un petit excédent de compte permet de payer l'apéro de
fin de raid (demain nous serons séparés). Nous y faisons honneur.
Le repas très correct est servi dans une salle un peu impersonnelle. Le vin est payé par le patron heureux
d'avoir eu des clients sympathiques.
Malheureusement, l'hôtel va fermer dans 2 mois faute de clients, ce qui confirme la désertification de cet
arrière pays niçois.
Septième jour: St Sauveur de Tinée - St Dalmas-Valdeblore
Une rampe goudronnée raide débute la journée, suivie d'un sentier tout aussi raide. Vue sur Roure sur
l'autre flanc de la Tinée. Le chemin se transforme en piste et monte raisonnablement vers Rimplas, nid
d'aigle dominant la Tinée. Nous découvrons que nous avons parcouru une piste interdite par arrêté municipal
de la mairie de Rimplas (risques d'éboulements), alors que rien ne l'interdit coté St sauveur!!! Comprenne qui
pourra.
Arrêt boisson avec belle vue sur la vallée et les massifs environnants.
Petite descente aride, traversée de route, reprise du GR dans une forêt de chênes et de châtaigniers. Une
bifurcation hors GR mène à une chapelle. Nous y faisons la pause déjeuner bercés par le bruit des motos qui
négocient les épingles à cheveu de la route située juste en contrebas!
Une nouvelle montée nous fait rejoindre le GR. Celui ci chemine alors le long de profonds ravins, puis
débouche sous la Bolline. Une bifurcation (balise139) sépare le GR5 du GR52.
Il subsiste le poteau mais les flèches sont absentes. Attirés par un joli sentier dans la verdure, nous
prenons à droite. Au bout d'un moment, on se rend compte que nous suivons le GR52, et non le 5. Qu'à cela
ne tienne, nous continuons même si ça ajoute 2 km.
Le sentier rejoint une route, puis une piste de débardage forestier et fini par déboucher au pied de St
Dalmas où une foule nombreuse déambule (nous sommes dimanche).
Un bar à terrasse gazonnée et ombragée par des pommiers nous accueille pour la "mousse".
Puis nous devons nous séparer car il n'y avait pas assez de place au gîte les Marmottes. L'auberge des
Murès est située 500m plus loin.
Mais il est encore tôt après la douche. Donc, retour au bar, après visite du village médiéval, pour le vrai
apéro de fin de raid (à nos frais ce coup ci)!
Repas et nuit chacun dans nos hébergement.
Huitième jour (Dieu se reposa au septième nous au huitième!): retour en car privé
Hier soir, un chauffeur de car cherchait des enfants qu'il devait emmener le lendemain: c'était nous!!! Cela
nous a rajeuni.
A sa proposition, le départ fut avancé à 8 h.
La route est impressionnante, surtout pour un gros car de 50 places! Les épingles se succèdent jusqu'à
rejoindre la Tinée. Le klaxon 2 tons du car écarte les importuns qui voudrait nous freiner dans notre
progression. Ensuite, c'est un peu mieux. Nous rejoignons la D202 qui nous amènera à Digne, puis de là à
l'A51 vers Gap. Une pause de 15 mn à la sortie de Barrême, puis la pause déjeuner sur l'aire d'autoroute
d'Aubignosc et nous voici à Gap où nous nous séparons.
Fin de l'aventure.
Conclusion:
Près de 100 km, plus de 6000 m de montées, 6400 m de descente ont été avalés sans trop de souffrance en
6 jours. L'équipe est assez homogène: il n'y a pas de jambe de bois dit la chanson. Pas de gros bobos à
déplorer, peu de Compeed utilisé.
Les hébergements, dont les gérants sont toujours accueillants, laissent presque toujours à désirer par
manque de sanitaires en nombre suffisants (attente douches et WC) et par une mauvaise adaptation aux
besoins des randonneurs itinérants.
Dans l'ensemble, la nourriture est copieuse et de bonne qualité, les petits déjeuner corrects.
Les paniers repas de midi manquent d'originalité.
La palme du meilleur repas revient au gîte de Bousieyas, du meilleur hébergement au Relais d'Auron pour ses
chambres individuelles à sanitaires incorporés.
La palme de l'originalité est décernée à la vacherie de Roure pour son cadre et ses produits maison.
Les paysages de cette partie du Mercantour ne sont pas exceptionnels, mais nous sommes mal habitués avec
notre fréquentation assidue des Ecrins!
Les bourgades de l'arrière pays niçois se meurent lentement, ce qui est un peu triste.
Nous n'avons pas rencontré grand monde: des groupes de 2 à 5 personnes dans le même sens que nous,
pratiquement croisé personne. La montagne était quasiment vide sauf au départ (le Lauzanier attire
beaucoup de monde).
Il reste à réfléchir pour le raid 2016 (les Landes pour un peu changer?).

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