Du charbon pour dépolluer les sols ?
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Du charbon pour dépolluer les sols ?
Du charbon pour dépolluer les sols ? sciences agronomiques, chimie Frédéric Rees est jeune chercheur au Laboratoire Sols et Environnement, une Unité Mixte de Recherche entre l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) et l’Université de Lorraine. Ce laboratoire étudie les caractéristiques des sols anthropisés, c’est-à-dire modifiés par les activités humaines, et examine les possibilités de cultiver des plantes pour améliorer l’état de certains sols pollués. Frédéric étudie plus particulièrement l’utilisation de biochar, un charbon produit par le chauffage à très haute température de matières naturelles courantes comme le bois, pour réduire les dangers liés à la présence de polluants métalliques dans les sols anthropisés. « Les amateurs de barbecue qui utilisent du charbon de bois ne se rendent pas compte qu’ils ont peut-être un formidable outil de dépollution des sols entre leurs doigts !» Ecoles doctorales de Lorraine Après la fermeture de certains sites industriels, on découvre parfois que les terres proches de l’usine sont devenues inutilisables pour l’agriculture en raison de la présence de polluants chimiques dans les sols. Parmi ces polluants, des métaux lourds comme le plomb ou le cadmium peuvent avoir des conséquences graves pour la santé humaine. Or le traitement de ces sols pollués pose problème car les polluants métalliques ne sont pas dégradables. Ils sont en plus très difficiles à extraire du sol, que ce soit par des moyens chimiques, souvent trop coûteux, ou par des plantes, qui ne sont pas suffisamment efficaces. Les chercheurs doivent donc trouver de nouvelles techniques pour dépolluer ces sols ou pour empêcher le passage des métaux lourds dans les nappes d’eau potables ou dans les plantes comestibles. Une solution pourrait être de mélanger au sol du biochar, un produit solide récupéré après chauffage à très haute température de matières végétales et dont l’exemple le plus courant est le charbon de bois. L’utilisation du biochar est aujourd’hui proposée pour stocker du carbone dans les sols tout en améliorant leur fertilité. Mais ce produit pourrait aussi piéger les métaux lourds présents dans les sols, un peu comme les filtres à charbon actif utilisés pour purifier les eaux. Dans ses recherches, Frédéric tente d’évaluer l’effet du biochar sur les métaux lourds en réalisant plusieurs expériences successives. Il met d’abord en contact du biochar et des métaux lourds dans de l’eau puis il compare ces résultats à ceux observés lorsqu’il mélange du biochar à un sol pollué. Enfin, il fait pousser des plantes sur ce sol et mesure le passage des métaux vers la tige et les feuilles. Frédéric cherche ainsi à connaître les effets du biochar sur la mobilité des métaux lourds au cours du temps, dans plusieurs types de sols et avec différentes plantes. Ses premiers résultats montrent que le biochar a des effets différents en fonction du type de métaux lourds et qu’il peut aussi modifier la croissance des plantes. Objectifs Comprendre comment le biochar peut modifier la mobilité des métaux lourds dans les sols et leur passage vers les plantes Développer une nouvelle technique de dépollution des sols, simple et peu coûteuse, en utilisant des ressources naturelles D’aprés l’Expérimentarium de Bourgogne