in vitrine - Habemus Papam

GRISELIDIS
D’après l’œuvre de Grisélidis Réal
de DENIS LAUJOL
Compagnie Ad Hominem
Théâtre Les Tanneurs, Bruxelles
Du 20 au 31 mars 2012, 20h30
© D.R.
GRISELIDIS, spectacle sensuel et généreux
Grisélidis Réal, prostituée. Grisélidis Réal, auteur. Grisélidis Réal, peintre. Grisélidis Réal, artiste, en tout.
GRISÉLIDIS, par son petit nom. Un spectacle à son image : bordélique, aimant et enragé.
Au-delà de sa vie rocambolesque, elle avait la faculté insensée de transformer son monde, de le réinventer, de
le sublimer, y compris dans ses aspects les plus banals ou violents. Par son métier de prostituée, par sa façon
d'écrire, de s’habiller, de se maquiller, de parler ou de cuisiner, Grisélidis, passionnant personnage, a fait
d’elle-même et de sa vie une œuvre d’art.
Six actrices exceptionnelles portent la parole de cette femme hors du commun, sans concession, à la fois
mère, militante, mélomane, lectrice, peintre, écrivain et prostituée. En exaltant la théâtralité, l’humour et la
vitalité d'un collage de ses textes, elles incarnent l’esprit « tzigane » de Grisélidis, celui qui durant toute sa vie
lui a fait choisir le chemin de la liberté.
Qui était Grisélidis REAL ?
Ainsi, je suis ici, dans ma cuisine, entourée de fleurs, d’objets. Je suis à la fois moi et à la fois ces fleurs, ces
oiseaux en céramique, je suis ces petits chats en bronze…
Grisélidis Réal, écrivain, peintre, prostituée, a dit un jour qu’elle avait plusieurs vies, comme les chats, mais
qu’elle les vivait toutes en même temps. Née à Lausanne en 1929, elle a grandi à Alexandrie et à Athènes.
Diplômée des Beaux-Arts de Zurich, elle se marie à vingt ans. Une dizaine d’années plus tard, après avoir
divorcé et eu quatre enfants de trois pères différents, elle décide de fuir la Suisse pour l’Allemagne. Plongée
dans l’illégalité et la misère, elle commence à se prostituer. Après un séjour en prison pour trafic de haschich,
elle est expulsée vers la Suisse. Dans les années 70, alors qu’elle avait arrêté de se prostituer pour vivre de
son activité artistique, elle rejoint Paris et le mouvement des prostituées réclamant une reconnaissance de
leurs droits. Elle restera une militante de cette « Révolution » toute sa vie. Rentrée à Genève, elle reprend
cette activité, cette fois volontairement, participe à des congrès, à des colloques et à des conférences dans le
monde entier et fonde chez elle l’association de défense des prostituées « Aspasie », en 1982, et un « Centre
international de documentation sur la prostitution ». Elle arrête la prostitution en 1995, à 66 ans, après 30
ans d’activité. La passe imaginaire, recueil de lettres écrites à son ami l’écrivain J.L. Hennig, publié en 1992,
raconte le quotidien de sa vie de prostituée et de militante. En 2009, son corps a été transféré au cimetière
des Rois, sorte de Panthéon genevois.
© Séverine De Streyker
Quelques mots de Denis Laujol, metteur en scène
Le spectacle Grisélidis est un spectacle sensuel, chaud, mais qui traite finalement de la peur, de la solitude, de
l’hypocrisie, de la misère sexuelle et relationnelle, de toutes ces prisons de l’humain. Elle les a combattues
toute sa vie, en envoyant balader tout confort, respectabilité, légalité, avec un style unique et multiple. Dans
son métier de prostituée, dans sa façon de s’habiller, de parler, de cuisiner, tout chez Grisélidis est affaire de
style, recherché, étudié, sublimé. Dans ses écrits, le style est lyrique, provocateur, enragé, démesuré ; nous
avons beaucoup travaillé sur la correspondance, qui me paraît restituer au plus près l’état d’esprit de
Grisélidis, le souffle et l’énergie qui la portaient constamment. Je voudrais faire entendre son rire, qui
résonne jusqu’au bout, même face à la maladie et à la mort, montrer ses talents de comédienne, sa faculté
insensée de transformer le sordide en sublime, la puissance vitale de son imaginaire. Je voudrais aussi
m’inspirer de sa liberté de « tzigane » dans l’âme, profonde, mystérieuse et même problématique pour
nos réflexes de pensée un peu sédentaires… Cette liberté est contagieuse. Elle donne envie de laisser parler
ses désirs cachés, au-delà de la politesse, du quotidien, du ridicule. Après tout, la frontière entre le ridicule et
la grâce est ténue… Après mûre réflexion, j’ai décidé de ne travailler qu’avec des femmes, sur ce projet. J’ai
voulu faire avec elles un spectacle bordélique, généreux, sensuel, utopique, « révolutionnaire », à l’image de
Grisélidis, même s’il parle peut-être plus d’une révolution intérieure que politique.
Scénographie tzigane
La scénographie de Grisélidis s’inspire de la culture tzigane, comme refuge –au sens littéral du terme– que
Grisélidis a trouvé au cours de sa route. Collective et en mouvement, cette identité se manifeste sur le plateau
par un espace circulaire entouré de petits gradins et d’une jauge assez réduite, de l’ordre de 150 à 200 places
ainsi que d’éléments de décor liés au mouvement. La scénographie du spectacle a été conceptualisée dans cet
esprit nomade : elle s’adapte au lieu qui l’accueille, quel que soit celui-ci, salle de spectacle au sens strict ou
autre lieu à investir.
Poisson Chat, G. REAL
L’Equipe
Mise en scène et adaptation :
Denis Laujol
Avec :
Selma Alaoui, Déborah Amsens, Aurore Fattier, Sophie Jaskulski, Sophia Leboutte, Florence Minder
Décor, accessoires et vidéo :
Séverine Destreyker
Assistanat à la mise en scène :
Séverine Destreyker, Sophie Jaskulski
Directrice technique :
Nathalie Borlée
Maquillages :
Urteza da Fonseca
Biographie de Denis Laujol
Né en 1976 à Agen en France, il commence par des études d’anglais et immédiatement après, se consacre au
théâtre à Toulouse en tant que comédien. Là, il monte Roberto Zucco de Koltès. Il entre ensuite à l’INSAS, en
1999, dans la même promotion que Nicolas Luçon et Julien Jaillot, fonde avec eux la compagnie Ad Hominem à
sa sortie d’école en 2002. Il joue notamment sous la direction de Michel Dezoteux ( Richard III, l’Avare), Armel
Roussel (Pop? ), Selma Alaoui (Anticlimax de Schwab), Aurore Fattier (plusieurs pièces de Feydeau), Nicolas
Luçon (L’Institut Benjamenta de Walser). En tant que metteur en scène, il a monté Mars d’après Fritz Zorn au
Théâtre Océan Nord à Bruxelles et Le Baladin du monde occidental de Synge au festival De Facto de Deux
Acren (Lessines, Belgique).
Sans Titre, G. REAL
Eléments bibliographiques et sources écrites de l’adaptation
- Le noir est une couleur, Editions Verticales (Paris), 2005 (Balland 1974, Gallimard 2007) ; récit de ses années
d’errance en Allemagne, au début des années soixante.
- Carnet de bal d’une courtisane, Editions Verticales (Paris), 2005 ; répertoire recensant ses clients les plus
réguliers et leurs petites manies sexuelles.
-La passe imaginaire, Editions Gallimard 2006 (Manya 1992) ; première partie de sa correspondance avec
Jean-Luc Hennig qui décrit ses passes mais surtout ses états d’âme, valeurs et engagements.
- Les Sphinx, Editions Verticales (Paris), 2006 ; deuxième partie de sa correspondance avec Jean-Luc Hennig,
écrit alors qu’elle avait cessé son activité et qu’elle se retrouve face à la maladie et la mort probable.
- Grisélidis Courtisane, Verticales (Paris), 2011 (Albin Michel, 1981) ; recueil d’entretiens avec Jean-Luc Hennig.
Informations pratiques
Représentations au Théâtre Les Tanneurs (Bruxelles), du 20 au 31 mars 2012, à 20h30
(relâches les dimanches et lundis).
Durée : de 90 à 100 min.
Une création de Ad Hominem asbl en coproduction avec le Théâtre Les Tanneurs,
avec l’aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles - Service Théâtre.
Ad Hominem asbl et Habemus Papam asbl sont en résidence administrative au Théâtre Les Tanneurs.
Contact diffusion
Les informations relatives au spectacle, à sa fiche technique, à l’équipe, aux disponibilités, aux supports de promotion, ainsi qu’au coût de cession sont disponibles auprès de
Habemus Papam production – diffusion
Accompagnement de la jeune création belge francophone
Cora-Line Lefevre et Julien Sigard
c/o Théâtre Les Tanneurs
75-77 Rue des Tanneurs
1000 Bruxelles
+32 498 43 95 93 / +32 473 53 18 23
[email protected]
www.habemuspapam.be