(Bastien Gormond).

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(Bastien Gormond).
26 SPORTS PROLONGATIONS
Jeudi 24 novembre 2016
BASKET-BALL > N2 M
Avec Pourchot, le BesAC voit plus grand
Vincent Pourchot (24 ans), plus
grand basketteur français de
tous les temps (2,22 m), doit
s’engager dans les heures à
venir avec le BesAC après trois
saisons en Pro B. Un gros coup.
A
pproché par le BesAC il y a
un mois et demi, Vincent
Pourchot (24 ans) a fini par
accepter l’offre bisontine pour rompre la monotonie d’un quotidien
bien terne depuis la fin de son contrat à Charleville-Mézières (Pro B)
au printemps. Il ne restait, hier soir,
qu’un point de détail à régler. Mais
l’accord était proche.
On ne va pas tourner autour du pot,
pour beaucoup, Vincent Pourchot
se résume à ses 222 centimètres, qui
font de lui le plus grand basketteur
français de tous les temps. Lui n’aspire qu’à décoller cette étiquette,
trop réductrice à ses yeux. « Je ne
supporte plus », dit-il. Le Lorrain a
appris à refuser les interviews uniquement basées sur ce critère physique et à éconduire les badauds qui,
dans la rue, lui demandent de poser
en photo à leurs côtés juste pour
s’étalonner et briller en soirée ou sur
les réseaux sociaux. Répertorié parmi les espoirs du basket français, formé au Centre Fédéral (2007-2011)
puis au SLUC Nancy (2011-2013)
avec qui il a disputé le match de sa
vie en Espoirs Pro A (1), le géant barbu veut être considéré comme un
basketteur lambda, pas comme une
bête de foire. Et en ce sens, ses deux
dernières saisons à Charleville doivent lui donner du crédit. Statistiquement, l’expérience a été une
réussite puisqu’il était en 2014-2015
le deuxième joueur de Pro B le plus
rentable à la minute à l’évaluation.
Faute de contrat chez les pros, Vincent Pourchot, qui, plus jeune, rêvait
d’Euroligue plutôt que de NBA, découvrira la N2 dans quelques jours.
Deux fois médaillé d’argent européen chez les jeunes (avec les U18 en 2009 et les U20 en 2012), Vincent Pourchot, qui sort de trois saisons en
Pro B, va découvrir la Nationale 2 avec le BesAC. Photos Sam COULON
Sans doute samedi contre PrisséMâcon puisque le BesAC met tout
en œuvre pour le qualifier dans les
plus brefs délais, afin de renforcer
une raquette qui, avec l’ex-international jeunes, mais aussi Schreiber,
Dahbi et Pehoua devient tout à coup
très compétitive à cet échelon…
Bastien GORMOND
(1) En décembre 2011, contre Pau,
Pourchot a compilé 26 points, 26 rebonds, 15 contres, 3 passes pour 62
d’évaluation en 33 minutes !
« Les gens m’ont collé une étiquette… »
Vincent, vous sortez de deux belles années en Pro B et
vous signez en N2. N’y a-t-il pas une anomalie ?
Je pense que le changement de règlement, avec la possibilité pour les clubs de Pro B de prendre quatre joueurs
étrangers, m’a pénalisé. Les dirigeants de Charleville
n’ont pas non plus joué franc jeu avec moi. Ils m’ont dit
que j’étais trop cher alors qu’ils ne m’ont jamais vraiment
fait de proposition. On m’a seulement demandé, en fin de
Ce qu’il faut savoir…
Ses deux dernières saisons :
Charleville (Pro B, 2014-2015) :
7,4 points, 4,2 rebonds, 0,9 contre pour
10,4 d’évaluation en 15 minutes.
Charleville (Pro B, 2015-2016) ;
5,1 points ; 4,2 rebonds, 0,9 contre et
7,4 d’évaluation en 13 minutes.
Les plus grands
Nés en France :
2,22 m : Vincent Pourchot.
2,18 m : Jean-Claude
Lefebvre.
2,17 m : Frédéric Weis.
Passés par la NBA :
2,31 m : Gheorghe Muresan (photo ci-dessus) et
Manute Bol.
2,29 m : Yao Ming et
Shawn Bradley.
Les mensurations de Vincent Pourchot sortent évidemment de l’ordinaire. Outre ses 222
centimètres, pour 125 kg, le Lorrain chausse
du 52,5, a une envergure de 2,30 m et, les bras
levés, atteint 2,90 m ! À 8 ans, il culminait
déjà à 1,70 m et, à 16 ans, il mesurait 2,18 m.
Vincent Pourchot : « Je ne voulais pas rester au
chômage, j’avais envie de jouer ».
saison dernière, si j’étais prêt à baisser mon salaire. Avec
mon agent, on a refusé. Surtout qu’il n’était déjà pas très
haut (sourire). C’est dommage, j’avais une belle relation
avec le coach, Cédric Heitz, que j’avais connu à Nancy.
Mais c’est le business. C’est un monde de requins…
Votre profil n’a pas intéressé d’autres équipes ?
Aujourd’hui, en Pro B, on cherche des joueurs athlétiques de 2,00 m ou 2,05 m. Sauf que moi, quand les autres
sont fatigués, je fais toujours 2,22 m en fin de match…
Mais les gens m’ont collé une étiquette du grand, pas athlétique ni rapide, sans voir le côté positif.
Et pourquoi avoir accepté l’offre du BesAC ?
Le coach m’a contacté en octobre mais au fond de moi, ce
n’était pas facile d’accepter de passer de Pro B en N2.
Aujourd’hui, j’ai envie de prouver que je suis capable de
rebondir. Physiquement, ça va parce que je m’entraînais
toujours avec Charleville ces dernières semaines. Mais
mentalement, ça devenait difficile. Je ne voulais pas rester au chômage, j’avais envie de jouer. Et je me disais que
j’avais sacrifié des années pour ça…
Que pensez-vous pouvoir apporter au BesAC ?
Déjà, en dehors du terrain, ma bonne humeur. J’ai laissé
une bonne image partout où je suis passé. Après, je peux
amener des points, des rebonds, des contres, des passes.
Pour un grand, je suis plutôt adroit (NDLR : notamment
88/115, soit 76,5 % aux lancers-francs en trois saisons de
Pro B). Maintenant, il me faudra peut-être un temps
d’adaptation, je ne connais pas la N2.
Quelle est la durée de votre contrat ?
Deux ans avec une clause de sortie à la fin de la première
année si un club du dessus me sollicite. Et en cas d’accession en N1 avec Besançon la saison prochaine, je serais
dans l’obligation de re-signer un an.
Recueilli par B.G.
DOU26 - V1

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