LA MALÉDICTION OU LE NDOU CHEZ LES BAPA DE L`OUEST

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LA MALÉDICTION OU LE NDOU CHEZ LES BAPA DE L`OUEST
LA MALÉDICTION OU LE NDOU CHEZ LES BAPA DE L’OUEST –CAMEROUN
0.INTRODUCTION
Dans la tradition des Bapa de l’Ouest-Cameroun, il existe un lien fort qui unit les ancêtres
(mègwo djeu) et leur progéniture. C’est un lien rendu visible ou matérialisé à la fois par le cordon
ombilical, le même sang qui coule dans les veines, le fait de naître passant par le même ventre
ou les mêmes intestins etc. On ajoute à cette réalité, une vertu fondamentale dans la coutume
Bapa : la sainte obéissance aux parents, aux adultes, aux ainés aux coutumes ou
traditions. Quand un fils ou une fille Bapa manque à cette règle d’obéissance il ou elle est
d’office exposé aux velléités de la malédiction. Mais les causes ou les sources de la malédiction
sont très variées très nombreuses. Mais avant d’y arriver qu’est-ce que la Malédiction chez les
Bapa ?
Objectifs spécifiques :Au terme, le lecteur doit être capable de :
Ø Définir la malédiction chez les Bapa ;
Ø Donner l’origine, les causes et les manifestations de la malédiction ;
Ø Retenir quelques pistes de solutions à la malédiction.
I. DÉFINITION
Chez les Bapa de l’Ouest-Cameroun, la malédiction se dit ‘’Ndou’’qui signifie littéralement une
bosse, une malchance, un évènement mystérieux et invisible qui me poursuit et entrave la
réussite de ma vie. C’est comme un nuage qui rode au dessus de ma tête et qui rôde autour de
moi et au dessus de moi. D’ailleurs généralement on dit ‘’Ndou tsou’’ comme pour dire la
malédiction est sur ta tête.Autrement dit, le fardeau est sur ta tête. En d’autres termes, on
parlerait d’une énergie négative qui me poursuit et entrave mes projets. En réalité la
malédiction est un nœud noué et qu’il faut dénouer, une vie attachée et qu’il faut détachée ou
déliée. Une vie retardée et qu’il faut rattrapée ; c’est également une réalité au dessus de mon
entendement : mystère. Le ‘’Ndou’’ est comme une force, une puissance négative qui me
poursuit et vient paralyser et neutraliser mes activités. Pour le sportif, le‘’Ndou’’ est comparable
ou perçu ou identifié aux crampes qui contractes les muscles au moment qu’il faut relâcher ou
décontracter. Pour l’informaticien on parlera du‘’Ndou’’ comme étant un virus qui plante mon
disque dur. Le ‘’Ndou’’ est lié à un mauvais comportement ou un mauvais acte, acte immoral
posé soit par l’individu lui-même soit par ses parents, soit par ses ancêtres. Et comme il existe un
lien conducteur qui les unit comme nous l’avons mentionné à l’introduction,cela poursuit la
progéniture. On parlera de péché chez les croyants. Le ‘’Ndou’’ fait donc suite et serait une
conséquence de mes mauvais actes ou ceux des descendants directs ou indirects.
II.L’ORIGINE DE LA MALÉDICTION
Le ‘’ndou’’ est une puissance invisible et mystérieuse qui a une double origine : une origine
historique et une origine actuelle.
En effet, le ‘’ndou’’ peut prendre son origine historique dès le premier ancêtre de la lignée ou
de la famille et se répercute sur les membres de la famille de degré en degré. L’origine
du ‘’ndou’’C’EST DES PAROLES MÉCHANTES PRONONCÉES CONTRE SA
PROGÉNITURE, DES ALLIANCES OU DES PACTES DIABOLIQUES NOUES PAR LES
PARENTS OU LES ANCÊTRES, DES ACTES INHUMAINS POSES PAR EUX. Par exemple, il
est raconté dans notre histoire qu’une génération de nos parents avait brûlé vif un de nos
citoyens sur la place publique du marché Bapa, en plein jour du marché ce qui avait fait fuir tous
les marchants qui venaient de par tous les coins de l’Ouest ; d’où une malédiction qui empêche la
bonne marche du marché Bapa.
Un autre exemple, il existe des familles où tous les successeurs meurent toujours brûlés dans
un feu et parfois dans le sommeil.
L’origine actuelle concerne les actes de l’individu. Par exemple un enfant qui manifeste une
désobéissance notoire à ses parents porte par le fait même les germes de sa propre malédiction
selon la coutume Bapa. Un enfant qui frappe sur son parent court le même risque. On parle
également d’un monsieur et d’une jeune fille décapités à la machette dans notre village. Voilà
autant de malédictions.
Ajoutons à ces actes de nombreuses injustices liées aux faux jugements, soit des chefs de
quartiers,soit des notables, soit de certains de nos chefs traditionnels. C’est autant d’innocents
qui non seulement auraient perdus leur honneur et leur dignité mais surtout leur vie. Voilà autant
de malédictions qui infecteraient à la fois l’avoir, l’être, le pouvoir et le mouvoir Bapa.
S’il faut remonter dans l’histoire de chacune de nos familles il y aura de tas de faits qui jettent le
discrédit sur les membres et dont il faut mettre en exergue et chercher à purifier ou remettre de
l’autre et faire réparation.
N.B :La principale origine du ‘’ndou’’ ’est quand nos parents ou nos ancêtres entrent en extrême
colère contre nous suite à nos actes ignobles posés contre eux. Quand un parent entre en
extrême colère et prononce alors des PAROLES OU DES PHRASES TRÈS
MÉCHANTES contre nous, voilà l’origine des malédictions, des ‘’Tchopes’’ : cesPAROLES
VIOLENTES ET MEURTRIÈRES se transforment en véritable lavent volcanique sous la terre où
le parent s’est placé en parlant. Il faudra rechercher ce lieu venir creuser, prendre cette terre
spéciale et partager à tous les enfants de la famille pour la réconciliation.
Il y a lieu d’étudier la place de la PAROLE PRONONCÉE dans les malédictions.
Par exemple, quand un parent dit à sa progéniture les paroles ou les phrases suivantes:
1) ‘’Youo la’a koupe nou’’ qui signifie «Cela entrera que sur toi»;
2) ‘’Ou kouo tè zouo’ou’’ qui signifie «Tu as porté au point que cela pèsera que sur toi»
3) ‘’Ndou tsou’ou’’ qui signifie «La malédiction est sur toi, sur ta tête»
4) ‘’Ou la’a djou’oguè nguè pfe, ou kè seu’wouo zè’’ qui signifie «Si tu apprends que je
suis morts, ne vient pas au deuil».
5) ‘’Djouè meu ngowouo’’ qui signifie «Tueur d’homme et venir à son deuil» .
6) «Ou kouondou tche tsye». C’est-à-dire tu as porté la malédiction sans antidote ni parade,
mieux encore sans sacrifice expiatoire. Une telle malédiction te poursuit et ta descendance à
plusieurs générations. Pire encore s’il dit :
7) «Oukouo ntè zouo’ou» c’est-à-dire tu as porté au point que cela pèse lourd et gros sur toi.
Cela signifie qu’il te maudit, qu’il est extrêmement et super fâche contre toi. Dès lors
Il faut demander pardon et rencontrer son meilleur ami afin qu’il retire sa parole et
te pardonne avant de mourir. Demander conseil pour une démarche véritable de réconciliation
sincère. Au cas contraire tu en payeras le prix et même tes enfants d’une manière ou d’une autre.
N.B : Jésus va plus loin et réfute les deux origines historiques et actuelles.
«Jésus vit, en passant, un homme aveugle de naissance. Ses disciples lui firent cette
question: Rabbi, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu'il soit né
aveugle? Jésus répondit: Ce n'est pas que lui ou ses parents aient péché; mais c'est afin
que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui.»(Jn 9,1-3.). Jésus nous invite par là à
positiver les évènements de notre vie et de se laisser conduite par la sainte volonté de Dieu.
III.LE DEGRÉ DE PUISSANCE D’ACTION DE LA MALÉDICTION
Nous pouvons noter 3degrés d’action de la malédiction sur les individus et les générations.
Au premier degré on rencontre les personnes ou les générations où la malédiction attaque à la
fois dans leur être et avoir.C’est-à-dire l’attaque morale et physique, sans oublier les biens
matériels de l’individu voulant pratiquement sa mort. Par exemple les personnes les plus
auréolées,de très fortes personnalités, les plus puissantes, les plus éveillées de la famille. C’est
pourquoi nos parents faisaient partir leur successeur de la concession le plus vite possible très
loin afin de leur éviter les foudres de multiples origines ou de sources diverses.
Au deuxième degré, on rencontre les personnes qui sont impliquées mais qui ne sont attaquées
que dans leur mouvoir, leur pouvoir ou leur rayonnement social de façon sporadique,
momentanée, temporaire,intermittente, périodique.
Au troisième degré, on rencontre des personnes qui en souffrent à quelques occasions de
leurs existences. Mais quand la force ou la puissance de la malédiction n’est pas neutraliser, elle
peut agir avec sa toute puissance sur toute la majorité des membres de la famille.
Par exemple Nous avons connu dans une famille à Bandjoun l’histoire suivante : la maman avait
emprunté une somme d’argent à la réunion tout en prenant sa camarade intime comme
avaliseuse. Une très grosse somme d’argent. Au terme, cette femme n’a pas remboursé l’argent
à la réunion, ce qui plaça sa camarade avaliseuse au centre des débats. L’avaliseuse dit à son
amie : qu’est-ce que tu tente de me faire là. C’est une haute trahison de notre amitié, de nos
deux familles. Où prendrais-je autant d’argent pour rembourser la dette ? Ne me pousse pas au
pire. La camarade dit à son avaliseuse fait ce que tu as à faire. L’avaliseuse, lui dit : prends-tu
bien conscience de ce que tu dis là ? Il est question d’en finir non seulement avec notre amitié
mais d’aller plus loin. La camarade répéta, fais ce que tu as à faire. L’avaliseuse alla non
seulement dit-on payer la totalité de l’argent emprunter, mais elle rencontra un sorcier marabout
pour tisser, puis nouer un pacte dont le contrat signa non seulement la mort de son amie, mais
surtout de tous ses enfants et ses petits enfants de génération en génération. Depuis lors, la
machine de cette malédiction se mit en branle. La maman mourut,jusqu’aujourd’hui ses enfants
partent et sont enterrés un à un. Le plus émouvant fut une de ses filles qui venaient de finir ses
études dans l’une de nos grandes écoles de formation. Après son affectation, elle mourut. Le
plus crucial fut le décès du fils prêtre de cette maman évacué à paris, ce fut le sommet. Quand
vous arrivez dans la concession familiale, vous pouvez voir les tombes de part et d’autre. Après
chaque deux ans un membre décède. Un jour, les enfants, ayant bien prit connaissance de
l’origine de leur malheur décident d’aller rencontrer l’avaliseuse de leur maman pour demander
s’il est possible de rembourser l’argent ou de faire réparation. Elle a répondu. Le pacte se
retournera contre moi et mes enfants, je suis désolée, je regrette. Le peuple Bandjoun fut alors
durement très éprouvé dans sa foi chrétienne. Se demandant comment le bois vert fut autant
traité comme le bois sec dans cette affaire ? Où était partit la puissance divine, du moins même
pour le cas du prêtre? Car aux derniers instants de la vie du prêtre à Paris, il appelle une dame
très proche de la famille pour lui affirmer qu’il était aussi écrasé et abattu par l’évènement
historique de sa famille. Au terme tout le monde s’en remit à la sainte volonté de Dieu qui écrit
droit sur des lignes courbes et dont les volontés sont insondables, avec l’ignorance de ses
pensées.
IV.LES CAUSES OU LES SOURCES DE LA MALÉDICTION.
1) L’ambition démesurée de certains ancêtres ;
2) Contrat et pacte signé avec les forces du mal par certains ancêtres ;
3) L’appartenance à certaines sociétés secrètes de certains ancêtres ;
4) Certains actes odieux posés par nos ancêtres ;
5) Notre lien ombilical, génétique, sanguin, physiologique, généalogique, familial,biologique,
spirituel, mystique, ontologique, multi- dimensionnel, etc. avec nos parents, nos ancêtres ;
6) L’orgueil de l’homme ;
7) Quand un papa refuse de manger le repas de son épouse, une malédiction retombe sur les
enfants dit-on;
8) La désobéissance notoire des enfants à leurs parents ;
9) L’abandon des parents à leur vieillesse ;
10)
La tétutesse des enfants : Dieu ne demande-t-il d’obéir aux parents ?
11)
L’abandon des parents dans leur maladie ;
12)
Refus de venir en aide aux grands parents ;
13)
La colère extrême d’un parent ou d’un ancêtre ;
14)
La colère extrême d’un parent vis-à-vis de sa progéniture déclenche contre elle à court ou
à long terme, comme un mouvement volcanique qui la poursuit et la détruit à petit feu jusqu’à sa
destruction si le mouvement n’est pas stoppé.
15)
L’adhésion à la sorcellerie où l’on doit offrir des individus en sacrifice pour
s’enrichir ;
16)
L’ambition démesurée et le désir ardent des richesses qui deviennent une drogue qui
aveugle ;
17)
La passion du pouvoir et surtout de l’argent ;
18)
La lutte pour être successeur de façon illégitime ;
19)
Les injustices sociales ;
20)
La mort des innocents, le sang versé des innocents, leur cri provoque autant de
malheurs ;
21)
Le détournement des fonds de cotisation du village, de la famille et des Associations;
N.B : Au sujet des parents, on rencontre des enfants qui abandonnent leurs parents dans la
maladie ou la vieillesse. Mais attendent les obsèques pour dépenser d’énorme somme d’argent
pour l’enterrement et les funérailles. Plusieurs parents professent toujours qu’il faut les enterrer
de leur vivant, c’est-à-dire leur offrir toute l’affection et l’attention dont ils ont besoin et ne pas
attendre leur mort pour faire semblant. Les parents abandonnés disent ou prononcent beaucoup
de paroles de malédictions. Donc, une autre occasion de prononcer des paroles de méchanceté
par nos parents sur les enfants c’est pendant qu’ils vivent leur dernier moment avant le grand
départ. C’est le moment de les entourer de notre tendresse.
V.LES MANIFESTATIONS DE LA MALÉDICTION
1) Aveuglement intellectuel ; vision négative de la vie ;
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Échec sur tous les plans de la vie ; des activités,
Échec aux examens officiels ou reprise de plusieurs classes ;
Dossiers rejetés ou en souffrance partout quand cela nous concerne ;
Pas d’emploi stable
Rejet social,isolement social ;
Relations sociales toujours trop tendues, instables ;
Hanter par : «qu’en dira-t-on» ;
Trop maladroit,manque de tact ;
Trop de frustrations et habité par trop de peur ;
Trop indécis ;
Trop de déception dans sa vie ;
Trop d’échec dans sa vie, dans ses affaires, dans ses réalisations et ses projets ;
Trop d’accidents ; trop de malchance successive;
Trop de maladies sans causes; trop d’examens négatifs ;
Trop de malentendus ; trop de marginalisation ;
Trop d’inconscience, trop de négligence ; trop d’aveuglement ;
Manque de discernement et de clairvoyance dans mes entreprises ;
VI.LES MÉTHODES D’IDENTIFICATION OU DE LA DÉCOUVERTE DE LA MALÉDICTION
A) LES PROPHÈTES TRADITIONNELS ;
Le prophète en Bapa se dit : ‘’kemsie’’. C’est une personne choisit par Dieu pour parler en son
nom. Les ‘’kemsie’’écoutent la volonté de Dieu et l’annonce au peuple et aux personnes qui lui
font confiance. Ils dénoncent le péché du peuple et lui proposent la volonté de Dieu ou les
coutumes ou la tradition ancestrale. Au village les prophètes ont pour mission d’offrir les
sacrifices sur les lieux sacrés. Les sacrifices des chèvres, des poules, des mets de pistache, des
fruits des jumeaux, etc. ils procèdent également au lavement des sorts, surtout leur mission c’est
de vous annoncer ce qui peut vous arriver. Ils prédisent l’avenir etc. ils vous annoncent les
malédictions qui pèsent sur vous et les pistes de solutions pour échapper contre une contribution
financière ou matériel selon les cas etc. On distingue les prophètes de vocation,
puissants, visionnaires et les prophètes d’occasion, mendiants, charlatans,escrots, etc.
B) LES GUÉRISSEURS TRADITIONNELS ;
Le guérisseur en Bapa se dit ‘’ngankan’’ qui signifie le possesseur de la magie, du pouvoir, de la
sorcellerie, de tout genre de remèdes. Les ‘’ngankan’’ (hommes ou femmes) sont des
personnes illuminées de la médecine traditionnelle ; ils maitrisent les forces occultes,
s’entretiennent avec les esprits. Dès qu’une malédiction apporte la maladie, un mauvais sort,les
guérisseurs s’en occupent. Ils ont plusieurs moyens à leur disposition.
C) LES SCRUTEURS ET LECTEURS DES SIGNES DE TEMPS OU D’AVENIR DES
PERSONNES ;
Ce sont des semi –guérisseurs et des semi-voyants ou prophètes. C’est des initiés à la recherche
de la vérité, de la volonté des esprits, des ancêtres, des dieux ; ils recherchent ce qui peut
t’arriver, si tes projets peuvent marcher ou pas.
Ils utilisent par exemple le ‘’gome’’, une araignée géante qui vit dans le sol. Ils viennent
l’interroger. Il y a également, les objets qu’ils lancent au sol et interprètent, des choses qu’ils
secouent et placent à l’oreille pour écouter parler les esprits. Etc.
VII.LES MOYENS DE LUTTE CONTRE LA MALÉDICTION
1) Consultation régulière des prophètes ou des scruteurs ;
C’est une pratique très courante chez les Bapa de l’Ouest-Cameroun de consulter les prophètes
pour connaître si leurs choses marchent ou pas. S’ils ne le font pas, les parents,les tentes, les
oncles le font pour ceux ou celles qui ne sont pas au village et vivent en ville.
2) Être très attentif à soi-même (l’attention à soi-même);
Il s’agit d’une personne très attentive à son environnement et à la bonne marche ou pas de ses
activités. A un moindre pressentiment, elle se dirige vers le village consulter ses personnes
idoines, même suite à un mauvais rêve.
3) Le sacrifice (no’on po’o)
On distingue deux principaux types de sacrifices : à Dieu sous les lieux sacrés sous les arbres,
ou le sacrifice sur les crânes des ancêtres ou des parents qui sont en colère contre nous.
4) Le rite de purification (so’ok souo).;
On se fait laver parles prophètes ou les guérisseurs moyennent une poule blanche, un coq blanc,
et bien d’autres choses soit dans un sanctuaire du sorcier guérisseur ou sur une montagne, soit à
la frontière du village etc.
5) Creuser le ‘’tchope’’ ;
Chez les Bapa, il est démontré que les paroles prononcées par les parents dans la colère sont si
puissantes qu’elles pénètrent pour se cacher dans le sol et agissent en douce pour détruire, pour
perforer, et atteindre son but de vengeance : on parle de «tchope» qui signifie un ensemble de
mauvaises paroles maléfiques. Alors quand un prophète détecte le «tchope», on organise toute
une cérémonie pour creuser. Le détecteur du lieu «tchope» possède un instrument spécial qui
tient en main, il prononce des paroles ; sous l’effet de tout cela, il commence à tourner comme un
tourbillon pour ne se renverser qu’exactement sur la place où l’on doit creuser le «tchope». On
creuse et lorsqu’on rencontre au fond du sol une fausse taraudée, une terre ou une
poussière semblable à une terre ou une poussière tamisée, on sait que la mission est
accomplie. Cette terre est emportée à la maison et partagée à tous les membres de la famille qui
doivent en consommer pour signifier la réconciliation et la fin de la malédiction ou frotter en bas
de leurs pieds.
6) Le rite de réconciliation (ngwouo bvouo nye) ;
Il existe à Bapa un spécial de rite qui se dit : «ngwouo bvouo nye» qui signifie écraser et
supprimer les traces.Pour remédier à certaines malédictions, on passe par ce rite là pour
réconcilier les vivants entre eux et même les vivants et les morts.
Il consiste simplement à laisser parler les personnes concerner et au terme, tous doivent manger
un repas pour signifier leur réconciliation, enterrer la hache de guerre. Ainsi la réconciliation
s’effectue à la fois entre les vivants ou entre les vivants et les morts.
7) Le rite de succession légitime;
En effet, il existe des successeurs qui fuient le trône et des successeurs qui arrachent le trône
illégitimement ; la malédiction concerne autant celui qui fuit le trône qui doit dès lors reprendre sa
place au risque de sa vie ou celui arrache le trône et qui doit le quitter également au risque de sa
vie.
8) La visite régulière de la concession familiale ;
Je me souviens d’un frère et ami d’enfance Jean Mari TALIEDJE qui me disait être tombé
malade à Yaoundé. La maladie était si grave qu’on l’avait transporté au village d’urgence afin
qu’il meurt. Curieusement, le lendemain, les gens ont appris qu’il faisait les tours dans le village
pour visiter les gens comme s’il ne s’était jamais rien passé. Quelques jours après,il est rentré sur
Yaoundé en pleine forme à la surprise générale de tous. Comme pour dire, un fils Bapa digne de
ce nom ne peut faire plus d’un an sans aller au village visiter leur concession familiale. C’est une
sorte de ressourcement,de renaissance, d’occasion de refaire ses forces et de renouveler son
énergie et recharger sa batterie. Le faisant on échappe et stop certaines petites malédictions.
9) Se laver à la source d’eau de la concession familiale ;
Quand on n’arrive dans la concession familiale, il existe toujours une petite source d’eau où l’on
doit aller prendre un bon bain. On parle d’une sorte de purification. Une sorte de lavement d’un
mauvais sort minime.
10)
Participer et contribuer à certains sacrifices ;
Il existe certains sacrifices où il faut contribuer d’un franc symbolique pour évacuer d’autres
mauvais sorts.
Voilà autant de pratiques pour lutter ou gérer les malédictions chez les Bapa de l’OuestCameroun.
VIII. SUGGESTIONS SUR LA MALÉDICTION CHEZ LES BAPA DE L’OUEST –CAMEROUN
a) Proposition d’ordre intellectuelle et pratique
1) Conscientisation et sensibilisation des jeunes sur la sainte obéissance aux parents ;
2) Conscientisation et sensibilisation des parents sur la gestion de la colère au quotidien ;
3) Conscientisation et sensibilisation des parents sur la vengeance ;
4) Conscientisation et sensibilisation des parents sur la correction fraternelle ;
5) Conscientisation et sensibilisation des parents sur la maitrise de soi ;
6) Conscientisation et sensibilisation des parents sur la tolérance ;
7) Conscientisation et sensibilisation des parents sur le dialogue entre parents et enfants ;
8) Lutte contre la dictature ;
9) Recherche historique pour connaître la vérité de toute la famille ;
b) Proposition d’ordre spirituel
1) Pénitence générale de tous les membres de la famille et de tout le peuple;
2) Usage des prières de purification de l’arbre généalogique de la famille ;
3) Neuvaine de prière pour chaque famille ;
4) Neuvaine de prière pour le peuple ;
5) Messe dans chaque famille ;
6) Grande Messe sur la place du marché public de Bapa ;
7) Usage des prières de la litanie (saint Michel Archange, Raphaël, etc.) en famille et par le
peuple tout entier.
8) Pratiquer le Jeûne en famille et partout le peuple ;
9) Procéder à un rite de bénédiction de toute la place du marché Bapa après un messe ;
10)
Organiser des rites de pénitence dans les lieux où un homme et une jeune fille ont été
décapité par la machette ; c’est leur sang verser cruellement qui cri et apporte malédiction.
c) Éducation sur la relation parents-enfants ;(bon à savoir)
Chez les Bapa de l’Ouest-Cameroun, entre parents et enfants existe une seule loi : LA SAINTE
OBÉISSANCE ; voilà le point de départ de l’éducation. Suivi de l’obéissance aux aînés. Une
désobéissance notoire aux parents provoque donc le virus ou les symptômes de la colère origine
des malédictions prononcées. D’où les phrases si haut énumérées. Chaque enfant doit retenir
que sa relation à ses parents doit être ménagée tout au long de sa vie. C’est pourquoi non
seulement on les rend fréquemment visite, on leur apporte des présents. Tant que tu vis encore
sous le toit de tes parents tu reste sous le poids de toute leur puissance, car le cordon ombilical
‘’génito - transmetteur’’ n’est pas encore coupé. Ce cordon se coupe lorsque ton départ de la
maison se déroule dans de très bonne condition avec leur accord, mieux avec leur bénédiction.
Par exemple s’ils bénissent et viennent à ton mariage c’est un bon signe, au cas contraire c’est
mauvais signe. Pour satisfaire les parents, il faut les nommer lorsque tu fais les enfants, car la
première question est la suivante de la part des parents lorsqu’il y a naissance : c’est quel sexe,
la question suivante et la plus importante,quel nom a-t-on donné à l’enfant ? Voilà le début des
vrais problèmes. Un autre acte qui rompt de plus en plus notre lien mystique avec nos
parents,c’est la cérémonie de ‘’Nleng’’, ou ‘’Tchouè nleng’’ : Qui signifie s’asseoir sur le siège
traditionnel. Cette cérémonie signifie rompre beaucoup de lien avec la famille précédente avec
ses nombreuses situations historiques complexes, pour créer la mienne à partir de mon épouse
et de mes enfants. Cela signifie que je suis devenu capable de stabilité désormais, je pars fonder
une nouvelle famille, une nouvelle branche de la grande famille que je quitte. Dès lors je quitte et
rompe de plus en plus les malédictions de la famille ainsi quittée.
IX. UNE SOLUTION VÉRITABLE CONTRE LES MALÉDICTIONS : LA PUISSANCE
INTÉRIEURE (Lem, pye,ka’an, to’ok)
Suite aux progrès scientifiques : psychologique et spirituelle, l’on peut se poser la question
de savoir si la malédiction existe-t-elle ? Est-ce une réalité ou une fiction ? Une force, fut-elle
invisible, une force extérieure provoquée par l’Autre peut-elle avoir le dernier mot sur moi ? Nous
pouvons répondre par la négative si je suis innocent dans l’affaire et par l’affirmative si je suis
coupable.
La malédiction n’est pas une prédestination, ni une fatalité en tant que telle ; autrement dit, ce
n’est pas un chemin tracé d’avance que je suis de façon inconsciente ou soit un frein rigide
contre le déploiement ou la réalisation plénière de la vie de l’individu.
La solution véritable contre la malédiction nous semble l a puissance intérieure qu’on appelle en
Bapa : ‘’Lem’’qui signifie lumière, force et puissance intérieures ou ‘’pye’’ qui signifie secret
intime, ‘’ka’an’’ qui signifie sorcellerie ou ‘’to’ok’’ qui signifie magie etc.
.
En effet, pour les Bapa, il existe à l’intérieur de chaque être humain, la présence d’une
puissance intérieure, une lumière, une force et une énergie qui est à la fois source de
dynamisme, de courage comparable à un moteur, à une force motrice qui peut propulser
l’individu à donner une direction véritable à son destin. Mais comment user de cette force pour
faire rayonner ma vie ? Il suffit de demander la lumière divine pour m’éclairer, m’illuminer afin
que je puisse décoller sûrement.
En ce sens chaque individu a son destin en main, il se déploie pour gagner sa vie. De ce
fait nous pouvons dire que chaque être humain est sa propre malédiction, car nous ne sommes
que l’individu que nous avons décidé d’être. Il n’y a donc que des paresseux, incapables de
puiser à la source de leur richesse intérieure pour réaliser leur destin qui se plaignent de la
malédiction. Les travailleurs,les tenaces, les débrouillards, les véritables déterminés puisent à la
source intérieure pour braver les aléas de la malédiction. En ce sens, la malédiction n’est qu’un
blocage psychologique, il faut lutter car chaque individu a en lui-même, au fort intérieur de luimême une importante richesse insondable pour donner un sens à son destin. Et comme disait
quelqu’un : aides-toi et le ciel t’aidera, autrement dit en Bapa : «pe ndi so’ok nô meu, a pe
dzi’zè beu vemzi» (il faut qu’en te lavant, tu frottes au moins ton ventre).
Toutefois, il existe des choses pour lesquelles on saurait avoir la victoire : la mort qui nous
semble la plus grande malédiction humaine. Mais pour les chrétiens, Jésus a vaincu la mort.
0. Conclusion partielle sur la malédiction chez les Bapa de l’Ouest Cameroun
La malédiction est une réalité culturelle liée à la faiblesse humaine, elle est un désir de
vengeance de l’individu qui veut à court ou à long terme continuer à dominer son sujet. Nous
pouvons vaincre cette force complexe à travers une nouvelle manière d’être. Mais pour y
parvenir il faut avant tout l’ UNITÉ de tous. Aller avec un même cœur, une seule foi, une seule
âme, pour combattre le mal à sa racine. Il faut prévenir la malédiction, créer un vaccin de la
malédiction qui est la BONNE CONDUITE en famille entre parents et enfants. Il faut puiser dans
sa puissance intérieure pour construire sa vie, réaliser ses projets et atteindre ses objectifs. Le
travail acharné est une solution, une victoire contre la malédiction.
VIII.LA MALÉDICTION DANS LA BIBLE
a) DENTITION DE LA MALÉDICTION DANS LA BIBLE
Dans la Bible la malédiction c’est lancer des invectives à quelqu’un pour lui porter malheur. Les
formules de malédictions sont abondantes et prononcées avec véhémence dans la ferme
conviction de leur efficacité. Elles sont plus ou moins ritualisées et même souvent accompagnées
d’un geste magique. Pour proférer, il faut posséder,d’une façon ou d’une autre un certain droit sur
le destinateur, que confère,par exemple, un état de misère ou d’injustice flagrante. Il ne s’agit
surtout pas de la faire inconsidérément, car la malédiction souhaitée risque de retomber sur
soi (Ps 109).
b) LE QUOTIDIEN DE LA MALÉDICTION DANS LA BIBLE
Selon sa foi en Dieu,bon et créateur, Israël attribue l’efficacité de la malédiction à Yahvé. Il en
arrive à la transformer en prière (Ps 5,11 ; Jr 11, 20 ; 15,15). La foi l’interdit comme attentatoire à
Dieu (Lv 20, 9 ; 24, 15).
La malédiction entretient toujours quelque lien avec le mal‘Dt 27, 15.26 ; Is 24,6). «Maudit soit
l'homme qui fait une image taillée ou une image en fonte, abomination de Yahvé, œuvre
des mains d'un artisan, et qui la place dans un lieu secret! Et tout le peuple répondra, et
dira: Amen!» Dt 27,15). Ainsi Yahvé maudit la génération du Déluge :«Yahvé vit que la
méchanceté des hommes était grande sur la terre, et que toutes les pensées de leur cœur
se portaient chaque jour uniquement vers le mal…. Alors Dieu dit à Noé: La fin de toute
chair est arrêtée par devers moi;car ils ont rempli la terre de violence; voici, je vais les
détruire avec la terre. … Yahvé sentit une odeur agréable, et Yahvé dit en son cœur: Je ne
maudirai plus la terre, à cause de l'homme, parce que les pensées du cœur de l'homme
sont mauvaises dès sa jeunesse; et je ne frapperai plus tout ce qui est vivant, comme je
l'ai fait… s'il n'a pas épargné l'ancien monde, mais s'il a sauvé Noé, lui huitième, ce
prédicateur de la justice, lorsqu'il fit venir le déluge sur un monde d'impies; » ( Gn 6,5.13 ;
8,21 et 2P 2,5), endurcit le cœur de Pharaon(Ex 4, 21) et châtie même son Peuple avec ses
chefs pour fautes (Ez 13, 34, 1-10)
Pour délivrer les hommes de la malédiction qui pèse sur eux en raison du péché,Jésus s’est
fait : «malédiction» : «Celui qui n'a point connu le péché, il l'a fait devenir péché pour nous,
afin que nous devenions en lui justice de Dieu. .. Christ nous a rachetés de la malédiction
de la loi, étant devenu malédiction pour nous-car il est écrit: Maudit est quiconque est
pendu au bois » (2Co 5,21 et Ga 3,13). Ce pendant la malédiction demeurera jusqu’aux
derniers jours où elle se transformera en jugement pour les uns, il n’y en aura plus (Ap 22,3)
alors que ceux qui se plaisent au mal seront jetés dehors (Mt 25, 41)
c) QUELQUES TRACES DE LA MALÉDICTION DANS L’ANCIEN TESTAMENT ET LE
NOUVEAU TESTAMENT
Après la malédiction que Dieu lui a infligée, Caïn s'adresse au Seigneur en ces termes : " Ma
peine est trop lourde à porter. Vois ! Tu me bannis aujourd'hui du sol fertile, je devrai me cacher
loin de ta face et je serai un errant parcourant la terre ; mais le premier venu me tuera !
" Gn 4,13-14. Caïn considère que son péché ne pourra pas être pardonné par le Seigneur et que
son destin inéluctable sera de devoir " se cacher loin de sa face. Si Caïn parvient à confesser
que sa faute est " trop grande ", c'est parce qu'il a conscience de se trouver confronté à Dieu et à
son juste jugement. En réalité, l'homme ne peut reconnaître son péché et en saisir toute la
gravité que devant le Seigneur.C'est aussi l'expérience de David qui, après " avoir fait le mal
devant le Seigneur ", réprimandé par le prophète Nathan2S 11-12,s'écrie : "Mon péché, moi, je le
connais, ma faute est devant moi sans relâche ; contre toi, toi seul, j'ai péché, ce qui est
coupable à tes yeux, je l'ai fait "Ps 51,5-6 .
L'injonction claire et forte de Moïse s'adresse à nous aussi : " Vois, je te propose aujourd'hui vie
et bonheur, mort et malheur. Je te propose la vie ou la mort, la bénédiction ou la
malédiction.Choisis donc la vie, pour que toi et ta postérité vous viviez " Dt 30,15-19.Cette
injonction convient tout autant à nous qui devons choisir tous les jours entre la " culture de vie " et
la " culture de mort " .Mais l'appel du Deutéronome est encore plus profond, parce qu'il nous
demande un choix à proprement parler religieux et moral. Il s'agit de donner à son existence une
orientation fondamentale et de vivre fidèlement en accord avec la loi du Seigneur : " Écoute les
commandements que je te donne aujourd'hui :aimer le Seigneur ton Dieu, marcher dans ses
chemins, garder ses ordres, ses commandements et ses décrets_ Choisis donc la vie, pour que
toi et ta postérité vous viviez, aimant le Seigneur ton Dieu, écoutant sa voix, t'attachant à lui ;car
là est ta vie, ainsi que la longue durée de ton séjour sur la terre " Dt 30,16;Dt 30,19-20 . Le choix
inconditionnel pour la vie arrive à la plénitude de son sens religieux et moral lorsqu'il vient de la
foi au Christ,qu'il est formé et nourri par elle. Rien n'aide autant à aborder positivement le conflit
entre la mort et la vie dans lequel nous sommes plongés que la foi au Fils de Dieu qui s'est fait
homme et qui est venu parmi les hommes "pour qu'ils aient la vie et qu'ils l'aient en abondance
" Jn 10,10: c'est la foi au Ressuscité qui a vaincu la mort ; c'est la foi au sang du Christ " plus
éloquent que celui d'Abel " He 12,24.
Dans l'Ancien Testament, on craint la stérilité comme une malédiction, tandis que l'on ressent
comme une bénédiction le fait d'avoir beaucoup d'enfants : " Des fils, voilà ce que donne le
Seigneur, des enfants, la récompense qu'il accorde " Ps 127,3;Ps 128,3-4 . Dans cette conviction
entre en jeu aussi la conscience qu'a Israël d'être le peuple de l'Alliance, appelé à se multiplier
selon la promesse faite à Abraham : " Lève les yeux au ciel et dénombre les étoiles si tu peux les
dénombrer. Telle sera ta postérité " Gn 15,5 .Mais ce qui compte surtout, c'est la certitude que la
vie transmise par les parents a son origine en Dieu, comme l'attestent les nombreuses pages
bibliques qui parlent avec respect et amour de la conception, de la formation de la vie dans le
sein maternel, de la naissance et du lien étroit qu'il y a entre le moment initial de l'existence et
l'action de Dieu Créateur. " Avant même de te former au ventre maternel, je t'ai connu ; avant
même que tu sois sorti du sein, je t'ai consacré " Jr 1,5 : l'existence de tout individu, dès son
origine, est dans le plan de Dieu. Job, du fond de sa souffrance, s'attarde à contempler l'œuvre
de Dieu dans la manière miraculeuse dont son corps a été formé dans le sein de sa mère ; il en
retire un motif de confiance et il exprime la certitude d'un projet divin sur sa vie : " Tes mains
m'ont façonné, créé ; puis, te ravisant, tu voudrais me détruire ! Souviens-toi : tu m'as fait comme
on pétrit l'argile et tu me renverras à la poussière. Ne m'as-tu pas coulé comme du lait et fait
cailler comme du laitage, vêtu de peau et de chair, tissé en os et en nerfs ? Puis tu m'as gratifié
de la vie et tu veillais avec sollicitude sur mon souffle " Jb 10,8-12 . Des accents d'émerveillement
et d'adoration pour l'intervention de Dieu sur la vie en formation dans le sein maternel se font
entendre également dans les Psaumes(35).
(35) Voir, par exemple, Ps 22,10-11;Ps 71,6; Ps 139,13-14 .
Le péché porte avec lui la malédiction:«Maudit soit le sol à cause de toi! Avec peine tu en tireras
ta nourriture tous les jours de ta vie» (81). Cette peine liée au travail indique la route que suivra la
vie de l'homme sur la terre et constitue l'annonce de sa mort: « A la sueur de ton front tu
mangeras ton pain jusqu'à ce que tu retournes à la terre car c'est d'elle que tu as été tiré...» (82).
Comme un écho à ces paroles, un des auteurs des livres sapientiaux s'exprime ainsi: «J'ai
considéré toutes les œuvres que mes mains avaient faites, et toute la peine que j'avais eue à les
faire...» (83). Il n'y a pas un homme sur terre qui ne pourrait faire siennes ces paroles. ( Gn 3,17 Gn 3,19 -Qo 2,11)
Mt 5,20-37
La Géhenne de feu était la fournaise de la décharge publique de Jérusalem, symbole de la
malédiction éternelle de Dieu. Et Jésus ajoute à ce signe, qu'il vaut mieux se couper un
membre, c'est à dire rejeter le mal en soi-même, plutôt que d'être jeté tout entier dans la
Géhenne de feu.
Tout d'un coup, le visage de Job change totalement: il devient amer, désespéré; il rompt le
douloureux silence de sept jours par une malédiction (en opposition à Jb 1,21). Cette
malédiction porte sur UN jour précis: celui de sa naissance, auquel est lié son
destin, et par là, son malheur. Il ne maudit pas toute la création; il s'en prend toutefois à
Eloha, maître de la fécondité (Gn 20,18; Gn 29,31;Gn 30,22; 1S 1,5 ). Maudir, c'est ici néantiser,
donc dévaluer l'œuvre de Dieu.
Derrière cette attaque violente se cache en fait un "pourquoi".
"Pourquoi ne suis-je pas mort ?" ( Jb 3,11; Jb 3,19 )
La mort est envisagée ici non pas comme le néant absolu, mais le repos du shéol
(Jb 3,13 ). Mais le "pourquoi" le plus profond est peut-être:
"Pourquoi donne-t-il la lumière ?"( Jb 3,20 )
IX. JÉSUS, LA SOLUTION UNIQUE A LA MALÉDICTION
Jésus accomplit la Loi jusqu'à prendre sur lui "la malédiction de la Loi" (Ga 3,13) encourue par
ceux qui ne "pratiquent pas tous les préceptes de la Loi" (Ga 3,10)car "la mort du Christ a eu lieu
pour racheter les transgressions de la Première Alliance" (He 9,15) .L'obéissance de Jésus a
transformé la malédiction de la mort en bénédiction (cf.Rm 5,19-21). Le scandale revêt une
gravité particulière en vertu de l'autorité de ceux qui le causent ou de la faiblesse de ceux qui le
subissent. Il a inspiré à notre Seigneur cette malédiction:"Qui scandalise un de ces petits, il
vaudrait mieux pour lui qu'on l'ait précipité dans la mer avec une pierre au cou!"
(Mt 18,6 cf. 1Co 8,10-13). Le scandale est grave lorsqu'il est porté par ceux qui, par nature ou
par fonction, sont tenus d'enseigner et d'éduquer les autres. Jésus en fait le reproche aux scribes
et aux pharisiens: Il les compare à des loups déguisés en agneaux (cf. Mt 7,15).
0.CONCLUSION
Au terme de notre parcours sur la malédiction, nous ne crayons pas avoir bien développé telle
qu’ elle est la malédiction chez les Bapa de l’Ouest -Cameroun; notre désir et notre vœu c’est de
susciter une réflexion là-dessus par les personnes idoines et avisées. En attendant et pour
sauver les personnes qui sont sous cette menace, Il faut purifier notre arbre généalogique, à
travers les prières, la récitation des litanies, les jeûnes, les neuvaines, mais surtout retenir que
Jésus est le seul recours. Il faut aller à l’école de la foi en Jésus.
PAR JOSEPH TEFANG, L’ANIMATEUR
Contact ;
Tél. 74 52 32 52/ 94 37 84 99

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