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Sion
25.03.2015, 00:01 - Sion
Actualisé le 25.03.15, 00:01
Le plan de zones en cinq questions...
NENDAZ
Avec cette révision du plan d'affectation de zones homologué en 1981, les
surfaces à bâtir de la commune de Nendaz passeront de 640 à 500 hectares
environ. D'autres coupes risquent cependant d'être nécessaires pour coller
pleinement aux exigences de la LAT. SACHA BITTEL
L'assemblée primaire devra se prononcer sur la révision du plan d'affectation de zones jeudi soir. Un
enjeu sensible puisque le projet prévoit le dézonage de 140 hectares à bâtir.
C'est une assemblée primaire extraordinaire qui porte bien son nom. Les autorités de Nendaz attendent en effet
800 à 1000 personnes à la salle de la Biolette jeudi soir. Une affluence exceptionnelle pour un vote crucial, celui
de la révision du plan d'affectation des zones (PAZ) de la commune. Entre les quelque 200 opposants au projet et
les autorités communales sous la pression de la nouvelle loi sur l'aménagement du territoire, le débat devrait être
vif.
DE QUOI PARLE-T-ON?
Nendaz est la dernière commune du canton à posséder un plan de zones datant de 1981. La révision de celui-ci a
été amorcée en 1992 par les autorités locales et le premier projet déposé au Conseil d'Etat il y a douze ans. C'est
donc la révision de ce plan qui sera soumise à l'assemblée primaire avec un dézonage de 140 hectares de zone à
bâtir à la clé.
Suite à la mise à l'enquête intervenue en avril 2013, 348 oppositions avaient été déposées. Il reste aujourd'hui
environ 200 opposants. La moitié est concernée par le dézonage et perd parfois beaucoup du fait de ce
réaménagement. C'est le cas de Léopold Pitteloud, de Baar, qui verra 3161 m 2 de ses terrains dézonés, faussant
la répartition effectuée entre ses enfants. "On se sent victimes , résume son fils Jean-Charles. Il y a un sentiment
d'injustice face à des enjeux qui nous dépassent. L'inaction de la commune durant toutes ces années est assez
scandaleuse." Le président PDC de la commune Francis Dumas refusait, en septembre 2014 dans nos colonnes,
d'assumer ce retard. "J'ai pris la présidence en 2001. Le dossier a été déposé à l'Etat en 2003, mais ensuite
l'établissement de la carte des dangers a pris un temps considérable."
POURQUOI LA COMMUNE DE NENDAZ DOIT DEZONER?
C'est une diminution de 22% de la zone à bâtir nendette que prévoit cette révision. De 640 hectares elle passe à
500. Un dézonage auquel la commune ne pouvait pas échapper selon son président Francis Dumas. "On n'a pas le
choix , explique-t-il. " Le plan d'aménagement homologué en 1981 est démesuré. Il faut rappeler qu'il avait été
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refusé deux fois avant d'être accepté par l'assemblée primaire de l'époque. Les zones à bâtir avaient à chaque fois
été agrandies." Député PLR, Christophe Claivaz parle même d'une zone à bâtir " qui pourrait accueillir jusqu'à 50
000 habitants sur la commune". Le PLR comme le Parti socialiste affirment toutefois qu'avec la future LAT, il
faudra encore dézoner. " On parle de 140 hectares encore à sortir de la zone à bâtir..." s'interroge Didier Fournier,
président du PS. Francis Dumas, lui, atténue ce chiffre: " Je pense qu'il y aura au final encore 40 à 50 hectares de
trop. Mais on passera surtout de dernier de classe à premier, car notre projet est compatible avec la nouvelle
LAT."
QUEL RAPPORT DE FORCE JEUDI SOIR?
Parmi les partis politiques, aucun ne s'oppose au plan de zones. "Le PAZ doit absolument passer", lance Simon
Glassey pour le PDC. Au PS, Didier Fournier estime "le compromis tout à fait acceptable. Il est temps de mettre fin
à la pagaille de l'aménagement", tandis que Christophe Claivaz, parle d'un " projet qui n'est pas parfait, mais qui
est préférable à un non (voir ci-dessous)." A l'UDC, on ne se prononce pas sur cet objet.
Du côté des 200 opposants, il suffirait d'amener à l'assemblée deux personnes pour se retrouver en position de
force avec 600 représentants, mais la chose n'est pas aussi simple. "Comme beaucoup, mes enfants, par exemple,
n'habitent pas Nendaz et ne pourront pas voter", concède Léopold Pitteloud. En effet, selon le président de la
commune, environ 75% des opposants n'y sont pas domicilés. Pour l'agriculteur de Brignon Nicolas Fournier - dont
2700 m 2 de terrains devraient être dézonés - , réunir des troupes pour ce combat est difficile à Nendaz.
"Demander à quelqu'un de venir nous soutenir, c'est lui demander de se mettre à dos 70% des citoyens dans une
commune où le PDC est fortement majoritaire. Le cas est réglé d'avance..." regrette-t-il. Le président du PDC
Simon Glassey lui répond indirectement. "Des gens du PDC perdent aussi des terrains. Certains ont fait recours et
voteront contre." Pour Francis Dumas, sur les 200 opposants, la majorité d'entre eux appartient même au PDC. "
Il n'y a rien de partisan là-dedans. J'ai même des oncles et des tantes qui ont perdu des terrains."
Toutefois, pour les opposants, tout le monde n'a pas été traité à la même enseigne, " à commencer par René
Schwéry, l'expert indépendant de la commune, à qui on a doublé la densité de sa résidence" , selon Léopold
Pitteloud. Des propos que réfute le président Francis Dumas. "Il a hérité d'un chalet construit sur la commune,
mais la zone sur laquelle se situe ce dernier sera aussi dézonée."
L'ACCORD ENTRE LE WWF ET TELE-NENDAZ EST-IL UN MOYEN DE PRESSION?
La semaine dernière, le WWF et Télé-Nendaz signaient un accord pour l'ensemble du domaine skiable et
notamment l'enneigement mécanique de la zone de Prarion. Un secteur considéré comme le point noir des 4
Vallées par la plupart des acteurs touristiques. Tous les opposants contactés estiment qu'il s'agit là d'une pression
supplémentaire pour voter oui jeudi soir. " Je pense que c'est un alibi pour faire passer le plan de zones", estime
un opposant qui ne veut pas être cité. "Le plan va être accepté unanimement avec cette arnaque", affirme
l'agriculteur Nicolas Fournier. Pour Télé-Nendaz, son administrateur délégué Jean-Marie Fournier précise que " les
négociations avec le WWF ont débuté il y a neuf mois sans savoir quand aurait lieu l'assemblée primaire. C'est
surtout Marie-Thérèse Sangra et ses propos dans les médias qui ont mis la pression." Une Marie-Thérèse Sangra
qui confirme que " l'assemblée doit valider, à travers le plan d'aménagement, une variante sans extension du
domaine skiable, sinon la convention ne tient pas". Une position du WWF qui déçoit beaucoup Léopold Pitteloud.
"Même le WWF veut faire passer ce plan de zones alors que cet accord avec Télé-Nendaz aurait dû être réglé bien
avant."
Reste que, du côté de Télé-Nendaz, on rassemble les troupes pour être présent en nombre à l'assemblée de jeudi.
"L'équipe du parti va déplacer du monde et les dirigeants de Télé-Nendaz ont une influence énorme sur les
familles qui y travaillent" , affirme Léopold Pitteloud. Pour Francis Dumas, cet accord reste purement une
démarche économique. "La commune n'est pas partie prenante de cet accord. Elle n'a évidemment pas non plus
influencé le canton à faire une conférence de presse sur le sujet trois jours avant son assemblée primaire."
QUELLES SERONT LES CONSEQUENCES DU VOTE?
En cas de oui, les choses sont claires. Seuls les opposants actuels pourront faire recours auprès du Conseil d'Etat.
Et certains nous ont confirmé qu'ils le feront. "J'irai jusqu'au Conseil d'Etat mais je n'ai malheureusement pas les
moyens financiers d'aller plus loin", lance Nicolas Fournier. Mais face à des procédures qui pourraient durer devant
les tribunaux, le gouvernement a la possibilité d'homologuer les zones qui ne posent pas problème. "Il peut le
faire dans les huit mois", estime Francis Dumas.
En cas de non, ce dernier est très clair. "On sera sous la tutelle de l'Etat dès vendredi. On sera mis en périmètre
restreint, ce qui signifie que la construction ne pourra se faire que dans les zones fortement bâties. Et avec un
pouvoir de décision déplacé au canton." Une situation qui, selon lui, ne sera pas plus favorable aux opposants.
Cette épée de Damoclès a aussi été relevée par tous les partis pour ne pas s'opposer à la démarche. Face à cela,
les opposants mettent en avant un sentiment d'injustice. " J'ai acheté ces terrains en faisant confiance à l'Etat.
C'était une manière d'épargner pour ma retraite. Je suis écoeuré."
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Par PATRICK FERRARI
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