Faire du neuf dans du vieux - Borjon
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Faire du neuf dans du vieux - Borjon
13 Ouest-France Jeudi 22 mai 2014 « Faire du neuf dans du vieux » En 2012, on lui confiait des travaux au pôle énergétique. L’entreprise de bâtiment Borjon-Piron portée par l’innovation de matériaux est à nouveau au cœur du développement de l’abbaye. Rencontre Jessica Périsse Leurs travaux ne se voient plus depuis quelques semaines. Les plafonds thermiques et autres cloisons ont laissé place aux finitions et à l’aménagement du mobilier. Pourtant, c’est un travail complexe qu’a entrepris la société de bâtiment Borjon-Piron, installée à Trélazé (Maine-et-Loire) : « C’est toujours assez compliqué d’adapter les normes des bâtiments anciens, assure Yannis Borjon-Piron, gérant et fils du fondateur de l’entreprise créée en 1979. Faire du neuf dans du vieux, des bâtiments historiques comme ici, c’est rencontrer sans cesse des aléas de chantiers. » En témoigne, la mise en place du désenfumage dans les chambres de l’hôtel. Une difficulté parmi tant d’autres qui nécessite une coordination permanente entre les différents entreprises et corps de métier. Un challenge Mais plus qu’un simple chantier, Fontevraud constituait pour cette SARL de trente-cinq salariés un véritable « prestige, un challenge ». Celui « d’avoir l’affaire » pour mettre justement à profit tout un savoir-faire tourné autour de l’innovation de matériaux et de la rénovation énergétique. « Nous sommes labellisés professionnel de la performance énergétique », se réjouit le patron. Il y a deux ans, Borjon-Piron avait déjà fait ses preuves auprès de l’abbaye en réalisant les faux plafonds, le carrelage et les plâtreries du pôle énergétique. Dans le Maine-et-Loire, l’entreprise s’est fait un nom en œu- Bruno Pasquier, chargé d’affaires dans l’entreprise Borjon-Piron, a coordonné les travaux de plâtrerie et d’isolation aux côtés de Yannis Borjon-Piron, gérant. vrant aussi bien auprès des particuliers et des bailleurs sociaux que dans la restauration des châteaux d’Angers, de Montsoreau ou encore de la maison de Julien Gracq, à Saint-Florent-le-Vieil (49). « Les chantiers tordus c’est nous ! » Juillet 2012, la région Pays de la Loire lance un appel d’offres public pour des travaux de plâtrerie et de cloisons sèches au nouvel hôtel-restaurant de Fontevraud. Borjon-Piron y répond et met en avant ses technicités phoniques, acoustiques et thermiques en s’adjoignant les compétences de l’entreprise Rousseau, du Plessis-Macé (49), pour la menuiserie. Aux grandes heures du chantier en février et mars 2014, pas moins de dix-neuf compagnons ont travaillé à la réalisation de « plafonds acoutisques entre les poutres pour ab- sorber la résonance et le bruit des pas, de plafonds thermiques dans le cloître », détaille Bruno Pasquier, chargé d’affaires. Borjon-Piron a aussi réalisé des plafonds coupe-feu dans l’espace d’accueil des groupes, des cloisons épaisses de vingt-quatre centimètres dans les chambres, et la construction du terminal des petits-déjeuners installés dans les cuisines. « En fait, les chantiers tordus, c’est nous ! » Des matelas sur mesure qui portent le nom de l’abbaye Entreprise nantaise, Biosense travaille la literie haut de gamme en latex, certifié 100 % naturelle. De quoi coller aux valeurs de l’abbaye. Pourquoi Fontevraud l’hôtel s’est-il doté d’une literie haut de gamme bio ? Pour avoir des produits correspondant à leurs valeurs : proche de l’environnement, traditionnelle, locale. Et pour être en adéquation avec le projet de l’hôtel : sobre et classieux. La literie est conçue par Biosense. Que vend cette entreprise ? Elle propose une literie haut de gamme en latex 100 % naturel. Cette matière première, 100 % végétale, est fabriquée au Sri Lanka. L’assemblage se déroule dans le nord de la France, près de Cambrai. Biosense est une TPE (très petite entreprise) créée en 2007 par Emmanuel Noujaim. Les ventes se font majoritairement via leur site internet. Pourquoi une gamme de matelas Fontevraud a-t-elle été spécialement créée ? Pour disposer d’une literie adaptée aux contraintes de l’hôtellerie. L’initiative ne vient pas de la direction de l’abbaye mais d’Emmanuel Noujaim. En proposant des produits uniques, le gérant de Biosense s’est inspiré des literies Sofitel, « qu’on ne trouve nulle part ailleurs, fait-il remarquer. Il en sera de même pour celles de Fontevraud l’hôtel. C’est un gage de qualité. » En quoi ces matelas sont-ils différents ? Ils contiennent du coco latex. Objectifs : être plus facilement manipulables et plus résistants car « les matelas s’abîment plus vite en hôtellerie », souligne Emmanuel Noujaim. Assez fermes, ils sont aussi plus respirants par soucis d’hygiène. Plus techniques, les matelas Fontevraud sont adaptés à recevoir tous types de gabarits : « C’est une combinaison de cinq zones de confort avec une répartition de pression. » Résiliante, la matière peut être compressée mais Jessica Périsse Pourquoi ? Comment ? Emmanuel Noujaim a proposé à Fontevraud une gamme de matelas spécialement conçus pour coller à l’image de l’abbaye. elle reprend vite sa forme : « On est enfoncé dedans sans être dans une cuvette. » Comment le reste de la literie a-t-il été pensé ? Côté couettes, malheureusement « le bio ne passe pas au lavage », regrette le créateur de l’entreprise, Emmanuel Noujaim. Biosense a donc opté pour de la fibre ouate et de la laine de Chine. Idem pour les oreillers. Le sommier comporte des lattes souples en bois et un caisson spécifique. Pas de pièce métallique visible. Sobriété oblige…