francophonie

Transcription

francophonie
Rédactrice en chef:
Ben-Nacer Barbara
Nr: 10
50 lekë en Albanie
Février 2011
M ise en page :
Çipi Dorian
Visitez le site de la Mouche http://www.la-mouche.jimdo.com
ALLER EN FRANCE
FRANCOPHONIE
LETTRE
EXPOSITION GEORGES BRASSENS
LES STAGES EN FRANCE DE 2010 MAGIE-FOLIE
Au cours de cette exposition, différentes facettes de la vie de l'artiste
étaient présentées ; à travers d'une
part des photographies commentées
et d'autre part un reportage sur la
vie de Brassens. L'exposition photo
retraçait les étapes successives de
son existence. Le reportage quant
page 8
à lui se composait...
Nous sommes tous très fiers d'eux.
Leurs assiduités en cours, leurs
bons résultats et leurs participations
aux activités francophones proposées cette année ont été récompensés.
Tout d'abord, Lucinda Bushati de
l'Université de Shkodra et Rudina
Hoxha de l'Université... page10
Parfois, même quand des
choses nous semblent
irréelles, elles peuvent
vraiment exister, parce que
la vie c'est comme ça : un
mystère !! N'oubliez pas :
Impossible = I'm possible
(ce qui signifie " je suis
possible " en
anglais)….tout se base sur
cette contradiction…en estce d'ailleurs une ?
Voilà une histoire de
fantaisies …et de surprises… !
Vous pourrez choisir la fin
qui vous plaira, car tout est
possible!...
page 12
Un dossier exclusif en images et des témoignages pour un retour sur la Francophonie 2010 en Albanie
Mars 2010 - Dossier spécial sur la
Francophonie: une fête “nationale”
pages 4 à 8
ACTUALITE
UNE NOUVELLE
ORIGINALE DE
M A U PASSANT
MANIFESTATION
À TIRANA, 3
M O RTS
es dizaines de milliers de man
ifestants se sont réunis à Tira
na, en début d'après-midi, devant le siège du gouvernement albanais afin de répondre à l'appel de
l'opposition, mené par Edi Rama, du
principal parti d'opposition socialiste
en Albanie et maire de Tirana. Après
l'annonce, la semaine dernière de la
démission du vice-Premier ministre, Ilir
Meta, mis en cause dans une affaire
de corruption, l'opposition a répondu.
Ainsi, il s'agissait de manifester contre le gouvernement de M. Sali Berisha (leader du Parti démocratique),
pour réclamer sa démission et appeler à des élections législatives anticipées. En effet, après dix mois
d'impasse politique, le parti d'Edi Rama
a appelé ses partisans à réagir publiquement et massivement, comme il
l'avait déjà fait quelques mois plus tôt
(voir l'article ci-dessous). " Nous voulons montrer qu'on ne peut ni acheter,
ni vendre, ni négocier...
page 3
D
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Barbara:
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et contacter directement
Charlène, Laurence et
Virginie
COUP DE COEUR
e père Boitelle (Antoine) avait,
dans tout le pays, la spécialité
des besognes malpropres.
Toutes les fois qu'on avait à faire
nettoyer une fosse, un fumier, un
puisard, à curer un égout, un trou
de fange quelconque c'était lui qu'on
allait chercher. Il s'en venait avec
ses instruments de vidangeur et
ses sabots enduits de crasse, et
se mettait à sa besogne en geignant sans cesse sur son métier.
Quand on lui demandait alors pourquoi il faisait cet ouvrage répugnant,
il répondait avec résignation :
" Pardi, c'est pour mes éfans qu'il
faut nourrir. Ça rapporte plus
qu'autre chose. " Il avait, en effet,
quatorze enfants. Si on s'informait
de ce qu'ils étaient devenus, il disait
avec un air d'indifférence : " N'en
reste huit à la maison. Y en a un au
service et cinq mariés. " Quand on
voulait savoir...
page 14
L
FRANÇAISE
LITTERA
TURE
LITTERATURE
PRÉSENTATION DES NOUVELLES SKENDER SHERIFI, UN ÉCRIVAIN
ALBANAIS DE BELGIQUE
STAGIAIRES FLE EN ALBANIE
page 16
page 5
JDSFHJHFJDHJ
JUSTICE!
JDSFHJHFJDHJ
IMPRESSION
A QUI DE DROIT
“ALBANIE - LE PAYS DES AIGLES”
Toute attaque envers Marubi est un témoignage clair de
la réduction des pouvoirs
publics et collectifs, des
ressources humaines et
créatives de cette société.
La préservation à tout prix
de cet espace traditionnellement public de l'art, est notre
principe en des temps où
tout s'incline aux budgets de
survie de l'état.
..
Je suis si loin d'elle et elle me manque
tellement que je ne peux écrire que
de façon impersonnelle…voici la
présentation d'une Albanie qui me
touche toujours et encore malgré le
temps, malgré la distance. Merci à
tous ceux qui ont fait de ces deux
ans un merveilleux voyage. Les cinq
sens en éveil et le sixième en plus :
La vue
Beauté et variété des paysages
page 2
Pays d'eau et de montagne
La mer Adriatique, les plages et criques
de Sarranda, la Riviera de la Côte Ouest
et les lacs de l'Est ; partout l'eau avoisine
les 28 degrés.
Les Alpes du Nord, le magnifique TOMORRI (2700 m), la luminosité et les
couleurs nous installent dans le sud de
l'Europe. Des alpages et des falaises,
des collines et des champs, tous les
page 15
paysages ...
NOUVEAU :Vous n’êtes pas d’accord ? vous souhaitez donner votre avis sur un article? Alors réagissez aux articles de ce numéro et envoyez nous vos commentaires à [email protected]
LA
MOUCHE
2011
JUSTICE!
SITE
w w w.la-mouche.jimdo.com
2
Nous estimons Marubi telle une orientation esthétique naturelle de l'espace vital
de la société albanaise. Toute attaque envers Marubi est un témoignage clair
À QUI DE DROIT
Toute attaque envers Marubi est un
témoignage clair de la réduction des pouvoirs
publics et collectifs, des ressources humaines
et créatives de cette société. La préservation
à tout prix de cet espace traditionnellement
public de l'art, est notre principe en des
temps où tout s'incline aux budgets de survie
de l'état et des privés. Sans public et sans
droits, il n'y a ni état, ni loi.
La résolution selon les demandes de
l'AFMM (Public - Partenaires - Privé)
élèverait les individus de la société à une
activité commune aux profits communs. Le
nom du gouvernement, dans les actes contre
l'AFMM, a été mal utilisé par des niveaux
inappropriés de l'administration d'Alba Film.
Face à des actes irresponsables de séparation
hasardeuse et de privatisations illégales, sont
les partenaires, qui ont offert toute l'expertise
et le financement nécessaires au projet Marubi
depuis 2001, et les artistes qui ont imaginé et
contribué à l'ouverture de la première école de
film en Albanie. L'Etat ne peut pas punir avec
la diminution du champ d'action de l'AFMM,
car celle-ci ne fait que réduire l'espace culturel
national, de laquelle ne bénéficieront que de
bas niveaux aux intérêts douteux. La destruction ou réduction non motivée de tout espace
vital de Marubi, est une violation des projets
majeurs bien pensés, créatifs et artistiques qui
rendirent possible le Kinostudio. Dans le
contraire, les productions collectives artistiques échoueraient face aux produits commercialo-technico-médiatiques. La privatisation
du public tue la création pour le bénéfice
d'une seule personne et la chute esthétique de
millions d'autres. Seuls des perdants peuvent
sortir de l'inculture qui équivaut le public aux
collectivisme totalitaire. L'inculture réduit
l'affaire Marubi au jugement des mètres, et au
traitement de kiosque. Les mètres et les
kiosques ont servi au mieux la réduction de
perception et de vision des Albanais. Avec
cette vision limitée, l'Albanie se réduit à
Tirana, et Tirana au privé. L'Albanie se
distinguera comme le seul pays d'Europe basé
sur des décisions prises à partir de falsifications de niveaux non professionnels et
inappropriés de l'administration culturelle.
Ce manque de professionnalisme décide de la
réduction des espaces d'une académie de
film. 30 étudiants et 27 pédagogues qui
contribuent à l'éducation et à la culture
cinématographique, ne peuvent pas rester
sans jardin leur servant de laboratoire de
tournage et d'effets spéciaux extérieur, sans
parking, sans espace vert. Les oliviers qui
ombragent et donnent leurs fruits depuis 200
ans, et de plus, protégés par la Constitution,
ne peuvent pas être détruits pour confirmer la
culture esclavagiste du béton.
Les Albanais ne peuvent pas être réduits
de l'artisan à l'ouvrier payé à l'heure. AFMM,
au nom du goût limpide, a été accrédité telle
une unité de formation et de création par l'État
Albanais. Exactement pour cette surface et cet
espace laboratoire aujourd'hui il lui faut se
battre, car quelques segments particuliers du
gouvernement ne répondent pas aux visions
nécessaires. Le combat pour la défense de cet
espace est un combat pour la défense du
sérieux, de la confiance et de la dignité de
l'État et de la société albanaise. Cela fait 13
mois que nous nous battons contre les actes,
en investissant tous les acteurs, leur rappelant
leur devoir de responsabilité face à la préservation des espaces vitaux et historiques.
Notre résistance est l'exemple clair que
l'émancipation citoyenne est la seule et
dernière garantie de l'homme, politique et
artiste. La dignité de l'État Albanais, de
l'Europe et celle des artistes d'aujourd'hui et
de ceux qui viendront, est plus importante que
“
ARGUMENTS
POUR
L'ACADÉMIE
DU FILM ET
MULTIMÉDIA
MARUBI
Site et logo de
l’Académie Marubi
n'importe quel plan d'affaires. La désinformation intentionnelle (envers le gouvernement,
les partenaires de l'AFMM, et l'AFMM ellemême) amena un conflit artificiel, qui doit être
immédiatement dissipé pour ne pas engendrer
de perdants. Les choses doivent revenir à la
normalité de la ville comme le topos de tous
les citoyens. La désinformation intentionnelle
des acteurs impliqués a amené l'extra polarisation du conflit irrationnel État-AFMM en
Février 2009. La résistance de l'AFMM,
après avoir reçu la juste information par le
Médiateur de la République, a publiquement
donné du temps de réflexion à toutes les
institutions impliquées. Le manque d'une
décision cohérente avec la loi sur
l'enseignement supérieur et la loi cinématographique, montrerait que l'État lui-même
serait intéressé à réduire nos représentations
et intérêts nationaux. La destruction du parc
au profit de n'importe qui, prouverait
entièrement ceci, et Marubi serait alors la
preuve d'une injustice et d'une incapacité
injustifiées de l'État. Toute tentative
d'appliquer une planimétrie falsifiée, qui n'a de
lien avec aucun acte du gouvernement ou des
ministères impliqués, qui pourrait endommager bien d'autres institutions publiques
restantes dans l'espace de l'ex-Kinostudio (par
exemple, l'Archive Centrale du Film),
amènerait automatiquement à la fermeture
définitive de l'Académie Marubi. La dignité et
l'image du pays passent avant tout autre
intérêt, même politique, médiatique ou
personnel. La fermeture de Marubi pour cause
de falsifications va à l'encontre des intérêts
culturels publics. La fermeture de Marubi est
la fermeture de la forme artistique du revenu
public, et un dommage des intérêts albanais
dans la région. La fermeture de Marubi est la
fermeture d'une institution membre du
CILECT (Centre International de Liaison des
Écoles de Cinéma et de Télévision). Marubi
compte des étudiants venant de tous les
territoires ethniques albanais des Balkans. Ces
étudiants reçoivent un enseignement supérieur
Programme
Deux mercredi par mois
un film français
tous les jeudis
un film en VO sous-titré en anglais.
Tous les vendredis
un film espagnol sous-titré en anglais.
Toutes les projections sont à 19h.
Pour y aller
Bus Kinostudio ou Porcelani
Akademia e Filmit dhe Multimedias
Marubi
Rr.Aleksandër Moisiu, Nr.76
professionnel selon les standards occidentaux,
sans avoir le besoin d'aller en Occident.
Marubi devient ainsi une forme nécessaire de
l'autonomie et des intégrations nationale et
européenne, puisqu'elle prévient la fuite des
cerveaux et la mise en exil (Brain Stand). Elle
est la seule formation universitaire en Albanie
dont le produit peut être directement comparé
à celui de ses structures homologues internationales (4 prix internationaux). Plus de 50%
des enseignants de l'AFMM ont étudié en
Occident, et sont rentrés dans leur pays pour
apporter leur contribution (Brain Gain).
Préparés en Occident, ils savent que dans
chaque coin de ses villes bordées de parcs et
de fleurs, se reflète l'histoire. Ces enseignants
et étudiants subissent injustement et infiniment, dans leur territoire de création, les
forces de polices privées et de la police
nationale. L'Albanie a besoin d'un maximum
d
'écoles d'art afin de compter un minimum de
prisons et de forces de sécurité privées.
L'État doit stimuler et subventionner Marubi
et toute entité cinématographique, au nom de
l'image de l'Albanie et des Albanais. Grâce au
fait qu'aucun acte gouvernemental (DCM ou
contrat) n'a à voir avec l'espace vital de
l'AFMM, grâce à la résistance et à la
dévotion intellectuelle et estudiantine de
notre académie, malgré la mauvaise volonté
d'Alba Film, le jardin et le parking de
l'AFMM, grillagés, restent aujourd'hui
intactes. L'État Albanais et l'AFMM ont
toutes les possibilités de sortir dignement de
cette crise, dont aucune institution à caractère publique n'a à y gagner.
Respectueusement,
Elvis Hoxha, Conseil Pédagogique AFMM
Danila Nika Chancelière AFMM
Emiljo Leka, Délégué du
Conseil des Etudiants AFMM
Eol Çashku, Directeur des Productions AFMM
Magali Perrichet, Administrateur AFMM
LA
MOUCHE
2011
CRISE
ACTU
ALITE
CTUALITE
SITE
w w w.la-mouche.jimdo.com
3
Un article passionnant sur un sujet
brûlant de l'actualité politique albanaise
Manifestation antigouvernementale
à Tirana, 3 morts
Des dizaines de milliers de manifestants se
sont réunis à Tirana, en début d'après-midi,
devant le siège du gouvernement albanais afin de
répondre à l'appel de l'opposition, mené par Edi
Rama, du principal parti d'opposition socialiste
en Albanie et maire de Tirana. Après l'annonce,
la semaine dernière de la démission du vicePremier ministre, Ilir Meta, mis en cause dans
une affaire de corruption, l'opposition a
répondu. Ainsi, il s'agissait de manifester contre
le gouvernement de M. Sali Berisha (leader du
Parti démocratique), pour réclamer sa démission
et appeler à des élections législatives anticipées.
En effet, après dix mois d'impasse politique, le
parti d'Edi Rama a appelé ses partisans à réagir
publiquement et massivement, comme il l'avait
déjà fait quelques mois plus tôt (voir l'article cidessous). " Nous voulons montrer qu'on ne peut
ni acheter, ni vendre, ni négocier la liberté
électorale ", avait déclaré, il y a peu, le chef de
l'opposition, Edi Rama.
La principale revendication concerne le
décompte des votes durant les élections
législatives de juin 2009 qui avaient permis à Sali
Berisha de reconduire son mandat de Premier
ministre. La majorité parlementaire a refusé un
nouveau dépouillement des bulletins de vote, un
refus motivé par le fait que les standards
démocratiques ont été respectés et les élections
ainsi déclarées conformes par plusieurs organismes européens. De même, Sali Berisha se défend
en disant que " l'Union européenne a approuvé
le résultat de ces législatives puisqu'elle a ouvert
la voie à des négociations pour une future
adhésion de l'Albanie ".
Malheureusement, un climat de tension a
rapidement envahi la foule qui a alors eu des
accrochages avec les forces de l'ordre, déployées
autour du bâtiment gouvernemental. Des
manifestants ont lancé des pierres et les forces de
l'ordre ont riposté à l'aide de gaz lacrymogènes et
de lances à eau. Trois personnes ont été tuées par
balles ce vendredi et plusieurs autres blessés. " Il
y a trois morts, 17 policiers et militaires blessés,
dont 3 grièvement. 22 civils ont également été
blessés ", a indiqué M. Koceku. " Les trois
personnes tuées étaient déjà mortes à leur arrivée
aux urgences ", a-t-il précisé.
Face à un mouvement de protestation qui
enfle, le fonctionnement des institutions peut
continuer à être gêné ce qui peut empêcher
l'adoption d'importantes réformes. Il ne faudrait
pas que ces différends et cette impasse politique
nuisent à l'intégration européenne de l'Albanie.
En effet l'Albanie a déposé sa candidature à
l'Union européenne le 28 avril 2009 et a vu lever
l'obligation de visa pour ses ressortissants (dans
les pays de l'espace Schengen, regroupant la
majorité des pays de l'UE) depuis le 15
décembre 2010.
Les institutions européennes pourraient
exprimé leur lassitude devant cette crise
politique albanaise, elles ont d'ailleurs fait un
appel au calme. Espérons que les actions de
protestation ne s'intensifieront pas (ou en tous
cas, dans un climat de non-violence).
Barbara Ben-Nacer,
rédactrice en chef du journal
La grève de la faim à Tirana
L’an passé, la situation politique en Albanie et surtout à Tirana était déjà critique
Près de 200 personnes et y compris
des députés se sont mobilisés et mis en
grève. La grève a lieu à quelques mètres du
bâtiment gouvernemental de l'Albanie,
1'opposition a mis au centre de ses demandes, la transparence des dernières élections
législatives et ça doit aussi comprendre
l`ouverture des urnes. Mais la majorité
continue de considérer la réaction de ces
députés comme étant un acte avec des
précédents pénaux, contre la loi. Les
analystes pensent que toutes les possibilités
de compromis qui ont été mises en œuvre
sont épuisées puisque c'est un thème qui
existe depuis plusieurs mois déjà. Cependant, vu qu'il n`y a pas eu de réaction de la
part de la majorité, les députés socialistes
ont décidé de prendre des mesures fortes. Ils
considèrent cette grève non comme une
manifestation pour gagner le pouvoir mais
comme une revendication qui se lie aux
problèmes économiques, sociaux et culturels
du pays. Les députés socialistes pensent
que, dans les urnes, se trouve l'arme des
élections. Mais d'autres considèrent cet acte
comme un passage obligé pour ces députés
socialistes. Mais, ces derniers sont décidés à
lutter jusqu'à la fin. Mais la préoccupation
majeure se lie avec la participation des
citoyens, hommes, femmes et enfants au
les graves conséquences et l'image du pays
que cette situation risque de ternir, créant
par la même occasion des obstacles pour la
libéralisation des visas. Face à cette
situation, il n'y a pas de véritable réaction
de la part de la majorité. Chaque jour, la
santé des personnes qui ont décidé de faire
la grève de la faim se détériore, et la
situation s'aggrave.
Opinion d'une citoyenne :
milieu de cette grève de la faim et cela a créé
beaucoup de polémiques. Jusqu'à maintenant,
il y a quelques femmes et quelques hommes
qui ont été transportés à l'hôpital. Un jeune
garçon de 20 ans a risqué sa vie. Il a été
transporté d'urgence à l'hôpital. Les personnalités étrangères ont tenté d`intervenir pour
calmer cette situation en mettant en évidence
En tant que citoyenne de ce pays, je
ressens le besoin et la nécessité de lancer un
message très important aux politiciens des
deux camps : " pour une fois, ne vous
montrez pas égoïstes et ne pensez pas qu'à
vos intérêts personnels ou politiques, parce
que, si vous existez, c'est grâce au peuple et
vous n'êtes pas plus forts que le peule.
Essayez de penser comment régler la vie de
ces pauvres gens qui n'ont pas de travail et
qui n'ont rien à manger et pensez à ne pas
effacer les larmes des enfants qui attendent
leurs mères à la maison mais pensez à ne
pas les faire pleurer. On espère, qu'avec la
bonne volonté des députés, cette situation
va se régler le plus vite possible.
Rudina Hoxha, IIIème année,
Université d’Elbasan
LA
MOUCHE
2011
MUSIQUE
Dans le cadre des festivités de
la Francophonie, un pianiste
réputé a joué en Albanie
SITE
w w w.la-mouche.jimdo.com
4
Maitre Gallet répond
en toute sincérité à
notre journaliste.
Pascal Gallet à Tirana
À l'occasion du Printemps de la Francophonie, le grand pianiste Pascal Gallet a donné un concert solo, le vendredi 2 avril, à la grande salle de
l'Académie des Beaux Arts. Un concert qui a transmis de l'émotion mais surtout de l'amour, beaucoup
d'amour. Le public semblait comme ensorcelé par les
notes magiques de Bach, Chopin, Debussy ou encore Jolivet, interprétés avec élégance et passion par
Maitre Gallet. Le maitre a réservé une grande et
charmante surprise pour le public quand il a joué
une pièce bien connue et aimée : "Lule Bore". La
salle l'a accompagné en chantant. Une atmosphère
chaleureuse, magique et omniprésente a embrassé la
salle. Écouter jouer les morceaux les plus beaux de la
musique classique et contemporaine par un fameux
pianiste comme Pascal Gallet, ce n'est pas une opportunitéquiarrivetouslesjours.Maisc'estlafrancophonie et les sponsors qui ont rendu tout cela
possible. Le lendemain, je suis allée interviewer Pascal Gallet. Je l'ai trouvé assis devant son piano, concentré, répétant pour sa prochaine exhibition.
-Bonjour Monsieur Gallet. On connait
votre parcours dans la musique classique, mais
ce qui m'intéresse, c'est votre enfance. Quand
avez-vous eu votre premier contact avec le piano
et quels étaient vos rêves d'enfance ?
J'ai commencé le piano quand j'avais 7 ans.
J'ai donné mon premier concert à l'âge de 10 ans et
j'ai fait une première apparition à la télévision.
Après, je suis allé au conservatoire. Le piano,
c'était bien mon rêve, mais en même temps, j'étais
un sportif de haut niveau. Je jouais au football.
Au final j'ai choisi le piano.
-Quand vous êtes-vous senti pour la
première fois un vrai pianiste et un vrai professionnel?
À la fin de mes études. Quand j'avais 14 ans,
j'ai vraiment pensé à poursuivre une carrière professionnelle. Après, à l'âge de 20 ans, je me suis
senti un vrai professionnel.
-Est-ce que vous avez fait des erreurs pendant
un concert? Est-ce qu'il a eu des réactions?
Il m'arrive de faire des fautes, parce qu'on
n'est pas des machines, mais il n'y a pas eu de
réactions du public. Quand ils viennent au concert, ils ne sont pas là pour pointer les petites
erreurs, mais pour écouter une bonne musique.
-Par quel grand compositeur avez-vous été
inspiré pendant votre carrière et même encore
aujourd'hui?
J'aime beaucoup les romantiques comme
Chopin, Schuman, les baroques, Bach, Mozart
mais j'aime aussi la musique contemporaine. Ici,
en Albanie, la musique contemporaine n'est pas si
connue. Il faut que les jeunes, et pas seulement
eux, la connaissent et l'écoutent.
- Hier soir, pendant le concert, vous avez
mentionné le compositeur Jolivet. Est-ce qu'il
est votre favori ? Quelle est votre "liaison"?
Jolivet est un grand compositeur français. Il
est très connu. Il y a une histoire un peu particulière avec Jolivet. J'ai consacré 4 années de ma vie
à l'étudier et je suis le seul pianiste au monde à
avoir enregistrer sa musique au piano. Si vous
cherchez sur YOUTUBE, vous pourrez trouver
mon concert au Brésil pendant lequel je jouais
Jolivet.
-De nos jours, la technologie et
l'électronique ont beaucoup progressé et
s'imposent dans tous les domaines. Dans la musique classique aussi. Est-ce que la vraie musique qui a et qui transmet des valeurs se sent
menacée par cette musique électronique qui a
gagné de plus en plus de terrain et de popularité,
surtout parmi les jeunes ?
Le vrai danger pour la musique classique est
de se renfermer sur elle-même. Je crois qu'un
musicien doit être capable de jouer tout genre de
répertoire musical, voilà, comme moi, hier soir,
j'ai même joué des musiques de films. Je pense
ière ou le domaine dont on parle, il faut une formation. La musique classique demande une formation
très poussée, comme des études de haut niveau. Si
on prend l'exemple de la "Star Académie" qui fait
sortir de nouvelles stars, eh bien, on va voir des
chanteurs mais qui n'ont pas de formation. En
même temps, ça fait rêver les jeunes, parce qu'ils
deviennent en une semaine une Star. Mais ce n'est
pas tout de devenir connu, il faut savoir entretenir
sur la longueur cette célébrité. Souvent les jeunes
ne pensent pas, ils croient, comme tout va vite,
faire tout, tout de suite. Mais non, les choses ne
peuvent pas se faire d'une telle manière. Cela demande une démarche de profondeur, de passion, et
surtout de discipline. Voilà, moi j'ai fait le concert
hier, et aujourd'hui je suis en train de travailler.Je
pourrais aller me promener à Tirana ou boire un
café, regarder le soleil, mais non, je travaille. C'est
aussi la faute des médias qui font rêver pour rien les
jeunes et qui réclament ce genre des choses. Il faut
que les deux côtés soient conscients et prennent
leurs responsabilités.
qu'il est fondamental pour nous de faire cela, sinon
tout sera fini. Donc, il faut qu'on aille vers les
jeunes pour les attirer.
-Vous, comme artiste, est-ce que vous êtes jamais
senti menacé par cette forte intervention postmoderniste qui s'amplifie dans la musique ?
Le danger vient avec les jeunes, parce que si
les jeunes n'écoutent que ça, c'est très dangereux
pour la musique classique et les artistes aussi. Voilà
pourquoi j'ai dit que c'est aux artistes classiques
d'aller vers les jeunes et de leur faire comprendre
que finalement la musique classique n'est pas démodée ni anachronique.
-Aujourd'hui il y a des artistes très populaires et qui ont touché le sommet du succès, mais
sans avoir aucune formation. Que pensez-vous
de ce phénomène?
Dans toutes les activités, peu importe la mat-
-Merci beaucoup Monsieur Gallet. Merci
et bravo pour votre concert hier soir. Nous espérons vous revoir bientôt à Tirana.
Merci à vous.
Propos recueillis par Irieda Hamzaj,
lycée " Asim Vokshi ", Tirana.
Trio décapant à Tirana
Le dimanche 4 avril dernier, Tirana a eu la chance d’accueillir le trio
artistique Alexis Baupain, Alex Rault et Pierre Souchon à l’occasion de
leur tournée dans les Balkans. Cette date a marqué le début de leur
tournée puisqu’ils se sont ensuite produits le lendemain à Pristina,
puis pour 2 autres dates en Macédoine.
Ce Trio exceptionnel s’est crée de façon tout à fait hasardeuse et est
éphémère. En effet, c’est lors du Festival du Film Francophone
d’Angoulême en 2009 qu’ils se sont spontanément réunis sur la scène.
For de son succès, ce Trio provisoire a décidé de se prolonger quelque
peu et pour notre plus grand plaisir dans les Balkans !
Leur biographie…
Alex Beaupain est un artiste complet. Auteur – compositeur – interprète, ses compositions sont très intimistes. Il écrit beaucoup de musiques de films, il a reçu en 2008 un César pour le film Les Chansons
d’Amour. En parallèle, Alex sort 33 tours, un album ardent plein de vie,
inspiré de la pop des années 80, dans lequel on retrouve entre autres
Ludivine Sagnier ou Chiara Mastroianni.
Alexis Rault, auteur – compositeur – interprète également, se fait
connaitre en 2008 lorsqu’il écrit une chanson en forme de déclaration
d’amour à Marie Drucker « deux minutes trente pour Marie » dédiée à
Marie Drucker, journaliste télé. Sa chanson est alors téléchargée sur
Internet plus de 30000 fois. La maison de disques Must Records le
remarque alors. Son histoire ne fait donc que commencer…
Comme ses acolytes de ce trio éphémère, Pierre Souchon est auteur – compositeur – interprète. Il débute sa carrière artistique aux
côtés de Julien Voulzy, fils du chanteur Laurent Voulzy, en duo
dans les Cherche-midi. Pierre a composé entre autres pour Sandrine Kiberlain, Jane Birkin, Elie Semoun, sans oublier Alain Souchon, son père. Pierre, dans ses compositions laisse transparaitre un poète, aux douces mélodies, toujours intime, jamais trop
sophistiqué.
Ces 3 jeunes gens déjà très expérimentés ont poussé la chansonnette le temps d’une soirée pour le plaisir de toutes les personnes présentes ce soir-la au Club Take 5. Tous les trois venaient en Albanie pour la première fois, et le soleil étant de la
partie, ils ont beaucoup apprécié errer dans la ville. Ce qui les a
marqués ? Et bien beaucoup de choses… Ces façades colorées
tout d’abord, qui donne une gaieté dans la ville, l’accueil exceptionnel qu’ils ont eu et la chaleur des albanais, les terrasses
ensoleillées, les jus d’orange pressées, les mojitos, autant de
petites choses qui auront marque nos artistes.
De la dinguerie, du jamais vu, du surréaliste, de l’inouï, de
l’incroyable, de l’inimaginable, du vertigineux, un truc de fou,
bref, un voyage “EXTRA”ordinaire !! Voici ce que vous lirez sur
le profil Facebook de Pierre Souchon a propos des Balkans.
Ne le dites à personne, mais une personne proche du groupe m’a
même dit que de leur tournée, c’est l’Albanie qui les avait le plus
agréablement marqués ! Alors peut-être les reverra-t-on très bientôt dans le coin, pourquoi pas ?
Eloïse Le Petit
LA
MOUCHE
2011
LITTERATURE
SITE
w w w.la-mouche.jimdo.com
5
Skender Sherifi, un écrivain albanais de Belgique
Comment trouvez- vous
l'Albanie aujourd'hui ?
L'Albanie aujourd'hui est un pays qui me semble fracturé, contradictoire, surréaliste avec
des contrastes énormes dans tout et où il
manque le lien, l'équilibre, le socle, la base qui
fait qu'on est bien situé et posé quelque part.
C'est évident qu'on est dans une longue phase
de transition qui se fait dans la douleur et pas
mal d'injustices insupportables … Un des
problèmes majeurs est qu'on s'est interdit toute
réflexion sur son passé, sur les nombreux
événements et convulsions qui ont secoué ce
vieux pays balkanique si fier, orgueilleux et pourtant méconnu de tous … Et moi, je crois qu'il
faut réfléchir à tout ce qu'il s'est passé, en tirer
les conclusions qui s'imposent et les assumer
collectivement, si on veut faire le deuil des choses et enfin tourner la page en se sentant libéré
d'un poids trop lourd à porter. Malheureusement, l'Albanie et les Albanais n'ont réfléchi à
rien, n'ont fait le deuil de rien et ont fait semblant d'oublier, de zapper, de surfer sur les
vagues et tout cela ne peut que créer des ressentiments, des courts-circuits, des perversités
dans le système de vie et de gouvernement et
trop de trucs camouflés, non dits, non évacués, qui génèrent de la souffrance, des maladies et des sentiments d'injustice dans la population … Bref : à qui on peut le dire, où peut-on
exprimer sa souffrance, à qui peut-on réclamer justice , chez qui peut-on aller pleurer une
bonne fois ? C'est un pays qui est dans le
cirque, le show et le semblant et moi, cela m'irrite
profondément … Cela est tout aussi vrai sinon
pire pour le Kosovo d'ailleurs …. J'ai du mal à
comprendre pourquoi ils n'ont pas fait ce travail
sain et salutaire qu'ont pourtant fait pas mal de
pays de l'est de l'Europe, comme les Tchèques,
les Slovaques, les Polonais, les hongrois, les
Allemands de l'est, etc. …
Donc forcément, chez nous, la société ne peut
que contenir des tares et des disfonctionnements, des déséquilibres …. Rien de sain en
tout cas, car la logique et la justice y sont tout
simplement absentes ! Sinon, le pays est
débrouillard, les gens sont plutôt sympas, et
vivants … Mais moi, je privilégie pour ma part la
jeunesse albanaise, qui sera le vrai avenir de
ce pays, le jour où l'Albanie intégrera l'Union
Européenne d'ici 5 à 10 ans.
J'aime cette jeunesse très belle à regarder, curieuse, vivante, dynamique, ouverte sur tout et
prête à tout, car elle a besoin d'oxygène, de
changements, de nouveautés et c'est plus que
normal. Moi, ce sont les jeunes qui m'intéressent
en priorité, car se sont eux mon prochain et
vrai public, et c'est à eux que je pourrais apporter le jour J quelque chose de fondamental
et d'essentiel. J'ai pleine confiance en eux … ils
sont intelligents, créatifs, plein d'énergie …et
sont à 70 % des jeunes de moins de 30 ans,
c'est une immense chance d'avenir pour ce
pays. Ils apprennent vite, ils évoluent vite, ils
se forment très bien dans les universités européennes et américaines, ils ont soif et faim
de tout, ils sont ambitieux et ils vont réussir.
Heureusement d'ailleurs, cela me fait plaisir …
J'ouvre une bonne bouteille de Bourgogne pour
fêter cela !
Que pensez-vous des jeunes gens
d'Albanie en comparaison avec ceux de
Belgique et de France ? Quels messages
leur donneriez- vous?
En gros, la jeunesse est la même partout, mais
en Europe, ils ont tout connu dans la paix et la
démocratie, et à la fin, ils peuvent se sentir
blasés, fatigués …. Parfois, ils perdent le goût,
l'envie, le rêve … mais c'est un luxe, un caprice
de nantis dans le fond. La jeunesse albanaise
a souffert dans un pays fermé, elle a connu
des privations de tout et surtout de libertés …
donc aujourd'hui, elle se réveille pleine de soifs,
d'envies, de désirs, de fantasmes, de rêves,
prête à tout bouffer et à tout avaler, prête à
conquérir le monde. Et moi, j'aime cette envie
là, cette folie là … cela bouge, cela vit, cela
bande en quelque sorte. On veut en sortir, on
veut réussir, on veut atteindre le grand rêve
américain et on s'en donne les moyens et on
fait tout pour y arriver … on se programme
pour casser la baraque, pour tout déchirer !
C'est une énergie qui m'intéresse à la base …
c'est intéressant et stimulant. Les jeunes en
Albanie et au Kosovo me stimulent et
m'inspirent dix fois plus que les jeunes de Bruxelles qui sont trop amorphes, convenus, fatigués de tout, presque dépressifs, car beaucoup ont perdu leurs illusions, leurs rêves et
ne croient plus en rien. Certains ont déjà l'air
vieux à 20 ans ! Alors que les vieux de 80 ans
débordent d'énergie et d'activités en Occident.
Skender Sherifi à Tirana
C'est vrai que la Belgique est un pays de vieux
et les jeunes sont souvent des pantouflards,
juste des consommateurs passifs …. On n'est
pas dans l'effervescence et la créativité de "
Mai 68 à Paris " c'est assez lourd, ennuyeux
et plombé. En Albanie, il y a un espoir au bout
du chemin, un rêve de mieux et de réussite, de
réalisation d'un rêve … Simplement, les jeunes albanais doivent se nourrir intellectuellement et essayer d'avoir des expériences à
l'étranger dans d'autres systèmes de pensée,
d'autres normes et paramètres culturels. Il faut
sortir, voir, vivre, s'oxygéner le corps, l'esprit
et tout le reste. L'Albanie, comme le Kosovo,
sont trop fermés, trop provinciaux, trop balkaniques, et tout cela crée une asphyxie
lorsqu'on a 18 ou 20 ans, car on ne trouve rien
à son goût, d'autant qu'on rêve des trucs européens et américains qui déferlent devant les
écrans de télévision. Aucun jeune n'est formé
et nourri comme il faut en Albanie, et il ne peut
jamais se comparer à un jeune de Paris ou de
Londres avec des programmes scolaires dépassés et vieillis, des professeurs archaïques
formés à l'ancienne école, et bref tout cela ne
peut pas déboucher sur quelque chose à la
page du jour … il y aura toujours un grand
décalage, surtout dans les matières culturelles, littéraires et philosophiques.
L'Europe et l'Amérique ont connu, rien qu'au
20ème siècle, près de 50 ou 60 courants artistiques dans les diverses disciplines artistiques : cinéma, théâtre, musique, photo, peinture, sculpture, danse, littérature, philosophie
… et malheureusement aucun de ces courants
n'est jamais passé par le monde albanais en
Albanie et au Kosovo.
Comment, dès lors, avec un tel décalage, un
artiste albanais intra muros, qui n'est jamais
sorti de chez lui peut-il se comparer avec un
de ses collègues européens ou américains qui
ont un tout autre parcours, dont tout l'acquis
du siècle fait partie de son background culturel et il peut se sentir fort et libre de bousculer quelque chose, car il sait d'où il vient et où
il va ….
Donc, je propose aux jeunes albanais de se
former en Albanie, mais aussi et surtout à
l'étranger, d'entrer dans d'autres logiques culturelles, d'autres codes, d'autres univers, de
découvrir d'autres formes, d'autres langues,
d'autres pensées, d'autres démarches et c'est
capital … car il faut du vécu, de la formation,
de l'expérience et tout cela sur fond de liberté
et non pas d'autocensure. Cela ne peut venir
qu'avec la formation ouverte, le temps et
l'expérience accumulée. Le monde albanais
manque de liberté, de marginalité et de personnalités individuelles fortes et singulières
qui osent être ce qu'elles sont …
Par exemple peut-on espérer un Gainsbourg
albanais, un Ezra Pound albanais, un Ginsberg albanais, un Godard albanais, un Rimbaud albanais, un Salvador Dali albanais, un
Bukovski albanais, un Lou Reed albanais, un
Andy Warhol albanais etc. … ? Les gens sont
trop conformes et moulés dans une marque
de fabrique collective. Mais, je crois que cela
va très vite bouger avec la future jeunesse
albanaise. Je suis très confiant à ce sujet …
Même un très grand écrivain albanais comme
Kadaré, mondialement connu par exemple mais
si on lui disait : quel message peut-il transmettre
aujourd'hui à un jeune albanais de 20 ans ?
Que pourrait-il vraiment leur dire et leur transmettre à titre personnel, qui puisse les nourrir
et les projeter dans l'avenir ? Il y a un fossé
générationnel déjà à l'intérieur du pays, un gouffre d'incompréhension … et il y a aussi ce fossé en plus, entre l'Albanie et un pays comme la
France ou l'Angleterre. C'est un double fossé
… pas évident à résoudre !
C'est pourquoi la jeunesse représente à mes
yeux le seul espoir de changement possible
dans ce pays.
ERGISA BEBJA,Tirana
Découvrez l’intégralité de l’interview
sur notre site internet!
Les derniers jours du printemps de la
Francophonie à Tirana se sont terminés avec
la rencontre d'une grande personnalité du
monde francophone, l'écrivain Skënder
SherifiLa présentation de son œuvre a eu
lieu au Bar Churchill. Il a présenté son
dernier livre " Le Trio Éternel ". Au cours de
cet événement, d'autres personnalités ont
donné leur opinion, leur avis à propos
l'écrivain et de son œuvre, tels que Anton
Papleka et Artan Fuga. Ensuite, l'actrice
albanaise Margarita Xhepa a interprété avec
une grande passion quelques poèmes de
M.Sherifi traduits en albanais.
Deux étudiants de l'Académie des
Beaux Arts ont interprété, en albanais, un
extrait de " Le Trio Éternel ", accompagnés
par la musique de Fatos Qerimi.
L'événement a ensuite continué avec six
lycéens de la section bilingue du lycée "
Asim Vokshi ", à Tirana, qui ont interprété
des poèmes du livre " Love ", le tout
complété par la présentation de M.Sherifi
qui a donné une formidable soirée aux
invités.
La passion pour l'art, dans ce cas pour
la littérature, m'a fait découvrir personnellement le monde de cet écrivain, ses œuvres,
un nouveau monde d'inspiration,
d'imagination, d'intégrité, de passion,
d'amour, et la richesse intellectuelle et
culturelle de M. Sherifi qui figure dans " le
dictionnaire de la littérature Mondiale "
Larousse.
C'est à vous maintenant d'avoir le grand
plaisir et le grand intérêt de découvrir son
œuvre et de bien connaître son style, ses
nouvelles techniques. La combinaison des
langues française, albanaise et anglaise offre
une grande musicalité, une originalité aux
poèmes, des figures littéraires qui sont
uniques et qui expriment l'équilibre entre un
monde réel et imaginaire.
Je vous invite chaleureusement à
découvrir ce monde inconnu par la plupart
des gens. Cela vous donnera le grand plaisir
de vivre la vie positivement et d'offrir
l'amour de l'esprit à chaque personne.
J'aimerais bien refermer cet article avec
quelques vers d'un poème de M. Skënder
Sherifi:
Je ne sais pas où on va mais on y va !
J'ai vu ce que j'ai vu, puis on verra …
J'ai compris ce que j'ai compris
C'est déjà ça !
J'ai capté ce que j'ai capté
Senti ce que j'ai senti
J'ai aimé ce que j'ai aimé
J'aifaitcequej'aifait
Et la VIE jugera !
Ergisa Bebja, lycée
"Asim Vokshi", Tirana
Rencontre à l'Université de Shkoder
Le 15 avril dernier, le poète belge
d'origine albanaise, Skender Sherifi, est venu
rencontrer, non loin de ses terres d'origine
(Kosovo), des étudiants et professeurs de
l'Université de Shkodër " Luigj Gurakuqi ".
Skender Sherifi vit en Belgique, il est
l'auteur de dix ouvrages écrits en langue
française. Seulement trois d'entre eux ont été
traduits en Albanais : " Jeu et antijeu " et "
Oxygène ", traduits par Ibrahim Rugova,
ainsi que " L'Atelier des rêves ", traduit par
Albert Nikolla. La presse professionnelle
belge considère Skender Sherifi comme l'un
des dix meilleurs auteurs de l'Europe
francophone pour l'année 2008 avec son
livre " Love ".
Après une jeunesse très active, à côtoyer
les plus grands artistes de son époque dans
l'effervescence parisienne, Skender Sherifi a
travaillé comme journaliste à la radio et dans la
presse belge (dans les domaines de l'art et de la
culture). Il est maintenant professeur de langue
et littérature française à l'Université francophone de Bruxelles.
Pour les étudiants de Shkodër, c'était
l'occasion d'approcher de plus près cet
écrivain. Ils ont eu la possibilité de
l'interroger sur sa double identité, sur son
style, ses œuvres et ses relations avec
l'Albanie. Les réponses en albanais et en
français ont rythmé cette rencontre.
Dans la poésie de Sherifi domine l'idée
de la signification de la vie, l'existence et la
problématique de l'être humain. Il explique
sa poésie par des mots simples : " Je fais de
la poésie avec tout, vu que la poésie est
partout chez elle et qu'elle représente à mes
yeux la liberté absolue de la pensée ".
Jacques Izoard, actuellement un des
plus grands poètes belges s'exprimait
dernièrement sur la poésie de Sherifi : " des
poésies qui font déchirer les pages du livre,
qui répandent mille malédictions dans tous
les recoins de l'univers. Des poèmes qui
sont la mémoire de l'univers ".
Même si l'auteur a été éduqué sous
l'influence de la langue et de la culture
francophone, Skender Sherifi a gardé ses
origines albanaises, il a su cultiver d'une
manière originale cette partie de son identité.
Il a vécu pendant 4 ans à Prishtina (19761980) et, à partir de 1990, a voyagé
régulièrement en Albanie, justement pour
maintenir cette relation privilégiée avec la
terre de ses ancêtres. Paris, lui fut offert par
l'écrivain et l'éditeur célèbre Pierre Seghers,
qui était fasciné par le talent particulier de
ce poète. Il explique : "Un tel phénomène, je
l'ai vu une fois tous les 10 ans à Paris ". Il
faut également souligner que Sherifi a
contribué à faire connaître un peu partout en
Belgique et en France, la culture et la
créativité albanaise. Ainsi il a traduit en
français, une anthologie de la poésie
albanaise du Kosovo et des Albanais de l'exYougoslavie. Il s'est aussi chargé d'assurer la
promotion, dans les milieux francophones
belges, français et suisses de cette anthologie
bilingue, publiée aux éditions Rilindja à
Prishtina, en 1980. En 2003, S. Sherifi est
entré dans le prestigieux Dictionnaire
Larousse, qui publie tous les 20 ans, une
encyclopédie de la littérature mondiale.
Dans cette encyclopédie, Skender Sherifi
figure au milieu de l'élite littéraire internationale. Il fait partie de la famille des plus
grands écrivains du monde.
Vjollça Mesi
3e année de Français
Université de Shkodër
LA
MOUCHE
2011
LITTERATURE
SITE
w w w.la-mouche.jimdo.com
6
Le mois francophone en Albanie représente toujours un grand événement, surtout dans les milieux francophones
Un après-midi camusien
A l'occasion de la francophonie, le 25 mars, à l'Alliance Française de
Tirana : La conférence : " Camus - Une raison de vivre et une raison de mourir "
Le mois francophone en Albanie
représente toujours un grand événement,
surtout dans les milieux francophones.
Cette fête se célèbre avec beaucoup
d'activités culturelles qui sont suivies avec
ferveur par les passionnés de la langue
française ou par les amateurs de l'art en
général. À cette occasion, a eu lieu le 25 mars
à l'Alliance Française de Tirana, une conférence : " Camus - Une raison de vivre et
une raison de mourir ", organisée par Saverina Pasho, professeur de l'Université de Tirana.
Elle sait bien comment réunir et attirer
les passionnés de la littérature et on peut
dire que cette fois encore elle a réussi. Au
bout de quelques minutes, toutes les places
ont été occupées, mais le public continuait
d'arriver. La salle était pleine de gens, toutes
les chaises occupées, quelques-uns ont utilisé
les tables comme chaises, d'autres sont restés
debout. Le public était hétérogène, des étudiants, des professeurs, des francophones…
Avec l'arrivée de la présidente de
l'Alliance Française, les quatre professeurs se
sont assis, en demi-cercle ; madame S.Pasho
s'est levée et nous a souhaité la bienvenue.
La conférence s'est ouverte avec l'essai
d'Irena Çaçi, professeur de littérature à
l'Université de Tirana. On a vu dans les yeux
et dans le visage de cette professeur que l'art
camusien arrive encore à l'émouvoir, même
s'il y a des années qu'elle donne des cours sur
l'œuvre d'A.Camus.
Quand elle était en train de lire l'article
du journal qui annoncé la mort de Camus,
tout le monde s'est pétrifié d'horreur, comme
si on ne savait pas qu'il était déjà mort. Mais
ce grand homme, avec ses œuvres et sa philosophie, est devenu immortel. Grâce à cet
homme, la philosophie de l'absurde est devenue une idée innée de l'être humain. C'est le
professeur d'Elbasan, Asim Braja, qui nous a
donné un bref aperçu de l'absurde camusien.
Après lui, une autre pédagogue, de
l'Université de Tirana, Lorena Dedja a pris la
parole. Elle nous a présenté le Camus dramaturge en l'illustrant avec la pièce de théâtre "
Caligula ". Elle a parlé avec une telle netteté
que l'image de ce roi s'animait devant nos
yeux. " Le théâtre n'est pas un jeu ", conviction de Camus ; et elle considère le théâtre
comme une grande passion.
La salle est devenue très silencieuse
quand la voix de la professeur Saverina Pasho
s'est faite entendre. Son essai " l'homme camusien entre la vie et la mort " a abordé les
grands soucis de cet écrivain et philosophe. Sa
voix basse, son timbre mélodieux et ses yeux
palpitants transformaient les mots en sons
musicaux. Le public l'écoutait attentivement.
À la fin de la conférence trois étudiantes
ont lu des extrais tirés du roman " L'Étranger
". Après, il y eu un petit pot où on a continué de parler de ce grand homme du
XXème siècle. Albert Camus est un de ces
écrivains qui suscite des discussions et à
propos duquel il y a toujours quelque chose
àdire.
Cette conférence était très intéressante
et très bien organisée. Pour cela, on remercie
toutes les personnes qui l'ont rendue possible, mais surtout madame Saverina Pasho qui
en a été l'organisatrice.
Ilsiona Nuh, Université
des Langues Étrangères, Tirana
Les francophones de la faculté des langues de Shkodra célèbrent
Camus à l'occasion du cinquantième anniversaire de sa mort
Camus : principales œuvres
ANNÉE
TITRE
1937
L’Envers et l’Endroit (essai)
1938
Noces (essai)
1942
Le Mythe de Sisyphe (essai)
1942
L’Étranger (récit)
1944
Le Malentendu (théâtre)
1945
Caligula (théâtre)
1947
La Peste (récit)
1948
L’État de siège (théâtre)
1948
L’Exil d’Hélène (récit)
1949
Les Justes (théâtre)
1951
L’Homme révolté (essai)
1954
L’Été (essai)
1956
La Chute (récit)
1957
L’Exil et le Royaume (récit)
1958
Discours de Suède (textes de
discours)
posth. 1962-1964 Carnets
posth. 1994
Le Premier Homme
(récit)
Microsoft ® Encarta ® 2008. © 19932007 Microsoft Corporation. Tous droits
réservés.
Salon littéraire: Albert
Camus à l'honneur
A l'occasion de la fête de la francophonie, la faculté des langues étrangères de
Shkodra a organisé le vendredi 26 mars un
salon littéraire. Pour les étudiants en langue
française, c'est désormais une habitude, une
sorte de tradition, de consacrer un jour à tous
ces hommes qui ont apporté une contribution à la littérature française et la littérature
mondiale en général.
L'an dernier, l'objet de cet évènement
littéraire était un grand écrivain de nationalité
française; Jean-Marie Gustave Le Clézio, à
qui avait été attribué en 2008, Le prix Nobel
de littérature. Cette année, le salon littéraire
était consacré à un autre écrivain, dramaturge, essayiste et philosophe français :
Albert Camus. Comme l'on bien souligné les
étudiants, Camus, peu avant sa mort, avait
lui aussi reçu Le prix Nobel de littérature en
1957 pour l'ensemble de son œuvre qui met
en évidence les problèmes à caractère social,
économique, politique et philosophique de
son époque. Ces problèmes sont par ailleurs
tout à fait contemporains à notre société.
Camus est à l'honneur cette année à
l'occasion du cinquantième anniversaire de sa
mort. C'est donc tout naturellement que les
étudiants, de concert avec les professeurs,
ont choisi cet homme qui a contribué très
largement à l'enrichissement de la littérature
française. Son œuvre comprend plusieurs
pièces de théâtre, des nouvelles, mais aussi
des essais et bien sûr des romans dans
lesquels il traite des idées humanistes.
L'absurde de la condition humaine mais aussi
la révolte présentée par Camus comme une
réponse directe au néant, cette révolte qui
pour lui donne un sens à l'existence de
l'homme, sont quelques uns des thèmes qui
ont été abordés durant le salon.
La littérature et ses penseurs, cet art
qui décrit et détermine notre manière de
vivre et de penser méritent en effet qu'on y
consacre plus d'une journée. Les francophones de Shkodra sont néanmoins fiers
d'avoir fait de ce jour, un rituel, une
tradition, une fête littéraire.
Amela Culaj
Université de Shkodër,
Luigj Gurakuqi
3e année de Français
LA
MOUCHE
2011
FRANCOPHONIE
SITE
w w w.la-mouche.jimdo.com
7
Comme toujours, Elbasan met un point d'honneur a
organisé une Fête de la francophonie spectaculaire
La fête de la francophonie
à Elbasan le 26 avril 2010
La semaine de la francophonie a été
rythmée par la projection de films français à
l'Université A.Xhuvani et fut clôturée par une
succession d'événements francophones
organisés par les étudiants de l'Université
A.Xhuvani, les élèves du lycée bilingue, leurs
professeurs et l'Alliance Française.
Le vendredi 26 mars a été une journée
relativement active et stressante. Entre les
derniers préparatifs, les dernières répétitions
et les petits détails de dernières minutes nous
ne savions plus où donner de la tête. Ce n'est
qu'à 15h30 que nous avons oublié le stress
pour laisser place au spectacle.
Tout d'abord, nous avons accueilli les
deux groupes de participants qui représentaient leur collège pour la finale du concours
sur la culture francophone. En effet ce
concours a été organisé par l'Alliance
Française (Hasim Braja et Greta Robja) avec
l'aide de trois étudiants de première année de
Master de l'université A.Xhuvani : Brisilda
Xhindi, Marsida Handi et Emiliano Tupi. Il
s'est déroulé tout au long du mois de mars,
opposant les collèges énumérés ci-dessous.
Nous félicitons d'ailleurs les deux équipes
finalistes.
ECOLE_NOM DU PROFESSEUR
Bardhyl Popa, Mimoza Koroveshi
Qemal Haxhihasani, Rovena Bishqemi
Qamil Guranjaku (deuxieme place),
Alfred Kopani /Vangjeli Burda
Naim Frashëri, Florinda Ciftja
Adem Karasniqi, Olga Isufi
Fejzulla Guranjaku, Aferdita Bako
Genc Leka (Librazhd, premier prix),
Deniza Mana
Vilson Blloshmi (Librazhd), Jonida Mema
Un spectacle de chant, de danse et de
théâtre s'est mêlé au concours pour faire de
cette soirée un moment très agréable.
Ensuite, un cocktail a été mis en place
autour d'une exposition de photos que j'ai
mise sur pied avec l'aide de Jean-Luc Emery.
Cette exposition avait pour but de mettre en
relation des commerces, animaux ou autres,
venant d'Albanie et de France pour pouvoir
admirer comment ça se passe chez les uns et
les autres.
Puis, pour finir les étudiants de troisième
année de l'université : ( de droite à gauche sur
la photo) Florjan Tupi, Verjon Fasho,
Griselda Qorri, Ilir Lamcja, Besmir Caço,
Rudina Hoxha, Rezarta Yzeiraj, et moi-même
avons présenté la pièce de théâtre Toc-Toc
extraite de la pièce de théâtre française
portant le même nom.
Cette pièce de théâtre met en scène six
patients dans la salle d'attente d'un psychologue Mr Dupont. Chaque patient souffre
d'un toc (un syndrome). Fred (joué par
Besmir) souffre du syndrome " Gilles de la
Tourette ", Vincent (joué par Verjon) compte
sans arrêt, Blanche (jouée par Griselda) est
une maniaque de la propreté, Marie (jouée par
Delphine) vérifie sans cesse chaque chose et
fait souvent le signe de croix. Et enfin, Lili
(jouée par Rudina) et Bob (joué par Ilir) ont
un toc qui mérite d'être découvert sur scène,
histoire de vous tenir en haleine.
Les rires et les applaudissements nous
ont prouvé que cette pièce fut une grande
réussite. Je suis très fière de mes étudiants de
troisième année qui ont travaillé dur pendant
quatre mois pour pouvoir faire partager ce
moment de joie avec les francophones
d'Elbasan.
Je remercie aussi l'Alliance Française qui
a financé nos projets, le centre culturel Riemar
qui nous a permis d'utiliser leur salle de
théâtre afin de mener à bien nos répétitions et
sans oublier les élèves du lycée bilingue
(Blerta Shabani, Bukurie Ozuri, Anisa
Hoxholli, Izabela Alla, Denada Baçi, Eralda
Verça) qui ont contribué au bon déroulement
du spectacle.
Delphine Capron
Originaire d'Elbasan elle se fête dans toute l'Albanie. Quelques impressions
La fête de l'été : Dita e Verës (Jour de l'été) à Elbasan
En Albanie, le jour de l'été est
célébré le 14 mars par les musulmans,
tandis que les orthodoxes le fêtent le 1er
mars. C'est une très ancienne pratique
païenne. À Elbasan, en Albanie centrale,
le Dita e Verës est très populaire. On y
mange du ballokume, une spécialité
sucrée. On fabrique aussi des bracelets
tressés que l'on accroche au poignet une
semaine durant, avant de les accrocher à
un arbre pour que les oiseaux les
emportent. C'est un jour officiellement
férié. Le soir d'été commence le treize
mars avec un beau spectacle sensationnel à la
place " Gensher ". Source : www.routard.com
"Moi j'aimerais vous raconter comment
c'était le 14 mars cette année. Moi, je me suis
levée très tôt, l'odeur des ballokume se
sentait partout chez moi. Je me suis habillée
et je suis sortie à 9 h 45 pour regarder le
défilé du carnaval à 9 h. Dans la ville, il y
avait beaucoup de gens d'autres villes, même
des étrangers. Partout, il y avait de la
musique, vous savez, des mariachi de Mexico
sont venus pour nous donner du plaisir avec
leur musique pour le jour de l'été. A 11
heures, je suis allée à la foire. La
promotion avait un bon niveau. Beaucoup de visiteurs ont goûté les gâteaux,
l'accueil chaleureux des habitants
d'Elbasan et le beau temps. Avec un
groupe d'élèves, j'ai fait la présentation
de notre lycée.
Beaucoup de personnes ont été
intéressés par notre école par les
priorités, les avantages.
Anisa Hoxholli,
lycée des langues d'Elbasan
PLANET
DYNAMIQUE,
a fait une
explosion au
théâtre Skampa
Pendant tout le spectacle, les applaudissements ne manquaient pas. Une grande
folie. Le professeur Lumturie Berberi était
l'organisatrice qui a collaboré avec les
élèves de notre école qui ont un véritable
talent. La performance était magnifique. Le
spectacle était très coloré parce qu'il y
avait des pièces théâtrales, des danses,
des chansons, des photos projetées avec
le vidéo projecteur, des poésies,
etc.…C'était une présentation digne et une
bonne publicité pour notre école. Nous, les
élèves de l'école des langues étrangères,
sommes capables de faire beaucoup de
choses parce qu'on apprend la plus belle
langue du monde entier. Nous sommes
francophones et artistes en même temps
et nous avons montré ça.
C'est un rêve qui est devenu réalité,
visible et touché par notre groupe des
lycéens de la langue française. Au zénith
de son talent, la jeunesse de notre lycée
a exprimé sa volonté de donner le
meilleur d'elle-même après des jours de
préparation. Ce soir-là, les sons de la
langue française ont raisonné dans les
murs de la salle du théâtre. C'était toute
une vision, toute une écoute, toute une
imagination, toute une manière d'être.
Nos élèves ont représenté différents
genres comme la musique traditionnelle et
moderne. Le théâtre classique, des
pièces humoristiques etc. Moi, personnellement j'étais très fière d'avoir eu
l'honneur de présenter ce spectacle. Ce
samedi soir restera gravé à jamais. Bien
sûr j'étais émue mais malgré ces
émotions, je me sentais assez bien. Je
voudrais remercier notre professeur de
français Lumturie Berberi pour cette
superbe organisation. Grâce à son aide
nous avons triomphé. Je n'oublierai
jamais ce spectacle parce qu'il était la
réalisation d'un rêve d'enfance.
IZABELA, JONALDA,
ANISA, BUKURIE, XI-D, SINISHA, XII- D
LA
MOUCHE
2011
FRANCOPHONIE
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" Un homme, un chanteur, un poète ", organisée par le département de Français de l'Université de Shkodra
Exposition Georges Brassens
"Homme, chanteur, poète"
Au cours de cette exposition, différentes
facettes de la vie de l'artiste étaient présentées ;
à travers d'une part des photographies
commentées et d'autre part un reportage sur la
vie de Brassens. L'exposition photo retraçait
les étapes successives de son existence. Le
reportage quant à lui se composait de témoignages de proches, famille, collaborateurs, ainsi
que d'extraits d'interviews accordées par
l'artiste à la presse. La combinaison des deux
supports a permis au public de se familiariser
avec l'univers et la personnalité de Brassens.
Nous retiendrons donc de cette soirée en
hommage à Georges Brassens trois points
importants. Tout d'abord l'homme qu'il était
traversant bon gré mal gré les épreuves de la
vie. Ensuite, l'art de la musique qu'il a su
apprendre et maîtriser, à force de travail, en
véritable autodidacte. Enfin, la facette plus
intime du personnage, celle qui a concouru à la
renommée de Brassens : sa poésie.
Le 26 mars, à l'occasion du printemps
de la francophonie, a eu lieu
l'exposition sur Georges Brassens
Son regard sur le monde, ses émotions, ses
petites histoires et ses véritables personnages
de théâtre en ont fait un poète incontestable. A
travers ses tableaux peints avec des mots,
Brassens l'ironique, le provocateur, le " mal
embouché ", nous promène pour nous faire
découvrir la société française d'après-guerre
avec toujours beaucoup de légèreté.
Presque 30 ans après la mort de " tonton
Georges " on retrouve dans ses chansons toute
la fraîcheur et la révolte de la jeunesse, à travers
des sujets qui sont toujours d'actualité. Il a su,
grâce à son talent, se forger un place parmi les
plus grands auteurs du XXè siècle. Il a de plus
révolutionné la chanson française par son
esprit rebelle et avant-gardiste dont de
nombreux artistes se sont inspirés par la suite.
Aurélien Bermejo
Professeur au département de Français
Université de Shkodra
Visite de Madame l'Ambassadeur ,quand tout le monde se prend au jeu
Journée de la Francophonie à Shkodër
Le 10 mars 2010, les jeunes francophones de Shkodër se sont rassemblés autour
d'un spectacle pour célébrer, ensemble, le
quarantième anniversaire de la francophonie.
Il s'agissait d'une activité organisée dans l'une
des salles de la bibliothèque universitaire qui
a attiré l'attention des médias locaux. Les
élèves des différents collèges de la ville, les
élèves du lycée des langues mais aussi ceux
du lycée 28 Nëntori ont contribué à réjouir
cette journée qui, en ce qui concerne
l'organisation, était bien meilleure que les
années précédentes.
Les poèmes, les jeux avec les mots de la
Francophonie, les danses, les chansons, les
déguisements, voilà tout ce qui a incité les
applaudissements de la salle entière. Dorina
Garuci, une chanteuse très jeune mais à la
voix charmante, fille de cette ville, a choisi de
chanter deux chansons, l'une albanaise et
l'autre française, en honneur des deux pays.
Ce jeune talent avait fait ses premiers pas
grâce au concours des talents (talent show)
Ethet, où elle avait remporté un vif succès.
La présence de Madame l'Ambassadeur de la
République Française à Tirana a également
attiré l'attention des spectateurs, accordant
ainsi une importance grandissante à cette
journée qui promet de l'être encore davantage
àl'avenir.
Luçinda Bushati 3e année
Université de Shkodër, Luigj Gurakuqi
Salon littéraire sur Albert Camus
Cet événement s'est déroulé le vendredi
2 avril dans la bibliothèque de la ville " Marin
Barleti " où les étudiants de la troisième année
en collaboration avec les étudiants du master
ont présenté leurs recherches sur cet écrivain.
Tout au long de la présentation les informations sur Camus étaient accompagnées d'une
présentation visuelle sur powerpoint ce qui a
permis à l'auditoire de mieux comprendre qui
était Albert Camus.
Le salon s'est ouvert sur l'introduction
d'une professeur de la littérature albanaise qui
a brievèment présenté la biographie de
l'écrivain. Par la suite les plus grandes œuvres
de Camus ont été expliquées et analysées par
les étudiants. Parmi ces œuvres on reconnaîtra
L'Étranger et La Chute qui traitent le thème de
l'absurdité du monde, mais aussi L'Homme
révolté qui symbolise le passage de l'absurde à
la révolte, ou encore La Peste qui va plus loin
que l'absurde ou la révolte. A part les œuvres
le débat s'est également poursuivi autour de "
Camus le philosophe " et des dix mots qui se
réflètent dans son œuvre et servent de base
dans sa réflexion.
Le salon littéraire sur Camus a démontré
non seulement qu'il était un grand écrivain de
la littérature française mais aussi un homme
aimé et très apprécié pour sa créativité, pour
son style, et même jusqu'à son look.
Mirela Sulejmani
Université de Shkodra
LE PRINTEMPS
DE LA FRANCOPHONIE
À SHKODER
L'Alliance Française de Shkoder a fêté
le 40-ième anniversaire de la Francophonie d'une façon originale et
exceptionnelle, en compagnie d'un
public dashamires de la langue et de la
culture française. Invitée spéciale Mme
Maryse Daviet , Ambassadeur de la
France en Albanie, ainsi que
M.Raymond Chaffort, chef du SCAC de
l'Ambassade de la France à Tirana, et
d'autres personnalités francophones
de la ville :M.Artan Haxhi, Président de
l'Alliance Française de Shkoder et
Recteur de l'Université " L.Gurakuqi ",
Mme.Atrida Ferketi,Directrice de l
'Enseignement.
Les festivités ont commencé par une
exposition de peinture illustrant les
mots de la Francophonie 2010 réalisée
avec la participation des élèves du
Lycée Artistique " Prenk Jakova " et du
Lycée " 28 Novembre ".Tout le monde a
contemplé la créativité de ces jeunes
amoureux de la peinture et du français
qui ont fait preuve d'un grand talent et
d'une très belle imagination pour
illustrer des mots tels que
crescendo,zapper,baladeur, mobile,
cheval de Troie etc. Les élèves Melsi
Jahja,Ersi Hoxha,Klaudia
Hysa,Xhovano Koca, Eldjana Pacrami
ont gagné des prix pour les meilleures
réalisations.
Le spectacle " La tradition du Carnaval
à Shkoder " a crée une atmosphère de
carnaval en France et en Albanie ( des
enfants et des jeunes déguisés qui,
par des poésies ou chansons, et par le
bal traditionel du carnaval, ont exprimé
leur joie pour cette fête populaire, ) ;
pour continuer après avec des contes
albanais (toujours des enfants mais
cette fois-ci en costumes populaires )
et une variété de poésies et poèmes
sur les valeurs de la société.
Tout au long du spectacle les spectateurs ont pu contemplé les masques
de la fabrique des masques à Shkoder
.A la sortie une exposition de photographies de la Photothèque " Marubi "
illustrent la tradition du carnaval à
Shkoder reprises les dernières années
par un passioné des masques
M.Edmond Angoni et avec le soutien
des autorités locales.
Dans un interview pour les médias
locales Mme l'Ambassadeur a remercié
l'Alliance Française de Shkoder pour la
conception originale de ces festivités,
les élèves pour leur talent et l'amour
pour le français, les enseignantes pour
leur passion pour leur métier.
L'Alliane Française de Shkoder tient à
remercier tous ceux qui ont travaillé
pour cette journnee : le président et
toute l'equipe de l'alliance,tous les
établissements scolaires en particulier
le Lycée Artistique " P.Jakova ", le
Lycée " 28 novembre " le collège "
I.Qemali ", la section bilingue et les
enseignantes de français Vera
Haxhija,Merita Agojçi,Silvana
Fejza,Emanuela Shyti.
Un grand merci à l'Ambassade de
France en Albanie pour son soutien
permanent.
Par toutes ces activités nous avons
voulu démontrer encore une fois notre
attachement à ce grand événement et
nous souhaitons que ces liens que
depuis longtemps nous tissons avec la
francophonie continuent de se renforcer.
Dhurata Hoxha
Directrice Alliance
Française de Shkoder
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FRANCOPHONIE
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Avant mon voyage en Suisse, je pensais que les jeunes albanais avaient
fait des pas en avant en ce qui concerne le mode de vie et leur mentalité
Mon séjour
Les jeunes albanais et les jeunes suisses en Belgique
Avant mon voyage en Suisse, je pensais
que les jeunes albanais avaient fait des pas en
avant en ce qui concerne le mode de vie et leur
mentalité.
Mais après avoir connu les jeunes
suisses et ceux venus en Suisse, ça a été une
vraie déception. Tout était différent, en
commençant premièrement par la manière de
s'habiller et de se maquiller, jusqu'à la manière
de se comporter et de communiquer.
Les jeunes suisses étaient très simples,
très aimables. Mais la chose qui m'a le plus
frappé, c'était l'attitude d'un jeune. C'était
dimanche, le deuxième jour de mon séjour. Moi
et mon ami nous sommes sortis pour trouver
l'Unil (l'Université de Lausanne). Nous étions
tout près de notre internat et nous avions dans
la main une carte de la ville pour nous orienter
et tout à coup, on a vu ce jeune qui s'est
approché sans que nous lui demandions de
l'aide et qui nous a dit: "Est-ce que vous avez
besoin de quelque chose?". On s'est tourné
tous les deux vers lui et après on s'est regardé
l'un l'autre. C'était un geste vraiment inattendu.
Une autre chose que j'ai remarquée
aussi c'était qu'ils créaient facilement des
amitiés. Ils n'avaient pas de "critères" pour les
choisir. Les jeunes albanais ont du mal à avoir
de bonnes relations avec tous. Ils créent des
petits groupes avec leurs amis les plus fidèles
et ne donnent pas la possibilité aux autres de
s'approcher.
Aussi on ne voyait aucun jeune rester
dans les rues sans rien faire ou rester dans les
cafés de la ville. Ici en Albanie la plupart des
jeunes restent tout le temps dans les cafés.
Ces jeunes vont d'un café à l'autre, donc ils
restent pendant des heures là-bas. La plupart
ne suit pas l'école. En Suisse il n'y avait pas
autant de cafés qu'ici et ceux qui existaient
étaient très simples tandis que chez nous on
voit partout des cafés avec des styles
vraiment différents. Pour les jeunes albanais
Illustre Aristote!
Dorina Jorgalli, Université des
Langues Étrangères, Tirana
Une jeune albanaise répond
aux provocations grecques
C'est avec beaucoup d'humilité et admiration
que j'ose vous écrire !
Il y a quelques temps que des questions me
martyrisent et deviennent de plus en plus
imposantes.
J'ai 21 ans, et au cours de ma vie, j'ai été
témoin de beaucoup de faits et événements
qui ont changé le cours du monde.
Au milieu de tout ces changements s'élèvent
les questions suivantes :
1-Est-ce que l'évolution et le changement apportent toujours des choses
utiles à l'humanité?
Je n'aime pas passer pour archaïque, mais
disons que je suis plutôt relativiste!
2-Est-ce qu'au nom de tout autre chose
que la liberté, l'homme doit entreprendre des guerres dont le vainqueur soit
l'intérêt propre?
Alors pour donner une réponse à mes
questions, j'essayerai de trouver secours dans
la logique, dont vous étiez le grand maître !
Depuis pas très longtemps, l'homme a oublié
dans les champs de bataille le vrai sens de la
rester tout le temps au café cela veut dire être
à la mode.
Une dernière chose c'est la mentalité.
On discrimine vraiment beaucoup les personnes qui sont différentes de nous. On
discrimine les homosexuels, on discrimine les
jeunes qui viennent d'une couche différente de
la nôtre. Et malheureusement cette mentalité
sera enracinée pour beaucoup de temps chez
les jeunes. Hélas !
liberté; pour désespoir ou couardise, c'est un
autre chapitre.
Aujourd'hui au nom de la liberté, l'homme
envahit les gens, les peuples sans aucune
logique rationnelle ! Il tue des innocents, et
après les proclame sans aucun scrupule "
Martyres de la liberté ".
Liberté de qui ou de quoi ?!
Par contre il y a des gens qui ont déjà gagné
leur liberté, et qui prennent la liberté
(excusez-moi pour le jeu de mot, mais il est
inévitable) d'insulter la dignité des autres !
Vous avez appris au monde entier que la
logique et la pratique du syllogisme sont
infaillibles.
Alors je me permets d'y prendre un exemple :
Les Grecs peuvent insulter les hommes Les Albanais sont des hommes - Les Grecs
peuvent insulter les Albanais.
Mathématiquement parlant la logique de ce
syllogisme est tout a fait correcte, mais il
existe une autre logique qui dit :
Avec le temps, l'homme est destiné à arriver
à un stade d'excellence, pour faire du
monde la ressemblance de cette excellence,
mais j'ai peur que cela ne soit pas une
question de transcendance mais
d'immanence (malheureusement).
Pour conclure, je laisse la dernière parole à
l'espoir, qui fera que la prochaine fois je
vous écrirai pour ne vous raconter que de
belles choses et combien agréable est
devenu le monde !
Drilona Xhemalallari, Université des
Langues Étrangères, Tirana
En 2001, mon destin voulut que je me
trouvasse en Belgique. Là-bas, je connus
une famille belge. A cette époque ma vie
n'avait pas beaucoup de couleurs autour
d'elle. Pourtant, à chaque fin de semaine
avec la famille Simonet, nous faisions de
petits voyages dans le but de me faire
connaître une partie de leur pays. Et au
premier regard, je suis tombée
amoureuse de la Belgique.
C'est par la ville de Neder Over Hemberg que j'ai commencé à découvrir ce
pays. Une petite ville ancienne. Très
calme aussi. Les passants étaient peu
nombreux et tous se connaissaient. Ca
me faisait penser à Shkodra.
Un de ces fins de semaine, on a pris le
bus et nous sommes partis à Bruxelles.
Bruxelles est une métropole mondialement connue. Elle a su conserver son
côté ancien. Et ce qui m'a frappé, ce
sont les deux forêts qui se trouvaient à
l'intérieur de la ville. On m'a dit que l'une
de ces deux forêts appartenaient à la
famille royale.
Par la suite, nous avons visité les
principaux sites de Bruxelles et nous
sommes arrivés sur la Grand-place, l'une
des plus belle d'Europe. Tous les deux
ans, les fleuristes la décorent de pots de
fleurs multicolores. C'était l'avant veille
de Noël. Il y avait un monde fou...
Les boutiques de souvenirs, les brasseries (c'est là que j'ai goûté pour la
première fois la bière brune !), les cafés
et les artistes des rues, offraient un
spectacle des plus animés. Et devant les
restaurants, les serveurs ne cessaient
d'attirer les passants. Tout était nouveau
pour moi et superbe en même temps.
Le lendemain, comme il y avait un soleil
splendide, pas un nuage à l'horizon (très
rare en Belgique), nous sommes allés à
l'Atonium. Une vue superbe sur
Bruxelles ! Hormis Bruxelles, Bruges, la
petite Venise comme on l'appelle, est
une des villes les plus magnifiques de
Belgique!
Enfin, on ne peut pas parler de Belgique
sans se souvenir des moules frites, de la
bière et du chocolat. Les escargots sont
à la France, ce que les moules sont à la
Belgique ! La Praline, une sorte de
chocolat fourré à base de noisettes, a été
inventé par un belge.
Ne pas hésiter à se rendre dans ce pays!
Rajmonda MRAJA, 2ème année de
l'université de Shkodra.
Coup de cœur
"ANISA HOXHOLLI, ÉLÈVE AU LYCÉE BILINGUE D'ELBASAN.
Pour les loisirs, j`aime beaucoup lire des livres, la lecture me fascine. J'ai lu beaucoup de livres. Mon
livre préféré c'est LES MISERABLES. Les Misérables est un roman de Victor Hugo paru en 1862. Il est divisé en
5 parties.
12345-
Fantine, première partie des misérables de Victor Hugo
Cosette, deuxième partie des misérables de Victor Hugo
Marius, troisième partie des misérables de Victor Hugo
L'idylle rue Plumet et l'épopée rue Saint-Denis, quatrième partie des misérables de Victor Hugo
Jean Valjean, cinquième partie des misérables de Victor Hugo.
Ce roman, un des plus populaires de la littérature française, a donné lieu à de nombreuses adaptations au cinéma.
Victor Hugo y décrit la vie de misérables dans Paris et la France provinciale du XIXe siècle et s'attache plus particulièrement aux pas du bagnard Jean Valjean qui n'est pas sans rappeler le condamné à mort du Dernier Jour d'un
condamné ou Claude Gueux. C'est un roman historique, social et philosophique dans lequel on retrouve les idéaux du
romantisme et ceux de Victor Hugo concernant la nature humaine.
Source : www.wikipedia.org
"BUKURIE OZURI,ÉLÈVE
A U LYCÉE BILINGUE D'ELBASAN.
J'aime beaucoup la littérature et je lis toujours des romans,
nouvelles, poèmes, etc… J'ai lu aussi des romans en français et
ils m'ont beaucoup plu. Un roman que j'aime bien c'est " La fille
aux cheveux courts " écrit par Kochka. L'histoire se déroule à
Beyrouth en 1967. Le Liban est en guerre. Nabil le fils du
concierge a 18ans est chargé par M.Jacques de surveiller
l'appartement pendant le temps qu'il porte avec sa femme et ses
deux filles en France.
En réparant un meuble, cassé par une explosion, Nabil trouve un
cahier. C'est le journal intime de Marie, la fille cadette de
M.Jacques. Il va découvrir la souffrance de cette jeune fille si
douce et discrète. A force de lire le journal il tombe de plus en
plus amoureux de la fille.
Un jour il décide de partir pour la France. Quand il arrive là, il va
vivre avec la famille de M.Jacques…
LA
MOUCHE
2011
ÇA BOUGE!
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10
Huit étudiants albanais ont été sélectionnés pour partir en France durant l’été 2010
Des stages en France pour les étudiants albanais motivés!
Nous sommes tous très fiers d'eux.
Leurs assiduités en cours, leurs bons
résultats et leurs participations aux activités
francophones proposées cette année ont été
récompensés.
Tout d'abord, Lucinda Bushati de
l'Université de Shkodra et Rudina Hoxha de
l'Université d'Elbasan ont été choisies pour
participer au stage des " Rencontres Internationales de Jeunes " qui s’est déroulé en
France pendant dix jours, au mois d'Août. Ce
stage a été proposé par Marie-Christine
Fougerouse de l'Ambassade de France.
Ensuite Yzeiri Rezarta, Kurti Erjana,
Naça Romen de troisième année et Koprencka Jona de deuxième année sont partis
pendant quatre semaines dans trois villes
françaises : Tours, La Baule et Montpellier,
grâce aux Centres Internationaux Francophones des Lions Clubs de France.
Enfin le stage " Allons en France " a
donné l'opportunité à un élève de lycée
bilingue d'effectuer un stage de 10 jours en
France, au mois de juillet. Seul un élève par
lycée était choisi.
Partir en France est pour eux un rêve qui
se réalise. Vous pourrez tous de nouveau
participer à ces stages à partir de l'année
prochaine. Pour cela vous devez prouver à vos
professeurs que vous méritez une telle
opportunité en travaillant régulièrement votre
français. Les dossiers de candidatures devraient
être disponibles au début de l'année 2011.
Delphine Capron, Aurélien Bermejo
Quand les
rêves se réalisent…
On vit avec l`espérance de pouvoir
éprouver, un jour, le goût de ces rêves. On
lutte et on lutte sans arrêt et on ne se fatigue
jamais, parce qu'on sait très bien que pouvoir
réaliser ses rêves, c'est très important dans
une vie et cela représente la récompense de
nos efforts. Les autres étudiants et moi-même
avons un rêve commun, celui de partir
voyager en France. Après deux mois d'attente,
nous avons reçu la bonne nouvelle. Nous
allons partir visiter la France cet été. Nous
aurons tous la possibilité, non seulement de
pratique cette langue, mais aussi de pouvoir
découvrir la culture française, de " la toucher "
et de " la goûter ". A la suite de ce voyage, on
sera encore davantage heureux, fiers et
motivés dans la poursuite de notre apprentissage du français. Cela nous permettra
d'informer les générations futures, de les
conseiller dans leurs choix au niveau universitaire et de leur montrer que le département de
français fait tout son possible pour rendre
notre formation intéressante et solide en
expérience. Mais je serais égoïste si
j`attribuais tous les mérites à mes propres
capacités, car il n'y a pas que ça. Ce projet
aurait été difficile à réaliser sans l'aide et le
support des personnes dans lesquelles nous
avons confiance et qui nous entourent. A
travers cet article, je voudrais remercier au
nom de tous les autres étudiants, tous les
professeurs de français, en commençant par
prof. Besa, prof. Delphine, prof. Greta, prof.
Hasim et tous les autres. Je les remercie pour
leur respect, leur évaluation, leur appréciation
et surtout de la confiance qu`ils montrent
envers nous. Ils croient en nous et ils nous
ont toujours aidé à réaliser nos objectifs. C'est
alors que nous comprenons que, grâce à ces
professeurs, nos rêves peuvent devenir réalité,
ils prennent un nom, ils prennent des couleurs
selon nos propres préférences et selon la
manière dont nous voyons le monde et la vie.
Nous sommes fiers de nos professeurs et
très reconnaissants. Dès notre retour, en
septembre 2010, nous partagerons notre
expérience avec vous, en direct ou à travers
ce journal afin de partager cette merveilleuse
expérience.
Rudina Hoxha
université d’Elbasan
Chaque année, l ‘Ambassade de France en Albanie essaye de proposer aux meilleurs étudiants la possibilité de partir en France. Mais il ne faut pas attendre son tour sans rien faire! La
motivation, le travail sont des éléments appréciés. N’oubliez pas les concours que l’Ambassade, grâce à sa collaboration avec de nombreuses organisations française s et francophones
proposent chaque année. Enfin, grâce à Campus France, vous pouvez vous renseigner sur les modalités d’inscription pour suivre des études universitaires ou autres en France.
Restez inforné!
ISMAIL KADARE
TEMPS DE
CHANGER
Ismaïl Kadaré est l'un des écrivains les plus célèbres de notre pays. C'est une
personnalité très importante de la vie politique et de la pensée du pays, en
représentant dans ses oeuvres la culture , l'histoire, les moeurs et les valeurs
de notre peuple dans le monde.
Cette personnalité de génie est née le 28 janvier 1936 à Gjirokaster dans le
sud de l'Albanie où il terminera le lycée. Il commencera les études supérieures
à l'université de lettres de Tirana, études qu'il finira à Moscou. Ses études
seront interrompues à cause de problèmes politiques entre l'Albanie et l'Union
Soviétique. Il reviendra dans son pays de naissance dans les années 60. C'est
à cette période qu'il mena sa carrière de journaliste et dirigea en même temps la
revue littéraire Les lettres Albanaises qu'il a publié en français.
En 1972, Kadaré sera nommé député du parti communiste contre son gré. Suite à
des œuvres jugées trop subversives par le parti communiste albanais et grand connaisseur du français, Ismaïl Kadaré s'exile en 1990 à Paris. Le fait d'avoir grandi sous
l'influence de la dictature communiste laissera des marques considérables dans sa vie
personnelle se reflétant aussi dans sa carrière d'artiste. Ses oeuvres ont été condamnées par le parti communiste de l'époque justement parce qu'elles mettent en
évidence les défauts du régime communiste.
Sa première oeuvre intitulée Le général de l'Armée morte, écrit en 1963,
connaît un grand succès international. Il est l'auteur de nombreuses oeuvres
et poèmes comme Rêveries, Le Pont aux trois arches, L'hiver de la grande
solitude, Avril brisé, et bien d'autres.
Kadaré, écrivain hors du commun, est lauréate de nombreux prix et titres.
En 1993, il obtient le prix 'Méditerranée' en Italie avec le roman La Pyramide. En 2005, il reçoit le prix de la première édition internationale de Man
Booker. Puis, il obtient en 2009 le prix du Prince des Asturies des Lettres.
Malgré qu'il fût plusieurs fois candidat pour le prix Nobel de littérature,
Kadaré ne le reçoit pas.
Le grand écrivain contemporain albanais est aujourd'hui membre de
l'Académie des sciences politiques albanaises et membre de
l'Académie Française des sciences morales. Reconnu dans le
monde entier, Ismaïl Kadaré partage sa vie entre Paris et
Tirana. Kadaré
continuera à exceller dans son domaine et à
nous rappeler que nous, albanais, devrions nous sentir fiers
de ce qu'on est.
Edmira KURTULAJ, 2ème
année de l'Université de Shkodra
J'existe seule,
dans ce monde
noir,
Monde qui ment
et que je ne peux
croire.
Une vie monotone, qui ne
change jamais
Dans ce petit
monde, comme le
temps est
mauvais.
Enfin, un jour je
le changerai.
Triste, mécontente, fatiguée de
rêver,
Je suis partie
pour une meilleurevie,
Trouver un
monde sans souci
Pendant tout le
voyage,j'aiété
accompagnée
D'un amour vrai,
L'amour de ma
famille, de mes
amis.
Tout ce voyage,
l'amour m'a souri
Dans l'air frais de
la montagne
J'ai trouvé un
trésor
La vraie amitié.
Romina Moi,
Raqi Qirinxhi,
Korçë
A vos plumes !
Les pages de la Mouche seront très heureuses d’accueillir vos écrits. Tous les textes que vous nous enverrez seront étudiés, alors n’hésitez pas à écrire pour avoir le
plaisir d’être publié dans le seul journal francophone en Albanie !
Le journal n’a aucun tabou et accepte ainsi les poésies, les textes d’humeur, les recettes, les commentaires sur l’actualité et autres, les essais. Il suffit d’écrire en
français (votre texte sera relu et corrigé au besoin) et d’envoyer une image pour illustrer votre texte ! L’équipe rédactionnelle attend avec impatience de vous lire.
LA
MOUCHE
2011
ÇA BOUGE!
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11
Pour quelqu'un qui apprend le français, sa culture et sa civilisation, aller en France, c'est un rêve
Enida Muça voyage en
France avec 9 lycéens d'Elbasan
Les voyages sont tous agréables.
J'ai été invitée à partir en France, à
Besançon avec 9 élèves de mon école. Pour
moi, c'était la première fois que j'allais à
l'étranger.
Notre voyage a duré 10 jours, deux jours
en Italie, un jour en Suisse et sept jours en
France. Le samedi 17 avril au soir, on était au
port à Durres parce qu'on est parti en bateau
jusqu'à Bari. Après, on est parti avec notre
minibus à Rimini où on a passé la nuit dans un
hôtel. Rimini était une ville magnifique. On
s'est promené au bord de la mer. C'était super!
L'hôtel était à quelques kilomètres de la
Suisse. Le matin, à 6h30, on est parti en
France. Mais toute la journée, on a découvert
la Suisse. C'était un pays magnifique. Il y
avait des tunnels sous d'immenses montagnes
enneigées, il y avait aussi un grand lac " le lac
Léman ". C'était un paysage époustouflant.
On a même vu des gens sauter en parachute.
On est arrivé en France, à Besançon, dans la
soirée vers 20h15 et nous sommes restés sept
jours. On est arrivé au lycée Saint-Paul. Làbas, nos correspondants français nous
attendaient car nous logions chez eux. J'ai
rencontré ma famille française. Ma correspondante était une fille de 17ans. Elle s'appelle
Juliette. Elle habitait avec sa famille, sa mère,
son père et ses deux frères. Je les ai beaucoup
appréciés. A Besançon, les gens sont sympathiques. Ils aimaient parler. Ils prenaient le
temps de vivre. Le matin, on est allés au lycée
Saint-Paul et on a assisté à une heure de leçon
Les lycéens d’Elbasan et les trois professeurs
j'ai aimé par dessus tout, c'était les promenades en bateau-mouche. Inoubliable !
On a visité aussi le vieux Dijon et des
quartiers intéressants où il y avait des
magasins très sympas. Les jardins étaient
grands et magnifiques. On pratiquait des
sports aussi. Un après-midi, on est allé jouer
bowling, un autre à la patinoire. J'ai goûté les
spécialités françaises : Les crêpes, miam
!!!C'était excellent. On a fait connaissance
avec les autres élèves. On a fait des discussions sur des cultures différentes. Avant
notre départ, les familles nous ont félicité
pour notre niveau de français et nous ont
offert beaucoup de cadeaux. Le dimanche 25
avril, on est partis pour venir en Albanie. On
est rentré chez nous avec une magnifique
impression de ce voyage. Pour moi, cela a été
une expérience fantastique que je ne vais
jamais oublier.Ah ! On adore les voyages.
Les noms des professeurs qui ont
accompagné le voyage à Besançon : Arian
Gani , Denis, et le directeur Fatos Bajraktari.
pour voir comment ça se passe en France. Le
midi, nous avons déjeuné tous ensemble à la
cantine du lycée et nous avons profité pour se
faire plus d'amis français. Après, on est allés
visiter le centre de la ville, les monuments, les
immeubles, les grands magasins. Et c'est vrai,
c'étaitgénial!
Le jour d'après, on a visité Colmar et
l'Alsace deux magiques sites historiques. On
s'est promené dans toute la ville et on a vu
aussi le petit train blanc et beaucoup de choses.
On est allé visiter la citadelle de Besançon, le
jardin zoologique, la maison de Victor Hugo,
l'Eglise Saint-Martin, un musée, etc... Ce que
Enida Muça avec la collaboration
d'Era et Denada Boçi
Nous vous présentons un groupe musical très intéressant à travers une interview exclusive pour notre journal!
Quand l'amitié et la musique se rencontrent à Paris!
Alors Johan,quelle est votre relation avec
la musique?
L'intérêt pour la musique a été toujours
présent dans ma vie ! Pendant plusieurs années, j'ai pris des leçons de clarinette au lycée
artistique " Jordan Misja "mais après je les ai
interrompues pour commencer de nouvelles
études, tout à fait différentes, mais de toutes
façons, je suis resté fidèle à la musique !
Comment est née l'ide de créer un groupe
musical?
C'était en mai 2007 et j'étais en train de
faire un cours de batterie quand j'ai rencontré
pour la première fois Drilon, l'actuel guitariste,
en même temps le frère de Besar, un autre membre de notre ancien groupe " Lemon Soda "
dont les autres membres sont Keti, Ana et moi.
Pourquoi " Lemon Soda " et pourquoi
ancien groupe ?
Lemon Soda parce que, par coïncidence,
c'était notre boisson préféré et on a pensé que
ce serait une idée très originale de nommer notre
groupe comme ça !
Ancien groupe parce que, pour des raisons personnelles, surtout les études, les membres sont partis, et je vous laisse deviner où
??!Bien sûr, en France ! Mais on se rencontre
toujours en été, parce que c'est l'amitié et beaucoup d'autres choses qui nous lient !
Est-ce que vous avez d'autres projets, toujours liés avec la musique ?
Oui, on a créé un autre groupe dont le
nom est encore à décider, mais cette fois-ci
on a les idées claires, discographiquement
parlant !
Qu'est ce que vous pouvez nous dire concernant ce nouveau projet musical ?
Concernent le nom, on a pensé d'abord "
Sleep Fire ", mais c'est encore à décider, on
pense avoir une page W eb pour informer nos
Johan Rugji, un des
membres du groupe,
nous a fait le plaisir de
répondre à des
questions concernant
son groupe
fans, en effet il y a beaucoup de choses à faire mais
on fera l'impossible pour les réaliser.
Et les membres du groupe?
Drilon est toujours le guitariste, je suis le batteur et Krist est notre nouveau " vocaliste ".
Quel sont vos plans ?
L'album ! On a déjà 4 chansons prêtes et on
pense que d'ici à l'été, l'album entier sera complet.
" Infinity " sera peut-être le nom de l'album,
mais ce n'est pas encore décidé !
Quel est le type de musique que vous faites ?
Rock Expérimental, Soft rock, Hard rock
et Métal. Nos premiers pas on été des " cover ",
donc des reprises de chansons de Iron Maiden,
Metalica, Whitesnake, Bon Jovi, mais aussi
System of a Down ou Pantera.
Quelques groupes français ?
Bien sûr, Noir Désir !
Qui crée les chansons ?
J'écris les textes et Krist fait la musique.
Vous êtes très liés avec la France ? Pourquoi?
J'étudie à la Faculté d'architecture et par
conséquent, vous pouvez comprendre pourquoi je suis très lié avec la France ! J'adore l'art
gothique et tout ce qui concerne l'architecture
ancienne et moderne.
J'aime aussi les concerts qui s'organisent
chaque semaine avec différents groupes musicaux, enfin, il y a la gastronomie, vous pouvez
me dire ce qu'il y a de meilleur que la baguette et
les fromages français ?!
J'envie Krist, il étudie à Poitiers,
l'informatique et je pense qu'il a vraiment de la
chance!(rires)
Enfin Johan, au nom de tout le groupe,
qu'est ce que vous promettez au public qui
tient à connaitre votre musique après cette interview ?
On promet de l'originalité et on veut transmettre notre enthousiasme de vie et de faire de
la musique! Je pense que de nos jours, les jeunes doivent s'engager beaucoup plus dans la
musique, le sport ou quoi que ce soit pour ne
pas devenir victimes des vices !
Interview exclusive
d’un groupe français
IDIOGRAME
Idiograme est un groupe fondé en
Octobre 2004. Ce premier trio manquait
de moyen mais vivait pour l’amour de
la musique et de l’écriture de textes.
Deux années plus tard, le groupe change.
Avec la venue d’une basse et d’une batterie, le groupe s’ouvre à de nouveaux
horizons musicaux plus rock et électro.
Idiograme trouve sa forme nous
l’espérons définitive, en 2008, avec
Julien Larrotte à la batterie, Damien
Gauvin à la basse, Aline Leroy au clavier et au chant, et Antoine Compagnon au clavier.
Le groupe commence à se faire
connaître en France et a joué cette année en Allemagne à Marburg lors d’un
Festival et au Festival du Printemps de
Bourges.
On a eu la possibilité d’interviewer
Damien Gauvin avec Skype. Nous
avons apprécié ce moment, et Damien
nous a promis que si le groupe pouvait,
il viendrait donner un concert en Albanie. Nous lui avons demandé le titre
de la prochaine chanson, mais c’est une
surprise.
Pour tous les gens qui adorent la
musique rock électro, nous vous conseillons d’écouter ce groupe sur myspace. Nous avons beaucoup aimé leur
chanson « Give me unreal » et nous
sommes impatients d’écouter leur dernier titre. Leurs chansons sont fantastiques. Ils ont vraiment du talent.
Merci !
Drilona Xhemalallari, Université de
Langues Étrangères, Tirana
Gestian Potko
et Hermes Paraqindës,
Lycée Raqi Qirinxhi
LA
MOUCHE
2011
LETTRE
Expressions imagées
SITE
w w w.la-mouche.jimdo.com
12
Voici quelques images qui mettent en scène
des expressions françaises. Retrouver
l’expression qui correspond à l’image
1- Jeter l’argent par les fenêtre.
( Dépenser son argent pour
acheter des choses inutiles)
2- Faire l’autruche.
( Faire semblant de ne pas voir
les problèmes/ Ne pas regarder
la vérité en face)
3- Avoir la tête dans les nuages.
( Être sans arrêt en train de
rêvasser/ Penser à autre chose)
4- Se couper les cheveux en 4.
( Chercher les complications
alors qu’il peut y avoir une
solution simple)
5- Avoir la tête comme une
enclume.
(Avoir très mal à la tête)
6- Avoir le cœur sur la main.
( Être très généreux)
7- Avoir un coup de foudre
(Tomber amoureux de)
Delphine Capron,
Elbasan
Une nouvelle écrite avec les Dix mots proposée au concours. Il existe trois fins possibles à cette
histoire. A vous de choisir celle qui vous convient. Envoyez un mail à la " mouche Korca " pour
que nous sachions la fin qui vous a le plus plu. Bonne lecture !
Magie-Folie
Parfois, même quand des choses nous semblent irréelles, elles peuvent vraiment exister, parce
que la vie c'est comme ça : un mystère !! N'oubliez
pas : Impossible = I'm possible (ce qui signifie " je
suis possible " en anglais)….tout se base sur cette
contradiction…en est-ce d'ailleurs une ?
Voilà une histoire de fantaisies …et de surprises… !
Vous pourrez choisir la fin qui vous plaira,
car tout est possible !
Après la sortie du livre " Harry Potter ", une
minorité de gens qui habitaient en Angleterre commence à s'inquiéter. Leur secret était en danger.Ils
étaient devenus très susceptibles. K.R, écrivain,
comment diable avait elle fait pour découvrir leur
véritable identité ? Son imagination allait très loin,
ou elle était au courant de quelque chose ? Il y
avait sûrement un intrus dans leur communauté.
Mais c'était qui ce maudit Cheval de Troie qui
menaçait de ruiner leur existence ? La vie quotidienne de ces magiciens était maintenant bouleversée.
Désormais, ils devaient faire très attention à leurs
petites magies. C'était le temps de minimiser ces
superbes trucs et commencer à se comporter comme de simples humains. Mais comme vous le
pouvez deviner, ça ne pouvait pas être une entreprise facile, et surtout pas pour Slam…
Slam : un adolescent de 18 ans. Encore
quelque mois et il aurait sa licence de Magicien
niveau avancé. T-shirt, jeans, baladeur en poche,
skateboard et il était prêt à faire des catastrophes.
Sa philosophie : " In omnia paratus " (en
latin : " prêt à tous " pour se divertir). Pauvre
Hector qui ne pouvait pas tenir son rythme !
Hector : le mentor de Slam. Vieux magicien,
très sage. Lunettes, barbe longue et blanche (vous
êtes libres de l'imaginer comme Merlin), habillé
comme un homme normal de 70 ans. Il avait confiance en Slam et en ses capacités de magie, mais
sa spontanéité était dangereuse ! Pourtant, il la
justifiait toujours en disant : " Crescendo s'impara
" (ce qui signifie en italien : " on apprend en grandissant "). Chaque jour Slam allait à l'école, il
ouvrait son armoire en un simple claquement de
doigts. En un clin d'œil, il faisait ses devoirs. Il
disait " Glumtica " et pouf : le prof était attaché à
la chaise. Mais quand même, il faisait tout ça, sans
risquer d'être vu.
Une nuit, alors qu'il rentrait chez lui, dans
un coin sombre de la rue, il aperçut un mec qui
avait attrapé une fille, peut-être pour lui voler son
portefeuille. En s'approchant il vit des dents
posées sur le cou de la fille. Il devrait absolument
intervenir, même si cela signifiait montrer son identité, ou pire : commencer une guerre avec la communauté des vampires. Malgré ces deux variantes,
il ne pouvait pas rester indifférent. " Lampus dias
" et paf : une forte lumière s'est vue et le vampire
est devenu cendres. La fille, pale et traumatisée
s'est mise à pleurer. Elle ne comprenait rien. Elle
ne savait pas à quoi croire, mais elle lui devait la
vie.
Pour la calmer, Slam l'emporta chez lui. Hector était en crise. C'était très imprudent la présence
de cette fille : Rory. Il fallait la potion pour lui
effacer la mémoire. Mais tous les deux, Hector et
Slam, savaient que c'était injuste d'agir de cette
façon !
Rory : une jeune fille de 18 ans, brune,
cheveux longs. Elle détenait le médaillon de
Vénéra, mais elle ne le savait pas encore. Le médaillon de Vénéra : un antique médaillon, qui selon
la prophétie d' Ergoplum permettait de prendre
possession d'un autre corps en se mettant dans
la peau de la personne (donc une forme de
métempsycose).
A vous de jouer. Lisez les trois fins
possibles à cette histoire et choisissez!
Fin 1
Pendant ce temps là, les vampires avaient trouvé les cendres de
Lazzarus, celui que Slam avait tué. Pour se venger, ils ont attaqué en
pleine nuit les magiciens qui étaient en train de dormir, parce qu'ils
avaient pris une grosse dose de " valiumus magicus ". Tous les
magiciens sont morts et Rory n'a jamais découvert qu'elle détenait ce
médaillon.
Fin 2
Ils ont décidé de la connaitre mieux et après de trouver une
solution. Les jours passaient et elle se trouvait bien au sein de ces
bons magiciens. Slam était devenu un cher ami pour elle. Rory ne
voulait pas quitter cet endroit. Depuis la mort de ses parents, elle se
sentait toujours seule, mais maintenant les choses étaient différentes...
Un jour, en entrant dans sa chambre pour prendre un livre,
Hector voit quelque chose qui brillait sur son lit. Il s'est approché et
il ne pouvait pas en croire ses yeux: c'était le médaillon!!! Une vie
entière à le chercher, et le voila, c'était là!! Rory était l'élue!!!
La nuit où les vampires ont attaqué pour se venger de la mort de
Lazzarus, les magiciens ont utilisé la force du médaillon. Hector, le
plus expert, est entré dans le corps du chef des vampires.
Les magiciens étaient sauvés ! Ils continuèrent à vivre normalement et en harmonie en minimisant leur magie, ou presque.... Rory
était encore très enthousiaste de son don et aimait bien l'utiliser.
.
Fin 3
Tout le monde s'est mis d'accord pour que Rory reste dans leur
commun auté. En bavardant avec Hector, celui-ci remarqua son médaillon. Il était stupéfait!! En même temps qu'il était en train d'expliquer
à Rory la force de ce médaillon, des petits aliens qui jouaint avec un
gros laser, ont dirigé le laser vers la terre, et plus précisément: dans les
exactes cordonnées de la chambre où se trouvaient Hector et Rory en
les neutralisant!!! (Mais nous jurent que ne l'ont pas fait exprès).
Iva Stratoberdha
Lycée R.Qirinxhi
LA
MOUCHE
2011
SECRET
SITE
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13
Vous vous souvenez des petits bobos que vous vous faisiez lorsque vous étiez enfant : une chute à vélo, une
grosse piqure de moustique, de violents coup de soleil, d'affreux boutons de fièvres, et bien d'autres blessures
Les remèdes de grand-mères
Votre grand-mère, votre mère ou une
voisine bien avisée venait pour vous soigner
avec un remède à base d'éléments naturels
qui soulageaient votre douleur comme par
magie pour aussitôt retourner jouer aux gendarmes et aux voleurs.
Avec mes collègues de l'université nous
avons rassemblé l'ensemble des petits trucs
magiques qui nous aident à surmonter les
maux de la vie et en voici la liste :
Les coups de soleil
Les beaux jours sont de retour et le
soleil peut être très agressif. Si un jour vous
revenez de la plage avec des coups de soleil,
vous pouvez vous enduire de yaourt ou de
rondelles de concombre sur les zones du
corps qui ont été exposées.
Les boutons de fièvre ou herpès
Ce bouton qui vous brûle et vous démange la lèvre va désormais faire partie du
passé.
Les herpès apparaissent souvent à cause
du stress et de la fatigue. Vous devez commencer par prendre un thé à base de thym
(qui empêche l'infection), boire un jus
d'orange (pour faire le plein de vitamines),
faire de bonnes nuits de sommeil et cela pendant 3jours.
Ensuite vous pouvez appliquer différentes choses pour apaiser le bouton : du
citron (le jus de citron provoque une petite
douleur mais il désinfecte en profondeur),
du dentifrice ou du rouge à lèvre.
Piqure d'abeille
Pour atténuer la zone piquée par
l'abeille, vous devez presser de jeunes grains
de raisin encore verts et étaler le jus sur la
piqure. Puis, après avoir imbibé un pansement avec votre préparation, vous pouvez
le mettre sur la zone à soulager.
Piqure de moustique
Prendre un coton et l'imbiber de raki
puis le passer sur la piqure.
Brûlure
Si vous venez de vous brulez, vous devez immédiatement mettre la zone à soulager sous l'eau très froide pour atténuer la
douleur.Vous pouvez également masser avec
du sel pour éviter que la brûlure ne gonfle.
Il est aussi possible d'étaler de la sauce
tomate ou encore de masser avec une pomme
de terre coupée en deux.
le coin d'une table, le pied d'une chaise ou
encore l'angle de la porte ! Et ces petits bobos laissent souvent des traces, des " bleus
". Après le coup, étaler une purée réalisé à
base d'oignons+sel .
Infection
Une plaie ouverte est un nid à microbes.
Il y a deux petits remèdes de grand-mère qui
peuventt servir à nettoyer cette plaie.
Premièrement, appliquer une pâte faite
à base de farine +huile+sucre, ça a l'air
étrange mais d'après ma collègue, ça marche.
Deuxièmement, vous pouvez extraire la
chair de la plante appelé en albanais " lule
veshi " et " lule gomari " (Chardon en français)
puis l'appliquer sur la plaie.
Amygdale
Lorsque vous avez les amygdales infectées, il est plus rapide de réaliser le remède
suivant que de prendre des antibiotiques.
Vous préparez un petit mélange dans une
tasse avec un peu d'eau et du bicarbonate.
Vous prenez un tissu bien propre que vous
pouvez désinfecter à l'aide d'un fer à repasser.
Il est nécessaire d'être deux pour cette
opération. Vous êtes assis sur une chaise et
l'autre personne applique soigneusement le
mélange sur le tissu qu'elle a disposé au bout
de son doigt. Ensuite, elle introduit son doigt au fond de votre gorge en appuyant sur
les amygdales pour en faire sortir l'infection.
Ce remède est réellement très efficace,
je vous le dis en connaissance de cause.
Cependant, ce sera probablement le moment
le plus désagréable de votre vie. C'est-à-dire
que ça fait tout de même un petit peu mal.
Vous pouvez aussi boire du raki et faire
des gargarismes à base de jus de citron.
Les bleus
Il nous arrive à tous de nous cogner sur
Un gros coup sur la tête
Si vous vous cognez violement sur la
tête, pour éviter que la bosse ne gonfle, vous
pouvez appuyer sur la zone avec une pièce
de monnaie.
Un doigt coincé dans une porte
Lorsque vous coincez un de vos doigts
dans une porte, ou qu'un morceau de carrelage vous tombe sur le doigt de pied, il faut
immédiatement le mettre dans de la glace
(après avoir hurlé bien sûr !) pour éviter qu'il
ne double de volume.
Si votre doigt commence à noircir cela
veut dire que votre sang s'y accumule. La
seule solution qui vous reste est de le percer
à l'aide d'une aiguille désinfectée. A défaut
d'avoir une aiguille vous pouvez prendre un
trombone.
Morsure de chien
Lorsqu'un chien vous mord, vous devez
lui couper des poils et les frotter contre la
plaie.
Je n'ai jamais essayé de couper les poils
d'un chien qui venait de me mordre mais pourquoi pas ! A vous de voir.
mixtures magiques pour les
soins esthétiques
Les remèdes de grand-mères ne sont pas
uniquement utilisés pour soulager les bobos. Nos grand-mères avaient aussi pensé aux
mixtures magiques pour les soins esthétiques.
En voici quelques exemples :
Recette
Ballakum
Gâteau de Maman
Les ingrédients:
Pour 1 kilo de sucre, il faut :
- 1 kilo de farine
- 7 œufs
- 400gr de beurre
- 1 tasse à café de levure
Dans un récipient, mettre le beurre et le
faire fondre. Ensuite incorporer le sucre et
battre avec un mixeur pendant une heure.
Puis, ajouter les œufs et la farine. Battre
encore jusqu'à ce que la pâte ne soit plus
très forte et mettre la levure.
Déposer de petits tas sur une plaque
préalablement beurré (pour pas que ça ne
colle) puis faire cuire à peu près 20mn à
150°C.
Les ingrédients :
- 300 gr de farine
- 150 gr de beurre
- 3 œufs
- 1 verre de lait
- 100 gr de Cacao
- Une pincée de sel
Dans une casserole, on mélange les jaunes
d'œuf avec le sucre. Puis, lorsque la pâte est
devenue compacte, on ajoute le beurre, le
cacao, le lait, la farine, la pincée de sel, et les
blancs en neige.
On mélange, jusqu'à ce que la pâte soit
devenue compacte de nouveau, puis on la
dépose dans un plat à gâteau. Faire cuire le
tout à 150°C pendant 30mn.
Griselda Qorri
Griselda Qorri
Pour les cheveux
Voici la recette de différents masques à
appliquer :
Pour les nourrir : faire un mélange à
base de deux cuillères à soupe de citron + un
jaune d'œuf+huile d'olive jusqu'à obtenir la
quantité que vous souhaitez.
Pour les faire briller : le vinaigre de raisin dilué dans un litre d'eau. Ce mélange est
souvent utilisé pour rincer les cheveux. Après
l'application de cette mixture, il est donc inutile de se rincer les cheveux.
Pour les boucler : Après avoir lavé vos
cheveux, lorsque vous les séchez, appliquez
un peu de bière, de la pointe des cheveux
jusqu'à la racine pour pouvoir fixer durablement les boucles.
Pour la peau
Pour hydrater : Coupez des rondelles
de concombre et disposez-les sur votre visage puis laissez agir pendant une heure.
Pour décaper :Appliquez du jaune d'œuf
sur votre visage, attendez que l'application
sèche et rincez.
Pour purifier : Faire bouillir de l'eau
dans une casserole. Installez-vous autour
d'une table avec la casserole. Mettez votre
tête au dessus de la vapeur d'eau.
Pour un bronzage plus beau : Manger
des carottes en salade ou en soupe. Vous pouvez aussi en faire du jus. Ce légume est composé de carotène ce qui favorise la pigmentation de la peau.
Pour les ongles
Pour avoir des ongles plus forts, tremper vos mains dans un mélange à base d'eau
et de sel pendant 30min.
Delphine Capron en collaboration
avec Besa Simitçiu, Marjana Papamihali, Greta Robja, Pédagogues à
l’Université d’Elbasan
LA
MOUCHE
2011
COUP DE COEUR
SITE
w w w.la-mouche.jimdo.com
14
VOICI UNE NOUVELLE ORIGINALE DE MAUPASSANT, TIRÉE DE TOINE ET AUTRES CONTES NORMANDS.
Boitelle
e père Boitelle (Antoine) avait,
dans tout le pays, la spécialité
des besognes malpropres. Toutes
les fois qu'on avait à faire net
toyer une fosse, un fumier, un
puisard, à curer un égout, un trou de fange
quelconque c'était lui qu'on allait chercher.Ils'en
venait avec ses instruments de vidangeur et ses
sabots enduits de crasse, et se mettait à sa besogne en geignant sans cesse sur son métier.
Quand on lui demandait alors pourquoi il faisait
cet ouvrage répugnant, il répondait avec résignation:
" Pardi, c'est pour mes éfans qu'il faut nourrir. Ça rapporte plus qu'autre chose. " Il avait, en
effet, quatorze enfants. Si on s'informait de ce
qu'ils étaient devenus, il disait avec un air
d'indifférence : " N'en reste huit à la maison. Y
en a un au service et cinq mariés. " Quand on
voulait savoir s'ils étaient bien mariés, il reprenait
avec vivacité : " Je les ai pas opposés. Je les ai
opposés en rien. Ils ont marié comme ils ont
voulu. Faut pas opposer les goûts, ça tourne
mal. Si je suis ordureux, mé, c'est que mes par-
L
Ce goût-là, ce
goût de l'exotique,
il l'a
v ait dans le
l'av
sang comme on a
celui de la chasse,
de la médecine ou
de la prêtrise
ents m'ont opposé dans mes goûts. Sans ça,
j'aurais devenu un ouvrier comme les autres. "
Voici en quoi ses parents l'avaient contrarié
dans ses goûts. Il était alors soldat, faisant son
temps au Havre, pas plus bête qu'un autre, pas
plus dégourdi non plus, un peu simple pourtant. Pendant les heures de liberté, son plus grand
plaisir était de se promener sur le quai, où sont
réunis les marchands d'oiseaux. Tantôtseul,tantôt
avec un pays, il s'en allait lentement le long des
cages où les perroquets à dos vert et à tête jaune
des Amazones, les perroquets à dos gris et à tête
rouge du Sénégal, les aras énormes qui ont l'air
d'oiseaux cultivés en serre, avec leurs plumes
fleuries, leurs panaches et leurs aigrettes, les
perruches de toute taille, qui semblent coloriées
avec un soin minutieux par un bon Dieu miniaturiste, et les petits, tout petits oisillons sautillants, rouges, jaunes, bleus et bariolés, mêlant
leurs cris au bruit du quai, apportent dans le
fracas des navires déchargés, des passants et des
voitures, une rumeur violente, aiguë, piaillarde,
assourdissante, de forêt lointaine et surnaturelle. Boitelle s'arrêtait, les yeux ouverts, la bouche
ouverte, riant et ravi, montrant ses dents aux
kakatoès prisonniers qui saluaient de leur huppe
blanche ou jaune le rouge éclatant de sa culotte
et le cuivre de son ceinturon. Quand il rencontrait un oiseau parleur, il lui posait des questions ; et si la bête se trouvait ce jour-là disposée
à répondre et dialoguait avec lui, il emportait
pour jusqu'au soir de la gaieté et du contentement. À regarder les singes aussi il se faisait des
bosses de plaisir, et il n'imaginait point de plus
grand luxe pour un homme riche que de posséder ces animaux ainsi qu'on a des chats et des
chiens. Ce goût-là, ce goût de l'exotique, il l'avait
dans le sang comme on a celui de la chasse, de la
médecine ou de la prêtrise. Il ne pouvait
s'empêcher, chaque fois que s'ouvraient les
portes de la caserne, de s'en revenir au quai comme s'il s'était senti tiré par une envie.
Or une fois, s'étant arrêté presque en extase devant un araraca monstrueux qui gonflait
ses plumes, s'inclinait, se redressait, semblait
faire les révérences de cour du pays des perroquets, il vit s'ouvrir la porte d'un petit café attenant à la boutique du marchand d'oiseaux, et
une jeune négresse, coiffée d'un foulard rouge,
apparut, qui balayait vers la rue les bouchons et
le sable de l'établissement. L'attention de Boitelle fut aussitôt partagée entre l'animal et la
femme, et il n'aurait su dire vraiment lequel de
ces deux êtres il contemplait avec le plus
d'étonnement et de plaisir. La négresse, ayant
poussé dehors les ordures du cabaret, leva les
yeux, et demeura à son tour éblouie devant
l'uniforme du soldat. Elle restait debout, en face
de lui, son balai dans les mains comme si elle lui
eût porté les armes, tandis que l'araraca continuaitàs'incliner. Or le troupier au bout de quelques
instants fut gêné par cette attention, et il s'en alla
à petits pas, pour n'avoir point l'air de battre en
retraite.
Mais il revint. Presque chaque jour il passa
devant le café des Colonies, et souvent il aperçut
à travers les vitres la petite bonne à peau noire
qui servait des bocks ou de l'eau-de-vie aux matelots du port. Souvent aussi elle sortait en
l'apercevant ; bientôt, même, sans s'être jamais
parlé, ils se sourirent comme des connaissances ;
et Boitelle se sentait le coeur remué, en voyant
luire tout à coup, entre les lèvres sombres de la
fille, la ligne éclatante de ses dents. Un jour enfin
il entra, et fut tout surpris en constatant qu'elle
parlait français comme tout le monde. La bouteille
de limonade, dont elle accepta de boire un verre,
demeura, dans le souvenir du troupier, mémorablement délicieuse ; et il prit l'habitude de venir
absorber, en ce petit cabaret du port, toutes les
douceurs liquides que lui permettait sa bourse.
C'était pour lui une fête, un bonheur auquel
il pensait sans cesse, de regarder la main noire de
la petite bonne verser quelque chose dans son
verre, tandis que les dents riaient, plus claires
que les yeux. Au bout de deux mois de fréquentation, ils devinrent tout à fait bons amis, et Boitelle, après le premier étonnement de voir que les
idées de cette négresse étaient pareilles aux bonnes
idées des filles du pays, qu'elle respectait
l'économie, le travail, la religion et la conduite,
l'en aima davantage, s'éprit d'elle au point de vouloir l'épouser. Il lui dit ce projet qui la fit danser
de joie. Elle avait d'ailleurs quelque argent, laissé
par une marchande d'huîtres, qui l'avait recueillie, quand elle fut déposée sur le quai du Havre
par un capitaine américain. Ce capitaine l'avait
trouvée âgée d'environ six ans, blottie sur des
balles de coton dans la cale de son navire,
quelques heures après son départ de New York.
Venant au Havre, il y abandonna aux soins de
cette écaillère apitoyée ce petit animal noir caché
à son bord, il ne savait pas par qui ni comment.
La vendeuse d'huîtres étant morte, la jeune
négresse devint bonne au café des Colonies. Antoine Boitelle ajouta :
" Ça se fera si les parents ne s'y opposent
point. J'irai jamais contre eux, t'entends ben, jamais ! Je vas leur en toucher deux mots à la
première fois que je retourne au pays. "
La semaine suivante en effet, ayant obtenu
vingtquatre heures de permission, il se rendit dans
sa famille qui cultivait une petite ferme à
Tourteville, près d'Yvetot. Il attendit la fin du
repas, l'heure où le café baptisé d'eau-de-vie rendait les coeurs plus ouverts, pour informer ses
ascendants qu'il avait trouvé une fille répondant
si bien à ses goûts, à tous ses goûts, qu'il ne
devait pas en exister une autre sur la terre pour
lui convenir aussi parfaitement. Les vieux, à ce
propos, devinrent aussitôt circonspects, et demandèrent des explications. Il ne cacha rien
d'ailleurs que la couleur de son teint. C'était une
bonne, sans grand avoir, mais vaillante, économe,
propre, de conduite, et de bon conseil. Toutes
ces choses-là valaient mieux que de l'argent aux
mains d'une mauvaise ménagère. Elle avait
quelques sous d'ailleurs, laissés par une femme
qui l'avait élevée, quelques gros sous, presque
une petite dot, quinze cents francs à la caisse
d'épargne. Les vieux, conquis par ses discours,
confiants d'ailleurs dans son jugement, cédaient
peu à peu, quand il arriva au point délicat. Riant
d'un rire un peu contraint:
" Il n'y a qu'une chose, dit-il, qui pourra
vous contrarier. Elle n'est brin blanche. " Ils ne
comprenaient pas et il dut expliquer longuement
avec beaucoup de précautions, pour ne les point
rebuter, qu'elle appartenait à la race sombre dont
ils n'avaient vu d'échantillons que sur les images
d'Épinal. Alors ils furent inquiets, perplexes,
craintifs, comme s'il leur avait proposé une union
avec le Diable. La mère disait : " Noire ? Combien
qu'elle l'est ? C'est-il partout ? " Il répondait : "
Pour sûr : Partout, comme t'es blanche partout,
té ! " Le père reprenait : " Noire ? C'est-il noir
autant que le chaudron ? " Le fils répondait : "
Pt'être ben un p'tieu moins ! C'est noire, mais
point noire à dégoûter. La robe à m'sieu l'curé est
ben noire, et alle n'est pas plus laide qu'un surplis qu'est blanc. " Le père disait : " Y en a-t-il de
pu noires qu'elle dans son pays ? " Et le fils,
convaincu, s'écriait : " Pour sûr ! "
Mais le bonhomme remuait la tête. " Ça
doit être déplaisant ? "
Et le fils : " C'est point pu déplaisant
qu'aut'chose, vu qu'on s'y fait en rin de temps. "
La mère demandait : " Ça ne salit point le
linge plus que d'autres, ces piaux-là ? - Pas plus
que la tienne, vu que c'est sa couleur."
Donc, après beaucoup de questions encore,
il fut convenu que les parents verraient cette fille
avant de rien décider et que le garçon, dont le
service allait finir l'autre mois, l'amènerait à la
maison afin qu'on pût l'examiner et décider en
causant si elle n'était pas trop foncée pour entrer
dans la famille Boitelle. Antoine alors annonça
que le dimanche 22 mai, jour de sa libération, il
partirait pour Tourteville avec sa bonne amie.
Elle avait mis pour ce voyage chez les parents de son amoureux ses vêtements les plus beaux
et les plus voyants, où dominaient le jaune, le
rouge et le bleu, de sorte qu'elle avait l'air pavoisée
pour une fête nationale. Dans la gare, au départ
du Havre, on la regarda beaucoup, et Boitelle
était fier de donner le bras à une personne qui
commandait ainsi l'attention. Puis, dans le wagon de troisième classe où elle prit place à côté de
lui, elle imposa une telle surprise aux paysans
que ceux des compartiments voisins montèrent
sur leurs banquettes pour l'examiner par-dessus
la cloison de bois qui divisait la caisse roulante.
Un enfant, à son aspect, se mit à crier de peur, un
autre cacha sa figure dans le tablier de sa mère.
Tout alla bien cependant jusqu'à la gare d'arrivée.
Mais lorsque le train ralentit sa marche en
approchant d'Yvetot, Antoine se sentit mal à l'aise,
comme au moment d'une inspection quand il ne
savait pas sa théorie. Puis, s'étant penché à la
portière, il reconnut de loin son père qui tenait la
bride du cheval attelé à la carriole, et sa mère
venue jusqu'au treillage qui maintenait les curieux.
Il descendit le premier, tendit la main à sa bonne
amie, et, droit, comme s'il escortait un général, il
se dirigea vers sa famille. La mère, en voyant
venir cette dame noire et bariolée en compagnie
de son garçon, demeurait tellement stupéfaite
qu'elle n'en pouvait ouvrir la bouche, et le père
avait peine à maintenir le cheval que faisait cabrer coup sur coup la locomotive ou la négresse.
Mais Antoine, saisi soudain par la joie sans mélange de revoir ses vieux, se précipita, les bras
ouverts, bécota la mère, bécota le père malgré
l'effroi du bidet, puis se tournant vers sa
compagne que les passants ébaubis considéraient
en s'arrêtant, il s'expliqua. " La v'là ! J'vous avais
ben dit qu'à première vue alle est un brin détournante, mais sitôt qu'on la connaît, vrai de vrai, y
a rien de plus plaisant sur la terre. Dites-y bonjour qu'a ne s'émeuve point. " Alors la mère Boitelle, intimidée elle-même à perdre la raison, fit
une espèce de révérence, tandis que le père ôtait
sa casquette en murmurant : " J'vous la souhaite
àvot'désir. " Puis sans s'attarder on grimpa dans
la carriole, les deux femmes au fond sur des chaises
qui les faisaient sauter en l'air à chaque cahot de
la route, et les deux hommes par-devant, sur la
banquette. Personne ne parlait. Antoine inquiet
sifflotait un air de caserne, le père fouettait le
bidet, et la mère regardait de coin, en glissant des
coups d'oeil de fouine, la négresse dont le front et
les pommettes reluisaient sous le soleil comme
des chaussures bien cirées. Voulant rompre la glace, Antoine se retourna.
" Eh bien, dit-il, on ne cause pas ?
- Faut le temps ", répondit la vieille.
Ilreprit:" Allons,raconteàlap'titel'histoire
des huit œufs de ta poule. "
C'était une farce célèbre dans la famille. Mais
comme sa mère se taisait toujours, paralysée par
l'émotion, il prit lui-même la parole et narra, en
riant beaucoup, cette mémorable aventure. Le
père, qui la savait par coeur, se dérida aux premiers mots ; sa femme bientôt suivit l'exemple,
et la négresse elle-même, au passage le plus drôle,
partit tout à coup d'un tel rire, d'un rire si bruyant, roulant, torrentiel, que le cheval excité fit un
petit temps de galop. La connaissance était faite.
On causa. À peine arrivés, quand tout le monde
fut descendu, après qu'il eut conduit sa bonne
amie dans la chambre pour ôter sa robe qu'elle
aurait pu tacher en faisant un bon plat de sa façon
destiné à prendre les vieux par le ventre, il attira
ses parents devant la porte, et demanda, le coeur
battant : " Eh ben, quéque vous dites ? "
Le père se tut. La mère plus hardie déclara :
"Alle est trop noire ! Non, vrai, c'est trop. J'en ai
eu les sangs tournés.
-Vous vous y ferez, dit Antoine.
- Possible, mais pas pour le moment. "
Ils entrèrent et la bonne femme fut émue en
voyant la négresse cuisiner.Alors elle l'aida, la
jupe retroussée, active malgré son âge. Le repas
fut bon, fut long, fut gai. Quand on fit un tour
ensuite, Antoine prit son père à part.
" Eh ben, pé, quéque t'en dis ? "
Le paysan ne se compromettait jamais.
" J'ai point d'avis. D'mande à ta mé. "
Alors Antoine rejoignit sa mère et la retenant
enarrière:
" Eh ben, ma mé, quéque t'en dis ?
- Mon pauv'e gars, vrai, alle est trop noire.
Seulement un p'tieu moins je ne m'opposerais
pas, mais c'est trop. On dirait Satan ! "
Il n'insista point, sachant que la vieille
s'obstinait toujours, mais il sentait en son coeur
entrer un orage de chagrin. Il cherchait ce qu'il
fallait faire, ce qu'il pourrait inventer, surpris
d'ailleurs qu'elle ne les eût pas conquis déjà comme elle l'avait séduit lui-même. Et ils allaient tous
les quatre à pas lents à travers les blés, redevenus
peu à peu silencieux. Quand on longeait une clô-
bientôt, même,
sans s'être jamais
parlé, ils se
sourirent comme
des connaissances
; et Boitelle se
sentait le coeur
remué
ture, les fermiers apparaissaient à la barrière, les
gamins grimpaient sur les talus, tout le monde se
précipitait au chemin pour voir passer la " noire
" que le fils Boitelle avait ramenée. On apercevait
au loin des gens qui couraient à travers les champs
comme on accourt quand bat le tambour des annonces de phénomènes vivants. Le père et la mère
Boitelle effarés de cette curiosité semée par la
campagne à leur approche, hâtaient le pas, côte à
côte, précédant de loin leur fils à qui sa compagne
demandait ce que les parents pensaient d'elle. Il
répondit en hésitant qu'ils n'étaient pas encore
décidés. Mais sur la place du village ce fut une
sortie en masse de toutes les maisons en émoi, et
devant l'attroupement grossissant, les vieux Boitelle prirent la fuite et regagnèrent leur logis, tandis qu'Antoine soulevé de colère, sa bonne amie
au bras, s'avançait avec majesté sous les yeux
élargis par l'ébahissement. Il comprenait que c'était
fini, qu'il n'y avait plus d'espoir, qu'il n'épouserait
pas sa négresse ; elle aussi le comprenait ; et ils se
mirent à pleurer tous les deux en approchant de
la ferme. Dès qu'ils y furent revenus, elle ôta de
nouveau sa robe pour aider la mère à faire sa
besogne ; elle la suivit partout, à la laiterie, à
l'étable, au poulailler, prenant la plus grosse part,
répétant sans cesse : " Laissez-moi faire, madame Boitelle ", si bien que le soir venu, la vieille,
touchée et inexorable, dit à son fils :
" C'est une brave fille tout de même. C'est
dommage qu'elle soit si noire, mais vrai, alle l'est
trop. J'pourrais pas m'y faire, faut qu'alle r'tourne,
alle est trop noire. "
Et le fils Boitelle dit à sa bonne amie : " Alle
n'veut point, alle te trouve trop noire. Faut
r'tourner. Je t'aconduirai jusqu'au chemin de fer.
N'importe, t'éluge point. J'vas leur y parler quand
tu seras partie. "Il la conduisit donc à la gare en
lui donnant encore bon espoir et après l'avoir
embrassée, la fit monter dans le convoi qu'il regarda s'éloigner avec des yeux bouffis par les
pleurs. Il eut beau implorer les vieux, ils ne consentirent jamais.
Et quand il avait conté cette histoire que
tout le pays connaissait, Antoine Boitelle ajoutait
toujours : " À partir de ça, j'ai eu de coeur à rien,
àrien. Aucun métier ne m'allait pu, et j'sieus devenu ce que j'sieus, un ordureux. " On lui disait :
" Vous vous êtes marié pourtant.
- Oui, et j'peux pas dire que ma femme m'a
déplu pisque j'y ai fait quatorze éfants, mais
c'n'est point l'autre, oh non, pour sûr, oh non !
L'autre, voyez-vous, ma négresse, elle n'avait qu'à
me regarder, je me sentais comme transporté... "
LA
MOUCHE
2011
IMPRESSION
SITE
w w w.la-mouche.jimdo.com
15
Comme le dit un proverbe albanais, ici on n'a pas de montre mais on a le temps…
Albanie - Le pays des aigles
Je suis si loin d'elle et elle me manque tellement que je ne peux écrire que de façon
impersonnelle…voici la présentation d'une Albanie qui me touche toujours et encore malgré le
temps, malgré la distance. Merci à tous ceux qui ont fait de ces deux ans un merveilleux voyage.
Les cinq sens
en éveil et le
sixième en plus :
La vue
Beauté et variété des paysages
Pays d'eau et de montagne
La mer Adriatique, les plages et criques
de Sarranda, la Riviera de la Côte Ouest et les
lacs de l'Est ; partout l'eau avoisine les 28
degrés.
Les Alpes du Nord, le magnifique
TOMORRI (2700 m), la luminosité et les
couleurs nous installent dans le sud de
l'Europe. Des alpages et des falaises, des
collines et des champs, tous les paysages se
rencontrent en ce petit pays.
Les variations de couleurs de la terre
nous transportent des jaunes aux ocres en
passant par les pourpres à la violine ou encore
le brun et le blanc. Autant d'indices de la
richesse minérale du sous-sol albanais.
Lin, le village de pêcheur : " Et on se dit
qu'il fait bon vivre en Albanie pour des
moments simples comme ceux-là où nous
visitons le village : les maisons traditionnelles
font courir les treilles de vigne au-dessus des
ruelles pavées. Ombragées par ces tonnelles
végétales, des petites sentes descendent droit
au lac depuis la rue principale. Les ânes sont
plus répandus que les voitures, les chats et les
chiens alanguis au soleil nous regardent passer
sans émotion. Ce qui n'est pas le cas des
villageois, les enfants nous lancent des "bye
bye !" en rigolant et les adultes s'étonnent que
nous leur parlions en albanais. " (Extrait de
Carnet de Route 2005-06, Meli)
La campagne albanaise : " Une vallée
inaccessible par la route, au milieu coule une
rivière ; des chèvres et brebis picorant dans
les broussailles, suivies d'une jeune bergère ;
des oliviers et des champs en terrasses où
chemine tranquillement à dos d'âne, un homme
aux yeux remplis de questions face à l'étranger
; quelques bunkers pour le souvenir ; des
petites cascades à flanc de colline et le
roulement de l'eau fraîche et pure sur les
galets. " (Extrait de Carnet de Route 2005-06,
Meli)
Le goût
Culinaire
Terre d'accueil et de contrastes, l'Albanie
nous offre ses senteurs et ses goûts inconnus.
Le plaisir de manger du poisson " frais ",
le "koran" et le "belushkë" des grands lacs de
l'Est.
Les fruits du sud : la figue, le kaki, le
raisin, le citron, l'orange, la clémentine
Le café turc contre l'expresso italien
Le balakum, gâteau sablé de la fête du
printemps.
Et toutes sortes de plats cuisinés à base
d'aubergines, d'agneau, de produits
laitiers…toujours relevés mais jamais piquants.
L'odorat
Les marchés
Les étales de fruits secs et frais, de
légumes, d'épices, les produits laitiers bruts et
inconnus, les savons artisanaux…
La végétation
L'audition
Le chant, la fête ; la joie
" Nos guides chantent de plus belle
comme ils le feront régulièrement durant le
séjour… " (Extrait de Carnet de Route 200506, Meli)
Villes, édifices religieux, cohabitation en
bonne entente
Chants des habitants
Chants des muezzins dans les minarets,
l'appel à la prière
Chants des cloches aux églises
Chants des ânes
Chants des vendeurs de poisson, de pain
et autres colporteurs
Chants des klaxons
Chants des musiciens tsiganes lors des
fêtes religieuses
Chants des clarinettes pour les mariages
Le toucher
Communication et accueil
Contrairement aux idées reçues mal
informées vous n'y trouverez aucune agressivité, juste des regards étonnés d'habitants peu
accoutumés au tourisme. Et pourtant le
contact est facile, direct même sans parler
l'albanais, les gens communiquent facilement
avec n'importe qui saura offrir un sourire ou
un geste de politesse.
Tradition de l'accueil ancestral : Le
Kanun constituait le code pénal général. Les
albanais gardent comme tradition le respect de
l'étranger dont ils devaient être responsables
et respectueux.
Le geste et le contact sont partout
présents. A la poste où vous serrez serrés
dans une file d'attente anarchique, dans la rue
où une ravissante jeune femme vous poussera
de l'épaule, au marché mais aussi chez
l'habitant que vous rencontrerez au hasard
d'une promenade et qui vous invitera chez lui
pour boire le café. Et sans jamais être impoli
ou oppressant, la main serrée des hommes
fera place à l'embrassade des femmes et tous
s'assiéront autour de vous, au plus prés, pour
mieux vous ressentir.
Le ressenti
Le rythme
C'est un pays de la Méditerranée, entre
14 et 16 heures tout est fermé, certains ne
travaillent pas l'après-midi, puis en fin de
journée la ville se remet à vivre.
L'été vers 20h30, le Giro est un lent
défilé de marcheurs qui arpentent les rues
dans le seul but de rencontrer ses amis et de
discuter avec les autres habitants de la ville.
Ca ressemble à un 14 juillet français reproduit
chaque soir.
Déstructuration du temps
Le plus important n'est pas visible,
c'est le rythme qui change. Il faut accepter
de " lâcher prise " sur le temps. Notre
habitude occidentale de rentabiliser le
temps ne veut rien dire en Albanie. Pas de
planning, de prévision, ni de montre, les
choses se font ou pas, aujourd'hui ou
demain…et ce n'est pas important.
Sur la plage, au café, assis sur l'herbe,
sur le bord d'un trottoir, les gens semblent
parfois ne rien faire, mais ils regardent, ils
observent et ils SONT dans cette vie qui
n'est pas encore basée sur l'AVOIR.
Anachronique
Mais cette relation différente au temps
c'est aussi celle du temps historique. Hier
rejoint et parfois dépasse aujourd'hui.
Dans chaque ville, les attelages
d'équidés se mélangent aux véhicules à
moteurs les plus récents. Les Mercedes
cohabitent avec les charrettes à bras. Vous
serez surpris au détour d'une ruelle
blanchie à la chaux de vous trouvez nez à
nez avec une vache. Et vous sourirez à la
vue d'un vieillard courbé sur son âne
balbutiant des éclats de voix dans son
portable.
Les cafés Internet sont présents à
chaque coin de rue tandis que le barbier
rase méthodiquement son client.
Voyage humaniste
Découverte bouleversante : pour vous
comme pour ceux que vous rencontrerez ce
sera une première fois. Si vous sortez des
villes et partez à la découverte de l'Albanie
authentique des campagnes, vous croiserez
des habitants n'ayant jamais vu d'étranger
sur leurs terres. Le regard interrogateur et
neuf sur notre mode de vie nomade permet
des rencontres d'une simplicité et d'une
justesse rarissime en Europe. Vivez-le
pleinement en vous enrichissant de tous les
changements que cela vous apportera.
Il faut oublier un moment son confort
physique pour trouver une grandeur d'âme
inhabituelle.
Si vous savez offrir un peu de vousmême vous recevrez en retour bien plus que
ce que vous avez donné.
Un pays jeune d'âge et de mentalité
Ouverture après 50 ans de fermeture au
monde Les rues sont emplies de la jeunesse
du pays qui côtoie les grands-pères assis en
tailleur à l'ombre d'un arbre. Les uns téléphonent et boivent du café tandis que les autres
jouent aux échecs et boivent du raki. Des gens
et des animaux partout, une explosion de vie
paisible.
Mélanie Gontier, ancienne stagiaire
à l'Université d'Elbasan
LA
MOUCHE
2011
FRANÇAISE
SITE
w w w.la-mouche.jimdo.com
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Comme chaque année, le Ministère des Affaires Etrangères offrelapossibilitéàquatre
étudiant(e)s de venir exercer leur métier de professeur de Français Langue Etrangère.
Voici trois des jeunes femmes en poste en Albanie pour l'année 2010-2011
Stagiaires FLE en Albanie
Charlène Pringault
Je viens de Basse Normandie, d'une ville
presque inconnue des normands mêmes ; Flers
de l'Orne ! Cette région a du bon, elle est
connue pour ses plages historiques et
atmosphériques, sa gastronomie (le calvados,
le cidre, le camembert et bien d'autres
excellentes choses encore), mais aussi pour les
nombreux artistes qu'elle a fait naître et vivre
de ses paysages aux couleurs profondes entre
nacre coté mer et vert côté campagne. Région
réputée comme étant l'une des plus pluvieuses
de France, quelle n'a pas été ma surprise en
arrivant à Shkodra le 1er octobre 2010 dernier
! Une surprise diluvienne ! Et ajoutez à cela
les terribles inondations début décembre !
Mais pourquoi donc suis-je arrivée ici ?
Au départ de chaque voyage il y a une
intuition, une impulsion qui nous pousse vers
l'inconnu. C'est cet inconnu qui m'a amené au
fur et à mesure de mes voyages en Albanie.
Surtout après plus d'une année passée au
cœur de l'Europe, entre la Tchéquie et la
Slovaquie, et un merveilleux voyage dans les
Balkans, il me manquait l'Albanie, cette partie
incontournable pour comprendre l'Europe
réunifiée, entre Occident et Orient. L'histoire,
la géographie, les valeurs sociales que je me
faisais du pays m'intriguaient et l'Albanie
demeurait dans ma tête comme un mystère à
percer.Alors lorsque le destin est venu
frapper à ma porte avec ce poste à Shkodra, je
me suis lancée dans cette aventure, comme
une évidence. J'y ai découvert l'hospitalité
particulière aux albanais, et une distance nulle
entre les êtres humains qui réchauffent le cœur
et simplifient la vie. J'y ai aussi découvert des
paysages féeriques à faire tourner la tête
(particulièrement Thethi et le lac de Komani).
Malheureusement, peu d'albanais savent
profiter de ces beaux espaces et le manque de
respect envers la nature vient parfois jusqu'à
les blasphémer. La transition que vit l'Albanie
semble violente et fait multiplier ses profonds
paradoxes qui sont le miroir de problèmes
existant en France, et qui, en ce sens, peuvent
nous aider à comprendre nos propres failles.
Et c'est là l'essentiel du voyage et de l'échange,
apprendre sur l'autre autant que sur soi-même.
C'est en grande partie grâce à mon travail au
sein de l'université et du lycée bilingue de
Shkodra, grâce à mes étudiants et à mes
collègues, que chaque jour je découvre et
m'enrichie un peu plus de la culture et de la
société albanaise qui ont encore beaucoup à
m'apprendre et à m'apporter!"
Laurence Lefebvre
Laurence Lefebvre a 29 ans et elle est née
à Dunkerque, une ville située au nord de la
France. Laurence a étudié l'ingénierie à
Toulouse où elle a rencontré son petit ami.
Plus tard, elle est partie en Bolivie avec lui. Ils
sont restés en Amérique latine pendant trois
ans. En Bolivie, elle a trouvé un travail comme
professeur de français, et c'est devenu un
grand plaisir pour elle. C'est pourquoi elle est
maintenant en master 1 de didactique des
langues, et aussi stagiaire à Elbasan.
Laurence parle deux langues étrangères :
l'espagnol et l'anglais.
Elle aime beaucoup la musique, regarder
des films et aussi le sport même si elle ne le
pratique plus. Elle adore la randonnée en
montagne (elle a fait le tour du Mont-Blanc à
pied pendant deux semaines !).
Quant à son caractère, Laurence est
De gauche à droite: Charlène Pringault, Vi
rginieLe Troquer, Laurence Lefebvre et Julie Favre, le jour de leur arrivée à Tirana.
plutôt optimiste et gaie. Elle est un peu
timide mais ça change, elle ne s'énerve pas
facilement.
Quand je lui ai demandé comment elle
trouve l'Albanie et surtout Elbasan, elle a dit :
" J'aime bien l'Albanie. Au début c'était très
différent, c'était tout nouveau, et la communication était très difficile à cause de la langue.
Mais maintenant je me suis habituée, je me
suis fait des amis, j'ai appris à faire les
courses en albanais… j'aime bien vivre ici. Et
la cuisine albanaise est très bonne !" Maintenant, elle sait faire des byreks et va bientôt
essayer de cuisiner un tave kosi!
Questionnée sur ses projets pour l'avenir,
Laurence a avoué qu'elle ne savait pas… que
tout viendrait naturellement dans sa vie.
D'après une interview
réalisée par les élèves de XIIe du
lycée des langues d'Elbasan.
Virginie Le Troquer
Bonjour! Comment vous vous appelez?
Je m'appelle Vi
rginie Le Troquer.
Vous avez quel âge?
J'ai 27 ans.
Vous venez de quelle région en
France?
Je suis originaire de Bretagne. C'est à
l'ouest de la France. Le plus simple pour la
situer c'est d'ouvrir un Astérix! C'est une
région côtière, bordée par une mer qui
s'appelle la Manche au nord et par l'océan
atlantique au sud.
Quelle est votre mission en Albanie?
Je suis là pour promouvoir et développer
la francophonie en Albanie. Ma mission est
éducative et culturelle. Je donne des cours aux
lycées Asim Vokshi et Qemal Stafa, ainsi qu'à
l'université. Parallèlement à cela, je participe à
des évènements tels que la semaine de la
francophonie qui aura lieu au mois de mars.
Est-ce que vous aimez l'Albanie?
Oui, c'est un pays très agréable et
surprenant. Les albanais sont accueillants et
sur un plan touristique on peut dire que vous
jouissez d'un véritable patrimoine naturel. A
préserver!
Quel est votre plat albanais préféré?
J'ai gouté au tave et j'ai trouvé ça très
bon! Gras, mais bon! Mais c'est le baklava
turc qui remporte tous les suffrages!
Qu'est-ce que vous faîtes quand vous
avez du temps libre?
Je regarde des films, je sors avec des
amis, je vais voir des concerts à l'Académie
des Arts… Le week-end j'essaie de partir de
Tirana et d'aller visiter le pays avec des amis.
Quel est votre sport préféré?
Je n'ai pas de sport préféré, mais j'aime
généralement tous les sports de nature: faire
des randonnées en montagne, du snowboard
en hiver, profiter de la plage en été, me
baigner…etc.
Combien de langues étrangères vous
parlez?
Deux langues: le russe et l'anglais. Mais
comme beaucoup de français je parle mal
anglais…
Qu'est-ce qui vous manque en
Albanie?
En dehors des proches? Allé, n'ayons pas
peur des stéréotypes…, je dirais peut-être un
bon verre de vin accompagné d'une tome des
Pyrénées (fromage de montagne)!
Interview faite par la
11ème 6 du lycée Asim Vokshi.
Julie Favre
La quatrième stagiaire FLE s'appelle Julie
Favre est travaille à Korça. Il n'y a pas
d'interview de cette jeune femme car elle est
en poste depuis 2009 et a déjà donné une
interview à la Mouche l'an passé. De plus, je
suis sure que vous la connaissez déjà !