COMMUNIQUÉ DE PRESSE Namur, 28 octobre 2013 Quand la

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COMMUNIQUÉ DE PRESSE Namur, 28 octobre 2013 Quand la
28/10/13
CP : Quand la carte du développement éolien perd le nord !
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COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Namur, 28 octobre 2013
Quand la carte du développement éolien perd le nord !
Après l’adoption du cadre de référence (CDR) éolien, le Gouvernement wallon
soumet aujourd’hui à enquête publique un projet de carte de lots d’implantation
d’éoliennes. Si Natagora salue le concept, elle relève toutefois plusieurs défauts et
propose des pistes d’amélioration pour réorienter la carte et garantir une meilleure
protection de la biodiversité.
Difficile parfois de ne pas être déboussolé par la "carte positive de référence
traduisant le cadre actualisé, associé à un productible minimal par lot permettant de
développer le grand éolien à concurrence d’un objectif de 3800 GWh à l’horizon 2020" !
L’analyse de la carte des lots et du dossier méthodologique amène en effet différentes
questions et réflexions.
Natagora constate notamment que :
- La carte devrait servir de base à un mécanisme d’attribution "par lots" dont les
modalités seront fixées par décret. En l’absence de ce décret, il est difficile de saisir
l’utilité de la carte au stade actuel et de mesurer l’ensemble des implications de la carte
sur le futur système par lots. De plus, le rapport sur les incidences environnementales
(RIE) ne permet pas de se rendre compte de l’impact environnemental qu’aura la carte
elle-même, ni son découpage en lots. Natagora émet donc des réserves quant à
l’utilité de la carte et son statut.
- Le dossier méthodologique renseigne Natagora comme source pour les cartes relatives
à l’avifaune et aux chiroptères. Le RIE renseigne également les couches cartographiques
fournies par le DEMNA et Aves-Natagora en 2010. Si Natagora a fourni des données en
2010, celles-ci étaient connues comme étant brutes, préliminaires et incomplètes. Faute
d’avoir pu compléter ces données, Natagora regrette l’utilisation de données
incomplètes et ne peut être tenue responsable de l’interprétation et de la sélection de
celles-ci. Elle émet dès lors de vives réserves sur la pertinence de la carte positive
alors que le RIE lui-même recommande une mise à jour de ces couches et reconnaît le
risque que cela comporte pour certaines espèces dans l’état actuel (milan noir non
cartographié par exemple).
- Le productible potentiel global retenu par le travail de traduction cartographique des
critères du CDR prévoit explicitement de l’ordre de 170 GWh/an pour les extensions en
zone forestière. Ces 170 GWh ne sont justifiés que pour atteindre l’objectif fixé par le
Gouvernement wallon de 3800 GWh. Or, aucun fondement de cet objectif n’est
apporté par les documents soumis à enquête.Quel est le raisonnement scientifique
qui amène à cet objectif chiffré ? En tout état de cause, les objectifs en matière
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d’énergie éolienne doivent pouvoir être atteints sans toucher à la forêt, feuillue ou
résineuse, qui présente toujours plus de potentiel de restauration pour la biodiversité
qu'un champ d'éoliennes. Les forêts constituent souvent les derniers grands espaces
naturels d’un seul tenant. C’est pourquoi Natagora est fortement opposée à
l’implantation d’éoliennes en forêt.
Ce qui peut être réorienté :
- Natagora se réjouit qu’une attention soit apportée à
l’impact des éoliennes sur l’avifaune et en particulier
aux milans ainsi qu'aux oiseaux des plaines
agricoles. En ce qui concerne la problématique du
milan royal, Natagora constate que 85%* de l’aire de
répartition de l’espèce est préservée de toute
implantation d’éoliennes. Pour les 15% restant, près
de 10% concernent néanmoins des zones noyaux ou
de forte sensibilité pour cette espèce. Natagora
demande de placer une partie de ces zones en
exclusion intégrale pour éviter d’atteindre un seuil
critique pouvant entraîner un impact négatif sur les
populations, notamment la zone entre les parcs
existants de Steinbach, Butgenbach, Hunningen et
Heppenbach.
- Il est important d'épargner certains grands
plateaux agricoles qui accueillent en Wallonie des
espèces patrimoniales spécifiquement liées à ces
habitats très ouverts (busards, vanneaux et pluviers).
Or, l’analyse des zones favorables faite par Natagora
met en évidence que plus de 85% de l’aire de
La carte des zones favorables au
développement éolien doit mieux
tenir compte du milan royal,
espèce presque limitée à l’Europe
et inscrite dans la Liste rouge
mondiale de l’UIC N.
Photo : Jean-Marie Poncelet
répartition du busard cendré en Wallonie se trouve au
sein des zones favorables à l’implantation d’éoliennes.
Afin d’assurer au mieux la protection des espèces
inféodées au milieu agricole steppique, il faudrait
prévoir, parmi les plateaux agricoles identifiés, des
zones d’exclusion intégrale dans chaque noyau de
plateaux agricoles et des zones de contrainte partielle
pour le surplus. En effet, si un grand nombre
d'espèces sont influencées négativement par
l'agriculture intensive (disparition des haies, etc...), un
petit nombre d'espèces spécialistes (et menacées à
l'échelle européennes) sont justement favorisées par
l'ouverture à l'extrême des milieux: les spécialistes des
"steppes agricoles". Or, l'effet des éoliennes est
significatif: disparition des groupes d'hivernants ou de
migrateurs. Cet impact n'est pas compensable,
puisqu'il faudrait théoriquement "créer" ailleurs des
zones très ouvertes, ce qui n'est ni faisable ni
souhaitable.
- Certaines espèces de chauves-souris sont plus
sensibles que d’autres à l’éolien. Les cartes
répertoriées dans la méthodologie ne font pas ces
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Les plateaux agricoles, servant de
pause migratoire au pluvier
guignard, espèce Natura 2000, et
pris en compte dans la carte des
zones favorables, devraient aussi
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distinctions. Le site de la Montagne Saint-Pierre, par
exemple, en tant que site majeur d’hibernation pour
être placés en zone d’exclusion
les chauves-souris en Wallonie comme en Europe, doit
pouvoir être placé totalement en zone d’exclusion
plateau agricole).
intégrale (noyau dans chaque
Photo : Aurélien Audevard
intégrale. La carte de contrainte partielle relative aux
chauves-souris ne présente uniquement que les sites
d’estivage de quelques espèces. De plus, la carte de
zones de concentration des migrations d’oiseaux et
de chauves-souris ne reprend absolument pas les
zones de concentration des migrations de chauvessouris puisqu’il n’est pas possible à l’heure actuelle
d’établir une telle carte pour les chauves-souris, les
couloirs de déplacement étant encore mal connus. Il y
aurait donc lieu de rectifier les cartes relatives aux
chauves-souris.
La volonté du Gouvernement de stopper le
mécanisme du "premier arrivé, premier servi" en
matière d’implantation d’éoliennes est tout à fait
louable. En ce sens, la carte doit être un outil
permettant de rassurer l’ensemble des acteurs du
développement éolien. Mais l’objectif n’est pas encore
atteint et mérite quelques rectificatifs. Natagora
demande au Gouvernement wallon de saisir
l’opportunité de l’enquête publique pour ajuster sa
boussole afin de doter le développement éolien d’un
Busard Saint-Martin
Photo : Pierre Melon
réel outil cartographique performant et prenant bien
en compte l’impact des éoliennes sur la biodiversité.
Pour rappel, l’association soutient une politique visant à diminuer l’utilisation des
énergies fossiles au profit d’énergies renouvelables. Toutefois, elle tient à ce que cela ne
se fasse pas au détriment de la biodiversité et que l’empreinte écologique de toute
production d’énergie renouvelable soit clairement calculée afin de s’inscrire dans une
optique durable.
* En l’absence de données vectorielles de la carte, l’analyse n’a pas pu être réalisée
précisément. Ces chiffres sont donc donnés à titre indicatif.
> En savoir plus :
- Historique et documents (position officielle, courriers aux ministres...)
Note à l'attention des journalistes :
> Contact presse :
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Département Politique générale :
- Lucie Renuart, Responsable Législation et Aménagement du territoire
Tél : 081/390.742 - lucie.renuart(at)natagora.be
> Visuels :
Afin d'illustrer vos articles concernant ce communiqué de presse, n'hésitez pas à
télécharger les visuels suivants:
- Visuel milan royal
Photo : Jean-Marie Poncelet
- Visuel pluvier guignard
Photo : Aurélien Audevard
- Visuel busard Saint-Martin
Photo : Pierre Melon
Merci de mentionner le nom du photographe.
Natagora est une association de protection de la
nature active en Wallonie et à Bruxelles. Avec un
grand objectif : enrayer la dégradation de la
biodiversité et reconstituer un bon état général de
la nature, en équilibre avec les activités
humaines. Natagora crée des réserves naturelles
(plus de 4300 hectares), défend la nature au
quotidien et organise, tout au long de l’année, des
balades de découverte, des chantiers de gestion
d’espaces naturels, des stages, des formations…
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