secteur tracker - Tracker
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MINISTERE DE L'INTERIEUR DE L'OUTRE MER ET DES COLLECTIVITES TERRITORIAL ES BASE D'AVIONS DE LA SECURITE CIVILE B.P. N°12 Aéroport Marseille Provence 13727 MARIGNANE Cedex ----------------- 04 42 02 40 50 06 14 03 44 96 Marignane, le 7 octobre 2010 SECTEUR TRACKER Philippe PRIOULT Chef du Secteur Tracker à Marc FOYER Chef des Moyens Opérationnels OBJET: Saison feux 2010 Voici par écrit la synthèse de mes remarques pour la saison feux 2010, en complément des 18 fiches d’observations opérationnelles établies par le secteur. 1) Pélicandromes: • En tout premier lieu, il est indispensable pour le bon fonctionnement de « l'alerte terrestre » que les pélicandromes soient gérés d'une manière « nationale ». En effet, l'utilisation des Tracker est beaucoup trop dépendante des éléments financiers qui perturbent l'activation des pélicandromes. Ce problème est très perceptible lors de la période allant de septembre à juin. La saison feux se termine le 3 octobre et nous sommes déjà confrontés à des soucis d'ouverture (voir fiches d'observation n° 17 et 18 des 30 septembre et 2 octobre derniers). Une prévision de l'alerte d'hiver est certainement un moyen très utile afin de faire activer un certain nombre de ceux-ci, ce qui permettrait une alerte des terrestres efficace, en complément ou à la place des avions amphibie. Le pélicandrome de Bordeaux est opérationnel dans le Sud Ouest. L'utilisation de retardant a montré toute son efficacité lors du feu de Sanguinet en août. Il est donc possible que les terrestres interviennent dans cette région. Pour se faire, la Basc doit pouvoir imposer les moyens aériens aux départements et ne plus subir les pressions « politiques ». Des « états généraux » portant sur l'armement des pélicandromes devraient avoir lieu avec la présence de tous les acteurs concernés, politiques, gérants, opérationnels et autres. A ce titre, qu'est devenu l'audit effectué il y a 2 ans? • Le compteur du pélicandrome de Bastia n'est toujours pas en état de fonctionnement. De plus, le revêtement continue de se dégrader. Un dossier avec photos à l'appui avait été fourni après la saison 2009. • Le pélicandrome de Marignane n'a pu armer que trop rarement les deux bouches de remplissage cet été. C'est un dysfonctionnement qui doit être résolu, compte tenu de la position stratégique de notre structure. • Le pélicandrome de Hyères a souvent subi des avaries techniques (entre autres sur le feu du 30 août) • Le pélicandrome de Perpignan a connu des problèmes de radio. • Il y a des soucis d'armement du pélicandrome de Figari à partir de septembre. En effet, celui-ci est principalement armé par des étudiants. • Le pélicandrome de Carcassonne est équipé de deux pistes, qu'en est-il de la demande de remplacement de la pompe qui assurerait un plus fort débit, d'où une meilleure réactivité opérationnelle? • En l'absence d'informations aéronautiques par fortes températures et vents faibles, les pélicandromes d' Alès et Aubenas ont été souvent écartés lors des années précédentes pour les reconditionnements afin de ne pas sortir des « courbes ». Ils ont pu être davantage utilisés cette année, grâce aux informations données par la météo de la Coasc en temps réel. • Il a été demandé une procédure spéciale par l'équipe de Marignane, compte tenu des spécificités de celui-ci (utilisation générale de la FM1). La méthode par signes visuels a bien fonctionné. Mais ce problème doit être étudié par l'Ecasc pour une harmonie des procédures. • Implanter un pélicandrome sur l'aérodrome d' Avignon, permettrait d'optimiser au maximum les interventions sur la zone Vaucluse, Drôme et ouest Durance. 2) Opérations: • Les différents documents sont encore arrivés tardivement, même s'il y a eu un mieux par rapport aux années précédentes. • La non refonte des CPO au cours de l'inter saison a eu pour effet de devoir utiliser en « urgence » la version 2009 avec ses incohérences et ses nombreuses erreurs. Ce problème devrait être résolu pour la future saison puisqu'un groupe de travail est actuellement en cours de création. • Il est ressenti de plus en plus un certain « lobbying » Dash 8. Il est souvent donné comme argument par l'Emiz la rapidité d'intervention de cet avion, et donc la nécessité de le privilégier. Il est aussi avéré que les Tracker ont prouvé et prouvent leur efficacité et leur fiabilité. La Coasc ou la Basc n'a pas à subir les pressions d'utilisation de tel ou tel moyen, mais au contraire doit pouvoir décider des vecteurs adaptés à la demande. • Il y a eu de nombreuses incohérences dans l'établissement de la feuille de service journalière. Celles-ci sont en cours de collationnement sur une fiche d'observation qui fera l'objet d'un courrier dans les prochains jours. • Le Tracker numéro 5 est trop souvent « oublié » par la Coasc dans les opérations de lutte en particulier. • L'activité opérationnelle dans l' Hérault n'a pas été satisfaisante, comme à l'accoutumée. Il y va de l'application de la doctrine, de la méthode de travail des moyens aériens départementaux entre autres. L'ampleur des feux des 30 et 31 août en a été malheureusement une preuve de plus. • Toutefois, les relations entre l' Emiz et les Codis stipulées en page 21 de l'ONFF restent trop floues. La Coasc devrait être avisée de tous les départs de feux. • L' expérimentation GELFEU a été très pénalisante pour le secteur. Il est impossible de lier efficacement l'opérationnel à l'expérimental. Il est indispensable de faire vivre le protocole initial au gré de l'évolution de celle-ci. De plus, un sentiment d'inégalité et de doutes quant à l'utilité d'une telle expérimentation est apparu du fait que celle ci a été réservée aux seuls Tracker. Quid du résultat objectif de celle-ci? • Un vrai briefing commun à tous les pilotes de la Basc et les acteurs de la COASC est indispensable avant la saison. Il est utile, notamment, d'y rappeler un certain nombre de fondamentaux. • L'utilisation de 3 zones de fréquences FM n'est pas satisfaisante. Le retour à une seule fréquence zonale est préconisée. • L'investigation est employée plus que de raison, et implique des heures de vol et des utilisations de moyens du Soft inutiles. De plus, beaucoup de pilotes se sont plaint d'une certaine saturation de la radio FM par celle-ci lors des comptes rendus sur feux. Le retour à son vrai rôle (mentionné dans les textes) est une évidence. • La SOREM , avec une arrivée sur Bastia très tardive en août, n'a été utilisée que sur les feux de l'Hérault les 30 et 31 août. • L'expérimentation du drone a manqué de communication préalable. Pourquoi les acteurs de cette dernière n'assisteraient-ils pas à la réunion de pré saison? • E n ré su mé, une saison feux doit être préparée dans sa globalité avec tous les différents acteurs. 3) Technique: • La disponibilité a été totale en début de saison avec les 9 Tracker en ligne dès le mois de juin. Elle a été correcte tout au long de la saison. • Toutefois, le T-12 a subi des pannes répétitives à cause d'un jaugeur défaillant. Il a été remis plusieurs fois en ligne, et déclaré « rouge » dès le vol suivant. Le problème a sans doute été résolu à la mi septembre par le remplacement d'une canne jaugeur. (à confirmer lors des prochains vols) • Une relève d'avion sur un détachement a occasionné des changements de dernière minute qui auraient pu être évités. Il est important qu'un échange se crée entre les opérations, le détachement, le BTA et Sabena afin d'effectuer les changements d'avion en toute sérénité. • Les sorties de visite 150 heures ont systématiquement quelques heures de retard et influent ainsi sur le côté opérationnel. • La mise à jour des Data base des GPS Tracker pose encore de nombreux problèmes. L'aide de l'informaticien de la BASC a été infructueuse. 4) Détachements: • Carcassonne: Il n' y a rien à dire sur ce détachement, et ce, depuis sa création. Le département de l'Aude reste un support essentiel et inégalé des moyens pré positionnés. • Bastia: Il y a du mieux dans la gestion locale, mais toujours des difficultés liées à l'opérationnel et au relationnel. • Deux relèves ont posé des problèmes, au profit à la fois de pilotes Tracker en détachement à Bastia partant ensuite sur Carcassonne, et de pilotes Canadair d'Ajaccio vers Marignane. Il a été choisi de n'utiliser qu'un Beech, à la fois pour les relèves de Bastia et Ajaccio. Des problèmes de compatibilités d'horaires et de limitation de fret sont donc forcément apparus. Il serait très intéressant de pouvoir bénéficier du Dash 8 lors des relèves. 5) COASC: • Cette année, le fonctionnement de la COASC a encore suscité de nombreuses interrogations. Une harmonisation, voire une standardisation semble indispensable pour les différents acteurs. • Il apparaît que certains fondamentaux sont souvent oubliés, à moins qu'ils ne soient tout simplement pas connus.. Une liste de ces derniers, non exhaustive, serait la bienvenue. Rappelons qu'il existe une fiche de tâche du chef de la Coasc. Elle est trop souvent inappliquée. • Si cette structure paraît plus que nécessaire, il semble qu'il y ait un réel problème de légitimité et de décision auprès du COZ. Il est important que les arguments du chef de la Coasc soient acceptés et respectés par l'état major de zone. • Sur le site, certaines rubriques ont manqué de mises à jour en temps réel. Pourtant, ce moyen d'informations (état des pélicandromes par exemple) est très largement utilisé par les pilotes. Il est donc indispensable que les informations présentées soient sûres. 6) Retours d'expérience: • Ceux-ci sont beaucoup trop peu nombreux. Deux exemples frappants en sont: – les fiches d'observation (utilisées exclusivement par le secteur Tracker) – l'absence à ce jour, à ma connaissance, de tout compte rendu de l'utilisation du Dash 8 en Russie 7) Marchés: • Gelfeu et Drone: Il est souvent rappelé par notre direction « qu'il n'y a plus d'argent dans les caisses ». Or, ces deux sujets montrent que des fonds peuvent être disponibles. Quid de l'utilité de ces dépenses? Pourquoi est ce à notre direction de payer les expérimentations? D'un autre côté, il nous est très difficile, voire impossible, d'avoir des réponses rapides et positives en vue de maintenir notre flotte d'avions dans de bonnes conditions opérationnelles (GPS, Casques, Doc aéronautique, Équipements de vol,....) • Marché de maintenance: Ce marché va d'octobre à octobre. Gérer les heures de vol devient donc un problème sans fin. Ne pas entamer les heures feu (éventuelles) de la saison prochaine nous oblige à limiter les entraînements hivernaux et surtout printaniers. En revanche, lors de saisons feu peu importantes comme cette année, il est « rendu » de nombreuses heures (plus de 750 au secteur Tracker pour 2009/2010). Il est important pour la sécurité des vols que les équipages puissent s'entraîner en qualité et quantité. Pour remédier à cette problématique, il faudrait baser le marché de maintenance sur l'année calendaire. De plus, le retour dans les textes à un nombre d'heures minimales à effectuer dans les deux trimestres précédent la saison est de toute logique. 8) Divers: • L' évaluation des personnels en pleine saison est très difficile, étant donné que ces derniers sont dispersés sur trois sites et se croisent en permanence. • La collation à MARIGNANE reste peu appétissante. La multitude de sandwiches délaissés en atteste. • La création d'une zone (Type D) sur le le site du Pilon, est à l'étude et pourra permettre de diminuer les risques d'abordages possibles En conclusion: 2010 a été la deuxième plus petite année, en termes d'heures de vol, au secteur Tracker depuis 15 ans. La limitation des entraînements et une saison feu peu importante en sont les causes. Toutefois, de réelles améliorations sont intervenues dans l'utilisation opérationnelle des Tracker. Il reste, malgré tout, de nombreux problèmes à régler, et il est à déplorer que bon nombre d'entre eux sont encore d'actualité, alors qu'ils ont été soulevés les années précédentes.. Le secteur Tracker a montré qu'il était toujours disponible, que ce soit dans les exercices feu de forêts ou l'expérimentation Gelfeu, par exemple. Nous entendons rester vigilants, et aussi continuer dans notre esprit critique et constructif. Les retours d'expérience, d'une forme ou d'une autre, s'imposent et permettent, notamment, de faire remarquer les choses à améliorer, au même titre que celles qui ont évolué dans le bon sens. Philippe PRIOULT COPIES: CDT/CBA/CPN/OSAS/Archives Secteur