Rouge et blanche Prière de s`asseoir
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Rouge et blanche Prière de s`asseoir
Musée des Beaux Arts d’Agen Place Docteur Esquirol 47000 Agen Rouge et blanche Prière de s’asseoir ! Avec la collaboration de Vitra Exposition présentée du 3 février au 3 mai 2004 Communiqué Comment nous asseyons-nous ? Quand nous asseyons-nous ? Quelle idée du confort avons-nous ? Un fauteuil de salon répond-il aux mêmes besoins et aux mêmes exigences qu’un siège de bureau ? Quels seront les matériaux et les formes les mieux adaptés à ces besoins ? Peut-on concilier esthétique et production en série ? Prêtée par Vitra, un des plus grands éditeurs de mobilier contemporain, une sélection de sièges produits en grande série au cours de la seconde moitié du XXe siècle sera exposée au musée d’Agen non loin de la collection permanente de sièges des XVIIIe et XIXe siècles, pièces uniques ou petites séries réalisées par des artisans ébénistes pour des commandes particulières .Ce voisinage laisse imaginer les évolutions qui ont marqué les deux derniers siècles : les matériaux et les formes de cette pièce de mobilier - fauteuil, chauffeuse, chaises, banc ou tabouret - ont été bouleversés et font partie aujourd’hui de ce qui constitue l'univers du design. Le design souhaite marier l’utile et le beau pour le plus grand nombre ; il est le résultat d’une recherche « alliant des préoccupations parfois complémentaires, mais souvent contradictoires (confort, technique, ergonomie, écologie, économie, esthétique...) [et il] n'est réussi que lorsque l'équilibre entre tous ces facteurs est atteint. » (Vitra) Depuis les fameuses chaises en bois cintré de la firme Thonet, produites industriellement à partir du milieu du XIXe siècle, le design du siège n’a cessé d’évoluer. De l’utilisation du tube métallique et de la tôle emboutie dans les années 20, à celle du bois stratifié moulé à la fin des années 30, jusqu’à l’apparition, dans les années 60, des matières plastiques moulées par injection, les innovations techniques sont allées de pair avec le renouvellement des formes du siège : simplification, transparence, légèreté, couleur et recherche de confort qualifient les plus grandes réalisations. Les sièges présentés dans l’exposition, comme la Plywood Chair des Eames (1945), le fauteuil Coconut de Georges Nelson (1955), la chaise Panton de Verner Panton (1960), la Tom Vac de Ron Arad (1998) etc. démontrent qu’il n’y a pas des formes idéales de sièges mais de très nombreuses solutions techniques, ergonomiques ou esthétiques répondant chacune aux besoins d’une époque particulière mais s’inscrivant toutes dans le projet du design Sièges de Ron Arad, Charles et Ray Eames, Alberto Meda, Jasper Morrison, George Nelson, Verner Panton, Maarten Van Severen, Denis Santachiara. L’exposition du Musée d’Agen participe au programme départemental Tournez Design ! qui fédère les musées et centres d’art du Lot et Garonne autour de la thématique du Design en collaboration avec le Centre Georges Pompidou. Exposition de la Ville d’Agen réalisée avec le soutien de la Drac Aquitaine, du Conseil régional d’Aquitaine, du conseil général de Lot-et-Garonne, et le concours du Centre Georges Pompidou, de la société Vitra, et d’Agora Mobilier à Agen. Exposition « Rouge et Blanche/prière de s’asseoir » 3 février-3mai 2004 Musée des beaux-arts d’Agen / Tel. 05 53 69 47 23 - Mel [email protected] Quelques définitions…. L’exposition de A à Z * les astérisques dans le texte renvoient aux rubriques correspondantes A A comme s’asseoir Comment nous asseyons-nous ? Quand nous asseyons-nous ? Quelle idée du confort avons-nous ? Un fauteuil de salon répond-il aux mêmes besoins et aux mêmes exigences qu’un siège de bureau ? Quels seront les matériaux et les formes les mieux adaptés à ces besoins ? Peut-on concilier esthétique et production en série ? Comment le design* répond à toutes ces questions ? Les sièges présentés dans l’exposition, comme la Panton chair de Verner Panton* (1960), la Wire Chair de Charles et Ray Eames (1950), le fauteuil de bureau* d’Alberto Meda (1997), le fauteuil Coconut de Georges Nelson* (1955), la chaise en forme de coeur de V. Panton (1958), la chaise en plastique Tom Vac de Ron Arad* (1998), ou encore le tabouret multi fonctions de Georges Nelson (Nelson Perch, 1964), montrent qu’il n’y a pas des formes idéales de sièges mais de très nombreuses solutions techniques, ergonomiques ou esthétiques répondant à des besoins variés, des utilisations* multiples ou à des époques différentes. A comme Arad (Ron), désigner et architecte, né en 1951 à Tel Aviv. Vit à Londres. Chaise Tom Vac, 1997 Depuis les années 1980, Ron Arad a fait évoluer le monde du design en remettant en cause esthétique et modes de production. Parmi ses pièces les plus connues, la bibliothèque Bookworm, ligne serpentine de métal qui se déploie comme un ruban et contredit la notion traditionnelle de l’étagère horizontale et rectiligne, ou la Well Tempered Chair, fauteuil club en lames d’acier trempé, très confortable malgré les apparences. La technologie joue un rôle important dans la réflexion et le travail de Ron Arad et donne lieu à de nombreuses expérimentations. C’est ainsi que la chaise Tom Vac est née de la réalisation d’une sculpture pour la ville de Milan en 1997. Arad répondit à cette commande en imaginant un totem de 10m de haut composé de 100 chaises en métal empilées et toutes identiques ; il utilisa l’informatique* pour concevoir et réaliser le modèle de la chaise-sculpture. Ce siège a ensuite donné lieu à un modèle - la chaise Tom Vac - édité en grande série par Vitra qui en a adapté la technique pour la fabriquer en plastique. Pour Ron Arad, une chaise a une forme bien précise, sa hauteur et sa fonction n’ont guère varié : on s’asseoit toujours à 45 cm du sol à une table d’environ 75 cm de hauteur. Il y a pourtant d’énormes possibilités de créations en jouant avec les matériaux, les procédés, les formes et ce défi est, pour Arad, une « gymnastique de l’esprit». B B comme Bureau (fauteuil de) : Alberto Meda, (né en 1946 en Italie) Meda Chair, 1997; George Nelson (Hartford, Connecticut 1908-1986), Nelson Perch, 1964 Avec une population active qui travaille de plus en plus dans des bureaux, le marché du siège de bureau qui s’est développé et diversifié, représente sans doute la part la plus importante du design de sièges. Les sièges Exposition « Rouge et Blanche/prière de s’asseoir » 3 février-3mai 2004 Musée des beaux-arts d’Agen / Tel. 05 53 69 47 23 - Mel [email protected] de bureau doivent être solides, mobiles et particulièrement adaptés aux besoins des utilisateurs d’un point de vue ergonomique. Ils nécessitent souvent des recherches et des investissements technologiques importants, d’autant plus qu’ils sont soumis à des réglementations très strictes relatives à la sécurité. Alberto Meda, designer italien, pour qui la recherche et la mise en oeuvre de nouvelles technologies est essentielle, insiste cependant sur le fait que la technologie ne doit pas être un but, mais un moyen : « il faut faire des objets qui soient confortables ». Meda a créé en 1997 un siège de bureau très confortable et mobile qui suit les mouvements du corps malgré l’absence de mécanisme compliqué sous l’assise ; le Meda Chair dispose d‘un mouvement synchrone déclenché par les mouvements de l’utilisateur : lorsque le dossier s’abaisse, l’assise s’adapte simultanément. Meda allie son savoir-faire d’ingénieur à un travail de réflexion sur l’aspect formel de l’objet : la structure, en aluminium injecté poli, est simple et élégante ; pour un confort accru et plus de souplesse, l’assise est simplement tendue de cuir ou de tissu, tout comme le dossier qui, habillé de résille, lui confère une grande légèreté visuelle. C C comme Contreplaqué ou stratifié L’exemple du siège LCW (Lounge Chair Wood) de Charles et Ray Eames, 1945 Charles Eames (Saint Louis, 1907-1918) et Ray Eames (Sacramento, 1912-1989) Présenté au Musée d’art Moderne de New York en 1946, le prototype du siège LCW (Lounge Chair Wood) de Charles et Ray Eames est issu des recherches qu’ils avaient menées pendant la guerre, pour l’armée américaine. Technologie de pointe à cette époque, le moulage du contreplaqué suivant des courbes complexes fut mis au point par les Eames afin de répondre aux besoins d’attelles et de civières pour les blessés. La guerre terminée, les Eames appliquèrent leur savoir faire à des projets civils, relevant le défi de concevoir des meubles bon marché, confortables, beaux et modernes, adaptés à la production industrielle tout en tenant compte de la pénurie des matières premières. Réalisé dans cet esprit, le siège LCW est confortable, la forme, en contreplaqué (ou stratifié) moulé légèrement incurvé, épousant celle du corps. Pour augmenter le confort, le dossier, l’assise et les pieds sont reliés entre eux par des amortisseurs en caoutchouc, fixés au bois selon un procédé de soudure inventé par la firme automobile Chrysler. Le caractère modulaire de ces éléments permettait d’adapter au choix des pieds en métal ou en stratifié. C comme Culture La chaise est avant tout affaire de culture : nul besoin de chaises, par exemple, dans le Japon traditionnel pour se mettre à table, ni dans nombre de sociétés où le repas se partage assis à même le sol, accroupi ou assis en tailleur sur un beau tapis. Et si, notre manière de nous asseoir, avec ou sans siège, ne désignait qu’une manière de vivre ou d’habiter l’espace, relativement éphémère et spécifique d’un lieu et d’une époque ? D D comme design Le mariage du beau et de l’utile Depuis quelques dizaines d’années, le design est entré dans les mœurs, à tel point que dans l’acception la plus courante, le mot, aujourd’hui banalisé, s’apparente à un style contemporain, une forme originale, quelquefois insolite mais toujours « moderne » qui concernerait les objets de la vie courante. Exposition « Rouge et Blanche/prière de s’asseoir » 3 février-3mai 2004 Musée des beaux-arts d’Agen / Tel. 05 53 69 47 23 - Mel [email protected] Le design est plus rigoureusement et objectivement le résultat d’une recherche « alliant des préoccupations parfois complémentaires, mais souvent contradictoires (confort, technique, ergonomie, écologie, économie, esthétique...) » et il « n'est réussi que lorsque l'équilibre entre tous ces facteurs est atteint. » (catalogue Vitra, 2002). Dans les années 1980, le rôle moteur et la médiatisation importante de quelques personnalités – comme le français Philippe Starck – ont sans aucun doute contribué à la reconnaissance et à la valorisation du design, tout comme la démocratisation des produits par leur diffusion dans la grande distribution (ainsi, les productions de la marque suédoise IKEA ou celles de Starck pour Les 3 Suisses ou La Redoute). Le design est aussi devenu synonyme d’un certain art de vivre pleinement avec son temps, à la portée de tous. D comme Designer « Peut être qualifié de designer celui qui conçoit une mise en page, une affiche, un logo, celui qui dessine des motifs textiles, celui qui conçoit une machine-outil, un biberon, du mobilier urbain ou un réfrigérateur, celui qui imagine un emballage, celui qui réalise un aménagement de magasin. En revanche, l'activité de chacun relève respectivement du graphisme, du design textile, du design produit ou design industriel, du packaging et de l'architecture commerciale. Par ailleurs être designer n'implique pas une manière unique d'exercer son métier : il existe en effet des designers qui travaillent au sein d'agences, d'autres qui appartiennent à une équipe intégrée à une entreprise et ceux qui pratiquent leur métier en indépendants. Ces derniers peuvent mener de front diverses activités telles que répondre à une commande industrielle, développer un travail personnel se traduisant souvent par une pièce unique ou de petite série pour un éditeur ou une galerie, répondre à la demande d'une Manufacture nationale, concourir au sein d'une équipe pluridisciplinaire à la réalisation d'un chantier spécifique…On constate aisément qu'aujourd'hui l'éternel débat entre arts décoratifs, arts appliqués et design, production industrielle, petite série ou pièce unique n'est pas signifiant. » (Chronique de l’AFAA, Association française d’Action Artistique. www.afaa.asso.fr) F F comme Formes / fonctions Les relations entre la forme et la fonction d’un objet ont été au cœur de la réflexion des designers*. La forme est-elle première comme dans l’œuvre d’art ? Ou ne doit-elle servir que la fonction ? Les points de vue se sont partagés entre ces deux conceptions. Voici celui de Jasper Morrison*, jeune designer anglais : « La forme, plus qu’une première impression, n’est qu’une des étapes qui mènent à une solution finale, et même une étape très importante : mais on ne peut la séparer de la fonction, ni d’autres aspects du design, et à la fin, la disparition de la forme est même nécessaire. Je crois que nous avons atteint un stade où il nous faut supprimer certaines tendances formalistes afin de trouver un meilleur objet, et le caractère de l’objet, ce qui est le plus important, et dont la forme n’est qu’une partie. » I I comme Informatique La chaise Tom Vac de Ron Arad*, à l’origine pièce d’une sculpture monumentale commandée par la ville de Milan a été réalisée grâce à la CAO (conception assistée par ordinateur). CAO et CFAO (conception et fabrication assistées par ordinateur) sont utilisées depuis de nombreuses années par l’industrie automobile et aéronautique. La pièce est dessinée par ordinateur en 2D ou 3D, puis un modèle est réalisé en résine, grâce au procédé de prototypage rapide à partir de l’image numérique de l’objet. Ce procédé, sorte d’impression en 3 dimensions, permet de visualiser l’objet et d’en réaliser un exemplaire grandeur nature afin de le valider, voire d’y Exposition « Rouge et Blanche/prière de s’asseoir » 3 février-3mai 2004 Musée des beaux-arts d’Agen / Tel. 05 53 69 47 23 - Mel [email protected] apporter des améliorations. La mise au point une fois effectuée sur le prototype ou modèle, le moule est ensuite réalisé et la production en série peut commencer. La CAO et la CFAO ont considérablement réduit le temps et le coût de conception et de fabrication d’un produit (avant l’informatique, plusieurs mois, voire plusieurs années étaient nécessaires pour qu’un projet aboutisse et soit diffusé). L’informatisation a en outre permis de réaliser, sans d’importants investissements, des moules aux formes complexes auparavant difficilement envisageables par les méthodes traditionnelles. M M comme Matériaux innovants Fibre de verre ou fil d’acier soudé : l'innovation technologique avec les Eames Chaque siège est le reflet d’une époque : c’est lors du concours « International Compétition for Low Cost Furniture Design » (concours international pour le design de meubles bon marché) lancé par le MoMA de New York en 1948, que Charles et Ray Eames réalisent des fauteuils et chaises, devenus célèbres, dont la coque était moulée dans un nouveau matériau, le polyester armé de fibre de verre, et qui pouvait s’adapter sur différents piétements de métal. Ce siège coque révolutionnaire très confortable, la Fiberglass Chair marquera durablement les designers. Les sièges présentés dans cette exposition, les Eames Plastic Chair, en sont une réédition, que Vitra produit désormais en polypropylène (matière plastique) pour des raisons écologiques, la fibre de verre n’étant pas recyclable. Les Eames se montreront très inventifs, utilisant des matériaux nouveaux, comme le tube ou le fil métallique soudé (Wire Chair), l’aluminium moulé (Aluminim group) ou des techniques innovantes comme le contreplaqué* moulé, pour créer des pièces d’une très grande perfection esthétique. M comme Jasper Morrison (né en 1959 à Londres) Vit et travaille à Londres « Je n’ai jamais eu l’ambition de créer des formes nouvelles... j’ai besoin de savoir comment les gens vivent, avec quoi et connaître l’influence de ces objets sur l’atmosphère quotidienne. » (C.-A. Boyer et F. Zanco, Jasper Morrison, ed. Dis Voir, 1999) Designer internationalement reconnu, Morrison s’intéresse, avec la même exigence, à de nombreux projets qui vont de la conception d’un tramway à celle de meubles ou d’objets en céramique. Il se rattache à la génération des designers du mouvement moderne d’entre les deux guerres (du Bauhaus à Le Corbusier en passant par Eames) qui revendiquaient une démarche de création de l’objet au service de l’homme et de ses besoins. Jasper Morrison est soucieux d’améliorer la vie quotidienne en concevant des objets simples, confortables et discrets - à la limite de l’anonymat - et dégagés de tout décor superflu. Il en résulte des créations aux lignes sobres et pures. Une harmonie se dégage de l’adéquation entre la forme, toujours pensée avec une grande économie de moyens, et la fonction. Dans cette recherche de la simplicité, Morrison porte cependant une grande attention aux détails : ainsi l’utilisation de la courbe légère dans la chaise Sim ou le banc de musée Benche adoucit la rigueur des plans horizontaux et verticaux et apporte à la fois confort et légèreté visuelle aux sièges. N N comme George Nelson / fauteuil Coconut Architecte et designer (Hartford 1908-New York 1986) Georges Nelson est un des plus importants designers américains du XXe siècle. En 1946, il est engagé par la Exposition « Rouge et Blanche/prière de s’asseoir » 3 février-3mai 2004 Musée des beaux-arts d’Agen / Tel. 05 53 69 47 23 - Mel [email protected] firme de mobilier Hermann Miller comme directeur du Design et s’entoure de jeunes designers talentueux comme Charles Eames. Les formes simples et claires, l’utilisation restreinte des matériaux innovants comme la fibre de verre, sont caractéristiques des années 50 et de la production de George Nelson. « Tout comme le canapé Marshmallow, le fauteuil Coconut de Nelson préfigure le style de vie spontané des années soixante, marqué par une culture populaire du quotidien. Au lieu d'opter pour une forme qui épouse celle du corps humain, Nelson choisit de réaliser un fauteuil marquant, symbolique, qui annonce une nouvelle façon de s'asseoir, délibérément décontractée. Les formes de son fauteuil sont largement inspirées d'œuvres d'artistes, comme Joan Miró ou Alexandre Calder, très appréciés dans les années cinquante. Dans la version originale, la coque, qui rappelle un morceau de noix de coco, était réalisée en tôle d'acier cintrée. » (Catalogue exposition : 100 chefs d’œuvre de la collection du Vitra Design Museum, 1995-1996, ed. Vitra Design Museum) P P comme Plastique / P comme Panton Chair de Verner Panton (1926 Gamtofte -1998 Copenhague) Les productions de Verner Panton et particulièrement la Panton Chair sont devenues les symboles du design des années 60. La mise au point du plastique par l’industrie, utilisé et appliqué au mobilier bouleversa durablement le design. L’utilisation de ce nouveau matériau permit d’expérimenter de nouvelles formes et de les fabriquer en couleur. Panton était fasciné par les nouvelles matières plastiques, dont la malléabilité libérait la forme des contraintes techniques et permettait de réaliser des produits bon marché. Et nul autre designer que Verner Panton n’aura, au cours des années 60 et 70, autant joué avec les formes, les nouvelles matières et les couleurs. La chaise Panton, dessinée en 1955 et diffusée en 1967, après de nombreuses années d’essais sur les matériaux, est la première chaise monobloc moulée par injection d’un seul tenant, en résine synthétique armé. La Panton Chair est empilable, elle n’a plus de pied mais prend la forme d’un S, structure flexible en porte à faux. Teintée dans la masse la chaise fut proposée en 7 coloris. Le succès fut immédiat, la chaise devint très vite populaire. Depuis 1990, elle est rééditée en mousse rigide, matériau qui résiste mieux à l’usure. S S comme siège « Siège : [sjes]. n. m. (1080; lat. pop. sedicum, de sedicare, de sedere « être assis »). Objet fabriqué, meuble disposé pour qu'on puisse s'y asseoir. Voir :Chaise Chaise :[Jez]. n. f. (1380; var. de chaire). - Siège à dossier et sans bras. » (Dictionnaire Le Petit Robert) «Toute idée authentiquement originale - toute innovation en matière de design, toute nouvelle utilisation de matériaux, toute nouvelle invention technique destinée au mobilier - semble trouver son expression la plus forte dans un siège ». George Nelson, 1953, cité par C. et P. Fiell, 1000 Chaises, ed Taschen, 2000. Exposition « Rouge et Blanche/prière de s’asseoir » 3 février-3mai 2004 Musée des beaux-arts d’Agen / Tel. 05 53 69 47 23 - Mel [email protected] T T comme technique Le rôle des innovations techniques… L’histoire du design, étroitement liée à l’innovation technologique, est récente et commence avec la révolution industrielle. A la fin du XIXe siècle, la production industrielle s’attache aux domaines de la vie quotidienne : une des plus célèbres productions en série de mobilier fonctionnel est celle de Michael Thonet qui, avec ses fameux sièges en bois cintré constitués de modules simples facilement ajustables par vissage, démontre que quantité et qualité peuvent aller de pair. Les formes nouvelles et simples de ce siège, débarrassé de toute ornementation, sont étroitement liées au nouveau procédé de cintrage du bois par étuvage, qui permit une production en série et un prix peu élevé ; 50 millions d’exemplaires de la chaise Bistrot furent vendus entre 1859 et 1930… Depuis les fameuses chaises en bois cintré de la firme Thonet, produites industriellement à partir du milieu du XIXe siècle, le design du siège n’a cessé d’évoluer. De l’utilisation du tube métallique et de la tôle emboutie dans les années 20, à celle du bois stratifié moulé à la fin des années 30, jusqu’à l’apparition, dans les années 60, des matières plastiques moulées par injection, les innovations techniques sont allées de pair avec le renouvellement des formes du siège : simplification, transparence, légèreté, couleur et recherche de confort qualifient les plus grandes réalisations. U U Comme usages/utilisations Usages Il y a des milliers de sièges de par le monde pour tous les usages : des petits, des grands, des hauts, des bas, des raides, des souples, des confortables, des enveloppants, des simples et des compliqués, des sièges de bric et de broc, des sièges en bois, en corde, en métal, en mousse, en plastique, en métal, en tissu, en ciment. Il y a des sièges pour manger, pour attendre, pour se reposer, pour travailler, pour jouer… Des sièges de jardin et des chaises de cuisine, des sièges de dentiste, des chaises d’église, des chaises roulantes et des fauteuils à bascule, des chaises de travail et des sièges de repos, des tabourets de piano et des tabourets de bar, des trônes et des bancs, des poufs et des strapontins, des chaises à porteurs, des fauteuils d’académicien, des bancs publics pour amoureux, des chaises pour les directeurs et des chaises pour les visiteurs, des sièges pour les dessinateurs, des chaises tournantes pour les dactylos, des tabourets bien utiles pour la pêche avec leur réservoir à poissons, des fauteuils à la reine et des cabriolets, des fauteuils Voltaire, des marquises et des bergères…. Usage et enfance Une chaise çà peut être aussi une petite cabane pour se cacher et rêver, une estrade pour gagner de la hauteur, un plateau pour poser livres et jeux, une table de dînette, un escabeau minuscule pour attraper les nuages ou plus adapté pour attraper les confitures, un vaste théâtre, une salle de classe pour poupées indisciplinées, un cheval, une voiture ou un long train immobile de chaises wagons à la queue leu leu. Exposition « Rouge et Blanche/prière de s’asseoir » 3 février-3mai 2004 Musée des beaux-arts d’Agen / Tel. 05 53 69 47 23 - Mel [email protected] Programme des activités autour de l’exposition Les temps forts… Pour tout public Mardi 3 février à 18 h Faites le siège n°1 : studio photo pour portrait sensible : le public est invité à choisir un siège, à exprimer ses préférences par un petit texte et à se faire photographier ensuite dans le siège choisi. Samedi 7 février à 14 h 30 Le Design : artisanat, art, industrie ? Conférence par Delphine Travers, chargée des collections Design du Musée des Arts Décoratifs de Bordeaux. Conférence ARIMAGE (association des Amis du Musée). Samedi 14 février à partir de 15h Pour la Saint Valentin et les amoureux de 7 à 97 ans : Un fauteuil pour deux, c’est un ticket d’entrée pour deux…et une photographie dans le siège de son choix. Dimanche 7 mars à partir de 15 h Faites le siège n°2 : studio photo pour portrait sensible. Samedi 13 mars à 14 h 30 Le design des chaises à partir de la collection Vitra Conférence par Delphine Travers, chargée des collections Design du Musée des Arts Décoratifs de Bordeaux. Conférence ARIMAGE. Dimanche 21 mars à 15 h Assurez vos arrières ! Design et arts plastiques. Pour les jeunes (2-15 ans) : des rencontres en famille Voyage au pays du design et réalisation d’un inventaire d’usages, de formes et de matériaux pour s’interroger sur le métier de designer. Mardi 23 mars à19h Visite en nocturne de l’exposition, en relation avec la représentation du spectacle Les chaises de Ionesco donnée au Théâtre d’Agen à 20 h 30. Samedis 3 et 10 avril Ateliers de sculpture : Design et volume De deux à trois dimensions, de l’idée à la maquette : réalisation de maquettes de sièges en trois dimensions. Pour tous et dès que l’on sait écrire… J’aime, je n’aime pas m’asseoir…un espace réservé dans l’exposition pour recueillir souvenirs et expériences liés au siège et à l’action de s’asseoir. Pour les groupes Visites accompagnées sur demande Responsable des actions adultes et lycées : Patricia Goutenègre. Tel. 05 53 69 47 79 Responsable des actions jeunes publics (2-15 ans) : Frédérique Saubestre. Tel. 05 53 69 48 36 Renseignements, réservations et tarifs à l’accueil du Musée au 05 53 69 47 23 Exposition « Rouge et Blanche/prière de s’asseoir » 3 février-3mai 2004 Musée des beaux-arts d’Agen / Tel. 05 53 69 47 23 - Mel [email protected] informations pratiques exposition Rouge et blanche /Prière de s’asseoir Sièges de la collection Vitra lieu musée des beaux-arts d’Agen dates 3 février– 3 mai 2004 horaires ouvert tous les jours de 10 h à 18 h, sauf le mardi. fermé le 1er mai contact Marie-Dominique Nivière, conservatrice du Musée [email protected] Tel. 05 53 69 47 23 Nadia Navarro, communication [email protected] tel 05 53 69 48 53 musée des beaux-arts d’Agen adresse téléphone fax email site internet place du Docteur-Esquirol 47916 Agen cedex 9 05 53 69 47 23 05 53 69 47 77 [email protected] www.ville-agen.fr/musee localisation accès sur l’axe Bordeaux-Toulouse, à 110 km de Toulouse, et 140 km de Bordeaux en voiture en train en avion A 62 depuis Toulouse ou Bordeaux et N 21. TGV direct Paris-Agen (4 heures) et TGV Sud-Ouest : arrêt à Agen vols quotidiens Paris-Agen (aéroport à 5 mn du centre) droits d’entrée exposition et musée • plein tarif [individuel] : 3,60 € • tarif réduit [groupe à partir de 10 personnes] : 3, 05 € • gratuit : moins de 18 ans, étudiants de moins de 26 ans demandeurs d’emploi, membres ICOM, ICOMOS • tarifs des visites accompagnées : groupe : 3,60 € par personne (sur réservation) Entrée gratuite le premier dimanche du mois Exposition « Rouge et Blanche/prière de s’asseoir » 3 février-3mai 2004 Musée des beaux-arts d’Agen / Tel. 05 53 69 47 23 - Mel [email protected]