Fiche - Philosophie de la culture

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Fiche - Philosophie de la culture
Fiche - Philosophie de la culture - 1
(la culture)
I - En quel sens peut-on dire que l’homme est un être culturel ?
A/ Qu’est-ce que la culture ?
1/ Les trois sens principaux de la notion de culture
● Exercice : trouver le maximum d’expressions qui contiennent le terme de culture. Regrouper
ces expressions en 2 ou 3 catégories. Repérer ce qu’il y a de commun entre toutes ces
expressions.
● Distinction de trois sens de la notion de culture : niveau anthropologique, niveau social,
niveau individuel.
● Niveau anthropologique : processus de formation + résultat de ce processus (milieu
proprement humain dans lequel nous vivons)
2/ La culture comme processus de formation de l’humanité
● La culture : processus de transformation du monde extérieur (cf. cours sur le travail et la
technique, & cours sur l’art) et des individus eux-mêmes.
● Transformation des individus par domestication des pulsions : l’exemple des pulsions
sexuelles (les bonobos, Diogène le cynique, Lévi Strauss et la prohibition de l’inceste), des
pulsions agressives (Elias : histoire de l’agressivité, Max Weber : l’Etat comme monopole de
la violence légitime, sublimation de l’agressivité dans le sport).
● La culture comme discipline (Kant : “dépouiller l’homme de sa sauvagerie”, intériorisation des
règles), et avant tout discipline du corps (Mauss, les techniques du corps). La culture comme
éducation : l’idée de progrès.
B/ Peut-on vraiment parler de la culture ? Ne faut-il pas plutôt reconnaître la diversité des
cultures ?
1/ La reconnaissance, de fait, de la diversité culturelle
● Travail à partir du documentaire : Zoos humains.
● Articulation de trois dimensions dans les zoos humains : voir, savoir, pouvoir.
2/ La reconnaissance politique de la diversité culturelle
a - Le nationalisme culturel
● Contexte historique : construction des Etats-Nations / cosmopolitisme, mondialisation
économique / retour du nationalisme et de la question de l’identité nationale
● 1er argument : L'argument de la cohésion sociale : (1) Les institutions politiques ne peuvent
fonctionner correctement que s'il y a une forme de cohésion sociale. (2) La cohésion
sociale repose sur l'unité culturelle. Donc : si nous désirons que les institutions politiques
fonctionnent correctement, il faut préserver l'unité culturelle.
● Mais : La cohésion sociale repose-t-elle vraiment sur l'unité culturelle ? Est-ce justifié
d'imposer sa culture à un individu ?
● 2e argument : l'argument de l'identité culturelle : (1) L'identité de l'individu repose sur son
identité culturelle. (2) La défense de l'identité de l'individu est légitime. Donc : La défense de
l'identité culturelle est légitime.
● Mais : L'identité de l'individu est-elle vraiment monolithique ? N'est-elle pas plurielle ? La
défense de son identité ne manifeste-t-elle pas une crispation identitaire ?
b - L’universalisme républicain
● L’universalisme républicain contre le nationalisme culturel. Le modèle français.
● Argument principal en faveur de l'universalisme républicain : (1) Pour parvenir à une
véritable liberté, il faut émanciper les individus du poids des traditions, grâce à des lois
générales qui ne sont pas l'expression d'une culture particulière et qui visent le respect de
principes à portée universelle. (2) Pour parvenir à une véritable égalité, il faut que la loi
traite tous les citoyens de la même manière. La loi ne peut accorder des privilèges, des
droits spécifiques, ou discriminer les individus. (3) Pour parvenir à une véritable fraternité,
il faut que les individus manifestent une volonté de vivre ensemble. Il faut donc éviter les
tensions communautaires. Donc : pour parvenir à la liberté, l'égalité, la fraternité, il faut faire
abstraction des cultures particulières.
● Analyse critique de l'universalisme républicain à partir de la loi sur l'interdiction du port de
signes religieux à l'école (mars 2004). Quelles sont les prétentions de cette loi ?
● Garantir la liberté : Le port du foulard serait le symbole de la domination masculine. Mais :
Interdire le port du foulard permet-il vraiment d’émanciper les jeunes filles soumises à
une domination ? Le port du foulard est-il nécessairement le résultat d’une domination
masculine ? Le port du foulard ne rentre-t-il pas dans la catégorie de la liberté de culte ?
● Garantir l'égalité : Le port du foulard serait contraire à la laïcité, il compromettrait la neutralité
de la sphère publique, qui est la garantie d’un traitement égal des citoyens (et ici des élèves).
Mais : Cette loi n’est-elle pas au contraire une discrimination contre une religion particulière ?
La laïcité consiste-t-elle vraiment à ne pas afficher ses croyances religieuses ?
● Garantir la fraternité : Le port du foulard manifesterait une revendication communautaire
qui risquerait de créer des conflits au sein de l'école. Mais : La fraternité présuppose-telle vraiment d’être aveugle aux différences culturelles ? Le républicanisme français est-il
vraiment universaliste ?
c - Le multiculturalisme
● Distinction du multiculturalisme et du nationalisme. Le multiculturalisme estime également
que la défense de l’identité de l’individu est légitime, mais il ne rapporte pas cette identité
exclusivement à une identité nationale, ce qui lui permet de dépasser les objections
formulées contre le nationalisme. Réponse à l’objection de l’identité plurielle : l’identité de
l’individu repose sur son appartenance à des communautés (et non seulement sur son
appartenance à la nation). Réponse à l’objection de la crispation identitaire : la diversité des
communautés culturelles représente une richesse.
● Distinction du multiculturalisme et de l’universalisme républicain. Le multiculturalisme
représenterait une meilleure manière de réaliser les objectifs de l’universalisme républicain.
Une meilleure garantie de la liberté, par le soutien aux communautés d’appartenance,
qui sont nécessaires pour la construction de l’autonomie de l’individu (l’appartenance et
les traditions ne s’opposent pas nécessairement à l’autonomie). Une meilleure garantie
de l’égalité, par une politique de lutte contre les discriminations culturelles. (Être aveugle
aux différences c’est aussi être aveugle aux discriminations). Une meilleure garantie de la
fraternité, par la reconnaissance mutuelle des différentes cultures.