Génocide arménien: Paris s`oppose à Ankara au risque d`une

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POLITIQUE > GÉNOCIDE ARMÉNIEN: PARIS S'OPPOSE À ANKARA AU RISQUE D'UNE GRAVE CRISE
Génocide arménien: Paris s'oppose à Ankara au
risque d'une grave crise
Créé le 20-12-2011 à 15h55 - Mis à jour à 17h05
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Faisant fi de vives critiques turques, l'Assemblée nationale française a décidé mardi, avec l'assentiment du gouvernement, d'examiner
jeudi une proposition de loi condamnant la négation du génocide arménien, au risque d'une grave crise avec Ankara. (c) Afp
Mots-clés : Turquie, France, diplomatie, Arménie, commerce, Politique
Faisant fi de vives critiques turques, l'Assemblée nationale française a décidé mardi, avec
l'assentiment du gouvernement, d'examiner jeudi une proposition de loi condamnant la négation du
génocide arménien, au risque d'une grave crise avec Ankara.
"Il n'est pas question pour nous d'accepter cette proposition de loi (...) qui dénie le droit de rejeter des
accusations infondées et injustes contre notre pays et notre nation", a réagi dans un communiqué le
chef de l'Etat turc, Abdullah Gül, en exhortant Paris à renoncer à une loi "inacceptable".
Le texte prévoit un an de prison et 45.000 euros d'amende en cas de négation d'un génocide reconnu
par la loi. Paris a admis en 2001 l'existence d'un génocide d'Arméniens entre 1915 et 1917 ayant fait
1,5 million de morts.
Si elle reconnaît que jusqu'à 500.000 personnes sont mortes lors de cette période, la Turquie
considère qu'elles ont été les victimes des aléas de la Première guerre mondiale et non d'un
génocide.
Deux délégations turques, l'une composée d'industriels, l'autre de parlementaires, ont été envoyées à
Paris pour tenter d'empêcher un examen du texte de loi. Ces parlementaires devaient rencontrer
mardi Jean-David Levitte, conseiller diplomatique du président français Nicolas Sarkozy, puis le
ministre des Affaires étrangères Alain Juppé.
Si elle n'était pas entendue, la Turquie a menacé la France de représailles diplomatiques,
économiques et culturelles.
En premier lieu, Ankara devrait rappeler pour consultations son ambassadeur et parle de déclarer
persona non grata son homologue français en Turquie.
La crise franco-turque, si elle se confirme, survient à un très mauvais moment pour la France dans un
contexte régional où la Turquie est désormais incontournable dans le règlement des dossiers iranien
et syrien, sur lesquels Paris se veut en pointe.
En matière économique, "si cette loi est adoptée, il y aura beaucoup de dommages et conséquences
pour les deux pays", a estimé lundi le patron de l'Union des Chambres de commerce et des Bourses
de Turquie (TOBB), Rifat Hisarciklioglu.
La Turquie "est membre de l'Organisation mondiale du commerce et est liée à l'Union européenne par
un accord d'union douanière. Ces deux engagements juridiques impliquent un traitement non
discriminatoire à l'égard des entreprises de l'UE", a répliqué mardi le ministère français des Affaires
étrangères.
La Turquie compte près de 12 milliards d'euros d'échanges en 2010 avec la France. Le millier
d'entreprises françaises opérant en Turquie pourrait se voir priver de marchés publics dans les
domaines des transports, de l'armement et du nucléaire.
La coopération culturelle, scientifique et technologique turco-française pourrait être également gelée
par Ankara, selon une source proche du gouvernement turc.
Ces derniers jours, Ankara a notamment accusé le gouvernement français de vouloir, avec cette loi,
récupérer lors de la présidentielle de 2012 le vote de quelque 500.000 "Arméniens de France".
Nicolas Sarkozy leur avait promis avant son élection en 2007 de soutenir un tel texte. En octobre
dernier, il avait à nouveau jugé "pas acceptable" la négation du génocide arménien.
"Tous les cinq ans cette question revient avant les élections" présidentielle et législatives pour obtenir
les voix des Français d'origine arménienne, s'est insurgée Ümit Boyner, présidente du patronat turc,
TUSIAD.
Mardi, l'opposition socialiste française a annoncé son intention de voter la proposition de loi déposée
à l'Assemblée nationale par un député membre du parti présidentiel UMP.