Cie Zaoum / Bernadette A

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Cie Zaoum / Bernadette A
 Fesses Cie Zaoum / Bernadette A Résumé « Nos désirs ne s’articulent pas autour du plaisir en général, mais surtout autour du plaisir d’accomplir sa vie dans son propre corps. » Norman O’Brown, Life Against Death On parle beaucoup de cul, et s’il prend autant de place, c’est sûrement parce qu’on ne parle pas assez des fesses. Le cul, on en a vite fait le tour en l’envisageant comme une partie constante, une « chose » non divisée, harmonieusement pleine et ronde. Immédiate, quoique inaccessible, la convexité du cul, telle la voûte céleste, est simple et ça, on aime. Les fesses, elles, nous ramènent à la complexité et ça, on aime moins. La fissure casse le cul. Cette lézarde dessine les fesses à la fois convexe et concave. Et là se trouve la faille, la blessure secrète, la division, et cette complexité n’est pas sans échos à notre propre nature humaine… La vie serait plus simple si les fesses étaient un cul, une voûte sans fractures, ni anfractuosités. Or il n’en est rien, célestes les fesses le sont par leur mystère et leur beauté, mais pas par la voûte. Et quel mystère ! La faille s’ouvre non sur un cul‐de‐sac mais sur un trou, un abîme. Au creux des fesses, se loge la porte la plus mystérieuse d’entre toutes, la « porte des sortilèges dont on n’ose point parler » comme écrivait Guillaume Apollinaire. Et sur ce point, pas de questions de genre, les fesses n’identifient rien ni personne, elles sont par leur irrécusable présence le mystère et c’est tout. Quand j’étais petite ma mère me disait « parle à mes fesses ma tête est malade »… Et c’est bien parce qu’elles ne sont pas prises de tête, qu’on aimerait pouvoir leur parler, les consulter, qu’elles prennent le relai… mais elles sont muettes et le dicton n’a retenu que ça. Et pourtant en s’y penchant d’un peu plus près, les fesses auraient bien des secrets à nous dévoiler sur nous‐mêmes si on prenait le temps de les envisager et non de les dévisager. On peut mater un cul, mais les fesses ne se dévoileront pas d’un seul regard. Les fesses se jouent du regard, claires‐obscures, elles jouent avec la lumière, elles jouent avec les contrastes, elles jouent avec le temps, le temps qu’il fait et le temps qui passe. J’aurais pu parler des seins, qui partagent avec les fesses quelques points communs, mais les seins parlent de la sensualité féminine ET de la maternité, et cette conjonction paradoxale de la femme et de la mère nous amène à une autre complexité. Les fesses, elles, sont fesses indifféremment chez l’homme et chez la femme, indifféremment sensuelles et mystérieuses. Indifféremment marqués par la même faille. Dans ce texte, et ce spectacle, j’ai envie que mes fesses parlent aux autres fesses, à toutes les fesses, sans passer par la tête, parce que la tête est malade. Dire par les fesses le désir, les envies cachées, l’impertinence et l’urgence de vivre. Après AbaTToir, première autofiction dans laquelle je cherchais dans la mémoire, les souvenirs, ce qui nous parle de nous‐mêmes aujourd’hui, ce qui nous rend vivant ou mort, je souhaite poursuivre et creuser ce sillon en me penchant sur les fesses pour y trouver entre humour, introspection, poésie et impertinence ce qu’elles ont à nous révéler sur nous‐mêmes et sur nos désirs. Sans titre Félicien Rops, vers 1890 « Je suis corps et âme – ainsi parle l’enfant. Et pourquoi ne parlerait‐on pas comme les enfants ? » Nietzsche – Ainsi parlait Zarathoustra Note d’intention d’écriture et de mise en scène L’envie est de porter les fesses, ces formes mystérieusement caoutchouteuses, aux limites de leur accomplissement par un jeu, pour reprendre l’expression de Nietzsche « comme les enfants », mêlant texte, corps, matière, lumière, et son. Il faut bien sûr entendre dans ce « comme les enfants » l’impertinence, la simplicité, la légèreté et l’insouciance, la liberté de l’enfance et non un infantilisme niais et mièvre. Plateau épuré pour juste profiter de la présence du corps sans artifices. Travail de lumière extrêmement présent, notamment clair‐obscur pour jouer sur les contrastes, le dévoilement et le caché. Que l’espace lui‐même devienne la faille, le sillon dans lequel on s’aventure ensemble. Il ne s’agira pas d’une exhibition, qui nous ramènerait au cul et ce n’est pas le sujet, mais bien d’un parcours, fait d’interrogations, de confidences, de coups de gueules (c’est bon pour la cambrure), de silences, de moments de suspension, de tableaux (se servir de certains chefs‐d’œuvre de fesses de l’Histoire de l’Art pour les retraverser et les réinterroger), chercher le convexe et le concave dans le texte et dans la mise en scène, autant de sensualité que d’impertinence à l’image des fesses, rondes et lisses mais fissurées et jamais plates. Après trois soli, se dessine une signature, faite de soubresauts, de coq‐à‐l’âne, d’associations d’idées, comme autant de brèches, de failles et de fissures à travers lesquelles cheminer et composer le parcours lui‐même. Comme pour AbaTToir et (Im)permanences, l’écriture sera nourrie, pour l’universalité du propos, par une matière sonore faite d’interviews menées auprès d’un large public sur leurs fesses, telles qu’ils les perçoivent, telles qu’ils les rêvent, telles qu’elles leur parlent, et aussi telles qu’ils voient celles des autres, et ce qu’elles leur disent. Cette matière pourrait éventuellement faire l’objet d’un traitement sonore présent au plateau. Bernadette A FESSES Lecture‐performative – Automne 2013 Création ‐ Automne 2014 Distribution Texte, jeu et mise en scène : Bernadette A Collaboration artistique : en cours Assistante à la mise en scène : Magalie Dupuis Création son : Ben Delvalle Création lumière : Vincent Maire Construction : Alain Le Béon Production Production : Compagnie Zaoum Co‐production : Le Vivat, scène conventionnée danse, Armentières, Le Manège, Scène nationale de Maubeuge, et autres co‐productions en cours de négociation Eléments techniques (en cours) La place de l’écriture dans le projet Zaoum En 2009, le projet La femme de l’Ogre amène Bernadette A à écrire son premier texte dramaturgique, une libre adaptation du Petit Poucet, depuis le point de vue du personnage de l’ombre, la femme de l’ogre. Ce texte est édité sous forme de roman graphique aux éditions La Boîte à Bulles. En 2010, elle bénéficie du dispositif Pas à Pas de la DRAC Nord‐Pas‐de‐Calais, en partenariat avec L’Hippodrome, scène nationale de Douai, pour prendre le temps, à la fois de structurer son travail de metteure en scène, mais aussi d’auteure, notamment en suivant comme « stagiaire à la mise en scène et à l’écriture » les répétitions de Cercles/Fictions de Joël Pommerat aux Bouffes du Nord et de La paranoïa de Raphael Spregelburg, mis en scène par Elise Vigier et Marcial Di Fonzo Bo (Théâtre des Lucioles) à Chaillot. En 2011, forte de cette expérience, elle pose les bases d’un nouveau projet d’écriture dramaturgique, et ceci dans le cadre de l’Aide au Compagnonnage du Ministère de la Culture, en partenariat avec Elise Vigier (Théâtre des Lucioles) et l’Hippodrome, Scène Nationale de Douai. AbaTToir, écrit, joué et mis en scène par Bernadette A sera créé en mars 2012 à l’Hippodrome de Douai, puis joué dans le cadre du festival Prémices à La Rose des Vents en avril 2012. En vue d’une création en 2014, elle travaille aujourd’hui sur l’écriture du texte Fesses, pour lequel elle a obtenu la bourse de découverte du CNL. Zaoum et Bernadette A Après une licence de sciences de l’éducation, et huit années de pratique des arts du spectacle en France et à l’étranger, Bernadette A rentre en 2002 au Samovar, à Bagnolet. Elle y approfondit sa pratique du clown, du texte, de la voix, et aussi de la mise en scène. En mai 2006, au Vivat elle présente une petite forme de 20 minutes créée à partir de textes courts de Daniil Harms. Le vif succès de cette petite forme l’amène, en partenariat avec Le Vivat, à la création, en décembre 2006, de son premier solo Vak’Harms, en collaboration avec Philippe Dormoy. En 2009, elle écrit, crée et joue La femme de l’Ogre, accompagnée de 4 musiciens de l’univers rock, avec la collaboration de Nicolas Ory. En 2010, elle bénéficie du dispositif Pas à Pas de la DRAC Nord‐Pas‐de‐Calais, en partenariat avec L’Hippodrome, scène nationale de Douai, dont l’objectif est de nourrir et d’affiner son regard de metteure en scène. Elle suivra comme stagiaire assistante à la mise en scène les répétitions de La paranoïa, de Marcial Di Fonzo Bo et Elise Vigier, Cercles/Fictions, de Joël Pommerat, Rosa La Rouge, de Claire Diterzi et Marcial Di Fonzo Bo, et un stage de mise en scène mené par David Bobee auprès de circassiens professionnels. En 2011, dans un souci de réinterroger la présence et la mise en jeu du corps au plateau, elle suit une master class composée d’un travail avec Alain Platel, Les ballets C de la B, puis d’un travail avec Patrick Bonté, compagnie Mossoux‐Bonté. Dans le cadre de l’Aide au Compagnonnage du Ministère de la Culture, en partenariat avec le Théâtre des Lucioles et l’Hippodrome de Douai, elle écrit, joue et met en scène AbaTToir, en collaboration avec Elise Vigier (Théâtre des Lucioles). Ce solo sera créé en mars 2012 à l’Hippodrome de Douai, puis repris en avril 2012 à La Rose des Vents dans le cadre du festival Prémices. En parallèle, en 2012 elle crée (Im)permanences, installation sonore où la permanence de l’amour côtoie l’impermanence de l’amoureux au travers de fragments intimes. Inspirée, autant sur le fond que sur la forme, par les Fragments d’un discours amoureux de Rolland Barthes, cette matière sonore est diffusée dans de vieux casques à permanentes des années 50, correspondant chacun à une facette de l’amour et des amoureux. Elle commence un nouveau travail d’écriture et de recherche en vue de la création Fesses prévue en 2014. Et a obtenu la bourse de découverte du CNL pour ce projet. La source Gustave Courbet, 1862 Contact Compagnie Zaoum Licence : 2‐1047774 Anne Delmotte / Administratrice de production
03 20 47 81 72
[email protected]
Bernadette A / Metteure en scène
06 09 51 88 55
[email protected]
Vincent Maire / Régie Générale
06 77 24 93 59
[email protected]
site internet : www.ciezaoum.fr

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