Pendant ce temps, les ESU… : février 1967 à avril 1968 Par Roger

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Pendant ce temps, les ESU… : février 1967 à avril 1968 Par Roger
Pendant ce temps, les ESU… : f•vrier 1967 ‚ avril 1968
Par Roger Barralis
D€s le 16 f€vrier 1967, Jean-Fran•ois PERTUS signe dans Tribune socialiste, n‚ 315,
sous le titre : ƒ Syndicalisme : o„ va l’UNEF ? †, un article sur la signification politique de la
ƒ mont€e des ESU ‡ l’UNEF † : ƒ L’objectif des ESU en tant que militants politiques
travaillant • l’int‚rieur du syndicat ‚tudiant est de cr‚er les conditions d’une pratique
syndicale non corporatiste, objectif que les autres tendances ƒ de gauche „ de l’UNEF ne
sont pas parvenues • atteindre… † .
Dans cette optique, est organis€e les 23//24 mars, sur le thˆme : ƒ la pratique politique
des ESU † une conf€rence nationale €tudiante consultative qui procˆde ‡ un renforcement du
SNE, affaibli par les d€parts au BN de l’UNEF. De plus, l’influence des ESU continue ‡
s’€tendre : en mars, le 21ˆme congrˆs de l’Union des Grandes ‰coles €lit un Bureau National
compos€ d’€tudiants membres ou sympathisants du PSU.
Ces nouvelles responsabilit€s rendent n€cessaire un meilleur appui du PSU : c’est ce ‡
quoi s’emploie le s€minaire de r€flexion strat€gique organis€ le 8 avril 1967 par Marc
Heurgon et Michel Rocard au profit du BN de l’UNEF, o„ est d€cid€e la cr€ation d’une
association de soutien ƒ Les amis de l’UNEF †.
Partout, en ce d€but d’ann€e 1967, les sections €tudiantes se sont mobilis€es en appui
des f€d€rations du PSU dans la campagne des €lections l€gislatives (5 et 12 mars 1967),
gagn€es de justesse par les gaullistes, dans lesquelles le PSU, avec une centaine de candidats,
recueille un peu moins de 500 000 voix. Ces r€sultats provoquent au sein du PSU de forts
remous qui d€bouchent au 5ˆme congrˆs (23 au 25 juin 1967) sur la mise en place d’une
nouvelle majorit€ (les ESU ont pour la plupart appuy€ cette orientation) hostile ‡ l’accord
d’association avec la FGDS pr€conis€ par la majorit€ des membres du bureau sortant du PSU.
Jean-Fran•ois Pertus, d€sormais charg€ des questions internationales au nouveau
bureau national du PSU (dirig€ par Michel Rocard), est remplac€ de fait ‡ la rentr€e 67 par
Jean Terc€ (qui a quitt€ le BN de l’UNEF au congrˆs de Lyon - 3 au 8 juillet) ; le 24 octobre,
une note du SNE aux sections annonce la mise en place d’une €quipe charg€e d’animer la
campagne de rentr€e et de pr€parer la CNE pr€vue en d€cembre.
Durant les deux ann€es universitaires 66/67 et 67/68, les ESU d€ploient une intense
activit€ sur le terrain des luttes internationales, particuliˆrement en ce qui concerne l’action
contre la guerre du Vietnam : c’est ainsi qu’ils participent en 1967 au lancement du Comit€
Vietnam National (CVN), o„ ils militent notamment aux cŠt€s de la JCR (cr€€e l’ann€e
pr€c€dente), cependant que certaines sections ESU militeront plutŠt, en 1967/68, aux CVB
(Comit€s Vietnam de Base) aux cŠt€s de militants ƒ ml † . Le 17 octobre 1967, le meeting
parisien de rentr€e des ESU se fait sur le double thˆme OLAS-Vietnam et, en f€vrier 1968, les
ESU participent pleinement, avec l’UNEF, ‡ l’action ouest-europ€enne de solidarit€ avec le
peuple vietnamien.
Du 14 au 17 d€cembre 1967, se tient la 8ˆme conf€rence nationale €tudiante (CNE) : le
rapport moral du SNE sortant y est adopt€ par moins de la moiti€ des mandats repr€sent€s. Le
SNE €lu (5 membres) perd presqu’imm€diatement son secr€taire national, Jean-Pierre
Sarrazac, qui est remplac€ le 29 mars 1968, lors de la 2ˆme (et derniˆre) r€union du comit€
politique €tudiant (CPE des ESU, €lu ‡ la CNE de d€cembre 1967) par Michel Capron, qui
assume la fonction de secr€taire national par int€rim pour la pr€paration de la CNE pr€vue
d€but mai .
Une nouvelle conf€rence nationale €tudiante du PSU (la 9ˆme) a donc lieu du 3 au 5
mai 1968 ; elle est marqu€e par la pr€sentation par plusieurs sections d’un texte d’orientation
(ƒ esquisse d’une orientation pour une relance des ESU † dit ƒ texte de Marseille †) qui est
notamment critique sur la gestion des ESU par Marc Heurgon. Les d€bats de la CNE,
largement consacr€s aux €v€nements en cours, d€bouchent sur deux textes pr€sent€s
contradictoirement par Jean-Claude Boisseau (majoritaire) et Robert Destot (minoritaire,
ƒ texte de Marseille †). Le SNE homogˆne qui en r€sulte dispara‹t en mai.
Il est remplac€ au conseil national extraordinaire ESU des 24/25 juin 1968 par une
direction collective repr€sentative des deux courants qui se sont manifest€s ‡ la CNE
rassembl€s dans l’action en mai-juin. S’agissant des responsables ESU r€unis lors de la CNE
des 3/5 mai 1968, Alain Monchablon note : ƒ Assistant au d‚but des ‚v‚nements, ils rentrent
dans leurs provinces, porteurs d’une information directe qui r‚duira le d‚calage Parisprovince. Le r†le de f‚d‚rateur oblig‚ du mouvement ‚tudiant sur Paris, qui est celui de
l’UNEF en mai 68, s’accompagne de celui de relais irrempla‡able sur la province…†.