ART BRuSSELS SE CONCENTRE SuR LES ARTISTES éMERGENTS
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ART BRuSSELS SE CONCENTRE SuR LES ARTISTES éMERGENTS
Jaume Plensa Galerie Lelong 13 rue de Téhéran Paris - www.galerie-lelong.com numéro 132 / mercredi 18 avril 2012 / www.lequotidiendelart.com / 2 euros Art Brussels se concentre sur les artistes émergents par roxana azimi THEla ART NEWS Née en 1968, mêmeDAILY année qu’Art Cologne, à l’initiative d’une poignée de marchands belges, biennale jusqu’au rachat par Artexis en 1997, la foire Art Brussels, dont la trentième édition ouvre ses portes aujourd’hui, a longtemps donné l’image d’un événement rassurant de proximité. « À sa création, c’était une foire de copains, artisanale, locale, rappelle le galeriste bruxellois Albert Baronian. À partir de 1986, la foire s’est élargie aux galeries étrangères. » « C’est aujourd’hui la meilleure des petites foires, estime son confrère bruxellois Rodolphe Janssen. Ce n’est pas un salon tourné principalement sur son marché, les galeries belges ne représentant que 26 % des exposants. Il a une ouverture française. On pourrait presque dire que c’est la deuxième meilleure foire française. » Sauf que le contingent hexagonal a légèrement fléchi au fil des ans, passant de 29 exposants en 2004 à 23 cette année. Rançon de l’internationalisation en marche depuis trois ans. Ce salon de demi-saison s’est construit une identité en se concentrant sur les artistes émergents, sans succomber pour autant au glamour ou à la branchitude, ni privilégier réseaux ou chapelles. Le galeriste parisien Romain Torri, présent pour sa première participation dans la section Young Talents, loue le manque d’interventionnisme du comité de sélection. « C’est une liberté très appréciable que nous octroie le comité de sélection que de nous laisser exposer plusieurs artistes autour d’un thème que nous avons nousmêmes choisi, confie-t-il. En tant que jeune galerie, nous sommes souvent contraints au moment des applications de proposer des solo shows ou de rentrer dans des problématiques Stand de la galerie Chez Valentin, Art Brussels 2012. Photo : D. R. de génération, ce qui altère notre propos. L’organisation d’Art Brussels et le comité de sélection font preuve, je crois, de beaucoup de compréhension et d’intérêt pour des partis pris et des identités de galeries très variées. » Le succès de la foire repose surtout sur un atout majeur : le collectionneur belge, pointu, découvreur, pour ne pas dire précurseur. Sans être des moutons de Panurge, les amateurs du cru fonctionnent beaucoup en groupe et se stimulent mutuellement. Du Suite du texte p. 2 * p.6 le cab, un nouveau centre d’art à bruxelles * p.9 rosemarie trockel en flagrant délice au Wiels * p.11 notre sélection des ventes à drouot ACTUALITÉ brèves Art Brussels et les artistes émergents Disparition du galeriste coup, les jeunes galeries se sentent comme un poisson dans l’eau face à ces acheteurs plus portés sur le sens que sur le prix. « Cela fait du bien de tomber sur des gens qui aiment les œuvres, achètent non pas par tendance ou calcul. Il y a un appétit qui me rassure. On n’a jamais été déçu, il n’y a pas de faux-semblants, de posture ou de rapports de force », déclare Thomas Bernard, directeur de Cortex Athletico (Bordeaux). La participation à la foire tient souvent du retour de politesse vis-à-vis de ces collectionneurs, dont le vivier ne tarit pas. « Je pense qu’il faut prendre des risques et ne pas avoir peur de proposer des artistes pas encore reconnus, car il y a une vraie curiosité pour la découverte. Mais il y a également beaucoup de collectionneurs dont le fonctionnement est plus discret. Ce sont des acheteurs occasionnels à fort pouvoir d’achat qu’il ne faut pas négliger. Le potentiel du marché belge réside aussi dans cette population », poursuit Romain Torri. Cette année, le salon pâtit toutefois de la tenue simultanée de la foire Art Cologne, de celle une semaine plus tard du Gallery week-end berlinois, sans compter l’arrivée impromptue de Frieze New York. Les deux événements allemands ont privé le salon d’un certain contingent allemand. « Les gens feront les deux foires en 2 ou 3 jours, en 1h de train. Art Brussels et Art Cologne sont complémentaires », estime toutefois la galeriste Nathalie Obadia (Paris, Bruxelles). Pour Rodolphe Janssen, le programme off de la foire rhénane n’est pas aussi dense que celui de Bruxelles, qui offre l’occasion de découvrir des collections privées comme celles d’Éric Fabre, Walter Vanhaerents ou de Frédéric de Goldschmidt. Reste à voir enfin si les collectionneurs français, qui font souvent les beaux jours du salon, ouvriront les cordons de leurs bourses malgré le traditionnel attentisme préprésidentielles. ❚ Suite du texte de Une Art Brussels, du 19 au 22 avril, Brussels Expo Hall 1 et 3, Bruxelles, tél. +32 2 740 10 36, www.artbrussels.be C M J CM Le Quotidien de l’Art MJ -CJ Agence de presse et d’édition de l’art 61, rue du Faubourg Saint-Denis 75010 Paris * Contacts [email protected], [email protected], CMJ [email protected], [email protected], [email protected], [email protected] * éditeur : Agence de presse et d’édition de l’art, Sarl au capital N social de 10 000 euros. 61, rue du Faubourg Saint-Denis, 75010 Paris. 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Dès les premières années de sa carrière, il avait représenté Bruce Nauman et Jean-Marc Bustamante, puis Rodney Graham et Gary Hill. Création d’un comité interministériel aux Archives Quelques jours seulement avant le premier tour de l’élection présidentielle, le ministère de la Culture et de la Communication a créé un comité interministériel aux Archives de France, auprès du Premier ministre, par un décret en date du 12 avril. La nouvelle instance est présidée par Philippe Bélaval, jusqu’à présent directeur général des patrimoines. Dans le sillage des propositions du rapport « Quel avenir pour les Archives de France ? » rendu en mars 2011 (!) par l’ancien recteur de Paris, Maurice Quenet, cette décision a pour objectif, selon le ministère, de moderniser la gestion des Archives de l’État. Une curieuse décision alors que le gouvernement est appelé à être renouvelé dans quelques semaines.