historique - club yorkshire terrier
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Clydesdale Terrier photo extraite de l'ouvrage Les Races de chiens de H. de Bylandt, 1904. TERRIER DU YORKSHIRE HISTORIQUE Les origines du Terrier du Yorkshire sont presque le fruit du hasard. En tout cas, elles sont la résultante d’une aventure originale qui s’est, au fil du temps et, jusqu’à un certain point, déroulée sans préméditation. Le Terrier du Yorkshire est en quelque sorte une «invention» britannique. Il faut rechercher ses ancêtres parmi les différentes races de Terriers, il y en a eu beaucoup, élevés sur ces îles : le skye terrier, le cairn terrier, le dinmont pour ne citer que les plus connus. Le nom Terrier s’applique au chien qui, de lui-même, s’introduit sous terre pour capturer sa proie. Nous sommes au début du XIX siècle. En Écosse, dans cette région qui borde la Clyde, vivent des communautés d’artisans, des mineurs; il y a aussi des ouvriers qui travaillent aux filatures et tissages Paisley. L'occupation favorite de tous ces gens, c’est la chasse, qu’avec leurs chiens, ils pratiquent sur les terres alentour. Leur compagnon préféré est un petit terrier qu’on appelle Clydesdale, ou Paisley Terrier, très affectueux avec ses maîtres, mais féroce avec les bêtes qu’il poursuit dans les sous-sols. Il est décrit comme un Skye Terrier à poil souple. Sa robe, de couleur uniforme et brillante, est d’un bleu acier; tête, pattes et pieds sont eux d’un feu doré clair, sans le moindre poil foncé, qu’il soit gris ou de couleur suie. La division du poil s’étend de la tête à la queue en une raie impeccable qui le fait retomber de chaque côté du corps en une symétrie parfaite. Cette description n’évoque t-elle pas déjà les caractéristiques définies par le standard officiel... ? Ce chien se fait remarquer et connaît un certain succès. Jusqu’au tout début de ce siècle, il participera à des expositions. Au Yorkshire, en cette période de Révolution Industrielle, l’industrie lainière marche à fond. Cette activité intense génératrice d'emplois attire de nombreux travailleurs. Beaucoup viennent des filatures Paisley en Ecosse. Ils sont, de là-bas, partis emmenant avec eux chiens et bagages. La nature a ses lois auxquelles, homme ou bête, nul n'échappe. Bientôt chiens venus d'Ecosse, le «Clydesdale», et chiens du Yorkshire, le «Brokenhaired», s’accouplent. Les habitants de ce Comté sont réputés très habiles dans l’élevage des chiens. Ils ont chez eux une race bien fixée le Brokenhaired. C’est un petit chien pas plus gros qu'un furet. Son poil est court et soyeux, sa couleur noire et feu. Ces éleveurs astucieux ne mettent pas longtemps à détecter les possibilités de ces chiens inconnus, venus d’Ecosse avec leurs maîtres. Pourquoi, pensent-ils, ne pourrait-on pas obtenir un type de chien nouveau, à l’aspect plus original, à la commercialisation plus rentable, en croisant notre Brokenhaired, avec le Clydesdale. Ainsi l'appât du gain les incite à vouloir créer une race nouvelle à laquelle la beauté de l'un viendrait s'ajouter aux réelles qualités de chasseur de l'autre. Le braconnage, cette autre manière sans noblesse de pratiquer la chasse, étant à l'époque réprimé par des lois sévères, il ne fallait pas se faire prendre. Il fallait donc que les chiens soient petits pour que les raboliots d’antan, en cas de nécessité, puissent prestement les faire disparaître au fond de leurs grandes poches avant de prendre la fuite. Parfois le poil court et soyeux glissait sous la main et le braconnier devait alors, sur place et d’urgence, abandonner sa bête. Et le Maltais, ce terrier qui déjà au temps d’Aristote (384 322 av. J.C.) vivait sur l’île de Mélita (Malte) et que le philosophe grec décrit comme un petit chien au poil long, doux et soyeux, il a sûrement, lui aussi, participé à la gestation de la race. Ce sont des marins anglais partis naviguer dans le sud qui le ramènent au pays. Là-bas, dans les ports de la Méditerranée lors de leurs escales, ils achètent pas cher ces chiens qu’ils utilisent rentrés chez eux comme cadeaux ou monnaie d’échange. Très vite ces petits Maltais, qui sont splendides, sont recherchés par tous : par les marchands de grains, par les mineurs satisfaits d’avoir un bon chien pour faire dans la mine la chasse aux rats, recherchés aussi par les braconniers qui les préfèrent en raison de leur long poil plus facile à attraper au fond d’un terrier lorsque le garde-chasse se profile pour verbaliser. Le siècle égrène ses années, et la multitude des croisements, la plupart anarchiques, emmêle insidieusement les caractéristiques génétiques de ces races étrangères réunies sur le même sol par les circonstances. On ne reste pas inactif dans la contrée, on fait de l’élevage chez soi pour son plaisir et, pour mieux soigner ses petits chiots, dans la cuisine, on transforme en niche le bas des placards. Nul ne saurait affirmer que les gens du Yorkshire, besogneux et rusés, nourrissent toujours d'ambitieux espoirs. Mais lorsqu’apparaît le «produit miracle», un petit terrier superbe bleu et feu, tout de suite et d’instinct, ils devinent que la fortune se cache derrière lui. Quelques autres croisements effectués dans la plus grande discrétion les assurent que, cette fois, la race est fixée. Ces chiens sont des chasseurs, mais ils sont si beaux qu’ils sont appelés à devenir des chiens de compagnie. En Angleterre, le chien tient une place très importante. D’ailleurs, depuis la Reine et son entourage, jusqu’au plus humble des sujets tout le monde voue au chien une attention particulière. Leur succès dans les expositions ne fait qu’augmenter la demande et les prix. Ils sont classés en 1860 à l’exposition canine de Birmingham «Terriers miniatures», présentés aussi «Scotch Terriers» ou «BrokenHaired Terriers». C'est seulement en 1886 que le Kennel Club créé en 1873 par Mr. S.E. Shirley M.P., reconnaît enfin la race et la baptise «Yorkshire Terrier». Le standard officiel ne sera établi qu’en 1898 mais la plupart des points officiels exigés et mentionnés avaient déjà été approuvés, et depuis longtemps ils étaient respectés. Tous droits réservés 10.97