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Conseil de développement de la région d’Angers Porter et promouvoir l’identité de la région angevine Avril 2011 PRÉAMBULe Porter et promouvoir l’identité de la région angevine La qualité des infrastructures d’un territoire, son offre de services et son marché du travail ont longtemps suffi à attirer à lui les activités productives. La mondialisation des échanges, les mutations économiques et sociales, la tertiarisation et le développement de l’économie de la connaissance ont fait émerger un facteur supplémentaire d’attractivité d’un territoire ; d’abord décliné comme « qualité de vie » ou de « bien-être » puis élargi à la notion de « fierté d’appartenance » (traduit du concept américain de « pridebuilding »). Ce nouveau facteur d’attractivité oblige le citoyen, l’entrepreneur, l’acteur politique et le Conseil de développement en l’espèce, suite à la saisine d’Angers Loire Métropole et du Pays Loire Angers, à travailler ce qui fait l’identité du territoire qu’il occupe, sa personnalité, ce qui le différencie des autres, le rend unique et attractif. Ce travail sur l’identité du territoire n’a évidemment rien à voir avec la thématique de l’identité nationale développée début 2010 par le gouvernement français. Il s’agit pour nous de mettre en relation les représentations de l’identité de la « région angevine » avec son potentiel de développement économique, social et culturel. ■ AVERTISSEMENT Par commodité, les termes « Angers » et/ou « région angevine » seront utilisés pour parler de l’ensemble du Pays Loire Angers. De même, le terme « Angevins » signifiera ici les habitants d’Angers et de la région angevine. On parlera de la ville d’Angers et des habitants d’Angers pour traiter plus spécifiquement le cas de la commune. sommaire p 04 INTRODUCTION p 04 p 04 p 05 p 06 p 08 Le Conseil de développement Une saisine d’Angers Loire Métropole et du Pays Loire Angers La méthode de travail L’identité territoriale, de quoi parle-t-on ? Pourquoi en parle-t-on ? p 09 PARTIE 1 - LES FONDEMENTS DE L'IDENTITÉ ANGEVINE p 09 p 10 p 12 p 14 La place de l’histoire dans l’identité angevine La géographie, un rôle décisif dans la construction de l’identité angevine L’identité territoriale de la région angevine et ses activités économiques La culture, vecteur de développement d’une identité angevine p 15 PARTIE 2 - ANGERS, DE SOLIDES FONDEMENTS IDENTITAIRES, MAIS UNE INSUFFISANCE DE RECONNAISSANCE INTERNE ET EXTERNE p 15 p 15 p 17 Des fondements identitaires... ... mais pas d’identité partagée porteuse d’image et de notoriété Des atouts pour se reconnaître et «être reconnus» Angevins, dans la décennie à venir ! p 19 PARTIE 3 - PROPOSITIONS POUR PROMOUVOIR UNE IDENTITÉ RECONNUE ET PARTAGÉE, PORTEUSE D´IMAGE ET DE DÉVELOPPEMENT p 20 p 20 p 21 Un préalable : des ambiguïtés à transformer en atouts Une proposition : fonder la politique « d’image » sur la promotion d’axes identitaires privilégiés Une condition : une identité choisie et portée par les Angevins p 33 CONCLUSION p 34 ANNEXES Conseil de développement de la région d’Angers - avril 2011 INTRODUCTION Porter et promouvoir l’identité de la région angevine 1 Le Conseil de développement Espace de dialogue entre acteurs économiques, sociaux, culturels, associatifs, etc., le Conseil de développement a été créé en 2002 par la Communauté d’Agglomération Angers Loire Métropole, puis étendu au Pays Loire Angers, soit un espace de vie de 300 000 habitants. Sa mission est de débattre collectivement sur les choix d’aménagement et de développement du territoire, pour aujourd’hui et pour demain, et d’éclairer de ses réflexions et propositions les décideurs locaux, publics et privés. 2 Une saisine d’Angers Loire Métropole et du Pays Loire Angers En 2009, Angers Loire Métropole a entrepris une série de travaux sur l’identité et l’image du territoire, avec pour objectifs de donner un fondement à sa politique de développement économique et de rendre la « région angevine » dans son ensemble plus visible sur les scènes nationale et internationale, ceci dans un contexte de forte concurrence entre territoires. Elle a confié à deux cabinets conseils spécialisés dans le développement et le marketing territorial, une « mission de définition d’une stratégie d’attractivité et de marque ». Le Conseil de développement a été invité à participer à divers comités et ateliers de travail. Parallèlement à ces travaux, Angers Loire Métropole et le Pays Loire Angers ont demandé au Conseil de développement de porter un regard sur l’identité de la « région angevine » (soit l’ensemble du bassin de vie des Angevins, qui équivaut au Pays Loire Angers) à partir du constat suivant, exprimé dans la saisine : « malgré son dynamisme et les nombreux atouts dont elle dispose, la région angevine reste encore mal identifiée auprès du public extérieur et souffre d’un déficit d’image. Par ailleurs, on constate parfois un manque de cohérence de contenu et/ou de forme dans les actions de prospection, de promotion, d’animation et d’accueil menées par les collectivités locales, leurs partenaires associés et les organisations professionnelles, notamment en matière de tourisme et de développement économique. Il n’existe pas aujourd’hui de marque commune, identifiant Angers et permettant à l’ensemble des acteurs de se reconnaître et de se « vendre » sous les mêmes codes. » 04 Voici les questions posées au Conseil : ● Quels sont les fondements de l’identité angevine ? ● Comment évolue-t-elle ? En fonction de quels facteurs ? ● Quel est son rôle dans le développement du territoire ? ● Comment l’améliorer et faire en sorte que tous les acteurs - y compris les habitants - se l’approprient et la portent aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du territoire ? Le Conseil de développement a pris le parti, comme l’a expliqué son Président, Louis-Marie RIVIERE « d’aller au-delà des constats en cherchant à comprendre comment cette image s’est formée, à partir de quels éléments historiques, économiques, démographiques, etc., de définir aussi ce qu’est cette image par rapport à la réalité (…) car une image dépend autant du sujet photographié que de l’appareil utilisé ». 3 La méthode de travail Une commission a été chargée fin 2009 de conduire cette réflexion. Jean-François CAILLAT en était le Président et Christian PIHET le Rapporteur. Elle s’est réunie une fois par mois, s’est appuyée dans un premier temps sur les travaux réalisés par les cabinets prestataires d’Angers Loire Métropole (enquête de notoriété, audit identitaire) puis a fait appel à des intervenants pour enrichir sa réflexion : • Daniel LOISEAU - Vice-Président, Philippe BROIX - Directeur Général Adjoint, Christiane KRINE - chargée de mission, d’Angers Loire Métropole pour la présentation des audits, sondages, enquêtes et des propositions de positionnement marketing ; • Jacques MAILLARD, Jean-Luc MARAIS et Cristiana PAVIE - historiens ; • Yves JEAN - géographe et élu de la ville de Poitiers en charge de la prospective territoriale ; • Camille BAULANT - Professeur d’économie et Sylvain AMISSE - doctorant, spécialistes des clusters ; • Dominique SAGOT-DUVAUROUX - Professeur d’économie spécialiste de la culture ; • Christian PIHET - géographe et rapporteur de la commission « Identité », a conclu cette phase d’exposés en traitant l’approche politique de l’identité angevine. Un étudiant en géographie, Camille SALMON, s’est vu confier une recherche portant sur : • la réalisation d’une base documentaire, servant à la rédaction du rapport ; • la passation d’enquêtes auprès des membres du Conseil de développement et leurs réseaux : le questionnaire interrogeait leur conscience identitaire et leurs rapports au territoire du Pays Loire Angers. 92 réponses ont été analysées. • 14 entretiens auprès de chefs d’entreprises, entreprises de taille et de fonction variées qui ont exposé leur point de vue sur les rapports qu’ils entretiennent avec la « région angevine », au regard de leur activité économique. Camille SALMON a rédigé cette contribution avec les animateurs de la commission. Le Conseil de développement a participé également aux différents comités et ateliers d’Angers Loire Métropole. Limites de cette contribution Le sujet est délicat. Les approches rationnelles ne suffisent pas lorsqu’on traite d’identité territoriale qui est souvent du domaine de la perception et de la subjectivité. Les concepts utilisés sont ambigüs, leur polysémie nécessite beaucoup de précision si l’on veut éviter trop de malentendus. Le sujet a provoqué des interrogations chez plusieurs intervenants. Il est important de préciser qu’étant donné la part du subjectif, ce travail ne s’appuie pas sur une étude scientifique aboutie, mais sur une observation de faits ou de comportements, l’expression d’opinions, permettant d’émettre des hypothèses, lesquelles sont en permanence à confronter à la réalité. De plus, nous parlerons des Angevins dans leur globalité, au risque de négliger certaines spécificités. Ce qu’est la présente contribution : Une réflexion sur les fondements identitaires, la personnalité, les spécificités de la région angevine. Une proposition pour renforcer l’attractivité du territoire autrement que par les outils classiques du « marketing territorial ». Ce qu’elle n’est pas : Une liste exhaustive des atouts de la région angevine. Une brochure promotionnelle du territoire à destination des investisseurs nationaux et internationaux. Conseil de développement de la région d’Angers - avril 2011 05 INTRODUCTION Porter et promouvoir l’identité de la région angevine 4 L’identité territoriale : de quoi parle-t-on ? 4.1 L’identité territoriale véhicule plusieurs sens L’identité territoriale est un « ensemble de valeurs, d’images, de concepts, qui définissent la particularité locale, qui définissent l’existence d’un groupe par la délimitation d’un territoire ».1 Elle met « en évidence les données concrètes d’un espace géographique, son site, son patrimoine, les caractéristiques culturelles partagées de ses habitants ».2 Un territoire peut être le support de plusieurs identités collectives, comme il peut n’exister que par commodité, pour faciliter le fonctionnement démocratique d’une société (cf. circonscriptions électorales). Une identité collective peut aussi être présente sur plusieurs territoires (cas des diasporas). Il y a donc une grande diversité de situations qui évoluent en permanence. L’identité territoriale signifie également le rapport affectif qu’entretient une population avec son territoire ; un sentiment, individuel ou collectif, qui renvoie à un espace précis : une rue, un quartier, une région, etc. Cet attachement se traduit par le développement de ce qu’on appelle le sentiment d’appartenance au territoire, voire une certaine fierté d’y appartenir. Encore faut-il que chacun se l’approprie. Enfin, le travail sur l’identité territoriale est à la base de la démarche de marketing territorial engagée par les territoires pour développer leur attractivité. 4.2 Prudence dans son utilisation Il faut bien considérer cette notion comme un processus en perpétuelle évolution. Selon l’universitaire breton Ronan Le Coadic, « l’identité d’un lieu inclut la notion de symbole et doit être analysée comme un processus en cours, comme un phénomène en évolution constante (…)… la question d’identité territoriale semble échapper à l’approche strictement scientifique, pour rester dans le domaine du sentiment et de l’impression subjective »3, elle nécessite de « manier et mettre en relation des concepts, sur la définition desquels il n’existe pas vraiment de consensus ». ● Le non-respect de certaines identités Les populations sont de plus en plus mobiles et d’origines diverses sur un même territoire. Si l’identité culturelle de chacune n’est pas respectée par les « autochtones », les comportements racistes et xénophobes prennent le dessus, pouvant mener jusqu’à des processus d’épuration ethnique. D’où la nécessité de reconnaître la diversité culturelle d’un territoire. « Si on ne valorise pas sa propre culture, il y a une sorte de frustration qui débouche sur du communautarisme, sur de la manipulation vers la violence ».4 Ce sentiment est « inoffensif » en soi, mais peut devenir délicat si l’on ne respecte pas certains équilibres. 1« Politiques locales et enjeux culturels », dirigé par Vincent Dubois, Paris, La documentation française, 1998, p.31 2 « Identité et rapport au territoire », France Guérin Pace et Yves Guermond, L’Espace Géographique, 2006-04, p.289 3 « L’identité territoriale : l’ambiguïté d’un concept géographique », Yves Guermond, in L’Espace Géographique, 2600-04, p.292 4 « Le sentiment d’appartenance, le monde entier ou ma cité ? », Grand Lyon Mission Prospective et Stratégie d’Agglomération, in Economie et Humanisme 2007, p.56 06 ● Le temps de la mémoire et le temps du projet L’identité d’un territoire s’enrichit de son passé, de sa mémoire mais évolue nécessairement et se forge à nouveau dans un projet d’avenir commun aux diverses populations qui l’habitent : « la langue, la géographie, l’histoire et l’exaltation des origines ne suffisent pas à créer le besoin de vivre ensemble. Plutôt que d’émotions superficielles, c’est de l’adoption d’un projet pour l’avenir, notamment de principes caractérisant une culture démocratique, que peut naître une identité politique partagée. »5 ● Un attachement fort à son espace de vie et en même temps, une multitude de sentiments d’appartenance On peut être à la fois attaché à son lieu de vie, simplement parce qu’on s’y plaît et à d’autres territoires pour d’autres motifs, voire même se sentir « chez soi » partout, ce qui permet de considérer les autres comme des semblables. 4.3 Les composantes de l’identité collective : le territoire, l’histoire, la culture Les trois composantes principales de l’identité collective6 : • le territoire qui offre un cadre géographique et institutionnel commun ; • l’histoire qui donne une mémoire commune ; • la culture qui rassemble en créant des codes communs (langues, pratiques). L’identité d’une population résulterait des interactions constantes de ces trois composantes, auxquelles viennent s’ajouter des influences externes : notamment des pratiques politiques et économiques (Union Européenne, mondialisation, etc). 5 6 7 Les trois éléments nécessaires à la constitution d’une identité territoriale forte7 : • le cognitif : les habitants connaissent relativement bien leur territoire et ses limites géographiques. • l’affectif : les habitants apprécient leur territoire et y sont attachés. • l’instrumental : les pouvoirs publics mettent en valeur ce territoire et son image. « Pour un patriotisme constitutionnel européen », J. Lacroix, in Revue Philosophique de Lyon, 1965 Selon P.Y Le Rhun, géographe français ayant étudié l’identité bretonne Selon Keating, politologue anglais Conseil de développement de la région d’Angers - avril 2011 07 INTRODUCTION Porter et promouvoir l’identité de la région angevine 5 Pourquoi en parle-t-on ? 5.1 Parce que l’identité est facteur de développement économique Une identité et une bonne image attirent de nouveaux habitants, l’implantation d’entreprises, la vente et l’exportation de produits fabriqués sur le territoire, les investissements étrangers, la fréquentation touristique, etc. C’est pourquoi la plupart des grandes agglomérations des pays occidentaux ont développé des démarches de « marketing territorial ». Elles veulent toutes « vendre » leur territoire, la concurrence est vive et les pousse à inventer de nouvelles stratégies. En France, presque toutes les grandes collectivités locales ont engagé des démarches du type campagnes de publicité, visant à valoriser et à mettre en scène l’identité de leur territoire par le « haut », c’est-à-dire via les acteurs économiques et politiques. Les nouvelles stratégies visent à mettre à contribution la population pour qu’elle valorise elle-même son territoire et en devienne un « ambassadeur ». Les images ne suffisent plus : on fait désormais appel à la fierté et à l’enthousiasme des habitants vis-à-vis de leur espace de vie, afin qu’ils convainquent leur réseau – par le bouche à oreille notamment – de la valeur de leur territoire. « Celui-ci est dynamique, les services y sont nombreux et variés, le cadre de vie est agréable, les entreprises sont innovantes, l’offre culturelle est riche et diversifiée, etc. » Toutefois cette démarche ne peut aboutir que si les habitants du territoire concerné sont satisfaits de leurs conditions de vie et de leurs « gouvernants ». Des habitants se sentant peu considérés ne vont pas s’investir pour mettre en avant leur territoire, surtout si celui-ci ne leur apporte rien en retour. « Les personnes que l’on appelle des ‘’exclus’’ sont souvent celles qui ont un nombre réduit d’appartenance, (…) ils vivent l’appartenance à un lieu non pas comme un choix mais comme une contrainte : ils sont cantonnés dans ce lieu, ‘’relégués’’ en quelque sorte, ‘’assignés à résidence’’. Ils affirment d’autant plus leur identité à une ‘’cité’’ qu’ils n’ont guère d’autres systèmes d’appartenance et d’autant plus fort qu’ils n’ont pas véritablement choisi ce quartier. »8 5.2 Parce que l’identité est facteur de cohésion sociale Une conscience identitaire forte (sentiment d’appartenance, attachement), sans excès, favorise le bien-être d’une population, « cimente » les relations sociales, donne du sens et facilite le vivre ensemble. « Appartenir, c’est en effet découvrir que je m’actualise en lien avec d’autres personnes, (…) qu’ensemble nous pouvons construire, créer, mettre en œuvre des projets qui puissent servir la collectivité »9. Cette appartenance est même une nécessité : 08 8 9 10 11 12 « l’être humain a besoin d’appartenir à un groupe, (…) le sentiment d’appartenance nourrit l’estime de soi »10, « fonde la cohésion »11 entre les membres d’un groupe ou d’un espace ; elle favorise l’investissement de chacun dans la vie locale. L’identité partagée au sein d’un territoire peut aussi être « un élément de limitation des conflits idéologiques »12 ; c’est au travers d’activités de type sportives, musicales, culturelles, etc., que la population peut se réunir. ■ « Le sentiment d’appartenance, le monde entier ou ma cité ? », Grand Lyon Mission Prospective et Stratégie d’Agglomération, Economie et Humanisme 2007, p.56 « L’appartenance à un groupe : les six-onze ans et leur rapport aux valeurs », Brochure, Créations Pédagogiques, 1982, p. 4 http://www.uquebec.ca/edusante/sociale/imp_sentiment_appartenance.htm, p. 2 « Le travail en groupe », R. Mucchielli, 1980, Editions ESF « L’identité territoriale : l’ambiguïté d’un concept géographique », Yves Guermond, in L’Espace Géographique, p.292 PARTIE 1 - LES FONDEMENTS DE L’IDENTITÉ ANGEVINE L’identité angevine se fonde, tout en évoluant, sur son histoire, sa géographie, son économie, sa culture et les rapports qu’elle entretient avec les autres territoires. Il est important de comprendre comment chacune de ces dimensions contribue à construire ou à faire évoluer les éléments identitaires du Pays Loire Angers. 1 La place de l’histoire dans l’identité angevine 1.1 Une mémoire sélective : le «bon» René, la «douceur» angevine... L’identité de la région angevine ne se confond pas avec toute son histoire. Elle est ce qui est retenu sur elle par les Angevins et ceux qui en parlent. Force est de constater que seuls quelques symboles se démarquent et traversent les siècles, ayant été « entretenus », alimentés, travaillés, par des élites : le Roi René, la douceur angevine, le végétal, etc. Les habitants les ont assimilés mais ignorent pour la plupart ce qui gravite autour. D’autres ont été oubliés, comme par exemple Foulques Nerra qui véhicule une image de violence. 1.2 L’identité d’un territoire se construit à travers les héritages de l’histoire ● Le patrimoine bâti, le premier héritage Le patrimoine architectural, public comme privé, est particulièrement riche et varié dans la région angevine car la présence de l’homme y est ancienne, depuis - au moins - le néolithique ; des vestiges sont régulièrement découverts et passionnent les Angevins. Le fait que l’Anjou soit habité depuis plusieurs millénaires rappelle combien le site est depuis longtemps favorable aux activités humaines, ce qui lui donne une épaisseur historique et identitaire. Angers, la capitale, est reconnue comme une « belle ville », elle dispose d’ailleurs du label « ville d’art et d’histoire » (comme une centaine d’autres communes en France). Le château dit du Roi René renvoie l’image de la ville à l’extérieur depuis le XIXème siècle, alors que les traces du passé industriel et commerçant ont été supprimées. ● Des événements et des activités « marquants » • Des événements Le peuple gaulois des Andegaves a donné son patronyme à la cité d’Angers (Andegavia) et à l’Anjou. L’Anjou a été christianisé très tôt et la religion catholique a été longtemps un élément structurant. Elle a été à l’origine non seulement de l’Université Catholique mais encore de nombreux mouvements de solidarité. Au Moyen-âge, le duché d’Anjou a été rattaché au royaume de France, mettant fin à ses particularités historiques. L’Histoire de l’Anjou s’est alors confondue avec l’Histoire de France. Les nombreux affrontements dont la région a été le théâtre avaient des enjeux liés à la France (guerres de religion, guerre avec l’Angleterre ou avec l’Italie). Ce rattachement « précoce » au royaume de France fait que la population se sent plus « naturellement » française que les Bretons, les Corses ou les Basques. La Révolution a été un épisode particulièrement structurant. Comme la plupart des villes de l’Ouest, la ville d’Angers est restée républicaine, marquant ainsi son identité politique. La ville a également bénéficié d’une stabilité politique locale. La domination des courants centristes et socialistes, privilégiant le consensus, a évité les changements brutaux et les à-coups de la IIIème République. L’attachement aux valeurs républicaines et la recherche des convergences possibles entre les acteurs sont un trait de ●●● Conseil de développement de la région d’Angers - avril 2011 09 PARTIE 1 - LES FONDEMENTS DE L’IDENTITÉ ANGEVINE Porter et promouvoir l’identité de la région angevine l’identité politique angevine qui se retrouve dans la vie sociale, culturelle et économique. • Des activités Depuis longtemps la ville d’Angers est reconnue pour ses activités de l’esprit, d’où son surnom d’« Athènes de l’Ouest » au XIXème siècle. La première université y a été fondée au XIVème siècle. Au XIXème siècle, la vocation universitaire renaît avec la fondation de l’Université Catholique, puis dans les années 60 avec l’Université d’État. Les activités culturelles sont nombreuses. Depuis le XVIIIème siècle, le végétal fait partie intégrante de l’image de la région angevine, « l’Anjou, pépinière de la France », « Angers, la ville des fleurs ». Au XIXème siècle, cette industrie horticole n’a pas de rivale en France. À partir des années 70, au terme horticulture succède celui de pôle végétal. Végépolys est actuellement un pôle de compétitivité à vocation mondiale. En revanche, Angers n’est pas identifiée comme une ville industrielle, même si elle était dotée de quelques grandes entreprises comme les établissements Bessonneau, les Ardoisières, etc. Plus récemment (années 60), des entreprises d’électronique se sont implantées. Elles gardent une place importante dans l’esprit des Angevins, alors que l’activité purement électronique est désormais marginale et que d’autres l’ont remplacée, comme la banque/retraite/ prévoyance. L’essentiel des fondements historiques de l’identité angevine : ● un patrimoine historique riche ● un fort attachement au Roi René ● une tradition intellectuelle ● les activités horticoles 2 La géographie, un rôle décisif dans la construction de l’identité angevine 2.1 Ses éléments « naturels » Le climat a inspiré aux hommes l’expression de « douceur angevine », il permet le développement des activités agricoles et horticoles. Les ressources naturelles telles l’ardoise et le tuffeau donnent au bâti un aspect remarquable. Le réseau hydrographique est très dense, en particulier la Loire. Cette omniprésence de l’eau se retrouve dans l’imaginaire angevin : pêche, déplacements fluviaux, inondations, végétation, etc. Le territoire compte trois sites naturels reconnus Natura 2000 (intérêt faunistique et floristique), en particulier les Basses Vallées Angevines. Le Pays Loire Angers est une des portes du Parc Naturel Loire Anjou Touraine, qui possède une mosaïque d’écosystèmes riche. 10 2.2 Son positionnement géographique, entre Paris et la côte Atlantique La région angevine est située à la périphérie de l’Europe, à l’ouest de la France, relativement proche de Paris et de la côte Atlantique. La région rassemble un réseau dense de moyennes et petites villes, ce qui crée une proximité entre ville et campagne. L’intercommunalité est un élément fort. Le site de la ville d’Angers correspond à un point de passage, de traversée de la Maine. La présence d’un gué naturel y a fixé l’implantation de l’homme. 2.3 Ses voisins : y–a-t-il une question nantaise ? C’est avec la décentralisation et la création de la collectivité régionale que les rapports entre Angers et Nantes sont devenus à la fois plus apparents et plus intenses. Dans le passé, la ville portuaire et la ville terrienne n’entretenaient guère de relations. L’affirmation d’une capitale régionale n’a provoqué de débats et produit des dépits qu’à partir du moment où des sièges sociaux ont quitté Angers et où les services régionaux ont exercé une réelle autorité sur l’ensemble du territoire. Il serait inutile de vouloir renforcer l’identité angevine en s’opposant stérilement à Nantes. Cette dernière est la métropole régionale, voire même celle du Grand Ouest. L’intérêt d’Angers est de s’inscrire dans les dynamiques actuelles de métropolisation. Une association équilibrée avec Nantes, comme avec Rennes, représente le chemin le plus sûr pour renforcer le rayonnement angevin. C’est celui qu’ont pris par exemple les universités ligériennes en bâtissant le PRES (Pôle de Recherche et d’Enseignement Supérieur) UNAM (Université Nantes-Angers-Le Mans). 2.4 De nouvelles circulations modifient l’identité du territoire Entre 1999 et 2006, le département a enregistré un solde migratoire positif. De nouvelles circulations de population se dessinent. Le territoire accueille une très grande diversité d’étrangers (exemple : plus d’une centaine de nationalités d’étudiants). Même si Paris continue de capter les jeunes diplômés à la recherche du premier emploi, beaucoup de retraités et de cadres avec enfants s’installent en Anjou. Le pôle universitaire attire au-delà du département et de la région, notamment dans la couronne parisienne. Le phénomène L’essentiel de périurbanisation s’est du rôle de la géographie dans la construction de l’identité angevine : nettement développé : la culture paysanne a disparu des campagnes proches des villes au profit d’une culture citadine. L’espérance de vie est plus longue, les structures familiales évoluent, la mobilité s’accroît, les cadres sont moins liés au territoire qu’avant, leurs perspectives de carrière prévalant sur leur attachement à un lieu. Les chefs de PME restent eux attachés au territoire. L’identité de notre territoire évolue aussi en fonction des contraintes nationales, communautaires voire mondiales, mais cela n’a rien de spécifique à l’Anjou. ● ● ● ● la Loire le climat l’intercommunalité la proximité parisienne Conseil de développement de la région d’Angers - avril 2011 11 PARTIE 1 - LES FONDEMENTS DE L’IDENTITÉ ANGEVINE Porter et promouvoir l’identité de la région angevine 3 L’identité territoriale de la région angevine et ses activités économiques Dans une économie mondialisée, le comportement des hommes, des entreprises et maintenant des territoires devient standard : chacun cherche à être le plus dynamique, le plus innovant et le plus attractif. Pour y parvenir, les nouvelles démarches de marketing incitent à la valorisation des spécificités locales permettant à chacun de marquer sa différence. Pour impulser son développement économique et prendre place sur les marchés, la région angevine doit aussi travailler son identité et son image. Elle ne manque pas d’atouts. 3.1 Un pôle universitaire d’envergure métropolitaine La spécificité angevine est d’être dotée d’un pôle universitaire d’envergure métropolitaine. En effet depuis quelques années, le pôle universitaire angevin (y compris l’UCO et les grandes écoles ENSAM, ESSCA, ESEO, etc.) a changé de dimension. Avec plus de 30 000 étudiants il est, proportionnellement à la taille de la métropole angevine, d’une ampleur très supérieure à celle des agglomérations voisines. Il vient conforter les fondements historiques intellectuels de la ville d’Angers. Les formations professionnelles y sont nombreuses. La recherche est également fortement développée avec, par exemple pour le pôle Santé, la mise en place de l’Institut Régional d’Ingénierie en Santé (IRIS) et la labellisation par les grands organismes nationaux de recherche – CNRS, INSERM – de laboratoires angevins. Un complexe d’enseignement et de recherche sur le végétal, d’envergure européenne est en voie d’achèvement. Il associera dans un « Institut du végétal » de dimension européenne les unités de recherche de l’Université d’Angers, d’AgroCampus Ouest, de l’ESA et de l’INRA. 3.2 Végépolys, pôle de compétitivité à vocation mondiale Le secteur du végétal spécialisé angevin se traduit par une grande diversité d’activités, unique en Europe : horticulture, viticulture, arboriculture, pépinière, plantes médicinales, semences, etc. Le pôle est composé de nombreuses TPE et PME, organisées en réseau, par domaine, depuis de nombreuses années. Il est bien inscrit dans l’histoire et la géographie du territoire. Végépolys a pour ambition de devenir le pôle de référence mondiale sur la production (création et pratiques culturales) de végétaux spécialisés, respectueux de l’environnement et de la santé. Il a pour objectifs de créer des végétaux qui engendreront une consommation plus faible d’intrants et des impacts plus favorables sur la biodiversité, la santé et l’environnement 12 d’une part, de créer des végétaux facteurs de différenciation qui ouvriront des nouveaux marchés et donc amélioreront la compétitivité des entreprises du pôle. Tous les acteurs locaux, y compris les chefs d’entreprises n’exerçant pas dans ce secteur, considèrent Végépolys comme un fort diffuseur d’identité. Le label « pôle de compétitivité à vocation mondiale » que lui a délivré l’Etat a encore rehaussé son image. Les entreprises y adhèrent pour améliorer leur visibilité sur le plan national et international, même si l’efficacité de la coopération et du travail en réseau reste à confirmer. Pour qu’il existe un réel effet d’agglomération (cluster) des entreprises du végétal, il faudrait qu’elles mènent davantage de projets ensemble et qu’elles mettent leurs forces, leurs compétences, leurs stratégies, au service d’un même but : le développement économique local. Enfin, Angers, seule avec Strasbourg en France, accueille un office européen, l’Office Communautaire des Variétés Végétales (OCVV) et affirme ainsi son caractère de ville européenne. 3.3 Le tourisme d’affaires et de loisirs Des événements d’ampleur comme le salon du Végétal, le SIVAL (22 000 visiteurs en 2010), le Salon Maison Bois, le Salon des Vins de Loire, de nombreux colloques, etc., drainant des professionnels de toute la France, voire d’Europe, développent le tourisme d’affaires, vecteur d’identité majeur et font porter l’image de la région angevine en dehors des frontières. Là encore, Angers est reconnue dans ce domaine, plus que d’autres agglomérations françaises de sa taille ! Avec plus de 300 sites ouverts au public et une réalisation d’ampleur comme Terra Botanica, la région angevine devrait attirer davantage de touristes de loisirs. Actuellement, ce tourisme est essentiellement de passage ; l’offre d’hébergement est trop limitée pour assumer une croissance de l’activité. 3.4 D’autres atouts vecteurs d’attractivité économique L’aéroport « Angers Loire Aéroport », situé à Marcé propose des vols d’affaires à destination des entreprises ainsi que des lignes touristiques. Le réseau de PME est important et se traduit par une grande diversité d’activités. Le fait qu’il n’y ait pas de filière monopolistique est un atout, en particulier en période de crise. Quelques entreprises importantes rayonnent au plan national et international : Cointreau, Scania, Evolis, des entreprises du pôle Banque/Retraite/ Prévoyance comme la CNP, Médéric, quelques entreprises du pôle de compétitivité Végépolys, etc. L’essentiel des fondements l’identité angevine : 13 économiques de L’économie sociale et solidaire est très présente sur la région ; elle est ancrée dans son histoire et dans sa tradition de solidarité avec plus de 3 000 associations et 35 000 emplois13, des mutuelles et des coopératives dans des secteurs très variés. Notons la structuration scientifique en cours de ce secteur à travers l’IRESA. ● le végétal ● le pôle d’enseignement supérieur et de recherche d’envergure métropolitaine ● des salons et congrès ● les entreprises du secteur de l’économie sociale et solidaire. Données Maine-et-Loire – IRESA 2007 Conseil de développement de la région d’Angers - avril 2011 13 PARTIE 1 - LES FONDEMENTS DE L’IDENTITÉ ANGEVINE Porter et promouvoir l’identité de la région angevine 4 La culture, vecteur de développement d’une identité angevine C’est dans, et par la culture, que se forgent et s’expriment les identités et que les territoires se construisent et évoluent. 4.1 Une culture angevine liée à l’eau, au végétal, à l’œnologie • un fort attachement des habitants à leur milieu, surtout au bord de l’eau, notamment de la Loire; Culture angevine, culture française, les deux sont • un goût prononcé pour la nature; très semblables : • une tradition qui s’exporte grâce aux vins d’Anjou, au Cointreau. 4.2 Le tempérament angevin : une certaine discrétion La traditionnelle « douceur angevine » se retrouve dans le tempérament des Angevins, toutefois peu différent de celui des gens de l’ouest de la France. Ils prennent le temps de vivre, cherchent 4.3 Un territoire culturellement bien pourvu La région angevine bénéficie d’une offre culturelle riche et diversifiée même si l’on ne peut pas parler de « cluster culturel » du type Quartier de la Création à Nantes. La diversité est un atout car elle contribue à faire évoluer l’image d’une population angevine « renfermée » pour certains, en une population curieuse, ouverte sur le monde et aimant la diversité mais elle a ses limites financières, humaines et identitaires puisque l’image culturelle du territoire se trouve fragmentée. Quels sont les principaux lieux culturels du territoire ? Le Quai (CNDC et NTA), les 400 coups, le Chabada, le Grand Théâtre, le Musée des BeauxArts, le Musée Jean Lurçat (Tapisserie du Chant du Monde), le Musée de la Tapisserie Contemporaine, le Conservatoire à Rayonnement Régional, le Centre des Congrès, le Parc des Expositions, le centre Jean Carmet, l’Institut Municipal, l’Espace Culturel de l’Université, le théâtre Chanzy, le théâtre du Champ de bataille, les divers cinémas… Les événements sont assez nombreux : Au L’essentiel des fondements identitaires culturels d’Angers : 14 14 le consensus dans leurs relations, mettent en avant les valeurs de solidarité et de partage, sans ostentation. premier rang, les Accroche-Cœurs connaissent un véritable succès populaire à l’échelle du territoire et au-delà, le Festival Premiers Plans, le Festival d’Anjou, Tempo Rives, le Festival du Scoop et du Journalisme14, le Festival Cinémas et Cultures d’Afrique, la Quinzaine du Cinéma Espagnol, le Festival du Film Nature, etc. Ils attirent de manière inégale le grand public. Aucun de ces évènements n’atteint le niveau médiatique des Folles journées de Nantes, du Festival de la Bande Dessinée d’Angoulême, etc. Le Festival Premiers Plans a toutefois un écho national. Les médias locaux font aussi partie de l’offre culturelle et constituent des vecteurs d’identité très importants. La Presse (Le Courrier de l’Ouest et Ouest France) donne quotidiennement des informations concernant le territoire. Radio Campus permet la découverte de jeunes artistes Angevins. Les associations sont de réels moteurs du dynamisme culturel angevin. ● une offre culturelle diversifiée et répartie sur le Pays Loire Angers ● des Accroches cœurs qui tendent à « accrocher » les Angevins ■ Au moment de la rédaction de ce document, la direction du festival a pris la décision de transférer le festival à Lille. PARTIE 2 - ANGERS, DE SOLIDES FONDEMENTS IDENTITAIRES, MAIS UNE INSUFFISANCE DE RECONNAISSSANCE INTERNE ET EXTERNE 1 Des fondements identitaires … La région d’Angers a donc de solides fondements identitaires (cf. 1ère partie) : • Un patrimoine historique caractéristique, un fort attachement au Roi René, des traditions intellectuelle et horticole. • La Loire, la douceur du climat, la proximité parisienne. • Les activités de recherche, d’enseignement et de production du végétal spécialisé (horticulture, semences, viticulture, arboriculture), un réseau de PME performantes, des salons et congrès d'importance nationale. • Une offre culturelle diversifiée et répartie sur le Pays Loire Angers, des Accroches cœurs qui tendent à « accrocher » les Angevins. Mais comme en témoignent les enquêtes et entretiens réalisés par le Conseil de développement, comme ceux réalisés par les consultants d’Angers Loire Métropole, ces fondements ne sont pas suffisamment connus et « exploités » pour constituer un socle identitaire et pour conférer une image dynamique et porteuse de notoriété pour notre territoire. 2 … mais pas d’identité partagée porteuse d’image et de notoriété 2.1 « Une identité irréductible » ● Une identité «complexe» … «pléthorique en signes et atouts identitaires»… L’identité angevine est qualifiée par les professionnels de la communication d’ « irréductible » en ce qu'elle « "résiste" à la communication car "trop" complexe, subtile, discrète et secrète » : • une part d'inexplicable : présence d’un certain charme ; • une part d'indicible : un concentré de diversité et de nuances ne révélant toute sa richesse que dans la durée ; • une part d'inhibition : la modestie, la discrétion "qui sied aux grandes maisons", la défiance envers le paraître et le "m'as-tu vu" ; • et de multiples ambiguïtés : une plainte de manquer d'aspérités mais une injonction de "rien qui dépasse" ; un besoin de reconnaissance mais une discrétion et un culte du secret, etc. D'où le contraste particulièrement marqué et frustrant entre une identité, pléthorique en signes et atouts identitaires et l'image, floue et faible, même si plutôt positive, et surtout réduite à quelques icônes identitaires : • La "douceur angevine" • • • • Le roi René Le château d'Angers (et la cathédrale) Cointreau La tenture de l'Apocalypse « Des symboles puissants et partagés avec les habitants mais vampirisant et ignorant la diversité, la modernité et le dynamisme ». Extraits du portrait identitaire d’Angers Loire Métropole – 2010 Il est à noter que ces symboles dits « partagés » ne sont pas classés de la même manière selon les habitants interrogés. Ainsi, dans les travaux menés par le Conseil – s’adressant plutôt à des acteurs de la société civile – c’est la Loire, la douceur angevine et le végétal qui « symbolisent » le mieux le territoire. Formulée différemment, la question sur la spécificité d’Angers et du Pays Loire Angers identifiera le végétal en 1ère réponse. ● … et sans aspérités ! L’absence d’« aspérités » historiques, économiques ou culturelles par le passé a pesé sur l’image angevine. C’est peut-être l’un des arguments les plus importants pour expliquer le manque de notoriété de la région angevine. Conseil de développement de la région d’Angers - avril 2011 15 PARTIE 2 - ANGERS, DE SOLIDES FONDEMENTS IDENTITAIRES, MAIS UNE INSUFFISANCE DE RECONNAISSSANCE INTERNE ET EXTERNE Porter et promouvoir l’identité de la région angevine 2.2 Un faible sentiment d’identification à la territorialité angevine ● Des Angevins Français… Angers ? », 63 % des personnes interrogées ont répondu par l’affirmative. Interrogées plus spécifiquement sur leur espace de vie quotidien, ces mêmes personnes offrent des réponses plus partagées : en tête, Angers Loire Métropole (30 %), suivi de la commune (20 %). A noter ici la difficulté à mesurer ce « sentiment d’appartenance / d’attachement ». Les Angevins se disent d’abord Français : ils sont d’abord des habitants de la France et de leur commune de résidence. La même question chez nos amis Bretons ou Alsaciens n’aurait probablement pas produit la même réponse ! L’une des explications est sans doute historique. L’Anjou a été très vite rattaché au royaume de France. Comme cela a été évoqué plus haut, l’histoire de l’Anjou et l’histoire de la France se confondent. Dans l’étude TMO pour Angers Loire Métropole, quand ils ont à choisir entre Angers et ses environs, l’Anjou et le Val de Loire, 84 % des répondants se disent très attachés ou assez attachés à Angers et ses environs. Pour autant, les consultants relèvent dans cette étude que le taux de « très fort attachement à Angers et ses environs » qui est de 26 %, reste relativement faible comparé aux études réalisées par TMO sur d’autres territoires similaires (40 %). Une autre explication peut tenir à l’organisation historiquement centralisée du pays accentuée par la Révolution française et au rôle prépondérant de Paris. Beaucoup d’Angevins ont une image plus précise de Paris que des capitales régionales voisines. Seuls quelques territoires aux fortes traditions ont conservé une image spécifique (Bretagne, Vendée, Alsace, etc.). Quant aux chefs d’entreprise qui revendiquent une appartenance française mais aussi angevine, ils notent qu’à l’international, la dimension angevine s’estompe au bénéfice de la région ou de la France. Il faut noter que le fait de se valoriser, de vanter son espace de vie, de se mettre en avant, n’est pas obligatoirement «naturel» et cela s’observe notamment à Angers. D’autant que les Angevins sont souvent décrits comme discrets, timides, parfois renfermés, peu enthousiastes. En témoigne la 49ème place d’Angers – 17ème ville de France en terme de population – au classement des 100 villes les plus représentées sur le réseau social «Facebook» : «Angers et ses connectés s’affirment ainsi timidement sur Facebook (…) les Angevins manquent d’un certain entrain. Et peuvent même paraître défaitistes vis-à-vis de leur ville.»15 Ces « symboles puissants et partagés avec les habitants », mais « pléthoriques », sont-ils l’un des motifs de ce faible sentiment d’appartenance et d'attachement au territoire, comme l’illustre l’expression des acteurs entendus par le Conseil de développement ? ● … puis habitants de leur commune A la question posée par le Conseil de développement « Vous sentez-vous habitant d’Angers Loire Métropole et/ou du Pays Loire Comment, à partir de ce constat, engager une démarche de valorisation des spécificités angevines, si les Angevins eux-mêmes déprécient leur espace de vie ? Comment leur donner une certaine fierté d’appartenir au territoire du Pays Loire Angers ? Une image dynamique et porteuse de notoriété et donc, de développement économique pour notre territoire, résultera : ● de la valorisation des atouts spécifiques au territoire (cf.ci-dessous) ● d’un socle identitaire connu, reconnu, valorisé par les Angevins eux-mêmes, à l’extérieur (cf. 3ème partie) 16 15 Source : J.Gayet – Portrait identitaire d’Angers Loire Métropole - Co-Managing 3 Des atouts pour « se reconnaître » et « être reconnus » Angevins, dans la décennie à venir ! 3.1 Un cadre de vie de qualité remarquable, unique en France La qualité du cadre de vie de la région d’Angers, due notamment aux particularités géographiques, est unanimement reconnue par tous les acteurs, ce dont ne peuvent pas se prévaloir toutes les agglomérations de la taille d’Angers comme de taille supérieure. Avec la prise de conscience écologique et environnementale des citoyens et acteurs socioéconomiques, en France et en Europe notamment, Angers est clairement en capacité de s’affirmer sur ce terrain. Il est sur la voie, ayant adopté un Agenda 21, adoptant actuellement un Plan Climat Energie Territoriale et envisageant un Plan Biodiversité. C’est d’ailleurs l’un des arguments mis en avant par les chefs d’entreprises auditionnés par le Conseil pour s’installer ou recruter du personnel cadre dirigeant acceptant de quitter Paris et la région parisienne. Les trames « verte » et « bleue » dessinées par le Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT) viennent opportunément conforter cet atout. La taille de l’agglomération qu’on qualifie d’« humaine » propose un compromis intéressant entre un habitat urbain riche en services et une proximité des campagnes, ce qui attire habitants et entreprises. Néanmoins, cet avantage est fragile. D’une part, parce qu’il peut s’inverser faute de vigilance et d'autre part, parce que la plupart des agglomérations font actuellement leur « révolution verte ». 3.2 Des Angevins collectivement engagés, plus qu’ailleurs L'engagement associatif et coopératif est fort en Anjou, comme dans l'Ouest de la France. L'économie sociale et solidaire est également très présente. La place de la mutualité est reconnue. Toutes ces activités contribuent à créer du lien social et soutiennent le développement économique du territoire. Les habitudes de coopération et de solidarité ont également permis le développement de l'intercommunalité. Cette tradition d'engagement collectif et solidaire qui s'étend à tous les domaines de la vie sociale, culturelle et sportive contribue à affirmer les valeurs du vivre ensemble, qui sont des valeurs communes à un grand nombre d'Angevins et à promouvoir le territoire, son dynamisme, la qualité de vie qu’il offre. 3.3 Des Angevins attentifs à leur environnement territorial L'intérêt porté à l'histoire du territoire, à sa vie présente, à ses projets est attesté par divers événements "repères" qui mobilisent les Angevins : les découvertes archéologiques liées aux grands travaux urbains, les thématiques "locales" traitées par l'Université Angevine du Temps Libre ou l'Institut Municipal d'Angers, le succès des Journées du Patrimoine, les visites "Made in Angers" très suivies, le projet des Berges de Maine, etc. Autant d'événements qui montrent que les Angevins ne sont pas indifférents à leur territoire, son histoire, son économie. ●●● Conseil de développement de la région d’Angers - avril 2011 17 PARTIE 2 - ANGERS, DE SOLIDES FONDEMENTS IDENTITAIRES, MAIS UNE INSUFFISANCE DE RECONNAISSSANCE INTERNE ET EXTERNE Porter et promouvoir l’identité de la région angevine Or, la connaissance est une clé fondamentale pour l’attachement à un territoire. Selon Keating, politologue Anglais, le développement du sentiment identitaire d’une population passe par un échange d’informations et de connaissances. Et plus cet échange sera interactif (respect de la parole et de l’écoute, échange ambivalent) et plus le processus d’identification sera efficace. Au sein d’un groupe, être écouté est aussi important que d’écouter pour que le sentiment d’appartenance s’améliore. Des communautés Internet « territorialisées » se développent ainsi pour favoriser la connaissance et « l’appropriation » du territoire. C’est le cas par exemple de : www.3d.angers.fr et www.wiki-anjou.fr Les propositions du Conseil de développement pour porter et promouvoir l’identité de la région angevine et en faire un facteur d’attractivité (3ème partie) auront donc pour socle : ● les fondements identitaires identifiés (1ère partie) ● les principaux atouts repérés ci-dessus L’objectif est de « développer la fierté interne et faire des citoyens des acteurs du développement », comme le préconise le Cabinet de consultants Co-Managing qui recommande de « partir de la cible interne » pour la mise en œuvre d’une stratégie d’attractivité. 18 La clé pour promouvoir un territoire porteur d’identité et d’image se trouve dans chacun de ses habitants. ■ PARTIE 3 - PROPOSITIONS POUR PROMOUVOIR UNE IDENTITÉ RECONNUE ET PARTAGÉE PORTEUSE D’IMAGE ET DE DÉVELOPPEMENT L’ENJEU La finalité de la démarche d’audit identitaire et de positionnement marketing engagée par Angers Loire Métropole n'est pas strictement économique. Elle doit aussi conduire à renforcer l’attractivité du territoire angevin, au plan universitaire, environnemental, touristique, culturel. Il s’agit de « déterminer un positionnement identifiable et différenciateur et portant les valeurs spécifiques partagées par tous ».16 L’enjeu est donc de mettre en avant l’histoire, le patrimoine, la personnalité, les talents ou l’ambiance mais aussi les projets, pour construire une image réaliste et partagée par les acteurs locaux, premiers ambassadeurs d’Angers. Les spécialistes affirment en effet que "l’image doit être fondée sur une représentation et une stratégie partagées par les acteurs locaux et qu’elle doit être susceptible de renforcer la fierté des habitants, tout en attirant les investisseurs et nouveaux arrivants".17 LES INTERROGATIONS Comment susciter l’intérêt des habitants à participer et à s’impliquer dans ce type de démarche ? Quels vecteurs d’identité peuvent être utilisés pour rassembler ? Comment dépasser les divergences et les conflits d’intérêt entre acteurs, quelle est la « bonne » identité à faire porter ? Comment redonner aux Angevins un sentiment d’appartenance, d’attachement, de fierté vis-à-vis de leur territoire ?... LES PROPOSITIONS Le Conseil de développement considère que malgré quelques ambiguïtés, le thème de l'identité angevine offre des opportunités pour promouvoir le territoire. Le Conseil a identifié les éléments qu’il estime être à la fois : ● « fondateurs » de l’identité angevine ● « porteurs » d’une image externe ● « générateurs » d’attachement et de fierté des Angevins vis-à-vis de leur territoire Il estime que le bien-être des habitants du Pays Loire Angers est le premier facteur qui les motivera pour porter et valoriser l’identité de leur territoire, c’est une sorte de condition de réussite de toute « politique d’image ». 16 Extrait saisine Angers Loire Métropole / Pays Loire Angers 17 François CUSIN et Julien DAMON – Futuribles n°367 – Octobre 2010 Conseil de développement de la région d’Angers - avril 2011 19 PARTIE 3 - PROPOSITIONS POUR PROMOUVOIR UNE IDENTITÉ RECONNUE ET PARTAGÉE PORTEUSE D’IMAGE ET DE DÉVELOPPEMENT Porter et promouvoir l’identité de la région angevine 1 Un préalable : des ambiguïtés à transformer en atouts 1.1 De quel espace parle-t-on ? Angers ? L’Agglomération d’Angers ? Le Pays Loire Angers ? Le Conseil de développement, saisi par Angers Loire Métropole et le Pays Loire Angers, retient l’espace « Pays » mais n’ignore pas quelques difficultés liées à tout choix de délimiter un territoire. ● Entre un territoire trop large et un territoire trop étroit Angevins travaillent, consomment, pratiquent leurs loisirs à cette échelle, ce territoire de 300 000 habitants et 66 communes ne renvoie pas à une conscience identitaire. Les Angevins n’expriment pas spontanément d’attachement ni de sentiment d’appartenance à ce territoire. Chaque espace a une identité propre, mais plus on s’éloigne de cet espace, moins son identité est identifiable et plus on se réfère alors à un espace plus large : en Anjou, la ville d’Angers, capitale administrative, juridique, économique ou encore universitaire, a une identité bien marquée et reconnue par tous. En Pays de la Loire, c’est Nantes qui assure la fonction de « capitale » et on identifiera « Angers et sa région », l’agglomération et le Pays Loire Angers, comme un même espace. Pourtant, les dénominations choisies font référence aux deux éléments les plus notables du territoire : la Loire et la ville d’Angers. Cet espace de projets offre une échelle intéressante pour travailler sur la question d’identité territoriale car elle englobe les habitants sous l’influence d’Angers qui ont désormais une culture citadine. Elle correspond aux réseaux du travail et de la vie privée. À l’inverse, au sein du Pays Loire Angers, chaque commune a son identité propre et bien repérée. A une maille plus fine, au sein de la ville d’Angers, les quartiers ont leur propre identité, à l’exemple de « Belle-Beille City ou BBC » à laquelle les jeunes habitants revendiquent leur appartenance plus qu’à Angers. De plus, les atouts de ce territoire sont en quelque sorte mutualisés et renforcent l’image de chacune de ses communes. Ainsi, Brissac-Quincé n’est plus seulement associé à son château et ses vins mais aussi à la Loire et à la cité médiévale d’Angers par exemple. De même, Angers au-delà de son château « annexe » la vallée de la Loire et les vins d’Anjou, etc. ● Le Pays Loire Angers et Angers Loire Métropole, de nouveaux espaces de vie, une opportunité pour renforcer l’identité et l’image d’Angers Le Pays Loire Angers et Angers Loire Métropole ne sont les nouveaux espaces vécus des Angevins que depuis 20 à 30 ans. Si la majorité des 1.2 Quelle identité dans un environnement mondialisé favorisant la mobilité ? ● Vers un sentiment d’identité planétaire ? « Les permanents brassages contemporains de la population permettent de moins en moins d’appliquer une identité sociale à une portion d’espace, du moins au sein du monde occidental, et nous savons tous bien que, par la force des choses, nous allons inévitablement vers un sentiment d’identité planétaire ».18 Le développement d’un système mondialisé a, d’une part, permis d’échanger facilement et rapidement un maximum de biens et d’informations (que l’on se trouve n’importe où dans le monde), et d’autre part, a contribué à uniformiser les sociétés (perte des spécificités). De plus, les enjeux environnementaux incitent à élargir nos regards à l’échelle de la planète. 18 L’identité territoriale : l’ambiguïté d’un concept géographique, Yves Guermond, L’Espace Géographique, 2600-04, p.292 20 ● L’accroissement de la mobilité des hommes, une opportunité ? Comme ailleurs, les habitants du Pays Loire Angers sont de plus en plus mobiles. La majorité des personnes qui résident actuellement à Angers n’y sont pas nées. 15 % des habitants d’Angers Loire Métropole et 20 % des habitants d’Angers y sont même arrivés depuis moins de 5 ans. Il serait donc plus difficile de « s’attacher » à un espace de vie en 2010, qu’en 1970, en particulier lorsque la carrière professionnelle fait parcourir la France, l’Europe voire le Monde. Toutefois, les témoignages de cadres d’entreprises non Angevins d’origine mais revenus à Angers après plusieurs années, montrent que le territoire sait être « attachant ». On peut donc considérer cette mobilité comme un atout : des personnes ayant vécu dans plusieurs villes ou régions ont délibérément choisi Angers. Angers doit permettre de passer d’une appartenance de hasard à une identité choisie.… 2 Une proposition : Fonder la politique « d’image » sur la promotion d’axes identitaires privilégiés Les qualités et les atouts de la région angevine ont été en partie exposés. Ils sont suffisamment riches pour faire l’objet d’une promotion efficace par les responsables du territoire auprès des décideurs économiques candidats à une implantation locale. Ce n’est pas l’objet de la présente contribution. L’attractivité vis-à-vis des entreprises ou des administrations passe aussi par leurs salariés qui trouveront à Angers un environnement de travail et une qualité de vie, caractéristiques de son identité qui les fera venir et les fera rester. Pour des raisons pratiques, ces axes identitaires doivent être en nombre limité : • pour faciliter la compréhension et ne pas renvoyer une image éclatée ou brouillée, • pour concentrer les moyens de promotion et de communication notamment à l’échelle nationale et internationale. Par ailleurs, ces axes identitaires doivent être à la fois : • « Fondateurs » de l’identité angevine, c’està-dire ancrés dans l’histoire et la mémoire mais également vécus dans le quotidien et intégrés dans les projets. • « Générateurs » d’attachement et de fierté pour les habitants de la région angevine, c’està-dire appropriables et confortant la cohésion sociale par leur caractère fédérateur. • « Porteurs » d’image externe, c’est-à-dire vitrines de l’identité angevine facilement compréhensibles et reconnaissables, suscitant l’intérêt et l’adhésion. C’est ainsi qu’a été retenu comme vecteur de l’identité angevine un axe privilégié : le végétal et un axe complémentaire : le patrimoine et la culture. Conseil de développement de la région d’Angers - avril 2011 21 PARTIE 3 - PROPOSITIONS POUR PROMOUVOIR UNE IDENTITÉ RECONNUE ET PARTAGÉE PORTEUSE D’IMAGE ET DE DÉVELOPPEMENT Porter et promouvoir l’identité de la région angevine 2.1 Un axe identitaire privilégié, le végétal L’axe majeur, spécifique de la région angevine est le végétal, terreau fertile pour une métropole innovante, rayonnante, solidaire. ● Le végétal « fondateur de l’identité angevine », LA spécificité angevine ► vécue au quotidien par des milliers d’Angevins ► porteuse d’image et de rayonnement du territoire A Angers et en Anjou, la production de fruits, de plantes, d’arbustes et de vignobles associés à la douceur angevine constituent une réalité historiquement et économiquement attestée qui contribue à diffuser une image attractive du territoire et offre un emploi à 15 000 Angevins dans le secteur du végétal. Angers, l’Anjou, l’Agglomération et le Département ne mettent en avant leur identité « végétale » que depuis quelques années seulement. Par ailleurs, la Ville d’Angers a décidé de se positionner en tant que ville du développement durable. Cette orientation est confortée par l’accueil du siège national de l’ADEME et le développement de filières universitaires sur les thématiques de l’environnement et du développement socialement durable. Le Conseil de développement est régulièrement sollicité pour apporter sa contribution à une telle politique. De par cette spécificité liée à la production de végétaux, par sa géographie qui fait que « la campagne pénètre dans la ville », et par ses efforts en faveur de l’environnement, Angers est bien perçue comme une ville verte. PROPOSITION 1 Bâtir une politique concertée de valorisation du patrimoine historique, culturel et des forces économique, liés au végétal, sur le Pays Loire Angers Les collectivités locales ont pour la plupart déjà une politique active en ce sens, il s’agit donc de renforcer les initiatives publiques et privées en ce domaine : 22 •paysages/arbres protégés, •« randonnées végétales », •expositions, •Journées du végétal, •portes ouvertes des laboratoires de recherche sur le végétal, •etc. ● Le végétal « porteur de fierté et d’attachement » : Multiplier les projets porteurs de « fierté » et de « cohésion » Bien que le végétal soit reconnu comme un fondement majeur de l’identité angevine, une partie seulement de la population du Pays Loire Angers est vraiment acteur de cette identité : principalement les dirigeants, salariés et leurs familles des entreprises du végétal spécialisé, les universitaires et l’ensemble des salariés des établissements de recherche œuvrant dans ce champ. Sinon, le rapport à la « nature » ou du moins à la terre est insuffisamment perçu, du moins par les habitants du cœur urbain du Pays Loire Angers. Quelle est, pour les habitants d’Angers, la signification du végétal à Angers, tant valorisé par la collectivité ? Terra Botanica répond partiellement à cette problématique mais sa fréquentation correspond plutôt à une sortie à caractère exceptionnel. L’enjeu : faire vivre l’identité « végétale » Le préalable : « Diffuser la culture du végétal »19 « La vocation végétale du territoire angevin pour s’épanouir, se régénérer, s’exprimer dans des projets nouveaux doit imprégner toute la culture locale, s’inscrire dans les gènes de la population angevine. Cette imprégnation est déjà très perceptible dans les mentalités et les pratiques locales, mais elle est à entretenir, à approfondir, à moderniser aussi. Pour cela, de multiples actions peuvent êtres conduites, par exemple : • Donner une place exemplaire aux végétaux (arbres, fleurs, …) dans l’urbanisme ou l’aménagement des villes et des communes du Pays ; • Mettre en valeur et faire découvrir notre patrimoine végétal (arbres rares, randonnées végétales, paysages protégés, musée botanique d’Angers, …) ; • Organiser des expositions de vulgarisations scientifiques et techniques (avec la participation de Terre des Sciences et des établissements scolaires) ; • Organiser des concours ou des manifestations valorisant les recherches ou les travaux d’amateurs (festival du jardin, etc.) ; • Organiser des événements culturels autour du végétal tels le salon Vins et Littérature de Saumur ou les Accroche-Cœurs 2003 voués au végétal. Une manifestation culturelle emblématique comme celle-ci axée sur le végétal, mériterait d’être célébrée chaque année à Angers. » PROPOSITION 2 Faire de la région d’Angers, un jardin partagé porteur de fierté, d’attachement, de cohésion sociale… et de rayonnement au plan national et international. Et si Angers devenait le modèle européen du jardin partagé ? Prendre appui sur les grands projets d’urbanisme des 10 prochaines années Imaginer et mettre en œuvre une «politique des jardins» multiformes Le territoire dispose de nombreux projets d’urbanisme (immeubles de bureaux, d’habitation, etc.) supports idéaux d’expérimentations au sol, sur les murs, les toitures, des laboratoires de recherche pour imaginer des technologies innovantes, des entreprises de production de végétal, etc. Le « jardin partagé » est un espace d’échange, un jardin qui permet aux habitants urbains comme ruraux, de devenir des acteurs et porteurs de l’identité du territoire, par le biais des activités liées au végétal. ●●● 19 Sont rappelées ici quelques-unes des préconisations du Conseil de développement dans sa contribution « Le Pôle végétal angevin, les moyens de l’excellence » - Octobre 2003 Conseil de développement de la région d’Angers - avril 2011 23 PARTIE 3 - PROPOSITIONS POUR PROMOUVOIR UNE IDENTITÉ RECONNUE ET PARTAGÉE PORTEUSE D’IMAGE ET DE DÉVELOPPEMENT Porter et promouvoir l’identité de la région angevine Les jardins ont une réelle portée sociale, économique, environnementale et paysagère, ainsi qu’une dimension interculturelle et intergénérationnelle. Ils représentent l’exemple le plus concret du lien entre l’homme et son milieu. Cela rappelle notre attachement à la terre et donc une partie de notre identité en tant qu’homme ; sa dimension est ainsi universelle. Des pratiques très anciennes existent, telles que « les jardins ouvriers », d’autres naissent depuis quelques années. •Expérimenter des mini-jardins de rue Les petits espaces plantés et entretenus par les habitants s’inscrivent dans une démarche de développement durable où le vivre ensemble va de pair avec la défense de l’environnement et la protection de la biodiversité. L’expérience actuelle de mise en place de ces mini-jardins de rue, encouragée notamment par la Ville d’Angers, devrait être étendue aux autres communes urbaines de l’agglomération. •Développer les jardins potagers collectifs Outre les mini-jardins de rue, les jardins collectifs, les jardins de pied d’immeuble, les concours encourageant au fleurissement des immeubles et maisons, doivent permettre de promouvoir des formes originales de la présence du végétal en ville. Ainsi, l’activité « jardinage » pourrait devenir le résultat concret de l’appropriation du végétal par la population et contribuer à améliorer la vie quotidienne et la civilité21. Cette expérience a été mise en place plusieurs fois en France et à Angers. Ils existent déjà, portés par des associations et encouragés par les collectivités. Si cette activité se diffuse à grande échelle, l’identité végétale de l’agglomération sera plus légitime car vécue par un plus grand nombre. Mais il s’agit de la diffuser à une échelle plus large, pour qu’un plus grand nombre de personnes en bénéficient22 et qu’elle ait par la même, un écho national et européen. Le Conseil de développement propose qu’Angers Loire Métropole, le Pays Loire Angers, toutes les communes, encouragent et permettent, notamment dans les documents d’urbanisme, toutes les initiatives publiques et privées qui peuvent répondre à cet objectif, et notamment les jardins potagers collectifs et les mini-jardins de rue : Si en zone rurale, les jardins privés sont évidemment largement répandus, et peuvent être une des raisons du choix de lieu de résidence, le développement des échanges, voire du partage en zone urbaine, crée du lien social et contribue au sentiment d’appartenance au territoire. « Le sentiment d’appartenance grandit dans un lieu où l’on est acteur, où ce que l’on fait se voit et où l’on est reconnu. Le jardin partagé entre habitants permet l’échange, le débat, l’appropriation, quelles que soient l’origine, l’appartenance. »20 20 21 22 24 « Enquête sur le sentiment d’appartenance », Grand Lyon, Mission Prospective Stratégie d’Agglomération Lorsqu’on a un espace public, où ceux qui l’entretiennent sont ceux qui décident, le respect semble aller de soi : l’espace leur appartient, ils appartiennent à cet espace. Peut-être avons-nous là des éléments de reconstruction de la civilité : avoir le sentiment d’appartenir à un groupe reconnu, avoir un sentiment de responsabilité ? Cette mesure peut s’accompagner d’une valorisation des produits alimentaires locaux. La préférence pour des circuits de distribution courts est impérative. Tout en restant ouvert à d’autres cuisines, la valorisation de produits locaux et de quelques recettes angevines est un enjeu important. ● Le végétal, source de projets porteurs d’image Quatre réalisations ou projets majeurs sont susceptibles de mettre en lumière la dimension «Pays du Végétal» ou «Pays où le Végétal est roi» du territoire : • Végépolys, pôle de compétitivité à vocation mondiale a été présenté (1ère partie). Il intéresse en première instance la recherche et les milieux économiques et universitaires ; • Le projet de Campus du Végétal, unique en France, réunissant les plus grands acteurs de l’enseignement et de la recherche sur le végétal ; • Terra Botanica affiche clairement un double objectif : promouvoir l’Anjou et renforcer son pôle végétal. Parc à thème, il est ouvert au grand public mais intervient en relais des professionnels du végétal pour valoriser leur savoir-faire ; • Le projet des Berges de Maine devrait faire la part belle au végétal dans LA capitale du végétal. Il vise une redécouverte de la Ville d’Angers vue sous l’alliance entre l’eau, le végétal, la lumière et le patrimoine, dans une approche à la fois très naturelle et très sensorielle, accessible à tous. Sur le thème général de l’environnement et du développement durable, comme le Conseil de développement l’a déjà souligné, il importe de mettre en place rapidement une politique commune avec l’ADEME, dont la présence du siège social pourrait bénéficier à l’image et la notoriété d’Angers, en interne comme en externe. PROPOSITION 3 Faire de Terra Botanica et des Berges de Maine, deux vitrines « végétales » d’Angers, porteuses d’image et de notoriété au plan international. Même si « la végétalisation » des villes de la région d’Angers, via les grands projets urbains «végétalisés» et les jardins partagés, peut servir son image et sa notoriété, c’est aussi et surtout des grands projets comme Terra Botanica, les Berges de Maine, associés à un grand évènement annuel prenant appui sur le végétal qui permettront de faire connaître et reconnaître Angers à l’extérieur. Conseil de développement de la région d’Angers - avril 2011 25 PARTIE 3 - PROPOSITIONS POUR PROMOUVOIR UNE IDENTITÉ RECONNUE ET PARTAGÉE PORTEUSE D’IMAGE ET DE DÉVELOPPEMENT Porter et promouvoir l’identité de la région angevine 2.2 Un axe complémentaire : le patrimoine et la culture Les richesses patrimoniales et spécificités culturelles sont généralement source de fierté des habitants et sont également, si le territoire sait repérer et encourager les talents, source de créativité, d’innovation, de rayonnement et de richesse économique (ex : Les folles journées à Nantes, le Musée de Bilbao, etc.). À Angers, mieux valorisées et soutenues, ces richesses et spécificités pourraient faire émerger une ou deux grandes réalisations porteuses de fierté des Angevins, de cohésion sociale et de rayonnement du territoire au plan national. ● Le patrimoine et la culture angevine, d’hier et d’aujourd’hui, « fondateurs de l’identité angevine » Un patrimoine historique et industriel remarquable Le Château d’Angers, la cathédrale et la Cité, la Doutre, le château de Brissac-Quincé, les Ardoisières ou encore la Manufacture des Allumettes figurent parmi les éléments du patrimoine immobilier angevin les plus exceptionnels. Un patrimoine immatériel : culturel, technique, économique sous estimé La douceur angevine, le climat, la Loire, le Roi René d’Anjou, la vigne, les entreprises « historiques » comme Cointreau ou nouvelles comme Evolis, fondent également l’identité angevine. Une tradition culturelle indiscutable Angers, ville universitaire dès le XIVè siècle, Athènes de l’Ouest, au XIXème siècle, a toujours mis en avant cette dimension, incontournable quand il s’agit de « vendre » un territoire à l’extérieur. Une politique active au plan local et une offre culturelle diversifiée La Tapisserie de l’Apocalypse, celle du Chant du Monde, la Triennale internationale de mini-textiles, les concerts à guichet fermés de l’ONPL, les Estivals de Trélazé, le Festival de cinéma Premiers Plans et son ambassadrice Jeanne Moreau, le Festival du Scoop et du Journalisme23, le Quai, le Festival Tempo Rives sont autant de preuves vivantes de la réalité des fondements culturels de l’identité angevine. PROPOSITION 4 Consolider le fondement patrimonial de l’identité angevine et la diversité culturelle, comme « marque » du territoire angevin, par une politique de valorisation ambitieuse. Depuis plusieurs années, des efforts sont faits pour valoriser ce patrimoine : l’opération « Made in Angers », le circuit de la Loire à Vélo, l’inscription de la Loire au patrimoine mondial de l’Unesco, le lancement du Grand Projet des Berges de Maine, etc. 23 26 Ils sont à prolonger pour véritablement consolider les fondements patrimoniaux et culturels de l’identité angevine. Au moment de la rédaction de ce document, la direction du festival a pris la décision de transférer le festival à Lille. ● Le patrimoine et la culture, « générateurs » de fierté et de cohésion Les actions de valorisation des fondements patrimoniaux de l’identité angevine, comme par exemple les Journées du Patrimoine, Made in Angers, Les Journées du Végétal, et toutes les initiatives locales publiques et privées existantes sur quasiment toutes les communes du Pays Loire Angers contribuent à une meilleure connaissance par les Angevins de leur patrimoine et ses spécificités. Les initiatives culturelles publiques et privées sont susceptibles d’être porteuses de « fierté » des habitants, d’épanouissement, de cohésion sociale, certaines le sont actuellement mais pourraient l’être davantage, telles que le Festival Premiers Plans ou les Accroches Coeurs. PROPOSITION 5 Rendre la culture et le patrimoine «plus accessible» à tous les Angevins.24 Pour que s’exprime une « fierté » des Angevins vis-à-vis de tel ou tel évènement ou élément du patrimoine, il faut tendre à mieux faire connaître l’ensemble de ces richesses patrimoniales et culturelles, populariser ces lieux, davantage décentraliser les évènements culturels. Multiplier les initiatives visant à informer les Angevins sur les projets touchant à leur patrimoine ou les initiatives culturelles originales portées par des Angevins Il s’agit de mieux informer via les supports « classiques » de type journaux intercommunaux et communaux, visites scolaires, … ou plus «originaux» comme la production d’artistes musicaux Angevins en 1ère partie d’un match de foot au stade Jean Bouin.25 Avec le succès, ils y trouveront une communauté d’intérêt et une fierté partagée. Ces animations s’inscrivent par ailleurs dans l’objectif de diffuser une image attractive et dynamique du territoire. Déployer sur les polarités du Pays Loire Angers des équipements culturels adaptés pour recevoir les propositions culturelles de la région angevine. Les coopérations engagées entre les communes – à l’échelle de quelques communes ou de l’ensemble du Pays Loire Angers – via Scén’au fil notamment, sont ainsi à renforcer. Il faut évidemment plus d’échange et de communication pour éviter les effets de « salles vides ». Les programmes mis en place pour rendre la culture accessible ne sont pas forcément connus par le grand public. Associer davantage les citoyens, directement ou via les associations et les rendre plus moteurs. Ainsi, l’animation des sites et la reconstitution d’événements historiques, associant étroitement les habitants au projet, à la décoration, à l’interprétation ou à la figuration sont de nature à mobiliser des Angevins de l’ensemble du Pays. 24 25 Cf. contribution du Conseil de développement « Vivre ensemble c’est être curieux. Etre curieux, c’est découvrir et créer. Contribution de la commission Coopérations culturelles intercommunales » Ce type de proposition est issu de la contribution du Conseil de développement « Vivre ensemble c’est être curieux. Etre curieux, c’est découvrir et créer. Contribution de la commission Coopérations culturelles intercommunales ». Conseil de développement de la région d’Angers - avril 2011 27 PARTIE 3 - PROPOSITIONS POUR PROMOUVOIR UNE IDENTITÉ RECONNUE ET PARTAGÉE PORTEUSE D’IMAGE ET DE DÉVELOPPEMENT Porter et promouvoir l’identité de la région angevine ● Le patrimoine et la culture, source de projets porteurs d’image À ce jour, Angers n’a pas dans ce domaine de projets porteurs d’image, tels que Les Machines de l’Ile à Nantes exploitant de manière dynamique et innovante son patrimoine industriel, historique ou naturel. De même, il n’existe pas actuellement d’évènements ou de faits culturels angevins incontestablement porteurs de notoriété et d’image. Certains sont vraisemblablement susceptibles d’être davantage porteurs d’image en France voire à l’étranger. PROPOSITION 6 Repérer et donner une nouvelle ampleur à un évènement ou un fait/une réalité culturelle angevine, pour en faire une véritable vitrine pour Angers. On pense par exemple à Premiers Plans et aux Accroche-Cœurs. PROPOSITION 7 Concevoir une politique d’animation originale et dynamique sur des secteurs porteurs à promouvoir. Le Château et la Cité : « Médiéva 2025 » Au-delà de programmes de visites dynamisés ou d’animations ponctuelles, il s’agirait de réactualiser un projet de type « Médiéva 2025 » présenté en 2005 sur le thème du voyage au cœur de l’imaginaire médiéval, en y intégrant le Château d’Angers. Ce projet pourrait être à la fois futuriste et innovant, par les technologies expérimentées au service du patrimoine et de l’image d’Angers. Il pourrait associer des parcours scénographiques, une mise en lumière de monuments (technologies innovantes en matière de performance énergétique, etc.), des spectacles de nuit et pourrait s’articuler avec une animation commerciale de quartier. 26 28 La Loire et les Vins de Loire : pour un évènement populaire d’envergure nationale La Loire est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. De même, le Pays d’Angers peut s’affirmer sur le champ de l’oenologie, insuffisamment valorisé à ce jour. Un évènement d’envergure nationale autour de la Loire et du Vin de Loire pourrait venir relayer les initiatives déjà existantes : Maison de la Loire en Anjou, biennale des fleuves du monde, etc. Ce pourrait être un événement original, tourné vers l’avenir et vers le grand public, permettrait de porter l’image d’Angers et du patrimoine historique et vivant ligérien.26 Cf. rapport du Conseil de développement « Le Pays Loire Angers, demain, pôle touristique international » (octobre 2005) ● Et le sport? Le sport possède une dimension culturelle spécifique et une dimension identitaire particulière. La pratique sportive de masse est largement développée dans la région angevine. Cette dimension doit-elle être confortée pour participer à l’image et au rayonnement du Pays Loire Angers ? premier plan : il n’est pas aujourd’hui en mesure de créer chez les Angevins des sentiments partagés d’admiration et de fierté. Cette appréciation peut évoluer en fonction des résultats, mais il faudra encore beaucoup de temps et de moyens pour qu’Angers soit reconnue comme une ville du football. Le sport peut être un élément confortant la cohésion sociale au sein du territoire mais peut-il jouer le rôle de vitrine ? La référence au football est incontournable. En revanche, d’autres disciplines moins emblématiques (aviron, hockey sur glace, natation, handball) obtiennent des résultats très honorables au plan national qui pourraient mieux porter l’image d’Angers. Or, le club de football Angers SCO, dont la légitimité historique n’est pas contestable, obtient des résultats moyens qui ne le placent pas au tout PROPOSITION 8 Concevoir un événement emblématique de la région angevine et de la Vallée de la Loire. Au-delà de la déclinaison sur la durée des axes identitaires qui viennent d’être définis, on s’accorde généralement à considérer qu’un évènement emblématique de grande intensité est désormais nécessaire pour capter l’attention des médias de façon significative. Or, sauf à faire évoluer les Accroche-Cœurs dans cette optique pour leur donner une amplitude régionale et une audience nationale, Angers ne dispose pas aujourd’hui d’une telle manifestation emblématique originale. La mise en synergie des thématiques culturelles et patrimoniales en soutien du thème du végétal, le plus porteur d’image, dynamique et spécifique d’Angers, pourrait donner naissance à ce type d’évènement pour le Pays Loire Angers avec une mutualisation à l’échelle de l’Anjou. On pourrait imaginer un déploiement sur tout le territoire fédérant des initiatives multiples sous un label unique, orienté végétal. A ce titre, la future « marque de territoire » en cours de définition par Angers Loire Métropole devrait être utilisée. Le Conseil de développement n’a pas vocation à formater précisément un tel évènement médiatique. Il peut seulement à partir de sa réflexion ébaucher quelques associations de thèmes et d’images à partir desquels les professionnels du marketing territorial, de la communication et de l’événementiel sauront bâtir un projet à proposer aux élus du territoire : • la Loire et ses affluents du bocage, des vallées et du vignoble, en s’appuyant notamment sur la Maison de la Loire en Anjou. • les arbres, les fleurs et les fruits ; la vigne et le vin ; natures et cultures d’Anjou. Nul doute qu’un large appel aux Angevins, aux associations, étudiants, etc., permettra de compléter sans difficulté ces quelques propositions. Conseil de développement de la région d’Angers - avril 2011 29 PARTIE 3 - PROPOSITIONS POUR PROMOUVOIR UNE IDENTITÉ RECONNUE ET PARTAGÉE PORTEUSE D’IMAGE ET DE DÉVELOPPEMENT Porter et promouvoir l’identité de la région angevine 3 Une condition : une identité choisie et portée par les Angevins En insistant sur la nécessité d’impliquer tous les Angevins dans la mise en avant d’une identité partagée, le Conseil de Développement n’a pas voulu minorer l’importance de la promotion continue de cette identité vis-à-vis des décideurs économiques extérieurs. Il lui semble simplement que pour renforcer l’attractivité du territoire et faire des Angevins des «ambassadeurs « de leur territoire, il faut veiller à mettre en œuvre quelques conditions. 3.1 Fonder l’identité sur la satisfaction des besoins, le bien-être et la qualité de vie des habitants Les collectivités locales qui poursuivent leurs efforts pour améliorer la qualité de vie des citoyens du territoire angevin doivent le faire savoir, en interne comme à l’extérieur. L’accès pour tous aux soins, à l’emploi, à la culture, à un logement de qualité, à l’éducation, à un environnement préservé, aux activités sportives, etc., pour « se sentir bien là où on vit », contribue à renforcer l’attachement des hommes et femmes au territoire sur lequel ils vivent et les incite à en être fiers : « A Angers, on y est bien ! ». L’enjeu pour les collectivités locales, dans le contexte actuel de fortes contraintes budgétaires, est de se mettre en capacité d’innover, avec les habitants, pour répondre à ces besoins. 3.2 Encourager l’initiative individuelle et collective, faire participer les Angevins aux projets publics, facteur d’appropriation du territoire Pour développer un sentiment d’appartenance, les habitants doivent être au cœur des projets et participer aux évènements. Ils doivent y retrouver « un peu d’eux-mêmes » pour se les approprier. La période actuelle est intéressante pour le Pays Loire Angers car c’est une période de transition. Des opérations majeures d’aménagement et d’urbanisme s’achèvent alors que d’autres s’engagent. Le territoire se transforme et c’est un contexte adéquat pour créer des lieux où l’identité peut s’exprimer, pour implanter des « marqueurs identitaires » que sont ou seront : • • • • Le biopôle La 1ère ligne de tramway Les opérations de renouvellement urbain Les espaces commerciaux d’Atoll, Oxylane, Arena • Le Schéma de Cohérence Territoriale • Le grand projet fédérateur des Berges de Maine • Les nouveaux services d’accueil des enfants et 30 des jeunes sur la Communauté de Communes du Loir • La construction d’équipements sportifs sur la Communauté de Communes Loire Aubance • L’Anjou Acti-Parc sur la Communauté de Communes Vallée Loire Authion • L’Espace socioculturel et sportif Longuenée, à l’ouest du Pays, etc Les efforts faits par la plupart des collectivités locales, intercommunalités ou communes du Pays Loire Angers, ces dernières années pour soutenir les initiatives associatives et adopter des démarches participatives pour l’élaboration de nouveaux projets sont donc à poursuivre et amplifier. 3.3 Faciliter la connaissance du territoire et développer une communication adaptée La connaissance étant une clé fondamentale pour l’appropriation d’un territoire, il est essentiel que les collectivités soutiennent, ou initient lorsque l’initiative privée est insuffisante, les activités la favorisant, comme « Made in Angers » ou les animations associées aux Journées du Patrimoine. Il s’agit de favoriser un contexte qui donne envie à tous les Angevins de (re)découvrir leur territoire avec son histoire, ses activités économiques, culturelles, sportives, de loisirs, son patrimoine, ses aménités, sa cuisine, ses produits, etc. Une communication interne au territoire portant sur les projets et leurs résultats contribuera naturellement à cette connaissance qui ne peut qu’être renforcée par une communication externe plus ciblée mettant en avant le thème de la qualité de vie angevine, en parallèle avec la dynamique des projets et un axe identitaire privilégié. La réussite d’une politique de promotion d’une identité territoriale sur la durée appelle des relais et des supports : l’adhésion et le soutien de la population au travers de ses associations, des capacités d’accueil touristiques diversifiées, un système de communication et d’information performant. 3.4 Développer des partenariats avec les associations La vie associative est riche dans le Pays Loire Angers qui compte plus de 3 000 associations.27 L’enjeu est de mobiliser celles qui le souhaiteraient sur les axes identitaires proches de leurs objectifs. Sont ainsi plus particulièrement concernées : • les associations culturelles et sportives, de loin les plus nombreuses ; • les associations de valorisation et d’animation du patrimoine ; • les associations de protection de l’environnement et de promotion des activités liées au végétal. 27 Mais d’autres associations peuvent également être impliquées (loisirs, formations, insertion, santé, tourisme, etc.) Toutes peuvent être à la fois relais d’information vis-à-vis de leurs membres, « ambassadeurs » visà-vis de leurs partenaires en France, en Europe et dans le monde, et force de proposition vis-à-vis des responsables de territoire, dans des partenariats. Cf. rapport du Conseil de développement « Associations et acteurs publics : ambitions à partager » (février 2010) Conseil de développement de la région d’Angers - avril 2011 31 PARTIE 3 - PROPOSITIONS POUR PROMOUVOIR UNE IDENTITÉ RECONNUE ET PARTAGÉE PORTEUSE D’IMAGE ET DE DÉVELOPPEMENT Porter et promouvoir l’identité de la région angevine 3.5 Consolider la politique touristique Le tourisme d’affaires (cf. 1ère partie) est important à Angers.28 Il est facteur de développement économique et il soutient l’image d’Angers parmi les décideurs et les professionnels qui y séjournent. La mise à disposition d’équipements performants (infrastructure de colloques et congrès, hôtellerie d’affaires, etc.) est une nécessité. Pour autant, cette activité ne doit pas faire oublier un tourisme de loisir (qui en est parfois le prolongement) bien vivant et ancré dans les territoires : tables et chambres d’hôtes, gîtes ruraux, aires de camping-cars, hôtellerie de plein air,… Associant les habitants et les collectivités locales dans une fonction d’accueil convivial, cette activité, au-delà de sa dimension économique, possède un caractère social qui contribue également à l’image du Pays et qu’il faut soutenir résolument. 3.6 Imaginer une communication dynamique La politique conduite par les organismes en charge de la promotion notamment touristique du territoire est active. Elle doit être poursuivie autour de messages harmonisés. La concurrence est néanmoins omniprésente. Aujourd’hui, la mise en avant d’un territoire passe par Internet et les sites d’échanges d’informations : les réseaux sociaux, les blogs, les « chats », les forums, etc., en français et en langue étrangère. Une réelle visibilité sur le Web appelle un investissement fort dans des contenus et des Certains pourront estimer que les axes identitaires proposés, et notamment ceux relatifs au patrimoine, voire au végétal, ne reflètent pas suffisamment l’image de dynamisme que voudrait donner le territoire. outils de référencement adaptés. Il appelle aussi, sur un mode plus participatif, des échanges mobilisant les habitants pour promouvoir leur territoire, exemple avec un réseau Internet « Les Angevins du monde ».29 L’attractivité d’un territoire ne se construit pas sur une image statique mais sur une dynamique de projets. ■ Pourtant, autant que le thème choisi, c’est la façon dont il est relayé et porté, l’engagement collectif qu’il suscite, les savoir-faire qu’il mobilise, les projets qu’il génère qui sont à considérer. 28 Cf. rapport du Conseil de développement « Le Pays Loire Angers, demain, pôle touristique international » (octobre 2005) 29 Réseau à construire en partenariat avec les fichiers étudiants des établissements d’enseignement supérieur notamment. 32 CONCLUSION À l'issue de sa réflexion, le Conseil de développement adhère à la démarche de renforcement des axes identitaires de la région angevine : il estime que l'identité territoriale est facteur à la fois de développement économique et de cohésion sociale. Or, les fondements de l'identité angevine sont solides : ils reposent sur une mémoire riche, des réalisations nombreuses et des projets ambitieux. À ce titre le thème du végétal, associé à ceux du patrimoine et de la culture, a semblé au Conseil de développement le plus susceptible d'être à la fois approprié par les Angevins et reconnu audelà du territoire. Enfin, le Conseil de développement souhaite tirer les conséquences de la difficulté qu'il a d'emblée rencontrée pour délimiter le territoire objet de sa réflexion. Entre Angers Loire Métropole, le Pays Loire Angers, le Maine-et-Loire et l'Anjou, il lui semble qu'il existe une "communauté d'histoire et de destin" qui dans un contexte de concurrence accrue des territoires au plan national et international ne peut qu'inciter à regrouper les idées, les projets et les moyens pour promouvoir ensemble nos nombreuses dimensions identitaires communes. ■ À cette fin, l'identité doit être à la fois promue par les responsables publics, économiques et sociaux du territoire et portée par ses habitants. Sur ce dernier point, le Conseil de développement ne méconnaît pas la difficulté de faire effectivement partager des axes identitaires par une population diverse ; en premier lieu lorsque les difficultés économiques et sociales contraignent une partie des habitants du Pays à se préoccuper d'abord du quotidien, mais aussi parce qu'en fonction des différences de lieu ou d'ancienneté de résidence sur le territoire et des écarts d'âges et de générations naissent forcément des attentes différentes. Pourtant, cette diversité qui peut être une contrainte, est aussi une richesse : l'identité n'est pas synonyme d'uniformité. Le défi est donc clair. Il faut : ● poursuivre les efforts d'amélioration de la qualité de vie et du bien-être des habitants pour renforcer leur attachement à la région angevine ; ● promouvoir les projets fédérateurs associant les habitants. Un évènement emblématique de grande intensité, à la fois facteur de cohésion sociale, d’attachement territorial et porteur d’image externe, pourrait être créé. Par ailleurs, des relais sont à trouver dans la société civile et les associations mais également en mettant à contribution les jeunes et les étudiants car l'identité d'Angers est aussi celle d'une ville étudiante.30 30 La 8ème de France pour le nombre d'étudiants rapporté à la population. Conseil de développement de la région d’Angers - avril 2011 33 ANNEXES Porter et promouvoir l’identité de la région angevine 1 Composition de la commission Jean-François CAILLAT Centre Hospitalier Universitaire Président de la commission Christian PIHET Personnalité qualifiée Rapporteur de la commission Gérard AUBRY Chambre de Métiers et de l'Artisanat de Maine et Loire Alain AVRIL CFTC Laurent BORON Comité Départemental du Tourisme de l'Anjou Alain BOURGEOIS Ecole Supérieure d'Agriculture François LELIEVRE Office de Tourisme Brissac Loire Aubance Gérard NICOLAS Office de Tourisme Loire Authion Paul-Roger NIKIEMA Cinémas et Cultures d'Afrique René PERINI Comité Départemental Olympique et Sportif de Maine et Loire André PEUZIAT Angers Habitat Mireille RAVENEAU Terre des Sciences Gérard BOURGERIE Membre associé Louis-Marie RIVIERE Personnalité qualifiée Président du Conseil Jean-Paul BRACHET Fédération des Œuvres Laïques Elisabeth POULAIN Membre associé Jacky CHARRUAULT ESEO Virginie SCARPINATO Membre associé Daniel CHERET Personnalité qualifiée Marc LEUSIE INRA - Centre d'Angers Jean-Claude DUVERGER EMMAUS Alain MERLAUD COBATY Anjou Annie GASNIER La Poste Alain OLIVIER Mutualité Française Anjou Mayenne Florence GIBOIN Personnalité qualifiée Danièle PINEAU Personnalité qualifiée Sylvain LALANNE Association du Prieuré Alain LEBOUC Festival du Scoop 34 2 Références bibliographiques 2.1 Les contributions du Conseil de développement ● ● ● ● Le pôle végétal angevin, les moyens d’excellence (octobre 2003) Le Pays Loire Angers, demain pôle touristique international (octobre 2005) Vivre ensemble, c’est être curieux. Etre curieux, c’est aussi découvrir et créer (avril 2008) Associations / Acteurs publics : ambitions à partager. Contribution pour la valorisation de la vie associative sur le Pays Loire Angers (décembre 2009) 2.2 Les enquêtes et entretiens Conduits par la commission et son stagiaire, ils sont disponibles auprès du secrétariat du Conseil de Développement. 2.3 Les études TMO et Co-Managing De nombreuses références sont directement citées dans le texte en note de bas de page. ● Étude d’image externe, Étude d’identité auprès des habitants, TMO et Co-Managing (octobre 2009) ● Portrait identitaire d’Angers Loire Métropole, Co-Managing (janvier 2010) ● Diagnostic, positionnement, stratégie et code de marque, Ramboll et Co-Managing (juillet 2010) 3 Suivi / Évaluation Compte tenu de la particularité de la contribution, il sera porté un regard sur celle-ci en 2013, sur la base des critères suivants : ● Comment l’image et la perception de l’identité ont évolué à l’interne du territoire, comme à l’externe ? ● Quels outils, quelles méthodes ont été déployés pour favoriser l’attachement des acteurs locaux, des citoyens ? Et quels résultats ? Ex : comment les projets sont valorisés, en parallèle, à l’interne et à l’externe du territoire ? ● Quels partenariats ont été développés pour l’identité et l’image du territoire angevin, entre acteurs des territoires de l’Anjou et avec les acteurs privés, associatifs, etc. ? Conseil de développement de la région d’Angers - avril 2011 35 ANNEXES Porter et promouvoir l’identité de la région angevine 4 Commentaires d’Angers Loire Métropole et du Pays Loire Angers Éléments de commentaires de Jean-Claude ANTONINI, président d’Angers Loire Métropole, Daniel RAOUL, président du Pays Loire-Angers, et Daniel LOISEAU, vice-président d’Angers Loire Métropole délégué au développement économique. En préambule, il convient de remercier les membres du Conseil de développement d’avoir accepté de participer au travail engagé par Angers Loire Métropole. Le travail n’a pas encore totalement abouti. Il nous faut faire preuve d’encore un peu de patience puisque le code de marque partagée, objet final du travail entrepris, ne sera disponible que dans quelques semaines. Pour autant, nous sommes heureux de pouvoir réagir aux propositions émises par le Conseil de développement dans son rapport et de lever le voile sur notre marque de territoire dès aujourd’hui. 1 Analyse du rapport du Conseil de développement ● Les modalités de la saisine À l’été 2009, nous saisissions le Conseil de développement sur un enjeu majeur pour l’avenir de notre territoire : son attractivité. Contrairement aux saisines antérieures, les modalités d’association du Conseil de développement étaient cette fois-ci quelque peu différentes puisque nous n’attendions pas forcément une contribution écrite, mais davantage une participation active à la démarche engagée par Angers Loire Métropole. En effet, l’agglomération initiait avec un cabinet d’experts une démarche et, pour notre part, il s’agissait davantage d’intégrer le Conseil de développement au comité de pilotage, aux côtés d’autres partenaires comme Angers Loire Développement, Angers Loire Tourisme ou encore la Chambre de commerce et d’Industrie, ainsi qu’au comité technique et aux ateliers de travail afin que le Conseil de développement accompagne l’ensemble de la démarche. ● La méthode de travail La démarche participative se décomposait en trois phases : la première consistait donc en un portrait de territoire, la deuxième dans le choix d’un positionnement stratégique et le travail devait aboutir à la construction d’une marque et sa 36 déclinaison en un « guide de marque », permettant son appropriation par l’ensemble des acteurs du territoire pour en renforcer la cohérence et démultiplier l’efficacité de la marque retenue. Nous ne reprenons pas ici le détail des enquêtes, elles ont été rapportées au sein de la commission. Nous partageons le constat d’une certaine inhibition des Angevins. Si les publics extérieurs nous perçoivent d’une taille bien inférieure à ce que nous sommes réellement, c’est que nous sommes nous-mêmes modestes. Il est donc indispensable de travailler sur la fierté d’appartenance des angevins à leur territoire. ● Le périmètre pertinent Cette démarche bien qu’initiée par l’agglomération s’étend naturellement à un territoire plus grand. En effet, la démarche fait fi d’un découpage administratif. Les territoires de l’agglomération ou du Pays sont avant tout des espaces de projets avec une réalité récente en comparaison des limites communales ou départementales. Et l’échelle pertinente pour notre démarche est celle du bassin de vie. En matière d’attractivité, Angers Loire Métropole est le moteur d’un territoire qui s’apparente au Pays Loire-Angers, ou au bassin de vie. En revanche, ces limites ne correspondent pas à celles de l’Anjou, plus proche des limites départementales. Aussi, nous ne partageons pas l’analyse évoquée en conclusion du rapport (p. 32) selon laquelle il y aurait une communauté d’histoire et de destin entre Angers et le Maineet-Loire. Mais, derrière ce choix sémantique, il y a en a un autre. Pour les élus que nous sommes, mieux connaître le territoire, et surtout la représentation que les Angevins et les non-Angevins en ont, n’est qu’un moyen parmi d’autres au service d’un objectif : déterminer un positionnement marketing. Le saumurois et le choletais ont leur propres identités. Cette relation Anjou-Angers est intéressante à analyser. Les études menées ont montré que autant l’Anjou est porteur de valeurs traditionnelles et patrimoniales, autant, a contrario, Angers a une image plus urbaine et empreinte de modernité. De plus, comme le révèle le nombre de requêtes sur Google, Angers a une notoriété plus grande que celle de l’Anjou. Angers et l’Anjou, ce n’est donc pas pareil. En disant ceci, nous pouvons être en contradiction avec les choix présentés de ce rapport de privilégier trois axes prioritaires : le patrimoine, la culture et le végétal. L’idée de créer un événement emblématique à partir de ces éléments n’est pas non plus la panacée. On peut regarder ce que les machines de l’île ont apporté à l’image de Nantes. Il n’y avait là aucune antériorité. ● Identité versus attractivité À l’époque, la saisine faisait apparaître l’expression « audit identitaire ». Pour ne pas qu’il puisse y avoir de confusion avec le débat national sur l’identité de la France et ses relents nauséabonds, nous avons choisi de remplacer l’expression par « portrait de territoire » ou « diagnostic de territoire ». Le rapport met en avant l’histoire et le patrimoine bâti comme l’un des trois piliers de l’identité angevine. Il nous semble que s’ils sont constitutifs de l’identité, ils le sont au même titre que la géographie, le climat ou la dimension étudiante ou encore la relation avec le voisin nantais ou le végétal et la culture. En définitive, les choix opérés et justifiés par la logique du travail sur l’identité ne suffisent pas à élaborer un positionnement marketing. 2 Présentation de la marque ● Synthèse du diagnostic Sans entrer dans le détail des conclusions des différentes enquêtes, on peut cependant lister les neuf faits objectifs issus du portrait identitaire et du diagnostic réalisés : 1. La situation idéale du territoire ; 2. Un engagement dans le durable remarquable ; 3. Une bulle de santé et de bien être ; 4. Une sécurité et un bon vivre unique ; 5. Une métropole de 270 000 habitants, active et en mouvement permanent ; 6. Une métropole qui possède les richesses demain : l'espace, l'eau et le végétal ; 7. Un esprit d'excellence et d'innovation ; 8. Une capitale touristique moderne ; 9. Un véritable esprit d'accueil. De ce constat, nous avons dégagé deux objectifs stratégiques prioritaires : développer la notoriété et construire une nouvelle image, en rupture avec l'image actuelle, auprès de l'interne comme de l'externe. De ce fait, il nous faut développer la fierté d’appartenance pour faire de chaque angevin un acteur du développement et conquérir de nouvelles clientèles. ● Un positionnement pertinent, une ambition forte La marque retenue et sa signature en sont l’expression directe : « Angers Loire Valley, la vie en grand » Angers Loire Valley concentre de nombreux signes essentiels à la reconnaissance du territoire : le rappel de sa capitale métropolitaine (Angers), la capitalisation sur un territoire très connu (Loire et Loire Valley) et reconnu par l’UNESCO dont le potentiel économique est considérable qui permettra à la métropole angevine de bénéficier d’une image internationale, symbole de qualité de vie et reconnue par tous, qui lui apportera de la dimension et du rayonnement. Conseil de développement de la région d’Angers - avril 2011 37 ANNEXES Porter et promouvoir l’identité de la région angevine Sa signature, La vie en grand, exprime clairement et simplement la valeur ajoutée du territoire : une métropole qui permet de mieux s’épanouir et traduit un réel bénéfice pour les habitants et clients et apporte de la force et de la puissance à la métropole par le concept de « grand ». cherchent le meilleur « bouquet d’offres» pour s’implanter : accessibilité, proximité des marchés, qualification de la main-d’œuvre locale, présence de talents, soutien des autorités locales mais aussi : qualité de vie, art de vivre, offre de loisirs etc… La métropole angevine, c’est la combinaison du durable et de la puissance. Le durable, c’est la vie et la qualité de vie (la douceur, le végétal, l’harmonie, l’environnement, la solidarité, la création de liens, l’humain, le partage…). La puissance, c’est le rayonnement et l’énergie d’une métropole puissante et active (le mouvement, les projets, l’avenir, le dynamisme économique, l’innovation, la recherche, le talent, la création artistique et intellectuelle). En termes de tourisme, nous assistons à l’émergence d’un nouveau client plus expert, plus informé, plus exigeant, plus pressé et plus stressé, plus caméléon, moins fidèle, plus rapide, plus opportuniste, plus prudent, plus citoyen…. Pour être toujours plus attractive, la métropole angevine a souhaité développer une stratégie de marque qui la rendre plus identifiable, cohérente dans ses différents messages et donc plus efficace. Angers est une métropole puissante et durable qui permet aux entreprises, aux touristes, aux étudiants, aux nouveaux habitants de mieux s’épanouir en participant à un nouveau modèle de développement de métropole. Un modèle qui permet aux entreprises, aux visiteurs et aux hommes et aux femmes qui animent la métropole d’Angers de mieux s’épanouir et de voir la vie et leur avenir en grand. ● … en affirmant notre identité et en luttant Ce monde de demain, ce nouveau modèle de métropole rêvée par tous, habitants, visiteurs et investisseurs ou entrepreneurs, c’est celui de la métropole d’Angers, aujourd’hui. ● Gagner la compétition des territoires… Une des missions confiées par les 31 communes de l’agglomération à Angers Loire Métropole est d’assurer le développement économique et l’emploi du territoire. Un territoire se développe lorsqu’il est attractif, c’est-à-dire qu’il attire des investisseurs à l’intérieur de ses frontières. Les retombées sont économiques et financières (dépenses des investisseurs/entrepreneurs, des étudiants, des visiteurs), sociales (création d’emplois et maintien des jeunes sur place), culturelles (augmentation des offres de loisirs, animation culturelle, entretien du patrimoine). C’est aussi la naissance d’une dynamique vertueuse, faite de fierté d’appartenance, d’énergie, de créativité qui renforce encore cette attractivité et surtout bénéficie à tous. Les territoires en France ou en Europe font face à des investisseurs volatiles, opportunistes qui 38 contre les idées reçues Notre identité est unique en Europe par sa capacité à réconcilier et porter en même temps la force et la douceur, la tradition et l’innovation, le passé et le futur, la ville et la campagne, le mouvement et l’équilibre mais aussi la sécurité et la mixité sociale, la création de liens et le respect de l’individu, l’animation et le calme, la proximité et l’éloignement, la protection et l’ouverture, le bien être et la grande ville, etc. Angers est des rares métropoles à pouvoir revendiquer aussi fortement la douceur (la qualité de vie) en même temps que le mouvement (la dynamique) et la puissance. La métropole angevine possède une palette d’atouts, dont : une situation privilégiée avec une excellente accessibilité, un cadre de vie d’exception et une dimension « nature » remarquable pour une métropole, la diversité de son tissu économique, des pôles d’excellence et d’innovation technologiques reconnus , un pôle d’enseignement supérieur majeur, une offre culturelle aussi diverse qu’exigeante, un patrimoine historique et naturel d’exception, un capital humain de bon niveau à la dynamique positive. Elle conserve néanmoins l’image d’une capitale douce et tranquille, offrant une qualité de vie bien supérieure à de nombreuses autres métropoles, mais ses atouts en relation avec son dynamisme, son innovation, sa jeunesse, sa créativité ne sont pas connus ou reconnus. La métropole angevine a donc décidé de développer sa notoriété et de se construire une nouvelle image, en rupture partielle avec l’image actuelle, auprès des habitants comme du public extérieur. En conclusion, cette marque doit permettre à chacun de se sentir acteur de son territoire et doit développer un sentiment de fierté d’appartenance, de stimuler la volonté de devenir un ambassadeur de ce territoire qui nous fait vivre. Le code de marque partagée n’aura d’autre ambition de permettre à tous de s’emparer de ce nouvel outil. ■ Conseil de développement de la région d’Angers - avril 2011 39 10, rue de l’Aubrière 49 100 ANGERS Tél. : 02 41 05 51 81 Fax : 02 41 05 51 85 e-mail : [email protected] http://conseil-dev-loire.angers.fr Mise en page : Conseil de développement ● Création maquette : agence Le Cerkle Impression : Norbert PLOT ● avril 2011 ■ Conseil de développement de la région d’Angers